Familles monoparentables et finances
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Familles monoparentables et finances
Familles monoparentales et finances Les faits sont effrayants: le taux de «travailleurs pauvres» est en constante augmentation. Les familles monoparentales sont particulièrement concernées. Pendant les années 90, leur taux est passé de 15 à 30 %. Les raisons en sont, entre autres, les suivantes: salaires bas, postes à temps partiel mal rémunérés, et frais de garde élevés. Chaque situation de famille monoparentale est un cas particulier et se distingue aussi – mais pas seulement – en matière de finances. Les mères et les pères qui élèvent seuls leurs enfants accomplissent de réelles performances. Ils jonglent entre enfants, ménage et sauvegarde des conditions d’existence, et doivent satisfaire à différentes exigences. Il est rare qu’ils soient remerciés ou obtiennent une quelconque reconnaissance. Pour cette raison, ils se sentent souvent abandonnés. Indépendamment de la raison pour laquelle quelqu’un élève seul ses enfants – qu’il soit divorcé, célibataire ou veuf –, il doit satisfaire à des exigences élevées. Parfois, ce sont les finances qui sont prioritaires, d’autres fois le droit de visite. Dans tous les cas, la famille monoparentale doit disposer d’une bonne gestion du temps et porter à elle seule toute les responsabilités. Un environnement social favorable s’avère utile, tout comme des parents et amis prêts à aider. Aujourd’hui encore, les compétences dont font preuve les personnes élevant seules leurs enfants sont trop peu reconnues dans le monde professionnel et dans la société. Dans les candidatures, ces capacités extra-professionnelles sont souvent oubliées. Le travail familial, notamment celui qui est assumé dans les familles monoparentales, rend particulièrement compétent. L’éventail des tâches est nettement plus large. De plus, ces personnes sont habituées à prendre et à assumer seules la responsabilité de leurs décisions, autant pour les questions concernant leur situation personnelle que celle de leurs enfants. En matière de finances, il n’existe pas de recettes toutes prêtes. Ces ménages ont éventuellement droit à des réductions, allocations ou autres telles que: □ □ □ □ □ □ □ □ allocations pour enfants en bas âge (cantons de AG, FR, GL, GR, LU, NE, SG, SH, TI, ZG, ZH) assurance maternité réduction des primes (règlement cantonal www.ahv.ch – Mémenti – N°6.07) avances/recouvrement des pensions alimentaires (administration communale) droit à l’aide sociale (services sociaux des communes concernées) prestations complémentaires et prestations sociales sous condition de ressources (FR, GL, GR, LU, NE, SG, SH, TI, ZG, ZH) allocations familiales, pour enfant et de formation professionnelle (règlement cantonal, règlement propre à l’entreprise) demande de remise d’impôt (règlement cantonal) Une fois les enfants devenus adultes, de nombreux foyers monoparentaux doivent repenser leur situation financière et de logement. Il peut y avoir des changements en matière de finances lorsque les enfants atteignent leur majorité. Ces derniers peuvent alors obtenir le versement direct des pensions alimentaires, allocations de formation professionnelle et rentes d’enfant sur leur compte. Cependant, cet argent n’est pas à leur libre disposition mais doit leur permettre de contribuer aux frais de nourriture et de logement chez leur mère/père. Négocier le montant des versements s’avère souvent très difficile pour les personnes Hashubelweg 7 | 5014 Gretzenbach | Téléphone/Fax 062 849 42 45 | www.budgetberatung.ch investies de l’autorité parentale. La conseillère en budget est une spécialiste neutre, capable de servir de médiatrice dans cette situation. Les personnes élevant seules leurs enfants ne doivent plus payer d’impôts pour les pensions alimentaires, etc. de leur enfant majeur (attention: tenir compte du règlement en matière de déduction pour enfant). Plus tard, une fois la première formation terminée, les pensions alimentaires et allocations de formation professionnelle cessent d’être versées. Si le fils ou la fille souhaite quitter le logement familial, ce dernier devient souvent trop grand et trop cher. De plus, le parent qui élevait seul son ou ses enfants est alors classé dans la catégorie célibataire et, selon son revenu, peut perdre le droit à des réductions de prime. Il devra éventuellement augmenter son taux d’occupation au travail. Exemple d’une mère seule: avant et après le déménagement de son fils Salaire net Allocations de formation professionnelle Pension alimentaire Salaire d’apprenti Total Impôts mensuels Revenu disponible dont Coûts de la vie Caisse maladie Logement Excédent/déficit ancien mère et fils 2'800.– 250.– 800.– 900.– 4750.– 360.– nouveau mère élevant seule 2800.– 2800.– 320.– 4330.– 2480.– 1800.– 390.– 1200.– 1200.– 310.– 1200.– 940.– - 230.– Cet exemple correspond au budget d’une femme vivant avec son fils non majeur en apprentissage. Le salaire d’apprenti, qui appartient au fils, permet à ce dernier de prendre en charge ses propres dépenses. Pour mieux illustrer cet exemple, tous les revenus de la mère et du fils sont additionnés. L’excédent peut être utilisé pour des dépenses telles que formation professionnelle, voiture, vacances, économies, etc. Une fois son apprentissage terminé, le fils souhaite emménager avec son amie. Le montant du loyer restera le même pour sa mère, et les frais d’électricité et chauffage ne diminueront que faiblement. Le loyer sera donc trop élevé pour elle seule. Il peut être important d’établir un budget précis pour chaque étape de la vie. Pour cela, les directives de Budget-conseil Suisse sont très utiles. Vous pouvez, en outre, vous adresser à un bureau de conseil en budget pour un conseil personnalisé. Vous trouverez de plus amples indications sous www.budgetberatung.ch. Liens: □ www.bsv.admin.ch sous Conseil/Questions familiales. □ www.svamv-fsfm.ch Association suisse des familles monoparentales Auteure: Dorothea Billeter, conseillère budgétaire, Centre de liaison des associations féminines de Berne et Zurich Sept. 2007 / actualisé Sept. 2010