Revue de Presse - Point de Contact
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Revue de Presse - Point de Contact
2015 Revue de Presse Janvier/février 2015 Revue de Presse Février 2015 SOMMAIRE Revue De Presse Ecrite Bilan Point de Contact 2014 La Dépêche du Midi 7 La Croix 8 Sud Ouest 10 Agence France Presse (AFP) 11 L’indépendant 13 Centre Presse Aveyron 14 Le Journal de la Haute Marne 15 La Tribune 16 Le Monde 19 Le Monde 21 Page 1 Revue de Presse Février 2015 Revue De Presse Audiovisuelle France 5 - Médias le Mag « L’interview Numérique » 25 Page 2 Revue de Presse Février 2015 Revue De Presse Web Bilan Point de Contact 2014 Le point.fr 27 BFMTV.com 31 ZDnet 33 01 net 37 Le Parisien 39 Nextimpact 41 Le Figaro.fr 45 Info-Utiles.fr 46 La Tribune.fr 48 La Dépêche.fr 50 OuestFrance.fr 56 France24 58 Numerama 60 Directmatin.fr 63 20minutes.fr 65 Page 3 Revue de Presse Février 2015 Tribune Libre : La fin des dispositifs de lutte contre les contenus odieux ? Le Huffington Post 67 Tribune Libre : Le sexting Le Huffington Post 73 Le journal du net 70 Page 4 Revue de Presse Février 2015 Annexe Communiqué de Presse « Bilan du Point de Contact de l’AFA : 1062 contenus pédopornographiques supprimés contre 494 en 2013» 77 Tribunes Libres « Vers la fin des dispositifs de lutte contre les contenus odieux en Europe?» 80 « Le sexting entre adolescents : un jeu aux frontières de la loi » 82 Page 5 Revue de Presse Février 2015 Revue De Presse Ecrite Page 6 Revue de Presse Février 2015 Plates-formes en alerte et lutte contre le cyberjihad L'AFA (association des fournisseurs d'accès) dévoilera le détail de son bilan 2014 de son service de signalement en ligne des contenus illicites le 10 février prochain, jour du « safer internet day », la journée de l'internet sans crainte. En 2014, la plate-forme a reçu 5827 contenus, dont 43 % étaient illégaux. Plus de 1000 contenus ont été considérés comme pédopornographiques par les analystes de l'AFA, soit le double de l'année précédente, mais Point de Contact a pu contribuer, au retrait de 97 % d'entre eux dans le monde entier. Depuis le début de l'année cependant, les responsables ont noté une augmentation considérable des contenus illicites, surtout après les attentats contre Charlie Hebdo. Autre plateforme en alerte, la PHAROS (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements) lancée il y a plus de 5ans et permet aux internautes de signaler les contenus ou les comportements présumés illicites au regard du droit pénal, quel que soit le type d'infraction. Une plateforme qui affichait près de 130 000 signalements en 2013 et qui est un des piliers du dispositif gouvernemental pour lutter contre la cyber criminalité. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé au forum international de la cybersécurité la volonté du gouvernement d'agir pour « protéger les citoyens » tout en garantissant « l'exercice des libertés fondamentales ». Le « cyber préfet » nommé en décembre, Jean-Yves Latournerie, est aux avant-postes de la lutte pour définir les contours de « l'état de la menace ». Avec déjà des signaux clairs : le triplement, entre 2013 et 2014, du nombre de signalements de discours jihadistes sur internet. En matière d'arsenal juridique, le décret d'application de la loi du 13 novembre 2014, prévoit à la fois le blocage et le déréférencement des sites faisant l'apologie du djihad. Les moyens d'investigation des enquêteurs seront accrus et rendus plus facilement et rapidement accessibles, par exemple en matière de « perquisition informatique ». Enfin un « plan de modernisation » étalé sur trois ans et doté de plus de 100 millions d'euros, va permettre d'accroître la capacité d'action des « forces de sécurité intérieure ». Page 7 Revue de Presse Février 2015 Le blocage des sites terroristes entre en vigueur Très attendu, le décret permettant à la police de bloquer l'accès à des sites de propagande terroriste doit être signé aujourd'hui en conseil des ministres. Une mesure qui ne fait pas l'unanimité, certains craignant qu'elle soit inefficace. Depuis l'adoption de la loi antiterrorisme de novembre et les attentats de janvier, ce décret était le plus attendu. Il contient la principale mesure de lutte contre la radicalisation des jeunes sur Internet: le blocage des sites et vidéos de propagande djihadiste. Concrètement, On prévoit qu'au nom de la lutte contre le terrorisme et son apologie, l'«autorité administrative » (les services de police) puisse demander à un éditeur de site Internet ou à un hébergeur (les réseaux sociaux) de retirer un contenu jugé illégal : un texte, une photo, une vidéo... À défaut de réaction dans les 24 heures, les fournisseurs d'accès à Internet (Free, Orange...) devront bloquer « sans délai » l'accès à la page incriminée. Les internautes tentant d'y accéder seront alors redirigés vers une « page pédagogique » expliquant le délit d'apologie du terrorisme. L'autorité administrative pourra aussi demander aux moteurs de recherche (Yahoo, Google) de « déréférencer » ces sites, pour qu'ils n'apparaissent plus dans les résultats de recherche et que le grand public ait plus de mal à les trouver. Actuellement, l'apologie du terrorisme en ligne est déjà réprimée, la Toile n'étant pas une zone de non-droit, mais seulement dans le cadre d'une procédure judiciaire. L'enjeu, en donnant ce pouvoir à la police, est d'accélérer fortement les procédures. Toutefois, pour de nombreux spécialistes, non seulement ce blocage qui se passe du juge, garant des libertés, risque d'entraîner des censures abusives, mais aussi d'être inefficace. «De nombreuses méthodes permettront de le contourner, explique Carole Gay, responsable juridique à l'association des fournisseurs d'accès et de services Internet (APA). Les internautes pourront par exemple masquer leur adresse d'identification : si elle n'est plus française, ils pourront accéder à la page. Du côté des diffuseurs, il est très facile de dupliquer leur site en milliers d'exemplaires en moins de quelques minutes: c'est ce qu'on appelle les "sites miroir". » De même, un compte Facebook ou Twitter fermé peut être immédiatement rouvert. « Seule la coopération internationale peut permettre d'avancer, » « Avec ce système, on empêchera quand même 80 % des internautes, les non-spécialistes, d'être exposés à ces contenus pernicieux. On enverra, un signal fort, dissuasif et donc nécessaire», a néanmoins plaidé récemment, devant une commission d'enquête sénatoriale, la sous-directrice de la lutte contre la cybercriminalité, Catherine Chambon. Pour le moment, ses services ne prévoient de demander le blocage que d'une dizaine de sites. En revanche, Page 8 Revue de Presse Février 2015 elle estime qu'en 2015, ceux-ci recevront 250 000 signalements de contenus illicites en provenance de la police et des internautes. La difficulté sera alors de qualifier, juridiquement, ces signalements et de s'assurer qu'ils tombent bien sous le coup de la loi, pour éviter toute censure abusive. Cette qualification n'est pas toujours facile, par exemple si quelqu'un diffuse une vidéo de propagande mais dans le but de la dénoncer ou d'en déconstruire le discours. C'est une des raisons pour lesquelles les hébergeurs étrangers, comme Facebook, Twitter ou YouTube, tardent souvent à supprimer les contenus signalés par les utilisateurs. « Seule la coopération internationale peut permettre d'avancer », a reconnu Catherine Chambon. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve Ie sait, qui s'emploie, depuis des semaines, à «sensibiliser » ces grandes entreprises à la lutte française contre le djihadisme. FLORE THOMASSET Page 9 Revue de Presse Février 2015 EN BREF INTERNET Plus de 1000 contenus signalés en 2014 à l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan de 2013. Fondée en 1997, L'AFA a créé l’année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de contact. Page 10 Revue de Presse Février 2015 Internet : deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 en France PARIS, 10 fév 2015 (AFP) - Plus de 1.000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA mardi. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3.444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1.094 ont reçus cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2.561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, "l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2.175 URLs ont été retirés", a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. "Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24h contre 31% en 2013", a-t-elle souligné. "Au total et toutes catégories confondues, 5.827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus "choquants", relevant de la pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passé de 8,7% à 16,6%. Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. "La pérennité de Point de Contact, dont l'objectif de lutte contre la cybercriminalité est plus que jamais d'actualité, est menacée par le désengagement de l'Europe et l'absence d'implications de certains acteurs", met en garde à cet égard l'AFA. L'AFA collabore étroitement avec Pharos, la plateforme du ministère de l'Intérieur (https://www.internet-signalement.gouv.fr), qui permet également de signaler des contenus illicites. Page 11 Revue de Presse Février 2015 Parmi les 1.225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 12 Revue de Presse Février 2015 Pédopornographie : deux fois plus de contenus retirés en 2014 France. Plus de 1 000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA hier. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1 094 ont reçu cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Page 13 Revue de Presse Février 2015 Tableau de bord -» Production industrielle La production industrielle a rebondi en France au mois de décembre, gagnant 1,5% par rapport au mois précédent, une hausse plus forte que prévu par les économistes. -» Jeux Vidéos Le secteur du jeu vidéo a vu son chiffre d'affaires rebondir en France en 2014, affichant une croissance de 3% par rapport à 2013 grâce aux dernières consoles sorties. -» Pédopornographie Plus de 1 000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le. Page 14 Revue de Presse Février 2015 - INTERNET– Deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 en France Plus de 1000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA hier. Fondée en 1997, FAFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3 444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, I 094 ont reçu cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97 % d'entre eux. En 2013, 2 561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, «l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2 175 URLs ont été retirés», a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. «Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75 % ont été retirés en 24h contre 31 % en 2013-, a-t-elle souligné. «Au total et toutes catégories confondues, 5 827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43 % ont été qualifiés d'illégaux, contre 31, 7 % en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus «choquants», relevant de la pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passée de 8,7 % à 16,6 %. Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. Page 15 Revue de Presse Février 2015 COMMENT INTERPOL LUTTE CONTRE LES CYBERPREDATEURS Par D E L P H I N E CUNY A l'occasion de la journée mondiale pour un << Internet plus sûr », l'organisation policière a expliqué comment sa vaste base de données internationale permet de secourir les enfants victimes d'abus sexuels et d'arrêter leurs agresseurs. La coopération, y compris avec les acteurs du privé, est clé dans l'avancée des enquêtes. Créer un « Internet plus sûr », plus responsable : c'est l'objectif de la journée « Safer Internet Day », dont c'était la 11e édition mardi, un programme soutenu par la Commission européenne, destiné à sensibiliser tout un chacun, citoyens, Etats et entreprises. « Plus sûr » notamment pour les enfants : pour cela il faut signaler la diffusion de contenus illicites, ce qui permet de remonter jusqu'aux agresseurs. Le signalement peut être fait par les internautes eux-mêmes sur des portails dédiés, comme le site de la police française « intemet-signalement.gouv.fr» (plateforme Pharos) – qui recueille des dénonciations de contenus à caractère pédopornographique, d'escroqueries («phishing »), d'apologies du terrorisme, etc - ou bien auprès de « hotlines », portails d'alerte ou formulaires en ligne mis en place par des fournisseurs d'accès dans de nombreux pays, à l'image de « Point de contact.net » en France qui fait partie du réseau mondial INHOPE soutenu par la Commission européenne (45 pays, dont les Etats-Unis, le Brésil, la Russie, le Japon, l'Australie, Page 16 Revue de Presse Février 2015 etc) Tous ces signalements, qui sont ensuite analyses par des experts et transmis dans les 24 heures aux autorités, sont utiles, parfois même cruciaux pour aider à l'identification des victimes et des agresseurs. Quant à l'enquête elle-même, Interpol joue un rôle central dans ces affaires de portée bien souvent internationale, du fait de la diffusion par Internet de photos ou vidéos montrant des enfants victimes d'abus sexuels à l'autre bout de la planète. UNE BASE DE DONNÉES MONDIALE Pourtant, il s'agit « de criminalité généralement locale, l'auteur étant souvent un oncle, un voisin, un parent » souligne Adèle Désirs, Criminal Intelligence Officer à l'unité chargée de la criminalité contre l'enfance d'Interpol. Au sein de l'organisation policière, elle est chargée de gérer la base de données internationale sur l'exploitation sexuelle des enfants (ICSE), qui agrège des centaines de milliers de photos ou vidéos « montrant de façon claire et nette des enfants prépubères réels, pas d'images de synthèse, et des actes sexuels en cours ou la focalisation sur les parties génitales : c'est le pire du pire » observe-t-elle. Lancée en 2009, cette base, qui a bénéficié de financements du GS et de la Commission européenne, peut être interrogée en temps réel par les utilisateurs autorisés des pays membres, via un système de communication sécurisé. ICSE utilise « un logiciel très élaboré de comparaison d'images » afin d'établir le lien entre des victimes, des agresseurs et des environnements. << La base ICSE sert à identifier 5 victimes d'abus sexuels par jour dans le monde » selon Interpol. Elle aurait permis de secourir plus de 5.600 victimes, dans 40 pays. « Mais il reste encore 30.000 victimes qui n'ont pu être identifiées » déplore Adèle Désirs. L'Afrique n'est pas encore connectée à la base de données, en Amérique latine seul le Brésil l'est, en Asie, la Thaïlande ne l'est pas encore mais « c'est prévu. » L'ajout de quelques clichés peut constituer un tournant dans une enquête. En 2012, quelques jours après que des agents américains du Bureau d'enquête pour la sécurité intérieure (HSI) aient intégré dans la base des images d'abus sexuels commis sur un bébé de 18 mois, un policier néerlandais, membre du réseau d'Interpol, a repéré sur l'une des photos une peluche représentant la petite lapine « Miffy », un personnage de livres pour enfants d'une artiste néerlandaise. La police a ensuite lancé un appel à témoins sur la télévision nationale, ce qui a permis in fine d'identifier et d'arrêter le criminel, qui a été condamné à 18 ans de prison. « ll suffit parfois d'un tout petit détail. Il s'est avéré que l'agresseur était son baby-sitter qui était depuis devenu directeur de crèche... Il a également suffi d'une seule image sur les 50.000 que nous avions récupérées d'un même enfant pour que nous le retrouvions, en Russie » raconte Adèle Désirs. FORUMS FERMÉS DE L'INTERNET PARALLÈLE Line version nouvelle génération de la base ICSE sera lancée courant 2015, avec le concours de la société de R&D islandaise Videntifier Technologies, spécialisée dans l'analyse de la vidéo et des bases de données, née de projets de l'université de Reykjavik et des labos dè l'IRISA et du CNRS de Rennes. Les images de la base ne proviennent « pas de sites classiques : ce sont des plateformes anonymes, des forums fermés, sur lesquels il faut souvent produire soi-même des images d'abus sexuels d'enfants pour accéder aux contenus » explique-t-elle. Le « Dark web » ou Internet parallèle, non référence par les moteurs de recherche généralistes, mais accessible Page 17 Revue de Presse Février 2015 par le logiciel Tor, qui permet des échanges anonymes, est utilisé par des fondus d'informatique, des pirates, mais aussi « fréquemment par la communauté pédophile mondiale » souligne la direction centrale de la police judiciaire française (DCPJ) dans un rapport récent, qui rappelle que « l'opération Downfall initiée par le FBI » en 2013 avait démantelé « plusieurs dizaines de sites pédopornographiques hébergés sur les serveurs Freedom Hosting au sein du réseau TOR et dont les serveurs se trouvaient en France. » « Chez Interpol, nous n'aimons pas le terme pédopornographie : les contenus pornographiques, quand il s'agit d'adultes consentants, sont légaux. Nous parlons d'enfants abusés, violés, d'actes de torture, de barbarie, commis sur des enfants n'ayant parfois que quelques jours. Et ces fichiers restent pour toujours sur la Toile » rappelle l'officier d'Interpol. SIGNATURES NUMÉRIQUES Interpol est également en tram de mettre en place la liste « Baselme », un référentiel optimise de 100.000 images au sein de la base ICSE : dans le cadre de ce projet, qui vient d'être pérennisé au-delà du pilote, les signatures numériques des fichiers à caractère pédosexuel regroupés dans la « baseline » seront communiquées ensuite « à divers intervenants de l'Internet (Google,Facebook,...etc) pour être intégrées à leurs outils de veille et favoriser des signalements d'activité pédophile sur la toile, en conformité avec les législations nationales des pays concernés » explique la DCPJ. L'objectif est de recouper les signatures