Télécharger le dossier PDF
Transcription
Télécharger le dossier PDF
Le banquet de Bober Dîner spectacle impressions de voyages dans la zone de tchernobyl 2006 - 2016 Note d’intention Le Banquet de Bober est la forme finale d'un processus artistique commencé en 2006. Cette soirée est un moment convivial, joyeux et tragique à la fois, populaire et sacré, afin de se réunir et d'échanger à propos de l’avenir de nos terres depuis l’invention du nucléaire. C'est l'occasion de livrer des sensations récoltées là-bas, évoquer l’accident de Tchernobyl, dans son histoire et son devenir, comme un symbole à connaître, voir un modèle de futur à ne pas ignorer, partager des connaissances accumulées au fil des voyages dans la zone: le fonctionnement d’une centrale, ce qui distingue le réacteur numéro 4, RBMK, russe de conception, de ceux sous le label Westinghouse, transmettre l'envie d'apprendre à se servir d'un compteur GEIGER, jusqu'à faire la différence entre les röntgens, micro-siverts, becquerels, ou curie. “ le clown, pour moi, est une façon de hurler en tendresse, de vivre serein dans l'intranquillité ” Débattre de l’épineuse question du lien entre le nucléaire et les systèmes politiques, prendre le temps de se demander si l’énergie atomique est encore en phase avec la démocratie. N’est-ce pas, finalement, une forme de colonisation des générations futures que de leur offrir la responsabilité de trouver des solutions ? “ j'ai choisi l'art du clown pour parler de la catastrophe, de l'accident, du nucléaire, parce que je mets cet art au service d'une liberté de penser, et une faculté à formuler tous les points de vue, en attendant d'avoir une opinion Je tente d’aborder ce thème de manière kaléidoscopique, et intime, et que abandonne, en sortant, toute certitude ou vision bipolaire. La durée de la soirée est assez étirée, - celle de la préparation et la cuisson d’un bortch - en vue de perdre des repères et s'approcher de la sensation du voyage. Tout est à regarder, à savourer, à comprendre, aucune frontière n'est installée entre la représentation et le public, un accord tacite est passé entre les interprètes et l'instant collectif. Rien de spectaculaire hormis de pouvoir parler de l’atome et se marrer- ou pas-, vivre une soirée partagée au tendre avant-goût du futur. ” Choisir la forme d'un banquet, afin que les questions envisagées soient accompagnées d' un air de fête, pour un public de tous bords, tout âge et origine, le sourire aux lèvres pour que chacun se sente concerné et oublie la peur qui nous empêche parfois de s’intéresser au sujet. Enfin, un léger état d'ivresse pour que l'espoir résiste à la vérité, 2 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. Parcours d'un clown, mi-ange mi-bouffon Par hasard, en compagnie de Brut de béton, de La supplication de Svetlana Alexievitch, Confessions d'un photo-reporter d'Igor Kostine, j'ai découvert la centrale de Tchernobyl. Et puis en rentrant, je suis devenue clown, curieux et passionné par la question, je suis repartie, plusieurs fois, à des années d’intervalle. J’ai partagé quelques instants la vie avec les habitants en zone contaminée, rendu hommage aux liquidateurs, j’ai ramené les portraits là-bas, me suis penchée sur les plans de la construction de la nouvelle arche qui sera bientôt installé sur l'ancien sarcophage, j’ai pris le train avec les ouvriers, interrogé les ingénieurs qui travaillent à la station, tous les matins. Les étapes de la vie de clown que je deviens, mi-ange, mi-bouffon, sont inscrites dans les villes que j'ai explorées, au bord de la centrale, les gens que j'ai rencontrés, les livres que j'ai croisés. Comprendre l'accident, identifier les causes du drame, observer les radiations, m'ont ramené vers une essence vitale que j'ai désormais envie de partager avec le plus grand nombre.. Mes découvertes émotionnelles ont leur typographie: - Volodarka: la naissance d'un clown - Bober: la zone m'a donné mon nom - Pripyat: Aveu d'ambition, j'ai déposé un petit clown pour en devenir un grand - Tchernobyl: le serment des époux - Slavoutitch: doit-on faire un enfant? - Ivankov: le rêve réalisé, danser dans une boîte de nuit - Narodici: Vivre est une décision, il paraît - Polyskié: merci mère-grand pour le jus de bouleau que j'ai refusé - Kiev: Etre en accord avec chaque instant 3 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. Menu de la soirée La soirée est orchestrée par un clown-chamane, performeuse de l'instant, qui nous guide à travers les pensées, les informations, les souvenirs et les émotions. Accompagnée par des musiciens, chanteurs et danseurs installés dans chaque recoin, ils impulsent les changements d'ambiance, de lieux, le bal, la procession, et donnent à la fête un goût d'épopée. Il y a différents espaces à visiter, des expositions, une caravane-bibliothèque, un salon, les loges, une cuisine, un parquet de bal, un studio-radio. Rien n'est délimité. Comme pour la contamination, les zones sont imaginaires. ⁓ baptême ⁓ • • • • ⁓ noces ⁓ L’apéritif est installé sur une table pour une dégustation de produits locaux de la zone, fraîchement ramenés : fromages, fruits et légumes, Champignons de Minsk comme il y en à vendre sur le marché de Saint-Aubin, tomates de Narodici, comme on en trouve chez Métro, des pommes de Volodarka, du jus de bouleau et du miel de Poliskié, de la vodka ukrainienne et biélorusse. La zone autour de Tchernobyl est redevenue maraîchères et se distribue sur nos marchés. Dégustation simultanée de pectine de pomme, remède pour évacuer le césium 137, engrangé dans les corps, verre d’argile en libre-service, dégustation de gingko biloba, sous forme de tisane ou gélules, huile de Niaouli à se mettre sur les poignets, soupe miso. Déambuler chacun à son rythme, ingérer les sensations et témoignages divers qui concernent l’accident, en photographies, cartes de géographie, informations et données précises sur le sujet. Hommage à Bandajeski, Igor Kostine, Vladimir Nesterenko, Svetlana Alexievitch- liste non-exhaustive de personnes ayant consacré leur vie à comprendre et expliquer l’accident de Tchernobyl. • • • • Passer à table pour déguster le bortch, avec bol et cuillère. Les serveuses sont des babouchkas, et chantent comme là-bas Démonstration des douze façons de boire un verre de vodka, et dégustation de vin nature, qui pousse par chez nous. Au dessert, le gâteau a la forme de la centrale Lénine. Après l’avoir dégusté, se préparer à valser, redevenir léger après la gravité des informations digérées, partagées, revues et corrigées… 4 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. ⁓ funérailles ⁓ • • Revenir au présent, revenir à ici, et s’installer devant une émission radiophonique et publique du clown qui interview un militant et un employé de la centrale du coin. Échanger la parole comme en débat. Ne pas oublier que nous sommes en suspens. Sommaire Note d’intention2 Parcours d'un clown, mi-ange mi-bouffon 3 Menu de la soirée 4 Déroulement Possible 6 Espace idéal 7 P hotos © Lucie B. / Sans paradis fixe © Stéphane Bouillet / Remedact .com C onception graphique , carte © Stéphane Bouillet / Remedact .com A ides à la création 5 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. I Les photographies II Le clown III La danse IV La musique 8 11 13 14 --- Annexes --1 Notes de voyage 2 Sans paradis fixe 3 Fiche technique et ateliers participatifs 4 Lexique 5 Carte 6 Propositions et perspectives 16 17 18 19 20 21 Déroulement Possible LIEU 18H 18H15 - 18H45 19H - 19H20 --- Pot d’accueil --Les contre-visites amusées de Marie Poppet Apéritif des produits de la zone et dégustation + antidotes possibles: pectine de pomme, soupe miso, algues... 