La Font-Sainte L`église romane Saint Léger de CHEYLADE
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La Font-Sainte L`église romane Saint Léger de CHEYLADE
La Font-Sainte Les Temps Anciens La source qui a donné son nom à la Font-Sainte fut probablement le lieu d'un culte druidique. L'Église s'efforça d'« évangéliser » ces pratiques. À la Font-Sainte, comme à Vassivières, Orcival, Notre-Dame du Port, le culte de la Vierge succéda au culte de l'eau e e et le pèlerinage païen fut remplacé par le pèlerinage chrétien, vers les VI -VII siècles. Expression naturelle de la Trinité, une source jaillit en trois points lorsque la Vierge des Bergers toucha du doigt le rocher. Le Moyen Âge La tradition rapporte qu'une statue de la Vierge fut rapportée d'Orient, au début du e XII siècle, par les seigneurs d'Apchon qui avaient participé à une croisade. Cette statue aurait été placée dans un modeste oratoire, bâti là où l'eau jaillit du rocher. Du XIVe au XVIe siècles Vers le milieu du XIVe siècle, les bandes anglaises d'Aymerigo Marchez, qui campaient au dessus du Vernet détruisirent l'oratoire et la statue disparut. Cet oratoire semble avoir été reconstruit rapidement : on trouve trace d'un legs, en faveur de celui-ci, dans le testament d'Amblard d'Alberoche en 1555. Au XVIe siècle, ce furent les Guerres de Religion, et l'oratoire fut à nouveau détruit. Le culte de Notre-Dame de la Font-Sainte fut alors célébré dans l'église de Saint-Hippolyte, à l'occasion des solennités de la Visitation et de la Nativité. e XVII et XVIIIe siècles Malgré toutes ces guerres, les pèlerins continuaient à visiter la source et c'est à une paysanne de Rastoul, Marie Galvain, que la Vierge apparut vers 1740. La Vierge demanda à Marie Galvain de reconstruire l'oratoire et de faire élever une chapelle. Marie alla, à pied, consulter l'évêque de Clermont, Mgr Massillon, dont dépendait l'archiprêtré de Mauriac. Avec son autorisation, elle recueillit des offrandes qui permirent de construire la niche puis l'oratoire en 1743-1744. On y plaça, dit on, la statuette dorée encore vénérée de nos jours. Révolution et XIXe siècle Pendant la Révolution, cette statue fut cachée chez un habitant de Saint-Hippolyte. En 1835 débuta la construction d'une première chapelle, bénie le 8 septembre 1837, puis agrandie en 1866. La Font-Sainte devint alors l'un des sanctuaires les plus visités du Diocèse. En 1884, un mur entoura les bâtiments et en 1886, on commença la construction d'une nouvelle chapelle. Le chœur et le transept devaient se continuer par une vaste nef de même style : mais les travaux furent suspendus faute d'argent et la nef de l'ancien édifice fut conservée. Plus tard, un autel en pierre de Volvic, autour duquel se déroulent les célébrations extérieures, et un vaste abri furent construits. Des foules nombreuses n'ont jamais cessé de monter vers la Montagne sainte. La statue de Marie est devenue une "Vierge transhumante". Comme les bergers et les troupeaux, la Vierge passe la mauvaise saison à SaintHippolyte. L'été venu (2 juillet), elle monte en procession jusqu'à la Font-Sainte. Plusieurs pèlerinages s'organisent alors, le plus célèbre étant celui du dernier jeudi du mois d’août qui donne lieu à la Fête des Bergers. À la mi-octobre, Notre Dame fait sa « dévalade » et retrouve l'église de Saint-Hippolyte. La Fête des Bergers Les bergers étaient présents ce jour-là, hors de l'enceinte, venus des estives de Rochemonteix et des burons de Chavaroche. Les vaches malades, les troupeaux rouges, avaient été amenés, par les paysans, le plus près possible du saint lieu. Le chapelain célébrait le saint sacrifice en plein air. Dieu donnerait de riches moissons, protégerait les troupeaux et les hommes, veillerait sur les jeunes générations. À l'élévation, toutes les têtes s'inclinaient, les mécréants récitaient des formules propitiatoires, les bœufs se taisaient. L’abbé bénissait terres, bergers et troupeaux puis se déplaçait, suivi d'un enfant de chœur portant un seau d'eau bénite. Les bêtes malades étaient bénies individuellement et les troupeaux aux quatre coins de l'horizon. Des vieilles femmes se prosternaient et l'abbé ordonnait la dispersion. L'église romane Saint Léger de CHEYLADE HISTOIRE DE L'ÉGLISE Cheylade est le lieu d'origine d'Adolphe de Rochemonteix qui écrivit au début du siècle un gros volume sur les églises romanes de Haute-Auvergne. Son souvenir est bien oublié. Raison de plus pour aller voir son église. Solide et trapue, elle s'avance en éclaireur dans la vallée. Le porche est couvert par le clocher. L'intérieur a été remanié plusieurs fois notamment après un incendie lors des Guerres de Cent Ans. Les parties romanes se découvrent facilement avec quelques chapiteaux intéressants ; le bénitier est gothique, ainsi que les fonts baptismaux. Les voûtes de l'église de Cheylade 1428 griffons, chimères, symboles, fleurs colorées, bêtes familières, angelots, armoiries des familles de Dienne ou de Rochemonteix, dessins énigmatiques, sont peints en teintes vives sur les 1428 caissons de chêne des trois voûtes de l'église de Cheylade. Tous les motifs sont différents. Cette polychromie inspirée fait de la petite e e église XII siècle, reprise au XV siècle, après les guerres de Religion, un lieu unique dans la région et sans doute en France. Ce décor aurait été réalisé entre 1610 et 1614 par des e artistes italiens. L'église renferme également un Christ en bois du XIV siècle, des fonts baptismaux et un bénitier du XVe siècle, ainsi qu'une statue de Saint Léger, évêque d’Autun et mort décapité, le patron de la paroisse. Celui-ci était un meurt-de-faim, si l'on en croit sa légende. Pour sa fête, les âmes pieuses de la paroisse avaient l'habitude de déposer des victuailles à l'église. Sauf vot' respect, Monsieur le Curé, un jour, elles ne vinrent pas. Alors le Saint disparut. On tremble. On s'empressa de réparer la faute. Et on retrouva Saint Léger dans un bois voisin, la bouche fourrée d'airelles...