Vol. 7, No. 3 - Sécurité publique Canada
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Ministry Library Adviser 'also; A MONTHLY JOURNAL FOR THE CRIMINAL JUSTICE SYSTEM LE COURRIER MENSUEL DE LA JUSTICE PÉNALE Feeling Good Inside Un sentiment de bien-être intérieur A Journalist Observes the System Le système vu de l'intérieur par une ex-journaliste Police and Community Join Forces Police et collectivité unissent leurs efforts Young Offenders Act Introduced Le projet de loi sur les jeunes contrevenants est déposé 'Vol. 7, No. 3, March/mars 1981 LIBRARY M INISTRY OF THE SOLICITOR GENERAL APR .4 198; BldliOTHFLOE Ministère jteur - ' Feeling Good Inside A prison should be a place where people can learn to feel good about themselves. François Truffaut My heart sank as the heavy steel doors clanged shut behind me. I was trapped — trapped as surely as any other criminal sentenced to do time in a provincial institution. That's how I'd planned to begin this article when the warrant for my arrest arrived in Ottawa a week before I vvas due to turn myself in at the Prince Albert Correction Centre. Certainly, I'd had plenty of time to ponder the joys of such a sojourn — the loss of freedom, the boredom of days locked in a solitary cell — and wonder, like so many before me, just how I'd managed to get myself into this situation. And all because I'd been found guilty of "... ignorance of the Saskatchewan correctional system." Copyright of this document does not belong to the Crown. Proper authorization must be obtained from the author fo' any intended use. 2 Les droits d'auteur du présent document n'appartiennent pas à l'État. Toute utilisation du contenu du présent document doit être approuvée préalablement par l'auteur. Un sentiment de bienêtre intérieur «Une prison devrait être un endroit où les gens peuvent apprendre à éprouver un sentiment de bien-être intérieur.» François Truffaut Un sentiment de découragement m'envahit lorsque les lourdes grilles d'acier se refermèrent derrière moi avec un bruit de métal. Je me suis sentis coincée — aussi coincée que tout criminel condamné à purger une peine dans un établissement provincial. Voilà comment j'avais prévu de commencer le présent article lorsque mon mandat d'arrestation est arrivé à Ottawa une semaine avant le jour où je devais me présenter au Centre correctionnel de Prince-Albert. Certes, j'avais eu tout le temps de songer aux joies d'un tel séjour — la perte de liberté, l'ennui des journées passées dans une cellule solitaire — et de me demander, comme bien d'autres avant moi, comment j'en étais arrivée à me retrouver dans cette situation. Et tout cela parce que j'avais été trouvée coupable ... d'ignorance du système correctionnel de la Saskatchewan». Exterior of the new prison with chapel in right background I'd felt that any article dealing with incarceration should inevitably begin with despair and a clanging door. Yet as I waited outside the spanking new institution in the 40 below zero weather hoping that someone would soon allow me in, the idea seemed suddenly inappropriate. Partly it was because I couldn't imagine that seethrough glass door "clanging" shut behind anybody, and partly it was because, half frozen as I was, the brightly painted interior looked singularly inviting. Apart from me, the forty or so "offenders" due to be processed that evening were all senior Saskatchewan correctional personnel assigned to try out the new facilities and share their perceptions of the philosophy behind the new institution. L'extérieur de la nouvelle prison, avec la chapelle à l'arrière, à droite. J'avais décidé que tout article traitant d'incarcération devait inévitablement commencer par des sentiments de désespoir et le bruit métallique d'une grille. Pourtant, en attendant à l'extérieur du bâtiment tout neuf, par une température de moins 40 degrés, tout en espérant qu'on veuille bien m'y laisser entrer bientôt, je trouvais soudain l'idée impropre. C'était en partie parce que je n'arrivais pas à m'imaginer cette porte de verre transparent se refermant derrière qui que ce soit «avec un bruit de métal» et, en partie, parce que, à demi gelée que j'étais, les murs intérieurs aux couleurs vives me paraissaient singulièrement invitants. En plus de moi, la quarantaine de «détenus» devant se soumettre aux modalités d'admission ce soir-là étaient tous des cadres supérieurs des Services correctionnels de la Saskatchewan qui devaient mettre à l'essai les nouvelles installations et dire comment ils percevaient les principes sur lesquels le nouvel établissement était fondé. 3 Alex Nixon admitting Terry Thompson Alex Nixon accueille Terry Thompson Like any of the inmates to follow, we were duly processed, searched and fingerprinted, then led across the quadrangle to one of the six "normal" living units which will, in the future, house 13 inmates. 4 Comme tout détenu qui viendrait par la suite, nous avons dû nous prêter à toutes les formalités d'usage, y compris les fouilles et les empreintes digitales, puis on nous a conduits à travers la cour vers l'une des six unités résidentielles «normales» qui, à l'avenir, logeront 13 détenus. My anticipated solitary cell turned out to be a rather pleasant single room, carpeted, as was the whole unit, and containing a single bed, a dresser and chair, an open cupboard, a window from which to view the world, and a windowless wooden door that insured privacy from the hall without. A lounge area with TV and bathroom facilities completed the upper floor, while downstairs we found a well-equipped kitchen, a laundry room and a pool room. Ma cellule solitaire anticipée s'est révélée une chambre simple plutôt agréable, recouverte d'une moquette, comme toute l'unité d'ailleurs, et elle contenait un lit simple, une commode, une chaise, un placard ouvert, une fenêtre qui donnait sur l'extérieur et une porte de bois sans fenêtre qui protège des regards indiscrets du couloir. Il y avait une salle de télévision et une salle de bains à l'étage tandis que le rez-de-chaussée abritait une cuisine bien équipée, une salle de lavage et une salle de billard. "Not bad at all," we concluded as we gathered round the kitchen table for a light snack. Like the regular inmates who would later live in this unit, we were responsible for our own wake-up call, for breakfast within the unit and for our arrival at the main building at a given time. «Pas mal du tout», faisons-nous en nous rassemblant autour de la table pour prendre une collation. A l'instar des détenus réguliers qui viendraient habiter cette unité, nous étions responsables de notre propre réveil le matin, du petit déjeuner pris dans l'unité et de notre arrivée à l'immeuble principal à l'heure dite. It's called "making the inmate responsible for his own behaviour," the philosophy by which the innovative new $10 million complex will be run. And according to Saskatchewan Director of Corrections, Terry Thompson, himself an "inmate" in this exercise, it's not just another new theory, but an approach that the province has been testing out successfully for quite some time. C'est la philosophie de «rendre le détenu responsable de son propre comportement» qui est à la base du nouveau complexe innovateur d'une valeur de 10 millions de dollars. Et d'après Terry Thompson, directeur des Services correctionnels de la Saskatchewan, et lui-même «détenu» pour la circonstance, il ne s'agit pas seulement d'une autre théorie nouvelle, mais d'une approche qui, d'après les tests faits par la province, s'avère une réussite depuis un bon moment déjà. T-7 Ralph Crawford points out security features to Marjorie Heath and Dennis Chub. Ralph Crawford explique les mesures sécuritaires à Marjorie Heath et Dennis Chub. "Our move to the living unit concept in this institution," he told me, "is based on other successful experiences we've had, not on theories we've picked up out of books. In planning this facility, and the Saskatoon Correctional Centre, we looked to our other operations where we had broken inmates up into natural living or working groups and where we'd had great success. In our community training residences, for instance, we found that the dozen or so inmates behaved much more responsibly than they did in the conventional prison. They related differently, both to staff and to each other, and the focus seemed to be on how to make it in society rather than on how to be a smart con in a prison. "We also looked at our work camps and noted that through 15 years of experience in the '70's, our inmates and staff seemed to get along better; the escape rate was virtually nil, the inmates did productive work; they learned skills; and though they still suffered the loss of freedom in terms of being incarcerated, they felt they were being productive people; they began to feel good about themselves as people who could contribute something, rather than just sitting in prison. 1•1111 «Notre adoption du concept des unités résidentielles dans cet établissement, leur raconta-t-il, est attribuable à d'autres expériences heureuses que nous avons vécues, et non à des théories que nous avons glanées dans des livres. En planifiant cette installation, la deuxième au Centre correctionnel de Saskatoon, nous avons tenu compte de nos autres établissements où nous avons réparti les détenus en groupes de travail ou suivant leurs affinités naturelles et où nous avons remporté beaucoup de succès. Par exemple, dans notre résidence de formation communautaire, nous avons découvert que les quelque 12 détenus faisaient preuve d'un comportement beaucoup plus responsable que dans les prisons conventionnelles. Ils ont établi des rapports différents, tant avec le personnel que l'un envers l'autre, et ils semblaient chercher comment réussir dans la société plutôt que bien jouer les escrocs en prison.» «Nous avons aussi examiné les résultats de notre camp de travail et remarqué que sur une période de 15 ans qui s'est terminée dans les années 70, les détenus et le personnel semblaient mieux s'entendre, le taux d'évasion était à peu près inexistant, et les détenus faisaient un travail utile et apprenaient un métier. Même s'ils étaient forcément privés de liberté, ils s'estimaient néanmoins des gens productifs, et ils se sont mis à éprouver un sentiment d'utilité puisqu'ils pouvaient offrir une contribution quelconque, plutôt que de se contenter de passer le temps.» "I think that's an area where we've done rather well," Thompson pointed out. "Enabling people to be responsible suggests their having the ability to make decisions, to make choices. For example, as we insisted with you "inmates", the regular inmates will have to be responsible for getting themselves around in the morning. If they don't own an alarm clock themselves, they're going to have to contract with a buddy to wake them up. Staff will not say, "Get out of your room now and go to your shop placement. It's like going to work, you have to choose to go to work and if you don't, you suffer the consequences, such as a loss of privileges or lock up." New facilities will replace these cells in the old institution. Les nouvelles installations remplaceront ces cellules du vieil établissement. «C'est là un domaine où nous avons assez bien réussi», de faire remarquer Thompson. «Le fait d'amener les gens à prendre leurs responsabilités suppose qu'on leur accorde la liberté de prendre des décisions, de faire des choix. Par exemple, tout comme nous l'avons fait avec vous, nous insisterons pour que les détenus réguliers soient responsables de toute l'organisation entourant leur lever. S'ils ne possèdent pas eux-mêmes un réveil-matin, ils devront trouver un copain qui acceptera de les réveiller. Les employés éviteront de dire: «Quittez votre chambre maintenant et présentez-vous aux ateliers.» C'est comme aller travailler, il faut choisir d'y aller et si on n'y va pas, il faut en supporter les conséquences, comme perdre des privilèges ou être enfermé dans sa cellule.» lnherent in the concept is acceptance of the "justice model" propounded by Dr. David Fogel. Fogel, who spoke to "inmates" at the two-day colloquium, feels that while our system does make an honest attempt to mete out justice in the courts, it breaks down completely once the penitentiary doors close behind an offender. He loses, not only