oedipe et les stadesd u développement selon Freud

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oedipe et les stadesd u développement selon Freud
http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_d%27%C5%92dipe
Complexe d'Œdipe
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Pour les articles homonymes, voir Œdipe (homonymie).
Antoine-Denis Chaudet, Œdipe enfant rappelé à la vie par le berger Phorbas qui l'a détaché
de l'arbre, 1801.
Le complexe d'Œdipe (prononcé /édip/) (Ödipuskomplex en allemand), parfois contracté
dans l'expression « l'Œdipe », est un concept central de la psychanalyse. Théorisé par
Sigmund Freud dans sa première topique, il est défini comme le désir inconscient d'entretenir
un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent rival du
même sexe (parricide). Ainsi, le fait qu'un garçon tombe amoureux de sa mère et désire tuer
son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe.
La légende d'Œdipe qui a inspiré le drame de Sophocle, Œdipe roi, est selon Freud le plus à
même de mettre en images le désir universel et inconscient que tout enfant ressent ; il est
également la structure centrale du psychisme humain. Pour Georges Politzer « le complexe
d'Œdipe n'est ni un “processus” et encore moins un “état”, mais un “schéma dramatique”. »
Pour Roger Perron, il désigne « le réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets
sont le père et la mère, et des défenses qui s'y opposent. »
La psychanalyse identifie ainsi trois étapes fondamentales de développement psycho-affectif :
le stade oral, le stade anal et le stade phallique lors duquel survient chez le garçon, comme
chez la fille mais d'une toute autre manière, le complexe d'Œdipe. C'est en effet de 3 à 5 ans
environ que le désir libidinal portant sur le parent de sexe opposé apparaît, et que le parent de
même sexe est perçu comme un rival. Le complexe connaît ensuite un déclin avec la préadolescence : l'enfant affronte le complexe et son désir libidinal et se dirige alors vers d'autres
objets pouvant le soulager de ce complexe.
Freud fait du complexe d'Œdipe le pivot de sa théorie pulsionnelle et méta-psychologique,
devenant ainsi le concept-clé de la psychanalyse et de ses courants dérivés. L'histoire du
complexe d'Œdipe est en effet associée à la théorie freudienne ainsi qu'à l'histoire de la
psychanalyse dans son ensemble. Le concept a également motivé nombre de critiques de
différentes natures, internes à la psychanalyse comme issues d'autres disciplines. Ces critiques
se concentrent essentiellement en deux points : la remise en cause de l'universalité du
complexe ; la contestation de son existence même.
Sommaire
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1 Genèse du concept chez Sigmund Freud
o 1.1 Du « complexe nucléaire » au mythe d'Œdipe
o 1.2 Cas pratiques et théorie œdipienne
o 1.3 Développements du complexe
o 1.4 Complexe de castration et derniers écrits
2 Description du complexe en psychanalyse
o 2.1 Complexe d'Œdipe et stades psychoaffectifs
2.1.1 Dynamique des organisations psychiques
2.1.2 Déclin du complexe et forme inversée
o 2.2 Complexe d'Œdipe et psychogenèse
2.2.1 Constitution du Surmoi et vie sociale
2.2.2 Étiologie des névroses
o 2.3 Divergences dans la théorie œdipienne
2.3.1 Critique du « monisme phallique » de Freud
2.3.2 Débats à propos de l'origine psychique du complexe
3 Critiques
o 3.1 Débat sur l’universalité de l’Œdipe
o 3.2 Critique de la réalité de l’Œdipe
4 Références et sources
o 4.1 Ouvrages utilisés
o 4.2 Autres sources utilisées
o 4.3 Sources citées mais non utilisées
5 Notes complémentaires
6 Annexes
o 6.1 Articles connexes
o 6.2 Liens externes
o 6.3 Bibliographie
o 6.4 Domaine psychanalytique
o 6.5 Bibliographie critique et générale
Genèse du concept chez Sigmund Freud
L'article « Histoire de la psychanalyse » est un complément historique et bibliographique à ce
sujet
Du « complexe nucléaire » au mythe d'Œdipe
Gustave Moreau, Œdipe et le sphinx, 1864.
Article détaillé : Œdipe.
Sigmund Freud dit avoir découvert le complexe au cours de son auto-analyseF 1,P 1 en la
rapprochant de l'histoire du héros grec Œdipe, personnage de la mythologie, telle qu'elle est
narrée par le dramaturge Sophocle dans la pièce Œdipe roi principalement. La lettre à
Wilhelm Fliess du 15 octobre 1897 est en effet le seul document qui permette de dater la
conceptualisation du complexe1,H 1. Le neurologue viennois explique ainsi : « J’ai trouvé en
moi comme partout ailleurs des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon
père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants ».
Dans ses premiers écrits, Freud parle aussi de « complexe nucléaire »H 2 ou de « complexe
maternel », notamment dans son Études sur l'hystérie (1895)H 3. Il rappelle qu'il a été conduit
à élaborer ce complexe en étudiant la sexualité, les perversions et les névroses de l'adulte qui
remontent à l'enfance. L'origine de l'Œdipe est en effet étroitement liée à l'« évolution sexuelle
de l'enfant », ce qui fonde également tout l'édifice théorique de la psychanalyseN 1. Freud
constate dans un premier temps, « par l'observation directe et par l'étude analytique de
l'adulte », que « l'enfant se tourne d'abord vers ceux qui s'occupent de lui ; mais ceux-ci
disparaissent bientôt derrière les parents ». Ces rapports, note-t-il, « ne sont nullement
dépourvus d'éléments sexuels ». L'enfant prend donc ses parents comme des « objets de
désir »N 2.
En 1900, dans son essai fondateur de la science des rêves, L'Interprétation des rêves, Freud
rend publique sa théorie du complexe d'Œdipe2. Il y explique que le rêve fait souvent
référence à des désirs d'enfance. « Dans le contenu latent du rêve, Freud trouve, à titre
d'élément constant, le résidu diurne, il trouve également qu'il existe une relation entre ce
résidu et les souvenirs d'enfance » explique Henri F. Ellenberger. Selon ce dernier, Freud
pense que « le rêve a un pied dans le présent et un pied dans l'enfance »F 2. Freud explique
aussi que le cas des névrosés permet d'observer des désirs affectueux ou hostiles pour les
parents. Dès ce texte, le fondateur de la psychanalyse se réfère explicitement à la tragédie
grecque. En 1911, il ajoute que le complexe de castration est profondément lié à l'Œdipe et
que dans le drame de Sophocle l'aveuglement d'Œdipe opère comme substitut de la
castrationA 1.