numériques de ces contenus et d'«empêcher leur mise en ligne » explique Interpol. Pour limiter la diffusion de ces contenus, l'organisation de coopération policière a aussi mis en place la liste « des pires domaines » (IWOL), sites dont l'accès doit être bloqué par les fournisseurs d'accès et de services Internet. Les signalements d'URL, d'adresses Internet, provenant des internautes permettent aux policiers de comparer automatiquement les contenus. Interpol a ainsi « accès à des milliers d'images des analystes d'INHOPE que [l'organisation] n'avait pas. » « Tout internaute peut aider à l'avancée des enquêtes de police » insiste l'officier d'Interpol. FREE ET OVH NE JOUERAIENT PAS LE JEU En France, plus de 1.000 contenus à caractère pédopornographiques ont été supprimés l'an dernier à la suite de signalements effectués auprès des fournisseurs d'accès à Internet français ou des fournisseurs de services. L'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA), qui a pour membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook et Microsoft, et a mis en place le service « Point de contact », déplore que tous les acteurs du secteur ne jouent pas le jeu. Numericable renvoie bien vers le site mais ne paie pas sa cotisation, Free a mis en place sa page de signalement (c'est une obligation légale), mais il faut tout « envoyer par courrier, pas pratique pour des URL », l'hébergeur OVH ne «rend pas très accessible » le formulaire de signalement bien qu'il « héberge beaucoup de contenus pédopornographiques » estime Carole Gay, la responsable des affaires juridiques et réglementaires de l'AFA. « Aucun contenu pédopornographique reçu par le Point de contact et localisé en France n'était hébergé par un membre de l'AFA en 2014 » fait valoir l'association. Plus de 55% des 5.800 signalements reçus par Point de contact l'an dernier étaient à caractère pédopornographiques. A l'inverse, sur la plateforme de la police Pharos, seuls 10% à 15% des signalements sont de ce type, l'essentiel étant des escroqueries, « peut-être par peur », estime le responsable de la plateforme, bien que le signalement puisse être fait de manière anonyme. Page 18 Revue de Presse Février 2015 MÉDIAS & PIXELS L'INTERVIEW NUMÉRIQUE EN PARTENARIAT AVEC « MÉDIAS LE MAG » (FRANCE 5) ET « LE MONDE » «Utiliser la force des réseaux sociaux » face aux djihadistes Carole Gay appartient à l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet ENTRETIEN Invitée de « L'Interview numérique», Carole Gay est responsable des affaires juridiques de l’association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA) en France, qui regroupe Google, Orange, SFR, Bouygues Telecom ou encore Facebook. « 90 % de ceux qui basculent dans des activités terroristes au sein de l'Union européenne le font après avoir fréquenté Internet », a dit Bernard Cazeneuve, le ministre de l'intérieur. Qu'en pensez-vous ? Ce chiffre de 90 % ressort d'un rapport basé sur 160 familles qui auraient constaté que des proches avaient pu dériver dans le djihadisme. Est-il représentatif? Je n'en suis pas sûre. On ne peut pas nier qu'il y a une propagande terroriste sur Internet mais il faut utiliser la force des réseaux sociaux pour prôner des contre-discours, aller à rencontre des vidéos djihadistes. Qu'est-ce que les fournisseurs d'accès peuvent faire pour éviter l'endoctrinement ou la radicalisation des individus par Internet ? Nous faisons retirer les contenus illicites stockés sur des serveurs mais la loi française explique bien qu'il n'y a aucune obligation générale de surveillance des acteurs de l'Internet et qu'il faut donc porter à leur connaissance ces contenus illicites dont les contenus terroristes. Vous faites la promotion de la plate-forme de signalement Pointdecontact.net. Est-elle concurrente du site Pharos, géré par le ministère de l'intérieur ? Nous coopérons au quotidien avec Pharos pour signaler les contenus illicites. Point de contact est là avant tout pour faire retirer les contenus à la source du Web et Pharos est là pour lancer derrière des enquêtes pour appréhender les auteurs. Page 19 Revue de Presse Février 2015 Il se passe parfois deux voire trois jours avant qu'une vidéo djihadiste ou de décapitation soit retirée d'une plate-forme. Pourquoi ? Il est très délicat pour un hébergeur de qualifier juridiquement un contenu surtout que la loi française n'est pas forcément toujours claire. Quand c'est une glorification de l'acte, qu'il n'y a pas de doute, comme pour les vidéos djihadistes de décapitation, elles sont retirées évidemment dans les vingt-quatre heures voire quelques heures suivant la diffusion. Page 20 Revue de Presse Février 2015 Propagande, djihad et vidéo La France post-« Charlie » 2 Prosélytisme, décapitations d'otages... Le Web est devenu l'un des espaces de prédilection des terroristes. Sur ce terrain aussi, la lutte contre le fondamentalisme s'intensifie DAMIEN LELOUP ET MADJID ZERROUKY Mardi 3 février, une vidéo intitulée « Faites exploser la France » est publiée sur Internet. On y voit des hommes campés devant un camion, fusils et lance-roquettes à la main, qui appellent, en français, à commettre des attentats dans le pays. « Explosez leur la tête, que ce soit avec une pierre, ou quoi que ce soit si vous n'arrivez pas à vous procurer un pistolet », dit un homme cagoule, debout et en armes. Cette vidéo apparaît comme la suite d'une première séquence, publiée en octobre 2014, dans laquelle un homme visiblement français, d'environ 25 ans et portant une longue barbe, invitait à visage découvert les musulmans de France à « prendre exemple sur notre frère Mohamed Merah ». Comme toutes les vidéos d'organisations djihadistes, « Faites exploser la France » n'est pas apparue par magie sur la Toile. Elle a été diffusée selon une méthode éprouvée que les militants de l'Etat islamique (El) ont perfectionnée au fil du temps. Les vidéos, protégées ou non par des mots de passe, sont d'abord chargées sur des serveurs accessibles au grand public. Une heure avant la diffusion, les liens de téléchargement, actifs mais encore cachés, sont diffusés sur les forums djihadistes (très surveillés), puis par quelques comptes Twitter de propagande. Ces derniers seront rapidement supprimés par Twitter sur signalement, mais, par le biais d'un mot-clé connu à l'avance, les sympathisants retrouveront sans peine les nouveaux comptes... Avantage attendu de cette méthode : dè nombreux militants disposent du fichier original avant qu'il n'attire l'attention des autorités - et peuvent donc le mettre en ligne sur les grandes plates-formes de diffusion comme YouTube et Dailymotion. SYSTÈMES DE MODÉRATION Depuis un an, les vidéos de propagande de Daech se sont multipliées. Dans toutes les langues, elles appellent à commettre des attentats, montrent des décapitations d'otages et demandent au spectateur de rejoindre des groupes armés présentés comme fraternels et luttant pour une juste cause... l’organisation diffuse même de faux reportages en anglais, tournés de manière professionnelle, montrant une vie idyllique dans des villes qu'elle a « libérées ». En France, la diffusion de ces vidéos, outils clés de la politique d'embrigadement de l'EI, est contraire à la loi. Les services qui les hébergent sont passibles d'une amende importante et tenus de supprimer toutes les vidéos incitant à la haine ou faisant l'apologie du terrorisme. Page 21 Revue de Presse Février 2015 Et depuis les attentats qui ont frappé la France en janvier, les réseaux sociaux et les platesformes de vidéo sont régulièrement montres du doigt par le gouvernement, qui les accuse à demi-mot de laxisme. « On n'a pas attendu Daech pour mettre en place des mécanismes de contrôle », s'agace Giuseppe de Martino, secrétaire général de Dailymotion. Le géant français de la vidéo en ligne a mis en place depuis des années un service de modération, qui travaille principalement sur la base des signalements effectués par les internautes. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des modérateurs traitent les signalements et, en cas de manquements à la loi ou aux règles de l'entreprise, suppriment commentaires et vidéos ou bannissent des utilisateurs. « La loi nous demande défaire nos choix en fonction d'un critère : le caractère "manifestement illicite" d'un contenu. Mais seul le juge peut dire le droit : nous demandons à nos équipes d'agir "en bon père ou en bonne mère de famille", avec du bon sens. » Des systèmes de modération similaires, qui suppriment les vidéos djihadistes qui leur sont signalées, existent également chez You- Tube ou Facebook. Avec, parfois, quèlques ratés Facebook avait ainsi laissé en ligne mi-janvier une vidéo appelant à commettre des attentats en France, vue plus de 1,5 million de fois, sous prétexte que la personne qui l'avait publiée en dénonçait le contenu. Associations ou internautes se plaignent également de délais de traitement trop longs entre le signalement d'une vidéo et sa suppression. Le Monde a effectué ses propres tests, en signalant plusieurs vidéos de propagande djihadiste, comportant pour certaines des images très violentes. Sur Dailymotion comme sur YouTube, les vidéos ont été supprimées, dans un délai allant de quèlques minutes à quèlques heures. Nous avons également signalé l'une de ces vidéos à Pharos, la plate-forme centrale de signalement de contenus illégaux, et la vidéo a été supprimée en moins d'un quart d'heure. Avant les attentats de janvier, ces suppressions restaient rares : selon le rapport de transparence de Google, publié tous les six mois, onze vidéos seulement ont été supprimées de YouTube sur demande des autorités durant les six derniers mois de 2014. Gérée par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), Pharos a connu un important pic de signalements après les attentats, qui avait provoqué des retards de traitements. Malgré un renfort d'effectifs, la plate-forme avait dû choisir parmi ses missions : priorité avait été donnée à l'enquête sur les attaques, et aux vidéos de revendication - les autres vidéos de propagande ont été mises de côté et traitées a posteriori. Contrairement aux plates-formes du Web, Pharos ne se contente pas de faire supprimer les vidéos : ses enquêteurs, au nombre de 14 sur les 8o gendarmes que compte l'OCLCTIC, doivent d'abord procéder à une série de constatations pour pouvoir, éventuellement, lancer une procédure judiciaire. JEU DU CHAT ET DE LA SOURIS Ceux qui publient des vidéos djihadistes peuvent être assez simplement identifiés, s'ils ne prennent pas de précautions. YouTube comme Dailymotion permettent de mettre en ligne des images sous un pseudonyme, mais les sociétés enregistrent l'adresse IP de la machine utilisée - une trace assez simple à masquer mais qui, si elle ne l'est pas, permet une identification aisée. D'autres méthodes, établissant par exemple le lien entre plusieurs vidéos, peuvent malgré tout permettre de retrouver leur origine, même si la procédure est plus longue et plus hasardeuse. De fait, la publication de vidéos djihadistes sur les grands sites s'apparente plus à un jeu du chat et de la souris : des « petites mains », sympathisants ou internautes cherchant à choquer, mettent en ligne les mêmes vidéos, généralement supprimées avant d'avoir atteint le millier de vues. « Les vrais terroristes utilisent plus les pigeons voyageurs que les grandes plates-formes : ils ont bien compris et depuis longtemps qu'Internet n'était pas une zone de non-droit et qu'on pouvait les identifier, estime Giuseppe de Martine. Le seul problème se situe au niveau de la coopération internationale entre les différentes forces de police pour pouvoir remonter jusqu'à une personne qui est à l'étranger.» Page 22 Revue de Presse Février 2015 Dans la plupart des cas, les vidéos ne sont en effet pas publiées depuis la France. Et en pratique, retrouver les personnes qui les diffusent est un véritable casse-tête faisant intervenir des forces de police, des fournisseurs d'accès à Internet et des entreprises du Web situés dans plusieurs pays - un autre jeu, dans lequel les souris ont cette fois l'avantage, au moins à court terme. En attendant, la lutte contre ces vidéos se concentre donc sur leur suppression. Le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, veut faire davantage : il l'a répété à plusieurs reprises, avant son voyage aux Etats-unis, du 19 au 21 février : il faut « sensibiliser » les géants américains du Web à l'approche française en matière de contenus incitant à la haine. Pourtant, les collaborations entre les forces de l'ordre - et notamment Pharos – et les branches françaises des géants du Web sont plutôt bonnes, jugent tous les acteurs du secteur. Dans la lutte contre la diffusion d'images pédopornographiques, dont les problématiques sont similaires à celles de la lutte contre les vidéos djihadistes, un partenariat relie Pharos, les entreprises et l’association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA), qui gère les signalements. Début février, lors du quatrième bilan annuel de ce dispositif, baptisé « Point de contact », Valérie Maldonado, la patronne de l'OCLCTIC, louait l'action des « partenaires du privé, parfaitement responsables », tandis que Delphine Reyre, responsable des affaires publiques de Facebook en Europe du Sud et en France, souhaitait «faire monter en puissance ce modèle [de lutte contre la pédopornographie] qui marche, alors qu'on se pose des questions sur les défis de l'après 11 janvier ». La création d'un « espace de discussion » rassemblant les acteurs privés et publics sur les questions de l'incitation au terrorisme pourrait figurer dans le futur projet de loi numérique, prévu pour cette année. La diffusion de la propagande et du prosélytisme terroristes est bien plus efficace pour ses initiateurs sur des plates-formes moins internationales ou moins contrôlées : Archive.org, dont le but est d'archiver la plus grande quantité possible de contenus du Web, permet par exemple de publier des vidéos rapidement et la modération y est quasiment inexistante. Elle est donc utilisée depuis 2011 par divers groupes djihadistes pour diffuser leurs vidéos de revendications. Mais même sur ces plates-formes, ou en utilisant les services de téléchargement direct, l'anonymat est loin d'être garanti – notamment parce que les vidéos djihadistes ne sont pas uniquement scrutées par les forces de l'ordre françaises. Fin janvier, des documents transmis par le lanceur d'alerte américain Edward Snowden et publiés par la chaîne canadienne CBC révélaient que les services secrets canadiens ont mis en place depuis plusieurs années un vaste système de « filet », dont la légalité est discutable, pour surveiller les téléchargements. Ce programme ultrasecret, fonctionnant en collaboration avec la NSA américaine et le service de renseignement électronique britannique GCHQ., a permis à plusieurs reprises d'identifier les personnes mettant en ligne et téléchargeant les vidéos djihadistes, affirment les services canadiens. Ce jeu du chat et la souris ne doit pas faire oublier que, de manière plus discrète, les enquêteurs des services de renseignement utilisent aussi ces images mises en ligne par les djihadistes. Retrouver les « vrais » auteurs des vidéos est une tâche complexe, mais les vidéos fournissent de précieux indices : lieu de tournage, personnes y figurant, armement dont elles disposent... En novembre 2014, deux jeunes originaires de l'Ile-de-France et de Normandie ayant participé à l'exécution d'otages en Syrie ont ainsi été identifiés. En août, le site d'enquête participative Bellingcat était parvenu à retrouver la localisation d'un camp d'entraînement secret de l'EI, en analysant les images d'une vidéo de propagande. Page 23 Revue de Presse Février 2015 Revue De Presse Audiovisuelle Page 24 Revue de Presse Février 2015 Médias le magazine – France 5 Le magazine de l'actualité des médias, diffusé chaque dimanche à 12h35 sur France 5 L'interview numérique de Carole Gay Le 20 février, l'invité de l'interview numérique est Carole Gay, responsable des affaires juridiques de l’AFA, l’Association des fournisseurs d’accès en France, qui regroupe Google, Orange, SFR, Bouygues Télécom, Facebook... Le lien vers la vidéo : http://youtu.be/3VhdsdtV2zg Page 25 Revue de Presse Février 2015 Revue de Presse Web Page 26 Revue de Presse Février 2015 Le Web en lignes de Guerric Poncet Vidéos djihadistes : YouTube et Dailymotion dans le collimateur La propagande terroriste est diffusée sur Internet. Faut-il une censure a priori par les plateformes de diffusion ? Réponse des politiques et des entreprises. YouTube appartient à Google. © TRIPPLAAR/SIPA Alors que la France sort tout juste d'une terrible semaine et d'un mouvement historique autour de Charlie Hebdo, de nombreuses questions émergent. Les sites comme YouTube ou Dailymotion sont de plus en plus pointés du doigt, car ils hébergent régulièrement des vidéos djihadistes, qui restent en ligne quelques heures ou quelques jours, le temps qu'elles soient supprimées. Certains réclament que ces sites internet soient obligés de contrôler (et donc de censurer) leurs contenus a priori, et non a posteriori comme c'est le cas actuellement. S'il n'est pas certain que le gouvernement s'aventure sur ce terrain, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve réfléchiraient à renforcer la responsabilité des intermédiaires, c'est-à-dire des plateformes comme Twitter, Facebook, YouTube ou Dailymotion, sur lesquelles ces Page 27 Revue de Presse Février 2015 contenus sont mis en ligne. Mais ce n'est pas simple : sur YouTube, 300 heures de vidéo sont mises en ligne chaque minute, ce qui interdit toute vérification humaine systématique. LIRE aussi notre article "Facebook, Twitter, les leçons de Charlie" Par ailleurs, les trois terroristes Chérif et Saïd Kouachi et Amedy Coulibaly, qui ont fait 17 morts dans plusieurs attaques ces derniers jours à Paris, se sont radicalisés en prison, non sur Internet, comme l'écrit Le Monde. Pas plus que Mohamed