Qu`est-ce qu`une balance des paiements
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Qu`est-ce qu`une balance des paiements
Qu’est-ce qu’une balance des paiements ? La balance des paiements est un document statistique élaboré sous forme comptable. C’est aussi un élément de la comptabilité nationale qui recense les flux de biens, de services, de revenus, de transferts de capitaux, et les flux financiers que les résidents d'un pays dans leur ensemble (particuliers, entreprises ou état) entretiennent avec ceux du reste du monde. Par construction, la balance des paiements est toujours équilibrée, aux erreurs et omissions près, car les opérations sont enregistrées selon le prin-cipe de la comptabilité en partie double. En effet, aucun échange ne peut avoir lieu sans avoir été financé. Par contre, les soldes intermédiaires (des sous-balances) peuvent être excédentaires ou déficitaires. Ainsi, on dit couramment, par abus de langage, que la balance des paiements est en déficit (ou en excédent) lorsqu'on veut dire en réalité que la balance des transactions courantes (ou parfois la balance commerciale) est déficitaire (importations plus importantes) ou excédentaire (exportations plus importantes). A quoi sert la balance des paiements ? La balance des paiements récapitule l'ensemble des transactions réelles et financières entre les résidents et les non-résidents. A cet égard, elle constitue un instrument indispensable à la connaissance de l'activité économique d’un pays donné. Son analyse permet d’apprécier notamment l'orientation et les performances globales et sectorielles des économies, ainsi que l'importance des efforts d'ajustement requis pour atteindre ou maintenir la viabilité financière extérieure. La balance des paiements est également un outil d’analyse et d’évaluation de la stabilité du système financier et un instrument indispensable à la formulation et au suivi de la mise en œuvre de la politique monétaire d’un Etat. Nous allons commencer ce chapitre par la présentation du cadre institutionnel. Nous verrons comment est élaboré la balance des paiements et les différentes tâches relatives à son établissement. Ensuite, au cours des chapitres 2 et 3, nous présenterons ses composantes et ferons un aperçu de la balance des paiements de la Côte d’Ivoire de 2003 à 2007. I - APERCU DU CADRE INSTITUTIONNEL ET REGLEMENTAIRE Le cadre institutionnel et réglementaire d'élaboration de la balance des paiements au sein des Etats membres de l'Union est précisé par le RèglementN°R09/98/ CM/UEMOA du 20 décembre 1998 relatifs aux relations financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA. Selon l'article 1 de l'annexe 3 dudit Règlement, la BCEAO est chargée de l’élaboration des comptes extérieurs des Etats membres de l’UEMOA. En conséquence, les résidents doivent, sous peine de sanctions, rendre compte à la Banque Centrale, de toutes les opérations effectuées avec le reste du monde. Au plan national, le Comité de balan-ce des paiements est l’organe de validation des comptes extérieurs. Ce Comité, présidé par le Ministère char-gé des Finances et dont le secrétariat est assuré par la Direction Nationale de la BCEAO, comprend notamment des représentants de l'Institut National de la Statistique, des Ministères chargés du commerce, de la Poste et des Télécommunications, de la Direction chargée des Finances extérieures, de la Direction chargée de la Dette extérieure et de la Direction des Douanes. Il arrête annuellement les statistiques de la balance des paiements et de la position extérieure globale. Les comptes extérieurs sont actuellement produits annuellement, avec un délai maximum d’un an après la fin de l’année en cours. Ils sont publiés pour chacun des Etats membres de l’Union sur support papier et sur le site Internet de la Banque Centrale. Ils sont également transmis au FMI pour publication. I-1 Comment Est élaborée la balance des Paiements Dans les Etats membres de l'UEMOA, la procédure de confection des statistiques de la balance des paiements est inspirée des normes internationales, en particulier la cinquième édition du Manuel de la balance des paiements publiée par le Fonds Monétaire International en 1993. En effet, à la suite de cette édition, la BCEAO a révisé en 1996 son dispositif de collecte et d'établissement des balances des paiements des Etats membres de