un algérien chez daesh

Transcription

un algérien chez daesh
CHRONIQUE JUDICIAIRE
LES QUATRE NE
SAVAIENT PAS
Quatre jeunes d’El Biar ont
acheté à tour de rôle une moto
volée. Et c’est Bourezg
qui les entend…
Le Quotidien
Lire en page 9 l’article
de Abdellatif Toualbia
Mardi 7 Juillet 2015 n°4479 - Prix : Algérie 15 DA — http://www.lexpressiondz.com — ISSN 1112-3397 — Directeur Fondateur : AHMED FATTANI
HABITS DE L’AÏD
La fièvre acheteuse
Lire notre
dossier
en page
2, 3 et 4
Ph : R. Boudina
Les foyers déjà saignés à blanc par les commerces de bouche, sont en train de laisser leurs
dernières plumes chez les boutiques de prêt-à-porter…
NOTRE ÉMIGRATION EST PLUS EXPOSÉE À LA DAESHISATION
UN ALGÉRIEN
CHEZ DAESH
Lire en page 24 l’article
de Amar Ingrachen
RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Elle sera l’événement
de la rentrée sociale
Certes, le président Bouteflika a assuré, à plusieurs reprises,
le maintien du projet, mais cette fois-ci, il a mis l’accent sur
l’approche de l’échéance.
Lire en page 6 l’article de Nadia Benakli
PAIEMENT PAR CHÈQUE
L’ALGÉRIE ENGAGE
LA «BONNE BATAILLE»
De la réussite de cette mesure dépendent, en effet,
les prochains succès du gouvernement dans
sa démarche économique future.
Lire en page 7 l’article de Saïd Boucetta
APRÈS L’ÉCLATANTE VICTOIRE DU «NON» AU RÉFÉRENDUM
La Grèce sacrifie son
ministre des Finances
Il a 26 ans. Il est instruit
et a vécu dans le
confort et l’abondance.
Et pourtant...
Largement victorieux, Alexis Tsipras a fait hier un geste
à l’égard de ses créditeurs avec le départ de son sulfureux
ministre des Finances Yannis Varoufakis, avant un sommet
franco-allemand à Paris.
Lire en page 17
Dossier
MARDI 7 JUILLET 2015
SANS LA « FRIPE », LA FAMILLE ALGÉRIENNE CONSACRE 58 000 DA/AN
L’Aïd approche avec son flot de dépenses
LA MOYENNE des dépenses vestimentaires per capita était de 9 900 DA /an.
I ABDELKRIM AMARNI
es deux fêtes annuelles, Aïd
El Fitr et Aïd El Adha, sont
synonymes de dépenses
« incontournables» faites souvent
pour satisfaire les tout petits avec
l’achat d’effets vestimentaires tout
neufs pour les chérubins de la
classe moyenne et celle défavorisée
pour la première, et le Sacrifice du
mouton, dont le prix est toujours
hors de portée, pour le second.
L’Aïd El Fitr approche donc
avec son flot de dépenses vestimentaires, les spéculations des marchands, la triche dans la qualité des
vêtements…La famille algérienne à
revenu modeste appréhende négativement cette date pour les dépenses qu’elle occasionne juste après
un pénible mois de Ramadhan,
synonyme lui aussi de dépenses alimentaires incontrôlées. Sans la
« fripe », qui soulage quelque peu
les nombreux ménages algériens à
revenu modeste, ces derniers
dépensent
annuellement
une
moyenne de 8% de leur budget pour
acheter des vêtements et des chaussures. Ainsi, la famille algérienne y
consacre annuellement un montant
moyen de plus de 58 000 DA. Ces
chiffres, qui représentent une
« juste » moyenne de cette catégorie
de dépenses, ont été communiqués
à l’APS par le directeur chargé des
statistiques sociales et des revenus
à l’ONS, Youcef Bazizi qui fait état
des résultats d’une enquête réalisée
par l’Office qu’il préside.
L’ONS relève une dépense men-
L
La fripe à défaut
de neuf
suelle moyenne par famille de 4 835
DA, alors que la dépense moyenne
par tête était de 9 900 DA, précisent les résultats de cette enquête.
En 2011, les dépenses des ménages
en matière d’habillement et de
chaussures ont atteint un montant
global de 363,5 milliards de DA,
indiquent les résultats d’une
récente enquête de cet Office.
L’habillement, hommes et femmes, représente chacun une part de
26,64% du montant global de la
dépense moyenne annuelle par
tête, suivis par celui de l’enfant
pour 13%, la chaussure hommes
pour près de 10%, la chaussure
femmes pour 6,9% et la chaussure
enfant et bébé pour 5,48%.
Il est intéressant de constater, à
partir des chiffres de l’ONS, que le
citadin voit sa dépense annuelle
globale en matière d’habillement et
chaussures s’établir à 261,87
milliards DA (72%), contre 101,63
md/DA (28%) en milieu rural.
Bazizi qui est également superviseur de cette enquête, indique que
cette différence est due au taux
d’urbanisation plus important
qu’en campagne. Les deux pôles de
dépenses les plus importants sont
l’habillement et les chaussures. Les
vêtements homme et femme
engloutissent 53% du budget, le
reste (47%) concerne les enfants et
les bébés.
Selon l’enquête, la part allouée
aux vêtements est plus importante
chez les femmes citadines aussi
bien par rapport aux hommes de la
ville qu’aux femmes rurales. Il est
aussi indiqué que pour la chaussure, le total des dépenses de la
gent masculine a été de 36,2
milliards DA (10%), les femmes 25
md/DA (6,9%) et près de 20 md/DA
(5,5%) pour les enfants et les bébés.
La dépense pour l’habillement a
presque triplé cette dernière décennie (2000-2011) au niveau national,
passant de 132 milliards DA en
2000 à 363,5 md/DA en 2011. En
milieu urbain, la dépense dans ce
secteur est passée de 88,2 md/DA à
261,8 md/DA. En milieu rural, une
évolution similaire est constatée,
puisque la dépense est passée de
43,7 md/DA à 101,6 md/DA.
La dépense mensuelle moyenne
par ménage a, quant à elle, doublé
en atteignant 4 835 DA en 2011
contre 2 377 DA en 2000. L’enquête
relève que les ménages qui habitent
dans des constructions précaires
dépensent moins au niveau national avec 4 119 DA/mois. La dépense
la plus faible, qui est de
3 162 DA/mois, est enregistrée dans
le milieu rural chez les ménages qui
vivent dans des chalets, des tentes
et d’autres types de construction.
La dépense mensuelle moyenne
des ménages augmente avec le
nombre de membres occupant un
emploi, fût-il provisoire. Elle est
passée de 3 313 DA dans une
famille sans aucun « occupé » à
6 455 DA dans un ménage avec
trois membres « occupés » et plus.
L’enquête nationale sur les dépenses de consommation et le niveau
de vie des ménages réalisée en
2011, a duré une année sur le terrain, afin de prendre en charge les
effets de saisonnalité de la consommation. Elle a concerné 900 produits et a porté sur un échantillon
de 12 150 ménages ordinaires.
A. A.
BÉJAÏA
C’est l’effervescence chez les ménages
A PROXIMITÉ du boulevard de la Liberté, l’une des principales avenues de la ville, des centaines de familles
s’y donnent rendez-vous, chaque soir.
I AREZKI SLIMANI
u niveau des ruelles et artères de la
ville de Béjaïa, la fièvre acheteuse
prend forme. Les traditionnels achats
du mois de jeûne laissent peu à peu place à
ceux de la fête de l’Aïd.
La fièvre acheteuse s’empare des ménages. Ceux-ci se prennent très tôt pour leurs
emplettes de l’Aïd. Le soir venu, la fraîcheur
aidant, des milliers de familles dévalent des
campagnes vers la ville de Béjaïa, qui pour
voir un spectacle qui pour faire les courses.
S’agissant de courses, cela ne peut être
que celles liées à l’Aïd el Fitr, des achats
nécessaires pour la préparation des gâteaux
de l’Aïd, les ménages se préoccupent de leur
progéniture. Ainsi, quelques minutes après la
A
rupture du jeûne, Les familles arrivent par
petits groupes de la banlieue de la ville des
Béjaïa et des autres villes et villages pour
envahir les rues et boulevard à la recherche
de la belle affaire.
On prend son temps, on scrute et compare
les prix avant de se décider, quitte à revenir
une autre fois. « De toutes les façons, on est
chaque jour ici alors à quoi bon se presser »,
indique cette dame qui cherche un joli pantalon pour sa fille qui vient d’avoir son brevet
d’enseignement moyen (BEM).
Les différents magasins et autres places commerçantes de la ville sont pris d’assaut et les traditionnels achats de l’Aïd sont la priorité de
tous.
A proximité du boulevard de la Liberté,
l’une des principales avenues de la ville, c’est
l’effervescence. Des centaines de familles s’y
donnent rendez-vous, chaque soir, afin de
«dénicher» les meilleures affaires. Les magasins d’habillement pour enfants, mais aussi
ceux spécialisés dans la vente d’ingrédients
pour les gâteaux, sont pour ainsi dire pris
d’assaut.
Ce sont essentiellement des ménagères
accompagnées de leurs enfants qui s’activent
pour repérer les bons plans. «J’ai toujours
commencé les courses pour la fête de l’Aïd
avant l’heure. Je m’y prends à temps pour
éviter d’abord, les encombrements mais aussi
d’éventuelles flambées des prix », raconte
cette maman dont le mari essayait un pull
pour son fils.
Plus loin, une mère tente de trouver des
robes pour ses filles. « J’adore faire les
emplettes de l’Aïd, c’est un réel plaisir», commente-t-elle comme pour illustrer tout le
temps qu’elle s’accorde pour faire ses achats.
Au marché des Babors, l’un des hauts lieux
de l’informel à Béjaïa, les trottoirs sont
squattés. Et la fièvre du squat va encore
monter au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’Aïd.
Des jeunes et moins jeunes n’ont que
cette période pour tripler leur chiffre d’affaires. Il y a lieu de noter que les vêtements
pour enfants restent relativement chers,
notamment pour les petites bourses. Les
jeans sont cédés à pas moins de 1 200 DA, les
baskets à 2 000 DA, les ensembles frôlent les
4 000 DA, ceci pour les produits locaux quant
aux importations, n’en parlons même pas, ils
affichent des prix élevés qui ne semblent pas
dissuader les parents.
Certains ont noté unanimement que
«pour l’Aïd, tout, ou presque, est permis.
Rien n’est trop beau ou trop cher pour nos
enfants».
A. S.
TIZI OUZOU
Les plus prévoyants ont déjà entamé les courses
AU SUJET DES PRIX, tous s’accordent à dire que l’habillement pour enfants a toujours été plus cher.
I KAMEL BOUDJADI
e n’est pas encore la fin du
mois de Ramadhan, mais les
plus prévoyants pensent
déjà à la budgétisation des achats
de l’Aïd. Entre jouets et habits pour
les enfants, les responsables des
ménages s’arment déjà à coups de
dinars épargnés pour la circonstance. Car, en fait, l’Aïd, ce n’est
pas uniquement cela mais aussi, la
visite chez les proches, les menus
fastes à préparer aux invités qui
viendront sûrement nombreux.
Ainsi donc, dans la ville de Tizi
C
Ouzou, les vendeurs de jouets ne se
sont pas fait attendre. Ils occupent
déjà les coins et recoins de la
grande rue. Les grands achats se
font essentiellement après la rupture du jeûne qui voit un monde fou
affluer sur les grandes places.
L’esplanade de l’ancien Hôtel de
ville, devenu aujourd’hui le musée
de l’histoire, est une vraie foire aux
jouets. Ils sont, de toutes sortes,
exposés et vendus à des prix que
seules les familles sont en mesure
de juger. « Je profite tout simplement.
Je sais qu’à la fin du mois de
Ramadhan, ma bourse sera affaiblie, alors j’achète dès à présent
pour les sortir le jour de l’Aïd »
reconnaît une dame qui achetait
des jouets à ses enfants. Un autre
suggère qu’il faut profiter avant
que les prix ne s’emballent comme
d’habitude. « Cette année, moi, j’achète les vêtements et jouets pour
mes enfants avant que les prix ne
s’emballent. Nous avons pu épargner quelques sous profitant des
prix stables des produits de
consommation
quotidienne
»
explique un autre.
En effet, cette année, les achats
de l’Aïd ont débuté deux semaines
avant la fin du mois de Ramadhan.
Les Algériens semblent avoir
appris, avec l’expérience, à antici-
2
per sur les choses. Beaucoup de
familles qui ont jugé les prix des
produits alimentaires appréciables
en ce mois, se sont consacrés aux
achats de l’Aïd pour éviter la
hausse subite des prix. «Il faut
anticiper et être prévoyant, mais il
ne faut pas aussi se ruer et causer
la hausse des prix.
Ce comportement est à l’origine
de toutes les augmentations»,
explique doctement un jeune père
de famille qui juge que les achats de
l’Aïd doivent se faire au moment
qu’il faut.
Au sujet des prix, tous s’accordent à dire que l’habillement pour
enfants a toujours été plus cher.
Une paire de chaussures pour un
bambin de deux années coûte la
bagatelle de 2 500 DA.
Un petit costume de l’Aïd est
cédé à 5 000 DA pour un enfant de
six ans. Des prix qui ne semblent
point dissuader les ménages. « Je
trouve ces habitudes mauvaises. Il
faut rendre heureux ses enfants
mais pas à n’importe quel prix.
Pourquoi le vêtir d’un costume une
journée et mal le nourrir durant
l’année ? »
Enfin, notons que les achats de
l’Aïd n’ont en réalité pas encore
commencé. Il reste à voir les jours à
venir.
K. B.
Dossier
MARDI 7 JUILLET 2015
HABITS DE L’AÏD
LA FIÈVRE ACHETEUSE
LES FOYERS déjà saignés à blanc par les commerces de bouche, sont en train de laisser leurs dernières plumes
chez les boutiques de prêt-à-porter…
heur, ils trouvent enfin des
endroits où ils peuvent faire leurs
achats sans être saignés! En plus
de ces deux endroits phares, il y a
des «valeurs sûres» pour faire de
bonnes affaires.
La place Audin et certains
magasins des rues Larbi-Ben
M’hidi et Didouche-Mourad à
Alger-Centre sont connus pour
leurs soldes. Tout comme le magasin
le
Printemps
d’El
Mohammadia qui est connu pour
ses prix bas tout au long de l’année
et cerise sur le gâteau offre des
produits de qualité. Néanmoins,
pour les moins nantis, il reste la
bonne vieille friperie. Elle demeure
la source d’approvisionnement des
milliers de familles en Algérie en
vêtements usagés. «La friperie est,
pour nous les pauvres, notre seul
moyen d’acheter des vêtements à
des prix abordables», affirme une
dame rencontrée dans une «fripe»
de Kouba. Voilà donc un petit
tempo des achats de l’Aïd dans la
capitale. Il reste encore quelques
jours pour les finaliser avant de
s’attaquer aux gâteaux. C’est la
W. A. S.
tradition… !
I WALID AÏT SAÏD
près une première moitié de
Ramadhan où les yeux des
ménages étaient rivés sur
l’alimentaire, le tour des vêtements
est venu. En effet, comme c’est de
tradition chez nous, la deuxième
quinzaine du mois de Ramadhan
est réservée aux préparatifs de
l’Aïd El Fitr en général, et à
l’habillement en particulier. Depuis
quelques jours, juste après avoir
dégusté un rapide f’tour et fait la
vaisselle tout aussi rapidement,
c’est la ruée vers les magasins d’habillement.
Des milliers de personnes prennent d’assaut les boutiques du prêtà-porter, laissant de côté les commerces de bouche, les loisirs avec
les belles sahrate et même la prière
des tarawih…du fait que les soirées
sont trop courtes. L’engouement
est donc là, mais les prix freinent
les ardeurs ! Les foyers déjà saignés
à blanc par les commerces de bouche, sont en train de laisser leurs
dernières plumes dans les vêtements. Les prix flambent ! La marchandise est disponible, il y en a
pour tous les goûts, mais cela reste
très cher. Aucune logique économique, cela ne semble pas du tout
répondre à la loi de l’offre et de la
demande. Il faut un minimum de
5000 DA pour habiller un enfant !
C’est donc la banqueroute assurée
pour des foyers qui, selon les
experts, dépensent déjà près de 40
000 DA dans la nourriture durant
ce mois sacré alors que le Snmg est
de 18 000 DA. Néanmoins, il reste
quelques bons plans qui permettent
aux familles de faire quelques bonnes affaires. Les «marchés des pauvres» comme ils les qualifient.
Premier endroit indiqué est la
petite commune de Bachdjarah
avec ses innombrables centres commerciaux ou plus communément
appelés «bazar». Ce sont de véritables cavernes d’Ali Baba. On y
Ph : R. Boudina
A
C’est la ruée vers les magasins d’habillement
trouve de tout pour tous et pour
toutes les bourses. Que ce soit pour
hommes, femmes, adultes ou
enfants. Des habits classiques aux
accoutrements dernière tendance.
Les foyers y trouvent leur bonheur
en déambulant dans les allées de
ces centres commerciaux. Mais ce
qui est le plus marquant, ce sont les
prix affichés qui paraissent très
abordables. Ça va de 500 DA pour
un pantacourt à 900 DA pour un
chemisier. 1000 à 1500 DA pour les
pantalons. On peut y trouver des
sandales à 1 000 et 1 200 DA, des
baskets à 1 800 DA. «Avec 3 500
DA, j’ai réussi à habiller mon fils,
chaussures comprises», rapporte
tout sourire une mère de famille qui
semblait être ravie des «affaires»
qu’elle venait de réaliser. Il n’y a
pas que les centres commerciaux de
Bachdjarah où l’on fait de bonnes
affaires. Le marché de Rouiba, qui
est connu sous le nom de «la braderie», est également conseillé pour
faire ses emplettes. Les marchands
s’y installent avant le f’tour, mangent ensemble sur place en attendant des clients qui affluent de partout une demi-heure à peine après
la rupture du jeûne. Les familles
semblent s’être passé le mot! Les
artères de cette petite ville sont
obstruées par le flot de véhicules
des familles venues pour y faire des
bonnes affaires.
Il faut garer le véhicule à l’entrée de la ville et faire quelques
kilomètres à pied pour arriver à bon
port. Les prix sont aussi abordables
que ceux de Bachdjarah.
Les clients qui viennent de partout sont ravis! A leur grand bon-
BOUIRA
Une dépense pour boucler la boucle
LES COMMERÇANTS savent que les parents admettent
facilement les caprices de leurs progénitures.
I ABDENOUR MERZOUK
lors que les budgets familiaux s’effritent en ce
mois de Ramadhan, pointe à l’horizon une grosse
dépen se qui mettra les portefeuilles à rude
épreuve. Même la bonne initiative des ministères du
Commerce, de l’Agriculture, de la Solidarité… d’assister
le citoyen en intervenant directement dans le circuit commercial pour réduire les prix n’aura pas suffi. La majorité
des personnes questionnées pense que certaines habitudes doivent désormais disparaître. « Nous accumulons
dépenses sur dépenses. A la rentrée scolaire on met le
paquet pour les habits et les affaires scolaires. Le temps
de rééquilibrer la situation, arrive le Ramadhan qui, malheureusement coïncide ave les vacances. Le mois terminé
c’est l’Aïd el Fitr, puis les fêtes, les noces et les cérémonies
des reçus aux examens, la rentrée succède à cette période
où les caisses sont remises à zéro. L’Aïd el Adha reste
aussi une occasion pour « tarir » la source avec le sacrifice
du mouton et des habits pour les enfants. » Tout au long
du mois de Ramadhan, les pouvoirs publics ont milité
contre l’informel. A l’approche des fêtes de l’Aïd, ce mode
commercial illicite revient au galop. Les trottoirs sont
squattés par des jeunes qui vendent des tee-shirts, des
ballerines, des habits pour enfants. Ils arrivent juste
après le f’tour, déposent leurs marchandises sur des cartons et vendent à la criée. Les clientes, surtout des femmes sorties respirer un peu d’air frais en cette période
caniculaire, « tombent » sous le charme des prix souvent
réduits comparativement à ceux des magasins. De plus
en plus de « barbus » ouvrent des bazars en n’omettant
pas de les baptiser la Saoudienne. Abou Fayçal, Abou
Zakaria, Abou Ishak…sont les dénominations données à
des magasins superbement aménagés, dotés de la climatisation et proposant des articles divers. Les enfants et les
nourrissons, les futures mariées ont les honneurs
A
puisque des stands entiers leur sont réservés. Une autre
filière se charge de la friperie. La situation en Tunisie,
pays de transit des palettes embarquées à Marseille et
dans les ports européens a sensiblement réduit l’activité
de la filière. Ces magasins qui par le passé étaient la destination des moins aisés mais aussi des nantis se sont
réduits. Seuls quelques-uns continuent à se spécialiser
dans le soulier sportif. L’apparition de ces commerces à la
faveur de la loi sur le terrorisme laisse penser que ce créneau serait peut-être celui du blanchiment de l’argent
racketté pendant la décennie noire. Pour les prix, les
habits pour enfants et nourrissons sont les plus élevés.
Les commerçants savent que les parents admettent facilement les caprices de leurs progénitures. En marge de
cette vague de bazars on assiste à l’ouverture de magasins spécialisés dans le vêtement de luxe. Deux catégories
sont ciblées. Les jeunes et les richissimes affairistes. Là
les prix défient tout entendement. Les devantures sont
décorées à l’européenne et des enseignes style Devanchy,
Griffa, Schoes … des marques étrangères orthographiées
n’importe comment et dans un anglais ou français haché.
La casquette à 3 000 DA, la paire de training à 35 000 DA
le survêtement à l’effigie du PSG à 18 000 DA…n’est-ce
pas cela qui pousserait les jeunes au vol et au trafic de
drogue ? Pour se vêtir et plaire à la voisine il a besoin d’au
moins 70 000 DA sans compter le coût du portable. Voilà
une piste à exploiter si on est déterminé à rétablir les
valeurs dans ce pays. Par le passé, à Bouira, tout le
monde savait que des familles étaient spécialisées dans le
soulier, d’autres dans l’habillement, d’autres encore dans
l’alimentation… le vêtement par le passé était l’apanage
des Mozabites. Ils sont loin ces temps. Le grand pas en
avant fait quand on était au bord du précipice (pardon
pour le plagiat) donne ses fruits. Les quelques sous qui
resteront serviront aux cadeaux dans les fêtes de noces
A. M.
des membres de la famille.
