60 anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l`homme

DIGNITÉ ET JUSTICE POUR NOUS TOUS
60 anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme
e
Éléments d’une liturgie
pour la Journée internationale des droits humains le 10 décembre 2008
Cantiques
C’est de Dieu que mon âme attend
Psaumes et cantiques 30
Laudate omnes gentes
Taizé
Seigneur, sois au milieu de nous
Psaumes et cantiques 89
Oh ! Viens bientôt Emmanuel !
Psaumes et Cantiques 253
Donnons louange et gloire
Psaumes et Cantiques 144
Invocation
Notre origine et notre fondement à tous se
trouvent en Dieu le Père, le Fils et le SaintEsprit. Amen
Salutation et introduction
Chers frères et sœurs,
Le 10 décembre, nous commémorons la
Journée des droits humains. La Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme a été
solennellement signée il y a 60 ans.
Les droits universels qu’elle proclame forment le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Cette année, cette journée est placée sous le thème
„Dignité et justice pour nous tous“. Nous
sommes invités à participer à ces festivités
commémoratives.
Soixante ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, il importe plus
que jamais d’affirmer et de défendre ces
principes dans un monde frappé de divisions ethniques, économiques et religieuses.
Une tâche particulière nous incombe à nous
chrétiens et à nos Eglises.
Cette Journée a lieu comme chaque fois
pendant le temps de l’Avent, au milieu
d’une période que nous souhaiterions volontiers méditative. Et nous devrions nous
occuper de sujets aussi lourds que le droit
d’asile et la torture ? En outre, la journée
des droits de l’homme a lieu cette année un
mercredi - une raison de plus de l’oublier.
En ne l’oubliant pas, nous disons clairement : Jésus Christ ne nous apporte pas seulement la méditation, mais aussi des défis.
Aujourd’hui, nous voulons nous ouvrir à
l’un de ces défis. Que le Christ soit avec
nous par sa paix, sa Parole et son Esprit
Saint.
Méditation et prière
Dieu ne fait pas acception de personne.
C’est pourquoi les chrétiens peuvent dire de
bon droit : la Déclaration universelle des
droits humais veut réaliser dans notre
monde ce qui existe déjà devant Dieu – sur
la terre comme au ciel.
Dans cette méditation, nous rappellerons
des extraits de la Déclaration universelle
des doits de l’homme et nous mesurerons la
distance qui nous sépare de leur réalisation.
Après chaque passage, nous répondrons
„Kyrie eleison - Seigneur, prends pitié“.
„Tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits. Ils sont doués
Journée des droits humains 2008: DIGNITÉ ET JUSTICE POUR NOUS TOUS
de raison et de conscience et doivent agir
les uns avec les autres dans un esprit de
fraternité“ (Article 1).
Dieu, notre Père et notre Mère, tu nous a
crées pour être des frères et des sœurs. Mais
nous voyons que les différences entre nous
augmentent plutôt qu’elles ne diminuent.
Souvent, nous nous retrouvons aux côtés de
ceux qui s’entourent de barrières visibles et
invisibles. Nous t’en prions, libère nous de
la peur, que nous ne voyons autour de nous
non plus des menaces, mais des frères et
des sœurs. Kyrie eleison.
„ Tout individu a droit à la vie, à la liberté
et à la sureté de sa personne“ (Article 3).
Dieu de la Vie, chacun de nous désire vivre
une vie épanouie. Parfois nous sommes effrayés de voir comment nous nous laissons
entraîner dans un combat contre d’autres, à
tel point que nous peinons à nous reconnaître nous-mêmes. Nous t’en prions : donnenous le courage de nous élever contre toute
forme de menace de la vie de nos frères et
de nos sœurs. Kyrie eleison.
„Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé“ (Article 9).
Dieu ami de l’homme, des êtres humains
sont en prison dans notre pays et attendent
d’obtenir l’asile ou d’être renvoyés. Pourtant, ils ne cherchaient que de la protection.
Nous t’en prions, ne nous laisse pas baisser
les bras dans notre engagement pour un
droit d’asile digne et humain dans notre
pays. Kyrie eleison.
