Maison du borj de la banlieue de Sfax
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Maison du borj de la banlieue de Sfax
Typo log ie : Maison du borj de la banlieue de Sfax Pays : Tunisie CON TENU DE LA FICHE Synthèse Groupe analytique Formes de la typologie Inventaire des typologies du pays État actuel de vitalité et conservation Processus de transformation Capacité pour être réhabilité Lexique SYNTHESE 1 Le borj (littéralement, f orteresse) est une habitation saisonnière de la banlieue sf axienne à la morphologie élémentaire. Dès le début de la saison estivale, les sf axiens quittent leurs maisons en médina et s’installent pour env iron trois mois dans 2 les jneins , pour prof iter de la fraîcheur de la campagne et des f ruits qu’elle offre. Il 2 s’agit de v ergers de 5 000 à 20 000 m plantés selon une répartition réfléchie d’arbres fruitiers (amandiers, f iguiers, pêchers, abricotiers, grenadiers, pommiers, etc.) cultivés en sec. Au milieu, se dresse le borj, habitation construite en dur avec un seul étage, sans cour intérieure et de plan généralement carré. Les ouvertures sont peu nombreuses : à l’étage, ce sont de véritables meurtrières. Au rez-de-chaussée, seule la porte d’entrée orientée sud-est donne accès à la pièce centrale couv erte en v oûte 3 d’arête et prolongée par un espace surélevé (jelsa ), de séjour et de réception. À l’étage, on trouve généralement deux chambres à coucher. Les communs et les e annexes sont aménagés à l’extérieur. Les plus anciens borjs datent du 17 siècle. e Depuis le 19 siècle, des transformations ont permis d’agrandir l’habitation pour en f aire une demeure permanente. GROUPE ANALY TIQUE DE LA TYPOLOGIE Rural Épars Fixe Déf initif Saisonnier « Assis » Élev é / moyen Compacte (Milieu) (Implantation) (Caractère) (Origine) (Usage) (Culture) (Niveau économique) (Morphologie) FOR MES DE LA TYPOL OGIE INVENTAIRE DES TYPOLOGIES DU PAYS Maison de la médina de Tunis Maison de Testour Maison de Soliman Maison de la médina de Sfax Maison du borj de la banlieue de Sfax Maison de Tozeur (Djérid) Maison de Matmata Maison de Douiret-Chenini Maison de Djerba Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/5 Ma ison d u borj d e la ba nli eue d e Sfax FOR MES DE LA TYPOL OGIE Implantation Tissu urbai n Habitation isolée au milieu d’un v erger. Usage/activité asso ciée Habitation l’agriculture. saisonnière liée à Datation e Les plus v ieux borjs datent du 17 siècle. e À partir du 19 siècle, ces habitations ont subi div erses extensions. Orientation Porte d’entrée orientée au sud-est. Schém a fonctionnel Élévation Altitude . Surface au sol Nombre d’étages RC + 1. Coupe Surface du logem ent Nombre de logements Un. Nombre de familles Une. Couvertur e +1 6 à 8. ±0 Nombre mo yen d e m embres par f amille Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/5 Ma ison d u borj d e la ba nli eue d e Sfax Murs Murs porteurs de moellons liés à l’argile ; tous les 50 à 70 cm d’élév ation, deux rangs de pierres liées au plâtre. Ossature Voûte en berceau ou croisée. Parf ois, solives en bois. Couverture En terrasse et en f orme de pente (terrasse inclinée). Revêtements de finition Enduit de mortier de chaux aérienne. Une première couche épaisse est martelée puis une seconde couche plus fine, lissée. Ouvertures et saillies en façade La porte d’entrée au rez-de-chaussée. À l’étage, d’étroites ouv ertures ressemblant à des meurtrières. Parf ois, au-dessus de la porte d’entrée : une loggia fermée. Quelquef ois, une bretèche sur la façade sud. Systèm es traditionnels de conditionnement de l’air L’épaisseur des murs et la couv erture voûtée terminée en terrasse permettent de maintenir l’air f rais à l’intérieur. Systèm es d’approvisionnem ent en eau potable Une citerne creusée à l’intérieur recueille l’eau de pluie des terrasses et d’un impluv ium attenant au borj. Systèm es d’évacu ation des eaux u sées Fosse couverte, vidangée régulièrement. L’eau utilisée dans la lessiv e sert à irriguer les arbres fruitiers à proximité de l’habitation (surtout des grenadiers). Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 3/5 Ma ison d u borj d e la ba nli eue d e Sfax ETA T AC TUEL DE VITALI TE E T C ONSERVATI ON Les borjs sont aujourd’hui abandonnés. Ils ont été pour la plupart détruits et remplacés par des villas. Quelques-uns subsistent mais ils sont en état de délabrement avancé. Quelques rares spécimens sont cependant conserv és. . PROCESSUS DE TRANSFORMA TION Effet / Cause Depuis son accession à l’indépendance, la Tunisie a connu une certaine évolution socio-économique et culturelle, qui s’est accentuée au cours de ces dernières décennies. Le dév eloppement économique est à l’origine d’une amélioration des conditions de vie et d’un accroissement démographique notoire. L’évolution sociale a été marquée par une déstructuration des modes de v ie communautaires, conséquence de l’indiv idualisation de la production économique. Ce processus a abouti en déf initiv e au passage de l’habitation patrilocale à caractère traditionnel à l’habitation individuelle dite moderne. L’architecture traditionnelle caractérisée par la f ixité de ses formes n’apporte pas les réponses suffisantes aux nouveaux besoins qui se dessinent en matière d’habitat. C’est ce qui a poussé les concepteurs à produire une nouv elle architecture qui se v eut mieux adaptée mais qui se cherche encore. e Dès le début du 19 siècle, la ville de Sf ax commence à connaître une extension urbaine extra-muros due essentiellement à l’enrichissement des Sf axiens par le négoce et à l’accroissement démographique. Le borj voit s’accoler à son corps initial des extensions telles qu’une cour à ciel ouv ert, une étable, des latrines, une cuisine, etc., puis une ou deux chambres ouvrant sur la cour. Le borj dev ient alors une habitation permanente. . . Transformations t ypologiqu es Représentant une réserve foncière importante pour la v ille de Sfax, la banlieue traditionnellement à habitat dispersé av ec de grands v ergers est aujourd’hui le lieu d’une extension urbaine f ulgurante. Les v ergers sont morcelés, les borjs souv ent démolis, les terrains lotis pour recev oir un habitat pav illonnaire de ty pe v illas, 2 habitations extrav erties, entouré d’un petit jardin (la norme est de 400 m pour tout le lot). Changement d’usage Les borjs sont de plus en plus abandonnés, v oire démolis, des v illas les remplacent. Changement dans l’utilisation des m atériau x et d es techniques de construction Utilisés, vivants • Peu utilisés, en d éclin • Le mortier de chaux. N’étant plus utilisés • Les moellons et la chaux, les enduits, les badigeons et la forme de pente (terrasse inclinée). L’argile, le plâtre, les murs en moellons liés à l’argile avec chaînage, en pierres liées au plâtre. Nouvelles in corporations • Le ciment, le béton armé, l’acier et les produits rouges industriels. Les raisons sont économiques (disponibilité sur le marché) et psychologiques, voire culturelles (leur utilisation est associée à la modernité). Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 4/5 Ma ison d u borj d e la ba nli eue d e Sfax CAPACITE POUR E TRE REHABILI TEE Asp ects d e la t ypologie Notation de 0 (très mauvaise) à 10 (exc ellente) • • • Capacité pour être vendue ou louée sur le marché immobilier Capacité pour s’adapter aux exigences f amiliales et sociales actuelles Capacité pour s’adapter aux exigences de conf ort actuel 8 5 5 Notation de 0 (insignifi ante) à 10 (très grande) • • • Difficulté technique pour la réhabiliter Difficulté administrativ e pour la réhabiliter Difficulté budgétaire (coût très élev é) pour la réhabiliter 5 0 7 Barrièr es qui empêchent/provoquent que l’usager ne décid e pas de r éhabiliter Notation de 0 (ne représ ente pas une barrière) à 10 (représ ente une très i mportante barrière) • • • • • • • • • • • • • • Difficultés administratives Difficultés techniques importantes Dégradation irréversible du bâti Catalogage/protection du bâtiment Coût important de réhabilitation Absence d’aides économiques/subv entions Coût du projet et des autorisations Statut du bâti/location Inf lation des prix immobiliers Dégradation sociale (délinquance, etc.) Dégradation environnementale (absence d’inf rastructures minimales, etc.) Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne Manque de sensibilisation/v alorisation de la part des usagers N’est pas jugé nécessaire (par l’usager) 0 5 8 0 7 7 3 7 6 1 2 9 8 8 Commentaires Les borjs ont v u les v ergers qui les entourent rétrécir comme une peau de chagrin. Au mieux, ils sont abandonnés à défaut d’être démolis et remplacés par des v illas. Quelques habitants ont réussi à réhabiliter et à adapter les leurs aux exigences du conf ort moderne. L’État (Ministère de la Culture), pour sa part, entreprend le classement et la protection de quelques spécimens. LEXIQUE 1. 2. 3. Borj : littéralement, f orteresse ; ici, habitation sans cour, occupée pendant la saison estivale. Jnein : grand v erger de plusieurs milliers de mètres carrés, comprenant une habitation saisonnière. Jelsa : espace surélev é de séjour et de réception. Création de la fiche : 23/02/01 Dernière modification de la fiche : Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 03/05/01 5/5