Le transport routier de marchandises
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Le transport routier de marchandises
Le transport routier de marchandises Le TRM est une activité de prestation de services, réalisée à titre principal pour le compte d’autrui ou réalisée directement dans certaines organisations c’est-à-dire en « compte propre » (BTP, industrie agroalimentaire, commerces, …). 1. Un secteur atomisé et fragilisé L’activité de transport routier de marchandises est caractérisée par une multiplicité d’entreprises et d’établissements dans un contexte concurrentiel très dur. Près de 60% des établissements n’emploie pas de salarié. Près de 900 entreprises sont inscrites au registre des transporteurs en 2011. Une majorité des établissements sont établis dans les zones d’activité de l’Ouest et du Nord, dans la proximité du Port. La crise a cependant touché le transport routier de marchandises, une baisse du nombre d’établissements de transport de fret de proximité a ainsi été constatée entre 2008 et 2010. 2. Malgré la crise, des capacités de transport en croissance Aujourd’hui, chaque entreprise de TRM inscrite au registre des transporteurs compte en moyenne trois véhicules de plus de 3,5 tonnes. La croissance du parc concerne aussi les véhicules utilisés pour le transport sous température dirigée, avec une prépondérance des véhicules de faible capacité. 3. Les effectifs Les effectifs du transport routier de marchandises se répartissent entre les emplois cœur de métier en prise directe avec l’activité de transport et les emplois support de l’activité (secrétariat, comptabilité etc…). Ces métiers transports sont également présents dans les autres secteurs, à l’instar du secteur de la construction qui comptait en 2009 près de 600 conducteurs. 3.1. Répartition par secteur Les effectifs des transports routiers de fret de proximité sont les plus importants : près de 1600 actifs occupés sur près de 3000, soit environ 55% du secteur. Entre 2008 et 2010, ces transports routiers de fret de proximité ont perdu près de 250 emplois. Les conducteurs, environ 1300, sont les plus représentatifs des emplois du TRM, suivis des transporteurs indépendants qui réalisent eux-mêmes les activités de conduite. La zone Ouest concentre ces effectifs du TRM, talonnée par le Nord puis le Sud. 1 3.2. Une situation démographique qui traduit un défaut d’attractivité des métiers Une part importante des emplois du TRM est occupée par des actifs de plus de 40 ans. Un focus par profession montre que près de la moitié des artisans et 15% des conducteurs devraient quitter l’activité dans les 10 ans (2009-2019). Les jeunes occupant actuellement ces emplois ne pourront répondre à l’ensemble des besoins de remplacement à venir. Structure par âge dans les activités de transport routier de marchandises 800 700 600 4941A - Transports routiers de fret interurbains 500 400 4941B - Transports routiers de fret de proximité 300 200 100 0 18 à 19 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans 30 à 39 ans 40 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 79 80 ans ou ans plus Source : RGP, 2009 Anticiper le renouvellement de ces emplois représente donc un enjeu crucial pour le secteur et les professions. Le renouvellement peut se traduire soit par de nouveaux recrutements soit par mobilité interne (promotions, reclassements, etc…) ou externe (intersectorielle) de salariés. 3.3. La féminisation Le transport routier de marchandises accueille peu de femmes. Dans les transports routiers de fret en particulier, elles ne représentent qu’environ 8% des effectifs 4. L’emploi Des difficultés de recrutement portent sur le niveau insuffisant de formation et de qualification des candidats mais également sur le manque de motivation. Les contrats à durée indéterminée sont la règle dans le secteur, même si on relève dans le secteur des contrats de courte durée (CDD). L’intérim est inexistant dans le secteur. Les contrats d’apprentissage ne sont utilisés que par les transports de fret de proximité et les services de déménagement. Peu de temps partiel dans le transport routier de marchandises : seuls 6 % des conducteurs TRM et 8% des conducteurs livreurs (RGP 2009). 2 5. Les parcours professionnels Malgré la part importante des CDI dans le secteur, les employeurs ont fait part d’un fort turnover des conducteurs. Les conducteurs restent généralement dans les métiers de la conduite, suivant un parcours comme ci-dessous : Manœuvre Aide-chauffeur Conducteur PL Conducteur Contrôleur Un reclassement des salariés « fatigués par le métier » peuvent se traduire par des postes administratifs, des postes logistiques, des postes de contrôleurs ou encore des postes en entretien et maintenance des véhicules. La formation professionnelle joue le rôle d’accélérateur de promotions, dans certains cas. 6. L’offre de formation Les seules formations diplômantes et qualifiantes dans le transport routier de marchandises, dispensées à la Réunion et formant jusqu’à présent une trentaine de personnes par an, sont : - le CAP Conducteur Routier de Marchandises qui a démarré en décembre 2012 au Campus Océan Indien à St Pierre, le Bac Pro exploitation des Transports, et le BTS Transport et Prestations Logistiques. Les formations obligatoires sont principalement les formations réalisées par les actifs du transport routier de marchandises : 300 à 450 FIMO par an, 991 FCO en 2011. Rapporté au volume des effectifs du secteur, peu de salariés ont recours aux dispositifs de formation tels que les périodes de professionnalisation, CIF, DIF, tutorat, … qui sont favorables à l’amélioration de l’employabilité. Les contrats de professionnalisation sont également peu utilisés, de même que la VAE. 7. Prospective emplois et formation La Nouvelle Route du Littoral, le Trans Eco Express et les Plateformes de Développement Economiques (PFDE) sont les projets d’infrastructures les plus structurants et influant significativement le transport routier de marchandises. 