Le mythe œdipienNote 1 semble dès lors pour Freud la mise en récit d'un complexe psychique
universelN 3. Dans la mythologie grecque, Œdipe est le fils de Laïos et de Jocaste, souverains
de la ville de Thèbes. Un oracle prédit à Laïos qu'il sera plus tard tué par son propre fils.
Effrayé, Laïos décide d'abandonner Œdipe dans la montagne. Un berger trouve l'enfant et le
confie au roi de Corinthe, Polybos, qui l'élève comme son propre fils, sans toutefois lui
révéler le secret de ses origines. C'est lui qui le nomme Œdipe. Un nouvel oracle prédit
ensuite à Œdipe qu'il sera le meurtrier de son père. Ignorant que Polybos n'est pas son père
biologique, il quitte Corinthe pour que la prédiction ne puisse se réaliser. Pendant son voyage,
il rencontre Laïos et ses serviteurs et tue alors son vrai père, qu'il prend pour le chef d'une
bande de voleurs de grands chemins. Lorsqu'il arrive à Thèbes, but de son voyage, il ne peut
entrer dans la ville car un monstre, le Sphinx, en empêche l'accès, tuant et dévorant tous les
voyageurs incapables de résoudre l'énigme qu'il leur propose. Œdipe, rusé, parvient à trouver
la solution et défait le monstre. Œdipe devient dès lors un héros adulé par les habitants de la
ville, qui finissent par le proclamer roi et lui donnent comme femme la veuve de Laïos,
Jocaste, sa propre mère. Freud voit donc dans ce mythe l'illustration idéale des désirs
extrêmes infantiles : « nous donnons le nom de « complexe d'Œdipe » parce que la légende
qui a pour héros Œdipe réalise, en ne leur imprimant qu'une très légère atténuation, les deux
désirs extrêmes découlant de la situation du fils : le désir de tuer le père et celui d'épouser la
mère »M 1. Il remarque en effet que ce complexe se retrouve également dans d'autres drames
culturels ; il cite notamment le Hamlet de Shakespeare. En 1967, Jean Starobinski, dans la
préface d'Hamlet et Œdipe d'Ernest Jones, argue que si Œdipe est le drame du dévoilement, la
tragédie d'Hamlet est le drame du « refoulement »3.
Cas pratiques et théorie œdipienne
Article détaillé : Libido.
En 1905 Freud publie Trois Essais sur la théorie de la sexualité, ouvrage fondateur de la
psychanalyse. Même si le complexe n'y apparaît pas explicitementH 4,4, Freud définit tout
d'abord la libido comme l'énergie sexuelle aux fondements de la dynamique psychique qui
tend à se projeter sur un objet extérieur. En second lieu, il insiste sur les vicissitudes du choix
de l'objet d'amour dont la source est le complexe d'ŒdipeF 3. Il pose donc que la réalité de la
sexualité infantile est induite par la mère, et que la tétée est le premier rapport sexuel. De cette
sexualité archaïque dépend le complexe d'Œdipe, déterminant à son tour le tabou de l'incesteA
2
. Freud continue de développer sa théorie en expliquant que la libido donne naissance à des
perversions sexuelles diverses lorsque le schéma originel œdipien subit des altérations. Enfin,
elle s'incarne dans un symbolisme sexuel dense, notamment dans les rêves. Le thème est par
ailleurs central dans l'analyse de Dora, en 1905P 2.
En 1909, un autre cas pratique, célèbre dans la littérature psychanalytique, permet à Freud de
valider sa conception du complexe. Le cas dit du « petit Hans » — de son vrai nom Herbert
Graf — suit en effet fidèlement le schéma dramatique œdipien. La phobie du cheval apparaît
chez Herbert Graf quand il assiste à la chute d'un cheval et qu'il le voit à terre se débattre.
Freud va postuler que l'inconscient du petit Hans associe son père au cheval, et malgré
l'amour qu'il porte à son père, sa mort lui apporterait la jouissance d'être alors le seul
prétendant à l'amour maternel. Cela va développer chez lui une névrose phobique,
l'impossibilité de sortir dans la rue par crainte d'être mordu par un cheval. Freud le prend en
cure analytique et, au fur et à mesure de sa psychothérapie, l'aide à surmonter son complexe
d'ŒdipeF 4,Note 2.
Article détaillé : Travail du rêve.
La résolution du complexe d'Œdipe lors du travail du rêve.
Ce n'est cependant qu'en 1910, dans un texte intitulé Contribution à la psychologie de la vie
amoureuse qu'apparaît le terme « complexe d'Œdipe »H 5. La notion est l'invention de deux
autres psychanalystes officiant à Zurich, Carl Gustav Jung et Franz Riklin. Le complexe
(gefühlsbetonte Komplexe en allemand)N 4 » est utilisé dès lors en psychanalyse pour désigner
des fragments psychiques inconscients à forte charge affective. Freud l'utilise ainsi pour
décrire ce qui est pour lui le principal complexe psychique humain, celui qui est constitué
dans les premiers temps de vie, en fonction de ses parents : le « complexe nucléaire ». Sa
pensée est ensuite développée la même année dans l'essai « Un type particulier de choix
d'objet chez l'homme » où il explique que les objets d'amour sont autant de substituts de la
mère5. Le cas de la fille est déjà particulier : Freud théorise qu'à la place de la peur de perdre
son père, elle développe une frustration liée au manque organique du phallus.
Développements du complexe
Dès 1912 et 1913, « l'Œdipe » est entré totalement dans la pensée clinique de Freud et celui-ci
s'attache à en étudier l'universalité, dans l'ouvrage Totem et Tabou. Freud y avance la thèse
suivante : celle de la « vocation civilisatrice du complexe »A 3, résumée par Roger Perron :
« en des temps très anciens les humains étaient organisés en une horde primitive dominée par
un grand mâle despotique qui monopolisait les femmes et en écartait les fils, fût-ce au prix de
la castration »H 6. Le complexe serait donc transmis de génération en génération et avec lui le
sentiment de culpabilité associé. Freud recherchera en effet toujours à relier ces concepts, et
en particulier celui du complexe d'Œdipe, à une théorie générale de la phylogenèse (de
l'histoire de l'humanité comme espèce).