the freedom for which he was sentenced, but many of his rights as a human being. "For justice to be done, a person must be treated as an individual with rights," Fogel believes. Since an institution is an almost impossible place for democracy to flourish, Dr. Fogel stresses that the key to any hope of justice within its walls lies in the attitude of the correctional workers, who, because of their tenure within the penitentiary, are often even more "institutionalized" than the inmates themselves. Ralph Crawford, director of the new Prince Albert centre, echoes Fogel's belief. "All that counts is what transpires between the correctional worker and the inmate, so it's important that the guard understand the goals and work toward them, and that they and the inmates ... see each other and treat each other as individuals rather than as guards and cons," says Crawford. Terry Thompson, for his part, notes that Saskatchewan has, for a number of years, been moving toward the justice model in the operation of its prisons. "Most of us," he pointed out, "have read widely on the justice model ... but we have needed the opportunity to focus discussion on certain policy issues, such as an inmate discipline process and an inmate complaint process. Having Dr. Fogel as a guest here provided a natural focus to look at the impact of allowing an inmate to call a witness, versus not allowing him to do so. It dealt with the so-called justice method of conducting a disciplinary panel as opposed to the so-called treatment method, or, as Fogel used the simulation exercise, a behaviour adjustment panel approach where, in my opinion, the excuses, or the treatment excuses for behaviour, were predominant rather than the justice. "... That helped corrections managers to focus on some of the pros and cons of various approaches and will assist us enormously in making our final decisions and recommendations to government in terms of the type of discipline we should adopt." In addition to the 11-week basic custodial course, all correctional staff, men and women, in the two new centres will receive a five-week course relating to the living unit concept, the teaching of group dynamics and interpersonal skills. The buzzword in all of this is "normalization," simulating as far as possible a normal lifestyle, so that the inmate will be to the greatest extent possible prepared to assume responsibility for his own life outside the institution. "We are attempting to normalize our living unit," Thompson reflects, "so that people who are successful in living in those places can also be successful living in the community. As such, the problems they learn to solve in their units and in their everyday lives in jail, ought to, as closely as possible, approximate the problems they will have to solve on the street. Le concept tient à l'acceptation du «modèle judiciaire» avancé par David Fogel qui s'est adressé aux «détenus» pendant le colloque de deux jours. M. Fogel est d'avis que même si notre système essaie véritablement de donner justice par l'intermédiaire de nos tribunaux, il s'écroule complètement une fois que les portes du pénitencier se referment derrière le détenu. Celui-ci perd non seulement sa liberté, mais aussi nombre de ses droits en tant qu'être humain. Selon M. Fogel, «pour que justice soit faite, un détenu doit être traité comme une personne ayant des droits». Comme il est presque impossible d'exercer la démocratie dans un pénitencier, M. Fogel souligne que la clé de tout espoir de justice à l'intérieur des murs tient à l'attitude des travailleurs correctionnels qui, étant donné leur expérience au sein du pénitencier, sont même souvent plus «institutionalisés» que les détenus eux-mêmes. Ralph Ciawford, directeur du nouveau centre de Prince-Albert, entérine le point de vue de M. Fogel. «Tout ce qui compte, c'est ce qui transpire entre le travailleur correctionnel et le détenu; il importe que le garde comprenne les buts et cherche à les atteindre, et que gardes et détenus se traitent comme des personnes humaines, plutôt que comme des gardes et des détenus», de dire M. Crawford. Quant à Terry Thompson, il signale que depuis nombre d'années, le fonctionnement des prisons de la Saskatchewan s'inspire de plus en plus du modèle judiciaire. «La plupart d'entre nous, signale-t-il, avons beaucoup lu sur le modèle judiciaire, mais il nous fallait avoir l'occasion d'axer la discussion sur certaines questions de principe, comme le processus de discipline et le processus de règlement des griefs des détenus. Le fait d'avoir M. Fogel comme conférencier nous a permis de discuter tout naturellement des conséquences qui découlent de la possibilité de permettre à un détenu de convoquer un témoin, plutôt que de ne pas le lui permettre. La question portait sur la méthode dite judiciaire d'organiser un comité de discipline par opposition à la méthode dite de traitement ou, comme M. Fogel nous l'a fait comprendre, un comité de justification du comportement où, à mon avis, les excuses ou les prétextes de traitement du comportement prédominent sur la justice. Cette séance a permis aux administrateurs des services correctionnels d'examiner certains avantages et inconvénients et nous aidera beaucoup à présenter nos dernières décisions et recommandations au gouvernement en ce qui a trait au genre de discipline à adopter.» En plus du cours de base de 11 semaines qui est donné aux gardes, tous les employés correctionnels, hommes et femmes, des deux nouveaux centres bénéficieront d'un stage de cinq semaines portant sur le concept des unités résidentielles et l'enseignement de la dynamique de groupe et de la sociabilité. 7 "Inmates" enjoy new gym facilities. Les "détenus" au gymnase. Ma vis Kainz prepares for the day. Ma vis Kainz se prépare pour la journée. Brian Grain ger demonstrates computer facility. Brian Grain ger explique le fonctionnement de l'ordinateur. Alex Nixon processing inmates Tony Lund, Jocelyn Marshall and Dick Till. Alex Nixon et les détenus Tony Lund, Jocelyn Marshall et Dick Till. Simone Denis in living unit. Simone Denis dans une unité résidentielle. Jim Schneider and Tony Lund make breakfast. C'est au tour de Jim Schneider et de Tony Lund à faire le petit déjeuner. Betty Trout being fingerprinted by Floyd Lavallee Floyd La vallée prend les empreintes digitales de Betty Trout, Living in an attractively furnished living unit is not, he believes, a luxury when to many inmates something as mundane as not butting your cigarette on the carpet is a learning experience. All meals will be eaten within the living unit, either prepared at breakfast by the inmates themselves or sent over from the main building and reheated. Because all nneals are in the unit, there is, Thompson feels "... the potential to deal with whatever comes up in a natural environment, much as you do in your family and I do in mine. That type of natural grouping around mealtime is very important.... Also, there will be regular meetings, at least weekly, where groups in the units will meet to discuss specific things about how their units operate and what rules it has on certain issues. "We expect the inmates to set a lot of their own standards and rules in the living unit and to use this positively," Crawford points out. "They will be expected to do a full and meaningful day's work (and will be paid a wage for it)." Officials want to define clearly the difference between work and leisure — again, as closely as possible approximating the conditions on the street. This means that while a variety of classes and hobbies will be made available, many within the nearby community, they will be offered in the evening rather than as alternatives to work during the day. 10 Le mot-clé dans tout cela est la «normalisation», recréant dans toute la mesure du possible un mode de vie normal, de manière à ce que le détenu puisse se préparer le mieux possible à assumer la responsabilité de sa propre vie à l'extérieur du pénitencier. «Nous essayons de normaliser nos unités résidentielles, de dire Thompson, afin que les gens qui réussissent dans ces endroits-là puissent également faire de leur vie un succès dans la collectivité. Comme telles, les difficultés qu'ils doivent apprendre à résoudre dans leurs unités et dans leur vie de tous les jours en prison devraient ressembler, dans toute la mesure du possible, aux problèmes qu'ils auront à régler dans la collectivité.» D'après Thompson, le fait de vivre dans une unité résidentielle aménagée avec goût n'est pas un luxe, lorsque quelque chose d'aussi banal que de ne pas éteindre sa cigarette sur le tapis représente pour de nombreux détenus une expérience d'apprentissage. «Tous les repas se prennent à l'intérieur de l'unité résidentielle et ils sont soit préparés le matin par les détenus eux-mêmes, soit apportés de l'immeuble principal et réchauffés.» D'après Thompson, «cela permet de régler dans un milieu naturel les questions qui surgissent, tout comme vous le faites dans votre famille et moi dans la mienne. Le fait de se regrouper ainsi naturellement autour d'une table est très important; il y a aussi des réunions régulières, au moins hebdomadaires, où des groupes des unités examinent des choses particulières concernant la façon dont fonctionnent leurs unités et les règles qu'elles imposent à certains égards. Existing shop facilities will continue to be used. On se servira encore de certaines installations existantes. "The other theme that runs through the entire philosophy behind our correctional centres," Thompson observes, "is that inmates should be able to learn to feel good about themselves as individuals. That doesn't mean that they should feel good about the crimes they've committed or about having a criminal identity, but we want people to have the opportunity to feel they are worthy as people; that they have some dignity. "If they can get rid of the anger they hold, perhaps towards themselves, they will have gotten rid of the anger they hold towards other people and I think society will be much better protected by people who have a feeling of peace rather than a feeling of hatred and violence." by Jocelyn Marshall «Nous laissons aux détenus le soin d'établir une bonne partie de leurs propres normes et règles dans l'unité résidentielle et de les utiliser à bon escient, de faire remarquer Crawford. On compte qu'ils feront une bonne journée de travail (qui sera d'ailleurs rémunérée).» Les dirigeants veulent définir clairement la différence entre travail et loisirs — de nouveau, pour que cette réalité corresponde le plus étroitement possible aux conditions de vie de tous les jours. Cela veut dire que bien que diverses classes et divers passe-temps soient offerts, dont beaucoup dans la localité avoisinante, ils seront donnés le soir plutôt que comme solution de rechange au travail le jour. «L'autre thème qui sous-tend toute la philosophie de nos centres correctionnels, précise Thompson, c'est que les détenus devraient pouvoir éprouver un sentiment de bien-être en tant qu'individu. Cela ne veut pas dire qu'ils doivent s'enorgueillir des crimes qu'ils ont commis ou de l'identité criminelle qu'ils ont acquise, mais nous voulons que les détenus aient l'occasion de ressentir qu'ils ont une valeur, qu'ils ont une certaine dignité. «S'ils peuvent arriver à se débarrasser de la colère qu'ils éprouvent, peut-être envers eux-mêmes, ils se seront débarrassés du même coup de la colère qu'ils nourrissent envers d'autres personnes et je pense que la société se portera mieux si elle est protégée par des personnes qui sont animées d'un sentiment de paix plutôt que d'un sentiment de haine et de violence.» par Jocelyn Marshall 11 Outside/Inside: A Journalist Observes the System "Society can be extremely punitive to people who break its rules. We've somehow got to put a face on the inmate, show him in every other respect than how he broke the law as a full human being and treat him accordingly." Le système vu de l'intérieur par une ex-journaliste «La société est souvent sans pitié pour ceux qui enfreignent ses lois. Il faut en arriver à accoler un nom sur le visage du détenu, à lui faire comprendre qu'il est un être humain à part entière malgré sa faute et à le traiter en conséquence.» West Coast journalist and author, Lisa Hobbs, well known for her