Recherche sur l`enfance et la jeunesse en Allemagne
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Recherche sur l`enfance et la jeunesse en Allemagne
Recherche sur l’enfance et la jeunesse en Allemagne – La contribution de l’Institut allemand de la jeunesse Wolfgang Gaiser Conseiller Département Théorie de la recherche sur la jeunesse Service Jeunesse et aide à la jeunesse Institut allemand de la jeunesse Munich Andrea G. Müller Conseillère Département Education et Situation des enfants Service enfants et garde des enfants Institut allemand de la jeunesse Munich La recherche sur l’enfance et la jeunesse revêt une grande importance en Allemagne et se caractérise par une large palette thématique. Les scientifiques dédiés aux questions de la recherche sur l’enfance et la jeunesse sont organisés au sein de divers réseaux universitaires et extra-universitaires, p. ex. au sein de la Société allemande de sociologie (DGS, en particulier les sections sociologie de l’enfance et recherche sur la jeunesse), de la Société allemande de pédagogie (DGfE) et de la Société allemande de psychologie (DGPs). L’Institut allemand de la jeunesse (Deutsche Jugendinstitut) (www.dji.de) peut se targuer lui aussi d’une longue tradition dans le domaine de la recherche sur l'enfance et sur la jeunesse. Ses enquêtes portent notamment sur l’éducation, le marché du travail, les services volontaires, la santé, la criminalité, les médias, le genre, le développement urbain, la consommation. De plus, la recherche intègre une dimension sur l’enfance et la jeunesse à presque tous les thèmes relevant de la politique sociale. Les résultats de recherche sont rendus accessibles au public par l’intermédiaire de publications et de forums Internet (p. ex. www.jugendforschung.de). Le ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse (www.bmfsfj.de) subventionne la recherche fondamentale et la recherche appliquée sur l’enfance, la jeunesse et la famille et informe en permanence sur leurs résultats. Les conclusions de la recherche sur des thèmes de l’enfance et de la jeunesse sont rassemblées par diverses institutions et organisations. En Allemagne, elles se trouvent entre autre dans le rapport allemand pour les questionnaires de « l’European Knowledge Centre for Youth Policy » réalisé par des correspondants nationaux du bureau de l’IJAB pour le travail de jeunesse international en Allemagne (www.ijab.de) : l’European Knowledge Centre for Youth Policy, 2007 (www.youth-knowledge.net)1. Après une brève présentation du Deutsches Jugendinstitut (Institut allemand pour la Jeunesse) seront exposés quelques points essentiels de la recherche sur l’enfance et la jeunesse de même que certains projets de ses départements (pour un aperçu détaillé, consulter www.dji.de). 1 1. Le Deutsches Jugendinstitut e.V. (DJI) Le Deutsches Jugendinstitut e.V. est le fruit d’une décision du Deutscher Bundestag (Parlement). Il a été créé en 1963 à partir du Deutscher Jugendarchiv (Archives allemandes sur la Jeunesse) à Munich et du Studienbüro für Jugendfragen (Bureau d’Études sur les Questions de la Jeunesse) à Bonn. Actuellement, c’est le plus important institut au niveau fédéral de recherche non-universitaire en sciences sociales appliquée aux domaines de l’enfance, de la jeunesse et des familles. Plus de 140 collaboratrices et collaborateurs scientifiques étudient à long terme et systématiquement la situation de vie d’enfants, de jeunes, de femmes, d’hommes et de familles ainsi que les offres publiques proposées pour leur soutien et leur promotion. Le DJI se trouve à Munich et a une antenne à Halle. Son budget est principalement financé par des fonds fédéraux. D’autres subventions proviennent des Länder, de la Commission Européenne et d’institutions de promotion scientifique. L’organisme responsable de l’institut est une association d’intérêt public composée de membres issus du monde politique, scientifique, des associations professionnelles et des institutions de l’aide à l’enfance, à la jeunesse et aux familles. À la différence de la recherche universitaire, le champ d’activité du DJI se situe dans le champ de tensions entre science, opinion publique, politique et pratique. Le DJI y a une double fonction : transfert de connaissances dans la pratique sociale et conseil politique d’une part, intégration des leçons de la pratique dans le processus de la recherche d’autre