3 7.1. Emplois induits par la Nouvelle Route du Littoral En moyenne annuelle, environ 2 460 emplois devraient être créés ou confortés par le chantier de la Nouvelle Route du Littoral, parmi lesquels : 1 010 emplois directs de chantier ; 770 emplois indirects liés de près ou de loin aux fournitures du chantier 680 emplois induits liés aux revenus distribués. - Les emplois générés en moyenne chaque année sont récapitulés dans le graphique cidessous. Que ce soit dans le cas de la solution de base, déclarée d’utilité publique ou dans celui de la variante, les emplois sont plus importants lorsque le mode de transport des matériaux de construction est exclusivement la route. Le recours à des moyens nautiques pour l’approvisionnement du chantier mobilise moins d’emplois dans le TRM. 7.2. Emplois induits par le Trans Eco Express Environ 600 emplois seraient créés ou confortés par les travaux sur les infrastructures du Trans Eco Express d’ici 2016, dont près de 40 personnes dans le secteur des transports routiers de fret, parmi lesquels une trentaine de conducteurs routiers. 7.3. Emplois induits par les Plateformes de développement économique Le tableau suivant recense les emplois induits par les plateformes de développement économiques (PFDE) dont les premières tranches sont attendues pour 2015. L’hypothèse basse s’appuie sur une croissance de 5% du trafic de conteneurs et l’hypothèse haute sur une croissance de 7%. Total des emplois induits par les PFDE dans le TRM dans la période 2015-2030 Hypothèse basse SUD Hypothèse haute EST SUD EST nombre de postes de conducteurs routiers créés par an dont conducteurs roll-tainers nombre de postes de conducteurs routiers créés par an dont conducteurs roll-tainers nombre de postes de conducteurs routiers créés par an dont conducteurs roll-tainers nombre de postes de conducteurs routiers créés par an dont conducteurs roll-tainers 59 24 17 5 104 45 33 13 7.4. Synthèse des projections d’emplois à horizon 2020 Le tableau ci-dessous synthétise les créations annuelles d’emploi générées par la mise en œuvre des projets d’infrastructures mais aussi par la croissance de la consommation de biens. Créations annuelles d’emplois Hypothèse haute Hypothèse basse 2013 172 172 2014 303 203 2015 316 297 2016 329 309 2017 200 173 2018 164 160 2019 125 123 2020 42 42 4 Les départs à la retraite et les mobilités intra et intersectorielles génèrent des besoins de renouvellement estimés dans le tableau suivant : Besoins de renouvellement Hypothèse haute Hypothèse basse 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 380 380 397 392 414 408 432 425 442 434 451 443 458 449 460 451 Les besoins annuels de formations induits, dans la période 2013-2020, sont alors synthétisés dans le tableau ci-dessous : Catégories d’emploi Cadres, techniciens et agents de maîtrise Conducteurs routiers Autres agents et ouvriers des services d'exploitation des transports Effectifs [20-30] [400-600] [40-100] 8. Synthèse des principaux enjeux dans le TRM 8.1. Professionnaliser La professionnalisation des chefs d’entreprise comme des opérateurs est très attendue, elle devrait aussi concourir à structurer le secteur. Le Paquet Routier renforce celle des chefs d’entreprise, avec dans les programmes de formation une part importante de gestion comptable et financière. Pour les conducteurs, l’accent est à mettre sur les questions de sécurité (les conducteurs BTP par exemple), mais aussi sur l’écoconduite (maîtrise des coûts), et de plus en plus sur la qualité de service et l’attitude commerciale pour le développement des activités de l’entreprise. 8.2. Améliorer l’image du secteur La mauvaise image du secteur influe sur l’attractivité des métiers et pourrait à terme générer des difficultés dans le remplacement des départs à la retraite. 8.3. Sécuriser les parcours professionnels et répondre aux besoins par une gestion des ressources humaines efficace La GRH concerne à la fois celle spécifique aux seniors (contrats de génération, allègement de la pénibilité et reclassements, mise en place de fonctions tutorales…) et au renouvellement des effectifs mais aussi celle de publics particuliers pour répondre aux objectifs de mixité établis par les politiques publiques. 8.4. Développer la formation La formation est un enjeu, au vu des emplois attendus dans les années à venir mais aussi de la montée en compétences attendue par les employeurs (professionnalisme). Il s’agira de renforcer l’offre de formation initiale mais aussi encourager le recours aux dispositifs de formation (CIF, DIF, VAE, …). pour permettre de construire et de renforcer l’employabilité des actifs et de leurs parcours professionnels. 5