3
E
L’ DITORIAL
Grèce : échec au diktat !
I KARIM MOHSEN
es Grecs ont voté dimanche et relevé le défi en disant « non » aux oukases de l’Europe. Une Europe qui, d’ailleurs, redoutait le non [au référendum] auquel appelait le gouvernement d’Alexis Tsipras. La réponse du
peuple grec a été claire et puissante confortant et soutenant le gouvernement
face aux appétits de créanciers qui se croyaient en terrain conquis. Le « non »
donne au Premier ministre, Alexis Tsipras, une base solide tout en le mandatant
pour négocier, en position de force, au nom du peuple grec. Du reste, en disant
« non » aux conditions draconiennes que les créanciers veulent imposer à la
Grèce, les Grecs ont choisi de vivre chichement mais dignes, que d’être soumis
aux fourches caudines des détenteurs de l’argent. Ce référendum, une première
dans l’Union européenne, outre une victoire de la démocratie est aussi, probablement, surtout, une défaite sévère de la chancelière allemande Angela Merkel
qui imposa une ligne très dure aux négociations, ne cédant sur rien. D’autre part,
celle-ci avait un leitmotiv : « Un bon Européen n’est pas celui qui recherche le
compromis à tout prix. » Dit autrement, pour Mme Merkel, si un pays se trouve
à terre, il faut l’achever. Forte de la puissance économique de son pays, la chancelière allemande s’est montrée arrogante envers la Grèce [qui, certes, s’est
fourvoyée dans une impasse], lui mettant le couteau sous la gorge avec des exigences humiliantes pour le pays et pour le peuple grec. Dès lors, le «non» est
d’abord une défaite personnelle d’Angela Merkel. Celle-ci a en effet pesé de tout
son poids et celui de l’Allemagne – première puissance économique européenne – pour prescrire sa « recette » à la Grèce, qui revenait à mettre le pays
des Hellènes sous tutelle étrangère, plus particulièrement de l’UE (Union européenne), de la BCE (Banque centrale européenne) et du FMI (Fonds monétaire
international). Au regard du tournant pris par les événements, ce trio va devoir
renégocier l’ensemble du remboursement de la dette et le service de la dette
dont les conditions qu’on exigeait de la Grèce, étaient estimées inacceptables.
Le FMI, notamment, n’a jamais aidé les pays en difficulté financière. Bien au
contraire, pour chaque dollar prêté il récupère de trois à cinq dollars. Ce qui
s’appelle, le « service » de la dette. Les pays sous-développés en connaissent
un bout qui finançaient – par le biais du service de la dette – la croissance des
pays riches. La restructuration de la dette est un autre volet du pillage des
richesses des pays pauvres par les grosses boîtes que sont le FMI et la Banque
mondiale (BM) singulièrement – créées par les accords de Bretton Woods de
1945, lesquels ne répondent plus au monde du XXIe siècle – qui organisent la
dépendance économique et financière des pays en développement envers les
pays riches, les institutions financières internationales et les multinationales.
Depuis cinq ans, la Grèce a subi une politique outrée de la part de ses créanciers et de l’Union européenne, qui l’ont rendue exsangue. En fait, dimanche, les
Grecs, dont le « non » a été massif, ont surtout dit à leurs créditeurs « respectez-nous en tant que peuple ». Mais, il n’y a pas que la Grèce en Europe qui subit
de telles avanies, il y eut également l’Italie, l’Espagne, le Portugal [qui ne sont
pas pour autant sortis de l’auberge] : en fait, les « parents pauvres » de l’opulente Union européenne, que l’UE veut tenir sous tutelle. De fait, le credo de
l’Union européenne, notamment sous la présidence de l’ex-commissaire européen, José Manuel Durao Barroso, était d’arriver à une « compétitivité » optimale
en UE dont l’objectif était de faire baisser le coût du travail pour les entreprises,
et leur imposer le moins possible de contraintes et de charges en attirant vers
le bas les salaires, le droit du travail, et la fiscalité des entreprises. En corollaire,
plus d’heures de travail, plus d’impôts, une retraite rognée et le sursis pour les
travailleurs avec comme résultat la fermeture d’innombrables usines et la mise
au chômage de millions de personnes. Ainsi, beaucoup de sociétés et de multinationales ont transféré leurs usines dans des pays en développement,
octroyant des salaires de misère aux employés. Chaque jour, des unités de travail ferment en Europe, pas seulement en Grèce. Outre cela, des regroupements
de multinationales ont induit des monopoles – à l’instar du groupe sidérurgique
ArcelorMittal qui s’est emparé de la presque totalité des aciéries en Europe, en
Afrique et en Asie – qui accentuent la dépendance des pays aux aides des institutions financières internationales. Aide, on s’en doute, qui n’est pas du tout gratuite. La Grèce en donne une image édifiante.
K. M.
L
Dossier
MARDI 7 JUILLET 2015
ACHATS DE L’AÏD À ORAN
Entre Mdina Djedida, El Hamri et Choupot
LA FRIPERIE, qui avait certes l’avantage d’offrir des produits de bonne facture, s’est éloignée de sa tradition
en proposant des habits aux prix revus à la hausse.
I WAHIB AIT OUAKLI
n ne badine pas avec la fête
de l’Aïd El Fitr. Le rituel est
célébré annuellement dans
la gaieté en faisant singulièrement
plaisir aux enfants. Là est toute la
problématique qui est posée à Oran
surtout lorsque les moyens financiers manquent. Du moins chez les
parents soucieux d’habiller convenablement leurs enfants. Dans la classe
moyenne ou chez les prolétaires, le
branle-bas de combat a déjà commencé : la quête d’une bonne affaire
à réaliser est lancée. D’ores et déjà,
des familles, aisées ou démunies courent les magasins d’habillement
pour acquérir à leurs enfants les
vêtements de l’Aïd.
Les premières, aux enfants capricieux, s’encombrent dans les magasins de la rue Choupot connue pour
leurs marques made in alors que les
deuxièmes se bousculent dans le
marché géant de Mdina Djedida en
vue de s’approvisionner, tout en prenant en compte son salaire en ne le
claquant pas entièrement. D’autres
par contre optent à leur grand dam
pour le marché de la fripe de
Savignon, tout près d’El Hamri. Des
trois catégories sociales, ils sont
confrontés au même dilemme: opter
pour le produit au prix raisonnable.
Une telle finalité est difficile à attein-
O
Les achats de l’Aïd ont déjà commencé à El Bahia
dre vu la cherté des prix instaurés
dans les trois marchés. Le produit
local est de qualité très moyenne,
parfois médiocre. Il est vendu dans le
marché de Mdina Djedida. Son prix
frise les seuils de l’entendement tandis que le produit made in n’est
accessible qu’aux familles socialement aisées. La friperie, qui avait
certes l’avantage d’offrir des produits de bonne facture, s’est éloignée
de sa tradition en proposant des
habits aux prix revus à la hausse.
«Mes deux enfants, capricieux,
m’ont forcé la main à s’approvisionner à Choupot», dira un père de
famille de facto apparemment de
classe aisée. Il ajoute en déplorant
que «les prix appliqués dans ces boutiques certes chics soient choquants». Il explique que «le pantalon, provenant de la Turquie, est affiché à 5 000 DA, une petite robe à 3
500 DA». Sans compter les souliers,
ajoute-t-il, qui frôlent les 8 000 DA la
paire. «A Choupot, tout est cher», at-il conclu. Le produit local est truffé
de surprises malgré la forte demande
qu’il connaît. Il est vendu essentiellement à Mdina Djedida. Des centaines de familles, hommes, femmes,
des parents, leurs enfants, des jeunes, des moins jeunes, prenant la
destination Mdina Djedida bravant
la forte chaleur qui sévit ces derniers
jours un peu partout dans toutes les
régions du pays, dont Oran. Les vêtements de fabrication nationale sont
en vente à des prix plus ou moins raisonnables. Sauf que plein de cas, des
commerçants futés proposant des
produits de marque aux prix abordables abusent des acheteurs en leur
vendant des habits de contrefaçon.
«Je n’oublierai jamais lorsque je me
suis fait arnaquer par un barbu qui
m’a vendu, au prix imbattable, un
pantalon de provenance de la
Turquie alors qu’en réalité il s’agissait d’un produit qui n’est ni local ni
d’importation», dira une femme.
«Être consommateur seulement
n’est pas facile », dira-t-elle avant de
recommander que «le mieux est d’avoir une petite culture sur le monde
du shopping». Contrairement à la
pensée ambiante à Oran, les prix
appliqués à Mdina Djedida ne sont
pas totalement différents ce, comparativement aux boutiques dites chics
de Choupot. Ceux ou celles au faible
pouvoir d’achat se dotent des «œillères » en ignorant Choupot et Mdina
Djedida pour se rendre au marché
de la friperie de Savignon d’El
Hamri. Des dizaines de stands et des
dizaines de vendeurs à la «balla»
(bottes d’habits) proposent des
habits aux prix arrangeants, des
familles y trouvent leur compte. «En
fouinant dans les fonds des bottes,
on peut facilement tomber sur des
produits neufs aux prix très abordables», dira Abdelkader devant
habiller ses quatre enfants.
Il ajoute que «le marché de
Savignon est recommandé pour les
pères ayant quatre ou cinq enfants ».
Bien qu’une dizaine de jours nous
séparent de l’Aïd, ce marché ne désemplit pas. Les vendeurs proposent
des tenues quasi neuves pour
enfants aux prix allant de 500 à
1 000 DA, des chaussures entre 700
et 800 DA. A la faveur de la notoriété
acquise, ces vendeurs se mesurent à
ceux des rues Khemisti, Larbi Ben
Mhidi et Choupot en révisant leurs
prix à la hausse. En un mot, le
consommateur ne s’en sortira jamais
de sa misère et celle imposée par la
W. A. O.
cherté des prix.
CONSTANTINE
La seconde saignée
CHAQUE ANNÉE c’est encore un peu plus coûteux.
I IKRAM GHIOUA
ertaines familles ont dû anticiper
avant même le mois de Ramadhan
pour habiller leurs enfants pour moins
de dépenses. Cependant et comme d’habitude,
beaucoup ont choisi de le faire maintenant
pour plus de choix. A l’instar des autres
wilayas, c’est la ruée vers les magasins à
Constantine. Accompagnés par leurs enfants,
surtout après la rupture du jeûne, les parents
s’arrêtent, s’informent des prix et choisissent.
Si le choix est disponible en matière de modèle,
les prix quant à eux ne se discutent même pas.
L’occasion pour ces commerçants est enfin là
pour faire écouler la marchandise même aux
C
bent les économies des familles qui n’ont pas le
choix face aux regards de leurs enfants ! Pour
habiller mes enfants j’ai dû faire des économies
en prévoyant ces dépenses quelques mois avant,
mais même avec ça je n’ai pas réussi à avoir
gain de cause, Pourtant, on nous propose des
habits du deuxième choix de la Turquie comme
s’il y avait un souci avec la production locale.
Désormais, je vais opter pour la production
locale quand c’est disponible.» Il poursuit : «Ce
sont parfois les enfants qui sont difficiles à
gérer et préfèrent une chaussure après une
autre, tout dépend de la marque et on ne va pas
s’en sortir. » Reste encore une dizaine de jours
avant la fin du mois de Ramadhan et c’est surtout aux familles nécessiteuses qu’on pense.
Comment devraient –elles réagir ? L’Etat a
dépens des familles qui arrivent à peine à assurer les dépenses familiales. C’est un père de
famille rencontré dans la rue, qui a abordé ce
sujet, il confie : «Imaginez combien j’ai déjà
dépensé pour l’un de mes enfants ? Plus de 10
000 DA entre pantalon, chaussures et chemise.
Si moi je vais mettre tout mon salaire ici, comment vais-je vivre le reste du mois, or, je suis
incapable de priver mes gosses de leurs droits. »
Ce n’est que la seconde saignée après le
Ramadhan qui demande aussi des dépenses
particulières. Reste l’Aïd El Adha, la rentrée et
les achats de l’année scolaire. Des dépenses qui
font plier les chefs de familles. C’est un autre
père de famille qui déclare : «Je ne sais pas
pourquoi cette folie des prix ? Je suis étonné de
la facilité avec laquelle ces commerçants absor-
toujours prévu un programme pour eux, néanmoins ça reste insuffisant dans des circonstances où l’on doit dépenser plus que ce que l’on
gagne. C’est le cas même des familles aux revenus moyens. Chaque année la société fait face
aux mêmes problèmes. La cherté de la vie est
généralement perceptible dans des pays en
crise économique ou en guerre, or ce n’est pas
le cas en Algérie, pourtant tout flambe à un
certain moment. L’Etat fait certes de son
mieux, cependant, rien de concret à constater
sur le terrain. La victime est toujours ce
citoyen obligé de s’incliner devant le diktat de
la conjoncture imposée par les commerçants
sous le regard de l’Etat, et à qui on exige d’accepter la loi du marché. Chaque année c’est
I. G.
encore un peu plus coûteux.
ALORS QUE LE RAMADHAN BAT SON PLEIN
Les folles veillées d’Oran
«ICI, LE KIF NE MANQUE PAS !» s’exclame un habitant de Saint-Pierre ajoutant que «son odeur envahit le ciel d’Oran
dès que le muezzin annonce la rupture du jeûne».
animation nocturne ne manque nullement dans la deuxième capitale du
pays, El Bahia-Wahrane. Alors que la
paresse et le désœuvrement sont de visu perceptibles dans la journée, l’ambiance mouvementée monte de plusieurs crans dès la tombée
de la nuit. «Vivement Oran, vu son animation», diront sans aucun doute les visiteurs de
la deuxième capitale du pays. Les soirées
ramadhanesques oranaises sont multiples et
variées. Chacun trouve son compte en satisfaisant son fantasme sans risque d’être stigmatisé. Les sorties «animées» sont souvent marquées par la consommation de la drogue, kif et
psychotropes. Le consommateur a l’embarras
du choix en cherchant son nirvana.
Un peu partout dans plusieurs quartiers
populaires de la ville, le kif est devenu la denrée trop recherchée et consommée pendant le
mois sacré de Ramadhan, tout comme la hrira
ou encore le bourak. «Ici, le kif ne manque pas
!» s’exclame un habitant du quartier populaire
Saint-Pierre. «Son odeur envahit le ciel d’Oran
dès que le muezzin annonce la rupture du
jeûne», a-t-il ajouté en ricanant. La consommation de la drogue et des psychotropes a explosé
pendant ce mois sacré, un peu partout dans la
L’
impuissant à des scénes «tant douloureuses»,
sans savoir à quel saint se vouer, et ce de peur
de représailles. «Ecrivez dans votre journal que
la drogue fait des ravages dans notre cité», dira
un quinquagénaire, habitant dans le quartier
populaire de Cavaignac. Et d’ajouter d’un ton
écœurant que «certains osent même adjoindre
cette dose habituelle, comme ingrédient principal dans le menu du dîner en clôturant le repas
à la table du dîner». La consommation du kif
connaît, durant chaque Ramadhan, une
hausse vertigineuse. Idem pour les arrivages.
D’importantes quantités sont «expédiées» par
les trafiquants du voisin de l’Ouest sachant
que Tlemcen et Oran sont devenues deux
plaques tournantes du trafic et de transit de
cannabis. En effet, les services des douanes de
la wilaya de Tlemcen ont saisi, durant le premier semestre de l’année en cours, 55,25 quintaux de kif traité, 175 grammes de cocaïne et 3
417 psychotropes. Ces quantités de stupéfiants
ont été saisies lors de 24 opérations soldées par
l’arrestation de 40 personnes impliquées dans
des trafics, qui ont été présentées devant la justice. Idem pour les psychotropes, la demande
ne manque plus tandis que l’offre est tout aussi
accrue ces derniers temps. Les bilans de la
ville d´Oran. Aucun n´est épargné. En dépit de
la lutte acharnée déclenchée aussi bien par les
policiers et les gendarmes, la «marchandise»
marocaine continue à inonder le «marché»
algérien. Le papier massa, type Bob Marley, et
le bout de plaquette marocaine sont tellement
demandés que l’offre ne manque pas. Ainsi, des
vieux, des adultes, des jeunes, des moins jeunes
et même des jeunes filles s’adonnent à la drogue dès que «Allah Akbar» du Maghreb retentit dans les haut-parleurs des mosquées.
Ils accourent vers leurs cachettes d’où ils
retirent leurs bouts de joints pour se doper en
apaisant le nerf en attente. Tout en consommant, à tour de rôle, leur «propre hrira», ils
dévisagent des yeux tous les coins et issues de
leurs quartiers de résidence, question de tirer
l’alarme dans l’éventuel cas de l’arrivée surprenante des Vetos et Polo des hommes en
tenue bleue, la Police. Ces consommateurs se
mettent en petits groupes dans les entrées,
caves et terrasses des immeubles pour s’adonner à une «partie tournante » de consommation de la plaque marocaine bafouant totalement les règles du bon voisinage. Les occupants des immeubles, notamment n’ayant
aucune relation avec la drogue, assistent
4
sûreté de wilaya d’Oran confirment une telle
évidence. Dans leur dernière opération, les éléments de la police judiciaire près la sûreté de
wilaya d’Oran ont saisi près de 14 000 comprimés, destinés à la commercialisation. Dans le
tas, trois individidus âgés entre 23 et 60 ans. Le
coup de filet a été opéré dans les alentours de
la forêt de Canastel lorsque les mis en cause
ont tenté de prendre la fuite. En fin de semaine
dernière, les services de sécurité de la wilaya
d’Oran ont réussi à mettre en échec une tentative de commercialisation de 600 comprimés
psychotropes de marque Rivotril. Lesdits services ont arrêté un chauffeur d’un motocycle de
type T-Max. La fouille qui s’en est suivie a permis la découverte de ladite quantité de psychotropes. Les services de sûreté urbaine d’Oran
ont pu décapiter une bande de criminels composée de cinq individus, âgés entre 19 et 24
ans. Ils sont accusés d’association de malfaiteurs, port d’armes blanches, trouble à l’ordre
public et de possession de drogues. «Les saisies
des petites quantités destinées à la consommation sont nombreuses», dira un policier ayant
requis l’anonymat. Et d’ajouter que «ces saisies augmentent sensiblement pendant le mois
W. A. O.
de Ramadhan».
De Quoi j’me Mêle
MARDI 7 JUILLET 2015
ALGÉRIE-POSTE : NI SERVICE
UNIVERSEL NI SERVICE MINIMUM
LA CONNEXION a été
bloquée durant 45
minutes à la poste de
Hussein Dey, agence
de Mer et soleil, dans
la journée d’hier. Les
clients d’Algérie Poste
qui étaient sur place,
au nombre de cinq, ont
dû attendre trois quarts
d’heure avant de sortir,
déçus par la médiocrité
de ce service qu’ils
paient pourtant. De
plus, dans ce même
bureau de poste, on est
sûr d’attendre car,
même en ces temps de
chaleur torride, il
n’y avait pas de climatisation, ce qui rend le
forfait d’Algérie Poste
double, voire triple
puisque de telles situations sont vécues au
niveau de la capitale.
Paulo Coelho félicite les
Algériens pour le 5 Juillet
LE GRAND écrivain brésilien Paulo Coelho a rendu hommage à l’Algérie, sur sa page Facebook. L’auteur qui a
vendu plus de 165 millions de livres à travers le monde
et dont les ouvrages ont été traduits en 80 langues, a
tenu à exprimer ses félicitations au peuple algérien à
l’occasion du 5 Juillet : «Je félicite mes lecteurs en
Algérie à l’occasion de la fête de l’Indépendance», a-t-il,
en effet, écrit dans son message qui a été très apprécié
par les Algériens. L’écrivain brésilien qui a visité de
nombreux pays à travers le monde, notamment en
Amérique latine et en Europe, s’est également rendu
dans le Maghreb dans les années 1960. Ecrivain atypique, Paulo Coelho réside actuellement à Genève.
Le HCA s’intéresse
à l’origine des noms
des villes
algériennes
CE RAMADHAN AURA ÉTÉ FATIGANT
POUR LES CADRES LOCAUX
L’OBLIGATION faite aux
ministres d’occuper le
terrain pendant le mois
du Ramadhan ne fait pas
que des heureux. Et
pour cause, dans de
nombreuses wilayas,
nous dit-on, les fonctionnaires n’apprécient que
très moyennement le
rythme que leur imposent les walis. En effet,
les tournées ministérielles à l’intérieur du pays
supposent des préparations à l’échelle locale
qui mobilisent des dizaines d’employés. Du
coup, un Ramadhan studieux pour les ministres
est synonyme d’un
Ramadhan fatigant pour
les cadres locaux.
LE HAUT Commissariat à
l’amazighité organise en
partenariat avec le ministère
de la Culture et la wilaya
de Jijel, son 2e colloque
de l’année 2015 sous le
thème générique : «De la
toponymie algérienne : du
local au national», sur trois
jours, du 25 au 27 juillet
courant, au centre de la
cité administrative de la
ville de Jijel. Cette importante rencontre scientifique qui réunira une
trentaine de conférenciers, a pour objectif de
s’interroger sur la place
réservée au volet amazigh
de l’identité algérienne,
dans l’élaboration des
toponymes.
A
vrai
dire...
d
I ABDELHAKIM MEZIANI
topique, le rêve de la caste coloniale l’était assurément. A un
moment surtout où s’esquissait
l’unification du mouvement nationaliste à la suite de la création des Amis
du manifeste de la liberté (AML) et
jaillissait l’espoir des forces éprises
d’émancipation plurielle.
Un espoir irrigué, on s’en doute, par
les sentiments anticolonialistes affichés par les Américains qui venaient
de débarquer en Afrique du Nord et le
contexte de la Seconde Guerre mondiale, notamment les promesses
contenues dans la Charte atlantique.
Mais en vain, nonobstant les vertus de
la « Révolution par la loi » et de l’option prise pour jeter les bases d’un
Etat autonome fédéré à la France à l’initiative de Ferhat Abbas qui sera jeté
en prison. Fidèle à l’héritage de
l’Etoile nord-africaine (ENA) de Messali
Hadj, le Parti du peuple algérien (PPA),
plus proche des masses populaires et
U
Un f’tour
organisé à base
de restes
COMMENT éviter le gaspillage
durant ce mois sacré?L’événement
«Chaâbi f’tour» qui se tiendra
vendredi, donne la recette. Un
groupe d’étudiants bénévoles issus
de différentes écoles et universités,
en collaboration avec la Junior
Company Trion finaliste de la compétition Injaz El Djazair créée par
des étudiants de l’Ehec d’Alger, est
à l’origine de cette idée.