19H30 - 20H10 Solo de la Grande Verdure qui plante des salades 20H15 - 20H30 Entrée dans la salle et installation du public aux tables 20H30 - 21H10 Débat radiophonique sur un sujet en lien au territoire avec un invité de la ville sur le sujet du nucléaire Expositions Dehors --- Service de l’entrée crudités --21H10 - 22H Repas animé par le clown Bober (anecdote sur les plats) et le chœur russe Dedans --- Bortch + patates --22H10 For an alive ghost pièce chorégraphique pour lancer le bal 22H30 Bal + Karaoké Électriques sonotones + invités minuit Fin de soirée L’orchestre de processioni e paradi 6 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. Dehors Cuisine Exposition photo Espace clown costumes + miroir Scène concert Studio radio DEDANS Parquet pour danser Espace banquet DEHORS Exposition photo Espace idéal Jardin avec terre fraîche Caravane bibliothèque 7 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. I Les photographies 1 visages de volodarka Hommage aux liquidateurs 123 portraits noir et blanc des habitants de Volodarka, en écho aux 123 hommes qui sont partis réparer la centrale à partir du mois de mai. Une bande son illustre la rencontre de Vassia, l’un d’entre eux, aujourd’hui devenu gardien de l’école. Photographies de Lucie B. Prise de son de Pascal Rueff Avril 2006 zone 8 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. 4 2 marie poppet en bordure de zone Pripiat, la ville fantôme évacuée 3 kms de l’épicentre Marie Poppet attaque la zone d’exclusion par le nord, l’est et l’ouest, tente d’entrer par toutes les portes et pose son regard curieux sur les villes construites depuis l’accident, habitées, évacuées ou abandonnées Kiev, capitale actuelle de l'Ukraine 113 kms de l’épicentre Tchernobyl, lieu de la station 12 kms de l’épicentre Exposition accompagnée de cartes routières, vidéos et prises de son 60 portraits noir et blanc 20x20cm Photographies de Stéphane Bouillet Avril 2014 9 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. Slavoutitch, la cité dortoir des ouvriers 45 kms de l’épicentre zone 1à3 3 les paradis inversés zone 1+2 ou l'irrésistible pouvoir de l'invisible Je ne me souvenais pas encore de ce vilain petit canard jaune, en plastique, symbole des enfances communistes, de Moscou à Novossibirsk... Ici, il en traîne encore quelques uns dans les crèches, comme si, dans cette ville figée - ou suspendue - demeuraient quelques reliques d’enfances mutilées, par contamination. Je me suis promenée, calme et tranquille, dans ce nouveau terrain de chasse des émotions, cimetière d’une civilisation, ou trou d’air dans le futur. Pripiat peut être une mauvaise conscience comme un Gimini criquet, un arrêt sur image, une zone d’expérimentation, la fin d’un idéal, un paradis raté, ou réussi. L’endroit qui prouve que l’homme peut s’absenter. Si tout n’avait été pillé, cette ville devenait un superbe musée naturel de l’an 1986. Ce temple au goût abstrait de plutonium, continue de murmurer que fabriquer une bombe nucléaire est possiblement plus dangereux que de produire de l'électricité. A Pripiat, j’ai appris à me servir d’un dosimètre et à accorder ses bips au tempo du 10 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. coeur, j’ai différencié le risque et le danger, j’ai disséqué la peur d’être vivant et de probablement un jour me reproduire, j’ai mis un terme à la panique, j’ai accepté ma peur de l’irrationnel et mes pulsions de mysticismes. J’ai déposé mon clown en porcelaine, sous un rayon de soleil. Place Maïdan, j’ai su qu’être bouleversé nous modifie et transforme la suite de nos devenirs. À Polyskié, la vieille dame dit que la télévision, ça s’appelle une boîte à zombie. Je suis morte de rire, de la savoir penser ainsi et de la voir choisir un endroit contaminé pour passer le week-end. Je me suis trompée sur la nature des fantômes, j’ai refusé son jus de bouleau, l’ai prise dans mes bras et m’en suis repartie d’où je venais. Je sais désormais où, sur terre, les anges et les clowns se donnent rendez-vous pour boire un thé. portraits 30x30cm Photographies de Stéphane Bouillet Avril 2014 II Le clown 1 le solo de la grande verdure , de l influence de la musique classique sur les plantes vertes ou pourquoi les américains ont fait péter tchernobyl ? Derrière un nez rouge, amoureuse de Bach, Fauré et des compositeurs ukrainiens, Mykola Leontovitch et Dmitro Bortanski, la Grande Verdure se demande si on peut rire de tout, théoriser autour de rien, saisit cet espace de liberté pour raconter des salades, comparer Tchernobyl à New York. Elle mime en toutes les langues, minute par minute, les 56 secondes de l’explosion entre 1h23 et 1h24 du matin. Serait-ce un incendie ? Provocatrice sans faire exprès - ou si peu -… drôle parfois, fragile à coup sûr. Fixe avec projection Super 8 - 50 min présenté : • à New York au Festival de clown de New York, le 17 sept. 2014 • dans diverses ville de France depuis juin 2012 11 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. 