Les Odier - FPS - Fédération Professionnelle des entreprises du Sport
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FS33_FINAL.qxd 21/01/08 11:20 Page 11 PORTRAIT Les Odier : une famille liée à l’histoire du commerce sport Le nom des frères Odier est étroitement associé à l’histoire du commerce sport en France. Pionniers du commerce en réseau, fondateurs des premières centrales d’achats dans le sport, associés à différents titres à la création d’enseignes - Team 5, GO Sport, Courir, Vélo 5, Serap Sport, Cabanon, Vitasport, Daniel Hechter Sport - dont certaines comptent aujourd’hui au nombre des leaders du marché, leur parcours évoque les grandes heures du commerce spécialisé d’articles de sport en France. Rétrospective. Il est toujours périlleux d’incarner l’histoire d’un secteur : c’est prendre le risque d’attribuer à une poignée de personnalités la genèse d’une aventure forcément collective. Mais quand le destin de quelques un croise celui d’une multitude, quand la petite histoire permet de mieux évoquer la grande, un raccourci est rendu possible sans porter ombrage à tous ceux qui, ils se reconnaîtront, ont fait (et pour certains font encore) l’histoire de notre secteur. Difficile ainsi d’évoquer l’histoire moderne du commerce sport sans croiser le nom des frères Odier. Léon (71 ans) et Lucien Odier (68 ans) débutent leur aventure en 1961 avec Tolbiac Sport, un modeste magasin de 40 m2 avenue d’Italie dans le 13e arrondissement de Paris. La profession offre alors un visage bien différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. À Paris, le Vieux Campeur écrit depuis le Quartier Latin les belles pages du camping et du scoutisme. Les frères partagent la même conviction que « le camping est le loisir des classes populaires de demain ». Le scoutisme, popularisé par Baden Powell dans la première partie du XXe siècle, n’offrant plus les mêmes perspectives, la question se pose de disposer d’autres fers au feu que les tentes et les matelas. Aussi étrange que Léon Odier (à droite) et son frère cadet Lucien Odier, ici à l’occasion de la remise de sa Légion d’Honneur, le 6 septembre dernier cela puisse sonner à nos oreilles aujourd’hui, associer une offre d’articles de sport au camping ne va pas de soi à l’époque. Toiles et piquets de tente évoquent alors plus les congés payés et le farniente que les loisirs actifs. L’équipement pour la pratique du football va constituer leur premier pari. « Il y également l’opportunité de fournir les comités d’entreprises des nombreuses industries de main d’œuvre, comme la Snecma, implantées dans le sud-est parisien. C’est au hasard de leurs fréquentes livraisons qu’ils prennent la mesure d’un nouveau phénomène : celui des séjours de neige organisés par « LE VRAI CREDO, TANT POUR LES ENSEIGNES QUE POUR LES MARQUES ET LES COLLECTIONS, C’EST D’AVOIR DE LA PERSONNALITÉ » Filière Sport : Quel regard portez-vous sur le marché des articles de sport aujourd’hui ? Lucien Odier : Aujourd’hui, le vrai credo, tant pour les enseignes que pour les marques et collections, c’est d’avoir de la personnalité. Trop souvent, j’ai l’impression qu’une fois l’enseigne enlevée, les magasins se ressemblent peu ou prou. Sur le plan économique, il faut saluer la réussite d’un modèle remarquable : Décathlon. L’enseigne a trouvé un vrai créneau en assumant son rôle de concepteur technique. Elle a su basculer du statut de distributeur de grande surface à celui de distributeur de qualité. Le sport a besoin de qualité et de technicité. D’autres enseignes ont peut-être oublié cette approche qualitative et technique qui doit bien entendu se faire dans un prix de marché. Dans nombre de magasins, on voit les produits, mais on n’identifie pas immédiatement leurs qualités intrinsèques. Il faut recréer une pédagogie du produit. J’observe également que les magasins feraient mieux de renoncer à certains produits plutôt que de le faire à moitié. Quand un adepte de sport ne retrouve pas sa profession de foi, il est déçu. Il faut le reconnaître : pendant toute une époque, le métier du sport a été facile, peut-être trop facile. Cette facilité a pour nom la mode, et pour effet pervers la perte de technicité. Or la technicité est source de crédibilité, chez les marques comme chez les enseignes. Et puis, c’est un marché qui manque sans doute un peu d’innovation et d’idées. avait des fournisseurs comme adidas, le Coq sportif, Hortefeux, qui commençaient à avoir une offre conséquente dans le