part. Les projets à long terme (observation permanente et social monitoring) comprennent des thèmes de la recherche sur l’enfance, la jeunesse, les familles et les genres ainsi que de l’aide à l’enfance et à la jeunesse. Parallèlement, on réalise des études sur certaines évolutions et des problèmes actuels de notre société. Le DJI développe, encadre et évalue également des projets pilotes. Sur la base des résultats de la recherche, le DJI conseille les décideurs politiques et les praticiens dans le domaine de l’aide à l’enfance, à la jeunesse et aux familles ; il organise des congrès pour des spécialistes issus de la pratique pédagogique et de l’administration sociale, pour les décideurs politiques, les journalistes et les scientifiques. L’Institut participe à l’élaboration de rapports pour les ministères (le Rapport sur l’enfance et la jeunesse et le Rapport sur les familles, par exemple) et remplit ainsi sa mission d’information, de service et de conseil. 2. Aperçu sur les activités des départements Enfants et Garde des enfants ainsi que Jeunesse et Aide à la Jeunesse Le DJI dispose actuellement des départements de recherche suivants : Enfants et Garde d’enfants, Jeunesse et Aide à la Jeunesse, Famille et Politique familiale, Centre pour les Observations permanentes et Méthodes, le sujet de recherche principal des Passages vers la vie professionnelle ainsi que les groupes de recherche Migration et Genres. Le texte qui suit aborde particulièrement la recherche sur l’enfance et la jeunesse et donc les travaux des départements Enfants et Garde d’Enfants et Jeunesse et Aide à la Jeunesse. Dans le travail des deux départements, on a défini trois priorités : Ö les situations de vie des enfants et des jeunes, Ö les destinataires de l’aide à l’enfance et à la jeunesse et Ö la pratique institutionnalisée y compris son contrôle politique. 2 2.1 Département Enfants et Garde des enfants Un premier complexe thématique est constitué par les travaux sur les situations de vie des enfants. Cela concerne aussi bien les déterminants socioculturels, qui permettent de se faire une vision nuancée des inégalités sociales, que la question de savoir comment les enfants eux-mêmes ressentent leur enfance, de quelles options et de quelles ressources ils disposent et quelles opportunités de formation et d’apprentissage ils saisissent. Dans l’actuel débat politique, les situations de vie des enfants sont de plus en plus prises en considération. On n’accorde pas seulement une attention particulière aux enfants dans des situations précaires mais également à la manière dont les enfants apprennent, à quelles activités ils participent, et où et avec qui ils occupent leurs loisirs. Dans ce contexte, une importance spéciale est accordée à la prise en compte de la perspective des enfants. Dans quelques projets, des sondages quantitatifs sont réalisés auprès d’enfants, p. ex. dans le cadre d’enquêtes intégrées, en collaboration avec le département « Centre pour les Observations continues et les Méthodes ». Ce mode d’enquête sera à l’avenir l’instrument privilégié pour collecter des informations sur le mode de vie des enfants, des jeunes et des familles ainsi que sur leurs orientations et modèles d’action. Dans d’autres projets, on emploie des méthodes qualitatives, p. ex. des interviews centrées sur un fil conducteur ou des observations. En outre, des documentations sont régulièrement réalisées sur l’importance, l’utilisation, les coûts et la structure des offres de garde, de formation et d’éducation d’enfants. Le département collabore également au Rapport national sur l’éducation. Un deuxième complexe thématique central concerne les processus d’éducation et d’apprentissage des enfants. Les travaux sur l’éducation et l’apprentissage dans la petite enfance reprennent les discussions actuelles sur la mission d’éducation et d’apprentissage des garderies de jour pour les enfants. Dans ce contexte, on réalise d’une part des projets destinés à développer la pratique et de l’autre, des analyses scientifiques sur l’utilisation et l’efficacité des offres existantes. Les processus d’éducation et d’apprentissage scolaires et extrascolaires font également l’objet de travaux du département. Actuellement, des projets tentent de répondre à la question de savoir comment les enfants apprennent avec l’Internet et quelle importance revêtent les diverses formes d’utilisation