forthright editorials on political and sociological issues, is discussing how her perceptions of the criminal justice system, and of inmates in particular, have changed in the three years she has been a member of the Parole Board. "As a society," she observes, "we tend to stereotype inmates the way we stereotype the elderly, the poor, and the handicapped. They don't fit into our image of "normal" — of the upwardly mobile, attractive, vivacious, healthy young or middle aged person we try to emulate." Hobbs believes we've been brainwashed by the media over the last 40 years to the point where we are uncomfortable with anyone who doesn't fit our image of success, whereas in reality the attractive people we so admire are a very small segment of the population. We try to "forget" the hundreds of thousands of people who are unwell or old or not well off financially, but who basically have the same emotions as we, the same desire to be attractive and loved. "On the Parole Board, we meet people who don't live that way," Hobbs comments, "people for whom failure, confusion, rejection, helplessness and inability to cope are normal life conditions. One becomes painfully aware that once you break away from the successful upwardly mobile middle class stream, life is very different." As a sociologist, Lisa Hobbs has long been interested in why certain people become criminals. "I've always believed that people are a product of the society that shapes them," she reflects, "but now my perceptions have greatly clarified. I see the majority of offenders as victims of our society because so many of them were born into situations where they didn't have a chance from the day they were born. Many of them come from totally disturbed alcoholic homes. Some have very low I.Q.s. Others are simply socially disadvantaged; the turmoil in their home has been such that they virtually stopped learning from Grade 2 on. "In all this, I'm not denying people's capacity to learn by their mistakes, either to get out of crime or make a clear decision to commit an offense," Hobbs remarks. "I don't take from them the responsibility for their own lives. But I am saying that they are, on the whole, victims, and that we use prisons to contain all the social problems we can't solve outside — to get rid of people who are really just nuisances, or embarrassing, or who can't cope and haven't any other means of living except through crime. "I'm not romanticizing the criminal. Some have come from good homes but are violent and vicious. But I meet the others all the time — young men and old who don't know how to navigate their way normally through society because they've never learned it at home." Having two grown sons of her own has, Lisa Hobbs believes, helped her gain a better insight into the normal longings and dreams and needs of young men. "I think that a lot of kids who are in trouble are really more confused than criminalized," she says. Mme Lisa Hobbs, auteur et journaliste de la côte ouest bien connue pour ses éditoriaux directs sur des questions politiques et sociologiques, explique comment sa perception du système de justice pénale et en particulier des détenus a changé en trois ans, depuis qu'elle est membre de la Commission nationale des libérations conditionnelles. «En tant que société, dit-elle, nous avons tendance à penser aux détenus en termes de stéréotypes, tout comme nous le faisons pour les personnes âgées, les pauvres et les handicapés. Ces gens ne correspondent pas à l'idée qu'on se fait d'une «personne normale», soit une personne jeune ou d'âge mûr, attrayante, pleine de vie et en bonne santé, qui gravit aisément les échelons de la société et que l'on se donne comme modèle.» D'après Mme Hobbs, depuis quarante ans, les médias nous ont saturés à un point tel que nous nous sentons mal à l'aise en compagnie de gens qui ne correspondent pas à l'idée que nous nous faisons d'une personne qui a réussi dans la vie alors qu'en réalité, les personnes séduisantes que nous admirons tant ne représentent qu'un très faible pourcentage de la population. Nous essayons «d'oublier» les centaines de milliers de gens qui sont malades, âgés ou sans ressources financières, mais qui, fondamentalement, ressentent ce que nous ressentons, et qui, comme nous, veulent se sentir séduisants et aimés. «En tant que membres de la Commission nationale des libérations conditionnelles, nous rencontrons des personnes qui n'ont pas ce mode de vie, des personnes pour qui l'échec, le rejet, un sentiment de confusion et d'impuissance, et l'impossibilité de s'adapter sont des réalités quotidiennes. Il est pénible de constater que lorsqu'on s'éloigne de la classe moyenne où la réussite est monnaie courante, la vie est très différente.» En tant que sociologue, Lisa Hobbs a toujours cherché à savoir pourquoi certaines personnes choisissent le crime. «J'ai toujours cru que les gens étaient un produit de la société, dit-elle songeuse, mais ma perception de tout cela a bien changé; maintenant je vois plus clair. J'estime que la plupart des infracteurs sont des victimes de notre société, car à cause de certaines circonstances un grand nombre d'entre eux n'ont jamais eu de chance. Beaucoup viennent d'un foyer totalement perturbé par l'alcoolisme. Certains ont un quotient intellectuel très bas tandis que d'autres sont tout simplement socialement défavorisés; à la maison, le bouleversement était tel qu'ils ont pratiquement cessé d'apprendre à partir de leur deuxième année à l'école. «Tout cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent tirer profit de leurs erreurs et cesser toute activité criminelle ou choisir, en pleine connaissance de cause, de commettre un crime, fait remarquer Mme Hobbs. Je ne veux pas dire qu'ils ne sont pas responsables de leur propre vie. Mais je crois qu'en général, ils sont des victimes et que nous nous servons des prisons pour contenir tous les problèmes sociaux que nous ne pouvons pas régler dans la collectivité, pour nous débarrasser des gens qui sont tout simplement une source d'embêtement ou de gêne ou qui sont dépassés par les événements et dont le seul mode de subsistance est le crime. 13 Do inmates try to manipulate Board members? Well, of course. But Hobbs is quick to add, "Sonnetimes it seems to me they're caught between the frying pan and the fi re. They're told to do this, that and the other. They do it and they they're told they're manipulative. "Most people are manipulative. Some of the best-selling books of the last ten years have been on how to negotiate. How to get your own way without feeling guilty. Manipulation is one of the keystones of business success. "Yet when an inmate tries it, it's frowned upon and we say that it's insincere. I think we often have very unreal expectations of the inmate." A lot of inmates, Hobbs observes, would have been quite successful had they known how to act legally. If they'd known what kind of manipulation was acceptable, they'd never have been behind bars. "It's not that they're so much different from other people," she contends. "While they do commit criminal acts, most of their behaviour is not always that much different from what other people do. That is, 90 percent of their behaviour is just like anyone else's as are their needs and feelings. Their criminality, although a critical difference, is still just a part of the overall person." Hobbs does feel very positive about the Parole Board's role within the system. "Parole itself," she points out, "is built on the concept that until they die, human beings are capable of change. We know from experience in ordinary life that sometimes something will happen that makes overything come together and we just go into a different plateau. "The same is true with inmates. It's very difficult to say when someone will change, or why, but meeting with the inmate is, I think, a very enlightened way of keeping track of change. Hopefully of catching him at the optimum moment in his life when he's received all the tenefits' he can from incarceration, when he's maybe learned a trade, when he's had time to cool his heels and think about the way his life's going." Hobbs and other Board members are ruled by very specific guidelines in judging a person's eligibility for parole. Will his release constitute an undue risk to society? Has he obtained the maximum benefit from incarceration? Will it help him to reenter society if he is released at this time? «Je n'excuse pas les criminels. Certains, venus de bonnes familles, sont pourtant violents et méchants. Mais je rencontre continuellement les autres: des jeunes et des moins jeunes qui ne peuvent fonctionner normalement dans la société car on ne le leur a jamais appris.» Mère de deux garçons maintenant adultes, Lisa Hobbs croit comprendre les aspirations, les rêves et les besoins des jeunes. «Je crois que beaucoup de ceux qui ont des démêlés avec la justice sont, en réalité, davantage des jeunes angoissés que de véritables criminels.» Les détenus essaient-ils de manipuler les commissaires? «Evidemment, mais, s'empresse d'ajouter Mme Hobbs, il me semble quelquefois qu'ils sont pris entre deux feux. On leur dit de faire ceci et de faire cela. Ils le font et ensuite on leur reproche de manipuler les gens. «La plupart des gens cherchent à manipuler. Un bon nombre de livres qui se sont le plus vendus depuis dix ans portent sur la façon de négocier, d'obtenir ce qu'on veut sans se sentir coupable. La manipulation est la clef de voûte de la réussite en affaires. «Mais quand un détenu tente d'y recourir, il se fait taper sur les doigts et se fait dire que c'est malhonnête. Je crois que nos attentes, en ce qui concerne les détenus, sont souvent très peu réalistes.» Mme Hobbs observe qu'un bon nombre de détenus auraient réussi dans la vie s'ils étaient restés dans les limites de la légalité. «S'ils avaient recouru au type de manipulation acceptable, ils ne se seraient jamais retrouvés derrière les barreaux. «Ce n'est pas qu'ils sont tellement différents des autres, soutient-elle. Bien qu'ils commettent des actes criminels, leur conduite générale ne diffère pas tellement de celle des autres. Autrement dit, 90 p. cent de leur conduite ressemble à celle des autres, tout comme leurs besoins et leurs sentiments. Quoique capitale, leur criminalité n'est qu'une partie de leur personnalité.» Mme Hobbs a une attitude très positive à l'égard du rôle de la Commission nationale des libérations conditionnelles au sein du système. «La libération conditionnelle en soi, signale-t-elle, est fondée sur le concept selon lequel les êtres humains sont capables de changement jusqu'à leur mort. Dans la vie de tous les jours, il nous est tous arrivé quelque chose qui a changé notre perception et nous a fait passer à un niveau différent. «Il en est de même pour les détenus. Il est très difficile de dire exactement quand quelqu'un changera, ou pourquoi, mais je crois que le fait de rencontrer le détenu peut nous aider à nous tenir au courant des changements qui se produisent chez lui et peutêtre à le saisir au meilleur moment, lorsqu'il a tiré tous les «avantages» possibles de son incarcération, lorsqu'il a peut-être appris un métier et qu'il a eu le temps de se calmer et de songer à l'orientation que prend sa vie.» 14 Mrs. Hobbs with Claude Bouchard at Leclerc penitentiary. Madame Hobbs avec Claude Bouchard au pénitencier Leclerc. If he can't make it and loses his good time, then he's in a worse situation," Hobbs points out. "So you're not only assessing for society, but also for the inmate himself whether he can be successful or not and you try to determine his chances for a successful parole by looking at his daily behaviour inside the institution, his attitudes, the way he relates to other people and his capacity to accept orders. Lorsque Mme Hobbs et les autres membres de la Commission cherchent à déterminer si un détenu peut être libéré conditionnellement, ils doivent se soumettre à des lignes de conduite très précises. Cette libération menacera-t-elle indûment la société? Le détenu a-t-il profité au maximum de son incarcération? Sa libération facilitera-t-elle sa réintégration sociale? "Has he shown any real insight into his own behaviour? I think in most cases, it's possible to make a very fair assessment of whether he has gained the