sport » explique Lucien Odier. Ils saisissent Filière Sport - les comités d’entreprises. « C’est à cette époque que nous avons commencé à vendre des skis en bois Rossignol que, pour des questions d’économie, nous n° 07.33 - janvier/février 2008 équipions nous même de carres et de fixations à étrier achetées chez Salomon » se remémore avec amusement Lucien Odier. Le magasin ne génère cependant pas assez de chiffre d’affaires. Les Odier décident alors d’aller chercher les clients là où ils se trouvent, sur les foires et autres salons dédiés au camping qui font alors florès. « Nous sommes rapidement devenus les plus gros vendeurs d’équipement de camping de la région parisienne. » Naissance d’enseigne d’une discipline Une rencontre décisive va leur permettre de franchir une nouvelle étape vers la coopération : séduite par leur allant, une certaine « Madame Suzanne », secrétaire et cheville ouvrière de leur fournisseur Cabanon, les prend sous son aile. Cette Madame Suzanne n’est autre que la mère d’une autre personnalité bien connue de la profession : Michel Burckbuchler, aujourd’hui propriétaire de l’enseigne Shops Center. Débute alors une relation fructueuse avec la famille Constant propriétaire de Cabanon qui va les conduire à la création de la première centrale d’achat éponyme. La centrale Cabanon compte parmi ses premiers sociétaires Jean-Claude Sauvé, la famille Bomstain (aujourd’hui sous enseigne >>> 11 FS33_FINAL.qxd 21/01/08 11:20 Page 12 PORTRAIT : LES ODIER >>> Intersport)… au total une vingtaine d’associés prennent part à l’aventure Cabanon. C’est dans le même esprit, et avec le souci d’élargir leur horizon audelà du camping, qu’en 1969 ils créent Team 5 avec Maurice Levy (magasin Annapurna), Charles Berger (Sport Arcade), Charles Pavlowski (Le Refuge) et Pierre Klimot (Alésia Sport). Outre un réseau d’achat, Team 5 s’impose d’emblée comme une enseigne à part entière. Les frères Odier sont les premiers à s’imposer cette discipline d’enseigne. Un pari osé à une époque où le commerce totalement indépendant constitue encore le modèle de référence. Ils sont inspirés par la Fnac et le Vieux Campeur qui disposaient déjà d’un réseau de magasin à enseigne unique. « Il n’y avait qu’en nous inscrivant dans une logique de marque que nous pouvions instaurer une vraie concurrence » analyse Lucien Odier. Autre nouveauté : ils investissent les premiers centres commerciaux. Une nouvelle approche du commerce et de l’aménagement du territoire qui les conduit à Belle Épine (94), Créteil (94), Marne la Vallée (77)… Au milieu des années 70, les frères Odier disposent ainsi de 8 magasins à titre personnel et Team 5 fédère une vingtaine de points de vente. L’enseigne s’affirme rapidement comme spécialiste du tennis, des sports de ballon, de la natation, de la plongée et du ski. En1977, le groupe Docks de France leur propose de créer une chaîne de sport. L’association donne naissance à… GO Sport. Les premiers magasins ouvrent à Paris au Palais des congrès, rue de Rennes, et à la Défense. D’emblée, l’affaire se révèle une réussite, mais leur associé souhaitant accélérer le développement de l’enseigne, les Odier revendent leurs parts à Christian Toulouse et Michel Deroy, propriétaires de Docks de France. « Pour l’anecdote, c’est à cette même époque que Daniel Cathiard (ndlr, PDG de Genty-Cathiard, groupe d’hypermarchés/supermarchés) nous a pour la première fois proposé de racheter l’ensemble de nos affaires » explique Lucien Odier. Le projet aboutira finalement en 1987.« Il faut se souvenir qu’à l’époque toutes les grandes marques étaient courtisées – souvent avec succès - par les hypers (Carrefour, Auchan…) qui souhaitaient les référencer dans leurs rayons. Je crois qu’il faut tirer un coup de chapeau à Jean-Paul Bancel de Rossignol qui a su résister aux sirènes de la grande distribution alimentaire en jetant les bases d’une politique de distribution sélective. Ca a été une époque déterminante, car le marché à su ainsi conserver les conditions de sa technicité. » Vers la fin des années 1970 les frères Odier reviennent enthousiastes des USA avec l’idée de magasins plus spécialisés. C’est la naissance d’une nouvelle enseigne : Courir. Le site historique de Tolbiac Sport devient le premier magasin à l’enseigne spécialisée dans la chaussure de sport. Michel Burkbuchler en devient le premier directeur général, rejoint en 1982 par Franck Odier, fils de Léon. Entre 1980 et 1990, une quarantaine de succursales