des médias numériques dans les résultats d’apprentissage des enfants. En outre, on analyse l’importance, pour les enfants, les parents et l’environnement communal, des offres extrascolaires d’apprentissage comme celles qui sont proposées en particulier dans le contexte de l’élargissement des offres à la journée entière. Une troisième priorité des travaux du département « Enfants et Garde des enfants » concerne les institutions de formation, de garde et d’éducation des enfants. De nombreux projets de ce département se préoccupent de questions relatives à l’élargissement quantitatif ou qualitatif de la garde de jour des enfants. On essaie par exemple de résoudre la question suivante : quels groupes de personnes ont comparativement rarement recours à la garde de jour et comment ce recours se différencie-t-il en fonction de la tranche d’âge. Sont en outre examinées les stratégies communales employées pour élargir la structure de l’offre. D’autres projets se consacrent aux conséquences de l’élargissement de la garde de jour des enfants et de son utilisation renforcée pour le développement individuel des enfants. Comment on peut analyser systématiquement les processus, notamment par l’observation, et les appuyer pédagogiquement, est aussi le thème de divers projets de ce département. Les aspects de la qualification du personnel pédagogique employé dans des établissements de garde de jour des enfants sont également d’une importance primordiale. 2.2 Département Jeunesse et Aide à la Jeunesse Avec les notions « jeunesse » et « aide à la jeunesse », les travaux du département concernent deux réalités sociales qui présentent chacune prise séparément une complexité 3 considérable, d’une part au niveau des situations individuelles et de la pratique professionnelle institutionnalisée, et de l’autre à titre de champs politiques et surtout de champs d’investigation scientifique. Pour le travail du département, les débats scientifiques sont aussi essentiels que la connaissance et la prise en considération des évolutions et contextes actuels sur le plan politique et technique. Il est tout aussi important pour ce travail d’établir le rapport entre les situations de vie individuelles des jeunes et leurs environnements institutionnalisés. Ces échanges entre la situation des jeunes et les institutions qui les entourent, sont présentés avec des accents divers dans les trois axes prioritaires de travail développés ci-dessous. À côté de la coopération avec l’enquête intégrée, il convient d’affecter au champ de recherche « Situations de vie des jeunes » toutes les études portant sur les jeunes en général, leurs idées et orientations, leurs modes comportementaux et leurs modèles d’action, leurs appartenances et liens sociaux, leurs situations de vie et leurs problèmes ainsi que leurs processus de développement et leurs passages d’un statut à l’autre. Dans ce cadre, on se réfère aussi à des études qui sont réalisées dans d’autres unités de travail du DJI (p. ex. dans les groupes de recherche Genres et Migration ainsi que l’axe prioritaire de la recherche Passages vers la vie professionnelle) et qui se rapportent à la situation de vie de la jeunesse. Ces derniers temps, de nouveaux processus de formation de la phase de la jeunesse sont passés au premier plan. Quand on parle de processus de formation et que l’on désigne par ce concept un mouvement simultanément contraire d’individualisation et de pluralisation grandissantes de la phase de jeunesse, il faut indiquer clairement qu’on observe actuellement toute une série de processus qui aboutissent à former structurellement la jeunesse sur un mode nouveau. Du point de vue du département, il semble donc plus productif d’analyser des évolutions actuelles, comme la réduction de la durée de la scolarité, la tendance à une scolarisation plus précoce, la pression croissante pour le raccourcissement des études, le transfert en amont de stratégies préventives, etc., également sous l’angle des changements structurels qui marquent la vie des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, de la manière dont ces changements sont assimilés par ceux-ci et des effets qu’ils ont sur eux. En ce qui concerne les « destinataires de l’aide à l’enfance et à la jeunesse », on s’intéresse aux jeunes qui sont concrètement concernés ou qui sont définis comme « à concerner » par cette aide. Son fondement est