Nombre de psychanalystes commencent à mener des études, dans la continuité de celles de
Freud, dont Otto Rank. Freud note en effet : « Otto Rank a montré, dans une étude
consciencieuse, que le complexe d’Œdipe a fourni à la littérature dramatique de beaux sujets
qu'elle a traités, en leur imprimant toutes sortes de modifications, d'atténuations, de
travestissements, c'est-à-dire de déformations analogues à celles que produit la censure des
rêves »M 2. Par la suite deux ouvrages de Freud vont développer sa pensée, et ce
définitivement. En 1923, dans un court essai intitulé « L'Organisation génitale infantile »,
Freud décrit les phases psychoaffectives de la psychogenèse, qui est également l'un des
concepts centraux de la théorie psychanalytique, et dont « la phase phallique constitue l'acmé
du drame œdipien »H 7. L'intérêt croissant porté au complexe d'Œdipe motive Freud à faire le
point sur sa découverte. Il fixe sa théorie dans les Conférences d'introduction à la
psychanalyse, en 1917 et 1918. Il s'arrête particulièrement sur les observations directes et sur
les analyses d'adultes névrosés, expliquant que « chaque névrosé a été lui-même une sorte
d'Œdipe »A 4.
Le cas clinique dit de « l'homme aux loups » (1918) offre une illustration majeure du
complexe masculinH 8. Freud classe alors le complexe au sein des « schémas
phylogénétiques » qui ont pour rôle de structurer la psyché inconsciente et ce depuis l'aube de
l'humanité. Par ailleurs, l'introduction de la nouvelle dualité pulsionnelle et d'une seconde
topique va permettre une nouvelle approche de l'Œdipe. Freud explique en effet que le
transfert présente les restes de la résolution, plus ou moins accomplie, du complexe. Celle-ci
laisse en effet des « cicatrices narcissiques ». Face à cette souffrance, la psyché pousse le Moi
à résoudre en totalité le complexe. Ce faisant, le Moi est envahi de compulsions. Selon lui
l'intensité de ces compulsions, qui culmine dans les névroses obsessionnelles, est à l'origine
de la notion de « destin » dans les drames, dont la tragédie de Sophocle. Dans Psychologie des
foules et analyse du moi (1921), Freud aborde « l'avant Œdipe », caractérisé par une
neutralisation des affects et permis par l'ambivalence. L'enfant fixe ainsi ses affects négatifs et
positifs sur des objets extérieursA 5 au lieu d'investir ses parents.
Enfin, en 1923, dans Le Moi et le Ça, Freud métapsychologiseA 6 la notion de complexe
d'Œdipe, en en faisant un prérequis structurant de l'instance morale, le surmoi. En effet, lors
de la maturité du complexe, plusieurs scénarios sont possibles : affects féminins pour le père
chez le garçon ou désir féminin pour la mère chez la fille, et vice-versa. Toutes les variations
sont dues selon Freud à la « bisexualité constitutionnelle de l'individu »A 7. L'enfant est en
effet inconsciemment bisexuel, son orientation sexuelle se précisant par la suite. Ces
variations complexes entraînent donc une attitude positive du garçon pour son père (le
complexe inversé), ou une attitude négative (le complexe normal), le tout formant,
virtuellement le « complexe d'Œdipe complet ». Ces identifications variées expliquent la
diversité des étiologies et des personnalités. Elles constituent fondamentalement un « idéal du
moi » qui détermine la morphologie du Surmoi.
Complexe de castration et derniers écrits
L'essai de 1923, « Le problème économique du masochisme », pose que le Surmoi, instance
psychique proclamant les interdits, est né de l'introjection des premiers objets libidinaux du
Ça dans le Moi. La relation en est de fait désexualisée mais le Surmoi conserve les caractères
parentaux. Freud propose là une thèse selon laquelle la source de la morale est le Surmoi et,
donc, l'ŒdipeA 8. La même année, dans l'essai « L'Organisation génitale infantile » Freud tente
d'expliciter les zones d'ombre de l'Œdipe féminin. Il stipule que seul le pénis a une réalité
psychique, y compris chez la fille. Celle-ci envierait donc l'acquisition du phallus, même si
Freud admet être impuissant à poursuivre l'analyse de la sexualité féminineA 9.
En 1924, un autre essai fait une place majeure au complexe : « La disparition du complexe
d'Œdipe ». Freud y décrit la façon dont le complexe disparaît avec le temps, comme la chute
des dents de lait précise-t-il6, et ce « même si ce qu'il décrit est davantage la dissolution du
conflit œdipien » plutôt que la disparition pure et simple de ce qu'il a défini avant comme
« l'ossature même du psychisme humain »H 9,A 10. En 1925, dans « Quelques conséquences
psychologiques de la différence anatomique entre les sexes », Freud aborde la « Préhistoire du
complexe d'« Œdipe » ». Les prémisses du complexe se jouent en effet dans les premiers
temps de la découverte des zones érogènesA 11.
Avec l'ouvrage Malaise dans la civilisation (1929), Freud délivre l'interprétation
psychanalytique des structures inconscientes sous-tendant l'humanité et ses fantasmes. Il
décrypte les symboles sexuels universels trouvés dans les rêves. Selon Ellenberger, « Freud
allait bientôt déduire du caractère universel du complexe d'Œdipe l'idée du meurtre du Père
primitif par ses fils »F 5. Dès lors Freud complète son modèle théorique en précisant la figure
du père primitif. Le garçon nourrit envers lui des désirs de mort car il a peur d'être châtié et
castré par celui-ci. La castration prend ainsi place dans la théorie générale du complexe,
comme peur infantile de se voir déposséder de la puissance sexuelle par la figure paternelle.