voient le jour. Ils s’associent également à Charles Berger et à Jean-Claude Killy pour créer Vélo 5. C’est à ce moment que Daniel Cathiard se manifeste à nouveau : il propose de fédérer l’ensemble des enseignes et des sociétés. Et finalement choisit de tout reprendre. « Nous avons analysé la situation : isolés, sans appui financier, avec de puissants concurrents en face de nous (Décathlon…)… que pouvaient peser deux frères indépendants. Ce sont aussi les années sans neige. Enfin, sur un plan social, les conditions de reprise étaient satisfaisantes. » L’affaire est conclue en 1987. Les frères Odier ne conservent que l’enseigne de prêt-à-porter Stanford, et le réseau Market Sport créé avec le groupe André. Deux ans plus tard, Daniel Cathiard revend l’ensemble de son groupe, dont Go Sport, à Rallye pour la coquette somme de 2,2 milliards de francs (335 millions d’euros). Une autre aventure commence... ■ « aucune garantie de réinsertion ». Dans l’entrée de la préfecture c’est réparation de l'atteinte portée à sa Les affaires judiciaires susceptibles Mais ils ont souligné aussi que les donc un vélo B’Twin de Décathlon marque, 50 000 euros en réparation de déboucher sur des peines circonstances de l'infraction (qui a décidé de relocaliser sa du préjudice commercial, et 10 000 plancher se multiplient devant les pouvaient légalement les dispenser production de vélos à Lille) qui euros au titre des frais de justice. juridictions pénales. Celle-ci de lui appliquer la peine plancher « attendait le président. Et la maire concerne un vol de chaussures de compte tenu de la modicité du vol ». (PS) de Lille de préciser dans ce CONTREFAÇON (BIS) sport. À Vannes, un homme, âgé de En conséquence de quoi, il n'a été courrier que cette bicyclette avait été Les douaniers de Constanta 41 ans, a été condamné à six mois condamné qu'à six mois de prison faite « sur mesure pour lui ». (Roumanie) ont rapporté une de prison ferme pour un vol en ferme. récidive. Le 17 octobre dernier, il Source : Le Télégramme de Brest De Odier à Cathiard : une autre aventure commence « LES AFFAIRES ÉTAIENT, OSONS LE MOT, FACILE » « Entre 1960 et 1970, le marché était essentiellement tourné vers le camping et les loisirs de vacances. Entre 1970 et 1980, le marché s’ouvre en même temps que la France s’embourgeoise et découvre le sport. Influencée par les États-Unis, la société française se découvre une passion pour le jogging et le tennis. Le sport se popularise, le marché se massifie et la mode s’empare du sport. Les vêtements de sport font leur entrée dans le vestiaire des Français. La pratique sportive contribue à la qualité de vie, devient un mode de vie. Mais ce sont les décennies 80 et 90 qui ont été les plus fantastiques, s’enthousiasme Lucien Odier. Les affaires étaient, osons le mot, facile. » VIE DE GROUPE CHRONIQUE JUDICIAIRE nouvelle capture record de avait été pris en infraction à la sortie CONTREFAÇON marchandises contrefaites, valant Le producteur et distributeur environ 1,5 million d’euros. Les marchandises, 41 540 survêtements de la caisse du magasin Décathlon UN VÉLO POUR LE PRÉSIDENT d'articles de sport Décathlon estimait de Vannes. Après avoir réglé l'achat Hôte du Président de la République le que sa marque avait été reprise par et maillots contrefaits portant les d'un tee-shirt d'une valeur de 2 temps d’une rapide visite, Martine Bevaform, fabricant autrichien de sigles des marques "adidas", euros. Il avait dissimulé dans son Aubry sait recevoir. Pour preuve, elle chaussures de sport, sur deux "Armani", "Umbro" et "Nike" ont été sac à dos une paire de chaussures, avait préparé ce courrier à l’adresse modèles vendus chez Lidl en 2005. Le découvertes dans un conteneur arrivé d'un montant de 160 euros, ceci du Président : « J’aurai pu vous offrir tribunal de Paris a reconnu Lidl et de Chine dans le port de Constanta. après avoir coupé l'antivol à l'aide des gaufres ou encore un casque de Bevadorm coupables de contrefaçon, Selon Camelia Stanei, porte-parole de d'une pince. « Compte tenu de la mineur, mais j’ai pensé qu’un vélo et a condamné les deux sociétés à la Direction régionale des Douanes, la modicité du vol » les juges ont serait plus approprié pour le grand payer solidairement 85 000 euros à marchandise a été confisquée et, une retenu que le prévenu ne présentait sportif que vous êtes.» Décathlon : 25 000 euros en fois l’enquête close, elle sera détruite. 12 Filière Sport - n° 07.33 - janvier/février 2008