la prémisse théorique centrale de toute recherche sur les destinataires, qui veut que les besoins n’existent pas en soi mais sont créés par la société. Dans cet esprit, il s’agit toujours dans la recherche des destinataires de l’analyse empirique de la construction des besoins, de la problématique et de la demande, et donc aussi de l’analyse de la construction sociale des destinataires. Les conditions d’ensemble spécifiques de la pratique professionnelle institutionnalisée de l’aide à l’enfance et à la jeunesse impliquent une série de particularités qu’il faut d’une part prendre en compte dans un processus de recherche et qui, de l’autre, deviennent ellesmêmes l’objet de la recherche. Parmi les principales conditions d’ensemble qui influencent la pratique de l’aide à l’enfance et à la jeunesse, on compte l’arsenal réglementaire et l’autonomie de la pratique des organismes libres de l’aide à l’enfance et à la jeunesse. Les projets étudiant la pratique professionnelle institutionnalisée peuvent être divisés en fonction de trois axes thématiques : (a) politiques de jeunesse et d’aide à la jeunesse, (b) structures institutionnelles (c) processus. (a) Ces dernières années, le département prend comme objet d’analyse de plus en plus souvent les politiques de la jeunesse et d’aide à la jeunesse, principalement aux niveaux fédéral et communal. Cet élargissement résulte de l’observation qu’une limitation aux situations vitales et problématiques d’une part, et aux réponses institutionnelles de l’autre, était insuffisamment opérante dans la mesure où l’on perd ainsi de vue le cadre politique. Par ailleurs du fait de l’activité conceptuelle et son évaluation, son intérêt pour une estimation, empiriquement étayée, des conséquences des lois a aussi grandi. 4 (b) L’analyse empirique des structures institutionnelles de l’aide à l’enfance et à la jeunesse se concentre sur les conditions institutionnelles et organisationnelles de l’action professionnelle. Principalement dans le cadre du projet « Jugendhilfe und sozialer Wandel » (Aide à la Jeunesse et changement social), des données structurelles de l’aide à l’enfance et à la jeunesse sont étudiées sur la base de sondages par questionnaires représentatifs dans une coupe longitudinale institutionnelle, aussi bien selon une perspective diachrone qu’une perspective synchrone. À côté des enquêtes par voie postale, un sondage en ligne (« Jugendhilfeb@rometer ») va être tenté en accord avec les organisations centrales communales : celui-ci doit permettre de réagir rapidement aux évolutions actuelles. (c) En référence à la théorie de l’organisation la plus récente, on entend par processus de l’aide à l’enfance et à la jeunesse ceux qui se réfèrent au contenu, à la forme et au déroulement d’activités régulières, procédures, formes de travail standardisées, affectations de rôles simultanées et, le cas échéant, aux caractéristiques, de même qu’aux stocks de savoir sous-jacents que le personnel spécialisé utilise pour gérer son quotidien professionnel. De cette manière, des facteurs comme p. ex. les formes de travail pédagogique, les mécanismes de décision bureaucratiques, l’application des règlements, le processus d’implication des bénéficiaires tout comme les relations de coopération ou les différentes formes de travail avec les parents. 3. 3.1 Projets de recherche sélectionnés du Deutsches Jugendinstitut Gestion du 13ème Rapport sur l’Enfance et la Jeunesse) Parmi les activités du Deutsches Institut, la gestion des Rapports sur l’enfance et la jeunesse occupe une place particulière. Au cours d’une législature, chaque gouvernement fédéral est tenu par la loi sur l’aide à l’enfance et à la jeunesse de faire élaborer ce rapport par l’intermédiaire d’une commission d’experts indépendante. Sur la base d’analyses scientifiques, cette commission émet des recommandations visant le perfectionnement de la politique de l’enfance et de la jeunesse, auxquelles le gouvernement doit se référer dans une prise de position. L’Institut est chargé de soutenir la commission d’experts dans son travail, du point de vue des contenus et de l’organisation. Au centre du 13ème Rapport sur l’Enfance et la Jeunesse du gouvernement fédéral se trouvent les offres et mesures de l’aide à l’enfance et à la jeunesse dans le domaine de la prévention touchant à la santé et la promotion de la santé. La parution du rapport actuel