FICHE D`INFORMATION : Rapport sur le développement

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FICHE D`INFORMATION : Rapport sur le développement
FICHE D’INFORMATION : Rapport sur le développement humain en Afrique 2016
Accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes en Afrique
Au service
des peuples
et des nations
Les progrès et tendances du développement humain
Le développement humain en Afrique est en progression et les pays à faible développement humain réduisent leur retard, en dépit de la persistance des inégalités à ce niveau
au sein des pays et entre femmes et hommes.
Niveaux de développement humain en Afrique
Août 2016
Développement humain très élevé ou élevé
Seychelles Algérie Maurice
Libye
Tunisie
Sur les cinq sous-régions, 17 pays ont atteint un niveau de développement humain
moyen ou élevé : six pays en Afrique australe, cinq en Afrique du Nord, trois en Afrique
centrale, deux en Afrique de l’Ouest et un en Afrique de l’Est.
Développement humain moyen
En moyenne, les Africaines ont un niveau de développement humain équivalant à 87 %
seulement de celui des Africains, principalement du fait de leur manque de maîtrise
des ressources économiques, mais aussi en raison de résultats moindres en santé et
en éducation.
La santé, l’éducation et la sécurité des femmes
L’écart entre les genres dans l’enseignement primaire a été résorbé, mais seuls quelques
progrès ont été enregistrés à ce niveau dans l’enseignement secondaire et supérieur.
Cependant, les filles et les femmes d’Afrique restent exposées au risque de mourir
prématurément. Entre 1990 et 2008, le nombre de décès précoces supplémentaires par
rapport à la période précédente a représenté quelque 540 millions de filles et de femmes
de moins de 60 ans, dont la plupart ont concerné des femmes âgées entre 15 et 49 ans.
Les femmes les plus exposées sont celles qui sont en âge de procréer. Il suffirait que
le taux de natalité chez les adolescentes diminue de 10 % pour que l’espérance de
vie des femmes augmente de 9 mois et que le taux de mortalité des femmes adultes
baisse de 11 %.
Ghana
Cabo Verde
Égypte
Maroc
Gabon
République du Congo
Guinée équatoriale
Botswana
Namibie
Afrique du Sud
Zambia
Sao Tomé-et-Principe
Développement humain faible
Mauritanie
Swaziland
Lesotho
Zimbabwe
Malawi
Mozambique
Angola
Kenya
Tanzanie
Comores
Rwanda
Ouganda
Soudan
Djibouti
Soudan du Sud
Éthiopie
Burundi
Érythrée
Nigeria
Togo
Bénin
Sénégal
Côte d’Ivoire
Gambie
Libéria
Guinée-Bissau
Mali
Sierra Leone
Guinée
Burkina Faso
Niger
République démocratique du Congo
Tchad
République centraficaine
Madagascar
Cameroun
Valeurs de l’Indice de développement de genre (IDG) par sous-région
IDH femmes/hommes
IDH femmes
IDH hommes
1
0,8
0,6
0,4
Prévalence des mariages d’enfants par sous-région africaine
0,2
0
Afrique centrale
Afrique de l’Ouest
Afrique de l’Est
Afrique australe
Afrique du Nord
Région Afrique
76
République
centrafricaine
52
55
52
Mali
Soudan
du Sud
41
45
40
1,1 entre filles et garçons dans le cycle primaire
Parité
41
46
48
Nigéria
Érythrée
Éthiopie
Somalie
Ouganda
Madagascar
Malawi
Mozambique
33
34
30
37
37
38
37
31
Zimbabwe
22
22
23
20
Burundi
Zambie
Sao Toméet-Principe
21
Kenya
Tanzanie
Congo
(Rép. du)
22
Gabon
Cameroun
Côte
d’Ivoire
Guinée
équatoriale
34
GuinéeBissau
34
Bénin
Congo
(Rép. dém. de)
33
Ghana
33
Sierra
Leone
Gambie
32
Togo
39
Sénégal
32
Libéria
Soudan
Mauritanie
36
21-39 21-39%
%
16
17
18
19
8
7
Wes
Sou
0,9
Nor
0,8
East
Cen
0,6
1990
6
Afrique
australe
1995
2000
2005
2010
2013
7
Swaziland
Afrique
du Sud
Namibie
Rwanda
Afrique Afrique Afrique
de l’Ouest centrale de l’Est
Afri
1
0,7
Lesotho
5
Djibouti
Algérie
Tunisie
Afrique
du Nord
3
Cabo
Verde
2
Égypte
Maroc
11-20 11-20%
%
1-10 %1-10%
52
Guinée
41
68
Tchad
43
68
Burkina
Faso
50-60 %
50-60%
40-49 %
40-49%
Source : calculs effectués par l’équipe du RDH Afrique à partir de données extraites du Rapport sur le développement humain,
PNUD, 2015.