Ce complexe de castration survient donc au sortir de l'Œdipe, comme renoncement à l'objet
maternel, qui est le premier objet de l'enfantH 10 et comme marquant le début de la période de
latence et de la formation du Surmoi chez le garçon. Des auteurs postérieurs à Sigmund
Freud, comme Melanie Klein ou Donald Winnicott par exemple, ont cependant compris le
Surmoi comme instance bien plus précoce. Le cas de la petite fille est cependant différent à ce
stade : elle interprète en effet la castration comme ayant eu lieu, n'étant pas en possession d'un
pénis, et se doit donc de la réparer. Ce moment, l'envie du pénis, marque alors l'entrée dans
l'Œdipe à rebours du cas masculinH 11. Le meurtre du Père primitif est ainsi le fantasme
universel de l'humanité de tuer la figure paternelle castratrice, seule étape permettant un
développement psychique normal par la suite. « La notion complète du complexe d'Œdipe
comporte en effet ces trois éléments : désir incestueux à l'égard de la mère, désir de tuer le
père, et image d'un père cruel et castrateur » explique Henri F. EllenbergerF 6.
Enfin, en dépit de l'importance du concept en psychanalyse, jamais Freud ne lui a pour autant
consacré aucun ouvrage spécifiqueH 12, même s'il revient sur cette découverte dans son dernier
ouvrage, L'Abrégé de psychanalyse, en écrivant : « Je m'autorise à penser que si la
psychanalyse n'avait à son actif que la seule découverte du complexe d'Œdipe refoulé, cela
suffirait à la faire ranger parmi les précieuses acquisitions nouvelles du genre humain »3.
Description du complexe en psychanalyse
Complexe d'Œdipe et stades psychoaffectifs
« Ce qu'entendait Freud par « complexe d'Œdipe » est simple : le petit garçon, à cause de
l'éveil de ses pulsions sexuelles à un âge précoce, disons quatre ou cinq ans, développe un
désir et un attachement sexuels intenses vis-à-vis de sa mère. Il la veut pour lui seul, et le père
devient son rival. Il développe une hostilité à l'égard de son père, veut le remplacer et, en fin
de compte, se débarrasser de lui. Sentant que son père est son rival, le petit garçon a peur
d'être castré par lui. Freud a appelé cette constellation le « complexe d'Œdipe » » selon Erich
Fromm7. Pour Georges Politzer « le complexe d'Œdipe n'est ni un « processus » et encore
moins un « état », mais un « schéma dramatique » »8. Pour Roger Perron, il désigne « le
réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets sont le père et la mère, et des
défenses qui s'y opposent »H 13.
Dynamique des organisations psychiques
La psychanalyse identifie ainsi trois étapes fondamentales de développement psycho-affectif :
le stade oral, le stade anal et le stade phallique lors duquel survient chez le garçon, comme
chez la fille mais d'une toute autre manière, le complexe d'Œdipe9. Selon Freud, tel qu'il le
décrit dans son essai « L’organisation génitale infantile » (1923), l'élaboration du complexe
d'Œdipe représente une étape constitutive du développement psychique des enfants. Le désir
envers la mère trouve en effet son origine dès les premiers jours de la vie et conditionne toute
sa psychogenèse. La mère est, d'une part, la « nourricière », et, d'autre part, celle qui procure
du plaisir sensuel, via le contact avec le sein et à travers les soins corporels. L'enfant, qu'il soit
fille ou garçon, en fait donc le premier objet d'amour qui restera déterminant pour toute la vie
amoureuse. Cette relation objectale est ainsi investie de sexualité. Cet amour d'objet se
déploie donc en cinq « phases » libidinalesH 14. La notion de « phase » ou de « stade » n'est
pas à prendre au sens littéral. Elle signale la primauté d'une zone érogène particulière mais
n'implique pas que le processus se déroule de manière mécanique et linéaire. Tout au plus
peut-on admettre qu'une phase succède à l'autre dans l'ordre décrit. Le complexe d'Œdipe se
déploie donc à travers ces phases en fonction de leurs propriétés propres qui s'enchevêtrent
pour constituer un agrégat de pulsions, nommé « complexe » d'Œdipe qui, pour les freudiens,
trouve son apogée vers l'âge de 5 ans. Freud aboutit à cette déduction en étudiant le cas dit du
« petit Hans »P 3.
Stade oral
Jusqu'à
mois
→
18
Stade anal →
(+ oral)
De 18 mois à 3
ans
Stade
phallique
→
Période de
latence
→
(+oral, +anal)
(+oral, +anal,
+phallique)
De 3 ans à 7
ans
Situation
œdipienne
Dès 7-8 ans
Stade
génital
Adolescence
Déclin du complexe et forme inversée
Le déclin du complexe d’Œdipe correspond à la phase finale de la dynamique œdipienne. Il
est marqué par le renoncement progressif à posséder l’objet libidinal, sous la double pression
de l’angoisse de castration chez le garçon et de la peur de perdre la mère chez la fille.
Plusieurs processus permettent en effet à l'enfant de détourner son attention libidinale des
objets parentaux. Les déplacements identificatoires, les sublimations notamment, le transfert
aussi, permettent à la libido de trouver d’autres objets de satisfaction, en particulier dans la
socialisation progressive et dans l’investissement des processus intellectuels. Enfin, la « phase
génitale » survient pendant l'adolescence et correspond à la reconnaissance de la « double
différence, des sexes et des générations » et coïncide avec la seconde période de maturation
sexuelle. Dès lors l'équilibre est trouvé, au sein d'une organisation génitale adulte et grâce aux
changements d'objets devenus possibles : le désir sera donc adressé à une autre femme que la
mère, à un autre homme que le pèreH 15.
Il existe également, note Freud, une forme « inversée » du complexe d'Œdipe. La forme
normale du complexe est en effet appelée « positive », à l'opposée de laquelle existe une
forme négative appelée inversée. Le garçon voit dans son père non une figure à tuer
psychiquement, mais l'objet de ses tendances sexuelles. Le père devient dès lors féminisé.
Chez la fille, le schéma existe, se construisant a contrario sur la mère, investie des pulsions
sexuelles objectivées. Selon Freud, les deux formes de l'Œdipe constituent le « complexe
d'Œdipe complet »9.