L’événement consiste, en effet, en
la préparation d’un dîner à partir de
légumes récupérés auprès des
divers vendeurs, qui sera partagé
avec plusieurs associations invitées. Le but est de créer un espace
d’échanges, de synergie et de sensibiliser contre le gaspillage alimentaire auprès d’un maximum de
citoyens pour changer nos habitudes de consommation vers une attitude plus responsable et écologique.
L’enfant terrorisé est là, présent dans l’adulte qui vit et se remémore
« Son patriotisme autoritaire vis-à-vis de l’indigène lui tient lieu de justice. Son vœu le plus ardent est
d’obtenir sa reconnaissance et son attachement sans contrepartie. Pour elle, le colonisé idéal serait l’oncle
Tom, fidèle et affectueusement dévoué. Mais elle sait que ce rêve est impossible et elle demeure
constamment sur le qui-vive en montrant ses armes et au besoin en s’en servant. » Slimane CHIKH
Suite et fin
majoritaire au sein des AML, tourne le
dos au projet fédérationniste, réaffirme les aspirations de tout un peuple
à l’indépendance et propose l’internationalisation de la question algérienne
pour y parvenir. Au moment où le
pilonnage battait son plein, nous
apprend Jean-Marie Lamblard, le 7ème
régiment de tirailleurs algériens, dont
les soldats étaient pour la plupart originaires du Constantinois, débarquait
à Alger : « Ces hommes, qui avaient
perdu plus de la moitié de leurs camarades sur les champs de bataille, rentrant chez eux, découvrent que leur
maison, leur village ont été détruits,
que leur famille a été décimée par les
armes françaises soudain retournées,
les armes de l’Algérie française.
Ces troupes du général Duval, ces
chefs, dont la plupart n’avaient pu
s’opposer aux puissances de l’Axe, ces
miliciens exemptés de batailles, ces
tueurs, se sont déchaînés un jour de
victoire contre un peuple dont le seul
crime était de réclamer un peu plus de
justice. » Ce sont justement ces revendications indépendantistes que la
caste coloniale a essayé d’annihiler les
1er et 8 mai 1945 ne se doutant pas un
seul instant qu’il était possible, à un
certain stade de l’humiliation et de la
négation, d’opposer la violence révolutionnaire à toutes les formes d’oppression. La violence du colonisé devient,
dès lors, le dernier recours. Elle est,
souligne Slimane Chikh, l’acte ultime
enfanté par l’échec de toutes les tentatives pacifiques inscrites dans le
cadre légal imposé par la puissance
coloniale. Avec Jean-Marie Lamblard il
est aisé de dire, soixante dix ans après
c’était hier : « Les générations se souviennent. L’enfant terrorisé est là, présent dans l’adulte qui vit et se remémore. »
A un moment où les esprits chagrins redoublent de férocité et d’outrecuidance, allant jusqu’à reprocher
aux valeureux chouhada d’avoir irrigué
de leur sang une indépendance chèrement acquise, le message du président
de la République est venu bien à propos : « De toutes les dates commémoratives dans notre histoire contemporaine, le 5 Juillet se distingue parce
5
qu’il est l’aboutissement de la longue
lutte de notre peuple contre l’invasion
et la domination coloniales. » Pour
Abdelaziz Bouteflika, la résistance et
les soulèvements répétés de nos ancêtres ont coûté à notre pays des
millions de martyrs, tombés pour
l’honneur et pour la liberté, face à une
colonisation qui s’est attelée durant
plus d’un siècle, à la spoliation de nos
terres, à la déportation de nos résistants, et à la marginalisation de notre
culture : « En un mot, la colonisation a
fait de notre peuple ‘‘Les Damnés de la
terre’’ comme l’a exprimé un illustre
Frère, compagnon de notre Révolution,
le regretté Dr Frantz Fanon. » C’est ce
refus incessant de la domination
étrangère, souligne la même source
dans son message au peuple algérien,
« qui aura été cristallisé par la
Glorieuse Révolution de Novembre,
dans un sursaut national, mobilisant
notre peuple partout à travers le pays
et au sein de l’émigration ».
A. M.
[email protected]
L’Actualité
MARDI 7 JUILLET 2015
RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Elle sera l’événement de la rentrée sociale
CERTES, le président Bouteflika a assuré, à plusieurs reprises, le maintien du projet mais cette fois-ci, il a mis l’accent
sur l’approche de l’échéance.
I NADIA BENAKLI
agenda se précise davantage. La
révision de la Constitution inter viendra certainement avant la fin
de l’année en cours. Le dernier message du
chef de l’Etat ne laisse aucun doute sur ce
point. «Le projet de révision de la
Constitution est en phase de finalisation
ultime», a-t-il affirmé dans son message qu’il
a adressé samedi dernier à l’occasion de la
célébration du 53e anniversaire de la fête de
l’indépendance et de la jeunesse. Certes, le
président Bouteflika a assuré, à plusieurs
reprises, le maintien du projet mais cette foisci, il a mis l’accent sur l’approche de l’échéance. L’expression «ultime» traduit clairement que le projet ne tardera pas à voir le
jour. Ce chantier, tant attendu par la classe
politique, sera au menu de la session parlementaire d’automne. «Il ne peut pas aller
L’
au-delà de cette échéance», soutient un député
du parti majoritaire. Le secrétaire général,
Amar Saâdani, estime que le projet sera mis
sur le tapis en septembre. «Le président de
la République a annoncé dans son discours
que le texte est au stade ultime. Le projet est
peut-être même finalisé. Il sera peut être
dévoilé après la rentrée sociale», a affirmé le
chef de file du FLN dans un entretien accordé
samedi dernier au site électronique TSA. La
session de printemps qui ferme ses portes
aujourd’hui conforte une fois la thèse de sa
programmation pour la prochaine session
parlementaire d’automne qui sera ouverte le
2 septembre prochain. Afin de libérer le
terrain, le Parlement a entériné plusieurs
projets. Près de dix projets de loi ont été
adoptés durant cette session. Il s’agit entre
autres du projet de loi portant sur la protection de l’enfant, de celui sur le marché du
livre, sur l’aviation civile, le projet de loi
portant création de la Médaille militaire, le
projet de loi portant création de la médaille
de la Bravoure militaire et le projet de loi portant création de la médaille de participation
de l’ANP aux guerres du Moyen-Orient de
1967 et 1973 et celui portant sur les licences d’importation. Le Parlement a même
entamé l’examen du projet de loi sur la
recherche scientifique qui a été débattu hier
à l’APN. Ce projet sera entériné dès la rentrée parlementaire. Pour faire vite, le
Parlement est passé à la vitesse supérieure
en liquidant le maximum de projets de lois
inscrits dans son agenda. Il reste juste le
projet de loi sur la violence contre les femmes qui est bloqué au niveau du Sénat.
Ainsi, durant la prochaine session, les députés auront deux grands projets à examiner,
à savoir : la loi de finances complémentaire
2015 et le projet de révision de la Loi fondamentale du pays. En prévision de cette
échéance, la classe politique aura du pain sur
la planche à partir de septembre. Les partis
de la coalition vont mener une campagne
tambour battant. Le jeu ne vaut pas la chandelle ! La concurrence entre les partis au
pouvoir promet d’être rude, en particulier
entre le FLN et le RND. Les deux formations
majoritaires, qui sont en pleine restructuration, vont faire dans la démonstration de
force pour peser de tout leur poids sur l’échiquier national. Entre Amar Saâdani et
Ahmed Ouyahia, les rivalités ont déjà commencé sur « qui va jouer le plus grand rôle
?». L’opposition ne sera pas absente. Malgré
son refus de prendre part au projet, elle ne
va pas déserter le champ. Bien au contraire,
les partis de l’opposition attendent avec
impatience que le chantier soit dévoilé pour
vider leur sac. Bien que le message du chef
de l’Etat ait été rassurant, ces derniers restent sceptiques. Ceci dit, la rentrée s’annonce houleuse sur le plan politique.
N. B.
Attendons pour voir!
REPRISE DES VIOLENCES À GHARDAÏA
QUI ATTISE LE FEU DE LA FITNA ?
CETTE CRISE endémique intercommunautaire risque, à terme, de déstabiliser toute la région du M’zab.
I KARIM AIMEUR
algré toutes les mesures
prises par le gouverne ment pour apaiser l’esprit
des habitants, le calme ne revient
pas à Ghardaïa pour s’installer
durablement. Les violences et les
affrontements entre les communautés malékite et ibadite sont
devenus cycliques et ne s’éteignent
que pour mieux repartir. Ainsi, et
deux jours après l’installation
d’une commission interministérielle chargée de l’examen des voies
et moyens pour consolider la maîtrise de la situation dans la région
par le ministre de l’Intérieur, les
heurts intercommunautaires ont
repris. C’est au moment où toute
l’Algérie a célébré le 53e anniversaire de l’indépendance que des
échauffourées violentes ont éclaté
dans la nuit de samedi à dimanche
entre des jeunes des quartiers de
Kef Hamouda et de Baba Saâd à
Berriane, faisant une dizaine de
blessés dont deux grièvement.
Des heurts ont été également
enregistrés dans des quartiers de la
vallée du M’zab (Ghardaïa) où des
groupes de jeunes, munis de pierres
et de cocktails Molotov, ont relancé
les hostilités par des jets de projectiles notamment dans les quartiers
de Melika et Sidi Abaz. Le retour
sporadique des affrontements soulève la question sur l’efficacité des
initiatives du gouvernement.
Toutes les solutions proposées,
alliant les aspects sécuritaires et
économiques, n’ont pas abouti. Le
ministre de l’Intérieur qui a
annoncé, jeudi dernier, que l’Etat
veillerait à l’application « rigoureuse » de la loi contre tous ceux
qui « s’avisent de porter atteinte à
l’ordre public ou de compromettre
l’avenir de cette wilaya » ne s’attendait certainement pas à ce que
la situation dégénère deux jours
plus tard. A chaque fois que le gouvernement s’engage dans une
démarche, la situation dégénère
M
Le calme ne revient pas à Ghardaïa pour s’installer durablement
juste après. Ni le dialogue entre les
représentants des deux communautés ni l’initiative du Premier ministre qui s’est rendu à deux reprises
sur les lieux ni la dernière commission interministérielle n’ont réussi
à ramener le calme.
Même la présence en force des
agents de l’ordre s’est avérée peu
porteuse de solutions. Déployées en
grand nombre, les forces de l’ordre,
appuyées par des unités de la
Gendarmerie nationale, ont été
mobilisées pour faire cesser ces
incidents et sécuriser les habitants
dans ces quartiers et mettre fin aux
affrontements.
Les
résultats
escomptés ne sont pas là. Cette
crise endémique intercommunautaire risque, à terme, de déstabiliser toute la région du M’zab et
pousser les habitants, notamment
Mozabites, à adopter un autre langage et d’autres revendications
plus radicales. Qui attise alors le
feu de la fitna dans la région ? A qui
profite la situation ? Le mal ne peut
plus être enduré éternellement et
les provocations ont trop duré.
Pour les habitants de la vallée, la
violence ne fait pas partie de leurs
coutumes séculaires. Des notables
locaux de différentes composantes
de la société ghardaouie exhortent
à chaque fois les pouvoirs publics à
mettre un terme à cette situation,
appelant les habitants à la « vigilance et à la sagesse » pour éviter
ces affrontements. Sans effets. La
dernière mesure du gouvernement
était l’installation, jeudi dernier,
d’une commission interministérielle chargée de l’examen des voies
et moyens pour consolider la maîtrise de la situation dans la région.
La cérémonie d’installation s’est
déroulée
en
présence
du
directeur général de la Sûreté
nationale (Dgsn), le général-major
Abdelghani Hamel, d’un représentant du commandement de la
Gendarmerie nationale et des
secrétaires généraux des ministères
concernés. La commission se réunit
une fois par mois à Ghardaïa ou à
Alger et oeuvrera, selon le ministre
de l’Intérieur, dans le cadre d’une
approche inclusive visant à réaliser,
en premier lieu, la sécurité et la stabilité et à imprimer une dynamique
de développement à Ghardaïa outre
le suivi de l’application des décisions prises en faveur de la wilaya.
Mais les affrontements de
samedi dernier à Berriane ont
quelque peu contrarié les autorités.
K. A.
BÉJAÏA
Les Bédjaouis se solidarisent avec les Mozabites
I AREZKI SLIMANI
La situation de crise qui prévaut depuis plusieurs
mois dans la vallée du M’zab n’a pas laissé indifférents
les citoyens de la ville de Béjaïa. Dans la nuit de dimanche à lundi, des militants associatifs et politiques ont
tenu à apporter leur soutien à la population du M’zab
interpellant par la même occasion les plus hautes autorités de l’Etat afin d’intervenir et mettre un terme à ce
conflit qui n’a que trop perdurer et qui ne semble intéresser personne.
Même si la mobilisation pour ce rendez-vous n’a pas
été conséquente, il n’en demeure pas moins qu’à
« Béjaïa on se soucie du malheur des autres et on se
solidarise pour y mettre fin », nous rétorque ce militant
des droits de l’homme, visiblement indisposé par notre
question relative à la participation. Des femmes, des
hommes mais aussi des enfants se sont rassemblés sur
la placette de la liberté Saïd Mekbel. «Votre silence nous
tue», «Mort gratuite des Mozabites : honte au silence»,
«Halte à l’extermination»… autant de SOS lancés à l’adresse d’une Algérie exsangue, convulsant sous l’effet
d’un Ramadhan pourtant réputé pour être le mois de
piété. La vallée du M’zab, de nouveau à feu et à
sang, voit déborder ses maux dans la région de Bejaia.
Ce n’est pas la première fois qu’un soutien est apporté
par la population de Béjaïa à ses frères de Ghardaïa l’an
dernier pratiquement jour pour jour, un autre rassemblement de même nature s’est tenu au même endroit.
Hier, c’est la récidive, qui, à un moment allait prendre
une tout autre tournure lorsqu’un barbu s’est invité au
débat pour savoir la nature de la manifestation et reprend directement son chemin ne manifestant aucun
intérêt. Il sera vite interpellé par un manifestant qui lui
rétorque que « si c’était pour la Palestine, tu resterais
n’est-ce pas ! »
L’incident est vite clos, les manifestants se regroupent pour prendre à témoin l’opinion publique sur l’embrasement généralisé, entretenu et en cours dans la
mythique pentapole. Tous les militants présents au rassemblement étaient visiblement apeurés devant la nouvelle escalade de violence, en colère devant la capitulation de l’Etat. La reprise des affrontements intercommunautaires, avec ses inconséquences sur la vie de
tous les jours, inquiète les gens.
A. S.
«DJEZZY RECOMPENSE LES VAINQUEURS DE LA MARCHE DES FACTEURS
A L’OCCASION DU 53éme ANNIVERSAIRE DE L’INDEPENDANCE»
Après sa participation active à la marche des facteurs à Oran il y a quelques
semaines, Djezzy a tenu à marquer sa présence samedi soir à une initiative similaire
organisée par Algérie Poste à l’occasion
de la célébration du 53e anniversaire de
l’indépendance nationale. Une grandiose
cérémonie de remise des trophées a eu
lieu dans le hall de la Grande Poste
d’Alger, en présence de Madame la
Minisitre Des Postes et des Technologies
de l’Information et de la Communication,
Imane-Houda Fearoun, le Président de
l’assemblée Populaire Nationale (APN),
M.Larbi Ould Khelifa, du président de
l’ARPT, Mohamed Toufik Bessai, du
Directeur General de la protection Civile,
M. Mustapha Lehbiri et de représentants
des opérateurs de la téléphonie. Dans
cette ambiance festive et conviviale,
Djezzy a contribué à l’événement en
apportant sa touche particulière pour la
joie et le bonheur des participants à cette
manifestation coïncidant avec la fête de
6
l’indépendance et de la jeunesse. Djezzy a
ainsi généreusement récompensé les vainqueurs de la finale de la marche des facteurs en leur offrant des tablettes et des
Smartphones.
Fidèle à sa politique d’entreprise
citoyenne, Djezzy continue de soutenir
toutes les initiatives de proximité.
L’Actualité
LA TRITURATION DE LA
BETTERAVE ENVISAGÉE
EN ALGÉRIE
L’industrie du
sucre en plein
boom
Le Conseil national des investissements vient de donner son
aval pour l’octroi d’avantages fiscaux au bénéfice du groupe
Mazouz, pour la réalisation d’une
unité de raffinage de sucre. D’un
coût de 13,9 milliards de dinars,
cet investissement vient confirmer la stratégie du groupe privé
qui se déploie essentiellement
dans le domaine de l’agroalimentaire. Il y a lieu de relever que
cette unité de raffinage installera
la concurrence dans cette filière à
haute valeur ajoutée. L’usine du
groupe Mazouz sera implantée
dans la wilaya de Boumerdès. Sur
sa lancée, et pour mieux rentabiliser son investissement, le groupe
Mazouz, ne s’est pas contenté uniquement de la raffinerie, il prévoit
de lancer un second projet dans la
même filière, à savoir, une unité
de trituration de betterave destinée à la production du sucre. Un
investissement de 27,9 milliards
de dinars est rendu nécessaire
pour réaliser cet ambitieux projet.
Il va sans dire que la chaîne de
production du sucre ainsi «intégrée» aura une répercussion
directe sur le prix de revient du
kilogramme de sucre, et par conséquent sur le prix de vente proposé
aux consommateurs. Faut-il souligner à ce propos que l’investissement bénéficie d’entrée d’une exonération fiscale sur une période de
dix ans, du fait du caractère nouveau de cette industrie en Algérie.
L’apport essentiel de Mazouz
consiste en la production de la
matière première sur place. Ceci
générera une économie considérable sur le coût de production. Les
retombées d’une telle stratégie
commerciale, ne tarderont pas à se
faire sentir, notamment en termes
de compétitivité et de capacité
d’exportation, et de négoce international des denrées alimentaires.
Ainsi, en plus de lever les chaînes
du monopole, le groupe Mazouz
est en train d’introduire un processus d’investissement nouveau
en Algérie, avec en prime une sensible baisse de la dépendance de
l’étranger et une ouverture sur
l’export. Dans le même sillage, le
groupe algérien La Belle, se lance
également dans le créneau du
sucre. Il compte réaliser, en partenariat avec le français Cristal
Union, une unité de production
dans un avenir proche. Il est à rappeler que ce groupe qui s’est spécialisé dans l’agroalimentaire,
compte atteindre une production
avoisinant 350 000 tonnes de
sucre brut par an. Cette unité de
production qui sera également
dans la wilaya de Boumerdès,
selon ses responsables, 70% de son
capital seront détenus par La
Belle et 30% par le partenaire
français. D’un autre côté, en plus
de contribuer à satisfaire le besoin
national en sucre à hauteur de
35%, cette unité aura la possibilité
d’exporter vers l’Espagne, l’Italie,
et en Afrique subsaharienne. En
somme, l’industrie du sucre semble avoir un avenir plus que prometteur en Algérie.
A. A.
MARDI 7 JUILLET 2015
PAIEMENT PAR CHÈQUE
L’Algérie engage la «bonne bataille»
DE LA RÉUSSITE de cette mesure dépendent, en effet, les prochains succès du gouvernement dans sa
démarche économique future.
I SAÏD BOUCETTA
ux premiers jours de l’obligation de l’usage du chèque
pour toute transaction financière dépassant le un million de
dinars, il semble que les opérations
se font sans de gros dégâts. Les opérateurs économiques se plient donc à
cette mesure, du moins pour les
transactions qui ont été enregistrées,
aux deux premiers jours. Il reste sans
doute beaucoup d’acteurs qui ne
tiennent toujours pas compte du décret exécutif, mais des sources dignes
de foi ont affirmé à L’Expression que
les pouvoirs publics n’ont certainement pas l’intention de laisser faire
les fraudeurs.
Cependant, devant l’ampleur de
la tâche, les autorités financières ont
décidé de procéder par étapes et centrer leur contrôle sur les plus importantes transactions, celles qui se chiffrent en dizaines de millions de
dinars. Concrètement, le contrôle
s’effectue sur les opérations que
réalisent quelque 16 000 exportateurs sur les 40 000 que compte le
commerce extérieur algérien. Des
directives fermes ont été données
aux établissements financiers pour
une surveillance efficace des transactions effectuées par ces importateurs, notamment sur les aspects financiers. Ainsi, les banques ont reçu
l’instruction ferme de refuser tout
dépôt en espèces destiné à payer une
A
Les pouvoirs publics n’ont certainement pas l’intention de laisser
faire les fraudeurs
marchandise ou un service.
Il reste qu’à côté de cette fermeté,
les banques ont également été
instruites de prendre en considération la spécificité de certaines activités commerciales, dont la nature rendrait très difficile une application
immédiate de la mesure de l’usage
obligatoire du chèque. Ainsi, certains
opérateurs peuvent dans un délai
assez court procéder au paiement
traditionnel, mais à charge pour ces
commerçants de se conformer à
l’esprit et à la lettre du décret exécutif au plus tôt. En fait, cette flexibilité
est rendue nécessaire pour éviter une
hausse brutale et artificielle des prix
des produits de large consommation,
comme cela avait été constaté en
2011.
Pour l’heure, les observateurs qui
notent une absence de «réaction épi-
dermique» des milieux d’affaires, à
l’exception de la sortie médiatique du
chef du groupe parlementaire du
FLN, estiment qu’il est encore trop
tôt pour juger du succès ou pas de la
décision du ministre des Finances,
très engagé contre la lutte de la circulation de l’argent liquide dans la
sphère commerciale nationale.
De la réussite de cette mesure
dépendent, en effet, les prochains
succès du gouvernement dans sa
démarche économique future. Et
pour cause, c’est bien l’argent de la
«chkara» qui pourrit la vie aux
acteurs de la sphère économique
réelle. La concurrence déloyale que
leur pratiquent les tenants du marché parallèle a conduit à une situation inquiétante, à savoir que
l’Algérie a beaucoup d’atouts pour
amorcer un démarrage économique
efficient, mais reste engluée dans
une logique d’import-import qui fragilise son économie.