l’UEMOA. Cela pour le rendre conforme aux mutations de l'environnement financier et aux exigences des standards internationaux. Cette réforme a privilégié la recherche de l'amélioration de la qualité des agrégats et des interrelations entre les secteurs économiques, ainsi que le renforcement de la fiabilité de I-2 Tâches relatives à l'établissement de la balance des paiements annuelle Tâches Voir le tableau la REFI N° 42 II - LES COMPTES DE LA BALANCE DES PAIEMENTS II-1 Compte des transactions Courantes Toutes les transactions portant sur des valeurs économiques (autres que des actifs financiers) entre entités résidentes et non-résidentes sont incluses dans le compte des transactions courantes. Les contreparties des valeurs économiques courantes qui sont fournies où acquises sans réciprocité y sont également inscrites. Les grandes subdivisions (postes) sont les biens, les services, les revenus et les transferts courants. II-2 Compte de Capital Et d’opérations financières Il a deux principales composantes : - le compte de capital correspondant au compte de capital du Système de Comptabilité Nationale (SCN) ; - le compte d'opérations financières équivalent au compte financier du SCN. Le compte de capital regroupe les transferts de capital qui comprennent les remises de dettes, les dons en biens d'équipement ou destinés à en acquérir et les acquisitions ou cessions d'actifs non financiers non produits (achats de brevets, licences, achats d’immeubles par les ambassades). III - APERCU DE LA BALANCE DES PAIEMENTS DE LA COTE D’IVOIRE DE 2003 A 2007 (En milliards de FCFA) ANALYSE ET COMMENTAIRE Au total, la balance des paiements en 2007 s'est caractérisée par un solde courant déficitaire et un compte de capital et d'opérations financières fortement excédentaire. En effet, le solde des opérations courantes est ressorti déficitaire de 66.637 millions (0,7% du PIB) en 2007, après cinq années consécutives de soldes excédentaires, retrouvant ainsi sa tendance d'avant 2002. Cette contre-performance est imputable à la contraction de l'excédent commercial et à la dégradation des soldes des services et des revenus, le déficit des transferts courants s'étant réduit sous l'impulsion notamment des ressources liées au dédommagement des victimes des déchets toxiques et des dons-programmes. La balance commerciale s'est ressentie du recul des exportations en liaison avec la baisse de la production de cacao et de produits pétroliers (pétrole brut et produits transformés). S'agissant du compte de capital et d'opérations financières, il a enregistré un solde positif de 262.323 millions, en liaison avec une augmentation des dons-projets et des engagements envers l'étranger, dans un contexte marqué par le retour progressif de la confiance des investisseurs grâce aux retombées positives de l'Accord Politique de Ouagadougou. Cet excédent a permis de compenser largement le déficit courant pour faire ressortir le solde global de la balance positif à 212.565 millions. Ces résultats mettent en évidence la vulnérabilité des comptes extérieurs de la Côte d'Ivoire, face notamment à l'importance des principaux produits de base dans ses exportations et aux chocs exogènes sur les prix de ces produits. Document statistique, la balance des paiements demeure un instrument important dans les relations économiques entre un pays et le reste du monde. Par la variété des données qu’elle contient, la balance des paiements assure une lecture correcte des échanges internationaux à travers le compte de capital qui donne une lisibilité des transferts en capital, de la dette, des aides et les flux financiers. La balance de paiement est, certes, pertinente mais son élaboration reste difficile. En effet, plusieurs acteurs internationaux et nationaux sont impliqués dans le processus (BCEAO-UEMOA-BOAD-IRDASECNA-URTNA). La diversité de ces sources entraîne des décalages entre l’année des données et la date de publication. Face donc à ce fait, nous recommandons que tous les acteurs intervenant dans la réalisation de la balance des paiements soient sensibilisés à la nécessité de fournir les données dans les délais requis. Aussi, souhaitons-nous que des moyens de pression soient appliqués aux services concernés. Extrais de la REFI N°42 DDAP IMMEUBLE SCIAM, 17ème étage BP V 125 ABIDJAN - COTE D’IVOIRE Téléphone : 20-20-08-91 / 20 20 08 92