Complexe d'Œdipe et psychogenèse
Constitution du Surmoi et vie sociale
Selon Freud, lors du complexe d'Œdipe le Moi suit une profonde modification, de laquelle
résulte le Surmoi ; « Le Surmoi est donc l'héritier du complexe d'Œdipe » explique TranThong9. En effet la résolution du complexe entraîne l'introjection de l'image du père.
L'édification du Surmoi chez un individu dépend ainsi de la façon dont il a résolu son
complexe d'ŒdipeF 7. De manière générale, « le conflit œdipien constitue un moteur essentiel
du jeu des identifications par lesquelles se construit la personne » explique Roger PerronH 16.
Étiologie des névroses
L'Œdipe subit un « refoulement rapide », note Freud, mais, « du fond de l'inconscient, il
exerce encore une action importante et durable. Il constitue dès lors le « complexe central » de
chaque névrose »N 5,H 17. Freud parle également, de manière synonymique, et dans un cadre
psychopathologique, dès 1908, de « complexe nucléaire »H 18. Tout d'abord, d'une façon
passive, le complexe conditionne le développement ultérieur de l'enfant et par là celui de
névroses ; d'autre part l'enfant, dès sa soumission au complexe, tente de comprendre afin
d'aménager la réalité et il produit pour cela des « théories sexuelles infantiles » sur ses
parents. Ses théories influent de manière décisive sur le caractère ultérieur de l'enfant et sur sa
constitution névrotique. Néanmoins la névrose ne passe de virtuelle à actuelle que lorsque
l'enfant est incapable de détacher sa libido des modèles parentaux. Dès lors il ne peut jouer de
rôle social et produit un aménagement de la réalité, une névrose. Toute l'entreprise analytique
se définit comme une éducation progressive pour surmonter ces « résidus infantiles »N 6.
Divergences dans la théorie œdipienne
Sigmund Freud en 1900.
Critique du « monisme phallique » de Freud
Article détaillé : Complexe d’Électre.
Dès sa formalisation, Freud savait que ce modèle était difficile à transposer complètement
pour le développement des petites fillesH 19. Il a essayé de pallier cette difficulté en
aménageant le concept de l'Œdipe pour la fille, que le psychiatre et psychanalyste Carl Gustav
Jung appelle par la suite le « complexe d’Électre ». Il la définit comme la tendance
compulsive amenant la fille à se tourner vers le père ou une autre image paternelle de
substitution et qui est conséquence du complexe de castration pré-pubertaire féminin. Si Freud
admet l'existence d'un « complexe d'Œdipe au féminin », il ne lui reconnaît pas une
équivalence stricte avec celui dédié au petit garçon. Ce « monisme phallique » postulé par
Freud a en effet soulevé de vives protestations, du vivant même du fondateur de la
psychanalyse, et en particulier de la part de femmes psychanalystes, comme Ruth Mack
Brunswick, Helene Deutsch, Karen Horney ou Melanie KleinH 20. Cette extension au sexe
féminin n'a cependant jamais été totalement satisfaisante et aujourd'hui rares sont les analystes
qui utilisent ce terme. Freud remarque, dès le début, en 1916 : « On ne saurait dire que le
monde fût reconnaissant à la recherche psychanalytique pour sa découverte du complexe
d'Œdipe. Cette découverte avait, au contraire, provoqué la résistance la plus acharnée »M 3 et
ce même au sein de la théorie psychanalytique. La psychanalyste Mélanie Klein par exemple,
afin d'équilibrer le concept, a insisté sur le fait que le garçon « envie » le pouvoir des femmes
de donner la vie autant que la fille pourrait « envier » le phallus.
Les conséquences du déclin du complexe d'Œdipe sont différentes d'un sexe à l'autre : d'abord
il s'agit du renoncement au premier objet d'amour dans les deux sexesP 4.
Débats à propos de l'origine psychique du complexe
Ainsi que l'explique Freud, l'Œdipe est précédé de deux phases où prédominent
successivement les zones érogènes, d'abord celle orale puis celle anale, et dans lesquelles
s'organisent les premières relations objectales. L'Œdipe ne serait donc pas premier, mais serait
lui-même originaire, ce sur quoi Freud lui-même achoppaitH 21,Note 3. Pour Melanie Klein, il
existerait ainsi un « complexe d'Œdipe précoce », qu'elle décrit en 1927, et antérieur à l'âge de
3 ansH 22 et prenant son origine dans les fantasmes de la petite enfance3. Les résidus
archaïques, ressentis comme bons ou mauvais par l'enfant sont ainsi associés aux figures
parentales. Dans la même ligne, Otto Fenichel, en 1931, postule également des « précurseurs
du complexe d'Œdipe ».
Le psychanalyste Claude Le Guen, dans L'Œdipe originaire (1974), a par ailleurs décrit un
« œdipe originaire » correspondant à une première structure triangulaire mettant en jeu le
sujet naissant, sa mère et un tiers qui suscite une peur de l'étranger qui expliquerait, au 8e mois
chez l'enfant, un tel sentiment pour l'AutreH 23. Un autre psychanalyste, André Green a ainsi
poursuivi et complété cette relation à trois actants. Enfin, il existe des organisations non
œdipiennes, étudiées de longue date par la psychanalyse, et qui donc remettent en cause
partiellement l'universalité du complexe. Ainsi, le vaste champ des structures perverses, des
autismes, des psychoses enfin, infantiles ou adultes a été pris comme preuve pour récuser sa
centralité dans la constitution de la personnalitéH 24.
Critiques
Depuis les débuts de la psychanalyse jusqu'à ses développements les plus récents, le complexe
d'Œdipe a été critiqué. Le psychanalyste Otto Rank le range ainsi derrière le traumatisme de la
naissance, alors que le psychiatre Carl Gustav Jung en refuse la primauté. Le désir de la mère
dans la vision jungienne n’est en effet pas relatif à l'inceste et n'est pas restreint au seul
complexe d'ŒdipeF 8. D'autres l'ont ramené à un principe moral limité à la bonne société
viennoise, émanant de l'état d'esprit de Freud lui-même alors que Heinz Kohut l'a minimisé au
sein de ses théories sur le narcissisme. Il reste avec l'inconscient et les théories sur la sexualité
infantile, une des pierres d'achoppement à la fois entre psychanalystes et entre ces derniers et
leurs opposants plus ou moins radicaux.