Lectures bibliques
Esaïe 1, 10 - 20 (TOB)
Ecoutez la parole du Seigneur, grands de
Sodome, prêtez l’oreille à l’instruction de
notre Dieu, peuple de Gomorrhe. Que me
fait la multitude de vos sacrifices, dit le
Seigneur ? Les holocaustes de béliers, la
graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le
sang des taureaux, des agneaux et des
boucs, je n’en peux plus. Quand vous venez
vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez
d’apporter de vaines offrandes : la fumée, je
l’ai en horreur ! Néoménies, sabbat, convocation d’assemblée… je n’en puis plus des
forfaits et des fêtes. Vos néoménies et vos
solennités, je les déteste, elles me sont un
fardeau, je suis las de les supporter. Quand
vous étendez les mains, je me voile les
yeux, vous avez beau multiplier les prières,
je n’écoute pas : vos mains sont pleines de
sang. Lavez-vous, purifiez-vous. Ôtez de
ma vue vos actions mauvaises, cessez de
faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas
l’exacteur, faites droit à l’orphelin, prenez
la défense de la veuve. Venez et discutons,
dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme
l’écarlate, ils deviendront blancs comme la
neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. Si
vous voulez écouter, vous mangerez les
bonnes choses du pays. Si vous refusez, si
vous vous obstinez, c’est l’épée qui vous
mangera. La bouche du Seigneur a parlé.
Galates 3, 26 - 4, 7 (TOB)
Car tous vous êtes par la foi fils de Dieu, en
Jésus Christ. Oui, vous tous qui avez été
baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.
Il n’y a plus ni Juif, ni Grec; il n’y a plus ni
esclave, ni homme libre; il n’y a plus
l’homme et la femme; car tous, vous n’êtes
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Journée des droits humains 2008: DIGNITÉ ET JUSTICE POUR NOUS TOUS
qu’un en Jésus Christ. Et si vous appartenez
au Christ, c’est donc que vous êtes la descendance d’Abraham; selon la promesse,
vous êtes héritiers. Telle est donc ma pensée : aussi longtemps que l’héritier est un
enfant, il ne diffère en rien d’un esclave, lui
qui est maître de tout; mais il est soumis à
des tuteurs et à des régisseurs jusqu’à la
date fixée par son père. Et nous de même
quand nous étions des enfants soumis aux
éléments du monde, nous étions esclaves.
Mais quand est venu l’accomplissement du
temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une
femme et assujetti à la loi pour payer la libération de ceux qui sont assujettis à la loi,
pour qu’il nous soit donné d’être fils adoptifs. Fils, vous l’êtes bien : Dieu a envoyé
dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, qui
crie : Abba – Père ! Tu n’es donc plus esclave, mais fils; et comme fils, tu es aussi
héritier : c’est l’œuvre de Dieu.
Luc 15, 3 - 6 (TOB)
Alors Jésus leur dit cette parabole : Lequel
d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en
perde une, ne laisse pas les quatre-vingtdix-neuf autres dans le désert pour aller à la
recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce
qu’il l’ait retrouvée ? Et quant il l’a retrouvée, il la charge tout joyeux sur ses épaules,
et, de retour à la maison, il réunit ses amis
et ses voisins et leur dit : «Réjouissez-vous
avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis
qui était perdue !»
Éléments pour une prédication
Les Eglises n’ont que tardivement fait des
droits de l’homme leur affaire. Pourtant, de
nombreux textes de la Bible peuvent être
lus comme des pistes qui nous conduisent,
nous chrétiens, vers les droits de l’homme.
Ceci nous amène à nous demander pourquoi notre engagement a été si tardif.
La première piste : la résistance du prophète
contre les membres de la classe sociale supérieure, qui considéraient que seuls leurs
droits étaient des droits de l’homme, et par
conséquent foulaient aux pieds les droits
des hommes vivant dans des conditions
précaires. Les opprimés, les orphelins, les
veuves sont toujours à nouveau cités. C’est
à eux, à leur destinée que l’on peut mesurer
si la société est organisée de manière juste
ou méprisante pour l’être humain. Qui sont
chez nous les hommes dont les droits sont
menacés ? L’engagement des chrétiens et
des Eglises pour ces hommes est un engagement prophétique. Un engagement prophétique doit compter avec la résistance de
ceux qui ne cherchent qu’à imposer leur loi.