Merah (attaques de mars 2012 à Toulouse) ou Mehdi Nemmouche (attaque de Bruxelles en mai 2014). Alors, faut-il obliger les sites à vérifier tout le contenu avant leur mise en ligne ? Le Point.fr a posé la question aux politiques et aux entreprises. Luc Belot (PS) : "Regarder ce qui est faisable" Le député du Maine-et-Loire est secrétaire national adjoint du Parti socialiste, chargé du numérique. Notre droit doit s'adapter à l'espace numérique. La loi antiterroriste (promulguée fin 2014, NDLR) avait déjà fait beaucoup de débats, mais la censure administrative (et non par le juge, NDLR) d'Internet qu'elle introduit est indispensable. Il faut aujourd'hui trouver le juste équilibre entre ceux qui veulent tout interdire et ceux qui pensent qu'Internet va se réguler tout seul. Concernant la responsabilité des plateformes, le filtrage a priori ou a posteriori, il faudra regarder ce qui est faisable et ce qui ne l'est pas. Les robots sont de plus en plus efficaces aujourd'hui... La question du numérique est souvent abordée de façon trop partielle, dans l'émotion d'une affaire de terrorisme ou de pédophilie, par exemple. J'attends beaucoup de la loi numérique pour fixer un cadre général. Laure de La Raudière (UMP) : ne pas "transformer Internet en minitel" La députée d'Eure-et-Loir était secrétaire nationale de l'UMP chargée du numérique jusqu'au 1er décembre (le poste a disparu avec le retour de Nicolas Sarkozy à la tête du parti). Il est ahurissant de demander aux plateformes comme Dailymotion ou YouTube de devenir une police privée de l'Internet ! Cela revient à transformer Internet en minitel (un espace numérique où les contenus, émanant essentiellement de sources institutionnelles, sont strictement controlés, NDLR). Ce serait incroyable d'imaginer déconstruire Internet, et ce serait une victoire des terroristes, car le Net est un vecteur de la liberté d'expression de tous les citoyens. De toute façon, ce n'est pas sérieux et cela ne fonctionnerait pas, les djihadistes savent très bien utiliser les réseaux chiffrés, par exemple. Ce qu'il faut faire, c'est muscler les services de renseignements, notamment sur le terrain. Ce n'est pas Internet qui fait que quelqu'un se convertit au terrorisme. Par ailleurs, il faut renforcer la coopération internationale, notamment avec les États-Unis et le Canada, où sont hébergés 95 % des sites faisant l'apologie du terrorisme. Seul le retrait à la source fonctionne. Page 28 Revue de Presse Février 2015 David Rachline (FN) : "Une responsabilité partagée ?" Le jeune sénateur du Var est responsable du numérique au Front national. Il est aussi maire de Fréjus. Nous avons toujours été partisans de la liberté numérique dans le respect de la loi. On ne devient pas djihadiste par Internet, mais plutôt au contact de réseaux, de prêcheurs et de certaines mosquées. Internet, c'est plutôt la vitrine. Pour les plateformes comme YouTube ou Dailymotion, hébergeant parfois des contenus de propagande djihadiste, peut-être faut-il une responsabilité partagée (entre le site et l'auteur, NDLR). Mais il faut avant tout punir l'auteur d'une vidéo et non la plateforme, qui n'est pas à l'origine du discours. Le contrôle a priori des contenus, je n'en suis pas partisan, car ce serait une entrave à la liberté numérique. YouTube (Google) : "Une équipe 24 heures sur 24" Une porte-parole du groupe en France a répondu à nos questions. YouTube a une politique claire qui interdit tous les contenus qui mettent en avant la violence gratuite. Quand des vidéos de ce type sont signalées, elles sont retirées et les comptes sont fermés. Nous collaborons avec les autorités. Une équipe multilingue et internationale travaille 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour surveiller a posteriori les contenus mis en ligne. Nous avons tout mis en oeuvre ces derniers jours pour que le règlement de la plateforme soit appliqué. LIRE aussi notre article "YouTube a mis 6 jours à bloquer la vidéo intégrale de l'exécution d'Ahmed" Dailymotion : "Le risque, c'est qu'on coupe tout" Giuseppe de Martino est secrétaire général de Dailymotion et président de l'Association des services internet communautaires (ASIC), qui regroupe des géants comme Google, Facebook, Microsoft, eBay, Yahoo!, Dailymotion, Deezer, Spotify, Airbnb, AOL, Skyrock, PriceMinister ou encore Skype. Si demain le filtrage devient a priori, cela signifie qu'aucune start-up ne pourra se lancer, d'une part, et que les acteurs du numérique seront censés dire le droit, d'autre part. Or le seul qui peut dire le droit, c'est le juge. Nous sommes des intermédiaires, pas des censeurs. Si on nous impose des responsabilités supplémentaires, nous ne sommes pas armés. Il y a cinq heures de vidéos mises en ligne chaque minute sur Dailymotion ! Le risque, c'est qu'on coupe tout, ou qu'on coupe trop, pour être sûrs de ne pas manquer à nos obligations. Nous nous battrons contre toute initiative qui se voudrait démagogique. Nous coopérons au quotidien avec les autorités répressives, depuis quinze ans, et cela se passe bien. Évidemment, quand un contenu est manifestement problématique, nous jouons le rôle dit "du bon père de famille" et nous agissons. Par exemple, nous avons retiré la vidéo non floutée du policier abattu par les frères Kouachi (contrairement à YouTube, NDLR). Nous utilisons par ailleurs la technologie du fingerprinting : nous pouvons générer, à partir d'une vidéo par exemple, un code unique qui bloquera la remise en ligne des mêmes images, y compris via un autre compte (contrairement à YouTube, là aussi, NDLR). Page 29 Revue de Presse Février 2015 Ce qui nous manque le plus aujourd'hui, c'est une coopération internationale qui permette de remonter aux auteurs des infractions. Et un côté éducatif essentiel pour informer les citoyens qu'ils ne sont pas anonymes sur Internet. Il n'y a pas d'impunité sur Internet, tout laisse des traces. Les opérateurs : "Le retrait à la source fonctionne" Carole Gay est responsable des affaires juridiques de l'AFA, l'Association des fournisseurs d'accès en France. Nous avons mis en place en France un point de contact où tout internaute peut signaler un contenu inapproprié. Et il fonctionne bien ! Les acteurs internationaux disposent en outre de leurs propres mécanismes de signalement. Il est donc faux de dire que nous ne faisons rien. Bien sûr qu'il faut prendre des mesures contre les contenus djihadistes. Mais il faut maintenir notre curseur entre la liberté d'expression et le contrôle d'Internet, il faut apporter une réponse proportionnée. C'est au juge de décider des mesures de filtrage éventuelles. Le danger aujourd'hui est de bouger le curseur, aveuglés par ce qui s'est passé à Paris, et de porter encore plus atteinte à la liberté d'expression. Le retrait à la source fonctionne, même si nous avons parfois du mal à obtenir le retrait de contenus aux États-Unis, où le premier amendement garantit une liberté d'expression très large. Page 30 Revue de Presse Février 2015 Apologie du terrorisme sur Internet: une nouvelle procédure de blocage BFMTV Carole Blanchard Les sites appelant à commettre des actes terroristes ou faisant l'apologie du terrorisme peuvent désormais être bloqués sur demande de la police. - © Capture stopdjihadisme.gouv.fr Le décret permettant de bloquer des sites internet terroristes a été signé ce mercredi en conseil des ministres. La mesure issue de la loi doit permettre d’empêcher la propagande jihadiste sur Internet de façon accélérée. Internet est devenu le nid de la propagande jihadiste. Pour tenter de contrer la publication d’images, messages et vidéos, un décret d’application permettant à la police de bloquer l’accès à ces sites a été signé, ce mercredi, en Conseil des ministres. Le mécanisme mis en Page 31 Revue de Presse Février 2015 place par ce décret donne la possibilité à la police de demander à l’hébergeur d’un site internet "incitant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie" de retirer le contenu. En l’absence de réaction de l’hébergeur, le fournisseur d’accès à Internet (Orange, Sfr, Free…) est alerté et a l’obligation "dans les vingt-quatre heures" d’empêcher l’accès au site. Les internautes qui tentent d’accéder à la page seront eux dirigé vers un message informatif et pédagogique sur l’apologie du terrorisme. Des compensations financières sont prévues pour les fournisseurs d’accès. Les services de police pourront également demander le déréférencement de ces sites auprès des moteurs de recherche. Pas de passage devant le juge Le blocage de sites internet était jusque-là soumis à une décision de justice. Le décret permet désormais un blocage administratif sans passer par la case justice. Une étape en moins censée accélérer la procédure mais qui fait débat, le juge étant le garant du respect des libertés. L'autorité administrative devra malgré tout s'assurer que le contenu tombe bien sous le coup de la loi. A la sortie du conseil des ministres ce mercredi, Bernard Cazeneuve s’est défendu. "On ne combattra pas le terrorisme si on ne prend pas des mesures de régulation d’Internet qui ne sont pas là pour attenter aux libertés d’expression, mais qui sont là simplement pour faire en sorte que l’appel au terrorisme, la provocation au terrorisme qui peut avoir un impact sur des esprits vulnérables soit arrêtée et maîtrisée". Un blocage inefficace ? Outre la question des libertés, des experts estiment que ce blocage serait contournable. "Du côté des diffuseurs, il est très facile de dupliquer leur site en milliers d’exemplaires en moins de quelques minutes, c’est ce qu’on appelle les sites miroir", explique à La Croix Carole Gay, responsable juridique des fournisseurs d’accès et de services internet (AFA). Le blocage des sites pourrait même pousser les auteurs des messages à complexifier leurs techniques. Page 32 Revue de Presse Février 2015 AFA - Les contenus illicites progressent sur l'Internet français Législation : Alors que le gouvernement entend durcir le cadre légal permettant le retrait de contenus illicites sur le net, l’association Française des Fournisseurs d’Accès présentait ce matin son bilan 2014 des retraits de contenus sur internet. Par Louis Adam | Mardi 10 Février 2015 Au vu de l’actualité, le point annuel de l’AFA sur les retraits de contenus avait en effet de quoi retenir l’attention : outre les traditionnels acteurs et FAI partenaires de l’association, l’OCLCTIC était invité à présenter son bilan de la plateforme Pharos, outil de signalement mis en place par le gouvernement et qui travaille en collaboration avec l’AFA. La question du retrait des contenus a en effet fait l’actualité ces derniers temps à travers la publication des décrets d’application de la loi anti terroriste de 2014 ainsi qu’à travers l’importante vague de signalement relevés en marge des attentats de Charlie Hebdo. Situé en première ligne, l’AFA propose à travers sa plateforme Pointdecontact, un service de signalement permettant de faire remonter directement aux hébergeurs et éditeurs les contenus illicites repérés par les internautes. En cas de contenu jugé manifestement illégal par les équipes de l’association, les hébergeurs sont notifiés des contenus problématiques et les autorités sont notifiées. Page 33 Revue de Presse Février 2015 Si les cas de contenus faisant l’apologie du terrorisme occupent une large place dans les médias, les signalements reçus par Pointdecontact restent cruellement dominés par les contenus pédopornographiques, qui témoignent d’une forte hausse en 2014 : sur environ 3000 contenus signalés par les internautes relevant de la pédopornographie, l’AFA a ainsi isolé 1094 contenus manifestement illicites, soit le double de 2013. Les autres types de contenus traités par la plateforme sont en baisse : les signalements de contenus racistes et xénophobes, ainsi que les contenus faisant promotion de la violence ou un appel au terrorisme ont diminué par rapport à 2013. Ces contenus ont été signalés aux hébergeurs concernés ainsi qu’aux autorités, afin de faciliter le retrait ou les poursuites éventuelles « Mais on manque clairement de contacts avec le ministère de la justice » précise Quentin Aoustin, juriste de l’association. Page 34 Revue de Presse Février 2015 L'actualité pèse sur les chiffres Mais la tendance pourrait bien changer en 2015, suite à la semaine du 7 janvier. Sur le seul mois de janvier 2015, l’AFA déclare avoir reçu autant de signalement pour apologie du terrorisme qu’au cours de toute l’année 2014. Mais les chiffres sont encore plus significatifs sur les outils proposés par l’administration tels que Pharos, comme l’expliquait Julien Gauthier, chef de la plateforme de signalement. « Sur la seule semaine du 7 janvier, on a eu un pic de 29.000 signalement, 35.000 sur le mois de janvier, dont la majorité avait trait au délit d’apologie de terrorisme ». Des chiffres qu’il convient néanmoins de relativiser : comme le précise Julien Gauthier, le nombre de signalements bondit en cas d’actualité particulièrement forte à ce sujet. Mais en 2014, ces signalements n’avaient représenté que 1000 entrées sur la plateforme, dont les 140.000 signalements annuels restent largement dominés par les cas d’escroqueries signalés par les internautes. Tendance inverse en revanche du côté des contenus pédopornographiques, dont les signalements affichent une légère baisse depuis 2012 sur Pharos. Page 35 Revue de Presse Février 2015 Restait à distribuer les bons et mauvais points pour clore ce bilan : si l’AFA se félicite de la réactivité toujours plus grande des hébergeurs contactés suite aux signalements, l’association s’inquiète du manque d’implication de certains acteurs « Free par exemple, propose bien un formulaire pour signaler les contenus illicites. Mais c’est un formulaire papier à renvoyer par courrier ce qui ne facilite pas les choses » explique Carole Gay, responsable des affaires juridiques de l’AFA. « On aimerait bien voir plus d’implication de la part d’OVH également : ils se partagent avec Free la grande majorité des contenus illicites signalés, et ces deux acteurs ne font pas partie de l’AFA. C’est dommage.» La critique est rude, mais symptomatique. L’AFA est un partenariat public-privé qui regroupe plusieurs opérateurs tels qu’Orange, SFR ou Bouygues Telecom ainsi que différents acteurs OTT mais n'est pas forcement représentatif de l'ensemble du secteur. Et le bilan fut également l’occasion de rappeler que la totalité des contenus illégaux signalés sur la plateforme n’étaient pas hébergés par des membres de l’AFA. Après tout, cela ne mange pas de pain de rappeler que l’enfer, c’est surtout chez les autres. Page 36 Revue de Presse Février 2015 Comment la police veut filtrer le web pour lutter contre la pédopornographie Interpol est en train de constituer une base de données internationale d’empreintes numériques qui sera mise à disposition des acteurs du Net pour bloquer l’accès aux contenus illégaux. Un filtrage bien plus fin que celui basé sur le DNS. Gilbert Kallenborn Le fléau de la pédopornographie reste, plus que jamais, d’actualité. Les chiffres, malheureusement, sont là pour le montrer. A l’occasion d’une conférence de presse, l’Association française de fournisseurs d’accès et de services Internet (AFA) constate ainsi un doublement des signalements qualifiés en l’espace d’un an, passant de 550 en 2013 à 1.094 en 2014. Et le signalement de contenus illicites n’est que la partie émergée de l’iceberg. Pour voir la réalité de la situation, les forces de police sont obligées de scruter minutieusement la Toile, voire infiltrer des réseaux en ligne. « C’est l’explosion, et pas seulement au niveau de la diffusion de fichiers existants, mais aussi de la création de nouveaux contenus, et donc de nouvelles victimes », souligne Adèle Désires, officier d’analyse criminelle (Criminal Intelligence Officer) chez Interpol, à l’occasion de cette même conférence. Plus de 100.000 images répertoriées Pour lutter contre ce raz-de-marée, les policiers d’Interpol sont en train de travailler sur une nouvelle parade qui s’appelle « Baseline Project ». L’idée est de constituer une base de données internationale d’empreintes numériques de photos et de vidéos pédopornographiques, et la diffuser auprès des acteurs du Net pour qu’ils puissent faire le ménage. Ces empreintes sont issues de fonction de hachage cryptographique telle que MD5, SHA-1 ou SHA-256. La technologie utilisée pour créer cette base de données est fournie par la société islandaise Videntifier. « Avec Baseline, notre objectif n’est pas de bloquer l’accès à un site, mais de bloquer l’accès au contenu même, la photo ou la vidéo, où qu’elle soit distribuée, sur un site web ou ailleurs. Le but est d’éviter la diffusion et la distribution de ces contenus », précise Adèle Désires. Baseline s’appuie évidemment sur les bases de données existantes des 45 pays connectés, comme celle du Centre national d’analyse des images pédopornographiques (CNAIP) en France. Plus de 100.000 images ont ainsi déjà été sélectionnées et répertoriées. Les signatures de ces fichiers seront ensuite mises à disposition des fournisseurs de services Internet pour qu’ils puissent les intégrer dans leurs propres outils de veille. Les acteurs Page 37 Revue de Presse Février 2015 concernés sont avant tout les hébergeurs, les FAI, les réseaux sociaux et les moteurs de recherche. © Videntifier 5.951 victimes identifiées Reste à savoir comment ce filtrage va se faire concrètement. Les policiers, de leur côté, aimeraient évidemment pouvoir filtrer l’ensemble des flux web à la volée. Mais il n’est pas certain que ce soit réellement possible au niveau des infrastructures techniques. Pour un acteur comme Facebook, cela ne devrait pas trop poser de problème, car il a la maîtrise totale du contenu affiché. Pour un FAI, en revanche, il paraît compliqué de « bloquer l’accès à du contenu illicite » de manière aussi fine, à moins de se doter d’une plateforme de surveillance de type « Deep Packet Inspection ». La manière dont ce filtrage se mettra en place dépendra aussi des législations nationales en la matière. Soulignons, enfin, que ces nouvelles techniques d’analyse d’image et la mise en partage des bases de données ne servent pas seulement à filtrer le web, mais aussi à identifier les victimes. « Aux Pays-Bas, un enfant de 18 mois a pu être identifié grâce au pull qu’il portait sur les images, qui n'était disponible que dans une région bien précise », souligne Adèle Désires. L’analyse technique permet aussi d’associer chaque image à un appareil photo/vidéo particulier, un peu comme avec les balles et les armes à feu. Grâce à ces différentes techniques de recoupement, Interpol a pu identifier, à ce jour, 5.951 victimes dans le monde. Mais il reste toujours plus de 30.000 victimes inconnues dans les bases de données des polices. Page 38 Revue de Presse Février 2015 Internet: deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 en France Plus de 1.000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA mardi. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3.444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1.094 ont reçus cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2.561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, "l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2.175 URLs ont été retirés", a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. Page 39 Revue de Presse Février 2015 "Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24h contre 31% en 2013", a-t-elle souligné. "Au total et toutes catégories confondues, 5.827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus "choquants", relevant de la pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passé de 8,7% à 16,6%. Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. "La pérennité de Point de Contact, dont l'objectif de lutte contre la cybercriminalité est plus que jamais d'actualité, est menacée par le désengagement de l'Europe et l'absence d'implications de certains acteurs", met en garde à cet égard l'AFA. L'AFA collabore étroitement avec Pharos, la plateforme du , qui permet également de signaler des contenus illicites. Parmi les 1.225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 40 Revue de Presse Février 2015 Pédopornographie, terrorisme, etc. l’AFA dresse son bilan des signalements Marc Rees Journaliste, rédacteur en chef L’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA) a publié à l’instant le bilan d’activité 2014 de son Point de Contact, un service en ligne qui permet de signaler les contenus illicites sur Internet. Selon les données internes, 1125 contenus ont été considérés comme pédopornographiques et donc manifestement illicites, selon ce service qui les a signalés alors à la police. Ce chiffre représente « le double de l’année précédente » annonce l’AFA. Surtout, et c’est là un net signal adressé à ceux qui considèrent Internet comme un western sans régulation, 97% de ces contenus repérés dans le monde entier ont été retirés dans les suites de ces démarches. Page 41 Revue de Presse Février 2015 Géographiquement, c’est aux États-Unis que le plus grand nombre de contenus pédopornographiques a été repéré depuis Point de Contact. Là, sur les 255 signalements, 243 contenus ont été retirés. Vient ensuite la Russie (45 signalements, 45 retraits), le Japon (40 et 34) et les Pays-Bas (39 et 38). En France 537 URL ont été signalées aux hébergeurs et 100% ont été retirées. Toujours dans notre pays, 75 % de ces contenus ont été supprimés dans les 24h. Tous secteurs confondus « 5827 contenus ont été reçus par la plate-forme de signalement parmi lesquels 2504 ont été qualifiés d’illégaux, soit 43%. Enfin, 1225 contenus ont été transmis aux autorités dont 90% ont été retirés » prévient encore l’association qui présentait ce matin ces données depuis les locaux d’Orange, l’un de ses membres (avec SFR, Bouygues Telecom, Google France et Microsoft France). Elle félicite là « le fruit d’une autorégulation, d’un partenariat public-privé et d’une coopération internationale aboutie » Page 42 Revue de Presse Février 2015 puisqu’elle collabore avec le réseau Inhope (association des hotlines de signalement chez les prestataires en ligne mondiaux), les hébergeurs et les autorités. Des données soumises à interprétation, mais une pertinence accrue Par ailleurs, la qualité des signalements est en nette hausse. Si un tiers des contenus étaient effectivement qualifiés d’illicites en 2013, la proportion est désormais de 43 %. « Ceci s’explique particulièrement par l’augmentation du volume et de la pertinence des signalements de contenus pédopornographiques ». Contactée, Carole Gay, responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’AFA nous précise par ailleurs que « les doublons sont automatiquement détectés par notre base de données », histoire d’éviter les phénomènes de multiples signalements pour un même contenu. Ces données statistiques sont cependant soumises à interprétation, puisque des phénomènes extrinsèques peuvent perturber les données sur les cadrans (hausse du nombre d’abonnés en France, meilleures connaissances du dispositif de signalement, etc.). Une chose est sûre, insiste encore l’intéressée, « la qualité a augmenté, les internautes font une meilleure qualification ». Une jauge qui se mesure facilement en comparant les contenus signalés face à ceux finalement rejetés. Page 43 Revue de Presse Février 2015 L’effet Charlie Hebdo Dans les grandes tendances, la proportion des contenus racistes et violents ne représente plus qu’un tiers en 2014 alors qu’elle était en hausse l’année précédente. « Le nombre de contenus de propagande terroriste a quant à lui été divisé par deux en 2014 (36) mais leur pertinence a doublé (16,6%) » remarque encore l’AFA. Pour 2015, les attentats contre Charlie Hebdo ont quelque peu bouleversé les marqueurs. Ainsi, pour le seul mois de janvier, « Point de Contact a déjà reçu le volume de l’année 2014 pour cette catégorie » ! Sur ce point, les explications sont simples. Carole Gay nous indique à ce titre qu' « il y a eu plus de contenus illicites puisque les attentats ont déclenché des commentaires en masse, et nécessairement, les internautes ont donc pu plus facilement tomber dessus ». Enfin, l’AFA indique que sur les 1225 signalements transférés à la plate-forme Pharos, gérée par l’OCLCTIC, « 439 ont été transmis aux autorités étrangères, ou ont fait l’objet d’une procédure judiciaire en France ». À titre d’exemple, est citée cette perquisition dans le centre de la France qui a permis de retrouver plus de 5 000 fichiers pédopornographiques. « Placé en garde à vue, l’intéressé sera jugé pour ces faits le 24 février prochain. De même, une notification Point de Contact a permis d’identifier un ressortissant suisse grâce à son adresse IP, malgré son utilisation de données fantaisistes et anonymes en France. L’intéressé fait actuellement l’objet d’une convocation devant les juridictions suisses notamment pour diffusion d’images pédopornographiques ». Page 44 Revue de Presse Février 2015 Plus de contenus pédopornographiques retirés LeFigaro.fr avec AFP Plus de 1000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA aujourd'hui. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1094 ont reçus cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, "l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2175 URLs ont été retirés", a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. "Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24h contre 31% en 2013", a-t-elle souligné. "Au total et toutes catégories confondues, 5.827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus "choquants", relevant de la pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passé de 8,7% à 16,6%. Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. Page 45 Revue de Presse Février 2015 En 2014, c’est plus de 1000 contenus qui ont été considérés comme pédopornographiques par les analystes du Point de Contact de l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA), soit le double de l’année précédente. Malgré la nette recrudescence de cette catégorie, Point de Contact a pu contribuer, avec ses partenaires (membres de l’AFA, OCLCTIC, INHOPE, Interpol), au retrait de 97% de ces contenus dans le monde entier. Au total et toutes catégories confondues, 5827 contenus ont été reçus par la plate-forme de signalement parmi lesquels 2504 ont été qualifiés d’illégaux, soit 43%. Enfin, 1225 contenus ont été transmis aux autorités dont 90% ont été retirés. Le fruit d’une autorégulation, d’un partenariat public-privé et d’une coopération internationale aboutis. Un bilan global marqué par l’augmentation de la pédopornographie Si le nombre de contenus reçus reste constant par rapport à l’année précédente, la qualité des signalements a encore augmenté: 43% des contenus ont été qualifiés d’illégaux par les analystes de l’AFA, contre 31,7% en 2013. Ceci s’explique particulièrement par l’augmentation du volume et de la pertinence des signalements de contenus pédopornographiques. En effet, si pour cette catégorie, qui représente 55,7% des signalements reçus (3244), un grand nombre de contenus a été requalifié en contenus choquants accessibles aux mineurs, 35% d’entre eux ont été considérés comme effectivement illicites par le Point de Contact, Page 46 Revue de Presse Février 2015 contre 21,5% en 2013. Cette tendance se ressent également au niveau des contenus transférés à la police qui sont passés de 677 en 2013, à 1225 en 2014. Le nombre de notifications aux hébergeurs a quant à lui plus que triplé (627 contre 193 en 2013), et les transmissions aux partenaires Inhope ont quasiment doublé (504 contre 325). Au total, plus de 1000 contenus illicites ont été retirés dans le monde en 2014 grâce à l’action de Point de Contact et de ses partenaires, soit le double de l’année dernière. Des contenus de propagande terroriste de plus en plus pertinents Alors que l’année 2013 avait été marquée par une hausse de la proportion des contenus racistes et violents, leur signalement a baissé de 33% en 2014 (849) ; leur qualification par les internautes est également moins appropriée, tout comme pour les contenus incitant à la violence. Le nombre de contenus de propagande terroriste a quant à lui été divisé par deux en 2014 (36) mais leur pertinence a doublé (16,6%). A noter que pour le seul mois de janvier 2015, Point de Contact a déjà reçu le volume de l’année 2014 pour cette catégorie. Cela illustre à la fois l’explosion de ces contenus sur la toile du fait des attentats en France, et une sensibilisation des internautes à ces infractions, qui les a poussés à signaler. Ainsi, la qualité de ces signalements s’est encore nettement renforcée en un mois, car sur 38 contenus reçus, 27 ont été qualifiés d’illégaux, soit 71%. 439 transmissions distinctes en France et à l’étranger par les autorités Parmi les 1225 signalements transférés par Point de Contact à la plate-forme PHAROS, 439 ont été transmis aux autorités étrangères, ou ont fait l’objet d’une procédure judiciaire en France. L’un de ces signalements a notamment permis d’identifier un mis en cause dans le centre de la France. Les enquêteurs locaux ont découvert lors d’une perquisition plus de 5000 fichiers à caractère pédopornographique. Placé en garde à vue, l’intéressé sera jugé pour ces faits le 24 février prochain. De même, une notification Point de Contact a permis d’identifier un ressortissant suisse grâce à son adresse IP, malgré son utilisation de données fantaisistes et anonymes en France. L’intéressé fait actuellement l’objet d’une convocation devant les juridictions suisses notamment pour diffusion d’images pédopornographiques. « Les partenariats public-privé, en France comme à l’international, sont la clé de l’efficacité dans le domaine de la lutte contre les contenus odieux sur Internet » analyse Carole Gay, responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’AFA. « Les pouvoirs publics français et l’Europe doivent soutenir les modèles existants pour que cette lutte ne cesse jamais. » Page 47 Revue de Presse Février 2015 Effet Charlie : explosion des signalements d’apologie du terrorisme en ligne (Crédits : © Kacper Pempel / Reuters) Delphine Cuny | 10/02/2015, 13:50 - 411 mots Après les attentats de Paris, la plateforme de la police Pharos a recueilli en un mois 40.000 signalements de contenus illicites en ligne. Même explosion auprès de la plateforme des fournisseurs d’accès et de services Internet, pourtant après une forte baisse en 2014. La fusillade meurtrière ayant ciblé "Charlie Hebdo" le 7 janvier à Paris, suivi du meurtre de la policière à Montrouge et de la prise d'otages sanglante à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ont provoqué un sursaut mais aussi un déferlement de haine sur Internet. Les chiffres officiels sont impressionnants : la plateforme de la police Pharos, qui permet à tout internaute de signaler un contenu illicite en ligne (internet-signalement.gouv.fr), a enregistré une explosion des notifications dans la foulée des attentats, comme l'avait évoqué Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, courant janvier. « En moyenne, nous traitons 400 signalements par jour. Les attentats se sont traduits par un afflux de signalements : dans la semaine de 7 au 17 janvier, nous avons recueilli 29.000 signalements pour l'essentiel d'apologie du terrorisme et d'incitation à la haine raciale » a expliqué mardi Valérie Maldonado, chef de l'office central de la lutte contre la cybercriminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC). Page 48 Revue de Presse Février 2015 Twitter beaucoup plus utilisé que Facebook La commissaire divisionnaire, qui est également sous-directeur adjoint de la lutte contre la cybercriminalité de la Direction centrale de la police judiciaire, a relevé que « les attentats dans la vie physique ont eu un prolongement sur Internet avec ces propos de soutien en ligne. Twitter a été extrêmement utilisé, la plateforme la plus utilisée dans ce cadre, beaucoup plus que Facebook » Julien Gauthier, le chef de la plateforme Pharos, a précisé que le nombre de signalements reçus entre le 7 janvier et le 7 février avait même atteint 40.000 à comparer aux 140.000 recueillis sur l'ensemble de 2014 ! Soit plus du quart du volume annuel en un mois seulement. Ils intervenaient dans le cadre d'une présentation d'un bilan de l'année 2014 sur la suppression des contenus illicites en ligne, organisée par le service « Point de contact » de l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA), dont Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Microsoft et Facebook sont membres, mais pas Free ni Numericable. Ce service, créé en 1998, permet à tout internaute par un formulaire simple et anonyme tout contenu choquant rencontré sur Internet. « Point de contact » a également relevé une explosion du nombre de signalements de contenus de propagande terroriste ayant reçu «pour le seul mois de janvier le volume de l'année 2014 dans cette catégorie. » Pourtant, le nombre de contenus de ce type dénoncés par formulaire avait été divisé par deux en un an (36 en 2014 et seulement 6 qualifiés comme tels). Page 49 Revue de Presse Février 2015 Cyberattaque : personne n'est à l'abri - Propos recueillis par Sébastien Dubos Particuliers et entreprises sont de plus en plus nombreux à se faire voler leurs données./ Sites piratés par milliers, vol de données dans de grandes entreprises (Sony aux États-Unis, Orange…), comptes mails ou carte bancaire piratés… les exemples se multiplient : faut-il avoir peur d'internet ? Non répondent en chœur les experts, il faut simplement apprendre à vivre avec de nouvelles règles de sécurité pour ne pas que ce formidable espace de liberté ne devienne un enfer. Il y a quelques jours à Lille se tenait la septième édition du forum de la cybersécurité. Une édition placée au cœur de l'actualité après les attentats contre Charlie Hebdo et l'explosion du nombre de cyber-piratage. La présence du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve y était plus que symbolique. Suite aux événements des 7 et 9 janvier, plus de 1 300 attaques ont été revendiquées par des hackers agissant au nom d'organisations islamistes et 25 000 sites ont été piratés. La plateforme gouvernementale Pharos a traité plus de 25 000 signalements de contenus illicites sur le Net depuis les attentats. À ces attaques revendicatives et symboliques s'ajoute la guerre économique qui se livre au quotidien. Page 50 Revue de Presse Février 2015 Protégez vos données... En première ligne, les entreprises. Grandes ou petites, elles sont des cibles des cybercriminels pour de multiples raisons : espionnage industriel, concurrence déloyale, déstabilisation ou dénigrement, tout est bon. Les PME-PMI ne sont pas à l'abri. Les particuliers aussi sont régulièremet visées. Selon la Fondation Mozilla qui cite les résultats du «Pew Research Internet Project», 91 % des adultes pensent que les consommateurs ont perdu le contrôle de la façon dont leurs informations personnelles sont utilisées par les entreprises. Autres chiffres, selon la CNIL, 84 % des Français se déclarent inquiets de l'usage qui peut être fait de leurs données personnelles Ce sont les données bancaires qui sont visées et aiguisent les appétits de systèmes d'escroqueries de plus ou moins grandes ampleurs. Le risque principal, c'est le «phishing ciblé» ou le hameçonnage. En dérobant les informations personnelles (date de naissance, adresse mail et postale, voire plus) d'un particulier, les web-escrocs tenteront de récupérer des données bancaires en se faisant passer pour une administration ou une banque. Le montant des fraudes à la carte bancaire sur Internet dépasse depuis 2012 la somme de 450 millions d'euros chaque année. Et vos enfants ! En première ligne également les enfants et les ados qui surfent en liberté sur la toile et qu'il convient de protéger. C'est la mission de l'AFA qui a mis en place une plate-forme