insight and techniques necessary to stay out of trouble in the future. «S'il manque son coup et perd sa remise méritée de peine, sa situation est encore pire qu'elle ne l'était auparavant, signale-t-elle. Alors, nous prenons une décision non seulement pour la société, mais également pour le détenu. Nous essayons de déterminer ses chances de succès en étudiant son comportement quotidien au pénitencier, ses attitudes, ses relations avec les autres et sa capacité d'accepter des ordres. "Some few people have to be put away," Hobbs believes. "We should just face that fact and stop trying to save everybody. But there's no reason why these people can't spend their lives in the most humanitarian way possible — that such people could not, have a little apartment, a compound with a garden and pets. Visits by family if they wish to visit. No reason that I can see why such a person could not have everything except his liberty." One of the facts that has struck Hobbs most forcibly in her three years as Parole Board member is that the majority of offenses, whether they're committed by whites or natives are alcohol-related. "My attitude toward alcohol has changed dramatically since I became a Member," she admits. "I really regard it as poison because it's connected with so much human suffering. I never thought I'd take a Wonnen's Temperance League view, but I now see alcohol as the single most identifiable agent in the formation of almost every one of these offenders. «Il y a des gens qui doivent être gardés à l'écart de la société, ajoute-t-elle. Nous devrions tout simplement accepter ce fait et cesser d'essayer de sauver tout le monde. Je ne vois pas du tout pourquoi ces gens, incarcérés pour le reste de leur vie, ne pourraient pas être traités le plus humainement possible, avoir un petit appartement, un jardin et des animaux domestiques et recevoir la visite de leur famille. Je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas avoir tout ce qu'ils désirent, sauf la liberté.» Au cours de ces trois années au sein de la Commission, elle a été particulièrement étonnée de constater que la plupart des infractions, qu'elles soient commises par des blancs ou des Autochtones, sont liées à l'alcool. «Mon attitude envers l'alcool a complète- 15 "I've also been terribly impressed with the dedication of the people in the parole service. It's absolutely astounded me to see this army of mostly young people across the country who are so involved, so dedicated to working with inmates. Very often they have very real human relationships with their clients and it is through such contacts, I think, that the client finally develops. I just don't know where these people draw their strength from." Probably the single thing that has struck Lisa Hobbs most forcibly as she travels across the country and talks with inmates "... is that there's a world in Canada which is never reflected in the media — a large part of our society that has no face and no voice — and that's the hundreds of thousands of the truly poor and confused. "Even the so-called Successfur people I see returning on the plane on a Friday night are under such stress that they are drinking too much," Hobbs observes. "Now, if you take people who watch the same TV, the same movies, who see all the goodies out there and have no idea of how to get hold of them, the stresses they endure psychologically, which come right out of their childhood with its unexpected violences, the confusion, the lack of regular meals, the strange faces, the tumult in which many of them were raised, the number of foster homes and placements that some of those kids have been through, is it so extraordinary that they reach out illegally for what they want? Or that they turn to alcohol or drugs? What is extraordinary to me is that so many of them can stay away from it for so long. I think we put tremendous expectations on people. "The difficulty we have with inmates is the same that we have with the aged. There simply are not enough really caring people. When you look outside the North American society to what one would call 'primitive' society, where one is very close to the land, you realize with a shock how rich human relationships still are. How much concern there is for the aged, for a relative who is alone, for the sick neighbour down the street. "I know it may sound `bleeding heart', but what I feel is needed is an army of really well developed human beings who can absorb the failures and the demands — because many of these guys are very demanding, their expectations distorted in the sense that if you don't get what you want as a child, you're going to whine, however long it takes before you grow up. You might be whining in your twenties and thirties and lots of the men I see as inmates still are because their `needs' have never been resolved." ment changé depuis que je suis devenue commissaire, avoue-t-elle. A mon avis, c'est un poison, car il donne lieu à tant de souffrances. Je n'aurais jamais cru que j'adopterais le point de vue antialcoolique, mais j'estime maintenant que dans la plupart des cas l'alcool est la cause la plus évidente du comportement criminel. «De plus, j'ai été extrêmement frappée par le dévouement des employés du Service national des libérations conditionnelles. Je n'en reviens pas de voir cette armée presque entièrement composée de jeunes qui donnent tant d'eux-mêmes et qui sont si dévoués à leur travail avec les détenus. Très souvent, leurs relations avec les détenus qui leur ont été confiés sont très humaines et c'est grâce à ces contacts que les détenus peuvent vraiment, à mon avis, se développer. Je ne sais pas où ces gens-là prennent leur énergie.» Alors qu'elle parcourait le pays et discutait avec des détenus, ce qui a probablement le plus frappé Lisa Hobbs c'est «... qu'il existe un autre monde au Canada, un monde dont les médias ne parlent jamais — une foule anonyme et silencieuse, des centaines de milliers de gens démunis et désemparés. «Même ces gens qui ont «réussi» dans la vie et qui prennent l'avion le vendredi soir pour rentrer chez eux sont soumis à tellement de stress qu'ils se mettent à boire, fait-elle remarquer. Prenons maintenant des gens qui écoutent les mêmes émissions de télévision, vont voir les mêmes films, se laissent tenter par tous ces produits de consommation qu'ils ne savent pas du tout comment obtenir, et qui sont soumis à un grand stress psychologique qui provient directement de leur enfance et de ses moments inattendus de violence, de leur enfance confuse, tourmentée, peuplée de visages inconnus, désorganisée et caractérisée par de nombreux foyers nourriciers. Est-il donc surprenant qu'ils aillent chercher illégalement ce qu'ils désirent? Ou qu'ils prennent de l'alcool ou de la drogue? Ce qui est étonnant à mon avis, c'est qu'un si grand nombre peut y résister si longtemps. Je pense que nous attendons trop des gens. «Les difficultés que nous éprouvons à l'égard des détenus sont les mêmes que celles que nous rencontrons à l'égard des personnes âgées. Il n'y a tout simplement pas suffisamment de gens qui se soucient des autres. Si nous oublions un moment la société nord-américaine pour diriger notre attention vers une société dite «primitive», encore très près de la terre, nous sommes surpris de voir combien les relations humaines sont encore extrêmement riches, combien ses membres s'occupent des personnes âgées, d'un parent qui est tout seul ou d'un voisin malade. «Je sais que certains me traiteront de «coeur tendre». J'estime que ce qu'il nous faut, c'est une armée d'êtres humains bien adaptés qui peuvent faire face aux échecs et aux exigences, puisque plusieurs de ces détenus sont très exigeants, car n'ayant pas eu, enfants, ce qu'ils voulaient, ils continuent de se plaindre parfois jusque dans la vingtaine, voire la trentaine, tant qu'ils n'ont pas atteint la maturité voulue. Plusieurs des détenus que je vois sont ainsi, leurs aspirations n'ayant toujours pas été satisfaites.» 16 Young Offenders Act Introduced Noting that the 73 year-old juvenile Delinquents Act was seriously out of date and has long been inadequate to meet the problems of young people in conflict with the law, Solicitor General Bob Kaplan last month introduced new legislation (Bill C 61) designed to make sweeping changes to our juvenile justice system. - Administrative and policy changes instituted by the provinces in recent years have underscored the need for new federal legislation. Three areas of the present law have been of particular concern to practitioners and legislators: — The Juvenile Delinquents Act contains offenses for which only juveniles could be charged. For example, teen-aged girls have been particularly vulnerable to charges of sexual immorality, something for which an adult could not be charged. Such "status offenses" — which would be abolished by the Young Offenders Act — are often levelled with little supporting evidence. —The intention of legislators, who adopted the law now in force, was to enshrine a philosophy of flexibility and informality in the case of wayward juveniles. But over the years, this philosophy has devolved into an unspecific mode of treatment characterized by a lack of standardization and insufficient guarantees for juvenile rights to equitable treatment before the law, especially when liberty is at stake. — Because the Juvenile Delinquent Act stresses treatment, the dispositions, or sentences, which a youth court may give are frequently open-ended, on the grounds that when a juvenile is sufficiently "treated" the authorities will end the sentence. However, once sentenced, the juvenile passes out of the court's jurisdiction and into the care of provincial authorities, who administer the act. The juvenile is then in large measure subject to administrative decisions on the length of his sentence. The present law contains no legal redress for the juvenile or his parents to challenge the administrator's decision. Le projet de loi sur les jeunes contrevenants est déposé C'est en faisant remarquer que la Loi sur les jeunes délinquants, vieille de 73 ans, est vraiment désuète — et depuis longtemps insuffisante pour faire face aux problèmes des jeunes ayant des démêlés avec la justice — que le Solliciteur général du Canada, M. Bob Kaplan, a déposé le mois dernier le projet de loi (Bill C 61) qui modifiera radicalement le système canadien de justice applicable aux jeunes. - D'ailleurs, les changements apportés ces dernières années à l'administration et aux politiques par les provinces ont souligné le besoin d'une nouvelle loi fédérale. Trois points de la loi actuelle intéressaient particulièrement les praticiens et les législateurs: — La Loi sur les jeunes délinquants prévoit des délits dont seuls des jeunes peuvent être accusés. Ainsi, les adolescentes étaient tout spécialement exposées aux accusations d'immoralité sexuelle, ce dont ne pouvait être accusé un adulte. Et souvent, il n'y a que peu de preuves pour étayer les accusations relatives à ces «délits de situation», qu'abolirait la Loi sur les jeunes contrevenants. — Les législateurs qui ont adopté la loi actuelle voulaient que le traitement des jeunes délinquants rebelles ait un caractère souple et officieux. Toutefois, avec les années, ce caractère est devenu un mode de traitement imprécis, dépourvu d'uniformité et de garanties suffisantes pour assurer aux jeunes l'égalité devant la justice, surtout lorsque leur liberté est en jeu. — Comme la Loi sur les jeunes délinquants met l'accent sur le traitement, les décisions ou les sanctions que peut prendre un tribunal pour jeunes sont fréquemment d'une durée indéterminée sous prétexte que lorsqu'un jeune aura été suffisamment «traité», les autorités lèveront la sanction qui lui a été imposée. Cependant, une fois la sentence prononcée, le jeune passe de la juridiction du tribunal à celle des autorités provinciales, qui sont chargées de l'application de la Loi. Son avenir dépend alors dans une large part des décisions d'ordre administratif qui seront prises au sujet de la durée de sa peine, d'autant plus que la loi actuelle ne prévoit aucun recours permettant au jeune ou à ses parents de contester la décision des administrateurs. 