Aussi, on affirme au ministère
des Finances que l’actuel virage est,
de loin, l’acte le plus important de
l’Etat contre les lobbies de l’importation. Il s’agit de siphonner une partie
de la puissance financière du marché
parallèle et favoriser dans le paysage
économique national un mode de
transaction moderne qui assure une
traçabilité. Ce n’est pas gagné d’avance, mais beaucoup d’observateurs
affirment que l’Algérie engage, cette
S. B.
fois, la bonne bataille.
«RAPPORT SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME DANS LE MONDE EN 2014»
Cinglante mise au point du ministère des Affaires étrangères
« L’ESPRIT NÉGATIF de critique qui ôte toute crédibilité à la quasi-totalité de la teneur de ce rapport
en ce qui concerne l’Algérie contraste si manifestement avec l’équilibrisme qui caractérise les parties
relatives à la Palestine et au Sahara occidental. »
I ABDELHAKIM MEZIANI
chacun son destin, désormais, semble nous
conseiller l’école de la vie. Il nous faut puiser dans nos ressources et notre génie propre les moyens de nous tirer d’affaire.
L’expérimentation hasardeuse n’est plus de mise et
ceux sur qui comptaient le plus nos stratèges ne
donnent pas l’impression de se bousculer, considérant, sans aucun doute, que le fruit Algérie est loin
d’être encore mûr, et notre pays un monde de
stress. C’est, désormais, la mondialisation…de
l’endettement et de la précarité, jamais celle de
l’enrichissement. Les destins croisés conviennent
le mieux dorénavant, et les mondes parallèles sont
plus rassurants que les dangereuses aventures du
vendredi qui, attisées par les vautours des temps
modernes, contribuent plus à nous affaiblir, à offrir
les richesses nationales sur un plateau ensanglanté, qu’à nous faire sortir à jamais d’un monde
endetté. Et ce n’est pas le « Rapport sur la situation
des droits de l’homme dans le monde en 2014 », diffusé par le Département d’Etat américain, qui
serait annonciateur d’une évolution tangible dans
les relations internationales. La cinglante mise au
point de notre ministère des Affaires étrangères en
est une parfaite illustration, A plus forte raison
lorsque les rédacteurs américains d’un tel document ne font que prolonger, voire même accentuer,
en ce qui concerne l’Algérie, « une inclination
bureaucratique portée sur la reproduction mécanique de stéréotypes ainsi que de références désuètes, d’appréciations partiales et de conclusions simplistes ». Récurrente, la problématique qui y est
A
développée choque par son amateurisme et son
approximation, portée qu’elle est par une mémoire
ankylosée dont le moins que l’on puisse dire est
qu’elle ne souffle mot sur la situation réelle de ces
mêmes droits au pays de l’Oncle Sam comme sur
les conséquences particulièrement néfastes engendrées de par le monde par la crise financière mondiale provoquée par la crise américaine des subprimes. La même source ajoute que « s’il fallait une
seule preuve des erreurs de jugement et des
outrances qui disqualifient irrémédiablement ledit
rapport, elle se trouve dans l’esquisse d’une équation d’égalité entre l’action légitime de l’Etat national et la folie meurtrière de groupes terroristes,
ainsi que dans la monstrueuse allégation que comporte le fait de rendre compte des résultats remarquables des opérations contre-terroristes courageuses menées en toute transparence par l’Armée
nationale populaire sous le titre mystificateur de
privation arbitraire et illégale du droit à la vie ». Un
droit à la vie que la communauté musulmane, dans
son ensemble, n’est plus en mesure d’assurer à
l’heure de la mondialisation caractérisée, on s’en
doute, par un nouvel arsenal juridique qui autorise
et assure une couverture aérienne à tous les massacres et autres génocides programmés en
Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Palestine et au
Yémen, sans que la civilisation occidentale ne s’émeuve. Il est vrai que la chronique d’une mort décidée ne concerne que des enfants sans importance,
et musulmans de surcroît. La diplomatie algérienne rejette avec force et détermination le
contenu d’un rapport biaisé, dès la première approche, par un manque flagrant d’honnêteté intellectuelle et une sorte de partipris difficile à dissimu-
PROMOTION OOREDOO SPÉCIAL RAMADHAN
Personnalisez votre sonnerie d’attente à 1 DA seulement
Ooredoo continue de célébrer le mois de
Ramadhan, et lance une promotion durant
tout le mois sacré sur le service RANINI,
offrant
au
client
un
abonnement,
et
une
sonnerie
islamique
valable deux (2) mois, à 1 DA seulement.
Avec le service Ranini de Ooredoo, les
clients peuvent personnaliser leur sonnerie
d’attente lors de la réception des appels et
faire écouter aux appelants des Douaa,
Anachid ou Nassaih au lieu du bip d’attente
habituel. Pour profiter de ce service, le client
dispose de plusieurs choix d’accès, en appelant le 5353, ou envoyer le code de la sonnerie souhaitée par SMS au 5353, ou bien en
composant le code *163#. Le service Ranini
de Ooredoo propose au client également un
contenu de sonnerie très diversifié et sous
divers thèmes : Algérien, Oriental,
Occidental, Foot, Humour… etc,
qu’il peut consulter sous les différents choix d’accès cités ci-dessus. A travers cette promotion,
valable sur tout le territoire national, Ooredoo partage l’ambiance
du mois de Ramadhan avec ses
clients.
7
ler : « L’esprit négatif de critique qui ôte toute crédibilité à la quasi-totalité de la teneur de ce rapport
en ce qui concerne l’Algérie contraste si manifestement avec l’équilibrisme qui caractérise les parties
relatives à la Palestine et au Sahara occidental,
alors même que s’agissant de deux situations d’occupation illégale et de violation du droit fondamental des deux peuples à l’autodétermination, les
responsabilités d’Etat membre permanent du
Conseil de sécurité des Nations unies auraient dû
se traduire par un engagement ferme et actif en
faveur d’une protection et d’une promotion plus
effectives des droits de l’homme au bénéfice des
deux peuples . » Pour le ministère des Affaires
Etrangères, la cause des droits de l’homme ne peut
pas relever d’un exercice saisonnier : « Il s’agit
d’une œuvre de longue haleine qui consolide des
acquis et s’ouvre sans cesse de nouvelles perspectives. C’est cette approche que l’Algérie s’emploie à
développer dans ses interactions avec ses partenaires internationaux, y compris dans le cadre du dialogue stratégique qu’elle entretient avec les EtatsUnis d’Amérique autour de valeurs référentielles
et de principes ancrés dans le respect mutuel et l’équilibre des intérêts. » L’Algérie et de nombreux
autres pays, ajoute le communiqué, « ont toujours
considéré, à bon droit, que les documents qu’un
partenaire international pourrait produire, dans le
cadre de sa législation nationale, pour exprimer ses
propres perceptions quant aux situations relevant
de la souveraineté d’autres Etats, n’engagent que
ledit partenaire auquel la communauté internationale est, en l’occurrence, loin de reconnaître une
quelconque mission de juge universel des droits de
A. M.
l’homme. »
L’Actualité
MARDI 7 JUILLET 2015
FACE À LA PLÉTHORE DE THINK TANKS QUI VOIENT LE JOUR
L’Algérie s’invente-t-elle un nouveau destin ?
LES THINK TANKS, très populaires en Occident, servent à réaliser des études dotées d’une rigueur académique au profit
des institutions publiques des pays où ils sont implantés.
I AMAR INGRACHEN
éritables
laboratoires
d’idées, les think tanks sont
des espaces de réflexion
stratégique et d’innovations scientifiques et intellectuelles sur lesquels reposent bien des Etats, des
partis politiques et bien d’autres
entités importantes à travers le
monde.
En Europe et en Amérique, ils
existent à profusion et représentent une véritable ferment de développement.. En Algérie, un pays
aux grandes ambitions, ce genre
d’organisations commencent à
peine à voir le jour, faute de besoin
puisque ni l’Etat, ni les partis ne
trouvent utile d’en créer ou d’en
susciter.
Au début des années 1990, il
existait un Centre de stratégie globale, dirigé alors par feu Djilali
Liabès, qui faisait de la prospective
V
sur l’évolution de l’Algérie à court,
à moyen et à long terme. Mais par
la force de la bêtise, ce centre a été
liquidé juste après la mort de l’auteur de La quête de la rigueur.
Depuis, le Cnes, qui fait office de
think tank officiel, essaie de se
trouver une mission depuis des
années, mais excepté l’analyse
conjoncturelle de quelques situations, il a complètement sombré
dans le factuel.
Ces dernières années, toutefois,
l’Algérie a vu la mise en place de
plusieurs organisations de ce genre
qui, lentement, essaient de se faire
connaître et, surtout, de se faire
une légitimité sociale tant il est vrai
que les think tanks sont étrangers
à notre société dont les traditions
intellectuelles, de l’avis de plusieurs sociologues et anthropologues, sont pour le moins fragiles.
De plus, ces think tanks, manquant de ressources, comparativement à ceux d’Europe qui bouffent,
pour chacun, un budget annuel
moyen de 2 millions d’euros, ne
sont soutenus ni par l’Etat, ni par
les partis ou par les entreprises,
exceptés quelques-uns qui sont
orientés essentiellement vers la
défense et la promotion de l’entreprise privée comme c’est le cas de
Défendre-l’entreprise et le Care.
Les think tanks, très populaires
en Occident, servent soit à réaliser
des études dotées d’une rigueur
académique au profit des institutions publiques des pays où ils sont
implantés, soit pour produire des
études et promouvoir des idées en
phase avec les valeurs qu’ils veulent défendre, soit pour alimenter
des partis politiques en idées et
faire la promotion de leur littérature à travers des discours scientifiques. Or, certains think tanks qui
existent pourtant depuis au moins
quatre ans, tels Notre Algérie bâtie
sur de nouvelles idées (Nabni) et
Défendre-l’entreprise que dirige
l’économiste Abdelhak Lamiri,
Nedjma, Fkar de Ali Benouari, Med
de Slim Othmani, Ibtikar de Samy
Oussedik, le Cercle Ibn Khaldoun,
peinent toujours à se rendre visibles et à susciter un quelconque
intérêt ni au sein des sphères dirigeantes ni au sein de la société ni
même dans les milieux intellectuels. Excepté une présence sporadique dans les médias et quelques
séminaires organisés de temps en
temps, notamment dans la capitale,
aucun think tank n’a réussi à lancer un débat sérieux sur une quelconque question ou à peser dans la
prise d’une quelconque décision,
aussi minime soit-elle. Pourquoi
cette crise de médiation entre les
sphères décisionnelles et les think
tanks ? Pourquoi les pouvoirs
publics ne s’intéressent-ils pas aux
think tanks ?
Les idées que défendent ces
organisations sont-elles incompatibles avec les projets et les ambi-
tions des équipes dirigeantes ? Si
c’est le cas, pourquoi les partis politiques, notamment ceux de l’opposition, ne tissent pas une alliance
avec ces organisations pour jouer
le rôle de relais politique auprès des
autorités ? Pourquoi ces instruments de réflexion stratégique et
d’innovation sont-ils si marginaux
dans un pays qui en a pourtant un
besoin vital ? S’agit-il seulement
d’un début plutôt serein d’une
grande révolution dans le pays ? La
présence massive de certains think
tanks dans le paysage médiatique
national,
notamment
Nabni,
Défendre l’entreprise, Care, va-telle faire de ce type d’organisation
un acteur majeur, au même titre
que les partis politiques et les associations, dans le paysage national ?
L’Algérie est-elle en train d’entrer de plain-pied dans le monde de
la réflexion stratégique et de l’innoA. I.
vation ?
SAMMY OUSSEDIK, EXPERT INTERNATIONAL ET FONDATEUR DU THINK TANK IBTIKAR, À L’EXPRESSION
«Nous participons a rééquilibrer le rapport de forces»
Alors, Sammy Oussedik, vient de lancer
un think tank dénommé Ibtikar. Pourquoi
lancer une pareille initiative et pourquoi
maintenant?
Ibtikar n’est pas, à proprement parler, un
think tank. Nous nous rapprochons plus du
Think to Do. À savoir que nous avons comme
spécificité d’articuler réflexion et action.
Nous ne sommes pas un parti politique classique ni un think tank, nous sommes autre.
chose. Cette autre chose qui est en lien direct
avec, d’une part, la crise des formes de
médiation classique tant politique, que
sociale ou culturelle, et d’autre part, la rareté
des espaces de réflexion dans notre pays.
Alors pour résumer, nous sommes une pensée
en action.
Quels sont les profils qui constituent les
membres d’Ibtikar et comment Ibtikar agit-il
et compte agir, puisque vous parlez là d’ac tion, concrètement?
Ibtikar, qui sera lancé au début 2016, sera
constitué de profils divers. Ouvert aux
citoyens, aux associations et en lien avec les
forces politiques, Ibtikar est un mouvement
inclusif, transgénérationnel, dont la préoccupation première est de réinvestir le champ de
l’avenir.
La réflexion et les actions d’Ibtikar s’enchâsseront dans un socle de valeurs dont, au
premier chef, la défense de la démocratie,
l’Etat de droit, le pluralisme, la réversibilité
des options politiques (alternance), la liberté
de conscience, le droit des minorités... Nous
allons organiser la réflexion autour de cinq
pôles : - économie et finances - politique extérieure et défense - énergie, environnement et
aménagement du territoire - droit, justice et
liberté - culture, société et santé. Ces pôles
auront deux fonctions stratégiques : prépa-
rer, pour le moyen long terme , un corpus de
visions et propositions.
Alimenter l’action par des propositions en
lien avec l’actualité de notre pays et ainsi
intervenir comme acteur dans les débats cruciaux qui ne manqueront pas de se poser
dans un avenir proche.
En termes d’actions, nous interviendrons
en défendant des positions sur les politiques
menées ou à mener et nous nous coordonnerons avec les autres forces politiques, sociales
et culturelles pour être présents sur le terrain.
Mais pour peser véritablement sur les
orientations du pays, il convient d’atteindre
la sphère décisionnelle. Or, n’étant pas un
parti politique, commen t comptez-vous le
faire?Votre coopération avec les partis seraelle à ce point intime?
La crise de la médiation politique est
aujourd’hui universelle. Les partis politiques
traditionnels ont quelque difficulté à organi-
ser cela. Pour notre part, notre analyse est
qu’il convient, d’abord, de participer à
rééquilibrer le rapport de forces actuel qui
est en défaveur des forces de progrès. Ce que
nous apprend l’histoire, c’est qu’il n’y a
aucune conquête du pouvoir sans un long travail sur la société. À nous d’y participer efficacement avant de penser à l’exercice d’un
quelconque pouvoir.
Il existe d’autre think tanks ou groupes
de réflexion en Algérie. Comment comptezvous approcher ces autres organisations ?
Allez-vous inscrire votre démarche dans une
logique de rivalité, étant donné que les
valeurs que défendra chacune d’entre elles ne
sont pas toujours les mêmes, ou, au
contraire, comptez-vous privilégier la recherche des points de convergence?
Je me félicite de cette dynamique. Tout ce
qui peut entamer l’hégémonie de la pensée
est à encourager. Pour notre part, nous avons
inscrit dans notre ADN, l’action collaborative. Je vous disais plus haut que nous avons
comme ambition de participer à rééquilibrer
le rapport de forces aujourd’hui défavorable
aux forces de progrès. Et pour cela il nous
faut imaginer et organiser des articulations
vertueuses entre nous. Pour notre part, nous
nous sommes déjà rapprochés de certaines de
ces organisations, à savoir Care et Nabni,
afin de leur présenter notre démarche et
d’envisager, à l’avenir, des formes de collaboration. En conclusion, un des enjeux à venir
sera, aussi, de mettre au cœur de notre action
le fait que, entre forces et organisations qui
oeuvrent au progrès et à l’instauration d’une
démocratie effective, ce qui nous rapproche
est plus important que ce qui pourrait nous
diviser.
Entretien réalisé par A. I.
Les filiales de VimpelCom parmi les marques qui ont plus de valeur dans le monde
Amsterdam (6 Juillet, 2015),
«Vimpelcom» un important fournisseur mondial de services de télécommunications dont le siège est à
Amsterdam, annonce aujourd’hui
que cinq de ses filiales ont été identifiées parmi les 250 marques de
télécoms qui ont plus de valeur dans
le monde en 2015, selon le «Brand
Finance Télécoms 500, 2015», un
rapport établi par Brand Finance,
une société de conseil leader spécialisée dans la valorisation des
marques.
Djezzy
(Algérie),
Mobilink
(Pakistan), Beeline (Russie), Wind
(Italie) et Kyivstar (Ukraine) ont
figuré parmi les 250 meilleures
marques télécoms à travers le
monde. Quant à Banglalink
(Bangladesh), elle a été classée
262ème pour se placer ainsi dans
les 300 grandes marques de télécommunications du monde entier.
Djezzy a gagné 29 places pour
atteindre la 171ème position, tandis
que Mobilink a gagné 59 places
pour être à la 201ème position.
Parmi les filiales de VimpelCom,
deux à savoir Beeline et Wind, ont
été reconnues parmi les 100
meilleures marques de télécommunications mondiales, selon le rapport. Beeline classée 54ème, suivi
de près par Wind qui occupe la
71ème position. Beeline a été évaluée à 2,6 milliards de dollars (basé
sur les ventes futures prévues), tandis que Wind a été évaluée à 1,6
milliards de dollars.
Rozzyn Boy, responsable de la
communication à VimpelCom a
déclaré: «le portefeuille international
des marques de VimpelCom a aug-
menté à un rythme impressionnant
au cours des 22 dernières années et
maintenant, il sert collectivement
plus de 218 millions de clients dans
14 pays. Nous sommes fiers d’avoir
amélioré et gagné un certain nombre de positions de leader dans les
classements
mondiaux
des
marques télécoms, en particulier
pour nos marques Djezzy et
Mobilink qui ont récemment subi un
rafraichissement dans leurs marchés locaux “.
Le « Brand Finance Telecoms
500, 2015 » est un rapport qui compare la force, le risque et le potentiel
d’une marque par rapport à ses
concurrents. Le travail de Brand
Finance est vérifié par les quatre
plus grands bureaux d’audit
(Deloitte, KPMG, PwC et EY), et
également validé par divers organis-
8
mes de réglementation,
y
compris le britannique Takeover
Panel. Près de
900 opérateurs
de télécommunications dans le
monde ont été
analysés dans le
rapport de cette
année.
En plus d’être
reconnue parmi
les 100 premières marques mondiales de télécommunications, Wind
(Italie) a été élu, la semaine dernière, meilleur opérateur de télécommunications en Italie pour l’année 2015 au concours « Le Fonti
International Awards » à Milan.
Commentant cette distinction,
Maximo Ibarra, DG de Wind a
déclaré: «Gagner ce prix témoigne
du travail sans relâche effectué par
l’équipe au cours de la dernière
année afin de veiller à ce que nos
clients obtiennent le meilleur prix, le
meilleur service et la meilleure
expérience possible.»
Tribunaux
La chasse
continue…
De source sûre et proche de
Noureddine Benrachedi, le
chef du Central « Amirouche »
d’Alger, la chasse aux
délinquants n’a jamais cessé,
surtout en ce mois sacré.
Selon notre source, les
mailles placées dans les
derniers recoins de la capitale
ont donné leurs fruits. Les
« bleus » travaillent sans
relâche pour le repos des
Algérois et estivants de juillet
en attendant les aoûtiens.
A sa connaissance, notre
interlocuteur qui a tenu à
garder l’anonymat, une cellule
s’agite dans chaque sûreté
urbaine, même devant un
manque criant de moyens.
« Je vous assure que tous, à
la Dgsn, nous croyons dur
comme fer en la réalité
politique du général-major
Abdelghani Hamel connu
pour sa rectitude et son francparler. Pour ce qui est de
manquements à la
déontologie, cela relève de
cas précis et très rares,
notamment ceux qui traînent
un mandat d’arrêt qui épient
les premiers enquêteurs qui
entrent dans ces coins que
certains nomment déjà de
« non-droit », à l’image de
quartiers de l’Ouest d’AlgerCentre. Ce qui est certain,
c’est que la sécurité est
mieux assurée autour du
croissant Hussein DeyBelouizdad-Alger-Centre que
le périmètre Oued KoricheCasbah-Tagarins où il y a
beaucoup d’issues permettant
aux malfaiteurs d’emprunter
et échapper aux « bleus ».
Des « bleus » sur le qui-vive.
Et s’il faut, à travers cet
espace, rendre hommage à
tous les membres des
services de sécurité, nous
flétrissons ceux de certains
renégats qui aident des
malfaiteurs recherchés à fuir
le châtiment prévu par la loi.
Un petit tour dans la
« circonférence » d’Alger, de
Cherarba à Chéraga, en
passant par Oued Smar et
Oued Romane, donne un net
aperçu sur l’action des agents
de sûreté, surtout ceux
chargés du renseignement,
clé de voûte de toute politique
réaliste en matière de lutte
contre toutes les formes de
criminalité. A tous ces braves
jeunes qui se sacrifient
24h/24, bon jeûne et bon Aïd
El Fitr.
A. T.
LA CHRONIQUE
JUDICIAIRE
MARDI 7 JUILLET 2015
Les quatre ne savaient pas
QUATRE jeunes d’El Biar ont acheté à tour de rôle une moto volée.
Et c’est Bourezg qui les entend…
I ABDELLATIF TOUALBIA
uatre
jeunes
gaillards sont debout
face à Abdelhamid
Bourezg, le juge de Bir Mourad
Raïs (cour d’Alger), en vue de
répondre de la présence d’une
moto volée et revendue sur
trois mains. Les quatre receleurs ont peur…
D’emblée, chaque inculpé
assure qu’il ignorait que la
motocyclette était le produit
d’un méfait. La bobine de
chaque inculpé jeune, par
ailleurs, en disait long sur l’amertume des poursuites. Des
gus d’El Biar, commune huppée de la capitale, ne savent
pas encore comment ils se
sont fait avoir. Le juge
Abdelhamid Bourezg, dont la
force est de bien décortiquer
ses dossiers, avait déjà une
nette idée des faits, et donc
s’attendait à entendre des
arguments sonnants et trébuchants des trois avocats constitués à cet effet. Le procureur,
lui, victime du jeûne (13h30),
suivait sans se poser des
questions – solidarité du siège
oblige. Le ministère public,
dont les prises de position vont
en droite ligne des investigations des services de sécurité.
Il est vrai que le « 387 » du
Code pénal : le recel des choses dispose que « quiconque,
sciemment, recèle, en tout ou
en partie, des choses enlevées, détournées ou obtenues
à l’aide d’un crime ou d’un
délit, est puni d’un emprisonnement d’un an au moins et
cinq ans au plus et d’une
amende de 500 à 20 000 DA.