d'alerte qui permet aux internautes de tous âges de signaler un contenu qui les a choqués et susceptible d'être illicite. Mais finalement la sécurité c'est l'affaire de tous : il suffit de prendre quelques précautions élémentaires pour verrouiller l'accès à ses réseaux sociaux, ne pas devenir ami avec n'importe qui, ne pas donner ses codes bancaires à quelqu'un qu'on ne connaît pas… il s'agit d'appliquer les mêmes règles de la vie normale à la vie virtuelle résume un conseiller chez un grand opérateur de téléphonie avec pédagogie : «Vous ne donneriez pas le numéro de votre carte bancaire à quelqu'un dans la rue qui se présenterait comme, employé d'un opérateur, agent des impôts, agent EDF… sur le Web c'est pareil !» Vols de données Les entreprises : premières cibles «Le logiciel dévore le monde», affirmait en 2011 Marc Andreeseen, cofondateur de Netscape, dans une tribune au Wall Street Journal. Cette phrase remise en perspective par les organisateurs de la 7e édition du FIC (Forum international de la cyber sécurité) qui se déroulait il y a quelques jours à Lille, prend tout son sens au vu de la multiplication tous azimuts des attaques dont peuvent faire l'objet les internautes, qu'ils soient particuliers ou entreprises. Au cœur des piratages se trouvent les données, quelles qu'elles soient. Qualifées par les analystes de la cyber sécurité de «nouvel or noir du XXIe siècle», elles sont au cœur de la grande guerre silencieuse et pourtant sans pitié qui se joue sur la toile. L'enjeu de leur protection est devenu un enjeu stratégique. Le secteur s'organise pour proposer des solutions adaptées à n'importe quelle entreprise, PME et PMI comprises, qui souvent se croient à l'abri mais pourtant ne le sont pas. Page 51 Revue de Presse Février 2015 Selon les chiffres de l'Alliance pour la Confiance Numérique (ACN), la filière de cybersécurité représente en France plus de 600 acteurs et emploie 90 000 personnes dans le monde dont 40 000 en France. Les grandes entreprises à stature internationale et le très grand nombre de PME innovantes françaises apparaissent souvent dans le Top 5 mondial de leur métier. À Lille, 24 solutions de cybersécurité se sont vues remettre le Label France cybersécurité par Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du numérique. Ce label a été mis en place pour sensibiliser les entreprises à la qualité de l'offre française dans ce domaine. Parmi les lauréats la société toulousaine CS, qui emploie près de 700 personnes dans la Ville rose. Concepteur, intégrateur et opérateur de systèmes critiques, CS a reçu le label «France cybersécurité» pour sa gamme Trusty qui regroupe un ensemble de solutions de sécurité et de services de confiance : TrustySign (signature électronique personnelle), TrustyKey (infrastructure de gestion de clé) et TrustyTime (horodatage) sont ainsi récompensées. Un label qui renforce la société CS dans son positionnement comme acteur majeur du secteur en France. Plates-formes en alerte et lutte contre le cyberjihad L'AFA (association des forunisseurs d'accès) dévoilera le détail de son bilan 2014 de son service de signalement en ligne des contenus illicites le 10 février prochain, jour du «safer internet day», la journée de l'internet sans crainte. En 2014, la plate-forme a reçu 5827 contenus, dont 43 % étaient illégaux. Plus de 1000 contenus ont été considérés comme pédopornographiques par les analystes de l'AFA, soit le double de l'année précédente, mais Point de Contact a pu contribuer, au retrait de 97 % d'entre eux dans le monde entier. Depuis le début de l'année cependant, les responsables ont noté une augmentation considérable des contenus illicites, surtout après les attentats contre Charlie Hebdo Autre plate forme en alerte, la PHAROS (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements) lancéé il y a plus de 5 ans et permet aux internautes de signaler les contenus ou les comportements présumés illicites au regard du droit pénal, quel que soit le type d'infraction. Une plate forme qui affichait près de 130 000 signalements en 2013 et qui est un des piliers du dispositif gouvernemental pour lutter contre la cyber criminalité. Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a rappelé au forum international de la cybersécurité la volonté du gouvernement d'agir pour «protéger les citoyens» tout en garantissant «l'exercice des libertés fondamentales». Le «cyber préfet» nommé en décembre, Jean-Yves Latournerie, est aux avant- postes de la lutte pour définir les contours de «l'état de la menace». Avec déjà des signaux clairs : le triplement, entre 2013 et 2014, du nombre de signalements de discours jihadistes sur internet. En matière d'arsenal juridique, le décret d'application de la loi du 13 novembre 2014, prévoit à la fois le blocage et le déréférencement des sites faisant l'apologie du djihad. Les moyens d'investigation des enquêteurs seront accrus et rendus plus facilement et rapidement Page 52 Revue de Presse Février 2015 accessibles, par exemple en matière de «perquisition informatique». Enfin un «plan de modernisation» étalé sur trois ans et doté de plus de 100 millions d'euros, va permettre d'accroître la capacité d'action des «forces de sécurité intérieure». Pour surfer plus sûr Pour les enfants : verrou et contrôle parental sur l'ordinateur, cela évite le surf tous azimuts et de rencontrer des sites au contenu inapproprié. Réseaux sociaux : Facebook, Twitter mais aussi Snapschat Whats'app... les systèmes de communication directe se sont multipliés. On surfe, on «chatte», on partage, on «like», on échange avec le monde entier en toute liberté. Quelques règles simples permettent de limiter les risques : verrouiller l'accès à son compte pour le limiter, ne pas étaler sa vie privée dans les moindres détails, ne pas devenir amis avec des gens que vous ne connaissez pas, ne pas transmettre votre adresse à quelqu'un que vous ne connaissez pas. Mot de passe : le moyen le plus sûr est de le changer régulièrement. Mail : ne répondez jamais à une demande qui sollicite vos références bancaires. Régulièrement des mails qui imitent l'administration fiscale, l'EDF ou autres circulent sur la toile. Attention arnaque, c'est le «pisching». Si vous avez un doute contactez directement la source émettrice officielle. Paiement : c'est le point noir du Web pour les particuliers. Le «e-commerce» est en plein essor. En général un site sécurisé est identifié par «https» dans la barre d'adresse et un cadenas apparaît. Ne fournissez vos données de cartes bleues que sur des sites sécurisés. Certains doublent la sécurité avec une confirmation d'un code que vous recevez par SMS via votre banque. Serge Tisseron, Psychiatre, spécialiste d'internet* «Il faut être très prudent» Faut-il avoir peur d'internet ? Non, mais il faut apprendre à être très prudent. Il faut apprendre un certains nombre de règles : désactiver les cookies par exemple. Si le site ne marche pas, vous les réactivez mais une fois que vous avez visité un site, vous effacez les cookies. Des précautions comme avoir plusieurs boîtes mail : une si on va sur les réseaux sociaux, une quand on voyage et une troisième pour les mails, celle-là ne sera pas bourrée de publicité. Sur internet, comment faire le tri entre la réalité et le virtuel ? La grande difficulté, c'est d'arriver à faire la part entre ceux qui essaient de se passer pour vrai et ce qui est vraiment vrai, c'est la différence entre l'information et la désinformation. Il y a une seule manière de savoir, c'est de consulter plusieurs bases de données. Il y a beaucoup d'autres supports d'information que Wikipedia. Il faut encourager les gens a utiliser d'autres logiciels que Google. Firefox est très bien fait. Il faut considérer qu'on ne sait jamais si quelqu'un est ce qu'il dit être, tant qu'on ne l'a pas rencontré pour de vrai. N'importe qui peut se faire passer pour n'importe qui. Le troisième âge est la cible des escroqueries de Page 53 Revue de Presse Février 2015 toutes formes. On le sait par la bande mais les personnes âgées ne portent pas plainte, en général elles ont honte de s'être fait escroquer sur des pseudos billets d'avions. La désinformation, c'est actuel avec la théorie du complot Les théories du complot ont toujours existé mais internet donne un écho considérable à des théories du complot. Si j'étais enseignant, je dirais aux élèves je veux bien le croire, vous avez dix minutes pour m'en convaincre ; il faut obliger les gens à découvrir en fait qu'ils adhèrent plus pour des raisons affectives que pour des raisons logiques, leur donner la parole en les invitant à en parler pour leur montrer que ça ne tient pas debout. * Serge Tisseron, Psychiatre, spécialiste d'internet*Tisseron est l'auteur de «3-6-9-12, apprivoiser les écrans et grandir» aux éditions Eres. «Le jour où ils ont piraté mon compte» Ils ont piraté mon mail. Yves, professeur d'anglais, à Toulouse, a eu la mauvaise surprise, la semaine dernière, de découvrir que son mail venait d'être piraté. «Le soir, j'ai voulu accéder à ma boîte, sans succès, mon mot de passe n'était plus reconnu.» Sur le moment, Yves met ce dysfonctionnement sur le compte de Yahoo, se disant que le lendemain tout refonctionnerait normalement. Mais, le lendemain, il reçoit de nombreux SMS d'amis inquiets pour lui. En effet, entre-temps, deux mails étaient partis de sa boîte. «Le premier disait : ‘‘Salut ,c'est Yves, j'ai des soucis. Si on y répondait, on en recevait un second qui disait : ‘‘ Je suis coincé en Grèce. Peux-tu m'envoyer de l'argent.» Ces mails sans fautes ont perturbé mes contacts, certains ont compris de suite que tout était faux, d'autres m'ont contacté.» Depuis, Yves ne peut toujours pas accéder à son mail. «J'ai passé beaucoup de temps au téléphone avec Yahoo France qui a transmis mon dossier aux services compétents. Ils vont essayer de récupérer ma boîte mail et de chasser le pirate qui est derrière.» C'est la première fois qu'Yves est piraté. «J'ai détesté le fait que quelqu'un ait envoyé des mails à ma place. C'est un viol de mon intimité virtuelle.» Ils ont inondé mon compte facebook. Sophie, 18 ans se souviendra longtemps de sa première rentrée universitaire. Arrivée en 1ere année de Sciences Eco à Toulouse, elle commence à sympathiser avec un nouveau groupe d'amis, fait une sortie puis deux. S'aperçoit que ça ne colle pas, que les garçons sont trop insistants à son goût et se détache. Quelle ne sera pas sa surprise de voir le lendemain d'une fête où elle n'est pas allée son profil facebook inondé de messages d'insultes et d'allusions salaces. «En fait, tout ça ne m'a pas du tout fait rire, j'ai hésité à aller porter plainte. Je me suis dit que ça allait être long, et peut-être difficile, que j'allais passer pour la sal. de base. J'ai fermé mon compte facebook et en ai ouvert un autre que j'ai verrouillé et limité à un cercle plus restreint. Cette mésaventure m'a appris à être plus vigilante. Mais ça a été violent et dégueulasse. Je me mets à la place des ados de 13 ou 14 ans à qui ça arrive. Là je les plains parce qu'elles n'ont peut-être pas le recul. Après, on a rigolé avec mes copines se faire traiter de tous les noms, c'est jamais agréable». J'ai été escroqué. Pierre 40 ans, Lot-et-Garonnais : «C'était en 2009, je rentrais de vacances quand ma banque m'a appelé en me disant que j‘étais à découvert. Rien de surprenant jusque-là, c'est les vacances. Mais quand ma banquière m'a annoncé que ça dépassait les 4 000 euros, j'ai eu des sueurs froides. Je suis allé dare dare à l'agence. Elle m'a montré la liste des débits, des achats à l'étranger, au Japon, aux USA et en Espagne, des billets d'avions. Bref ce n'était pas moi. J'ai dû aller porter plainte pour lancer la Page 54 Revue de Presse Février 2015 procédure. Comme je n'étais pas le seul, ils ont cru à une malversation d'un commerçant. Ils ont enquêté mais en vain. Je pense avoir fait une fois un achat sur un site peu ou non sécurisé, et c'est après qu'ils m'ont vidé le compte. La banque a couvert par l'assurance. Mon banquier me faisait rire parce qu'il me disait que j'avais plus de chance de me faire attaquer au distri banque que de me faire piller le compte. J'ai quand même un doute. Depuis, j'achète toujours sur internet mais que sur des sites sécurisés, et je fais attention quand je retire de l'argent au distributeur.» Mon compte twitter a été piraté. Jean, Toulousain de 50 :ans «Je suis pas un assidu des réseaux sociaux mais j'ai quand même un facebook et un twitter. C'est un de mes amis qui m'a appelé pour se moquer de mes publications, il se demandait ce qui me passait par la tête. En fait ce n'était pas les miennes, quelqu'un a publié des trucs, rien de grave c'était des photos de chaussures et de filles. Mais ça fait bizarre quand même, on a l'impression d'être un peu dépossédé de son «bien». Je me suis déconnecté, j'ai changé mon mot de passe, mon adresse internet et tout est rentré dans l'ordre. Je ne l'utilise pas forcément davantage mais j'y jette un œil plus souvent, au cas où ça recommencerait. Mais ça ne m'empêche pas de dormir». Page 55 Revue de Presse Février 2015 Internet Deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 Le nombre de contenus à caractère pédopornographique retirés par l'AFA a doublé en 2014 par rapport à 2013. En janvier 2015, les signalements d'appels à la haine ont bondi. Plus de 1 000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA mardi. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. 97 % retirés Sur 3 444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1 094 ont reçu cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2 561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, « l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2 175 URLs ont été retirés », a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. Page 56 Revue de Presse Février 2015 Tous contenus "choquants" « Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24 heures contre 31% en 2013 », a-telle souligné. « Au total et toutes catégories confondues, 5 827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013 », a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus « choquants », relevant de la pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passée de 8,7% à 16,6%. Autant en janvier 2015 qu'en 2014 Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. « La pérennité de Point de Contact, dont l'objectif de lutte contre la cybercriminalité est plus que jamais d'actualité, est menacée par le désengagement de l'Europe et l'absence d'implications de certains acteurs », met en garde à cet égard l'AFA. L'AFA collabore étroitement avec Pharos, la plateforme du ministère de l'Intérieur, qui permet également de signaler des contenus illicites. Parmi les 1 225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 57 Revue de Presse Février 2015 Internet: deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 en France. Plus de 1.000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013 PARIS (AFP) Plus de 1.000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA mardi. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3.444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1.094 ont reçus cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2.561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Pour 2014, "l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2.175 URLs ont été retirés", a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. "Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24h contre 31% en 2013", a-t-elle souligné. Page 58 Revue de Presse Février 2015 "Au total et toutes catégories confondues, 5.827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus "choquants", relevant pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. de la Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passé de 8,7% à 16,6%. Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. "La pérennité de Point de Contact, dont l'objectif de lutte contre la cybercriminalité est plus que jamais d'actualité, est menacée par le désengagement de l'Europe et l'absence d'implications de certains acteurs", met en garde à cet égard l'AFA. L'AFA collabore étroitement avec Pharos, la plateforme du , qui permet également de signaler des contenus illicites. Parmi les 1.225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 59 Revue de Presse Février 2015 Les signalements de contenus pédopornographiques sont en nette hausse L'association française des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA) a noté une hausse importante des signalements de contenus pédopornographiques pour l'année 2014. Cette montée se constate même en écartant les faux positifs et les contenus illicites qui entrent dans d'autres catégories. Les signalements de contenus illicites repérés sur Internet par des internautes français ont fortement progressé au cours de l'année passée. C'est ce qui ressort du bilan réalisé par l'association française des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA). Publiée cette semaine, cette synthèse révèle que 5827 signalements ont été collectés par la plateforme Point de Contact en 2014. Sur ce total, la pédopornographie représente plus de la moitié des signalements : 55,7 % (3244). Cependant, la plateforme Point de Contact souligne à juste titre que les contenus qui entrent réellement dans cette catégorie sont moins nombreux. En effet, il y a dans le lot des des "faux positifs", basés sur une mauvaise interprétation de la part des internautes, et des contenus qui, s'ils sont effectivement illicites, ont été requalifiés pour être classés dans des catégories plus précises. Page 60 Revue de Presse Février 2015 En tout, Point de Contact a comptabilisé 1094 contenus pédopornographiques pour 2014. "Un grand nombre de contenus a été requalifié en contenus choquants accessibles aux mineurs, 35 % d’entre eux ont été considérés comme effectivement illicites par le Point de Contact, contre 21,5 % en 2013", explique l'AFA. L'association note d'ailleurs que la coopération internationale a permis de retirer 97 % des fichiers. Dans certains cas, un signalement aux autorités a été adressé. Cela étant dit, Point de Contact note que le grand public parvient à qualifier plus précisément les situations illégales qui se présentent à lui. En 2013, 31,7 % des signalements ont effectivement été qualifiés d'illégaux par les analystes de l'AFA. Ce pourcentage est passé à 43 % pour 2014, signe que "la qualité des signalements a encore augmenté". Page 61 Revue de Presse Février 2015 L'AFA compte dans ses membres trois des quatre principaux fournisseurs d'accès à Internet en France (Orange, SFR et Bouygues Telecom), mais aussi des entreprises dont les services sont massivement utilisés par les internautes français (Google, Facebook, Microsoft) Page 62 Revue de Presse Février 2015 Internet : deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 Plus de 1.000 contenus signalés en 2014 à l'Association française des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA) ont été retirés pour leur caractère pédopornographique, soit le double du bilan 2013, a indiqué l'AFA mardi. Fondée en 1997, l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft, a créé l'année suivante un service de signalement en ligne des contenus illicites, Point de Contact. Sur 3.444 contenus hébergés en France et à l'étranger, et signalés comme pédopornographiques en 2014 par des internautes français, 1.094 ont reçus cette qualification après analyse de l'AFA, ce qui a conduit au retrait de 97% d'entre eux. En 2013, 2.561 contenus avaient été signalés pour pédopornographie, parmi lesquels 550 avaient été considérés comme manifestement illégaux par l'association. Des retraits de contenus plus rapides Pour 2014, "l'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2.175 URLs ont été retirés", a indiqué lors d'un point presse Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA. "Aucun de ces contenus pédopornographiques n'était hébergé par un membre de l'AFA, néanmoins presque 75% ont été retirés en 24h contre 31% en 2013", a-t-elle souligné. Une augmentation des contenus illégaux "Au total et toutes catégories confondues, 5.827 contenus ont été reçus l'année dernière par la plateforme de signalement de l'AFA parmi lesquels 43% ont été qualifiés d'illégaux, contre 31,7% en 2013", a détaillé Quentin Aoustin, juriste auprès de l'AFA. L'AFA est compétente pour traiter les contenus "choquants", relevant pédopornographie, de l'incitation à la haine raciale ou encore au terrorisme. de la La crainte des contenus de propagande terroriste Concernant cette catégorie particulièrement scrutée dans un contexte marqué par le cyberdjihadisme, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'AFA est passé de 8,7% à 16,6%. Page 63 Revue de Presse Février 2015 Pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes en France, Point de Contact a déjà reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. Une Europe insuffisamment engagée "La pérennité de Point de Contact, dont l'objectif de lutte contre la cybercriminalité est plus que jamais d'actualité, est menacée par le désengagement de l'Europe et l'absence d'implications de certains acteurs", met en garde à cet égard l'AFA. L'AFA collabore étroitement avec Pharos, la plateforme du ministère de l'Intérieur (https://www.internet-signalement.gouv.fr), qui permet également de signaler des contenus illicites. Parmi les 1.225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 64 Revue de Presse Février 2015 SOCIETE L'an passé, les Français ont signalé 3.444 contenus jugés illicites... Internet: Deux fois plus de contenus pédopornographiques retirés en 2014 en France La pédopornographie prospère sur l'internet en Russie et y reste incontrôlable, un fléau mis en avant par les autorités pour justifier la récente adoption d'une loi introduisant des "listes noires" de sites se livrant à des activités interdites. - Jussi Nukari afp.com Le nombre d'images, de vidéos ou de textes qui ont été retirés en 2014 pour leur caractère pédopornographique a doublé par rapport à l'année précédente. Un bilan des signalements alarmants dressé ce mardi par l'Association française des fournisseurs d'accès et des services internet (AFA) qui a créé, en 2013, un module de signalement des contenus illicites en ligne: Point de Contact. Alors qu'en 2013, 2.561 contenus à caractère pédopornographiques avaient été soumis à l'AFA et que 550 relevaient d'un caractère illégal, l'an passé, les Français ont transmis à l'association 3.444 contenus jugés illicites, parmi lesquels 1.094 signalements avaient bel et bien un caractère pédopornographique. 97% de ces derniers ont été retirés. >> A lire également: Un clip silencieux pour lutter contre la cyberviolence Page 65 Revue de Presse Février 2015 Une augmentation des contenus incitant à la haine raciale «L'ensemble des 537 contenus pédopornographiques hébergés en France représentant 2.175 URL ont été retirés», a confirmé Carole Gay, responsable des affaires juridiques et réglementaires à l'AFA, qui compte parmi ses membres Orange, SFR, Bouygues Telecom, Google, Facebook ou Microsoft. Selon l'AFA, qui traite les contenus illégaux relevant de la pédopornographie mais également du terrorisme ou de l'incitation à la haine raciale, si le nombre de contenus de propagande terroriste signalés a été divisé par deux en 2014, leur qualification en tant que tel par l'association est passée de 8,7% à 16,6%. Des procédures judiciaires Et pour le seul mois de janvier 2015, au cours duquel se sont déroulées les attaques islamistes à Paris, Point de Contact a reçu un nombre de signalements équivalent à l'ensemble de l'année 2014 dans cette catégorie. A noter que dans sa lutte contre la cybercriminalité, l'AFA collabore avec la plateforme Pharos, conçue dans cette optique par le ministère de l'Intérieur. Ainsi, parmi les 1.225 signalements transférés par l'AFA à Pharos l'an passé, 439 ont été transmis à des autorités étrangères, ou ont fait l'objet d'une procédure judiciaire en France. Page 66 Revue de Presse Février 2015 Tribune Libre Carole Gay Responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’Association des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet (AFA) Vers la fin des dispositifs de lutte contre les contenus odieux en Europe? INTERNET - A l'heure où la lutte contre les contenus illicites sur internet est plus que jamais d'actualité, la plate-forme française de signalement en ligne des contenus odieux, mise en place il y a 16 ans par l'Association des fournisseurs d'accès et de services internet (AFA), risque de disparaître. Alors même que les pouvoirs publics multiplient les lois visant à renforcer l'implication des Fournisseurs d'accès à internet (FAI) et hébergeurs dans la lutte contre la cybercriminalité, le dispositif de signalement de contenus illicites, instauré par la Loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) il y a plus de dix ans, n'est toujours pas correctement mis en place par certains acteurs. En effet, si les membres de l'AFA ont fait de Point de contact leur instrument de lutte contre les contenus odieux, certains intermédiaires s'affranchissent encore de leurs obligations. Conséquence: la totalité des contenus pédopornographiques localisés en France par Point de contact sont hébergés par des acteurs non-membres de l'AFA! Pire encore, la diminution progressive des subventions de la Commission européenne mènera, à terme, à la disparition du financement de Point de contact et de ses homologues européens luttant contre la pédopornographie à travers le réseau international INHOPE (association internationale des hotlines internet luttant contre la pornographie enfantine). En clair, si l'Etat français ne prend pas le relais en s'engageant publiquement pour soutenir une initiative efficace, fruit d'une autorégulation, d'un partenariat public-privé et d'une coopération internationale, le service Point de contact n'existera probablement plus d'ici deux ans. Origine des dispositifs de signalement en ligne Depuis 2004, la LCEN prescrit à tous les FAI et hébergeurs français de mettre à la disposition des internautes un dispositif "facilement accessible et visible" de signalement des Page 67 Revue de Presse Février 2015 contenus les plus graves (pédopornographie, haine raciale ou sexuelle, violence, apologie de crimes contre l'humanité, contenus choquants accessibles aux mineurs, propagande terroriste) et de notifier ces contenus aux autorités publiques compétentes. Afin de matérialiser leur volonté de lutte et de coopération, les intermédiaires techniques membres de l'AFA ont pris plusieurs engagements dans la Charte dite "contre les contenus odieux", soutenue par le ministre délégué à l'Industrie Patrick Devedjian et saluée par le ministère de l'Intérieur de l'époque, et ont choisi de faire du Point de contact de l'AFA, déjà en place depuis 1998, le relais de leur obligation légale. Les membres de l'AFA renvoient ainsi les internautes -par un lien sur leurs services- vers le formulaire du service Point de contact, qui qualifie juridiquement et localise géographiquement les signalements reçus, transfère les contenus potentiellement illicites à l'OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication), et les notifie, en parallèle, aux hébergeurs français ou à ses homologues internationaux du réseau INHOPE. En 2014, la plate-forme a reçu 5 827 contenus dont 43% étaient illégaux. 1 225 signalements ont été transférés aux autorités compétentes et ont abouti à 439 transmissions distinctes en France et à l'étranger. En parallèle, 627 notifications ont été faites aux hébergeurs et 504 aux partenaires du réseau INHOPE. Au total, le service a contribué au retrait de 1 062 contenus pédopornographiques dans le monde entier. 100% des contenus pédopornographiques hébergés en France ont été retirés, dont 75% en 24 heures. Une lutte se limitant à certains acteurs d'internet Pourtant, exception faite de ces démarches volontaires d'autorégulation, qui avaient été attendues et saluées par le gouvernement de l'époque, la LCEN n'est souvent pas correctement appliquée en pratique, certaines grandes entreprises françaises ne jouant pas le jeu et s'affranchissant de leur obligation légale en toute impunité. Ces sociétés ne prévoient pas de mécanisme de signalement conforme à la loi ou à son esprit (article 6-I-7 LCEN). Cela signifie aussi bien l'absence de mise en place d'un formulaire en ligne qui faciliterait la démarche de l'internaute, que la mise à disposition de dispositifs qui ne seraient pas "facilement accessibles et visibles". Il serait bon d'exiger de la part de ces intermédiaires techniques français ce qui a été demandé à Twitter en 2013 par la justice et d'appliquer les sanctions existantes (article 6-VI-1 LCEN). D'autres encore renvoient vers le Point de contact de la profession sans même être membres de l'association, et donc sans s'engager de manière claire et non-équivoque dans la lutte contre les contenus attentatoires à la dignité humaine en soutenant le service, les membres effectifs de l'AFA en supportant la charge pour eux. Enfin, les 2 175 URL pédopornographiques localisées en France en 2014 ont été analysées par Point de contact pour le compte d'hébergeurs non-membres exclusivement, le traitement de cet important volume justifierait pleinement pour ces acteurs une adhésion à l'AFA. Ainsi, en 2014, 100% des contenus pédopornographiques stockés en France étaient hébergés par des acteurs non-membres de l'AFA! Plus inquiétant encore, la concentration de plus en plus importante des opérateurs français fait disparaître des acteurs respectueux de la déontologie de l'AFA, depuis sa création en 1997, au profit de sociétés peu impliquées dans la lutte contre les contenus odieux, créant un risque pour la viabilité de l'association à plus ou moins court terme. Un désengagement de l'Europe elle-même dans la lutte contre la pédopornographie Crise oblige, l'Europe elle-même ne veut plus continuer à financer sur le long terme les dispositifs de signalement permettant le retrait de la pédopornographie qui existent dans Page 68 Revue de Presse Février 2015 certains pays depuis près de 20 ans. Ainsi, l'AFA est membre fondateur du réseau international de hotlines internet INHOPE, créé en 1999 afin de lutter contre la pornographie enfantine et soutenu par la Commission européenne dès le départ. Le Point de contact de l'AFA est lui-même subventionné depuis 2000 pour son action, tout comme les autres hotlines européennes. Cependant, dans le cadre du nouveau programme européen Connecting Europe Facility, qui vient prendre le relais des Safer Internet Programmes successifs, le financement de Point de contact va passer de 75 à 50% pour diminuer progressivement et disparaître d'ici 2020, ou même avant. Un besoin de soutien clair, par l'État français, d'une initiative efficace qui pourrait être étendue Loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel... Depuis quelque temps, plusieurs textes ont renforcé ou souhaitent étendre l'obligation de signalement des intermédiaires techniques à de nombreuses infractions, tout en faisant porter la charge de la lutte contre ces contenus aux entreprises privées, sans compensation. Ces nouvelles dispositions apparaissent alors même que la LCEN, en vigueur depuis plus de dix ans, n'est pas encore appliquée par tous. A l'inverse, les initiatives associatives, telles que Point de contact, qui s'engagent depuis 1998 dans ce domaine et qui obtiennent des résultats concrets, ne sont pas connues ou en tout cas jamais portées publiquement. Ainsi, avant même d'alourdir le système actuel, l'Etat devrait s'assurer en urgence de la mise en œuvre des obligations légales déjà prévues par la LCEN, et pourquoi pas étendre la portée du Point de contact aux intermédiaires qui ne sont pas en conformité avec la loi en place. Au Royaume-Uni, l'Internet Watch Foundation (IWF) -homologue anglais du Point de contact de l'AFA- est publiquement soutenue par le Premier ministre David Cameron et regroupe plus de 120 membres de tous les horizons s'engageant clairement contre la pornographie enfantine. Le Point de contact de l'AFA a besoin d'un positionnement clair de l'Etat en sa faveur pour être parfaitement visible et légitime, et ainsi accroître encore son efficacité. Enfin, ce service contribue, par ses missions, à la sauvegarde de l'ordre public dont l'Etat est garant, dans l'intérêt général de la population. Il pourrait donc légitimement bénéficier d'une contribution financière de l'Etat français pour la mise en place d'actions permettant de renforcer la lutte contre les contenus odieux au niveau national et international. Un bilan bien peu encourageant pour l'avenir. Il y a donc urgence à ce que les pouvoirs publics prennent le relais de l'Europe en s'engageant de manière forte dans la lutte conte les contenus odieux, notamment par le soutien d'initiatives concrètes comme Point de contact. Il serait également nécessaire que les pouvoirs publics incitent certains intermédiaires techniques français, peu impliqués dans la lutte contre la cybercriminalité, à prendre des engagements forts dans ce domaine, en étendant par exemple la portée du modèle Point de contact à ces acteurs. Page 69 Revue de Presse Février 2015 Tribune Libre Carole Gay Responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’Association des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet (AFA) Sexting : que faire en cas d'utilisation abusive de contenus intimes? En France, 31% des 18-35 ans ont déjà échangé par Internet (ordinateur ou Smartphone) des photos d'eux dénudés, et 14% des adolescents entre 12 et 17 ans auraient déjà reçu des messages à caractère sexuel de la part de leurs camarades. Le phénomène du « sexting » englobe à l'origine « l'envoi de messages et d'images sexuellement explicites au moyen d'un téléphone portable » (Dictionnaire Merriam-Webster's Collegiate), mais la diffusion de photos voire de vidéos s'est vite étendue aux réseaux sociaux, blogs, messageries instantanées et applications mobiles dédiées. Ainsi, lorsque des contenus intimes ont été partagés en toute confiance par des adultes ou des adolescents, et que ces derniers assistent ensuite, impuissants, à la transmission de ces contenus à des tiers, ou à leur diffusion, à leur duplication et à leur détournement sur des sites Internet, quelles sont les démarches à entreprendre pour stopper le plus vite possible cette intrusion violente dans l'intimité de la vie privée ? Victime majeure et atteinte à l'intimité de la vie privée Si la personne victime d'une utilisation abusive de contenus privés est majeure, elle doit porter plainte rapidement au commissariat de police ou à la gendarmerie. La qualification juridique des faits se fera au cas par cas, souvent sous l'angle de l'atteinte au respect de la vie privée. Ainsi, certains actes commis par un tiers pourront relever de l'article 226-1 du code pénal, qui sanctionne les atteintes volontaires à l'intimité de la vie privée, notamment par la fixation, l'enregistrement ou la transmission de l'image d'une personne se trouvant dans un lieu privé, sans le consentement de celle-ci ; l'article 226-22, qui vise la Page 70 Revue de Presse Février 2015 divulgation, sans autorisation, de données à caractère personnel portant atteinte à la considération de l'intéressé ou à l'intimité de sa vie privée, pourra également être applicable. Enfin, les articles 226-4-1 (usurpation d'identité) ou 222-33-2-1 du code pénal (harcèlement entre conjoints ou ex-conjoints) pourront être utilisés si besoin. Le plus urgent sera également de faire supprimer les contenus mis en ligne, en les signalant aux sites sur lesquels ils sont hébergés, via la procédure de notification qu'ils mettent en place. Depuis l'arrêt « Google Spain » de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 13 mai 2014, certains moteurs de recherche comme Google et Microsoft ont également mis en