Niger
>70 %>70%
Région Afrique
Afrique australe
Afrique de l’Est
Afrique de l’Ouest
Afrique du Nord
Source : base de données de la Division de statistique des Nations Unies, consultée le 1er juin 2016.
Afrique du Sud
Les femmes et le travail
La participation accrue des femmes africaines au marché du travail, qui représentent
jusqu’à 61 % de la population active, stimule la croissance.
Pertes de PIB dues aux écarts entre les genres sur le marché du travail en
Afrique subsaharienne (en milliards de dollars)
Le nombre de femmes sur le marché du travail en Afrique a augmenté et l’écart entre les
genres dans ce domaine se réduit progressivement. Cette évolution ne signifie pas pour
autant que les femmes ont un meilleur accès à des postes ou des entreprises offrant
une rémunération élevée.
Ces résultats confirment que l’Afrique passe à côté de son plein potentiel de croissance
parce qu’une part considérable de sa réserve de croissance – les femmes – n’est pas
pleinement exploitée.
Les pertes économiques annuelles dues aux écarts entre les genres sur le marché du travail
en Afrique subsaharienne ont représenté 95 milliards de dollars US en moyenne depuis
2010, culminant à 105 milliards de dollars en 2014, soit 6 % du PIB de la sous-région.
104,75 milliards de dollars US
120
Millards de dollars (US)
En Afrique subsaharienne, l’écart de rémunération non ajusté entre les genres est estimé
à 30 %. Ainsi, pour chaque dollar gagné par un homme dans les secteurs de l’industrie
manufacturière, des services et du commerce, une femme ne gagne que 70 cents.
95,66
100
81,89
80
64,54
60
40
48,68
36,38
24,31
26,13
20
0
100,48
91,52
30,16
23,38
2000
2001
61,38
56,54
42,31
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
20 11
2012
2013
Représentation politique et leadership des femmes
Quatre nations africaines sont classées au top 10 des pays affichant le plus haut niveau
mondial de représentation des femmes au parlement (Afrique du Sud, Rwanda, Sénégal,
Seychelles). Seize pays peuvent se targuer d’avoir dépassé le cap des 30 % de femmes
parlementaires.
La visibilité des femmes parlementaires s’est accrue mais les structures sociales et politiques existantes continuent de les empêcher de contribuer pleinement à l’élaboration
des programmes politiques, sociaux et économiques aux niveaux national et local. En
effet, les femmes n’occupent à ce jour que 5 à 25 % des postes de cadres au sein des
partis politiques, et ce, dans 12 pays seulement.
Les entreprises africaines dirigées par des femmes sont tout aussi productives que
celles dirigées par des hommes. Pourtant, elles restent minoritaires, avec un pourcentage oscillant encore entre 7 % et 30 %.