L’amende peut même être élevée au-delà de 20 000 DA jusqu’à la moitié de la valeur des
objets recelés. Le coupable
peut, en outre, être frappé pour
un an au moins et cinq ans au
Q
plus de l’interdiction d’un ou
plusieurs droits mentionnés à
l’article 14 du présent code. Le
tout sans préjudice de plus fortes peines, s’il y échoit, en cas
de complicité de crime, conformément aux articles 42, 43 et
44 ».
Evidemment, le président
connaît par cœur cet article,
mais la manière de poser des
questions laisse entrevoir que
le juge va décider que ce que
le dossier squelettique va laisser comme conviction. Une
motocyclette qui est revendue
comme neuve à quatre jeunes
L’ŒIL
Messaoud Zouid, un huissier de Hussein
Dey, avec plus de dix ans d’exercice en
qualité d’auxiliaire de justice, s’est-il
rendu coupable d’abus de confiance,
d’escroquerie ou d’abus de pouvoir à
l’encontre d’un justiciable qui se devait
de se plier au jugement de la section
commerciale d’El Harrach (cour
d’Alger) ?
En mars 2015, le 25, les
demanderesses d’exécution, Fouzia
Toutah et sa sœur Hakima, avaient
remis le dossier à Zouid qui aurait dû
respecter la démarche en droite ligne du
respect de la loi. Il aurait même piétiné
la procédure d’expulsion et son
exécution le jour-même où les Toutah
l’avaient actionnée. Le gérant de la Sarl
Interservice office, l’expulsé avait alors
considéré les vices de forme en utilisant
même le faux. Il saisit donc le juge
d’instruction de Hussein Dey en la
personne du doyen pour se plaindre de
l’huissier sur la base de l’article 228 du
Code pénal ainsi que le 215 et 236 du
Code pénal : le motif de la plainte tourne
autour de fausses déclarations (article
qui ne cesseront d’affirmer
qu’ils ignoraient totalement
d’où provenait ce machin, ça
ne court pas les rues. A El Biar
ou ailleurs, un receleur ne
porte pas un signe distinctif sur
le front, ce qui explique l’embarras de Maître Tahar Khiar et
ses jeunes confrères devant
un Bourezg nullement impressionné par le travail bâclé de la
police judiciaire décriée depuis
un certain temps. Des éléments de la police judiciaire en
nombre insuffisant et des
moyens archaïques qui ne
peuvent pas élever le ton car
leurs supérieurs exigent d’eux le maximum, et tout comme la
plus belle fille du
monde ne peut offrir
que ce qu’elle a, le
résultat est souvent
égal au désordre dans
le boulot avec cette
montée de la petite criminalité qui donne souvent des ratés regrettables.
Ouassim,
Adel,
Hichem et Yassine, les
quatre jeunes inculpés
ont chacun déclaré ce
qu’ils ont fait avec cette
insistance à répéter
que « si jamais je
savais
que
cette
machine est le produit
d’un vol, je m’en serais
passé ! » Et voilà !
Nous
y
sommes.
L’ignorance ! Bourezg,
cet attentif président,
sait à quoi s’en tenir. Il
refuse d’appuyer sur le
champignon «répressif» et ne veut pas non
plus jouer au papa
« poule ». Il a sous les
yeux un dossier. Il va
alors juger sur pièces à
conviction,
et
les
témoins seuls comptent. La conscience et
son examen sont pour
la criminelle. Un point
c’est tout. Les quatre
plaidoiries ont été le
miroir de cette malheureuse
affaire qui a laissé transparaître cette fameuse maxime
arabe : «Faire peur au chacal
vaut mieux que de l’abattre. »
Oui, nos quatre inculpés
devront attendre encore deux
jours avant d’être fixés sur le
sort, surtout que le procureur a
réclamé la peine d’emprisonnement de 18 mois (solidarité
du siège), mais il reste la décision du siège et ce mercredi, il
s’agit de Abdelhamid Bourezg,
ce juge qui avait entendu à
Bab El Oued, Chouaïb
Oultache…
A. T.
AU PALAIS
Où sont passés les 6 millions
de dinars de l’indemnité ?
espace, nous ne cesserons jamais
d’écrire que quoiqu’il arrive, la justice a
le bras long et Maître Zouid devra bien
se rendre au tribunal de Hussein Dey
sans trop se poser de questions car,
pour reprendre Tayeb Louh, le ministre
de la Justice, garde des Sceaux : « Il est
temps de semer la graine du respect de
la loi. »
Nous voulons bien y croire…
En tout état de cause, le plaignant a
redit son amertume d’avoir été grugé
avant qu’il ne soit entendu par la
chambre régionale des huissiers et le
ministère de la Justice, surtout qu’il y a
cette histoire d’une autre plainte en date
du 24 mai 2015 n°020953 par-devant le
tribunal d’El Harrach dont la célérité de
Zaâtout, est à mettre en exergue.
Il est cependant, regrettable de souligner
que le ministère public ait été pris de
228) qui évoque « l’établissement
sciemment d’une attestation ou un
certificat relatant des faits matériellement
inexacts ».
Il faut rappeler que le jour du 25 mars
2015, l’huissier s’était déplacé sur les
lieux de l’exécution vers 17h30, alors
que le gérant est formel : « Ce monsieur
est certes venu, mais pas au siège de la
Sarl Midi-Max qui n’a rien à voir avec la
mienne. »
Ce charivari donne le tournis et le gérant
veut savoir pourquoi Zouid a fait cette
déclaration.
La « victime » de Maître Zouid parle de
délits, voire d’un crime car il s’agit d’un
huissier qui a manqué au serment. Puis
le plaignant évoque l’absence ou le refus
de répondre aux convocations du juge
d’instruction de la première chambre de
Hussein Dey. Sauf qu’ici, dans cet
9
vitesse en remettant la réquisition le 28
avril 2015, sans au préalable avoir
minutieusement vérifié l’exactitude de la
procédure. Et c’est ce point qui allait
assombrir l’action du parquet après
l’entourloupette de l’huissier qui s’est
ainsi emparé de l’indemnité d’«éviction»
sans respecter les procédures du
dossier. Où est donc passé l’argent ?
Donc, les articles 176 et 187 du Code du
commerce ont été « piétinés » ! Alors où
sont passés les 620 millions de
centimes ?
Il revient donc au procureur de la
République – seul maître à bord – de
poursuivre l’auxiliaire de justice qui a
usé de manières mensongères.
D’ailleurs, la sûreté urbaine d’El Harrach
a convoqué le gérant de la Sarl ISOCMD. Malgré tous les « ratés »,
l’exécution a eu lieu le 27 mai 2015, pas
aux dépens de la Sarl ISO-CMD, mais
contre l’Eurl Midi-Max qui a acheté les
lieux aux enchères chapeautées par le
tribunal d’El Harrach ! Affaire à suivre…
A. T.
S ports
MARDI 7 JUILLET 2015
GRAND PRIX MONDIAL DE VOLLEY-BALL (DAMES)
CHAMPIONNAT ARABE
U16 DE BASKET-BALL
L’Algérie s’incline
face à la sélection
d’Alexandrie
La sélection nationale de
basket-ball des moins de
16 ans s’est inclinée face
à une sélection
d’Alexandrie sur le score
de 65 à 59, mi-temps (2029) lors de son premier
match du championnat
arabe de la catégorie qui
se déroule en Egypte.
L’Algérie a hérité du
groupe A avec l’Arabie
saoudite, la Tunisie,
Oman et une sélection
d’Alexandrie qui a
remplacé la Libye. Dans
l’autre match du
groupe A, l’Arabie
saoudite a dominé Oman
70-44. Dans le groupe B,
le Liban a battu l’Irak
(85-56) et les Emirats
arabes unis ont disposé
du Koweit 54-46. Les deux
premiers de chaque
groupe se qualifieront
pour les demi-finales de
la compétition qui se
poursuivra jusqu’au 12
juillet.
TOURNOI DE
WIMBLEDON – TENNIS
Safarova battue
La Tchèque Lucie
Safarova, finaliste de
Roland-Garros et demifinaliste sortante, a été
éliminée en huitièmes de
finale de Wimbledon,
après sa défaite contre
l’Américaine Coco
Vandeweghe, 47e
mondiale, en deux
manches 7-6 (7/1), 7-6
(7/4). La N.6 mondiale est
la septième joueuse du
Top 10 à chuter avant les
quarts de finale dans le
temple du tennis, après la
tenante du titre Petra
Kvitova (N.2), Simona
Halep (N.3), Ana Ivanovic
(N.7), Ekaterina Makarova
(N.8), Carla SuarezNavarro (N.9) et Angelique
Kerber (N.10). Grâce à un
service efficace (9 aces),
Vandeweghe, 23 ans
atteint quant à elle pour la
première fois de sa
carrière les quarts de
finale d’un tournoi majeur.
Elle affrontera la Russe
Maria Sharapova (4e) ou
la Kazakhe Zarina Diyas
(34e) pour une place en
demi-finales.
L’Algérie ne disputera pas la phase finale
Après sa défaite face au Kenya, l’EN dames termine le tour préliminaire du Grand Prix mondial avec
7 points et ne disputera pas la phase finale du groupe 3 qui se déroulera du 10 au 12 juillet en Australie.
a sélection féminine de volley-ball a concédé avanthier soir une deuxième
défaite lors de la 2e étape du tour
préliminaire du Grand Prix mondial 2015 (groupe 3, poule Q) qui
s’est déroulée du 3 au 5 juillet à la
salle Chahid Tahar-Belakhdar de
Chéraga (Alger), en s’inclinant au
bout du tie-break face au Kenya
(25-20, 15-25, 25-23, 13-25, 1315). Après cette nouvelle défaite,
la sélection nationale termine le
tour préliminaire du Grand Prix
mondial avec sept points au
compteur et ne disputera pas la
phase finale du groupe 3 qui se
déroulera du 10 au 12 juillet en
Australie, alors que le Kenya quatrième au classement avec 10
points s’est qualifié en compagnie
du Pérou, de la Colombie et de
Cuba. Dans un ré-match de la
finale du championnat d’Afrique
des nations, disputé en juin dernier à Nairobi, les Kényanes ont
confirmé leur statut de championnes d’Afrique en s’imposant
une nouvelle fois face aux
Algériennes qui sont passées tout
prêt de l’exploit pour prendre
leur revanche. Dans l’autre
match de la journée la sélection
mexicaine s’est imposée face à
son homologue australienne sur
le score de trois sets à un (25-18,
22-25, 25-19, 25-22). Pour sa
deuxième participation au Grand
Prix mondial, la sélection algérienne termine la compétition
avec deux victoires face à
l’Australie (3-0) et (3-2), et quatre
défaites respectivement devant le
Kazakhstan (3-0), Cuba (3-0), le
Mexique (3-2) et le Kenya (3-2).
L’entraineur de la sélection algé-
L
Les dames algériennes manquent d’éxpérience
rienne,
l’Italien
François
Salvagny, s’est montré satisfait
du parcours de son équipe lors
des deux étapes du Grand Prix
mondial, estimant que ses joueuses sont en constante progression. « Pour notre deuxième participation au Grand Prix nous
avons réalisé une très belle performance en comparaison avec
celle réalisée la saison dernière où
nous avions récolté zéro point.
Cette année nous avons gagné
deux matchs et disputé 3 tiebreak c’est une grande progression en ajoutant la finale du
championnat d’Afrique et la qualification au Mondial », a déclaré
le coach italien. « Notre équipe
est en constante progression,
maintenant il faut continuer à
travailler pour atteindre un
niveau supérieur et jouer les premiers rôles au niveau international. Je suis extrêmement fier de
mes joueuses que je tiens à féliciter ainsi que les membres du staff
et la Fédération algérienne de
volley-ball », a ajouté Salvagny.
De son côté, l’entraîneur de la
sélection kényane David Lungaho
a salué la performance de son
équipe qui a remporté ses trois
matchs au tournoi d’Alger et a
décroché son billet pour la phase
finale du groupe 3. « Nous nous
attendions à un match difficile
face à l’équipe algérienne qui joue
à domicile. Je pense que nous
avons assisté à un beau match de
volley avec beaucoup de retournements de situation. Je suis fier de
mon équipe qui a su gérer ses
nerfs notamment dans le tiebreak pour obtenir les points de
la victoire face à une très bonne
équipe algérienne », a déclaré le
coach kenyan.
Le Grand Prix féminin de volley-ball regroupe 28 sélections
nationales scindées en trois groupes. Les Etats-Unis avaient remporté l’édition 2014 devant le
Brésil et le Japon.
La sélection nationale évolue
dans le groupe 3 qui est composé
de huit équipes à savoir le
Mexique, le Kenya, l’Australie, le
Kazakhstan, Cuba, la Colombie et
le Pérou.
LES RÉVÉLATIONS DE BLATTER ENFONCENT SARKOZY
Le «petit» président et le Mondial de foot
La France a vu l’implication de son président, un personnage qui «manigance» au profit
d’un pays étranger pour l’organisation d’un simple tournoi sportif.
I SAÏD BOUCETTA
e qui était presque un secret de polichinelle dans les milieux politiques
français et ailleurs, a été officialisé par
le principale protagoniste du scandale. Ainsi,
Nicolas Sarkozy a bel et bien usé de son statut
de président de la République française pour
appuyer la candidature du Qatar à l’organisation du Mondial 2022.
C’est Joseph Blatter lui-même qui l’a
révélé dans les colonnes du journal allemand
Bild. En effet, le désormais ex-président de la
Fifa a nommément cité l’ancien président
français dans cette affaire qui sent la corruption à plein nez.
«Il y a eu deux interventions d’ordre politique avant que la décision ne soit prise en
faveur de la Russie et du Qatar : celle de
Nicolas Sarkozy, l’ancien président de la
C
France, et celle de Christian Wulff, l’ex-prési dent fédéral allemand », a affirmé Blatter,
pointant clairement un doigt accusateur en
direction d’un chef d’Etat, l’ex-président de la
Fifa explique que ces deux personnalités poli tiques, dont Nicolas Sarkozy, «ont essayé d’influencer leurs représentants à la Fifa. C’est
pourquoi, aujourd’hui, nous allons avoir une
Coupe du monde au Qatar. Ils ont œuvré pour
que cela se fasse et ils doivent en endosser la
responsabilité », a indiqué l’ancien premier
responsable du football à l’échelle de la pla nète.
Il y a lieu de retenir dans cette affaire que
si la personnalité allemande était au rang de
ministre, la France a vu l’implication de son
premier magistrat, ce qui donne un sérieux
coup à la crédibilité d’une nation qui porte au
sommet un personnage qui «manigance» avec
des personnalités étrangères au profit d’un
pays étranger pour l’organisation d’un simple
tournoi sportif. Il convient de souligner au
passage que l’ex-président français savait per tinemment qu’un Mondial au Qatar allait
attirer les foudres de nombreux cercles hostiles à pareille perspective. Si la motivation
n’est pas sportive, elle pourrait être politique,
ou alors, elle relèverait du simple « copinage ».
en d’autres termes, Nicolas Sarkozy a fait
plaisir à ses amis en engageant l’Etat français,
lesquels amis le lui ont bien rendu, puisque,
et c’est un autre secret de polichinelle, l’an cien président facturait à plus de 100 000 dol lars des conférences bidons qu’ils animait
dans les pays du Golfe.
Cela dit, ces révélations de Blatter peuvent
nuire aux projets de Sarkozy qui cherche
coûte que coûte à retourner à l’Elysée, main tenant que les Français savent l’estime qu’il
porte à la plus importante institution de la Ve
République…
S. B.
MONDIAL FÉMININ 2015
Les Américaines championnes du monde
près leur dernier sacre, les
Américaines sont à nouveau les
reines du football mondial. Au
terme d’une rencontre prolifique (5-2),
les Stars & Stripes se sont adjugé le
troisième Mondial de leur histoire face à
des Japonaises dépassées, mais
vaillantes. De loser à héros, il n’y a
parfois qu’un pas à faire. Carli Lloyd,
A
elle, aura attendu quatre longues
années pour l’effectuer. Lors de la finale
du Mondial de 2011, la capitaine
américaine avait loupé son penalty lors
de la séance de tirs au but fatale aux
USA.
Jersey. Mais cela a pris fin ce dimanche.
Après avoir inscrit un doublé en moins
de trois minutes, Lloyd a achevé sa
route vers la rédemption. Sur une
récupération et un grand-pont dont elle
a le secret, la joueuse de Houston tente
un lob sur la gardienne japonaise depuis
le milieu de terrain. Cette géniale
inspiration se termine dans les cages
Depuis le 17 juillet 2011, ce
cauchemar pourchasse la fille du New-
11
asiatiques. Cette réalisation permet aux
États-Unis d’être à nouveau sacrés et de
décrocher leur 3e étoile. Carli Lloyd, tu
es pardonnée. La fin de match est
finalement sifflée sur ce score de 5-2.
Deux jours après l’Independance Day, la
sélection américaine offre une autre
journée historique aux États-Unis. Oh
say, can you see…
S ports
MARDI 7 JUILLET 2015
ILS RÉCLAMENT LE DÉPART DE HANNACHI
ES SÉTIF
Yebda proposé,
Mahi s’engage
2 ans
L’ex-international algérien,
Hassen Yebda, a été
proposé à l’ES Sétif,
championne d’Algérie en
titre pour éventuellement
l’engager en vue de la
saison prochaine, alors
que le meneur de jeu de
l’IRB Touggourt (Div,
amateur), Nacereddine
Mahi a signé un contrat de
deux ans, a-t-on appris
auprès de la direction de
la formation sétifienne.
Yebda (31 ans) est sans
club depuis la résiliation
de son contrat avec ElFudjairah, pensionnaire de
la 1re division émiratie, en
janvier passé. Auparavant,
il avait porté les couleurs
de plusieurs clubs
européens, à l’image de
Naples et l’Udinese (Italie)
et Grenade (Espagne).
Les dirigeants de l’ESS
n’ont pas encore tranché
la proposition que leur a
faite un agent de joueurs,
a ajouté la même source.
Yebda a été victime de
blessures à répétition qui
ont porté préjudice à sa
carrière internationale.
Il n’a plus été convoqué
en sélection nationale
depuis le Mondial-2014
au Brésil. Le milieu de
terrain a porté 26 fois le
maillot des Verts pour
deux buts marqués.
L’ESS a assuré jusque-là
les services de six
nouvelles recrues : Tobal,
Chenine, Hachi, Rebaî,
Benlameri et Kenniche en
attendant l’attaquant de
l’ASO Chlef Zakaria
Haddouche.
MC EL EULMA
Derrardja jouera
son dernier match
face à l’ESS
L’aventure de Walid
Derrardja sous les
couleurs du MC El Eulma
ne devrait pas se
poursuivre au-delà de la
rencontre de Ligue des
Champions d’Afrique de
samedi prochain face à
l’ES Sétif. Approché par la
presse à l’issue d’une
joute amicale disputée au
stade Messaoud-Zeghar
d’El Eulma face à l’US
Chaouïa, le meilleur
buteur du dernier
championnat de Ligue 1
Mobilis a indiqué que son
départ a fait l’objet d’un
accord avec la direction
du club eulmi avec lequel
il est sous contrat jusqu’à
juin 2016. Refusant de
donner la moindre
indication sur sa nouvelle
destination, Walid
Derrardja a expliqué sa
volonté de partir par son
ambition de figurer dans
les plans du sélectionneur
national, Christian
Gourcuff, étant donné que,
selon lui, il est difficile
d’être appelé en équipe
nationale quand on joue
en Ligue2.
Un sit-in au… Trocadéro
La place du Trocadéro à Paris a connu une ambiance particulière avant-hier lorsque
les supporters des Canaris ont fait leur apparition, en présence des représentants du comité
de sauvegarde pour réclamer avec insistance le départ du boss kabyle.
I BACHIR BOUTEBINA
ésormais, l’Algérie du foot
s’interroge sérieusement
sur le devenir du grave
conflit qui oppose Moh Chérif
Hannachi et ses nombreux opposants actuels.
Une opposition qui vient de battre le pavé parisien en organisant
avant-hier au niveau de la célèbre
place du Trocadéro, un sit-in de
quelques heures pour réclamer à
son tour, ni plus ni moins de départ
définitif du boss n°1 des Canaris du
Djurdjura. Après Tizi Ouzou, c’était
donc au tour de nos compatriotes
résidant dans l’Hexagone et fans du
plus prestigieux club de la Kabylie,
de se manifester pour la première
fois sur le sol français, afin de se
rallier au comité qui a décidé de
mettre fin au règne de Hannachi
afin de sauver la JSK d’une situation qualifiée aujourd’hui de profond marasme sans précédent, de la
part de milliers de détracteurs du
président sus-cité.
Ainsi, la place du Trocadéro à
Paris a connu une ambiance particulière avant-hier vers 17h lorsque
les supporters des Jaune et Vert ont
fait leur apparition.
Le comité de sauvegarde de la
JSK était représenté par l’ex-attaquant de la JSK, Rachid Dali ainsi
que d’anciens joueurs à l’image de
Menguelti,
Salah
Yousfi
et
Berrahmoune.
Durant toute la semaine, les
fans de la formation kabyle ont
lancé un appel pour être nombreux
à ce sit-in que les organisateurs
voulaient qu’il soit une réussite
grâce au plus grand nombre de supporters qui peuvent y participer
afin de donner plus d’importance à
cette démarche. C’est ainsi qu’on a
pu lire sur leur site consacré justement à ce rassemblement :
« Supporters, supportrices de la
JSK, en ce jour hautement symbolique du 5 Juillet, réunissons-nous à
la place du Trocadéro de Paris afin
de demander le départ de Hannachi
de manière pacifique et calme !
N’oubliez pas vos drapeaux et
autres fanions et écharpes jaune et
vert…, Soyez nombreux ! »
D
Le départ de Hannachi se précise plus que jamais
Signalons que les présents ont
voulu, par la même occasion, rendre
un hommage au joueur Albert
Ebossé, mort dans les circonstances
que l’on sait.
Cependant, au jour d’aujourd’hui, rien ne semble être pour le
moment en mesure d’entrevoir une
issue concrète à ce grave face-à-face
kabylo-kabyle, tant les belligérants
en présence, ont clairement affiché
leur ferme intention de camper sur
leurs positions respectives. Il est
vrai que les événements ne cessent
de s’accumuler, et ont même pris
une ampleur sans précédent,
notamment au sujet de la gestion de
la JS Kabylie, totalement remise en
cause depuis 2012, selon les pièces
réunies par le comité de sauvegarde
du club kabyle.
