Dialogue en direct et anonymat sur Internet

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Dialogue en direct et anonymat sur Internet
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La Lettre d’ORL
Dialogue en direct et anonymat sur Internet
R. Marianowski*
L’IRC ou les conversations en direct sur le Net
Pour le dialogue en direct, pas besoin de caméra ou de carte
vidéo haute résolution, un clavier et un logiciel sont suffisants
pour s’écrire en temps réel. L’IRC, ou “Internet Relay Chat”,
est un protocole d’échange de données. C’est comme une liste
de diffusion, mais en direct, avec le monde entier et dans
n’importe quelle langue. Durant des années, la conversation a
consisté à taper sur son clavier des messages qui s’affichaient
sur les écrans des autres internautes connectés au même site.
Aujourd’hui, on fait beaucoup mieux : le connecté se choisit un
pseudonyme (un “avatar”, en langage cyber) et se promène
dans de véritables univers virtuels en trois dimensions. Durant
sa promenade, il peut entrer dans différents lieux (cafés, métro,
magasins, etc.) dans lesquels il va rencontrer d’autres connectés avec lesquels il peut converser. Certains vont même
jusqu’à se donner rendez-vous dans certains de ces lieux ;
d’autres se rencontrent dans la vraie vie…
Le principe est très simple. Il faut vous connecter à un serveur,
choisir un canal de discussion, et vous trouverez une quantité
de connectés dont les messages s’afficheront sur votre écran.
Les serveurs IRC sont reliés entre eux au sein d’un même
réseau (Dalnet, IRCnet, etc.). Vous pourrez ainsi participer à
des conversations mondiales pour quelques francs.
➪ Comment débuter dans l’IRC ?
Il vous faudra installer un logiciel spécifique (que vous pourrez télécharger), par exemple mIRC. Lors de la première
connexion, une boîte de dialogue contient les informations
nécessaires. Dans la zone Real Name, entrez votre nom (ou
un pseudonyme), puis votre adresse e-mail. Par sécurité, peu
d’utilisateurs déclinent leur véritable identité… Choisissez
ensuite un surnom (Nickname) pour participer aux forums et
un second (Alternate) si le premier est déjà utilisé lors de la
connexion. Puis vous devrez choisir un serveur d’IRC. Tous
les programmes d’IRC disposent d’une liste déroulante
d’adresses pré-enregistrées, il vous suffit de les tester. Vous
pouvez ajouter une adresse de votre choix dans la liste du
programme. Dans la boîte de dialogue Setup de mIRC, cliquez sur le bouton Add et remplissez les champs qui s’affichent. Le premier doit contenir l’intitulé du serveur et le
* Service ORL, hôpital Necker-Enfants malades, 149, rue de Sèvres,
75015 Paris.
second son adresse. Le champ Port indique un numéro. Le
plus souvent, le port valable pour tous les IRC est le 6667.
Parfois, il existe des ports de délestage en 6669, 6670,
7000… Le serveur vous en informera. Pour vous connecter
ensuite via mIRC, choisissez la commande Connect dans la
boîte de dialogue Setup ou dans le menu File.
➪ Comment dialoguer ?
Si vous n’êtes pas sur un serveur IRC graphique, il vous faudra utiliser votre clavier. Comme pour tout dialogue, des
règles de syntaxe existent. Une série de commandes commencent par (/) ; pour en avoir la liste, tapez “/help” dans la
fenêtre de saisie. Certaines seront accessibles directement
dans les commandes du logiciel.
Vous devez choisir un canal. Chaque forum correspond à un
thème et à une langue particulière. Pour en connaître la liste,
choisissez le bouton List Channels ou tapez directement
“/list”. Mais attention, chaque serveur peut recevoir des milliers de canaux ! Alors, si la liste est trop longue, choisissez
de limiter la recherche en sélectionnant les groupes qui
accueillent un nombre minimal de correspondants : tapez
“/list-min 15-minimum” pour les groupes ayant au moins
15 participants. Si certains canaux n’ont qu’un seul interlocuteur, cela signifie que le canal est maintenu ouvert en permanence par un ordinateur automate. Vous avez également le
choix du type de conversation (publique ou privée) selon que
vous voulez dialoguer avec l’ensemble des participants au
forum ou avec un seul.
Vous voilà connecté pour la première fois et… l’accès vous
est refusé par le serveur ! Pas de panique, le plus souvent,
c’est parce que vous avez le même pseudonyme qu’un autre
intervenant. Le message “Nickname already in use” s’affiche
alors. Choisissez un nouveau nom avec la commande
“/nicknouveau_pseudonyme”. Lorsque vous aurez changé de
pseudonyme, le serveur affichera un message de bienvenue et
vous pourrez ensuite dialoguer. Cliquez deux fois sur le canal
choisi ou saisissez directement “/join#nom du canal” pour
aller dans le forum correspondant. Tapez votre message puis
validez-le en tapant Entrée pour vous intégrer dans la conversation. Vos propos apparaissent alors à l’écran et sur ceux de
tous les autres participants au forum, dont les noms apparaissent sur la fenêtre de droite.