Pourcentage d’entreprises dirigées par des femmes
25
20
15
10
5
Soudan (2014)
Maroc (2013)
Éthiopie (2015)
Mauritanie (2014)
Tchad (2009)
Sierra Leone (2009)
Érythrée (2009)
Tunisie (2013)
Soudan du Sud (2014)
Cameroun (2009)
Rép. dém. du Congo (2013)
Burkina Faso (2009)
Niger (2009)
Gabon (2009)
République centrafricaine (2011)
Kenya (2013)
Angola (2010)
Nigéria (2014)
Tanzanie (2013)
Sénégal (2014)
Djibouti (2013)
Malawi (2014)
Afrique subsaharienne
Ghana (2013)
Togo (2009)
Burundi (2014)
Botswana (2010)
Cabo Verde (2009)
Rép. du Congo (2009)
Zimbabwe (2011)
Rwanda (2011)
Mali (2010)
Lesotho (2009)
Zambie (2013)
Bénin (2009)
Namibie (2014)
Madagascar (2013)
Libéria (2009)
0
Représentation des femmes au sein des chambres basses des parlements
en Afrique (%)
0%
Rwanda
Seychelles
Sénégal
Afrique du Sud
Namibie
Mozambique
Éthiopie
Angola
Burundi
Tanzania
Ouganda
Algérie
Zimbabwe
Tunisie
Cameroun
Soudan
Soudan du Sud
Mauritanie
Lesotho
Guinée équatoriale
Érythrée
Guinée
Cabo Verde
Madagascar
Kenya
Togo
Maroc
Malawi
Libye
Tchad
Gabon
Somalie
Guinée-Bissau
Niger
Djibouti
Zambie
Sierra Leone
Maurice
Libéria
Ghana
Botswana
Burkina Faso
Gambie
Côte d'Ivoire
Rép. dém du Congo
Mali
Rép. du Congo
Bénin
Swaziland
Nigéria
Comores
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
64 %
44 %
43 %
42 %
41 %
40 %
39 %
37 %
36 %
36 %
35 %
32 %
32 %
31 %
31 %
31 %
27 %
25 %
25 %
24 %
22 %
22 %
21 %
21 %
20 %
18 %
17 %
17 %
16 %
15 %
14 %
14 %
14 %
13 %
13 %
13 %
12 %
12 %
11 %
11 %
10 %
9%
9%
9%
9%
9%
7%
7%
6%
6%
3 %
0%
Source : calculs effectués par l’équipe du RDH Afrique à partir de Enterprise Surveys. Washington, D.C., Banque mondiale, 2015.
10 %
Objectif du Programme d’action de Beijing : 30 % de femmes au Parlement
30
Source : calculs effectués par l’équipe du RDH Afrique.
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
Des normes juridiques et sociales
Discrimination à l’égard des femmes
Très faible
.11
(Rép. du)
Congo
Kenya
Ouganda
.17
.13
.17
Mozambique
.39
.44
.37
.43
.46
Sierra
Leone
Rép. dém. du
Congo
Somalie
.52
.52
.47
.40
.45
Mali
Tchad
Gabon
Afrique
du Nord
Afrique Afrique Afrique
de l’Ouest centrale de l’Est
Zambie
Niger
.52
Gambie
Soudan
Nigéria
Égypte
Libéria
.43
Malawi
.38
.25
Tanzanie
.39
.28
Cameroun
.28
.14
.21
Burkina
Faso
.28
Burundi
Rwanda
Rép.
centraficaine
.25
.14
Éthiopie
Angola
.24
Bénin
.33
Ghana
.30
Mauritanie
Très élevée
Sénégal
Élevée
.32
.21
Zimbabwe
Lésotho
GuinéeBissau
.20
.13
Swaziland
Namibie
.22
Rwanda
Afrique
du Sud
.22
Côte
d’Ivoire
Une réponse institutionnelle efficace devrait d’abord veiller à ce que les considérations
en matière d’égalité des genres soient au cœur des décisions politiques et des dépenses
publiques. Cette action s’accompagne de la mise en place d’institutions plus efficaces
axées sur le genre, capables de collaborer avec l’ensemble des parties prenantes pour
faciliter la prise de décisions des femmes au sein du foyer et leur leadership dans le
monde de l’entreprise et la société.
.20
Guinée
Des réponses institutionnelles efficaces en faveur de
l’égalité des genres
.21
.19
Moyenne
.09
.20
Togo
Les institutions et les normes sociales préjudiciables à l’avancement de la condition
féminine créent une pierre d’achoppement qui empêche les cadres juridiques de faire
progresser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
.12
Madagascar
Les instruments juridiques sont certes nécessaires, mais ne suffisent pas face à des
systèmes parallèles de droit coutumier.