Côté Hannachi, en guise de
réponse aux graves accusations portées contre lui, et qui ne cessent de
s’accumuler, ce dernier aurait saisi
à son tour la justice pour savoir
comment ses actuels opposants sont
aujourd’hui en possession de
papiers qualifiés comme étant « falsifiés », et donc totalement illégaux.
Il est clair que cette histoire des
transactions menées dernièrement
avec les joueurs Mekkaoui et
Benlamri, et qui auraient été résolues entre la direction du club
kabyle et ces deux éléments, par le
biais d’argent en liquide, et non par
la voie de chèques certifiés, n’a fait
que renforcer davantage tous les
griefs retenus par ledit comité, à l’égard de Moh Chérif Hannachi. Il est
vrai aussi que ce type de méthode
ne date pas d’aujourd’hui, et n’est
pas du seul ressort de Hannachi,
tant personne n’ignore comment
l’argent en liquide circule partout
de main en main, et sans que quiconque n’ait jamais daigné dénoncer publiquement de telles pratiques, au demeurant très usitées
au sein de beaucoup de clubs. Il est
surtout vrai qu’il est pratiquement
impossible à la justice de faire réellement la lumière sur tous ces agissements que la loi réprime pourtant, pour la simple et bonne raison
suivante, et que personne ne peut
nier aujourd’hui : les pouvoirs
publics ont été trop souvent complaisants à l’égard de cet argent
très opaque qui circule sans cesse
au sein d’un système caractérisé
par un grave vide d’ordre juridique,
et qui permet à beaucoup de
présidents de clubs d’agir en toute
impunité.
En réalité, le cas d’un club
comme celui de la JS Kabylie,
reflète fidèlement la réalité d’un
système qui défie ouvertement toutes les lois en vigueur. Il va donc falloir trancher une fois pour toutes,
ce conflit de plus en plus nauséabond, et qui ne fait que ternir
chaque jour plus l’image d’un club
kabyle, complètement pris en otage
par une situation de conflit sans fin,
et qui vient de gagner même nos
compatriotes vivants en France, et
un peu partout, via les réseaux
sociaux.
Ce bras de fer ne peut indéfiniment durer entre Hannachi et ses
opposants actuels.
Pis encore, il risque de donner
lieu à de prochains évènements autres aux conséquences plus graves
en l’absence totale d’un véritable
dialogue.
B. B.
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ÉLECTIVE EST PRÉVUE JEUDI PROCHAIN
Comment sauver la JSM Béjaïa
Est-ce la sortie de crise pour le doyen des clubs kabyles…tout porte à le croire en plaçant tout
leur espoir en cette assemblée générale extraordinaire du mercredi prochain.
I BOUALEM CHOUALI
’est la course contre la montre que se livrent les actionnaires de la JSMB pour ten ter de trouver une issue à la crise que tra verse le doyen des clubs kabyles. En effet, depuis
jeudi dernier, suite à la montée au créneau des
supporters des Vert et Rouge, les membres actifs
du conseil d’administration ont multiplié les
réunions et les contacts avec quelques figures de
proue de l’équipe afin de procéder, en premier
lieu, à l’installation d’un président du club sportif amateur, une étape primordiale et indispensable, pour provoquer par la suite une assemblée
générale ordinaire des actionnaires.
En effet, le retard pris dans la tenue de l’AG
du CSA/JSMB, n’a pas été sans compliquer
davantage la situation du club depuis la sortie
hasardeuse du président sortant, appelé communément le sponsor majoritaire, en l’occurrence
Faouzi Berkati. Un retard qui s’est répercuté sur
le club dans son fonctionnement, notamment sur
le volet recrutement et reprise des entraînements. C’est suite à une situation sans issue,
marquée notamment par la fuite en avant de la
direction du CSA, que les actionnaires du club,
C
dont les chefs de file, Zoubir Mehelleb et les frères Tiab, se sont impliqués pleinement afin de
faire sortir le club de l’impasse dans laquelle il
est entré. Ainsi, suite à leur intervention, une
assemblée générale extraordinaire du club sportif amateur est programmée pour le mercredi
prochain afin de procéder à l’élection d’un nouveau président du club amateur « sans la désignation d’un président du CSA, laquelle assemblée désignera son représentant au conseil d’administration, on ne peut pas tenir une assemblée
générale des actionnaires, laquelle assemblée
procédera aux modifications des statuts ou autres avec l’aval des représentants au prorata du
nombre des actions » nous déclare un des actionnaires du club avant d’ajouter « c’est une situation de blocage dont a fait preuve le club de la
part de président Berkati, d’une part et du président du CSA, d’autre part, ce qui nous a plongé
dans ce retard immense, mais c’est tout de même
un retard rattrapable… ». C’est dire que tout
l’espoir de la grande famille des Vert et Rouge
repose désormais sur cette assemblée générale
du mercredi prochain, où il sera question d’élire
un nouveau président du CSA, comme première
étape avant de procéder aux autres étapes dont
celle relative à l’élection d’un nouveau président
12
du CA. Par ailleurs, selon une source proche du
club béjaoui, le Dr.Ider, membre de l’AG et médecine du club, serait pressenti pour la présidence
du CSA en attendant d’élire un président de la
SSPA-JSMB. Mieux, afin de rattraper le temps
perdu, lesdits actionnaires concernés par cette
voie de dénouement de la situation ont rappelé
Ghimouz, l’entraîneur des Vert et Rouge qui
avait la charge de terminer la saison, afin de
reprendre du service avec les joueurs. Ce dernier
est appelé à regrouper les joueurs à partir du
week-end prochain afin de procéder à la reprise
des entraînements dans les meilleurs délais,
comme première étape, en attendant de lancer
l’opération recrutement. A cet effet, c’est à l’exprésident démissionnaire, Boualem Tiab en l’occurrence qu’incombera la tâche de faire signer
les contrats des joueurs et l’engagement de l’équipe pour la nouvelle saison, comme cela a été
le cas l’année dernière. C’est dire que la JSMB
est revenue à la case départ, comme si, la parenthèse Berkati, n’a pas existé. Est-ce la sortie de
crise pour le doyen des clubs kabyles…tout porte
à le croire en plaçant tout leur espoir en cette
assemblée générale extraordinaire du jeudi prochain.
B. C.
S ports
MARDI 7 JUILLET 2015
ILS SONT ANNONCÉS DANS DES GRANDS CLUBS EUROPÉENS
AFIN DE CONCLURE
SON TRANSFERT AU
CS SFAX
Abid attend le feu
vert des services
militaires
L’attaquant international A’ de
l’USM Harrach Mohamed
Amine Abid, convoité par le
CS Sfax, a affirmé avant-hier
soir qu’il attendait une
dérogation des services
militaires pour pouvoir
concrétiser son transfert.
« En raison de mon
engagement pour un contrat
militaire de quatre années, j’ai
demandé une dérogation pour
pouvoir aller jouer en Tunisie.
Je suis dans l’attente de leur
réponse que j’espère
positive », a indiqué Abid.
Meilleur buteur de l’USMH la
saison dernière avec neuf
réalisations, Mohamed Amine
Abid (23 ans), était également
sollicité par l’équipe du
Sporting Braga qui a, par la
suite, abandonné sa piste.
« Mon ambition est d’aller
jouer à l’étranger, histoire de
connaître d’autres sensations,
mais mon destin n’est pas
entre mes mains », a-t-il
ajouté. Evoquant les dernières
informations de presse le
donnant partant à l’USM Alger,
le natif de Larbaâtache
(Boumerdès) a souligné qu’il
n’était « au courant de rien »
du moment qu’il n’est pas
maître de son destin.En
attendant de trouver une issue
favorable pour son transfert à
Sfax, Abid compte reprendre
les entraînements avec l’USMH
« dans les prochains jours »
surtout qu’il est encore lié
pour un contrat avec
« Essafra » jusqu’en 2016.
MO BÉJAÏA
Les Crabes battent
Tabarka (5-0)
Le MO Béjaïa s’est imposée
largement avant-hier soir face
à la formation tunisienne du
Corail sportif de Tabarka (5-0)
en match amical préparatoire
disputé à Tabarka, en vue de
la prochaine saison
footballistique 2015-2016. Face
à ce club issu de la Ligue du
nord de Bizerte, le MOB a
marqué ses buts par Chatal,
auteur d’un doublé, Mebarki,
Zerdab et Bouali. L’équipe de
Béjaïa a entamé le jeudi 25
juin un stage préparatoire à
Ain Draham en Tunisie qui
sera clôturé le 14 juillet. En
matière de recrutement, le
MOB, très actif, a assuré
jusque-là les services de pas
moins de neuf joueurs : le
gardien de but Daif (ex-ASO
Chlef), Hadji (ex-CS
Constantine), Tedjar (ex-ASO
Chlef), Mebarki (ex-USM
Harrach), Maâmar Youcef (RC
Relizane), Lakhdari (ex-ASO
Chlef), Benaouda Bendjelloul
(ASM Oran), Sofiane Khadir
(MC Alger) et Ismail Belkacemi
(USMM Hadjout). Le défenseur
de l’ES Sétif, Lyes Boukria, est
dixième recrue estivale qui
s’est s’engagé officiellement
hier.En revanche, le club a
perdu les services de trois de
ses cadres : le portier Smail
Mansouri, Faouzi Rahal et
Nassim Dehouche. Le MOB
sera dirigé lors de la saison
2015-2016 par le Suisse Alain
Geiger qui a remplacé
Abdelkader Amrani, parti
entraîner Al-Raed. Les Crabes
entameront la saison
footballistique en déplacement
face au RC Arba, en match
prévu le week-end du 14 et 15
août.
Les Verts tardent à concrétiser
Les joueurs de l’EN les plus connus sont annoncés dans les grands clubs mais pour le moment
aucun n’a encore signé, ce qui laisse place à un suspense et l’incertitude autour de leur avenir.
I SAÏD MEKKI
rahimi,
Belfodil,
Ghoulam,
Mandi,
Bentaleb,
Feghouli,
Slimani, sont annoncés depuis le
début du mercato en compagnie
d’autres tels M’Bolhi, Zeffane,
Ghezzal, Guedioura et Belkalem,
mais pour le moment rien de
concret n’est venu confirmer ou
infirmer de telles propositions.
C’est d’ailleurs ce qui fait douter
des vraies intentions des clubs
annoncés ou des managers qui
veulent augmenter le tarif de
leurs joueurs. Par contre, les fans
des Verts sont toujours à l’affût
du moindre détail sur leurs
joueurs préférés.
A titre d’exemple, Feghouli est
très demandé.
La dernière information date
d’hier et faisait état de l’intention de son club Valence de vouloir lui prolonger son contrat qui
expire le 30 juin 2016. C’est loin,
mais les gars de Valence ne veulent pas perdre au change puisqu’ils savent bien que l’année
prochaine, ils perdront leur
joueur gratuitement. Et ceci
explique donc leur réaction.
De son côté et après
l’Olympiakos,
Trabzonspor,
Bursa Sports, FC Nantes,
Fiorentina et Hillal Djeddah,
Belfodil est annoncé au Bétis de
Séville. Pour jouer la Liga la saison prochaine, le profil de
l’Algérien intéresse le club andalou. Le défenseur international
algérien Essaïd Belkalem devrait
reprendre les entraînements avec
Watford, après une saison à titre
de prêt à Trabzonspor.
L’international algérien pourrait ainsi faire partie de l’effectif
de Watford pour la saison prochaine, à moins d’un nouveau
transfert, puisque le club turc de
Bursaspor a fait une offre pour
son recrutement. Le Paris SG,
champion de France en titre,
pourrait se tourner vers le latéral
gauche de Naples, l’international
algérien Faouzi Ghoulam, est lui,
annoncé au PSG qui compte l’engager en cas de départ de Lucas
Digne à la Roma. De plus, la
presse anglaise évoque, avec
insistance, un intérêt d’Arsenal
pour Ghoulam.
D’ailleurs,
l’équipe
des
Queens Park Rangers, reléguée
cette saison en division 2 anglaise
B
a offert 12 millions d’euros pour
bénéficier des services du défenseur international algérien, outre
Arsenal d’Arsène Wenger, le Real
Madrid suit de près le dossier
Ghoulam.
L’équipe madrilène est dirigée
par l’ancien entraîneur de
Ghoulam à Naples Rafael
Benitez. En cas de départ de
Naples, Saint-Etienne, son club
formateur, pourrait récupérer un
pourcentage sur le transfert du
latéral gauche, parti fin janvier
2014 pour 6 millions d’euros en
Série A. Mais ce n’est pas encore
le cas. Slimani aussi a été
annoncé dans plusieurs clubs
dont le dernier est Galatsaray
(Turquie) pour qui l’attaquant
algérien du Sporting Lisbonne
est une priorité.
Les offres ne cessent de parvenir au club lisboète sans qu’il n’y
ait des suites… Alors qu’il est
annoncé restant au FC Porto, on
reparle encore de Brahimi à
Manchester United. Après le
Bayern, le PSG, Arsenal voilà que
Manchester United est annoncé
pour recruter le maître à jouer
des Verts.
La clause libératoire de
Brahimi est fixée à 50 millions
d’euros par le club portugais
alors qui dit mieux ?.... Pour sa
part, le gardien de but Raïs
M’Bolhi (29 ans), qui avait
rejoint
le
club
de
Philadelphia Union aux
Etats-Unis, en juillet 2014,
est sorti des plans de son
entraîneur
depuis
quelques mois. Sa mise à
l’écart lui a coûté sa place
en sélection algérienne où
il n’est plus convoqué
depuis la CAN 2015. Outre
Antalyaspor, le portier
algérien était également
sollicité par l’autre club
turc de Borsaspor avant
que cette formation n’abandonne les négociations
en raison d’un différend
d’ordre financier. On a
même évoqué un probable
engagement de M’Bolhi
dans un club algérien, en
vain.
Le dernier cas à relever
est
celui
de
Ryad
Boudebouz qui devrait
signer un contrat de quatre ans (jusqu’en 2019) en
faveur de Montpellier
Hérault. Le milieu de terrain algérien de Bastia a
envie
de
venir
à
Montpellier et il accepterait même une baisse de
salaire.
Le
transfert
de
Boudebouz à Montpellier,
conclu pour 1,7 million
d’euros, devrait permettre
le maintien parmi l’élite
du club corse, menacé de relégation par la DNCG. Ce ne sont là
que quelques exemples des transferts annoncés par les médias
concernant les joueurs les plus
connus mais point de concrétisation. Et les spéculations continueront certainement jusqu’à la
fin du mercato…
S. M.
IL A SIGNÉ POUR 3 ANS AU CLUB AFRICAIN
Chenihi rejoint Djabou et Belkaroui
L’international algérien du MC El Eulma Ibrahim Chenihi s’est engagé
pour trois années avec le Club Africain, a rapporté hier l’agence TAP,
citant une source du bureau directeur du club de la capitale. Agé de 25
ans, le jeune milieu de terrain offensif évoluait avec l’équipe du MC El
Eulma depuis quatre saisons. Ce recrutement signerait, selon la
même source, la fin de l’aventure de l’autre international algérien,
Abdelmoumen Djabou, dont le contrat est en suspens, au Parc A.
Djabou s’est blessé aux ligaments croisés à la fin de la saison
2014/2015 et va être indisponible pour les prochains quatre mois. Le
Club Africain compte dans ses rangs un autre Algérien, Hichem
Belkaroui, annoncé lui aussi sur le départ.
FC PORTO
FC WATFORD
Levante veut Ghilas en prêt
Belkalem en Angleterre
pour la reprise
Le club de Levante a fait
une offre au FC Porto pour
s’attacher les services de l’attaquant international algérien
Nabil Ghilas cet été, a rapporté avant-hier le site spécialisé Super Deporte.
La proposition faite par la
formation espagnole est un
prêt d’une saison avant de
lever l’option d’achat pour la
somme de 10 millions d’euros, a précisé la même
source, qui souligne que le
FC Porto n’a pas encore
répondu à cette offre. En
attendant un éventuel transfert, Ghilas (25 ans) qui
revient à Porto après une saison à titre de prêt au FC
Cordoue, a été convoqué par
l’entraîneur Julen Lopetegui
pour la reprise des entraînements prévue lundi. A travers
cette convocation, l’entraîneur du FC Porto Julen
Lopetegui voudrait juger par
lui-même les qualités de
l’Algérien afin de savoir s’il le
conservera dans son effectif
pour la saison 2015-2016.
Outre Levante, le club saoudien du Ahly Djeddah serait
également intéressé par le
profil de Ghilas, alors que
Malaga
a
proposé
un
échange. Avec Cordoue,
Ghilas a marqué sept buts la
saison dernière avant d’être
perturbé par des problèmes
disciplinaires, et exclu des
plans de son entraîneur.
13
Le défenseur international algérien Essaïd Belkalem devait
reprendre avant-hier soir les
entraînements avec Watford FC,
nouveau promu en Premier league
anglaise, après une saison à titre de
prêt à Trabzonspor, ont rapporté
avant-hier les médias locaux. Après
quelques jours de vacances, le
défenseur algérien a rallié samedi
Watford pour réintégrer les rangs
des « Hornets ».
L’international algérien pourrait ainsi faire partie de l’effectif de
Watford pour la saison prochaine, à
moins d’un nouveau transfert.
En effet, le club turc de
Bursaspor a fait une offre pour le
recrutement de Belkalem.
La direction de Bursaspor souhaite engager l’ancien joueur de la
JS Kabylie, pour remplacer Renato
Civelli, parti à Lille.
Belkalem a retrouvé l’Equipe
nationale à l’occasion du dernier
match face aux Seychelles (4-0)
disputé le 13 juin à Blida dans le
cadre de la 1ère journée (Gr J) des
qualifications de la coupe d’Afrique
des nations 2017.
Il s’est contenté toutefois du
banc des remplaçants. Belkalem a
dû faire l’impasse sur la dernière
CAN 2015 disputée en Guinée
équatoriale en raison d’une blessure qui l’a éloigné des terrains
pendant six mois.
S ports
MARDI 7 JUILLET 2015
IL A PERDU SA 3E FINALE DE LA COPA AMERICA
Messi dans l’ombre de Maradona
A la une des chiffres, Messi n’a rien à envier à Maradona: en 103 sélections, il a inscrit
46 buts quand son aîné n’en a marqué « que » 31 en 91 matchs avec l’« Albiceleste ».
a défaite de l’Argentine en
finale de la Copa America
2015 samedi dernier a
relancé le débat sur les mérites
comparés de Maradona et de
Messi, deux des plus grands
joueurs de l’histoire mais à la cote
de popularité très différente
auprès de leurs compatriotes. A 28
ans, Lionel Messi n’a toujours pas
conduit l’Argentine à un titre
majeur, malgré trois finales, à la
Copa America, en 2007 et 2015, et
à la Coupe du monde, en 2014.
Après la désillusion des tirs au but
contre le Chili samedi à Santiago
(0-0 a.p. 4 tab à 1), pour beaucoup
d’Argentins la « Pulga » (la
« puce ») ne peut décidément pas
encore être comparée au « Pibe de
Oro »(« gamin en or »). « Avec le
maillot de l’Argentine, Messi n’a
rien à voir avec Maradona, ce
n’est pas comme cela qu’on
dispute une finale », a déclaré à
l’AFP Gustavo Paredes, un quinquagénaire qui a suivi la finale à
la télévision depuis Buenos Aires.
A la une des chiffres, Messi n’a
rien à envier à Maradona: en 103
sélections, il a inscrit 46 buts
quand son aîné n’en a marqué
« que » 31 en 91 matchs avec
l’« Albiceleste ».
Palmarès et statistiques en
club donnent aussi un très net
avantage à « Leo »: il a inscrit 412
buts en 482 matchs, remporté le
trophée de meilleur joueur du
monde - le Ballon d’Or - à quatre
reprises, et collectionne les titres
de champion d’Espagne (7) et les
L
ANCIEN JOUEUR
DE L’ÉQUIPE DU FLN
Abderrahmane
Soukhane
décède à 79 ans
L’ancien joueur de la glorieuse
équipe du Front de Libération nationale (FLN) Abderrahmane Soukhane
est décédé dimanche soir à l’âge de
79 ans des suites d’une maladie.
«Abderrahmane
était
très
malade, il a rendu l’âme dimanche
après le f’tour à son domicile. Il a été
inhumé hier au cimetière de Ben
Aknoun après la prière du Dohr», a
précisé à l’APS Mohamed Maouche,
ancien compagnon du défunt.
Soukhane est né le 13 septembre
1936 à El Biar (Alger). Il a évolué à la
JS El Biar, au Havre, à Toulouse FC
et au Red Star en France.
Il a été sacré meilleur buteur du
championnat de deuxième division
française en 1964 avec son club Le
Havre AC. En 1958, il avait rejoint les
rangs de l’équipe du FLN, répondant
à l’appel de la patrie. Il compte huit
sélections en Equipe nationale pour
un but marqué.
La malédiction
poursuit «la pulga»
Ligues des champions (4). Sous les
maillots entre autres de Boca
Juniors (1981 et 1995-97) du FC
Barcelone (1982-84) et de Naples
(1984-91), Maradona a lui marqué
311 buts en 589 matchs. Et son
palmarès est beaucoup plus
modeste avec un seul Ballon d’Or,
une coupe du Roi, deux titres de
champion d’Italie, une coupe
d’Italie et une Coupe de l’UEFA.
Mais du haut de son 1,65 m et
14
avec sa personnalité haute en couleurs, « El Diez » (Le 10) a écrit
quelques unes des pages les plus
flamboyantes de l’histoire du football.
A lui seul ou presque, il a offert
à l’Argentine son titre mondial de
1986: cinq buts, dont un doublé
contre l’Angleterre en quarts de
finale avec la « main de Dieu »
mais aussi cet improbable passage
en revue de toute la défense
anglaise; et cinq passes décisives,
dont celle lumineuse à destination
de Jorge Burruchaga pour le but
de la victoire en finale contre
l’Allemagne (3-2).
Maradona fut aussi controversé et passionné que Messi semble sage, voire effacé. Et toutes
les fulgurances de Messi sur un
terrain, pas même un éventuel
sacre planétaire sans doute, ne
pourront changer cela.