Débat sur l’universalité de l’Œdipe
L'ethnologue français Claude Lévi-Strauss dresse une critique culturaliste de l'universalité du
complexe d'Œdipe et montre que le tabou de l'inceste est commun à tous les peuples.
L'universalité de ce complexe, par-delà les différences culturelles, a fait très tôt l'objet de
critiques d'ethnologues. Ainsi, l'école culturaliste (Bronisław Malinowski, Margaret Mead et
Ruth Benedict) est en opposition directe avec le postulat freudien. Le premier à émettre de
telles critiques est Malinowski, à partir d’un programme d'étude menéP 5 après la Première
Guerre mondiale sur les mœurs sexuelles en Mélanésie, et qu'il synthétise dans son ouvrage
La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives (1921). Son observation des
populations des îles Trobriand révèle en effet une configuration socio-culturelle qui, fondée
sur un mode de parenté matrilinéaire, n’a rien à voir avec celle de la civilisation européenne.
Or, puisque le complexe d'Œdipe tel que le décrit Freud suppose une identité entre le père
biologique (avec lequel la mère échange un amour que l'enfant jalouse) et la figure autoritaire
(qui s'interpose entre l'enfant et la mère), la notion de complexe d'Œdipe semble indissociable
d'une forme familiale précise, dite « nucléaire », où le père, la mère et les enfants vivent sous
le même toit et dans laquelle le père biologique exerce l'autorité sur l'enfant. Aussi, et
contrairement au postulat de Freud, cette forme d'organisation familiale n'a rien d'universelle
comme observé par Malinowsky : dans de nombreuses cultures, le dépositaire de l'autorité
vis-à-vis de l'enfant n'est pas le père mais est par exemple l'oncle maternel dans les îles
Trobriand10. De là découle une fragilisation de l'édifice freudien, où il apparaît comme une
hérésie d'associer le partenaire sexuel de la mère et la figure exerçant l'autorité sur l'enfant.
Les travaux de Malinowski sont contestés par Géza Róheim, qui entame en 1928 un voyage
de quatre ans en Somalie et en Australie, à l'issue duquel il conclut à l’universalité du
complexe d’Œdipe dans son article « Psychanalyse des cultures primitives », repris en 1950
dans son ouvrage Psychanalyse et anthropologie, publié ensuite sous le titre Psychanalyse des
cultures primitives (1932). Cependant, la façon dont Róheim procède est fortement critiquée
par le psychanalyste Wilhelm Reich, dans un appendice qu’il ajoute en 1934 à son livre
L'Irruption de la morale sexuelle. Wilhelm Reich lui reproche son manque de rigueur
ethnographique et d’avoir inféré gratuitement certaines conclusions à partir de l’étude de
rêves d’autochtones peu coopératifs. Il accuse surtout le caractère prédéterminé du projet de
Róheim. C’est l'ambition de prouver l’universalité de l'Œdipe qui lui en a fait voir les
manifestations partout selon Wilhelm Reich. Ces reproches furent aussi adressés à Ernest
Jones, qui tenta de défendre le point de vue de Róheim mais en vain, et sans avoir au
préalable intégré, lui non plus, les données ethnographiques.
Claude Lévi-Strauss, dans son ouvrage Les Structures élémentaires de la parenté (1949),
soutient que la prohibition de l'inceste est au fondement de toutes les cultures humaines. Pour
l'approche psychanalytique, l'existence d'un tel tabou cadre parfaitement avec l'ŒdipeH 25.
Critique de la réalité de l’Œdipe
Œdipe (à droite) et le Sphinx (au milieu) accompagnés du dieu Hermès (à gauche).
De manière générale, la question de la validité du complexe d'Œdipe continue de nourrir un
vif débat dans le contexte social actuel, qui voit se développer en Occident des formes
nouvelles de la famille (en particulier la monoparentalité, la famille adoptive, la famille
recomposée, l'homoparentalité). De nombreux psychanalystes tentent d'aménager la notion
théorique de complexe d'Œdipe aux cas de figure où l'autorité paternelle s'avère absente,
intermittente, ou partagée entre plusieurs pères. Se fondant sur la notion d'entitlementNote 4
créée par Freud, le psychanalyste Arnold Rothstein explique par exemple que des enfants en
souffrance nourrissent l'illusion d'être toujours en symbiose avec leur mère11.
Dans Mythe et tragédie en Grèce ancienne l'historien et anthropologue français, spécialiste de
la Grèce antique, Jean-Pierre Vernant dénonce les contresens et l'anachronisme de
l'interprétation psychanalytique du mythe grec ainsi que dans un article de 1967 intitulé
« Œdipe sans complexe »3. Pour Vernant, Freud synthétise le mythe en un schéma par trop
simplificateur. Il n'inscrit pas le mythe d'Œdipe dans la mythologie grecque dans son
ensemble. Le raisonnement freudien est donc selon lui un « cercle vicieux », principalement
parce que Freud interprète le mythe grec avec une mentalité contemporaine, sans effectuer un
travail de contextualisation historique12.
Par ailleurs, au sein des Gender Studies, la féministe américaine Judith Butler, tout en
reconnaissant l'apport freudien, critique l'unilatéralité sexuelle du complexe d'Œdipe. Dans
son ouvrage Gender Trouble (1990)F 9 elle critique la conception freudienne d'une bisexualité
sans véritable homosexualité telle qu'elle est présentée dans Le moi et le ça13.
Références et sources
Ouvrages utilisés
•
(fr) Alain de Mijolla, Dictionnaire international de la psychanalyse, Calmann-Lévy,
2002 (ISBN 2-7021-2530-1)
Entrée « Complexe d'Œdipe » par Roger Perron, pp. 334-337 et autres entrées connexes
1.
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9.
10.
11.
12.
13.
14.
↑ p. 334.
↑ Entrée « Complexe nucléaire », par Roger Perron, p. 339.
↑ « L'idée était déjà présente dans Étude sur l'hystérie (1895) où Freud, recherchant l'étiologie de
l'hystérie, mettait l'accent sur le rôle traumatique des « séductions » sexuelles subies par l'enfant du fait
du père », p. 334.
↑ p. 335.
↑ p. 334.
↑ p. 335.