est prévue pour 2009. Ce rapport se concentrera particulièrement sur les champs d’activité suivants et sur leurs interfaces avec d’autres systèmes : Ö les offres à orientation générale, comme par exemple la garde de jour des enfants ou l’encadrement de la jeunesse, Ö les champs de la pratique, surtout dans le secteur des aides éducatives, dans lesquels les troubles de santé, existants ou menaçants, sont une caractéristique essentielle des problématiques (p. ex. en rapport avec le risque de toxicomanie et les influences psychiques, à l’intersection avec la psychiatrie pour les enfants et les jeunes) et Ö les champs d’intégration et du travail avec des jeunes menacés de handicaps. 3.2 Arbeitsstelle Kinder- und Jugendpolitik L’une des activités majeures de « l’Arbeitsstelle Kinder- und Jugendpolitik » (Bureau pour la politique de l’enfance et de la jeunesse) du Deutsches Jugendinstitut, fondé en 2007, est l’activité de conseil dans le domaine politique au niveau fédéral. Sa tâche centrale est de soutenir le travail du Bundesjugendkuratorium (BJK – Conseil fédéral pour la Jeunesse). Les origines du Conseil fédéral pour la Jeunesse remontent assez loin. L’actuel BJK est issu du Conseil pour les Questions de la Jeunesse institué en 1950. Bien avant que l’activité de conseil dans le domaine politique ne devienne populaire, le législateur allemand avait stipulé 5 que « le gouvernement fédéral serait conseillé par un comité d’experts (Bundesjugendkuratorium – Conseil fédéral pour la Jeunesse) sur les questions majeures de l’aide à la jeunesse ». Ce sont les termes employés dans l’amendement de 1961 de la Jugendwohlfahrtsgesetz (JWG – Loi sur le bien-être de la jeunesse) qui ont été repris dans la Kinder- und Jugendhilfegesetz (KJHG – Loi sur l’aide à l’enfance et à la jeunesse) en 1990 (§83 alinéa 2 SGB VIII/KJHG). Le Conseil fédéral pour la Jeunesse est ainsi garanti et défini formellement comme un organisme ancré dans la loi. Le Conseil fédéral pour la Jeunesse est un organisme d’experts indépendant. Il conseille le gouvernement fédéral sur des questions fondamentales de l’aide à l’enfance et à la jeunesse et sur des questions transversales du domaine de l’enfance et de la jeunesse. Le BJK peut en outre transmettre des positions, des recommandations et des documents de base sur d’autres thèmes au ministère concerné, au gouvernement fédéral et au public (spécialisé). Il associe des jeunes à ses délibérations sous une forme appropriée. En ce qui concerne le contenu, le Kuratorium se consacre aux questions de société spécifiques d’actualité (voir www.bundesjugendkuratorium.de). A chaque législature, le ministère nomme jusqu’à 15 experts au Bundesjugendkuratorium (BJK). Cette commission se compose d’experts issus du monde politique, administratif, d’associatif et scientifique. Ses membres sont nommés pour la durée de la législature en cours, au maximum jusqu’à la fin du trimestre suivant une élection du Bundestag. Ils peuvent être nommés de nouveau. 3.3 Arbeitsstelle Kinder- und Jugendkriminalitätsprävention (Bureau pour la prévention de la criminalité des enfants et de la jeunesse) Ce bureau veille à mieux coordonner les approches et les projets de prévention de la criminalité en République fédérale d’Allemagne dans les secteurs de l’école, de l’aide à l’enfance et à la jeunesse, de la police et de la justice. Il décrit les approches qui y sont développées, leurs groupes cible, leurs visions et objectifs et les évaluent en termes d’efficacité et d’effets. Le bureau pour la prévention de la criminalité des enfants et de la jeunesse se charge plus particulièrement des tâches suivantes : Ö collecte et documentation d’approches et d’expériences pratiques dans le domaine du travail préventif, Ö diffusion d’informations sur les approches et concepts, Ö description de l’évaluation de projets pratiques, Ö organisation d’échanges d’expériences, Ö mise au point de propositions pour l’évaluation d’approches pratiques disponibles, Ö mise à disposition d’offres de conseil et de formation continue ainsi que Ö stimulation de la recherche. 