Le cancer du côlon en situation adjuvante
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Le cancer du côlon en situation adjuvante
mise au point Le cancer du côlon en situation adjuvante Adjuvant treatment for colon cancer Julien Taïeb* FOLFOX4, XELOX ou monothérapie (5FU ou capécitabine) * Service d’hépato-gastroentérologie et d’oncologie digestive, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris. ➤➤ Dans les adénocarcinomes coliques de stade III opérés, le gold standard demeure le schéma FOLFOX depuis la publication des résultats de l’étude MOSAIC, qui a comparé FOLFOX4 (oxaliplatine + leucovorine [LV]5FU2 versus LV5FU2 seul chez 2 246 patients atteints d’un cancer du côlon de stade II et III. Cette étude montre une réduction du risque de 23 % (HR = 0,77 ; IC95 = 0,65-0,91 ; p = 0,002) sur le critère principal de l’étude, la survie sans maladie (SSM) à 3 ans, en faveur du FOLFOX 4 (1). ➤➤ Après l’équivalence démontrée entre le XELOX (capécitabine + oxaliplatine) et le FOLFOX en situation métastatique, l’étude randomisée de phase III XELOXA a montré une efficacité supérieure du schéma XELOX versus 5FU + LV en bolus chez 1 886 patients opérés d’un cancer du côlon de stade III : réduction du risque de 20 % sur la SSM à 3 ans en faveur du XELOX (HR = 0,80 ; IC95 : 0,690,93 ; p = 0,0045) [2]. Le bénéfice en termes de SSM à 3 ans est maintenu chez les plus de 70 ans (absence d’interaction de l’âge sur le traitement ; p = 0,62). Si les régimes XELOX et FOLFOX n’ont à proprement parler jamais été comparés en situation adjuvante, les résultats de l’étude XELOXA étant très proches de ceux de l’étude MOSAIC, on considère aujourd’hui que le schéma XELOX équivaut au schéma FOLFOX dans cette situation. L’analyse des données de survie globale (SG) à 7 ans (critère secondaire) a fait tout récemment l’objet d’une présentation orale à l’ASCO GI 2012 ; la SG est également significativement supérieure dans le groupe XELOX, avec un HR de 0,83 (IC95 : 0,70-0,99 ; p = 0,037) [3], confirmant que le bénéfice de SSM se traduit par un bénéfice de SG. Enfin, les résultats de tolérance de l’étude XELOXA portant sur 1 864 patients montrent un profil de toxicité acceptable, avec 19,4 % de diarrhées, 11,4 % de toxicités neurosensorielles, 8,8 % de neutropénies et, 5,4 % de syndromes “mains-pieds” de grade 3-4 observés. ➤➤ La réalisation d’un schéma à base d’oxaliplatine est aujourd’hui discutée chez les patients de plus de 70 ans, depuis la présentation d’une analyse poolée des données existantes à travers la base de données ACCENT (4). ➤➤ Chez les patients présentant une contre-indication à l’oxaliplatine ou un âge supérieur à 70 ans et plusieurs comorbidités, il est aujourd’hui recommandé (TNCD) d’effectuer une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine orale (capécitabine) ou intraveineuse (i.v.). L’étude X-ACT (5) réalisée chez 1 987 patients a en effet montré que la capécitabine constituait une alternative à la chimiothérapie standard (5FU + LV i.v.), avec une efficacité au moins équivalente en termes de SSM (critère principal : HR : 0,87 ; IC95 : 0,75-1,00 ; p < 0,0001) – maintenue chez les patients âgés de plus de 70 ans. Un bénéfice était également observé en faveur de la capécitabine sur les effets indésirables (p < 0,001) dans cette étude, mais le schéma de 5FU i.v. du bras contrôle (Mayo Clinic) est aujourd’hui abandonné en raison de son mauvais profil de tolérance au profit du LV5FU2 ➤➤ Dans les cancers du côlon de stade II, il existe une importante hétérogénéité, et les tests d’inter action sur les essais NSABP C01-04 ont montré qu’avec une chimiothérapie adjuvante, les stades II bénéficiaient d’une diminution relative de mortalité identique à celle des stades III avec un test d’inter action négatif (6). Les résultats des