↑ p. 335.
↑ p. 335.
↑ « Ce qui disparaît, c'est le conflit œdipien sous sa forme infantile, et non le mode d'organisation qui en
résulte », p. 335.
↑ p. 336.
↑ « (...) l'angoisse de castration sera le moteur essentiel (...) elle est ce qui fait sortir le garçon de la crise
œdipienne aiguë à la phase phallique [alors qu'elle est pour la fille] ce qui la fait entrer dans la crise
œdipienne », p. 336.
↑ Excepté Totem et Tabou et Vue d'ensemble des névroses de transfert (publié à titre posthume) note
Roger Perron, p. 335.
↑ p. 334.
↑ Roger Perron précise que ces phases sont appelées plus volontiers « organisations » par les
successeurs de Freud, p. 335.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
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↑ p. 335.
↑ p. 336.
↑ p. 334.
↑ Entrée « Complexe nucléaire », par Roger Perron, p. 339.
↑ p. 336.
↑ p. 336.
↑ p. 336-337.
↑ Entrée « Complexe d'Œdipe précoce » par Robert D. Hinshelwood, p. 338-339.
↑ p. 337.
↑ p. 337.
↑ p. 337.
•
(fr) Henri F. Ellenberger, Histoire de la découverte de l'inconscient, Paris, Fayard,
2008 (ISBN 2-213-61090-8)
1.
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↑ p. 525.
↑ p. 524.
↑ p. 535-536.
↑ p. 545.
↑ p. 532.
↑ p. 533.
↑ p. 552.
↑ p. 714-715.
↑ Judith Butler, Trouble dans le genre, pour un féminisme de la subversion, La Découverte, 2005,
chapitre « Complexité du genre et limites de l’identification ».
•
(fr) Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, Payot, coll. « Petite bibliothèque
Payot », 1966 (réimpr. 2001) (ISBN 2-228-88126-0)
traduit de l'allemand par Serge Jankélévitch
1.
2.
3.
4.
5.
6.
•
↑ « (...) quel que soit le sens dans lequel on se décide, le psychanalyste prend le mot de sexualité dans
une acception totale, à laquelle il a été conduit par la constatation de la sexualité infantile », p. 55.
↑ p. 55.
↑ « Le « mythe du roi Œdipe » qui tue son père et prend sa mère pour femme est une manifestation peu
modifiée du désir infantile contre lequel se dresse plus tard, pour le repousser, la « barrière de
l'inceste » », p. 56.
↑ « Le mot « complexe », terme commode, souvent indispensable pour la description d'ensemble de
situations psychologiques, s'est acquis droit de cité dans la psychanalyse », p. 99.
↑ p. 56.
↑ p. 57.
(fr) Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse, Payot, coll. « Petite bibliothèque
Payot », 1916 (réimpr. 1960), 443 p.
traduit de l'allemand par Serge Jankélévitch
1.
2.
3.
↑ p. 168.
↑ p. 169.
↑ p. 169.
•
(fr) Claude Le Guen, Dictionnaire freudien, Presses Universitaires Françaises, 2008
(ISBN 978-2-13-055111-9)
Entrée « Complexe d'Œdipe et complexe de castration », p. 273-312
1.
2.
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6.
7.
8.
9.
10.
↑ p. 277.
↑ p. 277-278.
↑ p. 279.
↑ Freud, cité par Claude Le Guen, p. 280.
↑ p. 282.
↑ p. 283.
↑ p. 282-283.
↑ p. 284.
↑ p. 285.
↑ Claude Le Guen précise que selon Freud le déclin du complexe est inscrit dans l'hérédité de l'espèce,
p. 285.
11. ↑ p. 288.
Autres sources utilisées
1.
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4.
5.
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7.
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9.
10.
11.
12.
13.
↑ Lettre à Wilhelm Fliess du 15 octobre 1897 intitulée « L'abandon de la neurotica », in Lettres à
Wilhelm Fliess 1887-1904, PUF, Coll. « Bibliothèque de psychanalyse », 2006, (ISBN 978-2-13-056279-5).
↑ Dominique Giovannangeli, Métamorphoses d'Œdipe : un conflit d'interprétations, De Boeck
Université, 2001, (ISBN 9782804138219), p. 14.
↑ a, b, c et d Freud, cité par Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, in Dictionnaire de la psychanalyse,
entrée « Œdipe », Fayard, 1997, (ISBN 2-213-60424-X), p. 757-761.
↑ « En 1905, Freud avait publié ses Trois essais sur la théorie de la sexualité. Ce qu'il avait dégagé à
partir d'une réflexion sur l'analyse de sujets adultes devait l'amener, dans ses recherches, à établir la
validité de ses observations en reprenant directement les informations tirées de la biographie d'un
enfant. Cette préoccupation eut pour résultat la publication, quatre ans plus tard, de L'analyse d'une
phobie chez un garçon de cinq ans, travail riche en concepts féconds et qui, aux yeux de Freud,
semblait démontrer le rôle pathogène du complexe d'Œdipe », in Erich Fromm, Grandeur et limites de
la pensée freudienne, Laffont, Paris, 1980, p. 95.
↑ p. 278
↑ « On pourrait aussi concevoir que le complexe d’Œdipe doit tomber parce que le temps de sa
dissolution est venu tout comme les dents de lait tombent quand poussent les dents définitives », in
Sigmund Freud, « La disparition du complexe d’Œdipe », 1923, consultable en ligne [archive] sur le site
megapsy.com [archive]. Consulté le 26 février 2010.
↑ Erich Fromm, Grandeur et limites de la pensée freudienne, Laffont, Paris, 1980, p. 51-52.
↑ Georges Politzer, Critique des fondements de la psychologie, Presses Universitaires de France, Coll.
« Quadrige », (ISBN 2130535488).
↑ a, b et c Tran-Thong, « Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie
contemporaine », in revue Études de psychologie et de philosophie, vol. 17, Vrin, 1986,
(ISBN 9782711607112), p. 114.
↑ « Appliquant à chacune de ces deux sociétés une formule brève, mais quelque peu vague, nous
pouvons dire que le complexe d'Œdipe comporte le désir de tuer le père, pour épouser la mère, tandis
que dans la société trobriandaise, matrilinéaire, il comporte le désir d'épouser la sœur et de tuer l'oncle
maternel » explique Bronislaw Malinowski, in La Sexualité et sa répression dans les sociétés
primitives, Payot, 1976, p. 52.