3.4 Stratégies et concepts d’évaluation externe dans l’aide à l’enfance et à la jeunesse, eXe D’un point de vue politique et pratique, les questions sur les effets (à court, moyen et long terme) des offres et des mesures proposées par les services sociaux ont acquis beaucoup plus d’importance au cours des dernières années. Avec l’initiative « Qs – Qualitätssicherung in der Kinder- und Jugendhilfe » (Gestion de la qualité dans l’aide à l’enfance et à la jeunesse) du ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse, la première pierre a été posée au milieu des années 1990 pour une large compréhension des processus de gestion de la qualité et adhésion à ceux-ci, et particulièrement de l’auto-évaluation dans les établissements et les offres de l’aide à l’enfance et à la jeunesse en Allemagne. Basé sur cette initiative et le complétant, le projet eXe accorde une importance primordiale aux exigences, stratégies et approches, aux problèmes et chances spécifiques d’une évaluation externe dans ce champ d’action. 6 En matière d’évaluations externes dans l’aide à l’enfance et à la jeunesse s’est développée, dans l’espace germanophone au cours des dernières années, une pratique de l’évaluation, certes largement diffusée tout en étant confuse car sa conception est trop peu précise. Cela est dû d’une part au fait que les rapports d’évaluation ou les rapports de résultats ne sont souvent publiés qu’à titre de « matériel secondaire » et qu’il est alors difficile ou impossible d’y accéder. Ils sont rarement pris en compte dans la discussion spécialisée sur le perfectionnement de la pratique d’évaluation dans le domaine de l’aide à l’enfance et à la jeunesse. De l’autre, ils se concentrent prioritairement sur la présentation des résultats euxmêmes et moins sur des aspects conceptuels et théoriques. Des recherches personnelles de grande envergure en ligne et bibliographiques sur les évaluations réalisées et publiées depuis 1994 constituent donc une base toute aussi indispensable à l’activité du projet eXe que les dépouillements plus détaillés du contenu de rapports de projets ou de résultats correspondants. Ces derniers servent tout autant à systématiser le champ d’action qu’à exploiter le potentiel de l’étude respective pour la pratique d’évaluation. La base de données du projet dans laquelle toutes les études d’évaluation analysées sont traitées et documentées de manière à permettre un accès public, doit aider à accroître la transparence dans ce champ d’action et à faciliter l’échange spécialisé entre les groupes de personnes s’occupant d’évaluations ou concernées par l’évaluation. Comme le champ d’action de l’évaluation est marqué par les intérêts et les besoins d’information hétérogènes des acteurs impliqués, le projet eXe veut mettre en valeur les perspectives des différentes parties telles que les évaluateurs, les personnes évaluées et les mandataires. Grâce à un échange d’information et d’expérience entre des représentants de la politique, de l’administration politique, de la recherche et de la pratique, on veut faciliter un apprentissage réciproque. On ne prend pas seulement en compte les expériences et évolutions allemandes dans l’aide à l’enfance, à la jeunesse et aux familles, mais autant que possible aussi les expériences et conclusions de champs d’action proches du domaine des prestations sociales ainsi que les approches et procédures développées dans d’autres pays (surtout en Europe et en Amérique du Nord). D’autres priorités du travail du projet sont : Ö le développement de concepts pour des « évaluations de la théorie de programmes » dans des programmes modèles fédéraux, Ö l’élaboration d’un guide pour les bénéficiaires de moyens destiné à la clarification et présentation de conceptions sous une forme permettant le contrôle de l’atteinte des objectifs (« modèles logiques »), Ö l’élaboration d’un guide pour les donneurs d’ordres dans l’aide à l’enfance et à la jeunesse, destiné à la préparation de l’attribution et de la direction concomitante d’évaluations, Ö la clarification d’accès alternatifs, concernant méthodes et concepts, à l’analyse des coûts et profits, de leur portée, de leurs possibilités et limites. 3.5 Compétence interculturelle par des rencontres internationales d’enfants (étude préliminaire) L’acquisition de compétence interculturelle est considérée aujourd’hui comme une qualification essentielle pour le bon fonctionnement d’une société multi-éthnique. Mais la majorité des concepts sont conçus pour des jeunes ou des adultes, les enfants n’étant que rarement pris en compte. Dans une perspective de développement psychologique, la transmission de compétences interculturelles semble cependant judicieuse pour des enfants plus jeunes, dès l’âge de 8 à 12 ans, car c’est à cet âge que certaines compétences cognitives et valeurs morales s’organisent. Des rencontres internationales d’enfants offrent une opportunité d’apprentissage interculturel et de première sensibilisation à l’interculturalité apte à servir de base au développement d’une compétence interculturelle. 