place un formulaire de droit à l'oubli permettant à toute personne de demander le retrait de certains résultats de recherche la concernant, lorsque son nom y est associé. Les autorités de protection européennes, dont la CNIL, ont récemment adopté des lignes directrices contenant notamment une liste de critères communs pour l'instruction des plaintes adressées aux autorités de protection des données suite aux refus de déréférencement de certains liens par les moteurs de recherche. Les autorités recommandent ainsi le déréférencement de liens renvoyant vers des informations dont la diffusion s'est faite à l'insu du plaignant, ou encore si celui-ci est mineur au moment de la publication de l'information. Victime mineure et pédopornographie Justement, si la victime est un(e) adolescent(e), les choses sont différentes car la personne représentée est mineure. Le fondement de l'atteinte à l'intimité de la vie privée pourra toujours être utilisé, mais, en présence d'une image pornographique, la qualification des faits pourra alors relever de la pédopornographie. Les pouvoirs publics et les parlementaires ont ainsi longtemps hésité à assimiler le « sexting » à de la pornographie, qualifiant plus volontiers les images concernées de photos intimes, dénudées ou érotiques, mais la Commission générale de terminologie et de néologie semble avoir tranché le débat en décembre 2013 en traduisant le terme anglo-saxon par « textopornographie ». L'article 227-23 du code pénal vient ainsi sanctionner la fixation, l'enregistrement ou la transmission d'une image, lorsque celle-ci représente un mineur et revêt un caractère pornographique ; un objectif de diffusion de l'image sera cependant nécessaire lorsque celleci représente un mineur de plus de quinze ans, pour que ces actes soient condamnables. Mais l'article 227-23 vient surtout réprimer l'acquisition, la détention et la diffusion d'images ou représentations pédopornographiques. Enfin, le fait de diffuser un message à caractère pornographique susceptible d'être vu ou perçu par un mineur est également puni (article 227-24 du code pénal). Ainsi, si en théorie des adolescents prenant des photos ou des vidéos d'eux dénudés, puis les utilisant, pourraient ainsi être sanctionnés, en pratique cependant, peu de risques qu'un procureur décide de l'opportunité des poursuites pour des actes auxquels ils ont pleinement consenti. Le cas est différent lorsque la transmission ou la diffusion est effectuée par un tiers, même mineur, sans autorisation de la personne représentée. Car si l'âge de la majorité pénale est fixé à dix-huit ans, tout mineur capable de discernement peut être responsable pénalement (article 122-8 du code pénal). Les mineurs à partir de treize ans peuvent se voir prononcer des sanctions pénales comme une amende ou une peine privative de liberté, qui ne peut cependant en principe être supérieure à la moitié de la peine encourue. Pour le mineur victime, les démarches à entreprendre peuvent paraître insurmontables en raison de la honte et de la peur qu'il peut éprouver. L'adolescent peut déjà avertir la personne qui a diffusé les photos ou vidéos sans autorisation des sanctions pénales qu'elle encourt, et tenter ainsi d'obtenir leur suppression. En cas de refus malgré cela, le mieux pour Page 71 Revue de Presse Février 2015 les jeunes est d'en parler le plus tôt possible à un adulte afin de limiter les conséquences négatives de l'acte, et de porter plainte, accompagné des parents, afin que celui ou celle qui a diffusé la photo sans le consentement de l'intéressé(e) soit puni (e). De plus, pour éviter la duplication du contenu incriminé sur d'autres sites et son exposition aux yeux de tous, toute personne, victime mineure ou simple témoin de sexting adolescent, peut signaler anonymement ce contenu sur le site Point de Contact qui lutte depuis 1998 contre la pédopornographie, dans la rubrique «Images ou représentations à caractère sexuel mettant en scène des mineurs », afin qu'il soit supprimé rapidement d'Internet. En 2013, le Point de Contact de l'AFA a reçu 2 561 contenus pédopornographiques, dont 21% ont été qualifiés d'illicites. 94% des contenus hébergés à l'étranger et 100% des contenus hébergés en France ont été retirés, dont 81% en un à trois jours. Suite à la transmission de ces signalements aux autorités, 21 dossiers ont justifié une enquête en France, en majorité pour des faits de diffusion de pédopornographie. Parmi ces dossiers, aucun cas de sexting n'a cependant été identifié. En savoir plus : Le service de signalement Point de Contact de l'AFA La mini bande dessinée sur le « sexting» de l'AFA Page 72 Revue de Presse Février 2015 Tribune Libre de Carole Gay Association des Fournisseurs d'Accès et de Services Internet (AFA) Le sexting entre adolescents : un jeu aux frontières de la loi Au départ, une volonté de plaire : l’envoi d’une photo intime comme « cadeau » d’un adolescent à son (sa) petit(e) ami(e). Le « sexting » commence souvent ainsi. C’est le cas de Manon, jeune héroïne de la seconde bande dessinée de sensibilisation de l’AFA. Elle ne pense pas un instant que sa photo, envoyée en toute confiance, puisse faire l’objet d’un chantage, être diffusée, dupliquée, détournée… Qu’est-ce que le « sexting » ? En France, en 2013, 90 % des 12-17 ans possèdent un téléphone mobile et parmi eux, 55 % disposent d’un smartphone. En outre, 76 % des adolescents sont membres d’un réseau social [1]. Les jeunes ont ainsi tous les outils à disposition pour se livrer au « sexting ». Mais comment décrire cette tendance ? Si sa définition évolue au fil des nouveaux usages numériques, elle englobe à l’origine « l’envoi de messages et d’images sexuellement explicites au moyen d’un téléphone portable » [2]. Cependant, la diffusion de photos s’est vite étendue aux réseaux sociaux, blogs, messageries instantanées et applications mobiles dédiées. Un phénomène difficile à évaluer en France Apparu il y a quelques années avec l’arrivée des premiers téléphones portables équipés d’appareils photo, le sexting concerne environ 20 % des adolescents américains en 2012, selon une enquête menée par des chercheurs du département de psychologie de l'université de l'Utah auprès de lycéens âgés de 15 à 17 ans, et 40 % des adolescents anglais [3]. Dans les pays limitrophes de la France, la « hotline » luxembourgeoise Bee Secure Stopline, membre du réseau international INHOPE luttant contre la pédopornographie et homologue du service de signalement Point de Contact de l’AFA, a relevé en mai 2014 que sur 246 signalements reçus par la plate-forme, 126 étaient illégaux, dont 83 liés au sexting. En France, peu de chiffres peuvent encore donner une idée de l’ampleur du phénomène chez les plus jeunes. Selon une étude Opinion Way de juillet 2014 [4], 31 % des 18-35 ans ont déjà échangé par Internet (ordinateur ou smartphone) des photos d’eux dénudés. Enfin, selon une étude de 2009 [5], 14 % des adolescents français entre 12 et 17 ans auraient déjà reçu des messages à caractère sexuel de la part de leurs camarades, mais la tendance Page 73 Revue de Presse Février 2015 semble plutôt à la baisse, puisque pour cette catégorie la moyenne de plusieurs pays d’Europe est passée de 14 % en 2010 à 11 % en 2014 pour les 11-16 ans[6]. Des adolescents victimes ou auteurs ? Que dit la loi ? Le sexting en général et plus particulièrement entre adolescents est complexe à appréhender juridiquement. D’abord parce que certains actes peuvent avoir été effectués avec le consentement de la ou des personnes représentées, alors que d’autres non. Ainsi, l’article 226-1 du code pénal réprime les atteintes volontaires à l’intimité de la vie privée, notamment par la fixation, l’enregistrement mais aussi la transmission de l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé, sans le consentement de celle-ci. Et également parce que les personnes représentées sont mineures et que l’on peut alors tomber dans la pornographie enfantine. Si les pouvoirs publics et les parlementaires ont longtemps hésité à assimiler le « sexting » à de la pornographie, qualifiant plus volontiers les images concernées de photos intimes, dénudées ou érotiques [7], la Commission générale de terminologie et de néologie semble avoir tranché le débat en décembre 2013 en traduisant le terme anglo-saxon par « textopornographie ». L’article 227-23 du code pénal vient ainsi sanctionner la fixation, l’enregistrement ou la transmission d’une image, lorsque celle-ci représente un mineur et revêt un caractère pornographique ; un objectif de diffusion de l’image sera cependant nécessaire lorsque celle-ci représente un mineur de plus de quinze ans, pour que ces actes soient condamnables. Mais l’article 227-23 vient surtout réprimer l’acquisition, la détention et la diffusion d’images ou représentations pédopornographiques. Enfin, le fait de diffuser un message à caractère pornographique susceptible d’être vu ou perçu par un mineur est également puni (article 227-24 du code pénal). Si en théorie des adolescents prenant des photos ou des vidéos d’eux dénudés, puis les utilisant, pourraient ainsi être sanctionnés, en pratique cependant, peu de risques qu’un procureur décide de l’opportunité des poursuites pour des actes auxquels ils ont pleinement consenti. Le cas est différent lorsque la transmission ou la diffusion est effectuée par un tiers, même mineur, sans autorisation de la personne représentée. Car si l’âge de la majorité pénale est fixé à dix-huit ans, tout mineur capable de discernement peut être responsable pénalement (article 122-8 du code pénal). Les mineurs à partir de treize ans peuvent se voir prononcer des sanctions pénales comme une amende ou une peine privative de liberté, qui ne peut cependant en principe être supérieure à la moitié de la peine encourue. En 2013, le Point de Contact de l’AFA a reçu 2 561 contenus pédopornographiques, dont 21 % ont été qualifiés d’illicites. 94 % des contenus hébergés à l’étranger et 100 % des contenus hébergés en France ont été retirés, dont 81 % en un à trois jours. Suite à la transmission de ces signalements aux autorités, 21 dossiers ont justifié une enquête en France, en majorité pour des faits de diffusion de pédopornographie. Parmi ces dossiers, aucun cas de sexting n’a cependant été identifié. Que faire en cas de sexting ? La prévention reste le meilleur moyen de se prémunir des dangers du sexting. Envoyer ou publier une image de soi dénudé (e) pour faire plaisir à son (sa) copain (ine) doit se faire en connaissance de cause : cet acte peut être lourd de conséquences si la photo est diffusée Page 74 Revue de Presse Février 2015 plus largement sur Internet. Mieux vaut toujours garder la photo pour soi. S’il est trop tard et que la photo est maintenant hors de contrôle, il peut être utile d’avertir la personne qui menace de publier cette image qu’elle risque des sanctions pénales. En cas de diffusion malgré cela, le mieux pour les mineurs est d’en parler rapidement à un adulte, et de porter plainte, accompagné des parents, afin que celui ou celle qui a diffusé la photo sans le consentement de l’intéressé(e) soit puni (e). Enfin, pour éviter la duplication de la photo incriminée sur d’autres sites et son exposition aux yeux de tous, toute personne, victime mineure ou simple témoin de sexting, peut signaler anonymement l’image sur http://www.pointdecontact.net/cliquez_signalez dans la rubrique « Images ou représentations à caractère sexuel mettant en scène des mineurs » afin qu’elle soit supprimée rapidement d’Internet. La mini-bande dessinée sur le « sexting» de l’AFA. [1]http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-CREDOC_2013-dec2013.pdf [2] Dictionnaire Merriam-Webster’s Collegiate [3] http://revdh.revues.org/786 [4]http://www opinion-way.com/pdf/sondage_opinionway_pour_kaspersky__les_idees_recues_sur_la_securite_informatique_-_juillet_2014.pdf [5] http://www.tns-sofres.com/sites/default/files/2009.10.06-ados-mobiles.pdf [6]http://www.lse.ac.uk/media@lse/research/EUKidsOnline/EU%20Kids%20III/Reports/EUKi dsOnline-NetChildrenGoMobile.pdf [7] http://revdh.revues.org/786 Page 75 Revue de Presse Février 2015 Annexes Page 76 Revue de Presse Février 2015 Communiqué de presse Bilan 2014 du Point de Contact de l’AFA 1062 contenus pédopornographiques supprimés contre 494 en 2013 Paris, le 10 février 2015 – En 2014, c’est plus de 1000 contenus qui ont été considérés comme pédopornographiques par les analystes du Point de Contact de l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA), soit le double de l’année précédente. Malgré la nette recrudescence de cette catégorie, Point de Contact a pu contribuer, avec ses partenaires (membres de l’AFA, OCLCTIC, INHOPE, Interpol), au retrait de 97% de ces contenus dans le monde entier. Au total et toutes catégories confondues, 5827 contenus ont été reçus par la plate-forme de signalement parmi lesquels 2504 ont été qualifiés d’illégaux, soit 43%. Enfin, 1225 contenus ont été transmis aux autorités dont 90% ont été retirés. Le fruit d’une autorégulation, d’un partenariat public-privé et d’une coopération internationale aboutis. Un bilan global marqué par l’augmentation de la pédopornographie Si le nombre de contenus reçus reste constant par rapport à l’année précédente, la qualité des signalements a encore augmenté: 43% des contenus ont été qualifiés d’illégaux par les analystes de l’AFA, contre 31,7% en 2013. Ceci s’explique particulièrement par l’augmentation du volume et de la pertinence des signalements de contenus pédopornographiques. En effet, si pour cette catégorie, qui représente 55,7% des signalements reçus (3244), un grand nombre de contenus a été requalifié en contenus choquants accessibles aux mineurs, 35% d’entre eux ont été considérés comme effectivement illicites par le Point de Contact, contre 21,5% en 2013. Cette tendance se ressent également au niveau des contenus transférés à la police qui sont passés de 677 en 2013, à 1225 en 2014. Le nombre de notifications aux hébergeurs a quant à lui plus que triplé (627 contre 193 en 2013), et les transmissions aux partenaires Inhope ont quasiment doublé (504 contre 325). Au total, plus de 1000 contenus illicites ont été retirés dans le monde en 2014 grâce à l’action de Point de Contact et de ses partenaires, soit le double de l’année dernière. Des contenus de propagande terroriste de plus en plus pertinents Alors que l’année 2013 avait été marquée par une hausse de la proportion des contenus racistes et violents, leur signalement a baissé de 33% en 2014 (849) ; leur qualification par les internautes est également moins appropriée, tout comme pour les contenus incitant à la violence. Le nombre de contenus de propagande terroriste a quant à lui été divisé par deux en 2014 (36) mais leur pertinence a doublé (16,6%). A noter que pour le seul mois de janvier 2015, Point de Contact a déjà reçu le volume de l’année 2014 pour cette catégorie. Cela illustre à la fois l’explosion de ces contenus sur la toile du fait des attentats en France, et une sensibilisation des internautes à ces infractions, qui les a poussés à signaler. Ainsi, la qualité de ces signalements s’est encore nettement renforcée en un mois, car sur 38 contenus reçus, 27 ont été qualifiés d’illégaux, soit 71%. Page 77 Revue de Presse Février 2015 Une coopération internationale toujours plus développée L’action du réseau international de hotlines INHOPE ne faiblit pas. Alors que l’association a encore accueilli quatre nouvelles hotlines en 2014 (mises en place en Suède et en Nouvelle Zélande, et pour la Fondation Inhope, au Pérou et au Mexique), les retraits de contenus pédopornographiques sont en hausse chez la plupart des homologues du Point de Contact par rapport à 2013. Sur les 557 contenus transmis par la hotline française à ses partenaires étrangers, 94,3% ont ainsi été retirés, dont 80% en un à trois jours. 100% des contenus transmis par le service français ont été supprimés en Russie, au Royaume-Uni, en Allemagne et en République Tchèque. Les retraits découlant des actions menées par la hotline néerlandaise sont en nette progression : 97,4% en 2014 contre 87,5% en 2013. La Chine apparaît quant à elle pour la première fois dans la liste des dix pays en tête de l’hébergement de contenus pédopornographiques pour l’AFA avec 14 contenus localisés dans ce pays, mais de très bons taux de retrait (92,8%). En 2015, l’association INHOPE espère d’ailleurs accueillir la Chine au sein de son réseau, mais également l’Argentine, la Bolivie, le Costa-Rica, le Monténégro, le Paraguay, les Philippines et l’Ukraine. 100% des contenus pédopornographiques stockés en France chez des hébergeurs non-membres de l’AFA Sur les 1094 contenus pédopornographiques qualifiés d’illicites par le Point de Contact, 537 contenus (135 en 2013), représentant 2175 URLs uniques, ont été localisés en France et transmis aux hébergeurs compétents. Pourtant, cet important volume n’a pas été traité par les analystes pour le compte des membres de l’AFA mais pour celui d’acteurs totalement extérieurs à l’association et à sa déontologie. En effet, aucun contenu pédopornographique reçu par le Point de Contact et localisé en France n’était hébergé par un membre de l’AFA en 2014. Ainsi, grâce à Point de Contact, et notamment à ses partenaires du réseau INHOPE, qui sont à l’origine de la majorité des transmissions de contenus pédopornographiques hébergés en France, des hébergeurs non-membres de l’AFA sont avertis en temps réel de la présence de contenus illicites particulièrement graves sur leurs serveurs, qui ne seraient pas forcément identifiés, et donc retirés, autrement. Suite aux notifications de l’AFA aux hébergeurs français en 2014, 100 % des contenus ont pu être retirés, dont 75% en 24h (contre 31% l’année dernière). Un chiffre qui atteint les 100% en 7 à 15 jours. 