Société - belloc-et-urt
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© DR Société Les douze étoiles de Marie Le drapeau européen a été adopté le 8 décembre 1955. « Cercle de douze étoiles d’or sur champ d’azur », l’emblème de l’Union européenne comporte 12 étoiles, toutes orientées dans la même direction, nombre invariable symbole de « la perfection et la plénitude » ; elles forment un cercle illustrant la solidarité entre les différents peuples d’Europe. P our nous chrétiens, le nombre douze représente bien autre chose et nous savons que le bleu azur est la couleur traditionnelle du manteau de la Vierge… Si on considère les événements, que découvre-t-on ? En 1950, un concours était lancé par le Conseil Européen pour la création d’un drapeau de la Communauté Européenne qui venait tout juste de naître. A cette époque, M. Paul M.G. Lévy1, Professeur d’économie politique à l’Université Catholique de Liège en Belgique, premier Directeur du Service de Presse et d’Information du Conseil de l’Europe, fut chargé par les hommes politiques de faire aboutir un projet de drapeau qu’il confia à un artiste, modeste employé au service du courrier du Conseil de l’Europe, le dessinateur Arsène Heitz. ce qui, pour l’autre, est sacré, et en particulier le respect pour le sacré au sens le plus élevé, pour Dieu9 ». Là où manque ce respect dans notre société, constate le Pape, quelque chose d’essentiel est perdu. L’engagement du chrétien Voilà pourquoi les papes nous exhortent de façon incessante à nous engager en tant que chrétiens laïcs, en apprenant à connaître d’une part 24 ~ Notre Église n°48 ~ Mai 2014 les réalités du fonctionnement de la démocratie européenne, et d’autre part la doctrine sociale de l’Église. « Par l’ensemble des principes qu’elle propose, cette doctrine contribue à poser des bases solides pour une vie sociale à la mesure de l’homme, dans la justice, la vérité, la liberté et la solidarité. Tournée vers la défense et la promotion de la dignité de la personne, fondement non seulement de la vie économique et politique, mais aussi de la justice sociale et de la paix, elle apparaît capable d’assurer des bases solides aux piliers sur lesquels se bâtit l’avenir du continent eu». Tournons-nous donc ropéen10 vers les paroles d’encouragement si paternelles de Benoît XVI, nous exhortant à défendre avec persévérance la vérité de l’homme, sans nous lasser ni nous décourager. « Vous savez que vous avez le devoir de contribuer à édifier, avec l’aide de Dieu, une nouvelle Eu- L’Europe et les droits essentiels de l’homme Il fallut cinq ans pour aboutir. Il y eut plus de cent propositions… S’agissant de donner un drapeau à l’Europe, tout le monde avait son idée : les socialistes, les francs-maçons, les juifs, les protestants… Arsène Heitz a travaillé lui-même sur vingt projets. Finalement, une réunion de trois jours fixée aux 7, 8 et 9 décembre 1955 était prévue pour faire adopter tout un ensemble de projets, dont le choix du drapeau européen, qui aurait été daté au 9 décembre 1955, puisqu’on signe évidemment à la fin de la réunion. Mais tout alla si vite et si bien que cette assemblée ne prit que deux jours. Et, finalement, c’est exactement le 8 décembre 1955, fête de l’Immaculée Conception, qu’était signée définitivement à l’unanimité l’adoption du dessin de M. Heitz pour figurer la bannière de l’Europe. M.G. Lévy raconta qu’en sortant de la salle, le gendre de Paul Claudel le poussa du coude en lui murmurant : « Mais c’est aujourd’hui la fête de l’Immaculée Conception ! Et nous avons retrouvé le fameux Introït du 15 août (Apocalypse 12,1) : « Un signe grandiose est apparu dans le ciel Une femme revêtue de soleil Sous ses pieds la lune Sur sa tête une couronne de douze étoiles ». Heitz a révélé la source de son inspiration : au moment où on lui avait demandé ce travail, il était passionné par l’histoire des apparitions de Marie à la rue du Bac à Paris et avait alors pensé reprendre ce positionnement des douze étoiles de la Médaille miraculeuse2 en forme de cercle sur fond bleu ! Cette histoire du drapeau de l’Europe est tout de même étonnante… Je conclurai avec une interview de Javier Paredes, professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Alcala, en Espagne3 : « Les coïncidences sont si nombreuses et si évidentes qu’il ne serait pas difficile pour nous de découvrir dans les plis du drapeau européen le sourire et l’affection de notre Mère, Reine de l’Europe, prête à relever ce grand défi que le successeur de saint Pierre nous avait proposé : rechristianiser le Vieux Continent par l’exemple de nos vies et le témoignage de nos propos ». Marie n’abandonne pas ses enfants, nous pouvons en être sûrs ! Dr Patrick Theillier 1. « Pour se distinguer des innombrables Paul Lévy », Monsieur Lévy avait ajouté à ses initiales M.G. « représentant les deux archanges Michel et Gabriel ». 2. La Médaille dite « Miraculeuse » qui porte douze étoiles, a été gravée selon les indications données par sainte Catherine Labouré à la demande de la Vierge au cours des Apparitions qu’elle a eues au noviciat des Filles de la Charité à la rue du Bac en 1930. Elle devait connaître une extraordinaire diffusion à travers le monde ! 3. Dans Lourdes Magazine n° 128 de juillet/août 2004. rope, réaliste mais pas cynique, riche d’idéaux et sans illusions ingénues, inspirée par la vérité persévérante et vivifiante de l’Évangile. C’est pourquoi il faut que vous soyez présents de manière active dans le débat public européen, que vous soyez conscients qu’il fait désormais partie intégrante de celui qui existe dans chaque pays, et que vous complétiez cet engagement par une action culturelle efficace ». Et de conclure : « Je suis certain que Dieu ne manquera pas de bénir l’effort généreux de tous ceux qui, avec un esprit de service, agissent pour construire une maison commune européenne où chaque apport culturel, social et politique soit dirigé vers le bien commun11 ». 1. Cardinal Joseph Ratzinger, L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain, éditions Saint Augustin, 2005, p. 12. 2. Jean-Paul II, Exhortation apostolique post synodale Ecclesia in Europa, 28 juin 2003, n°108. 3. Ratzinger, op cit, p. 22. 4. Ibid, p. 40. 5. R. Schuman, in Cardinal Paul Poupard, la sainteté au défi de l’histoire, Presses de la Renaissance, 2003, p. 21. 6. Ratzinger, op cit, p. 440. 7. Jean-Paul II, Mémoire et identité, Flammarion, p. 131. 8. Ecclesia in Europa, 109. 9. Ratzinger, op cit, p 34-36. 10. Ecclesia in Europa, 98. 11. Benoît XVI, Discours du 24 mars 2007 à l’occasion du colloque « Valeurs et perspectives pour l’Europe de demain ». Notre Église n°48 ~ Mai 2014 ~ 25