7 En collaboration avec le Forscher-Praktiker-Dialog Internationale Jugendarbeit (Dialogue chercheurs-praticiens sur le Travail international de Jeunesse), le Deutsches Jugendinstitut a développé un projet de recherche pour répondre à la question suivante : comment l’apprentissage interculturel et l’acquisition de compétences interculturelles sont-ils possibles chez des enfants dans le cadre de rencontres internationales d’enfants ? L’objet de l’étude préliminaire était un inventaire et une analyse empirique des pratiques existantes dans l’objectif de relever des critères indiquant comment la compétence interculturelle peut être transmise et encouragée par des rencontres internationales d’enfants dans la tranche d’âge des 8 à 12 ans. Une recherche d’offres dans le domaine des rencontres internationales d’enfants a révélé un total de 22 projets dont 8 ont été sélectionnés pour une analyse approfondie. Dans ces projets sélectionnés, on a réalisé des interviews qualitatives non directives et une analyse des concepts de base, des programmes et des rapports d’évaluation existants. On a constaté une grande diversité d’offres et de mesures pour ces groupes d’âges. Il est aussi devenu évident qu’il ne s’agit en aucun cas d’une innovation : les origines de ces rencontres remontent aux années 1950. Parmi les projets analysés, plusieurs offres existent déjà depuis au moins 5 ans. Il s’est d’autre part avéré que les projets présentent un haut degré d’hétérogénéité et des contenus et objectifs très divers. Ces projets accordent également à la transmission de compétences interculturelles une importance très diverse. Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les rencontres internationales d’enfants peuvent apporter une large contribution à l’acquisition de compétence interculturelle chez des enfants de 8 à 12 ans, dans le sens d’une première sensibilisation et de la pose des fondements pour d’autres processus d’apprentissage interculturel et la formation de compétence interculturelle (Rapport disponible sous www.dji.de/bibs/Interkulturelle_Kompetenz_durch_internationale_Kinderbegegnung_Ergebni sbericht_Vorstudie.pdf). Mais des analyses plus approfondies seront nécessaires pour pouvoir tirer des conclusions bien étayées sur le développement de compétences interculturelles. L’étude de sondage est donc plus intégrale et le premier élément d’un projet de recherche complexe dont on examine actuellement l’éligibilité. 3.6 Groupement de recherche : Deutsches Jugendinstitut et Universität Dortmund L’objectif de ce groupement de recherche créé en septembre 2002 est la réalisation de rencontres spécialisées et de projets de recherche communs sur l’éventail des thèmes de l’aide à l’enfance et la jeunesse, la recherche sur les familles, la jeunesse et les genres, les professions et services sociaux ainsi que les activités dépassant le cadre du travail salarié et familial (engagement citoyen, travail bénévole, services civils et volontaires). Les deux institutions de recherche, le Deutsches Jugendinstitut et l’Universität Dortmund, apportent leur savoir-faire et leurs ressources dans ce groupement de recherche. Ce groupement de recherche est subventionné par le ministère fédéral de la Famille, des Personnes âgées, de la Femme et de la Jeunesse et par le ministère des Générations, de la Famille, des Femmes et de l’Intégration du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le DJI a ainsi réussi pour la première fois à convenir d’une coopération avec une université qui est subventionnée dans son propre cadre. L’actuel thème prioritaire de l’Arbeitsstelle für Kinder- und Jugendhilfestatistik (Bureau de Statistiques de l’Aide à l’Enfance et à la Jeunesse) est le traitement convivial et le commentaire professionnel des statistiques officielles de l’aide à l’enfance et à la jeunesse. En outre, en dialogue avec des services de statistiques officiels ainsi qu’avec la pratique professionnelle, la politique et la recherche dans le domaine de l’aide à l’enfance et à la