La deuxième piste : l’apôtre Paul affirme
que dans la communauté chrétienne des
classements par rang, plus encore, des différences n’ont plus cours. Des différences
de sexe, de situation sociale et d’origine religieuse marquaient la vie de la société. Cela ne devait pas être le cas à l’intérieur de la
communauté. Paul suggérait donc à ses
communautés d’inventer et d’essayer une
manière complètement nouvelle de vivre
ensemble. Nous tenons compte des différences entre les personnes de manière subtile, et nous adaptons notre comportement
en conséquence. A nous de voir où notre
imagination est appelée à fonctionner de
manière à ce que dans notre société la règle
suivante soit valable: il n’y a plus ni mu3/4
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sulman ni chrétien, plus de bénéficiaires de
l’assistance sociale ni de riches, plus
d’homme ni de femme.
La troisième piste : ce que l’apôtre Paul
suggérait aux communautés. Jésus l’a vécu
au quotidien. Il mangeait et buvait, il passait la nuit et vivait avec des personnes qui
n’étaient pas considérées comme dignes et
respectables. Cela lui valut beaucoup
d’incompréhension de la part des gens établis. Dans la parabole de la brebis perdue,
Jésus montre de quoi il en retourne. Il n‘a
rien contre les 99 brebis qui ne se sont pas
perdues. Mais son cœur bat pour la recherche de la seule perdue parmi les cent. La
fête qui est organisée pour une seule donne
une idée de la fête dans le royaume de
Dieu. Mais le plus important, c’est qu’il en
manque une ! Où sont les personnes sans
lesquelles notre paroisse, notre village, notre quartier ne seraient pas complets ? Que
pouvons-nous faire pour qu’elles fassent
partie de l’ensemble, pour qu’elles soient
intégrées ?
Des hommes ici et ailleurs se battent
pour avoir une base minimale dans la
vie, mais demeurent néanmoins du côté des perdants. Fais qu’ils obtiennent
le droit de mener leur vie sans avoir à
se battre pour la survie. Montre-nous
comment notre propre comportement
peut les soutenir.
Des hommes te prient au travers de
religions différentes, mais tous n’ont
pas le droit d’exercer librement leur
religion. Ne permets pas que ton nom
soit utilisé pour opprimer d’autres
croyants.
Chez nous aussi, la reconnaissance
des droits de l’homme est toujours
plus liée à des conditions. Donne-nous
de pouvoir reconnaître notre frère et
notre sœur aussi dans l’étranger ou le
criminel. Amen
Notre Père
Envoi
Cessez de juger sur l’apparence, jugez selon la justice ! (Jean 7, 24)
Intercession
Bénédiction
Les demandes sont entrecoupées par
l’invocation «Seigneur écoute-nous, Seigneur exauce-nous» (ou chanté)
Père, protège notre vie.
Jésus Christ, garde notre amour.
Dieu bon, Tu nous as rendu justes par
ton fils Jésus Christ, alors que nous
ne pouvions subsister devant toi.
Nous t’en rendons grâce. Que de
cette dignité que tu nous accordes
nous puissions trouver la capacité de
regarder l’autre dans sa dignité.
Dans de nombreux pays, le maintien
du pouvoir passe avant le respect de
la vie humaine. Nous te prions pour
les personnes torturées. Donne-leur
la force de tenir bon. Fais prendre
conscience aux responsables de ce
qu’ils font.
Esprit Saint, console nous.
Que Dieu le Père, le Fils et le Saint
Esprit nous bénisse et nous garde.
Amen
Collecte
Pour la Journée des droits humains, Les
Eglises nationales vous recommandent de
soutenir le travail de l’Action des chrétiens
pour l’abolition de la torture ACAT.
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Auteur de cette liturgie :
Jacques-Antoine von Allmen
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