différentes méta-analyses sont en revanche contradictoires et ne permettent pas de conclure. L’étude QUASAR 2 (n = 3 239) a comparé une chimiothérapie adjuvante 5FU + LV ± lévamisole à un bras sans chimiothérapie 148 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XV - n° 3 - mai-juin 2012 HGE 3(XV) MAI JUIN 2012.indd 148 26/06/12 13:56 Résumé Avec plus de 200 000 cas chaque année en Europe, le cancer du côlon représente un important problème de santé publique. L’efficacité de la chimiothérapie adjuvante a été établie à travers les résultats de nombreux grands essais, avec une amélioration de l’ordre de 20 % de la survie pour les patients opérés d’une tumeur de stade III. Le XELOX constitue une alternative thérapeutique intéressante au FOLFOX, compte tenu de son mode d’administration (perfusion d’oxaliplatine tous les 21 jours associée à une chimiothérapie par voie orale). Pour les stades II à haut risque de récidive, la chimiothérapie adjuvante est réservée aux patients opérés d’une tumeur MSS, le bénéfice d’une chimiothérapie chez les patients MSI étant peu probable, compte tenu de l’excellent pronostic naturel de cette population et de sa résistance supposée au 5FU. Enfin, une chimiothérapie par 5FU ou par capécitabine par voie orale est une option de traitement en particulier chez les patients ayant une contre-indication à l’oxaliplatine ou chez ceux de plus de 70 ans présentant plus d’une comorbidité. chez des patients atteints de cancers colorectaux très majoritairement de stade II (91 %) [7]. En analyse de sous-groupe pour ces stades II, le risque relatif de récidive à 2 ans est réduit de 29 % (HR = 0,71 ; IC95 : 0,54-0,92 ; p = 0,01), avec une tendance non significative à l’amélioration de la survie globale (HR = 0,83 ; IC95 : 0,65-1,07). Dans le sous-groupe de patients en stade II de l’étude MOSAIC, il n’a pas été observé de bénéfice en termes de survie à 6 ans, avec un traitement par FOLFOX 4 (86,9 versus 86,8 % ; RR = 1,00 ; IC95 : 0,70-1,41) [8]. Pour le sousgroupe des patients atteints d’un cancer du côlon de stade II à haut risque (T4, perforation, tumeur peu différenciée, embols vasculaires, ou nombre de ganglions examinés inférieur à 12), il est constaté une amélioration – non significative – de la SSM à 5 ans dans le bras FOLFOX 4 versus LV5FU2 (RR = 0,72 ; IC95 : 0,50-1,02 ; p = ns), et de la survie globale à 6 ans (RR = 0,81 ; IC95 : 0,52-1,26 ; p = ns) [8]. ➤➤ Les essais évaluant une thérapie adjuvante associant irinotécan + 5FU se sont, quant à eux, avérés négatifs. Après les résultats de l’essai du CALGB arrêté pour toxicité (chimiothérapie adjuvante à base d’irinotécan associé à du 5FU en bolus selon le schéma IFL), ceux de 2 études européennes ayant évalué une chimiothérapie adjuvante par irinotécan associé à du 5FU infusionnel ne montrent pas non plus de bénéfice à ce type de stratégie thérapeutique. L’étude PETACC3 a comparé une chimiothérapie adjuvante par 5FU infusionnel (LV5FU2 ou AIO) à la même chimiothérapie associée à de l’irinotécan pendant 6 mois après exérèse à visée curative d’un adénocarcinome colique de stade II ou III (2 014 patients inclus) [9]. L’objectif principal de l’étude n’a pas été atteint, puisque la SSM à 3 ans après LV5FU2 + irinotécan n’était pas significativement améliorée par rapport au bras LV5FU2 (HR = 0,90 ; p = 0,106). L’étude de phase III ACCORD02/FFCD9802 avait également pour objectif de comparer la SSM à 3 ans après chimiothérapie adjuvante par LV5FU2 ou LV5FU2 + irinotécan pendant 6 mois après exérèse d’une tumeur colique de stade III à haut risque de récidive (N2, N1-2 perforé ou en occlusion) [10]. Les objectifs de l’étude, qui a inclus 400 patients, ne sont pas atteints sur le critère principal (SSM : HR = 1,11 ; p = 0,42). Au total, ces résultats ne permettent pas