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 248 - décembre 1999
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Pour en savoir plus :
❒ Planète IRC sur http://www.mvok.net/irc/irc00.html : pour
tout savoir sur les détails de l’IRC.
❒ IRC en français sur http://depinfo.u-bourgogne.fr/~jeanty/Irc/ :
pour vous procurer les adresses des serveurs IRC francophones.
Les logiciels d’IRC :
❒ mIRC sur http://www.mirc.co.uk : un logiciel simple à utiliser.
❒ Pirch sur http://www.pirchat.com/ : très complet mais plutôt
réservé aux initiés ou aux professionnels.
❒ VIRC sur http://www.megalith.co.uk/virc/ : un logiciel intégré à Windows 95.
❒ Ircl sur http://www.ircle.com/ : pour Macintosh.
Les deux meilleurs logiciels graphiques
pour l’IRC sont The Palace et ActiveWorlds, que l’on peut télécharger
aux adresses suivantes :
– http://www.thepalace.com,
– http://www.worlds.net.
Le téléchargement de ces logiciels étant
très long, regardez sur les cédéroms offerts
avec les revues d’informatique : vous pourrez y trouver les dernières ou avant-dernières versions gratuitement.
L’anonymat sur le Net
Internet est le lieu le moins anonyme qui soit. En effet, pratiquement n’importe qui peut extraire de votre passage sur Internet de quoi se faire une idée de vos centres d’intérêt. Dès que
le premier octet quitte votre ordinateur vers votre fournisseur
d’accès, vous êtes suivi. Votre adresse IP, les sites que vous
visitez et votre système d’exploitation sont accessibles. Comment est-ce possible ? Chaque adresse que vous entrez dans
votre micro est réceptionnée par l’ordinateur de votre fournisseur d’accès, qui transmet ensuite la requête sur Internet. Il
peut donc enregistrer toutes vos demandes dans un fichier, dit
“fichier journal”. Ensuite, le responsable d’un serveur peut
connaître facilement le nom et la version du navigateur que
vous utilisez. Une démonstration existe sur le site de la Commission nationale Informatique et Libertés (CNIL), sur :
http://www.cnil.fr.
Comment échapper à cette inquisition électronique ? En passant par un site qui brouille les pistes et empêche l’accès à vos
informations personnelles. Le plus célèbre est Anonymizer, sur
http://www.secuser.com/anonymizer/. Dès la page d’entrée,
vous tapez l’adresse du site qui vous intéresse, et ce ne sont
plus vos données qui sont détectées par le site Web mais celles
du serveur Anonymizer. Ce service est gratuit mais, attention,
si de nombreux connectés y font appel en même temps, il sera
très lent. Sélectionnez donc les sites que vous voulez visiter
anonymement.
De même, votre courrier n’est pas aussi anonyme que cela.
Les messages qui vous sont envoyés attendent sur un serveur
POP3 que votre logiciel de messagerie les récupère. S’ils ne
sont pas cryptés, l’administrateur du serveur peut lire votre
correspondance sans mot de passe… En outre, votre adresse
est transmise avec vos messages. Mais plusieurs informations
techniques figurent également dans l’en-tête des messages qui
parviennent à vos correspondants. L’en-tête n’est pas affiché
systématiquement, mais peut être visualisé très facilement si
le message est ouvert avec un logiciel de texte (comme le
Bloc-notes par exemple) ou avec Outlook Express (commande
Fichier-propriétés, cliquez sur Détails). Quelle solution ? Un
logiciel qui efface l’en-tête de vos messages : c’est le “remailer”. Vous pouvez l’utiliser à partir du Web. Il existe
gratuitement et en français dans Anonymizer, sur
http://www.secuser.com/anonymizer/services/email.html. Il
existe deux autres services payants : Nymserver, sur
http://www.nymserver.com/, ou Replay Associates
(http://www.replay.com/remailer/anon.html).
Les cookies sont de petits programmes copiés automatiquement sur votre disque dur lorsque vous chargez certaines pages
Web. À chaque nouvelle reconnexion, vous êtes identifié, et
les messages publicitaires qui apparaissent sur l’écran tiennent
compte de vos centres d’intérêt ou permettent au serveur de
savoir par où vous êtes passé avant de vous connecter à sa
page. Pour vous aider à gérer ces fichiers indiscrets, essayez
CompleteCleanup, un shareware qui efface toute trace de vos
sorties sur Internet. Il peut être téléchargé à l’adresse suivante :
http://tucows.belgium.eu.net/files2/cleanup.exe.
Si votre anonymat est primordial, alors allez jusqu’au plus
proche cyber-café. Là, vous n’êtes qu’un utilisateur comme un
autre, impossible à identifier. La liste des cyber-cafés est disponible à l’adresse suivante :
http://adminet.reseaubec.com/press/cybercafes-f.html.
À bientôt et bon surf !
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