Internationale
MARDI 7 JUILLET 2015
NOUVEAU CARNAGE AU NIGERIA
TERRORISME EN EGYPTE
L’armée a tué 241
combattants en 5 jours
L’armée égyptienne a annoncé hier
avoir tué en cinq jours 241
combattants dans la péninsule du
Sinaï, dont des jihadistes de
l’organisation Etat islamique (EI) à
l’origine d’une attaque
spectaculaire lancée la semaine
dernière. Les 241 combattants ont
été tués entre le 1er et le 5 juillet,
tandis que quatre personnes
recherchées et 29 suspects étaient
arrêtés, selon un communiqué
diffusé sur la page Facebook du
porte-parole de l’armée égyptienne.
Des photos de combattants morts
ont été publiées avec ce
communiqué. L’armée égyptienne
est déployée dans le Sinaï, une
région frontalière d’Israël et de la
bande de Ghaza où les forces de
sécurité font face à une
insurrection islamiste depuis la
destitution
en juillet 2013 du président
Mohamed Morsi.
Le 1er juillet, des combattants
de la branche de l’EI en Egypte
avaient lancé une série d’attaques
sans précédent contre l’armée dans
la localité de Cheikh Zouweid
(Nord-Sinaï), faisant des dizaines
de morts. Le porte-parole de
l’armée a fait état
de 21 soldats tués et plus d’une
centaine de jihadistes abattus lors
des combats, mais les médias ont
publié des bilans bien plus lourds,
citant des responsables
de la sécurité.
VIOLENCES EN IRAK
Un avion irakien
bombarde accidentellement
Baghdad : 7 morts
Sept personnes ont été tuées hier à
Baghdad par l’explosion d’une
bombe tombée accidentellement
d’un avion de combat irakien à
cause d’un « problème technique »,
ont indiqué des responsables de la
sécurité et de la santé. « Une des
bombes (à bord de cet avion Sukhoï)
s’est coincée à cause d’un problème
technique, avant de tomber sur trois
maisons de Baghdad al-Jadida lors
du retour de l’appareil à la base », a
expliqué dans un communiqué un
porte-parole des services de
sécurité, le général Saad Maan.
L’explosion, qui a eu lieu non loin de
la base aérienne Rashid, a
également blessé 11 personnes,
selon des responsables. L’avion
revenait d’une mission de
bombardement quand l’accident
s’est produit, d’après le général
Maan. L’Irak a reçu des avions
Sukhoï Su-25 de Russie et d’Iran l’an
dernier afin d’étoffer sa flotte
aérienne pour combattre le groupe
Etat islamique (EI), qui s’est emparé
de vastes portions de territoire dans
ce pays et en Syrie. Les Su-25 sont
des appareils robustes conçus pour
des missions d’attaques contre des
cibles terrestres mais la flotte
irakienne est constituée d’avions
âgés qui ont déjà beaucoup servi.
Le président Buhari sous la pression de Boko Haram
de morts depuis fin mai, des attaques quasi quotidiennes depuis une semaine, encore
49 tués dimanche: Boko Haram met sous pression le nouveau président nigérian Muhammadu Buhari.
UN DEMI-MILLIER
elui-ci, dès son accession à la
présidence, s’est engagé à
« éradiquer le terrorisme le
plus rapidement possible ». Le carnage de dimanche à Jos, dans le centre du Nigeria, porte à au moins 260
le nombre de tués dans des assauts
islamistes, des explosions et des
attentats-suicide en une semaine,
selon un décompte de l’AFP, et à au
moins 520 depuis l’entrée en fonction
de M. Buhari le 29 mai. Vainqueur de
la présidentielle face au sortant
Goodluck Jonathan en mars, l’exgénéral Muhammadu Buhari, déjà
au pouvoir entre 1983 et 1985 à l’époque des dictatures militaires, a fait
de la lutte contre Boko Haram une
priorité.
Une opération militaire régionale
déclenchée en février par le Nigeria
et des pays voisins, Tchad en tête, a
permis de reprendre la quasi-totalité
des localités du Nord-Est contrôlées
par les islamistes. Mais les dernières
tueries montrent l’incapacité des
militaires à prévenir les violences et
la persistance de la présence des islamistes, notamment aux confins du
lac Tchad, et de leur capacité de nuisance, selon les observateurs.
Censée améliorer la coordination
sur le terrain, une nouvelle force
militaire multinationale qui comptera 8.700 hommes (Nigeria, Niger,
Tchad, Cameroun et Bénin) doit être
déployée d’ici fin juillet dans le NordEst insurgé. Dimanche, deux explosions ont eu lieu à quelques minutes
d’intervalle, d’abord dans un centre
C
L’armée nigériane, sur les
dents, tentede juguler le
groupe terroriste Boko Haram
commercial, puis devant une mosquée de Jos, la capitale de l’Etat de
Plateau (centre), situé en plein sur la
frontière entre le Sud nigérian majoritairement chrétien et le Nord
musulman et en proie à de profondes
divisions religieuses. « Pour le
moment, nous avons 44 morts et 47
blessés en provenance des sites des
deux explosions », a indiqué hier
Mohammed Abdulsalam, de l’Agence
nationale de gestion des situations
d’urgence (NEMA). Umar Abubakar,
qui se trouvait dans la mosquée
Yantaya, a expliqué que plusieurs
assaillants avaient ouvert le feu à
l’extérieur vers 21H20 (20H20
GMT). « Ils ont tiré une RPG (une
roquette) contre la mosquée mais il a
heurté une barre métallique sur la
façade et explosé », a-t-il raconté.
« Beaucoup de gens ont été tués et
blessés par la fusillade et l’explosion.
C’est un miracle que j’aie pu me sauver ». Hier, la façade de la mosquée
était constellée d’impacts de balles et
tachée de sang, tandis que des chaussures, des livres et d’autres effets
personnels de fidèles jonchaient le
sol.Quelques minutes plus tôt, un
restaurant bondé, le Shagalinku,
situé dans un centre commercial très
fréquenté, était dévasté par une puissante explosion. Un habitant du
quartier, Mohammed Shafi’i, a indiqué que la déflagration avait secoué
tous les bâtiments voisins. Il dit avoir
compté 25 cadavres, dont quatre serveuses du restaurant. « Le restaurant a été très endommagé. Des morceaux de chair humaine, du sang, des
tables et chaises en plastique et toutes sortes d’affaires personnelles sont
éparpillées partout », a-t-il décrit.
Plus tôt dimanche, un attentat-suicide dans une église de Potiskum
(nord-est) avait déjà tué cinq personnes, dont le pasteur, une femme et
ses deux enfants. Ces tueries surviennent après une demi-douzaine
d’attaques sanglantes depuis mercredi dans le nord-est du pays, attribuées au groupe islamiste Boko
Haram.
Les islamistes avaient notamment pris d’assaut plusieurs villages
près du lac Tchad, tuant plus de 150
fidèles en train de prier dans des
mosquées. Le président Buhari s’est
engagé dimanche à en finir avec l’insurrection armée de Boko Haram « le
plus rapidement possible », estimant
que « les terroristes qui s’attaquent à
nos lieux de culte ont délibérément
déclaré la guerre à nos valeurs et doivent être combattus avec toute notre
force et notre détermination ».
SOMMET À MINIMA SUR LA CRISE BURUNDAISE
Les auteurs du putsch avorté menacent à nouveau
SIGNE DE la
lassitude de la région, après plus de deux mois de violences déclenchées par la candidature du chef
de l’Etat Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, seuls deux des cinq présidents étaient présents à Dar es Salam.
n sommet est-africain a minima, boudé par
la majorité des chefs d’Etat invités, se
tenait hier en Tanzanie pour tenter de
dénouer la crise politique burundaise, qui a connu
un nouveau rebondissement avec la réapparition
des auteurs du putsch avorté mi-mai. Signe de la
lassitude de la région, après plus de deux mois de
violences déclenchées par la candidature du chef de
l’Etat Pierre Nkurunziza à un troisième mandat
lors de la présidentielle du 15 juillet, seul deux des
cinq présidents conviés à Dar es Salam pour ce troisième sommet de la Communauté est-africaine
(EAC) consacré au Burundi sont présents - le
Tanzanien Jakaya Kikwete, hôte de la réunion, et
l’Ougandais Yoweri Museveni.
Les présidents burundais Nkurunziza, rwandais Paul Kagame et kenyan Uhuru Kenyatta ont
choisi de se faire représenter par des ministres. Les
dirigeants de la région « en ont vraiment assez », a
glissé un diplomate, sans attendre grand chose du
sommet: « A deux, ils ne peuvent pas prendre de
décision contraignante ». Le président Nkurunziza,
U
sourd depuis des mois à toutes les pressions, a
même montré hier sa détermination à aller coûte
que coûte aux urnes mi-juillet, participant à des
meetings de campagne dans deux provinces du
Centre, Mwaro et Gitega. C’est cette imperméabilité aux critiques de la communauté internationale
- les pays est-africains, mais aussi l’Union africaine,
l’ONU, les Etats-Unis ou l’Union européenne - qui
a motivé les putschistes à sortir du bois et annoncer vouloir lutter de plus belle pour chasser Pierre
Nkurunziza du pouvoir. Pour la première fois
depuis l’échec du coup d’Etat, qui avait été motivé
par la perspective du 3e mandat, l’un de ses auteurs
a accordé un entretien à une chaîne de télévision, la
kenyane KTN, dans lequel il a affirmé être, avec
d’autres généraux putschistes, derrière les récentes
attaques au Burundi. « Toutes ces actions en cours
dans le pays, nous sommes derrière, et nous allons
les intensifier jusqu’à ce que M. Nkurunziza comprenne », a déclaré le général Léonard
Ngendakumana, bras-droit du chef putschiste
Godefroid Niyombare, resté selon lui au Burundi
16
pour « résister » et « se battre » contre le pouvoir en
place.La capitale Bujumbura ainsi que d’autres
villes du pays ont été les cibles d’attaques à la grenade meurtrières à l’approche des législatives et
communales qui ont ouvert le 29 juin les élections
générales burundaises. La candidature de Pierre
Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, à un troisième mandat est jugée par l’opposition anticonstitutionnelle et contraire à l’accord d’Arusha qui
avait permis de mettre fin à la longue guerre civile
burundaise (1993-2006, quelque 300 000 morts).
Elle a non seulement motivé le coup d’Etat avorté,
mais aussi un mouvement de contestation populaire violemment réprimé par la police et qui a
donné lieu à des heurts parfois meurtriers avec les
jeunes du parti au pouvoir (CNDD-FDD), les
Imbonerakure, qualifiés de « milice » par l’ONU.
Depuis le début de la crise, plus de 70 personnes
sont mortes et plus de 140 000 Burundais ont fui
dans les pays voisins - Rwanda, République démocratique du Congo, Tanzanie - le climat préélectoral
délétère.
Internationale
MARDI 7 JUILLET 2015
APRÈS L’ÉCLATANTE VICTOIRE DU «NON» AU RÉFÉRENDUM
TSIPRAS
ENFONCE
LE BARIL
I MOHAMED TOUATI
Une nouvelle qui n’est pas
faite pour arranger les affaires de
l’économie nationale. Elle ren force et exacerbe le récent appel
du président de la République à la
rationalisation des dépenses
publiques et rend primordiale la
question de la diversification de la
production nationale. Bref, elle
met en exergue le bond que doit
réaliser l’Algérie pour sortir de sa
dépendance par rapport à ses
exportations en hydrocarbures
qui lui assurent l’essentiel de ses
revenus en devises. Cela lui permettra de moins stresser lorsque
le prix du pétrole fait des plon geons. Comme c’est le cas en ce
moment.
Les cours de l’or noir se sont
largement enfoncés sous la barre
des 60 dollars, alors que la plupart
des pays membres de l’organisa tion des pays exportateurs de
pétrole (hormis l’Arabie saoudite
et certains pays du Golfe) ont
besoin d’un baril autour des 100
dollars pour équilibrer leurs budg ets et assurer la paix sociale. On
est loin du compte. Hier, en fin de
matinée (11h 15 heure algé rienne) , le baril de Brent de la
mer du Nord pour livraison en
août valait 58,94 dollars sur
l’Intercontinental
Exchange
(ICE) de Londres.
Ce qui représente une perte de
1,38 dollar par rapport à la clôture
de ven dredi. Sur le New Yo rk
Mercantile Exchange (Nymex), le
baril de light sweet crude (WTI)
pour la même échéance cédait,
dans les échanges électroniques,
2,48 dollars pour se négocier à
54,45 dollars par rapport à la clô ture de jeudi. Une violente tem pête. « La tourmente grecque fait
pression sur les cours du Brent, »
indiquaient
les analystes de
PVM. En début de séance, le baril
de Brent est tombé à 58,78 dollars. Son plus bas niveau depuis
près de trois mois( le 15 avril). Le
non massif des grecs à leurs
créanciers, un défi lancé par leur
Premier ministre à l’Europe a
suffi à sérieusement impacter les
cours de l’or noir.
Tsipras a enfoncé le baril. «Le
dollar fort et les inquiétudes sur la
stabilité économique de la Grèce
pesaient sur toutes les matières
premières ce lundi (hier Ndlr).»
faisait remarquer Myrto Sokou,
analyste chez Sucden Financial.
Le baril a-t-il entamé une nou velle descente aux enfers ? En
l’espace de deux mois le baril a
perdu 6 dollars à New York et un
peu plus de 8 dollars à Londres.
Si l’on ajoute à la crise grecque
l’accord (qui semble imminent)
sur le nucléaire iranien qui aura
pour conséquence d’inonder un
marché déjà jugé pléthorique, il
est très probable que l’heure sera
à la déprime. « La levée des sanctions, même si elle ne sera pas
immédiate, devrait se traduire par
un afflux d’or noir iranien sur les
marchés, ce qui pourrait retarder
toute reprise ferme des cours
en 2015-2016 » affirment de
nombreux experts.
L’espoir de voir un baril à
80 dollars d’ici la fin de l’année
s’est considérablement amenuisé
avec ce type d’écho. «Nous pen sons que les fondamentaux justifient un baril à 80 dollars, parce
que c’est le coût marginal, mais
les marchés peuvent s’éloigner
des coûts marginaux pendant une
période», avait déclaré Alex
Griffiths, analyste de l’agence de
notation Fitch. L’Algérie doit
vraisemblablement prendre son
mal en patience.
M. T.
La Grèce sacrifie son ministre des Finances
Largement victorieux, Alexis Tsipras a fait hier un geste à l’égard de ses créditeurs avec le départ
de son sulfureux ministre des Finances Yannis Varoufakis, avant un sommet franco-allemand à Paris.
’annonce surprise a été faite
par l’iconoclaste ministre
grec, universitaire entré en
politique il y a cinq mois, mais c’est
bien Alexis Tsipras, premier chef
d’un gouvernement de gauche radicale en Europe, qui a pris la décision
de sacrifier ce collaborateur qu’il
avait jusqu’ici soutenu contre les critiques de ses partenaires européens.
Dans un communiqué, Varoufakis
explique avoir été informé de la
« préférence de certains membres de
l’Eurogroupe, et de +partenaires+
associés, (...) pour (son) +absence+
des réunions; une idée que le
Premier ministre a jugée potentiellement utile à l’obtention d’un
accord ». Ce choix d’Alexis Tsipras,
fort de la victoire du « non » à
61,31% au référendum sur les propositions des créanciers, intervient à
quelques heures d’une rencontre à
Paris de la chancelière allemande
Angela Merkel et du président français François Hollande, alors que
plane l’incertitude sur le maintien
de la Grèce dans la zone euro.
Athènes est fermement convaincue
que les négociations sur les réformes
et les mesures budgétaires débattues
avec l’UE et le FMI depuis cinq mois
peuvent reprendre dès lundi (hier,
Ndlr). Mais M. Tsipras a assuré à ses
compatriotes que le résultat du référendum ne marquait pas « une rupture avec l’Europe », mais au
contraire « un renforcement du pouvoir de négociation » de son gouvernement. Il a déclaré que « cette fois
la dette serait sur la table » de ces
négociations.
Hier, le président de la
Commission européenne JeanClaude Juncker devait consulter
dans la matinée lors d’une confé-
L
Les Grecs célébraient dimanche
soir la victoire du «non» au
référendum
rence
téléphonique
Jeroen
Dijsselbloem,
président
de
l’Eurogroupe, Donald Tusk, président du Conseil européen, et Mario
Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE). Sous l’effet
du « non » grec, les marchés asiatiques ont cédé du terrain hier,
l’euro limitant cependant ses pertes.
Tokyo a terminé en recul de 2,08%,
Hong Kong de 3,18%, Sydney a clôturé en repli de 1,14%. L’euro s’est
ponctuellement redressé face au dollar dans les échanges asiatiques
après la démission de Yanis
Varoufakis. Dans cette situation
périlleuse, le Premier ministre grec
pouvait au moins se féliciter d’avoir
remporté le pari du référendum,
cinq mois après sa victoire aux élections législatives de janvier. M.
Tsipras, qui aura 41 ans ce mois-ci, a
adressé dimanche soir un message
d’union à ses compatriotes: quel que
soit le vote choisi au référendum,
« nous ne faisons qu’un », a-t-il dit.
Le raz de marée du « non » a
emporté avec lui l’ex-Premier ministre et leader du parti conservateur
Nouvelle
Démocratie
Antonis
Samaras, qui a démissionné de ses
fonctions. D’une question simple
posée aux Grecs, en substance
« Approuvez-vous la proposition de
réformes mise sur la table le 25 juin
par les créanciers du pays (FMI, UE,
BCE)? », les créanciers avaient fait
un plébiscite pour ou contre un euro
auquel les Grecs sont très attachés, à
74%. Pour parachever la dramatisation de ce scrutin, ils avaient refusé,
la semaine dernière, de poursuivre le
programme d’aide en vigueur depuis
2012, laissant la Grèce - qui n’a plus
reçu d’aide depuis août 2014 - manquer un paiement de 1,5 milliard au
FMI, événement financier rarissime.
Berlin balaie les espoirs grecs d’un accord rapide
La décision d’Alexis Tsipras de sacrifier son ministre des Finances Yanis Varoufakis,
avant un sommet franco-allemand crucial à Paris, n’a pas amadoué Berlin.
’Allemagne a douché hier l’espoir du
Premier ministre grec Alexis Tsipras de
conclure rapidement un accord sur la
reprise du financement de son pays, fort de sa
victoire au référendum qui, aux yeux de Berlin,
éloigne les deux parties d’une reprise immédiate
des négociations. Quelques heures après la
démission du ministre le plus emblématique et le
plus controversé du gouvernement de gauche
radicale, Berlin a rappelé que l’essentiel dans les
discussions entre Athènes et ses créanciers (UE,
BCE, FMI) sont « les positions et non les personnes », et que les « conditions pour des négociations autour d’un nouveau programme d’aide »
ne sont pas réunies. Le vote de dimanche « est un
rejet du principe qui a guidé les aides aux pays
(européens en difficultés), le principe selon
lequel la solidarité et les efforts sont indissociables », a estimé lors d’une conférence de presse
régulière du gouvernement à Berlin le porteparole d’Angela Merkel, Steffen Seibert.
Logiquement, l’Allemagne, où l’opinion publique
est de moins en moins solidaire de la Grèce, n’est
aucunement disposée à discuter d’une restructuration de la colossale dette grecque. Cette
L
requête pressante d’Athènes a pourtant été réitérée avec force par M. Tsipras après le rejet massif à plus de 61% du dernier plan des créanciers,
soumis par son gouvernement à référendum.
Sans pousser la Grèce hors de la zone euro,
Berlin considère que c’est à Athènes de tout
faire pour rester membre du bloc monétaire.
« Nous serons tout ouïe pour ce que le Premier
ministre grec (Alexis Tsipras) amènera demain »
à un sommet de la zone euro à Bruxelles, a
assuré M. Seibert.
Le gouvernement grec, conscient de la gravité
du moment, a convoqué une réunion des chefs de
tous les partis, hormis les néonazis d’Aube dorée,
toujours en cours au bout de quatre heures sous
l’égide du président Prokopis Pavlopoulos. Ce
dernier, au rôle honorifique, s’est entretenu dans
la matinée avec le président français François
Hollande. De son côté, M. Tsipras parlait au téléphone avec le président de la Banque centrale
européenne (BCE), Mario Draghi, et avec le président russe Vladimir Poutine qui a dit son « soutien au peuple grec ». En première ligne dans les
négociations sur les réformes et les mesures budgétaires débattues entre Athènes et l’UE depuis
cinq mois, Paris et Berlin sont loin d’avoir une
vision commune de la réponse à apporter au
scrutin, qui, plus largement, divise les dirigeants
de la zone euro. Avant la rencontre entre
François Hollande et Angela (hier soir) à Paris, le
porte-parole du gouvernement français Stéphane
Le Foll a pressé les Grecs de faire de « nouvelles
propositions », estimant toutefois que « personne » ne veut de la sortie de la Grèce de la
zone euro.
L’Espagne est favorable à une négociation
pour un « troisième plan de sauvetage » de la
Grèce, qui doit rester dans l’euro, a clairement
signifié hier le ministre de l’Economie Luis de
Guindos, pourtant l’un des moins indulgents
avec la Grèce. L’Italie pousse aussi à un rapprochement des positions, le chef du gouvernement
italien, Matteo Renzi, incitant Athènes et ses
créanciers à « indiquer une voie définitive » de
sortie de crise lors des réunions européennes des
prochaines heures. Mais d’autres évoquant
ouvertement l’hypothèse d’un « Grexit », comme
le ministre slovaque des Finances Peter Kazimir
qui a jugé dimanche une sortie de la Grèce de la
zone euro comme « un scénario réaliste ».
Tous les regards sur la BCE
près le non grec au référendum, les regards étaient hier
fixés sur la BCE: alors que les
dirigeants européens s’emploient
frénétiquement à trouver une solution politique, elle seule peut éviter à
l’économie grecque d’aller dans le
mur, en violant ses règles. Le ministre des Finances français Michel
Sapin en a appelé hier à l’institution
monétaire: le niveau des liquidités
fournies aux banques grecques « ne
peut pas être abaissé », a-t-il argué
sur la radio Europe 1. Tout en prenant soin de rappeler pour la forme
« l’indépendance » de l’institution
monétaire. « C’est encore à la BCE
de faire le sale boulot », relevait hier
A
Carsten Brzeski, économiste d’ING..