↑ Marie-Christine Saint-Jacques, Séparation, monoparentalité et recompostition familiale : bilan d'une
réalité complexe et pistes d'action, Presses Université Laval, 2004, (ISBN 9782763781433), p. 58.
↑ Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, « Œdipe sans complexe », in Œdipe et ses mythes,
Historiques, vol. 43, p. 2.
↑ Claire Pagès, « D’où vient le genre ? Freud, Darwin Butler », Cahiers de l'École Doctorale. Consulté
le 12 mars 2010.
Sources citées mais non utilisées
1.
2.
↑ Sur ce sujet de l'auto-analyse de Freud comme moyen de découverte du complexe, lire : Didier
Anzieu, L'Auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse, PUF, Coll. « Bibliothèque de
psychanalyse », 1988, (ISBN 2-13-042084-2) et en particulier le chapitre 3 « La découverte du complexe
d'Œdipe », p. 93-186.
↑ Sigmund Freud, Fragment d'une analyse d'hystérie : Dora, in Cinq psychanalyses, Presses
Universitaires de France, 2001, Coll. « Bibliothèque de psychanalyse », (ISBN 978-2130456209).
3.
4.
5.
↑ Freud, Analyse d'une phobie d'un petit garçon de cinq ans : Le Petit Hans, 1909, PUF, 2006,
(ISBN 2130516874).
↑ Pour plus de détails lire : Robert Stoller, « Faits et hypothèses : un examen du concept freudien de
bisexualité », in Jean-Bertrand Pontalis, Pierre Fédida, Wilhelm Fliess, André Green, Joyce McDougall,
Masud R. Khan, Robert Stoller, Bisexualité et différence des sexes, Gallimard-folio, no 359, 2000,
(ISBN 2070411869).
↑ Bronisław Malinowski, La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives, 1921, Payot, 2001,
(ISBN 2-228-89373-0), disponible en texte intégral [archive] sur le site des Classiques des sciences
sociales [archive]. Consulté le 26 février 2010.
Notes complémentaires
1.
2.
3.
4.
↑ En 1927, Freud voit également dans l'œuvre de Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov la
représentation de la pulsion de mort
↑ La plupart des cas pratiques, ainsi que les constatations théoriques, élaborés par Freud sont recueillies
dans l'ouvrage Cinq psychanalyses (1909).
↑ Après Freud, ses successeurs vont accorder un intérêt croissant à ces organisations dites
« prégénitales », conditionnant le narcissisme primaire, la fondation du sujet ou encore l'autoérotisme.
Anna Freud, mais encore Melanie Klein, Donald Winnicott, des pédopsychiatres comme Margaret
Mahler, Donald Meltzer, Frances Tustin, Serge Lebovici, René Diatkine ou encore Daniel Stern vont
ainsi centrer leurs théories autour de ses stades premiers, et où domine la relation mère-enfant.
↑ L'entitlement exprime l'autosuggestion que l'enfant met en place après avoir vécu des maltraitances. Il
s'agit d'une stratégie défensive avant tout. Ce vécu douloureux lui autorise des libertés sur les autres et
l'enferme dans une logique narcissique.
Annexes
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Articles connexes
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Liens externes
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(fr) Le mythe d'Œdipe sur le portail de la psychanalyse francophone
(fr) Œuvres de Sigmund Freud en textes intégraux sur le site Les Classiques des
Sciences Sociales
Bibliographie
Domaine psychanalytique
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•
•
Sigmund Freud, lettre à Wilhelm Fliess du 21 septembre 1897 (« L'abandon de la
Neurotica ») in Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904, PUF, 2006, (ISBN 2130549950),
Sigmund Freud, Trois Essais sur la théorie sexuelle (1905), Gallimard, collection
Folio, 1989, (ISBN 2070325393),
Sigmund Freud, Analyse d'une phobie d'un petit garçon de cinq ans : Le Petit Hans
(1909), PUF, 2006 (ISBN 2130516874),
Sigmund Freud, Un Type particulier de choix d'objet chez l'homme (1910), in
Psychologie de la vie amoureuse, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2010
(ISBN 2228905526)
•
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•
Sigmund Freud, Totem et tabou (1913), Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2004,
(ISBN 2228894079).
Melanie Klein, Les Stades précoces du conflit œdipien (1928), in Essais de
psychanalyse, Payot, 1968,
Melanie Klein, Le Complexe d'Œdipe, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", 2006,
(ISBN 2228900680).
Ernest Jones, Hamlet et Œdipe (1948), préface de Jean Starobinski, Gallimard 1967.
Claude Le Guen : L'Œdipe originaire, Payot, 1974, (ISBN 2228216909).
Cléopâtre Athanassiou-Popesco, Un Étrange itinéraire psychanalytique : Œdipe roi,
Hublot, 1999, (ISBN 2912186099)
Collectif, La Censure de l'amante et autres préludes à l'œuvre de Michel Fain,
Delachaux & Niestle, 1999, (ISBN 2603011626).
Moustapha Safouan, Études sur l'Œdipe, Paris, Seuil, 1974.
Recueil de textes de Sigmund Freud, Didier Anzieu, Ernest Jones et alii, L'Œdipe, un
complexe universel, Sand & Tchou, 2004, (ISBN 2710705885).
Guy Cabrol (dir.), Actualité de l'Œdipe, monographie de la Revue française de
psychanalyse, PUF, 2007, (ISBN 9782130564065).
Bibliographie critique et générale
•
•
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Jean-Pierre Vernant, « Œdipe sans complexe » in Mythe et tragédie en Grèce
ancienne, La découverte, 1972, (ISBN 2707144231).
René Girard, La Violence et le Sacré, Grasset, 1972, (ISBN 2246000513)
Annick de Souzenelle, Œdipe intérieur, Albin Michel, 1999.
Dominique Giovannangeli, Métamorphoses d'Œdipe, un conflit d'interprétations,
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Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet, Œdipe et ses mythes, Complexe, 2006.
Mark Anspach, Oedipe mimétique, Paris, L'Herne, 2010.