17 By contrast, under the proposed legislation, the youth court will retain jurisdiction over the juvenile's disposition in order to ensure that sentencing remains relevant, that the juvenile's rights are protected and that everyone involved parents, juveniles and adnninistrators can initiate a review. The protection of society is also an important consideration to be taken into account in the review process. — — The creation of checks and balances is an important new feature of the Young Offenders Act, says Judge Orner Archambault, who has headed up the Ministry of the Solicitor General's efforts in drafting the legislation and consulting with the provinces. "In the interests of protecting society and the individual, we have endeavoured to blend the two approaches, one which argues that the administrator should have complete flexibility in handling the juvenile and the other which holds that sentencing and matters of freedom and liberty are strictly judicial decisions. The new law should bring about a system where both sides will have equal input." Another pivotai feature of the proposed law is its progressive sentencing options. Under the new law, the judge's sentencing options remain wide and flexible. None, however, are open-ended and the long strides made in the last decade with alternatives to incarceration and the formal court process are recognized and "In appropriate cases, alternative measures to the formal court process may be used, particularly in those cases involving less serious offenses. To this end the proposed legislation contains provisions that will sanction screening and diversion. Although it will provide provinces considerable flexibility in implementing such program measures, the Act does nevertheless contain a number of basic protections and safeguards for young persons who might become involved in the diversion process," notes Judge Archambault. The dispositions which would be available are: — an absolute discharge; — a fine of up to $1,000; — a restitution or compensation order for loss of or damage to property, loss of income, or special damages which arose because of personal injury to the victim of the offense. A judge who is considering such an order will take into account the young offender's ability to pay or earn; — an order of compensation in kind or by way of personal service to the victim of the offense; — a community service order, which would require the young offender to perform a specified amount of work for the community; — a probation for up to two years; — committal to intermittent or continuous custody for up to two years; 18 Deputy Solicitor General André Bissonnette , Judge Orner Archambault and Solicitor General Bob Kaplan Au contraire, la loi proposée laisse au tribunal pour jeunes sa juridiction sur la décision prise à l'égard d'un jeune afin qu'il veille à ce que la peine demeure pertinente, à ce que les droits du jeune soient protégés et à ce que toutes les personnes concernées, soit le jeune lui-même, ses parents et les administrateurs, puissent demander le réexamen du cas. La question de la protection de la société est également un élément important à prendre en considération lors du processus de réexamen. Selon le juge Orner Archambault, qui a dirigé au ministère du Solliciteur général la rédaction du projet de loi et les consultations avec les provinces, il y a dans la Loi sur les jeunes contrevenants un élément nouveau et important: l'équilibre. «Afin d'assurer la protection de la société et du jeune, nous nous sommes efforcés de combiner deux façons de voir les choses: l'une qui soutient que l'administrateur doit avoir toute latitude pour s'occuper du jeune, et l'autre qui affirme que la détermination de la peine et les questions relatives à la liberté ne doivent relever que des tribunaux. La nouvelle loi devrait mettre en place un mécanisme qui permette à chacun de jouer un rôle équivalent.» Une autre caractéristique essentielle de la future loi est de prévoir des peines modernes. Le juge disposera en effet d'un éventail large et flexible de peines. Aucune, cependant, n'est de durée indéterminée et toutes tiennent compte du processus judiciaire officiel et des progrès marquants réalisés au cours de la dernière décennie concernant les solutions de rechange à l'incarcération. En outre, «dans les cas appropriés, on peut recourir à des mesures autres que le processus judiciaire officiel, notamment lorsqu'il s'agit de délits peu graves. A cette fin, la loi proposée contient des dispositions qui entérinent la sélection et la déjudiciarisation. Bien qu'elle laisse une marge de manoeuvre considérable aux provinces dans l'application de ces mesures, elle prévoit néanmoins pour les jeunes qui participeront au processus de déjudiciarisation un certain nombre de garanties et de dispositions de protection essentielles», remarque le juge Archambault. Les dispositions qui pourront être prises à l'égard d'un jeune sont les suivantes: — accorder un acquittement total; — imposer une amende d'au plus $1 000; — imposer une ordonnance de dédommagement ou d'indemnisation pour des pertes ou des dommages matériels, pour une perte de revenu ou pour des dommages spéciaux survenus à la suite de lésions corporelles subies par la victime de l'infraction. Le juge qui envisage de rendre une telle ordonnance doit tenir compte de la capacité du jeune contrevenant de payer ou de toucher un salaire; — ordonner un dédommagement en nature ou par des services personnels à la victime de l'infraction; — imposer une ordonnance de services communautaires selon laquelle le jeune contrevenant doit exécuter une quantité précise de travaux pour la société; — imposer une période de probation d'au plus deux ans; Tom Sterritt — additional conditions which the judge considers in the best interests of the young offender or society, such as the surrender of illegal goods, or a prohibition against the possession of firearms; — any combination of these dispositions, as long as the combination does not exceed two years in duration for any one offense. "We are giving judges a wide range of options, so we hope they will act in the spirit of the legislation and use the many alternatives to custodial dispositions, leaving custody as a last resort," comments Judge Archambault. "Custody will be defined much more strictly," adds policy analyst Tom Sterritt, who has worked closely with Judge Archambault on the new legislation. "Under the new act, the judge will make the final decision to refer juveniles into custody. But custody does not necessarily mean bricks and mortar. If one wants to restrain a young person whom the court feels is a threat to the community, it might be equally applicable to send him to a community residential centre or a wilderness camp, for example." What about programming to implement such non- custodial dispositions? "There is no question the greater the resources the province is prepared to allocate to such options, the wider range the sentencing tribunal will have to consider their increased use. Creative judges can serve as catalysts in program development. Remember, in some respects this law is only catching up with what a number of provinces have already done in the field of sentencing alternatives," notes Judge Archambault. The new law is also catching up with progress in the area of children's rights, says Sterritt. "The present law is extremely vague on the subject. The proposed legislation recognizes that young persons should have the same rights as are guaranteed for adults involved in criminal proceedings; particularly the right of young persons to be legally represented at all stages of the proceedings." — ordonner un placement sous garde continue ou discontinue pour une période maximale de deux ans; — imposer des conditions supplémentaires qui, selon le juge, sont dans l'intérêt du jeune contrevenant ou de la société, comme la confiscation de biens détenus illégalement ou l'interdiction de posséder une arme à feu; — rendre toute forme combinée de ces décisions, pourvu que la durée n'excède pas deux ans à l'égard de quelque infraction que ce soit. «Nous donnons aux juges la possibilité de choisir entre une vaste gamme de décisions, dans l'espoir qu'ils respecteront l'esprit de la loi et recourront aux nombreuses mesures de rechange à la détention, n'imposant celle-ci qu'en dernier ressort», commente le juge Archambault. «La détention sera définie avec plus de rigueur», ajoute Tom Sterritt, analyste des politiques, qui a travaillé au projet de loi en étroite collaboration avec le juge Archambault. «En vertu de la nouvelle loi, c'est le juge qui prendra la décision finale d'imposer une peine de détention à un jeune. Toutefois, la détention ne signifie pas nécessairement que le jeune sera derrière les barreaux. Pour limiter la liberté d'un jeune que le tribunal considère comme une menace pour la collectivité, on peut, par exemple, l'envoyer dans un centre résidentiel communautaire ou dans un camp en pleine nature.» Au sujet de la mise en oeuvre des décisions non privatives de liberté, le juge Archambault déclare qu'«incontestablement, plus les ressources que les provinces sont disposées à affecter à des mesures seront importantes, plus la variété des décisions à la disposition des tribunaux sera grande. Les juges à l'esprit créateur peuvent servir de catalyseurs à la mise sur pied de programmes. Il ne faut pas oublier qu'à certains égards, ce projet de loi ne fait que se mettre au diapason des mesures de rechange adoptées par un certain nombre de provinces.» 19 Highlights Points saillants • minimum age of criminal responsibility raised to 12 years from 7; • juveniles given the right to legal representation at all stages of proceedings and the right to appeal court decisions; • sanction the use of diversion for less serious • L'âge minimal de la responsabilité pénale passe de sept à 12 ans. • Les jeunes ont maintenant le droit d'être représentés par un avocat à toutes les étapes de la procédure et d'en appeler des décisions du tribunal. • Le recours à la déjudiciarisation dans le cas des infractions peu graves est entériné. • Les délits de situation, comme «l'immoralité sexuelle ou toute autre forme de vice de ce genre», sont abolis. • Les jeunes sont tenus davantage responsables de leurs actes. offences; • abolition of status offences such as "sexual immorality or any similar form of vice"; • juveniles to be held more accountable for their actions. Another significant change to be implemented will be the separation of delinquent and neglected juveniles. In some cases, it can be argued that both have the same needs, but too often a blurring of the distinction has led to serious injustices, with kids who are a problem for social welfare authorities being treated in much the same fashion as those who have transgressed the criminal law. "Having the new law restricted to federal offences is going to make everyone more accountable and responsible," says Judge Archambault. "We won't be able to use the force of the criminal law to intervene lightly in a child's life." The new law would also remove the in camera provision for youth courts so that court proceedings will be in full view of the public. The judge retains the right, however, to close the court if he feels it is in the public interest to do so or that information being presented could be "seriously prejudicial or injurious" to any young person present. The news media will have to respect the anonymity of any young person involved, whether he or she is the accused, the victim or the witness. Judge Archambault feels also that explicit rules governing the use and maintenance of juvenile court records will encourage the juvenile to be more responsible. Under present law, it is possible for the individual to carry the label "delinquent" for life. The new law will stipulate that when a young offender has completed his sentence and committed no further offense for a qualifying period, the record will be destroyed, giving the young person an incentive to stay straight. Unauthorized disclosure of youth records will be an offense. An information booklet, The Young Offenders Act — Highlights, February, 1981, is available free by writing to the Communication Division, Programs Branch, Ministry of the Solicitor General, 340 Laurier Ave. W. Ottawa, MA 0P8. Selon M. Sterritt, la nouvelle loi rattrape également