jeunesse, il met au point des propositions destinées à perfectionner les statistiques (voir 8 Office for Children & Youth Services Statistics at the University of Dortmund, akj, www.akjstat.uni-dortmund.de). Dans le présent article, il n’a été possible que de présenter des extraits du vaste programme d’études du Deutsches Jugendinstitut concernant la recherche sur l’enfance et la jeunesse. Vous trouverez des informations plus détaillées à l’adresse www.dji.de, où de nombreux résultats de recherche sont présentés et disponibles comme publications. Remarque : 1 En plus du DJI, nous attirons ci-après votre attention sur des institutions auprès desquelles vous trouverez également des informations sur la recherche sur l’enfance et la jeunesse : a) Universités : - University Bielefeld, Centre for Child and Youth Research (www.uni-bielefeld.de/zkjf/) - University Potsdam, Institute for Applied Family, Childhood and Youth Research (IFK, www.ifk-vehlefanz.de) - University Siegen, Siegen Centre for childhood, youth and biographical research (SiZe, www.unisiegen.de/fb2/size/ueber_size - University Duisburg-Essen, Working Group Pedagogical Youth Research as part of Dept. Educational Sciences (www.uni-essen.de/agpaedagogischejugendforschung) - University Dortmund (Forschungsverbund Universität Dortmund und DJI) - Universität Düsseldorf (www.philfak.uniduesseldorf.de/ew/bf/veroeffentlichungen_barz.html#jugendforschung) - University Mannheim, Chair for Educational Sciences II (www.ew2.uni-mannheim.de) - Technical University Chemnitz, Philosophical Faculty, Institute for Sociology, (www.tuchemnitz.de/phil/soziologie/nauck/index.php). - University Bremen: German Family Panel Analysis (www.pairfam.uni-bremen.de) - Free University of Berlin, Dept. Educational Sciences (www.ewi-psy.fuberlin.de/einrichtungen/arbeitsbereiche/allg_paedagogik/projekte/index.html) - University München. Chair for Practical Theology II (www.pt2.evtheol.uni-muenchen.de). - University of Applied Sciences Koblenz, Dept. Social Studies (www.fh-koblenz.de/index.php?id=187). - University Halle-Wittenberg, Philosophical Faculty III, Dept. Educational Sciences (www.philfak3.uni-halle.de). b) Services publics et Organisations : - Federal Office for Statistics (destatis, www.destatis.de), statistics on population including youth, age groups 615, 15-25, 25-45, migrant youth age groups 6-14, 14-15, 15-18, 18-21, 21-40; periodical surveys on population including youth population, employment including youth unemployment - Federal Institute for Population Research (BiB, www.bib-demographie.de), statistics on population including youth & life attitudes - Institut für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung (IAB), Nürnberg (www. iab.de), statistics and surveys on youth (un)employment and transition school to work - Research Group Youth and Europe (www.fgje.de). Research 2007: Attitudes of young people towards the EU before and after the German Presidency of the European Council (www.cap.lmu.de/download/2007/ 2007_einstellungen.pdf), Study on realities and innovation in European encounters (2006-2007, http://www.toepfer-fvs.de/europa-integration.html) - Institute for Media Pedagogy in Research and Practice (www.jff.de). Research 2007: evaluation and scientific attendance of the youth portal netzcheckers.de (2006-2008, www.jff.de/?RUB_ID=5&NAV_ID=52), scientific attendance of the web-based media-pedagogical training opportunity BIBER (2007-2010), expertise on youth with migrant background and their media use 9 (www.jff.de/dateien/integrationspotenziale_neue_medien_migration.pdf), Partial study on the acceptance of regulations of youth media protection (www.jff.de/?BEITRAG_ID=4937), Manners of obtaining media knowledge of lower educated adolescents (2007-2008, www.jff.de/?RUB_ID=5&NAV_ID=30) - German Institute of International Educational Research (www.dipf.de). Research 2007: Persönlichkeits- und Lernentwicklung in sächsischen Grundschulen (2005-2009, www.dipf.de/bildungsforschung/qualitaetssicherung_grundschule.htm) - Research Group Elections e.V. (www.forschungsgruppe.de) - Institute for Child and Youth Services (www.ikj-mainz.de). c) Entreprises et associations à but non lucratif: - World Vision Kinderstudie 2007 (www.worldvision.de) Shell Jugendstudie (seit 1953, www.shell.com/home/content/dede/society_environment/jugendstudie/2006/dir_jugendstudie.html) 10