439 transmissions distinctes en France et à l’étranger par les autorités Parmi les 1225 signalements transférés par Point de Contact à la plate-forme PHAROS, 439 ont été transmis aux autorités étrangères, ou ont fait l’objet d’une procédure judiciaire en France. L’un de ces signalements a notamment permis d’identifier un mis en cause dans le centre de la France. Les enquêteurs locaux ont découvert lors d’une perquisition plus de 5000 fichiers à caractère pédopornographique. Placé en garde à vue, l’intéressé sera jugé pour ces faits le 24 février prochain. De même, une notification Point de Contact a permis d’identifier un ressortissant suisse grâce à son adresse IP, malgré son utilisation de données fantaisistes et anonymes en France. L’intéressé fait actuellement l’objet d’une convocation devant les juridictions suisses notamment pour diffusion d’images pédopornographiques. « Les partenariats public-privé, en France comme à l’international, sont la clé de l’efficacité dans le domaine de la lutte contre les contenus odieux sur Internet » analyse Carole Gay, responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’AFA. « Les pouvoirs publics français et l’Europe doivent soutenir les modèles existants pour que cette lutte ne cesse jamais. » Page 78 Revue de Presse Février 2015 A propos de Point de Contact : Pointdecontact.net est depuis 1998 le service français de signalement en ligne, permettant à tous les internautes de signaler par le biais d’un formulaire simple, anonyme et adapté aux terminaux mobiles, tout contenu choquant rencontré sur Internet. Point de Contact est une initiative de l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA), créée en 1997, qui regroupe Fournisseurs d’Accès Internet, hébergeurs, moteurs de recherche et plates-formes du web 2.0. L’AFA est également membre fondateur du réseau international de services de signalement INHOPE, mis en place dans le but de lutter contre les contenus de pornographie enfantine. Point de Contact constitue avec Net Ecoute et Internet Sans Crainte le « Centre français pour un Internet plus sûr » soutenu par la Commission Européenne dans le cadre de son programme « Safer Internet ». CONTACT PRESSE AFA : Sophie Comte - 06 10 33 59 25 / [email protected] Page 79 Revue de Presse Février 2015 TRIBUNE LIBRE Vers la fin des dispositifs de lutte contre les contenus odieux en Europe? Par Carole Gay, Responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA) A l’heure où la lutte contre les contenus illicites sur Internet est plus que jamais d’actualité, la plateforme française de signalement en ligne des contenus odieux www.pointdecontact.net, mise en place il y a seize ans par l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA), risque de disparaître! Alors même que les pouvoirs publics multiplient les lois visant à renforcer l’implication des Fournisseurs d’Accès à Internet (FAI) et hébergeurs dans la lutte contre la cybercriminalité, le dispositif de signalement de contenus illicites instauré par la Loi pour la Confiance dans l’Economie Numérique (LCEN) il y a plus de dix ans n’est toujours pas correctement mis en place par certains acteurs. En effet, si les membres de l’AFA ont fait de Point de Contact leur instrument de lutte contre les contenus odieux, certains intermédiaires s’affranchissent encore de leurs obligations. Conséquence : la totalité des contenus pédopornographiques localisés en France par Point de Contact sont hébergés par des acteurs non-membres de l’AFA ! Pire encore, la diminution progressive des subventions de la Commission européenne mènera à terme à la disparition du financement de Point de Contact et de ses homologues européens luttant contre la pédopornographie à travers le réseau international INHOPE. En clair, si l’Etat français ne prend pas le relais en s’engageant publiquement pour soutenir une initiative efficace, fruit d’une autorégulation, d’un partenariat public-privé et d’une coopération internationale, le service Point de Contact n’existera probablement plus d’ici deux ans. Origine des dispositifs de signalement en ligne Depuis 2004, la LCEN prescrit à tous les FAI et hébergeurs français de mettre à la disposition des internautes un dispositif « facilement accessible et visible » de signalement des contenus les plus graves (pédopornographie, haine raciale ou sexuelle, violence, apologie de crimes contre l’humanité, contenus choquants accessibles aux mineurs, propagande terroriste), et de notifier ces contenus aux autorités publiques compétentes1. Afin de matérialiser leur volonté de lutte et de coopération, les intermédiaires techniques membres de l’AFA ont pris plusieurs engagements dans la Charte dite « contre les contenus odieux », soutenue par le ministre délégué à l’industrie Patrick Devedjian et saluée par le Ministère de l’Intérieur de 1 Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l’Information et de la Communication (OCLCTIC) Page 80 Revue de Presse Février 2015 l’époque, et ont choisi de faire du Point de Contact de l’AFA, déjà en place depuis 1998, le relais de leur obligation légale. Les membres2 de l’AFA renvoient ainsi les internautes - par un lien sur leurs services - vers le formulaire du service Point de Contact, qui qualifie juridiquement et localise géographiquement les signalements reçus, transfère les contenus potentiellement illicites à l’OCLCTIC, et les notifie, en parallèle, aux hébergeurs français ou à ses homologues internationaux du réseau INHOPE3. En 2014, la plate-forme a reçu 5827 contenus dont 43% étaient illégaux. 1225 signalements ont été transférés aux autorités compétentes et ont abouti à 439 transmissions distinctes en France et à l’étranger. En parallèle, 627 notifications ont été faites aux hébergeurs, et 504 aux partenaires du réseau Inhope. Au total, le service a contribué au retrait de 1062 contenus pédopornographiques dans le monde entier. 100% des contenus pédopornographiques hébergés en France ont été retirés, dont 75% en 24 heures. Une lutte se limitant à certains acteurs de l’Internet Pourtant, exception faite de ces démarches volontaires d’autorégulation, qui avaient été attendues et saluées par le gouvernement de l’époque, la LCEN n’est souvent pas correctement appliquée en pratique, certaines grandes entreprises françaises ne jouant pas le jeu et s’affranchissant de leur obligation légale en toute impunité. Ces sociétés ne prévoient pas de mécanisme de signalement conforme à la loi ou à son esprit (article 6 I 7 LCEN). Cela signifie aussi bien l’absence de mise en place d’un formulaire en ligne qui faciliterait la démarche de l’internaute, que la mise à disposition de dispositifs qui ne seraient pas "facilement accessibles et visibles". Il serait bon d’exiger de la part de ces intermédiaires techniques français ce qui a été demandé à Twitter en 2013 par la justice, et d’appliquer les sanctions existantes (article 6 VI 1 LCEN). D’autres encore renvoient vers le Point de Contact de la profession sans même être membres de l'association, et donc sans s’engager de manière claire et non équivoque dans la lutte contre les contenus attentatoires à la dignité humaine en soutenant le service, les membres effectifs de l’AFA en supportant la charge pour eux. Enfin, les 2175 URLs pédopornographiques localisées en France en 2014 ont été analysées par Point de Contact pour le compte d’hébergeurs non-membres exclusivement ; le traitement de cet important volume justifierait pleinement pour ces acteurs une adhésion à l’AFA. Ainsi, en 2014, 100% des contenus pédopornographiques stockés en France étaient hébergés par des acteurs non-membres de l’AFA ! Plus inquiétant encore, la concentration de plus en plus importante des opérateurs français fait disparaître des acteurs respectueux de la déontologie de l’AFA depuis sa création en 1997, au profit de sociétés peu impliquées dans la lutte contre les contenus odieux, créant un risque pour la viabilité de l’association à plus ou moins court terme. Un désengagement de l’Europe elle-même dans la lutte contre la pédopornographie Crise oblige, l'Europe elle-même ne veut plus continuer à financer sur le long terme les dispositifs de signalement permettant le retrait de la pédopornographie qui existent dans certains pays depuis près de vingt ans! Ainsi, l'AFA est membre fondateur du réseau international de hotlines internet INHOPE, créé en 1999, afin de lutter contre la pornographie enfantine, et soutenu par la Commission européenne dès le départ. Le Point de Contact de l'AFA est lui-même subventionné depuis 2000 pour son action, tout comme les autres hotlines européennes. Cependant, dans le cadre du nouveau programme européen "Connecting Europe Facility", qui vient prendre le relais des « Safer Internet 2 Orange, SFR, Bouygues Télécom, Google France, Microsoft France, Facebook France, Can’L, Mana, Lebara Mobile 3 Association internationale de hotlines Internet luttant contre la pornographie enfantine et qui compte actuellement 51 hotlines dans 45 pays : www.inhope.org Page 81 Revue de Presse Février 2015 programmes » successifs, le financement de Point de Contact va passer de 75% à 50% pour diminuer progressivement et disparaître d'ici 2020, ou même avant. Un besoin de soutien clair par l’Etat français d’une initiative efficace qui pourrait être étendue Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel… Depuis quelque temps, plusieurs textes ont renforcé, ou souhaitent étendre l’obligation de signalement des intermédiaires techniques à de nombreuses infractions, tout en faisant porter la charge de la lutte contre ces contenus aux entreprises privées, sans compensation. Ces nouvelles dispositions apparaissent alors même que la LCEN, en vigueur depuis plus de dix ans, n’est pas encore appliquée par tous. A l’inverse, les initiatives associatives telles que Point de Contact, qui s’engagent depuis 1998 dans ce domaine, et qui obtiennent des résultats concrets, ne sont pas connues ou en tout cas jamais portées publiquement. Ainsi, avant même d’alourdir le système actuel, l’Etat devrait s’assurer en urgence de la mise en œuvre des obligations légales déjà prévues par la LCEN, et pourquoi pas étendre la portée du Point de Contact aux intermédiaires qui ne sont pas en conformité avec la loi en place. Au Royaume-Uni, l’Internet Watch Foundation4 (IWF) - homologue anglais du Point de Contact de l’AFA - est publiquement soutenue par le premier ministre David Cameron et regroupe plus de 120 membres de tous les horizons s’engageant clairement contre la pornographie enfantine ! Le Point de Contact de l’AFA a besoin d’un positionnement clair de l’Etat en sa faveur pour être parfaitement visible et légitime et accroître ainsi encore son efficacité. Enfin, ce service concoure, par ses missions, à la sauvegarde de l’ordre public dont l’Etat est garant, dans l’intérêt général de la population. Il pourrait donc légitimement bénéficier d’une contribution financière de l’Etat français pour la mise en place d’actions permettant de renforcer la lutte contre les contenus odieux au niveau national et international. Un bilan bien peu encourageant pour l’avenir! Il y a donc urgence à ce que les pouvoirs publics prennent le relais de l’Europe en s’engageant de manière forte dans la lutte conte les contenus odieux, notamment par le soutien d’initiatives concrètes comme Point de Contact. Il serait également nécessaire que les pouvoirs publics incitent certains intermédiaires techniques français peu impliqués dans la lutte contre la cybercriminalité à prendre des engagements forts dans ce domaine, en étendant par exemple la portée du modèle Point de Contact à ces acteurs. 4 https://www.iwf.org.uk/ Page 82 Revue de Presse Février 2015 TRIBUNE LIBRE Le sexting entre adolescents : un jeu aux frontières de la loi Par Carole Gay, Responsable des Affaires Juridiques et Réglementaires à l’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA) Au départ, une simple volonté de plaire: l’envoi d’une photo intime comme « cadeau » d’un adolescent à son (sa) petit(e) ami(e). Le « sexting » commence souvent ainsi. C’est le cas de Manon, jeune héroïne de la seconde bande dessinée de sensibilisation de l’AFA. L’adolescente ne pense pas un seul instant que sa photo, envoyée en toute confiance, puisse faire l’objet d’un chantage, être diffusée, dupliquée, détournée… Tour d’horizon du phénomène en cette période d’achats numériques de Noël. Qu’est-ce que le « sexting » ? En France, en 2013, 90% des 12-17 ans possèdent un téléphone mobile et parmi eux, 55% disposent d’un smartphone. En outre, 76% des adolescents sont membres d’un réseau social5. Les jeunes ont ainsi tous les outils à disposition pour se livrer au « sexting ». Mais comment décrire cette tendance ? Si sa définition évolue au fil des nouveaux usages numériques, elle englobe à l’origine « l’envoi de messages et d’images sexuellement explicites au moyen d’un téléphone portable »6. Cependant, la diffusion de photos s’est vite étendue aux réseaux sociaux, blogs, messageries instantanées et applications mobiles dédiées. Un phénomène difficile à évaluer en France Apparu il y a quelques, le sexting concerne environ 20% des adolescents américains en 2012, selon une enquête menée par des chercheurs du département de psychologie de l'université de l'Utah auprès de lycéens âgés de 15 à 17 ans, et 40% des adolescents anglais7. Dans les pays limitrophes de la France, la « hotline » luxembourgeoise Bee Secure Stopline, membre du réseau international INHOPE luttant contre la pédopornographie et homologue du service de signalement Point de Contact de l’AFA, a relevé en mai 2014 que sur 246 signalements reçus par la plate-forme, 126 5 http://www.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/rapport-CREDOC_2013-dec2013.pdf Dictionnaire Merriam-Webster’s Collegiate 7 http://revdh.revues.org/786 6 Page 83 Revue de Presse Février 2015 étaient illégaux, dont 83 liés au sexting. En France, peu de chiffres peuvent encore donner une idée de l’ampleur du phénomène chez les plus jeunes. Selon une étude Opinion Way de juillet 20148, 31% des 18-35 ans ont déjà échangé par Internet (ordinateur ou smartphone) des photos d’eux dénudés. Enfin, selon une étude de 20099, 14% des adolescents français entre 12 et 17 ans auraient déjà reçu des messages à caractère sexuel de la part de leurs camarades, mais la tendance semble plutôt à la baisse, puisque pour cette catégorie la moyenne de plusieurs pays d’Europe est passée de 14% en 2010 à 11% en 2014 pour les 11-16 ans10. Des adolescents victimes ou auteurs ? Que dit la loi ? Le sexting en général et plus particulièrement entre adolescents est complexe à appréhender juridiquement. D’abord parce que certains actes peuvent avoir été effectués avec le consentement de la ou des personnes représentées, alors que d’autres non. Ainsi, l’article 226-1 du code pénal réprime les atteintes volontaires à l’intimité de la vie privée, notamment par la fixation, l’enregistrement mais aussi la transmission de l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé, sans le consentement de celle-ci. Et également parce que les personnes représentées sont mineures et que l’on peut alors tomber dans la pornographie enfantine. Si les pouvoirs publics et les parlementaires ont longtemps hésité à assimiler le « sexting » à de la pornographie, qualifiant plus volontiers les images concernées de photos intimes, dénudées ou érotiques11, la Commission générale de terminologie et de néologie semble avoir tranché le débat en décembre 2013 en traduisant le terme anglo-saxon par « textopornographie ». L’article 227-23 du code pénal vient ainsi sanctionner la fixation, l’enregistrement ou la transmission d’une image, lorsque celle-ci représente un mineur et revêt un caractère pornographique ; un objectif de diffusion de l’image sera cependant nécessaire lorsque celle-ci représente un mineur de plus de quinze ans, pour que ces actes soient condamnables. Mais l’article 227-23 vient surtout réprimer l’acquisition, la détention et la diffusion d’images ou représentations pédopornographiques. Enfin, le fait de diffuser un message à caractère pornographique susceptible d’être vu ou perçu par un mineur est également puni (article 227-24 du code pénal). Si en théorie des adolescents prenant des photos ou des vidéos d’eux dénudés, puis les utilisant, pourraient ainsi être sanctionnés, en pratique cependant, peu de risques qu’un procureur décide de l’opportunité des poursuites pour des actes auxquels ils ont pleinement consenti. Le cas est différent lorsque la transmission ou la diffusion est effectuée par un tiers, même mineur, sans autorisation de la personne représentée. Car si l’âge de la majorité pénale est fixé à dix-huit ans, tout mineur capable de discernement peut être responsable pénalement (article 122-8 du code pénal). Les mineurs à partir de 13 ans peuvent se voir prononcer des sanctions pénales comme une amende ou une peine 8 http://www.opinion-way.com/pdf/sondage_opinionway_pour_kaspersky__les_idees_recues_sur_la_securite_informatique_-_juillet_2014.pdf 9 http://www.tns-sofres.com/sites/default/files/2009.10.06-ados-mobiles.pdf 10 http://www.lse.ac.uk/media@lse/research/EUKidsOnline/EU%20Kids%20III/Reports/EUKidsOnlineNetChildrenGoMobile.pdf 11 http://revdh.revues.org/786 Page 84 Revue de Presse Février 2015 privative de liberté, qui ne peut cependant en principe être supérieure à la moitié de la peine encourue. En 2013, le Point de Contact de l’AFA a reçu 2 561 contenus pédopornographiques, dont 21% ont été qualifiés d’illicites. 94% des contenus hébergés à l’étranger et 100% des contenus hébergés en France ont été retirés, dont 81% en un à trois jours. Suite à la transmission de ces signalements aux autorités, 21 dossiers ont justifié une enquête en France, en majorité pour des faits de diffusion de pédopornographie. Parmi ces dossiers, aucun cas de sexting n’a cependant été identifié. En savoir plus : Le service de signalement en ligne de l’AFA : www.pointdecontact.net La mini bande dessinée sur le « sexting» de l’AFA : http://www.pointdecontact.net/actualites/lafa_diffuse_sa_seconde_bande_dessinee_de_sensibilisa tion_sur_le_theme_du_sexting Page 85