les progrès réalisés dans le domaine des droits des enfants. «Alors que l'actuelle loi est extrêmement vague sur ce sujet, la loi proposée reconnaît que les jeunes doivent jouir des mêmes droits que les adultes engagés dans des poursuites criminelles, et notamment le droit d'être représenté par un avocat à toutes les étapes des poursuites.» Un autre changement important qu'entraînera la future loi sera l'établissement d'une distinction entre le jeune qui est délinquant et celui qui est négligé. Dans certains cas, on peut soutenir que tous deux ont les mêmes besoins, mais trop souvent le manque de distinction entre eux a suscité de graves injustices. En effet, des enfants qui posaient un problème aux autorités des services de bien-être social recevaient à peu près le même traitement que ceux qui avaient enfreint le droit pénal. «Comme la loi proposée se limite aux infractions aux lois fédérales, chacun devra assumer une plus grande part de responsabilités, précise le juge Archambault.» La future loi lèvera également le huis clos qui entoure les audiences des tribunaux pour jeunes et ces audiences pourront alors se dérouler en public. Toutefois, le juge conservera le droit d'ordonner le huis clos s'il estime qu'il est dans l'intérêt public de le faire ou que les renseignements qui seront fournis pourraient «porter un préjudice grave» à tout jeune présent à l'audience. Par ailleurs, les médias d'information devront respecter l'anonymat de tous les jeunes concernés, qu'ils soient accusés, victimes ou témoins. Le juge Archambault est d'avis que les règles explicites qui régissent l'usage et le maintien des casiers judiciaires des jeunes délinquants encourageront ces derniers à se montrer plus responsables. En vertu de la loi actuelle, un jeune peut porter l'étiquette de «délinquant» toute sa vie. Le projet de loi prévoit que lorsqu'un jeune aura purgé sa peine et n'aura commis aucune autre infraction pendant une période donnée, son casier judiciaire sera détruit, ce qui l'incitera à rester dans le droit chemin. D'autre part, la divulgation non autorisée d'un casier judiciaire constituera une infraction. On peut obtenir gratuitement une brochure d'information intitulée La Loi sur les jeunes contrevenants — Points saillants, février 1981, en écrivant à la Division des communications, Direction des programmes, Ministère du Solliciteur général, 340 ouest, avenue Laurier, Ottawa MA 0P8. 20 Police and Community loin Forces in Restigouche Family Crisis Program It's the call that even the case-hardened policeman dreads, the one that the neighbour or friend avoids like the plague. It's potentially the most dangerous call an officer can respond to, the one he is most loath to answer because of the timehonoured taboo against intervening in "private" matters. Tradition dictates that what happens next door is somehow settled by that family within their own closed doors. So, despite obvious violence, family crises are all too often ignored by the outside world. Finding an alternative to the inadequate, conventional approach to family violence is the goal of New Brunswick's Restigouche Family Crisis Interveners program in which police work directly with community volunteers to get to the root of the problem and provide a mechanism through which friends, family and neighbours can show their concern. Police et collectivité unissent leurs efforts au sein du Programme d'intervention dans les différends familiaux de Restigouche Les différends familiaux constituent le genre de situation que même les policiers endurcis par l'expérience redoutent et que voisins ou amis évitent comme la peste. C'est peut-être aussi la situation qui présente le plus grand danger pour l'agent de police et celle dans laquelle il répugne le plus à intervenir, les affaires «privées» des gens étant un tabou séculaire. La tradition veut que ce qui se passe chez les voisins ne concernent qu'eux seuls. C'est pourquoi, en dépit des violences qui s'exercent manifestement dans des familles, on ferme trop souvent les yeux sur les différends familiaux. "The Interveners is one of the most exciting community responses I've been involved with," declares Dan Stote, Maritime Regional Consultant for the Ministry's Consultation Centre, which is financing the two-year pilot project. Stote feels that "... as a demonstration project, the Restigouche County program could well serve as a model for other rural communities." 21 Gerald Daigle The program was born of the maxim, "Necessity is the mother of invention," when Dalhousie's Chief of Police, Bob Acheson, lamented in a chance remark to probation officer Jean Depuis, that the police received little help from the social services when they were evenings and weekends. needed most — "Wouldn't it be great," he remarked, "if we had some way of getting help in cases of family violence." H is force didn't have the time or the manpower (and many would argue, the mandate) to provide follow-up and to counsel the families which time and again were involved in crisis situations. Taking the initiative, Acheson and Depuis called together all the agencies involved with family violence. Crown counsels, psychologists, clergymen, doctors and social workers all met, a citizens' committee was formed, and in May of 1980, criminologist Gerald Daigle was hired to get a program started. A family crisis back-up unit for police is not without precedent. An intervention program has been operating successfully in London, Ontario, since 1972. (See Liaison, Jan. 1977.) In London, however, the unit is made up of professional social workers and psychologists who are part of the staff of the police department, a model which Daigle felt was untenable for the Restigouche area. It was decided, therefore, that lay volunteers, paid an hourly wage when involved with a dispute, would be used. Two problems at first threatened to confound the program. First, the project wouldn't be dealing with one police force, but five, in outpost communities separated by bush and farmland. Four of the communities are served by the R.C.M.P., while the town of Dalhousie has its own police. 22 Sgt. Ben St. Onge Trouver une solution de rechange aux mesures conventionnelles et inadéquates employées pour faire face à la violence dans les familles au Nouveau-Brunswick, voilà le but du Programme d'intervention dans les différends familiaux qui est appliqué à Restigouche et dans le cadre duquel la police s'efforce, de concert avec des bénévoles de la collectivité, de déceler le siège du mal et d'élaborer un mécanisme qui permette aux amis, aux parents et aux voisins de montrer qu'ils ne sont pas indifférents. «Le Programme d'intervention est l'un des programmes les plus passionnants auxquels il m'ait été donné de participer», affirme Dan Stote, conseiller régional, dans les Maritimes, du Centre de consultation du Ministère, qui finance ce programme pilote d'une durée de deux ans. Stote estime d'ailleurs que «... le programme pilote du Comté de Restigouche pourrait fort bien servir de modèle à d'autres localités rurales». Nécessité étant mère d'industrie, comme dit le proverbe, le programme a vu le jour après que le Chef de police de Dalhousie, Bob Acheson, a mentionné à Jean Depuis, un agent de probation, que la police recevait peu d'aide de la part des services sociaux lorsqu'elle en avait le plus besoin, c'est-à-dire le soir et la fin de semaine. «Ne serait-il pas merveilleux, déclarait-il alors, si nous pouvions compter sur de l'aide dans les cas de violence dans les familles?» Son service ne disposait ni du temps ni de l'effectif (et nombreux sont ceux qui ajouteraient: ni du mandat) nécessaires pour s'occuper des familles maintes et maintes fois aux prises avec des différends et pour les conseiller. S/Sgt. Roy Rushton Secondly, each town and district is an enclave with its own peculiarities, not the least problematic being a distrust of "interference" by outsiders. It was therefore decided to make up four teams of volunteers, one each for the towns of Campbellton, Dalhousie, St. Quentin and Jacquet River. Moreover, the volunteers for each area would be drawn fronn that district in order that disputants in family crises would be dealing with neighbours whom they would know. It was a unique solution to a unique problem. Daigle enlists volunteers (there are 16 so far) by word of mouth, still probably the most reliable communication in a small connmunity. "We don't look for people with a social service background, although one of our interveners is a psychologist. We want concerned, caring members of the community. We look for human qualities, the ability to handle pressure, to be diplomatic and objective," he stresses. Volunteers are interviewed by a screening committee, composed of Daigle, the Chief of Police for the area in question, and a representative of the citizens' committee. Given a hypothetical situation, they are questioned about how they would handle it. Successful candidates are next involved in a two-day training session which acquaints him/her with the agencies available to help, techniques that can be used to encourage a client to seek help, and the down-toearth practicalities of filling out forms and reports. The "typical intervention" involving a volunteer (Daigle says no two situations are alike) begins after police have restored order in the home. If the police think that mediation with an intervener might be beneficial and the parties concerned agree, an intervener is called. Usually a team of four interveners take turns being on call 24 hours a day, seven days a week. Gerald Daigle Jean Depuis Prenant l'initiative, Acheson et Depuis ont tous deux communiqué avec les organismes s'intéressant à la violence dans les familles. Des avocats de la Couronne, des psychologues, des membres du clergé, des médecins et des travailleurs sociaux se sont réunis, un comité de citoyens a été créé, et, en mai 1980, on engageait le criminologue Gérald Daigle en lui confiant le mandat de lancer un programme. Ce service d'intervention dans les différends familiaux, qui prête assistance à la police, n'est pas le premier du genre. En effet, on applique avec succès, depuis 1972, un programme d'intervention à London en Ontario (voir le numéro de janvier 1977 de Liaison). Toutefois, le programme de London se compose de travailleurs sociaux et de psychologues, ce qui, selon Daigle, ne peut convenir à la région de Restigouche. On y a donc décidé de faire appel à des bénévoles de la collectivité, qui seraient rémunérés à un taux horaire lorsqu'ils interviendraient dans un différend. Au départ, deux problèmes risquaient de compromettre le succès du programme. D'une part, ce dernier ne traiterait pas avec un seul service de police, mais bien avec cinq, dans des localités où des broussailles et des terres agricoles tiennent lieu de frontières. De ce nombre, quatre localités sont desservies par la G.R.C.; tandis que la ville de Dalhousie dispose de sa propre force de police. D'autre part, chaque ville ou district est un noyau qui possède ses caractéristiques propres, dont l'une, et non la moindre, est de ne pas apprécier «l'ingérence» d'étrangers. 