.05
Tunisie
Faible
.10
Maroc
Bien que les pays africains aient adopté des cadres internationaux et régionaux protégeant les droits de l’homme en général et les droits de la femme en particulier, il existe
un écart important entre les intentions et la pratique sur le terrain. La Gambie et la Tanzanie ont interdit le mariage précoce cette année. Des efforts plus concertés s’imposent
pour amener un plus grand nombre d’États à s’aligner sur une telle démarche.
Afrique
australe
Source : conçu par l’équipe du HDR Afrique à partir de The OECD Gender and Social Institutions Index, OCDE, 2014.
Remarque : normes discriminatoires en matière de droit de la famille · atteinte à l’intégrité physique · favoritisme envers les garçons
accès restreint aux ressources et aux biens · restriction des libertés civiles
Un programme d’action
Vecteurs politiques et institutionnels de l’égalité des genres
Programme d’action
Utiliser l’égalité entre les genres
comme prisme stratégique
structurant la planification et la
mise en œuvre du programme
de développement.
Développer un leadership et
une responsabilité solides
pour s’attaquer directement
aux normes sociales
préjudiciables.
Faire des choix et des
investissements décisifs
pour privilégier l’égalité
entre les genres.
Utiliser l’égalité entre les genres
comme prisme stratégique
structurant la planification et la
mise en œuvre du programme
de développement.
Créer des capacités
institutionnelles et des
institutions représentatives
capables de s’adapter à
l’échelle nationale.
Développer un leadership et
une responsabilité solides
pour s’attaquer directement
aux normes sociales
préjudiciables.
S’appuyer sur des données
ventilées par genre et sur une
analyse tenant compte de la
problématique hommes-femmes
pour améliorer la prise de décisions.
Faire des choix et des
investissements décisifs
pour privilégier l’égalité
entre les genres.
Promouvoir la création d’alliances
favorisant notamment la coopération
Sud-Sud et régionale pour concevoir
et mettre en œuvre des politiques
et des initiatives axées sur le genre.
POLITIQUES ET INSTITUTIONS EN
Créer des capacités FAVEUR DE L’ÉGALITÉ DES GENRES
institutionnelles et des
institutions représentatives
capables de s’adapter à
l’échelle nationale.
ACCÈS ÉCONOMIQUE
CONTRÔLE AU SEIN DU
FOYER
S’appuyer
sur desfoncière
données
Terrains
et propriété
ventiléesfinanciers
par genre et sur une Répartition des tâches et
Services
analyse tenant
compte de la affectation des ressources
Marché
du travail
problématique
Technologiehommes-femmes Décisions concernant la
pour améliorer la prise de décisions.
procréation et le mariage
INFLUENCE SOCIÉTALE
Participation citoyenne
et politique
Leadership élargi dans les
organisations
Source : adapté de Tendances de la mortalité maternelle : 1990-2015, Genève, OMS, 2015.
Promouvoir la création d’alliances
favorisant notamment la coopération
Sud-Sud et régionale pour concevoir
mettre en œuvre des politiques
Axes et
stratégiques
de lutte contre l’inégalité entre les genres
et des initiatives axées sur le genre.
Soutenir l’adoption de réformes juridiques, de
politiques et de programmes visant à promouvoir
l’autonomisation des femmes.
PARVENIR
À L’ÉGALITÉ
DES GENRES
Soutenir les capacités nationales pour promouvoir
et accroître la participation et le leadership des
femmes dans la prise de décisions au sein du foyer,
de l’économie et de la société.
Soutenir la capacité à mettre en œuvre des
approches multisectorielles destinées à atténuer
les impacts des pratiques de santé et d’éducation
discriminatoires à l’égard des femmes.
Soutenir les femmes dans leur lutte pour l’acquisition
des droits de propriété et de gestion des actifs
économiques et environnementaux.
Source : adapté du Plan stratégique du PNUD 2014 – 2017 : évoluer avec le monde, New York, 2013.