à l’heure actuelle de recommander ce schéma dans le traitement adjuvant des cancers coliques. Impact du phénotype MSI sur l’efficacité de la chimiothérapie adjuvante Mots-clés Cancer du côlon Microsatellites Chimiothérapie adjuvante Survie Fluoropyrimidine Keywords Colon cancer Microsatelites Adjuvant chemotherapy Survey Fluoropyrimidin ➤➤ Le phénotype microsatellites instables (MSI) constitue une voie de cancérogenèse colique importante et représente environ 15 % des cancers colorectaux opérables. Il peut être d’origine sporadique ou héréditaire (syndrome HNPCC – Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer). Dans les tumeurs MSI sporadiques, l’altération du système MMR (ou système de réparation de mésappariements – Mismatch Repair) est due dans environ 90 % des cas à une méthylation épigénétique du promoteur du gène MLH1, avec pour conséquence l’absence d’expression de cette protéine. Dans les formes héréditaires, le phénotype MSI est secondaire à une mutation constitutionnelle d’un gène du système MMR. Dans la majorité des cas, ces mutations concernent les gènes MLH1 ou MSH2, et plus rarement les gènes MSH6 ou PMS2 (11). La caractérisation du statut MSI repose sur l’analyse comparative des produits d’amplification par PCR, obtenus à partir de l’ADN tumoral et de l’ADN normal du patient. Le phénotype des tumeurs coliques est un marqueur moléculaire pronostique, et l’amélioration du pronostic conféré par le statut MSI a été évoquée dès les premières descriptions de ce type d’instabilité génétique. Par la suite, de nombreuses études, pour la plupart L’étude IDEA (International Duration Evaluation of Adjuvant chemotherapy) est une étude randomisée de phase III évaluant la durée d’une chimiothérapie adjuvante par FOLFOX6 ou XELOX modifié (3 versus 6 mois) chez des patients atteints d’un cancer du côlon de stade III. Il s’agit d’une étude internationale multicentrique, coordonnée pour la France par le Pr Thierry André (Pitié-Salpêtrière, Paris) et par le Pr Julien Taïeb (HEGP, Paris), et qui a prévu d’inclure 10 500 patients (7 500 patients d’ores et déjà inclus, dont 1 200 en France). La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XV - n° 3 - mai-juin 2012 | 149 HGE 3(XV) MAI JUIN 2012.indd 149 26/06/12 13:56 mise au point Références bibliographiques 1. 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Une étude publiée en 2010, avec une analyse poolée portant sur un effectif total de 1 027 patients atteints d’un CCR de stade II (n = 530) ou III (n = 497), dont 165 (16,1 %) étaient de phénotype MSI, montre que : ➤➤ les tumeurs MSI sont liées à un pronostic meilleur que celui des tumeurs microsatellite stable (MSS) chez les patients traités par chirurgie seule (SSM à 5 ans : HR = 0,51 ; p = 0,009) et non chez les patients traités par 5FU adjuvant (SSM microsatellite stable) à 5 ans : HR = 0,79 ; p = 0,30) ; ➤➤ la chimiothérapie adjuvante par 5FU ne semble efficace que chez les patients ayant une tumeur MSS. Pour le sous-groupe des patients opérés d’un CCR de stade II, la chimiothérapie adjuvante par 5FU n’a pas apporté de bénéfice aux patients avec une tumeur MSS, et pourrait même s’avérer délétère pour ceux présentant une tumeur MSI (SSM à 5 ans : HR = 2,30 ; p = 0,09 ; survie globale : HR = 2,95 ; p = 0,04). Une étude réalisée chez 344 patients opérés d’un CCR de stade II (n = 164) ou III (n = 180), publiée en 2011, s’est intéressée à l’impact prédictif du phénotype MSI selon l’origine sporadique ou héréditaire (HNPCC) [17]. Elle ne montre un bénéfice du 5FU versus chirurgie seule que pour les patients avec un phénotype MSI de type HNPCC (p = 0,006 pour la survie sans récidive à 5 ans). Ces données suggèrent qu’il faudrait, à l’avenir, distinguer les MSI sporadiques des HNPCC pour décider de l’intérêt du 5FU adjuvant