23 Il a donc été décidé de former quatre équipes composées de bénévoles, une dans chacune des villes de Campbelltown, Dalhousie, St. Quentin et Jacquet River. Qui plus est, ces bénévoles viennent du district même où ils travaillent, ce qui permet aux parties en litige d'avoir affaire à des gens qu'ils connaissent. On apporte ainsi une solution unique à un problème unique sur le plan administratif. Daigle recrute les bénévoles (au nombre de 16 actuellement) de bouche à oreille, sans doute encore le meilleur moyen de communication dans une petite localité. «Nous ne cherchons pas des personnes ayant de l'expérience dans le domaine de l'assistance sociale, bien que l'un de nos intervenants soit psychologue. Nous voulons des membres de la collectivité intéressés, et nous recherchons chez eux l'humanité, l'aptitude à travailler sous pression, la diplomatie et l'objectivité», précise-t-il. Les candidats passent une entrevue devant un comité de sélection, composé de Daigle, du chef de police de la localité visée et d'un représentant du comité de citoyens, au cours de laquelle on les met dans une situation hypothétique afin de voir comment ils s'en sortiraient. Jean Depuis "Research shows that if you can talk to people soon after the police arrive, you stand a good chance of getting them to accept help," notes Daigle. "But after the heat has dissipated, the success rate falls off dramatically — at least 50 percent after 24 hours. Of course, if the problem is alcohol, we wait until the person sobers up." The intervener carries with him or her (80 percent of the volunteers are women) a di rectory of social services, so if the person needs or wants an introduction to the sometimes frightening world of social service, he can get a guiding hand from the volunteer. "It's a big hurdle for many to admit they need outside help. We do a follow-up three days later to give encouragement and do more mediation if need be," adds Daigle. "Follow-up is the key," comments S/Sgt. Roy Rushton, who as head of the RCMP detachment in Campbellton was one of the fi rst police chiefs to participate in the program. "I don't have the time or the people to keep after those in trouble, so I jumped at the idea of the volunteer program." The excitement with which all involved — police, citizens, and social service agencies — espoused the unique, precedent-setting project indicates their concern about family violence. "In a nutshell," says Depuis, "the small size of the community made everyone aware that an interdisciplinary approach was the best answer." 24 Les candidats retenus assistent ensuite à un cours de formation d'une durée de deux jours pendant lesquels on les met au courant des organismes auxquels ils peuvent recourir, des techniques qu'ils peuvent employer afin d'inciter une personne à demander de l'aide et des formalités très terre-à-terre à accomplir, soit comment remplir les formules et rédiger les rapports. L'«intervention type» du bénévole (bien que, selon Daigle, il n'y ait pas deux situations exactement semblables) commence après que la police a rétabli l'ordre dans la maison. Si les policiers estiment que la médiation d'un intervenant pourrait s'avérer bénéfique et si les personnes concernées y consentent, l'intervenant entre en scène. En règle générale, des équipes de quatre intervenants se relaient afin d'assurer la permanence 24 heures sur 24. «Les recherches montrent que si vous parlez aux gens peu après l'arrivée de la police, vous avez de bonnes chances de les persuader d'accepter de l'aide», fait observer Daigle. «Par contre, une fois que les esprits se sont refroidis, le taux de réussite diminue considérablement, d'au moins 50% après 24 heures. Naturellement, s'il s'agit d'un problème de boisson, nous attendons que la personne se dégrise.» L'intervenant(e) a toujours avec lui ou elle (80% des bénévoles sont des femmes) un annuaire des services sociaux, de sorte que si la personne qu'il(elle) rencontre désire entrer en contact avec le monde parfois effrayant des services sociaux, elle peut bénéficier de l'aide du(de la) bénévole. «Pour certains, le plus gros obstacle à surmonter est d'avouer qu'ils ont besoin d'aide. Trois jours après l'intervention, nous reprenons contact avec les deux parties afin de prodiguer des paroles d'encouragement et de poursuivre la médiation, si besoin est», ajoute Daigle. «L'important est d'assurer un suivi», commente le sergent d'état-major Roy Rushton, qui, à titre de chef du détachement de la G.R.C. à Campbelltown, a été l'un des premiers chefs de police à participer au programme. «Comme nous n'avons ni le temps ni l'effectif requis pour continuer à nous occuper des gens qui ont des problèmes, j'ai accepté tout de suite cette idée de programme d'utilisation de bénévoles.» La célérité dont font preuve tous ceux, policiers, citoyens et organismes d'assistance sociale qui jouent un rôle dans ce programme unique constituant un précédent, traduit leur préoccupation face à la violence dans les familles. «En un mot, dit Depuis, nous avons tous constaté que dans une petite localité, l'approche interdisciplinaire est la meilleure.» Dan Stote Such a direct link between police and community might not be feasible in a large city, reflects Dan Stote. "But here, the closed doors behind which family violence takes place have been opened up. In doing so, the police found that people weren't apathetic, they just needed a structure to legitimize their involvement." Making people more aware of the program has priority for Daigle and the citizens' committee. "The program," says Daigle, "is only scratching the surface of the problems of alcoholism and family violence." As a next step, Daigle and Depuis want to include emergency shelter homes in their program so that battered wives and abused children can be assisted. They also hope to carry out a thorough evaluation of the impact of the program with the aid of a hired researcher. "Our past research on family violence has all been done in large cities, such as Vancouver and London," says Gerry Léger, who as a member of the Ministry's Research Division, has been working with Daigle and Depuis to develop the research component of the interveners program. "Because of its rural setting and given that the RCMP does much of its policing in small towns and rural areas, an evaluation of this program will be of vital interest to the Force." It's only in the last several years that governments have been aware of the problem of family violence and taken the initial steps to do something about it. The Restigouche Family lnterveners Project is a timely beginning to an attack on the problem. "If we can help some people to live more peaceful, secure lives, then we have accomplished something," concludes Jean Depuis. Selon Dan Stote, il se peut qu'un rapport aussi direct entre la police et la collectivité ne puisse s'établir dans une grande ville. «Mais ici, on a levé le voile derrière lequel s'exerce la violence dans les familles, ce qui a permis à la police de voir que les gens ne sont pas apathiques et que tout ce dont ils avaient besoin, c'était d'un cadre légitimant leur intervention dans des différends.» Sensibiliser les gens au programme est l'une des priorités de Daigle et du comité de citoyens. «Le programme, précise Daigle, ne fait qu'effleurer les problèmes de l'alcoolisme et de la violence dans les familles.» D'autre part, Daigle et Depuis désirent ajouter au programme des refuges à l'intention des femmes maltraitées et des enfants qui ont subi de la violence. Ils espèrent également évaluer en profondeur l'effet du programme en recourant aux services d'un chercheur. «Toutes les recherches que nous avons effectuées par le passé se sont déroulées dans de grands centres, comme Vancouver et London», déclare Gerry Léger qui, en tant que membre de la Division de la recherche du Ministère, a travaillé en collaboration avec Daigle et Depuis à la mise sur pied d'un mécanisme de recherche au sein du programme d'intervention. «Comme le programme se déroule en milieu rural et que la G.R.C. exerce surtout sa surveillance policière dans de petites villes et dans des régions rurales, l'évaluation de ce programme présentera un très grand intérêt aux yeux de la G.R.C.» C'est seulement ces dernières années que les gouvernements ont pris conscience de l'ampleur du problème de la violence dans les familles et ont adopté des mesures préliminaires afin d'y remédier. Le Programme d'intervention dans les différends familieux qui est appliqué à Restigouche s'inscrit fort à propos dans les premiers efforts déployés afin de résoudre le problème. «Si nous pouvons aider des gens à vivre une vie plus paisible, présentant moins de risques, nous aurons accompli quelque chose», conclut Jean Depuis. 25 People 26 Justice Minister Jean Chrétien and Health Minister Monique Bégin have announced the appointment of a special federal committee to investigate sexual abuse, including pornography, against children. The committee, headed by Dr. Robin Badgley, a professor with the department of behavioural sciences of the University of Toronto, is to conduct a study to determine the adequacy of present laws protecting children and youths from sexual offenses. The report of the committee, expected in two years, will suggest improvements in the law. By collecting and studying data on the incidence of sexual abuse (the Hospital for Sick Children in Toronto estimates 40 percent of battered children are also sexually abused) the committee will also answer long-standing concerns of the medical community about the paucity of information on the subject.... Although denying that they were speaking officially top ranking criminal investigators with the FBI believe that only law enforcement and military personnel should be allowed to have handguns. Charles Munroe, assistant deputy director of the FBI's criminal investigation division and his deputy, Dana Caro, disagree with President Reagan's position that handgun controls would lead inevitably to restrictions on long gun use. Munroe wants handguns outlawed because "... they can be used quickly from a place of concealment to kill you." Caro adds, "That line that `guns don't kill people, people kill people' is just hogwash. Pistols should be abolished." Caro also advocates a thorough check of anyone wishing to buy a long gun.... Outside regulation of police forces is ineffective and even counterproductive, contends University of Denver professor David Baley. Speaking to the International Conference on Police Accountability recently in Vancouver, Baley noted, "Police know more about what they're doing than any group of outsiders. A determined police force can hide almost anything they want from external scrutiny." Outside regulation only forces all police ranks to close in defence of the force, he says. "Superiors begin to spend more Robert Howie time defending the organization than in exposing its inevitable errors. Superior officers become part of a conspiracy of silence because they believe they must defend their subordinates in order to be able to lead effectively." ... A private member's bill, recommending the creation of a committee to study the problem of wife beating and family violence, has been adopted by the House of Commons. The adoption of a private bill, an uncommon occurrence, is indicative of M.P.'s concern, points out the bill's sponsor. "The role of family violence and the law, the medical response, the role of social agencies, and the inevitable cycle of despondency and frustration, all invite study," said Progressive Conservative M.P. Robert Howie. Several months ago, a standing Senate committee issued a report, Child At Risk, (see Liaison, Dec. 1980) which discussed the effects of violence on family members and advocated the creation of a federal Quoi de neuf? Le ministre de la Justice, Jean Chrétien, et le ministre de la Santé, Monique Bégin, ont annoncé la création d'un comité fédéral spécial chargé de faire enquête sur les délits sexuels commis contre les enfants, y compris la pornographie. Le comité, que dirige Robin Badgley, professeur au département des sciences du comportement de l'Université de Toronto, examinera dans quelle mesure les lois actuelles protègent les enfants et les adolescents contre les délits sexuels. Le rapport du comité, qui est attendu dans deux ans, proposera des améliorations à apporter aux lois en vigueur. Grâce à la collecte et à l'étude de données sur les délits sexuels (d'après le Hospital for Sick Children de Toronto, 40% des enfants maltraités sont également victimes de délits sexuels), le comité pourra également répondre aux préoccupations que pose depuis longtemps à la profession médicale le manque de renseignements sur ce sujet.... Tout en affirmant ne pas parler à titre officiel, deux enquêteurs criminels haut gradés du FBI sont d'avis que seuls les membres des services policiers et de l'armée devraient être autorisés à avoir des armes de poing. Charles Munroe, sous-directeur adjoint de la division des enquêtes criminelles du FBI, et Dana Caro, son assistant, ne partagent pas l'opinion du Président Reagan selon laquelle l'imposition de contrôles sur les armes de poing entraînerait inévitablement des restrictions sur l'utilisation des armes à canon long. Charles Munroe veut faire interdire les armes de poing parce qu'«...on peut les dissimuler et s'en servir rapidement pour tuer quelqu'un», et Dana Caro ajoute: «C'est pure