En attendant l’issue du vote de
dimanche, la BCE avait consenti à
maintenir en coma artificiel les
banques du pays au moyen de prêts
d’urgence, les fameux ELA. La décision prise dimanche 28 juin de maintenir les prêts ELA, mais sans en
augmenter le plafond, avait déjà tout
de l’exercice d’équilibrisme de la
part des 25 banquiers centraux qui
composent le conseil des gouverneurs de la BCE, son organe de
décision. La BCE avait semblé se
mettre en mode pause en attendant
des décisions politiques. Pour
Nicolas Chéron, de CMC Markets,
maintenant « les politiques atten-
17
dent la réaction de la BCE pour
prendre des décisions ». Le président
de la Commission européenne JeanClaude Juncker devait consulter
dans la matinée par téléphone le président de l’Eurogroupe Jeroen
Dijsselbloem, le président du Conseil
européen Donald Tusk et le patron
de la BCE Mario Draghi. Celui-ci
doit aussi présider dans la journée
une réunion du conseil des gouverneurs. L’effervescence diplomatique
verra également la chancelière
Angela Merkel rendre visite à Paris
au président François Hollande,
avant un sommet exceptionnel de la
zone euro aujourd’hui.. En attendant, la position de la BCE comme
pourvoyeur de fonds des banques et
de l’économie toute entière est devenue intenable. Sans perspective d’accord rapide d’Athènes avec ses
créanciers, alors que l’Allemagne
trouve « difficilement imaginable »
de nouvelles négociations, « la BCE
n’a pas de base pour continuer à
envoyer des euros à Athènes », relevait
Holger
Schmieding,
de
Berenberg. En provenance de la première économie européenne, des
voix se sont élevées dès dimanche
réclamant une fin « immédiate » du
soutien de la BCE aux banques.
Culture
MARDI 7 JUILLET 2015
IL ÉTAIT EN CONCERT À ALGER
Hamid Baroudi enchante les familles
« HEKMET LAKDAR que je devais revenir vous voir ! » a affirmé l’auteur de Caravane To Bagdad devant une assistance nombreuse…
I O. HIND
près plus d’une dizaine
d’années d’absence, le
chanteur algérien exilé
en Allemagne est revenu
l’espace d’un concert à la rencontre de son public et ses fans
dimanche dernier où il a donné
à Alger, plus précisément au
Palais de la culture MoufdiZakaria un concert unique.
Un concert qui coïncidait
avec la célébration de l’indépendance de l’Algérie. Aussi,
on s’attendait à le voir accompagné de ses musiciens mais
l’artiste, ce dernier altruiste a
préféré s’entourer de jeunes
musiciens algériens choisis ici
pour les mettre au devant de la
scène et les faire découvrir au
public. Aussi sa musique qualifiée dès le départ, de world
music lors de sa sortie dans les
années 1980 reflète en effet
notre richesse patrimoniale
artistique. Chose sur laquelle
Hamid Baroudi insiste et tend à
promouvoir là où il va et ce
depuis des années. Nostalgie
oblige, si la décennie noire semblait revenir souvent sur le
tapis cela parce que Hamid
Baroudi avait comme une
revanche à prendre, celle de la
vie sur la mort.
De la culture sur l’obscurantisme. De la force des hommes
debout contre la lâcheté
humaine. C’est de façon sensible qu’il nous confiera plus
tard,
avoir
sciemment
détourné le visage quand certaines mamans pleuraient lorsqu’il chantait. En effet, l’émotion était bel et bien au rendez-
A
Nostalgie et émotion
vous malgré un son pas très à la
hauteur de l’évènement et un
espace pas très commode. Un
peu triste tout de même pour le
retour d’un grand artiste de sa
trempe de voir une telle disposition, alors que Hamid
Baroudi aurait mérité une
grande salle avec des techniciens et des moyens autrement
plus professionnels et sophistiqués. Qu’à cela ne tienne,
Hamid Baroudi était aux anges
à la vue de toutes ces familles
nombreuses venues l’acclamer,
accompagnées, qu’elles étaient
de leurs enfants et se remémorer enfin, et in live, ces belles
chansons qui ont bercé notre
jeunesse. Petit clin d’œil à sa
chanson :« Hekmet lakdar que
je devais revenir vous revoir »,
déclarera tout de go à l’assistance alignée, face à lui comme
dans un mariage, dont de nombreuses femmes qui n’hésitaient pas à lancer à plusieurs
reprises des youyous nourris.
Et de chanteur en préambule,
ce tube indémodable que l’on
fredonne jusqu’à aujourd’hui.
En interagissant avec le
public, Hamid Baroudi citera
souvent les paroles de ses chansons avant de les interpréter
comme pour faire comprendre
le message de paix, de dignité et
de lutte continue qui les charrie. L’artiste reprendra la plupart de ses morceaux les plus
connus et ce, près d’une heure,
accompagné qu’il était d’un
orchestre algérien, les siens
étaient restés en Allemagne.
Figuraient dans son répertoire
ainsi Sidi qu’il avait enregistrée en duo avec le chanteur
égyptien, Mohamed Mounir,
mais aussi une belle reprise de
Hachemi Guerouabi El bareh
kan fi omri uouchrin.
Le moment tant attendu par
certains fans fut exaucé quand
Hamid Baroudi entonnera
Caravan to Bagdad dans une
version inédite. Le rythme dans
la peau, Hamid Baroudi se
donne bien sur scène. Il ne fait
pas que chanter, mais danse
aussi et se tape la pose parfois
sans trop en avoir l’air devant
les photographes. Il a fait son
show devant un public hier soir
bien conquis. Place aux jeunes
cette fois dit- il , avec cette
chanson Djouala qui parle des
harraga et le voyage, mais
aussi sur les gens qui sont partis suite « à la deuxième
guerre » faisant allusion à la
décennie noire. L’artiste nous
fera aussi découvrir un titre,
un extrait de son nouvel album
qui sortira en septembre. Il s’agit de Wailé décliné dans un
style sahraoui que l’artiste maîtrise depuis des années. Et de
rester fidèle encore dans ses
ambiances
aériennes
du
Sahara, il enchantera le public
avec ce touchant morceau koulili ya yema faisant couler des
larmes à certaines personnes
parmi le public en se rappelant
ces durs moments passés pendant la décennie noire. Des
beaux moments intenses, que
l’on aurait aimé voir se poursuivre encore davantage, mais
le concert a tourné court quand
certaines familles ont commencé à partir. Hamid Baroudi
à l’aise sur scène fera monter
une petite fille sur scène et de
chanter avec la môme dans ses
bras avant d’entonner son célèbre morceau bien entraînant
Salama et prendre congé de
nous, non sans dire : «L’Algérie
est un pays de paix. Il devrait
être un exemple pour les autres
pays musulmans.» L’artiste
que nous avons interviewé
après le concert, nous a fait
savoir qu’il est en préparation
actuellement d’un film musical
où il sera question de promouvoir notre musique algérienne
dans toute sa diversité, non
sans oublier d’évoquer le rôle
de l’artiste engagé et de l’intellectuel dans la prise de conscience et l’éveil de l’Autre à la
résistance et à la vie et ce, sans
attendre que les autorités ou
qui que ce soit prenne position
ou intervienne quand il est
nécessaire affirmant ne jamais
avoir appartenu à aucun parti
politique. En effet, sur scène
Hamid Baroudi dira en voyant
tous ces enfants qu’ils sont
l’espoir de demain, comme un
signe de renouveau et de vie
malgré tout contre l’obscurité
O. H.
et l’ignorance.
CONCERT DE FARID KHODJA
La basilique Notre-Dame d’Afrique envoûtée
n concert de musique andalouse
a été animé dimanche soir à
Alger par le chanteur Farid
Khodja dans une ambiance solennelle
où la pureté des sonorités de la musique
classique algérienne a orné pour la première fois, le silence sacral d’un lieu de
culte religieux. Durant une heure de
temps, Farid Khodja et son orchestre,
sublimant l’amour et embellissant l’atmosphère solennelle de la basilique
Notre-Dame d’Afrique, ont gratifié le
public venu en nombre d’un florilège de
pièces du terroir algérien dans leurs
variétés modales et leurs richesses mélodiques et rythmiques.
L’orchestration, au ton relevé des
instruments à cordes caractérisant les
sonorités andalouses, données par deux
violonistes, dont le chef d’orchestre El
Hadi Boukoura, un luthiste, un flutiste
(au nay), un pianiste, un musicien au
qanun, un banjoïste et deux percussionnistes (à la derbouka et au tar), a soutenu Farid Khodja au r’beb et aux commandes d’un programme prolifique.
Deux inqilebs dans le mode mezmoum Dakhaltou er’riadh et Dja aka el
gheiyth, derdj Li Allahi ma asâaba er’rahil, zennouba dans le mode zidène
(interprété dans le genre moghrabi),
Nar hwakoum lahhab dans la tonalité
sehli, enness rahoum tahmouni, Selli
houmoumek et Chems el achiya dans le
mode Qorb el maya, ont constitué l’essentiel du programme présenté. Ecrits
par les plus grands poètes du patrimoine
U
Inconditionnel de la musique andalouse, Farid Khodja fut bercé dès son
jeune âge par les sons voluptueux du
r’bâb de son oncle Mohamed Khodja dit
Dziri. En 1975, il est inscrit à l’école
Nedjma après avoir longtemps fréquenté l’Association blidéénne
El
Widadia et continue son apprentissage
de la musique et sa maîtrise de l’instrument en intégrant l’association El
Andaloussia à Alger.
andalou, les textes, des pièces figurant
au programme, évoquent entre autres,
la convivialité, l’amour, l’adoration de
Dieu, la nature et la pureté de l’âme
alternant lyrisme romantique et soufisme.
L’espace imposant des lieux à l’acoustique naturelle servant de grande
caisse de résonance a permis au ténor de
promener sa voix limpide dans le calme
et la sérénité du moment, emportant
l’assistance dans un voyage onirique
inédit au fond de soi.
Dans des mouvements variés alliant
lenteur et vivacité, les différentes pièces
exécutées ont brillé de douceur et de
pureté, donnant un sentiment de plénitude aux mélomanes qui savouraient
intérieurement chaque moment du récital dans l’allégresse et la volupté.
Le public plongé dans un silence religieux a pu apprécier chacune des pièces
proposées s’abstenant de multiplier les
déplacements, respectant ainsi la solennité du moment et du lieu. «Quelle belle
expérience, voir la musique andalouse
s’‘inviter dans un lieu de culte religieux
ne pouvait donner lieu qu’à un bel
échange culturel ! », s’est exclamée une
dame à l’issue du récital. Le récital
andalou de Farid Khodja entre dans le
cadre d’un programme régulier initié
par la basilique Notre-Dame d’Afrique
dans le but de «renforcer les échanges
inter-culturels et religieux», a expliqué
le recteur de la basilique Notre-Dame
d’Afrique Marcello Aldo Giannasi.
21
Sa rencontre avec les maîtres, le
regretté Mustapha Boutriche, Mohamed
Khaznadji, Nourredine Saoudi et
Mustapha Benguergoura qu’il retrouve
à nouveau à l’association El Widadia
parfait son éducation musicale et sa
connaissance des noubate. En 1996, il
enregistre trois CD : noubet mezmoum,
un florilège de chants hawzi et noubet
rasd eddil. Farid Khodja se produira le
13 juillet à Alger, à la salle El Mouggar.
20 RAMADHAN 1436
sur internet http://www.lexpressiondz.com
NOTRE ÉMIGRATION EST PLUS EXPOSÉE À LA DAESHISATION
UN ALGÉRIEN CHEZ DAESH
IL A 26 ANS. Il est instruit et a vécu dans le confort et l’abondance. Et pourtant...
DERNIÈRE
HEURE
BOUTEFLIKA REÇOIT UN
MESSAGE DE FÉLICITATIONS
DU ROI D’ESPAGNE
I AMAR INGRACHEN
e djihad en Syrie et en Irak
suscite des vocations parmi
de jeunes Algériens, surtout
ceux établis en Europe et en
Amérique. En effet, nombreux
sont ces jeunes d’Algérie qui, chacun pour des raisons particulières,
se laissent entraîner dans des
entreprises tantôt d’endoctrinement ou tantôt d’auto-radicalisation, et se trouvent, vers la fin,
enrôlés dans des organisations terroristes comme Daesh. Il en est
ainsi de Zoheir O., un jeune
Algérien vivant en Allemagne et
dont la famille, originaire de
Kabylie, sud-est de Tizi Ouzou
plus précisément, est installée en
Allemagne depuis plus d’une
dizaine d’années, qui a rejoint
Daesh il y a environ quatre mois.
Zoheir O., né vers la fin des
années 1980, est parti très tôt en
Allemagne avec sa famille et c’est
là qu’il va faire sa scolarité.
Bachelier, il a intégré une grande
université allemande. Ayant assimilé la culture allemande jusque
dans ses profondeurs les plus intimes, il est difficile de le prendre
pour un non-germanique. Même
son teint blond et sa grande taille
le font passer pour un Allemand.
Un des membres de sa famille,
Hamid O., avec qui il entretenait
une relation plus ou moins bonne
et avec lequel il jouait au football
lors de ses séjours estivaux en
Algérie , qui a bien voulu nous parler de lui, témoigne : « Zoheir était
un enfant intelligent et très attachant. On se voyait à peine 15
jours ou un mois dans l’année,
mais on a pu rester amis durant
des années. Il ne parlait pas beaucoup. Il s’exprimait plus par son
visage, ses gestes que par sa langue. C’est un garçon très
profond. Je n’aurais jamais cru
qu’il pouvait un jour être enrôlé
dans une organisation terroriste.»
Selon notre interlocuteur, Zoheir
O. n’avait rien qui le prédestinait à
devenir terroriste.
Les spécialistes des questions
liées au terrorisme déploient tout
leur talent pour expliquer que
« l’on ne naît pas terroriste, mais
on le devient » comme le dit
IFTAR - 20:13
IMSAK - 03:36
L
Daesh, une organisation terroriste sanguinaire
Edward Said. Selon Me Daphné
Pugliesi, avocate qui a notamment
défendu des candidats au djihad en
France, « les gens qui partent faire
le djihad en Syrie correspondent
souvent au même profil : ce sont
pour la plupart des hommes entre
15 et 30 ans […] ces jeunes sont à
mon sens des personnes qui ont un
grave besoin de soutien psychologique». De plus, analyse encore
Daphné Pugliesi, les candidats au
djihad « ont souvent des histoires
familiales très compliquées, n’ont
pas grandi dans un environnement
sain et ont rencontré les mauvaises
personnes au mauvais moment ».
Zoheir O. a-t-il donc une histoire familiale très compliquée ? At-il grandi dans un environnement
malsain ? A-t-il rencontré les mauvaises personnes au mauvais
moment ? Selon Hamid O.,
« Zoheir O. a eu une vie très équilibrée et un parcours serein depuis
qu’il était enfant. A l’université où
il a préparé un diplôme en physique des fluides, il était brillant.
Ce qui est par contre vrai et qui
l’aurait peut-être influencé, c’est le
fait que ses parents soient trop
tournés vers la religion. On peut
même dire que ce sont des islamistes introvertis, c’est-à-dire, qui ne
montrent pas qu’ils sont islamistes. Zoheir a donc vécu dans une
ambiance familiale très marquée
par le référent islamiste qui est
vécu, en plus, comme étant une
tare dans une Allemagne pas toujours indulgente sur les questions
religieuses. Ceci a sans doute marqué,
même
inconsciemment,
Zoheir. » Ces éléments fournis par
Hamid, dont la sœur est la mère de
Zoheir, battent en brèche toute les
théories selon lesquelles ce
seraient la pauvreté, le déficit en
instruction, les problèmes familiaux, etc., qui poussent les jeunes
émigrés à s’auto-radicaliser et à
s’enrôler dans les rangs de Daesh.
Car, comme nous l’a expliqué son
parent, Zoheir a vécu dans la prospérité et le confort, et a un niveau
d’instruction très élevé. Et pourtant...
Certains experts du terrorisme
cités par des sources médiatiques
étrangères dont Marianne, France
Info, etc., expliquent le départ au
djihad en Irak et en Syrie autre-
ment. «Chaque profil est un cas à
part mais ils sont tous en situation
de vulnérabilité. Certains sont partis juste à titre humanitaire pour
sauver les enfants syriens.
D’autres ont été enrôlés par leurs
amis ou leurs familles et, une fois
sur place, chacun a rejoint une faction différente. Ils se sont donc
retrouvés à s’entre-tuer alors que
leur objectif commun était de combattre Bachar al-Assad. Et il y a
ceux qui se voyaient en ‘’Che
Guevara’’, rêvant de révolutions et
de kalachnikovs, et qui se sont
retrouvés à éplucher les pommes
de terre ou à servir de chair à
canon. Globalement, on voit émerger une nouvelle génération de djihadistes, âgés de 20 à 34 ans, dont
de plus en plus de femmes, mais
qui reste encadrée par les anciennes générations de combattants»
pense-t-on. Zoheir O. fait-il partie
alors de ces types de djihadistes ?
Ou alors est-il de ces quêteurs d’utopies partis s’inventer un autre
destin après avoir goûté à tout
dans une Allemagne de plus en
plus prospère, mais de moins en
A. I.
moins compréhensive ?
PAR LE BIAIS DU VISA DE LA OMRA
Ils partent combattre en Irak et en Syrie
RÉCEMMENT, un activiste de Daesh a multiplié via Twitter, les appels à la guerre contre
Le roi d’Espagne, Felipe VI, a
adressé un message de félicitations au président de la
République,
Abdelaziz
Bouteflika, à l’occasion de la
célébration du 53e anniversaire
de l’Indépendance nationale.
« En ce jour du 53e anniversaire
de l’indépendance de l’Algérie,
je souhaite vous faire parvenir
mes plus sincères félicitations,
en mon nom, ainsi qu’au nom du
gouvernement et du peuple
espagnols », a écrit le roi
d’Espagne dans son message.
« Je saisis cette occasion pour
vous formuler mes meilleurs
vœux de bonheur, de paix et de
prospérité pour le peuple frère
algérien », a-t-il ajouté.
LE GÉNÉRAL-MAJOR MOHAMED
LARBI HAOULI À LA TÊTE
DES FORCES NAVALES
Le
général-major
Mohamed Larbi Haouli a été
installé hier au poste de commandant des Forces navales,
succédant au défunt généralmajor Abdelmalek Necib, lors
d’une cérémonie présidée par
le général de corps d’armée,
Ahmed Gaïd Salah, viceministre de la Défense nationale, chef d’état-major de
l’Armée nationale populaire
(ANP), indique un communiqué du ministère de la
Défense nationale. «Au nom
de Son Excellence Monsieur
le Président de la République,
Chef suprême des Forces
armées, ministre de la
Défense nationale, et conformément au décret présidentiel
du 28 juin 2015, je nomme officiellement, en ce jour,
Commandant des Forces
navales, le général-major
Mohamed Larbi Haouli, en
succession au défunt généralmajor Abdelmalek Necib», a
déclaré Gaïd Salah.
l’Algérie et les Algériens.
I MOHAMED BOUFATAH
ous les chemins mènent à Daesh. Des
Algériens partent en Syrie pour rejoindre l’Etat islamique (EI). Des Algériens
qui se sont portés volontaires pour combattre le
régime de Bachar Al-Assad. Combien y a-t-il
d’Algériens partis faire le djihad en Syrie ? Si
aucun bilan n’a été établi pour l’heure, en
revanche des informations de ce genre distillées sporadiquement à travers les médias
augurent de l’accroissement de ce phénomène.
Durant ces derniers jours, une période coïncidant avec le mois sacré et son corollaire, la
montée du terrorisme, un groupe d’Algériens
est parti rejoindre le Front al Nosra et Daesh
via l’Arabie saoudite en utilisant le visa Omra,
un sésame qu’on peut obtenir plusieurs fois par
an et dont la délivrance nécessite le passage par
une agence de voyages. Il est difficile de connaître l’ampleur du phénomène en question, mais
une chose est sûre, cette immigration pour le
combat traduit la persistance du danger isla-
T
miste qui continue de travailler la société en
profondeur.
Ainsi, 15 Algériens ont pu rejoindre Daesh
par le biais de la Omra en passant de l’Arabie
saoudite vers la Syrie via la Jordanie. Selon des
sources concordantes, le recrutement de djihadistes a connu des proportions dangereuses.
Leur filière de recrutement existe bien en
Algérie, même si son efficacité reste assez limitée. Il n’en reste pas moins que les réseaux des
propagandistes et de recruteurs perfectionnent
sans cessent leurs outils et méthodes de travail.
Ils pratiquent une propagande sophistiquée en
utilisant le vaste réseau d’Internet, notamment
des réseaux sociaux.
Des recruteurs à la solde des réseaux terroristes et de l’opposition en Syrie infiltreraient
les groupes des réfugiés. Ainsi, l’exploitation de
la détresse humaine des réfugiés syriens en
Algérie est l’un des procédés utilisés par les
réseaux de financement et de recrutement de
candidats au djihad en Syrie.
Par ailleurs, selon la même source, le réseau
de recrutement de candidats pour la Syrie est
organisé autour de terroristes qui s’infiltrent
parmi les réfugiés syriens pour mener une
campagne au profit de l’Etat islamique et du
Front Al-Nosra. Usant du statut de réfugiés, les
terroristes parviennent à faire le va-et-vient
entre la Syrie et l’Algérie sans être inquiétés.
Ces combattants, dont certains seraient déjà
revenus dans leurs pays d’origine, seront tentés
de perpétrer des attentats sanglants dans leur
pays.
Récemment, un activiste de Daesh a multiplié via Twitter, les appels à la guerre contre
l’Algérie et les Algériens. L’Algérie constitue
l’une des cibles de Daesh, même si les réseaux
salafistes se limitent actuellement à des opérations d´endoctrinement, de captation et
d´envoi de recrues pour le djihad en Syrie.
La Tunisie arrive en tête en Afrique du Nord
avec environ 3000 jeunes qui ont rejoint l´Etat
islamique. Enfin, les terroristes utilisent toujours le même processus basé sur l’émotion, le
choc de l’image diffusée à travers des sites prônant le djihad armé et des comptes terroristes
M. B.
sur les réseaux sociaux.
RECRUTE
AGENT DE SAISIE
PROFESSIONNEL
CORRECTEUR
S’adresser au journal
à la Maison de la presse
de Kouba à partir de 10h.
Nous informons notre aimable
lectorat du changement
de nos numéros d’appels téléphoniques.
Prière de prendre note des nouveaux
numéros :
Tél. : 023 70.94.01 - 023 70.94.02
023 70.94.03
Fax : 023 70.93.98 - 023 70.94.00

Documents pareils