pour les patients opérés d’un cancer de stade II ou III. L’impact du statut MSI sur l’efficacité de la chimiothérapie adjuvante combinant 5FU et oxaliplatine a été peu étudié. Les premières données cliniques suggèrent que l’adjonction d’oxaliplatine à un traitement par 5FU pourrait rétablir la valeur pronostique du statut MSI, et donc, possiblement, le bénéfice de la chimiothérapie adjuvante pour les patients avec un cancer du côlon MSI (19-21). une étude rétrospective menée sur une cohorte de 105 patients (19 MSI) traités par FOLFOX après résection d’un CCR de stade III ou II à haut risque a montré un taux de récidive tumorale plus faible chez les patients MSI versus MSS (10,5 versus 35 % ; p = 0,04), avec une SSM non significativement différente (p = 0,1) [19]. Une étude rétrospective multicentrique plus récente et incluant une plus grande série de patients de stade III traités par FOLFOX (n = 303) a évalué l’impact pronostique du statut MMR sur la SSM (21). Le taux de SSM à 3 ans pour les patients MSI (n = 34, 11 %) était meilleur (90,5 %) que celui des patients MSS (73,8 %) [p = 0,027]. En analyse multivariée, le statut MMR restait le seul facteur pronostique significatif de survie. Le relativement faible nombre de patients MSI et la faible proportion d’événements tumoraux n’a pas permis l’évaluation pronostique du phénotype MSI en fonction du mécanisme à l’origine de la déficience du système MMR (hyperméthylation du promoteur de MLH1 ou mutation germinale d’un gène MMR) [21]. Cependant, en raison de l’absence de récidive dans le groupe de patients MSI traités par FOLFOX, l’analyse multivariée, pour déterminer si le statut MMR était un facteur prédictif indépendant, n’a pas pu être réalisée. Ainsi, FOLFOX pourrait être efficace chez les patients opérés d’un cancer du côlon de stade II MSI. Toutefois, ces résultats préliminaires devront être confirmés par l’analyse en cours des échantillons tumoraux provenant des essais randomisés publiés antérieurement et comparant le 5FU au FOLFOX (études MOSAIC et NSABP C07). Indications de la chimiothérapie selon les stades et place des fluoropyrimidines orales dans la prise en charge des patients en adjuvant ➤➤ Les dernières Recommandations du Thésaurus national de cancérologie digestive de la SNFGE (juillet 2011) [22] préconisent, pour le traitement adjuvant du cancer colique de stade III, une chimiothérapie postopératoire par FOLFOX4 ou XELOX pendant 6 mois et commencée si possible avant le 42e jour postopératoire (niveau de recommandation : grade A) ou par FOLFOX4 simplifié (accord d’experts). L’arrêt de l’administration de l’oxaliplatine est recommandé dès l’apparition d’une neuropathie de grade 2 persistante et obligatoire en cas de gêne fonctionnelle (grade 3), de réaction allergique ou de toute autre toxicité de grade égal ou supérieur à 2 (respiratoire, notamment). Chez les sujets de plus de 70 ans, une monochimiothérapie par fluoropyrimidine seule est recommandée (grade B). Chez les patients n’acceptant pas la probabilité d’une 150 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XV - n° 3 - mai-juin 2012 HGE 3(XV) MAI JUIN 2012.indd 150 26/06/12 13:56 mise au point toxicité majorée liée à l’oxaliplatine, ou non candidats à cette chimiothérapie, peuvent être proposées une association 5FU + AF (grade A) selon le schéma LV5FU2 standard ou simplifié (accord d’experts) ou une fluoropyrimidine orale (capécitabine ou UFT ; grade A). Enfin, chez certains sujets de plus de 70 ans, une chimiothérapie associant fluoropyrimidines et oxaliplatine (FOLFOX4, FOLFOX4 simplifié ou XELOX) peut être une alternative aux fluoropyrimidines seules – à discuter au cas par cas (accord d’experts). ➤➤ Dans le cancer du côlon de stade II (T3-T4-N0 = sous-séreuse atteinte, [T3] ou dépassée, [T4]), il