foutaise que de dire que ce ne sont pas les armes à feu qui tuent, mais les gens. Il faut interdire les pistolets.» De plus, selon Dana Caro, toute personne qui désire acheter une arme à canon long devrait faire l'objet d'un contrôle sévère.... David Baley, professeur à l'Université de Denver, prétend que la réglementation extérieure des services de police est inefficace, voire négative. S'adressant aux participants à la Conférence internationale sur l'imputabilité policière, tenue dernièrement à Vancouver, M. Baley a déclaré: «La police en sait plus sur ce qui se passe dans ses rangs que tout groupe de l'extérieur. Un service de police décidé peut dissimuler à peu près n'importe quoi lors d'un examen de l'extérieur. La réglementation imposée de l'extérieur ne sert qu'à amener tous les policiers à serrer les rangs pour se défendre, dit-il. Et les supérieurs se mettent à consacrer plus de temps à défendre l'organisation qu'à mettre au jour ses erreurs inévitables. Les agents supérieurs font partie d'une conspiration du secret car ils doivent défendre leurs subalternes, croient-ils, pour être de bons chefs.» ... La Chambre des communes a adopté un bill privé recommandant la création d'un comité chargé d'étudier le problème des sévices infligés aux femmes et de la violence dans la famille. L'adoption d'un bill privé, étant rare, témoigne de l'inquiétude des députés, signale le député progressiste-conservateur Robert Howie, qui a présenté le bill et qui ajoute: «Le rôle de la violence dans la famille et de la loi, la réaction du milieu médical, le rôle des organismes sociaux et le cycle inévitable de découragement et de frustration sont tous des facteurs qui nous incitent à faire cette étude.» Il y a quelques mois, un comité permanent du Sénat publiait - institute to study domestic violence in Canada.... The federal and British Columbia governments have joined forces in a crime prevention program for B.C. that will cost more than $700,000 over the next two years. Solicitor General Bob Kaplan and British Columbia Attorney General Allan Williams said the joint effort would assist B.C.'s communities to take greater responsibility in preventing young people from committing delinquent acts and would also serve as an experiment in community-based prevention programs. The federal contribution of $133,000 will go to provide technical assistance in realigning existing community service resources. The program will be managed by the Attorney General's department of B.C. The emphasis will be on providing expertise to encourage community responsibility and to help develop specific procedures for reducing the incidence of young persons in conflict with the law.... The government of Canada has the necessary legislation to begin prosecutions of Nazi war criminals living in Canada, charges the Canadian Holocaust Remembrance Association in a brief to the federal government. Sydney Moscoe the group's legal counsel, states that "The department of justice has been given information on these people and has chosen to ignore it." Moscoe estimates that there are at least 50 alleged war criminals, who have committed serious war crimes, living in Canada. Not going after them implies that Canada is a haven for war criminals, declares the Association's brief.... Student drug abuse is such a serious problem in Ontario schools that the Ontario Secondary School Headmasters Council has called for fines of $100 to $200 for fi rst offenders and fines of $500 to $1,000 and six months in jail for repeat offenders. The 1,200 principals and vice-principals take particular exception to the prevailing trend among Ontario judges to issue absolute discharges, saying that penalties should be applied in every case. "It's absolutely essential that the legislation include minimum penalties so that absolute discharges are made impossible," said principal Fred Bruford, who helped write the Council's brief to the federal government. Although the council recommends strong penalties as a deterrent, it stops short of recommending a criminal record for possession of cannabis. The council, in presenting its brief, also pointed to recent opinion in the U.S. which says that marijuana is the biggest new health threat in that country and that marijuana is not nearly as harmless as the proponents of decriminalization contend.... A ruling of the federal court of Canada asserts that RCMP officers should be allowed to hire outside lawyers to defend them at internal disciplinary hearings. Mr. Justice G. A. Addy of the Federal Court in Vancouver has invalidated the section of the RCMP Act which prohibits officers whose conduct is being investigated or who are charged with offences, to have professional legal counsel representing them. The decision involved a case of two ROMP officers who quarreled. Cpl. Ted Ridley was charged with refusing to obey a lawful command to hand over a firearm and special constable Rita Husted was charged with disgraceful conduct in pointing a revolver at or towards a constable. Supt. Roy Byrne of the ROMP contends that the force is not opposed to having members hire iawyers but until Ottawa decides to amend the RCMP Act, "We have no alternative but to live with it," he says, adding that ROMP officials may decide to appeal the ruling.... Deputy Chief Tom Flanagan of the Ottawa Police Force has received the Correctional Service of Canada's un rapport, L'enfant en péril (voir Liaison de décembre 1980), qui examinait les effets de la violence sur les membres de la famille et préconisait la création d'un institut fédéral chargé d'étudier la violence dans la famille au Canada.... Le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Colombie-Britannique viennent d'unir leurs forces dans le cadre d'un programme de prévention de la criminalité qui se déroulera en C.-B. et coûtera plus de $700 000 au cours des deux prochaines années. Le Solliciteur général, Bob Kaplan, et le Procureur général de la Colombie-Britannique, Allan Williams, ont dit que cet effort commun non seulement aiderait les collectivités de la C.-B. à prendre davantage leurs responsabilités dans le domaine de la prévention du crime chez les jeunes mais servirait aussi à faire des expériences dans le domaine des programmes de prévention dans la collectivité. La contribution du gouvernement fédéral, qui est de $133 000, sera consacrée à l'assistance technique nécessaire au recyclage des ressources communautaires existantes. Le programme sera administré par le ministère du Procureur général de la C.-B. et s'occupera avant tout de fournir les compétences nécessaires pour encourager les collectivités à assumer leurs responsabilités et les aider à mettre au point des façons précises de réduire le nombre des jeunes qui ont des démêlés avec la justice.... Le gouvernement du Canada dispose des lois nécessaires pour entreprendre des poursuites contre les criminels de guerre nazis qui vivent au Canada, soutient la Canadian Holocaust Remembrance Association, dans un mémoire au gouvernement fédéral. Sydney Moscoe, avocat du groupe, affirme que «le ministère de la Justice a reçu des renseignements sur ces personnes, mais a choisi de ne pas en tenir compte». D'après M. Moscoe, il y a, au Canada, au moins 50 anciens nazis ayant commis de graves crimes de guerre. Le fait de ne pas les poursuivre laisse supposer que le Canada est un refuge pour criminels de guerre, déclare l'Association dans son mémoire.... Le problème de la drogue chez les étudiants est tellement grave dans les établissements scolaires de l'Ontario que l'Ontario Secondary School Headmasters Council demande que l'on impose des amendes de $100 à $200 aux élèves qui en sont à leur première infraction et des amendes de $500 à $1 000 et une peine d'emprisonnement de six mois aux récidivistes. Les 1 200 directeurs et directeurs adjoints désapprouvent en particulier la tendance des juges de l'Ontario à accorder des libérations inconditionnelles et sont d'avis qu'il faut imposer des sanctions dans tous les cas. «Il est absolument essentiel que la loi prévoie des sanctions minimales afin de rendre impossibles les libérations inconditionnelles», de dire le directeur Fred Bruford, qui a participé à la rédaction du mémoire que le conseil a adressé au gouvernement fédéral. Bien qu'il recommande des sanctions sévères comme moyens de dissuasion, le conseil ne va pas jusqu'à recommander l'établissement d'un casier judiciaire pour la simple possession de cannabis. Par contre, il fait également état, dans son texte, d'une opinion qui a cours depuis peu aux EtatsUnis et selon laquelle la marijuana est la nouvelle menace la Aik plus terrible pour la santé des Tom Flannagan Américains et qu'elle est loin 111 27 award for valor from Commissioner Donald Yeomans, after the Deputy Harry Needham Chief assisted in the subduing of two parolees on mandatory supervision who took hostages at an Ottawa shopping mall. The award is rarely given to persons In the outside the CSC Secretariat Harry Needham has been appointed Special Advisor, Corporate Planning to the Deputy Solicitor General, P. A. Bissonnette. d'être aussi inoffensive que le prétendent les défenseurs de la décriminalisation.... En vertu d'une décision de la Cour fédérale du Canada, les agents de la G.R.C. devraient pouvoir retenir les services d'avocats de l'extérieur pour les représenter devant les comités de discipline internes. G. A. Addy, juge de la Cour fédérale à Vancouver, a invalidé la partie de la Loi sur la G.R.C. qui interdit aux agents dont le comportement fait l'objet d'une enquête ou contre lesquels des accusations ont été portées de se faire représenter par un avocat. La décision portait sur le cas de deux agents de la G.R.C. qui s'étaient querellés. Des accusations avaient été portées contre le caporal Ted Ridley pour refus d'obtempérer à un ordre valable et de remettre une arme à feu, et contre l'agent spécial Rita Husted pour mauvaise conduite, soit avoir braqué un revolver sur un agent ou dans la direction de celui-ci. Le surintendant de la G.R.C., Roy Byrne, prétend que la G.R.C. ne s'oppose pas à ce que les agents retiennent les services d'avocats, mais en attendant que le gouvernement décide de modifier la Loi sur la G.R.C., dit-il, «nous ne pouvons qu'appliquer la loi», et il ajoute que les représentants de la G.R.C. pourraient décider d'interjeter appel.... Le chef adjoint des services de police d'Ottawa, Tom Flanagan, a reçu des mains du Commissaire Donald Yeomans la mention de courage du Service correctionnel du Canada. Le chef adjoint avait aidé à maîtriser deux détenus libérés sous surveillance obligatoire lors d'une prise d'otages dans un centre commercial d'Ottawa. Cette mention est rarement décernée à des personnes de l'extérieur du S.C.C. ... Au Secrétariat, Harry Needham a été nommé conseiller spécial à la planification générale, auprès du Solliciteur général adjoint P.-A. Bissonnette. Liaison is produced monthly by the Communication Division of the Secretariat, Ministry of the Solicitor General, under the authority of the Hon. Bob Kaplan, Solicitor General of Canada. Liaison est publié chaque mois par la Division des Communications du Secrétariat du Ministère du Solliciteur général, avec l'autorisation de l'hon. Bob Kaplan, Solliciteur général du Canada. Editor — Jocelyn Marshall Asst. Editor — Blaine Harvey Design — Acart Graphic Services Rédacteur — Jocelyn Marshall Rédacteur adjoint — Blaine Harvey Graphisme — Acart Graphic Services Communication Division, Programs Branch Ministry of the Solicitor General 340 Laurier Avenue West Ottawa, Ontario K1A OP8 Tel: (613) 996-5268 Division des communications, Direction des programmes Ministère du Solliciteur général 340 ouest, avenue Laurier Ottawa, Ontario K1A OP8 Tél: (613) 996-5268 The opinions expressed in this publication do not necessarily reflect the views or policies of the Ministry of the Solicitor General. Contents of this publication may be reprinted with credit unless otherwise noted. ISSN 0703-9700 Les opinions exprimées dans Liaison ne concordent pas nécessairement avec les opinions et les politiques du ministère du Solliciteur général. Sauf avis contraire, reproduction de textes autorisée avec mention de la source. ISSN 0703-9700 Canan. Il 4, Solicitor General Solliciteur général Canada Canada