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Spécial immobilier
Vosges
Des nuages sur les cimes
Dans les villes du département, les prix ont chuté et l’offre de biens est importante. Pourtant,
les acquéreurs tergiversent ou, quand ils sont motivés, sont freinés par les banques
’est plus dur en ce début
dénicher des offres exceptionnelles.
d’année qu’en 2009, reComme ce loft de 400 m2 négocié à
marque Christophe Mathis,
340 000 euros. « Malgré ses qualités, il s’est vendu en dix mois, préde Laforêt Immobilier. A Epinal,
on est amené à faire deux fois plus
cise Hervé Poirat. Il y a deux ans, on
de visites qu’auparavant. » Les acl’aurait vendu en quinze jours. »
quéreurs prennent leur temps, ils
Dans le neuf, l’offre s’établit
visitent une quinzaine de logeentre 2 200 et 2 700 euros/m2. A
Remiremont, le marché est encore
ments avant de se décider, alors
qu’il y a quelques années ils premoins dynamique. Même si certains
biens au-dessus de 200 000 euros
naient leur décision au bout de
recommencent à se vendre. « Le
quatre à cinq visites. Logique, ils
marché est encore plus catastroont le choix. « Dans la période préA Epinal comme ailleurs, les acheteurs multiplient les visites
phique à Saint-Dié, où les prix ont
cédente, chaque agence avait 60 à
70 mandats de vente. Aujourd’hui,
quasiment été divisés par deux »,
nous en sommes à 120 biens en portefeuille, teurs », indique Hervé Poirat, de l’agence constate Hervé Poirat. Une maison proposée à
voire 150 », poursuit Christophe Mathis. Apostrophes. Les maisons sont plus touchées 239 000 euros, en vente depuis quatre ans,
« L’an dernier, le marché s’était un peu ou- que les appartements, mais les vendeurs ont s’est négociée 204 000 euros. En milieu rural,
vert, mais cela ne semble pas se confirmer au- eu du mal à le comprendre. Une maison affi- où se côtoient acquéreurs en résidence seconjourd’hui », indique Gianni Costantini, chez chée 250 000 euros, en vente depuis un an et daire et principale, « le marché repart un peu
Century 21. Les acquéreurs sur le marché du demi, a fini par trouver preneur à 180 000 depuis le début de l’année. Mais les primohaut de gamme ne constituent pas le cœur du euros. « Elle valait 200 000 à 210 000 euros, accédants ont du mal à boucler leur budget. Ils
marché. « Notre cœur de cible est l’acquéreur mais l’entêtement du propriétaire lui a fait sont parfois, pour leurs mensualités, à 30 ou
qui dispose d’un budget autour de 100 000 perdre de l’argent. Il y a un phénomène 40 euros près », estime Norbert Jacq, responeuros, et, même à ce prix, les biens ont du mal d’usure pour les biens affichés trop long- sable de l’agence Pierre Lorraines. A Bains-lesBains, où le marché est aussi en perte de
à se vendre », poursuit Gianni Costantini. temps », précise Gianni Costantini.
Pourtant, chez les primo-accédants, ce n’est La cote des appartements, elle, s’établit entre vitesse, une propriété rarissime de 5 hectares
pas l’envie qui manque. « Ils sont découragés 1 300 euros/m2 – pour les immeubles du début – avec deux étangs – qui était proposée à
par les banques, qui leur déconseillent d’ache- du siècle dernier – et 1 700 euros/m2 pour les 320 000 euros s’est négociée 262 000 euros. A
ter maintenant sous prétexte que les prix vont beaux volumes. Mais on peut trouver moins Neufchâteau, une maison a baissé, de
encore baisser », constate un professionnel. cher. Un 2-pièces de 50 m2 se vend couram- 80 000 euros à 68 000 euros. Il y a des affaires
« Les prix ont chuté de 20 à 30% selon les sec- ment autour de 50 000 euros. On peut aussi à réaliser dans les Vosges.
C. S.
J. P. Minot / Urba Images Server
C
XII ● LE NOUVEL OBSERVATEUR