n’est pas proposé de chimiothérapie adjuvante en cas de statut MSI (grade B) ou en l’absence de facteurs de mauvais pronostic reconnus (22). En cas de facteurs de mauvais pronostic reconnus (T4, nombre de ganglions examinés < 12, tumeur peu différenciée, invasion veineuse lymphatique ou périnerveuse, perforation et, pour certains, occlusion), une chimiothérapie peut être proposée aux patients n’ayant pas de comorbidité, en bon état général, avec une tumeur MSS. En l’absence de preuve de niveau A d’efficacité et de consensus dans cette situation, la prudence est souhaitable, ainsi que l’explication aux patients de la balance bénéfice/risque dans leur cas (décision médicale partagée). Les schémas proposés doivent avoir peu de risques toxiques : fluoropyrimidines orales, LV5FU2 simplifié. Le schéma FOLFOX4 peut se discuter principalement chez des patients de moins de 70 ans avec une tumeur T4 et/ ou moins de 12 ganglions analysés. En cas d’utilisation du protocole FOLFOX4, l’oxaliplatine devra être interrompu dès l’apparition d’une neurotoxicité de grade 2 (accord d’experts). ➤➤ Dans les stades I (T1-T2-N0 = sous-séreuse intacte), la chirurgie seule est recommandée (22). ➤➤ Pour les chimiothérapies orales, l’équivalence démontrée entre le schéma de la Mayo Clinic et la capécitabine pour les stades III (2), et celle de l’UFT comparé au schéma hebdomadaire de 5FU + AF i.v. du Roswell Park pour les stades II et III (23) constituent des arguments en faveur de l’utilisation d’une fluoropyrimidine orale en remplacement de l’association 5FU + AF lorsque celle-ci est choisie, avec un confort d’administration et une qualité de vie des patients améliorés. Cet allègement de la chimiothérapie par la capécitabine permet d’éviter les possibles complications infectieuses et thromboemboliques liées à la voie centrale et permet chez certains patients une adhésion plus facile au projet de chimiothérapie. Conclusion : les perspectives d’avenir en adjuvant En adjuvant, la prise en compte du rapport bénéfice/ risque est indispensable, de même que la définition de profils patients distinguant facteurs pronostiques et facteurs prédictifs. Plusieurs biomarqueurs prédictifs de réponse à la chimiothérapie ont été proposés ou sont en cours d’évaluation : MSI, absence de délétion de certains chromosomes (LOH 18q), présence d’un infiltrat par des lymphocytes mémoire, signatures génétiques tumorales pronostiques… Afin de rendre possibles ces études de biologie moléculaire, un prélèvement tissulaire idéalement congelé ou au moins fixé dans du formol est souhaitable. Globalement, le bénéfice de la chimiothérapie adjuvante par FOLFOX ou XELOX est établi pour les patients opérés d’un cancer du côlon de stade III, quel que soit le statut MMR de leur tumeur. Pour les patients avec un cancer du côlon de stade II présentant des facteurs de haut risque de récidive, ceux dont la tumeur est MSS peuvent être traités par 5FU seul (ou capécitabine), FOLFOX ou XELOX, mais il n’existe en revanche pas de consensus pour ceux dont la tumeur est MSI de stade II, avec des facteurs de haut risque de récidive. Pour les tumeurs T4 (stade IIB) MSI, certaines équipes proposent l’étude de l’expression de certains gènes qui pourraient s’avérer prédictifs de la récidive. L’indication d’une chimiothérapie adjuvante n’est, quant à elle, pas justifiée pour les tumeurs T3 (stade IIA) MSI ou MSS, dont le pronostic postchirurgie est excellent. ■ colorectal cancers. J Natl Cancer Inst 1999;91(15):1295-303. 13. Ribic CM, Sargent DJ, Moore MJ et al. Tumor microsatellite-instability status as a predictor of benefit from fluorouracil-based adjuvant chemotherapy for colon cancer. N Engl J Med 2003;349(3):247-57. 14. Sargent DJ, Marsoni S, Monges G et al. 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