2 Lles contre-visites amusées de marie poppet visite guidée des expositions Érudite à sa façon, spécialiste des théories du complot et des accidents nucléaires, Marie Poppet commente la démarche photographique d’un clown qui parcourt régulièrement la zone, émet des hypothèses quant à l’addiction du risque, ou du choix entre argentique et numérique. Avec son optimisme irréversible et sa crédulité emplie de curiosité, elle cherche l’enseignement dans l’accident, questionne la viabilité du chantier, tente de démystifier la fascination pour l’atome, mélange avec hérésie micro, nano, mano, millisiverts et fait sans complexe des rapprochements absurdes entre l’apocalypse, l’absinthe et les chevaux de Przewalski, compare l'explosion du réacteur aux théories du big bang. Pour l'ouverture de la soirée, Marie Poppet raconte aussi comment l'envie de devenir clown est apparue en avril 2006, dans une salle de classe de Volodarka. Déambulation, accompagnée par Smoke on the water - 30 min 12 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. III La danse for an alive ghost suivi d'un bal contact pièce chorégraphique La question de nos anatomies face à la contamination, pièce écrite suite à la rencontre des ingénieurs qui travaillent aujourd’hui sur le chantier du nouveau sarcophage, et les recherches réalisées pour soigner les corps des radiations. Cette pièce chorégraphique aborde aussi la question de l'évolution des corps après un choc, un changement, un accident, comment se réapproprier ce qu'il reste et le goût de bouger, de se mouvoir et donc de survivre. danse contemporaine - 40 min présenté au Centre Desbals le 27 oct. 2014 au Festival James Carlès bal original Partager l'envie de danser, de se mélanger, de se toucher, sans danger, d'autoriser une expressivité des corps, libérée des codes et des contraintes. 13 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. IV La musique le choeur de bober Les électriques sonotones 5 voix a cappella Parce que les vieux ont droit à la guitare électrique et les punks au musette Des serveurs entonnent entre les plats des chants liturgiques ou populaires, en russe, en slavon et en ukrainien. trio A la croisée des musiques populaires et improvisées, les Électriques Sonotones puisent dans un fond commun les influences qui les inspirent, tant dans le jazz que dans le rock ou la pop, que dans la musique dite classique ou les musiques populaires du XXème siècle. Ils revisitent valse, tango, paso doble, java, fox-trot ou chanson, avec un égal bonheur laissant libre cours à leur inspiration du moment, attentif au public, aux danseurs, prêt à faire improvisation de tout bois. Lucie B. alias Lucette Fratelli : flûte piccolo Arthur Daygue alias Alphonse Roméo : guitare électrique Marc Maffiolo alias Sergueï Testarossa : saxophone basse www.sonotoneselectriques.free.fr Smoke On The Water duo No Noise No Reduction Duo water proof de situation trio de saxophones basses Une petite clarinette, un immense saxophone basse, une trompette mal embouchée, un saxophone ténor de compétition, une guitare électrifiée et quelques objets non homologués, tout ça pour deux musiciens ambidextres. Tel est le nom d’un trio porté par des rockeurs qui ne se sont pas trompés d’instruments : deux saxophones basse et un sax baryton. Marc Démereau (le Tigre des platanes, Cannibales et Vahinés, la friture moderne...), Marc Maffiolo (l’Orchestre en Or, Agafia, les Électriques Sonotones...) et Florian Nastorg (ZED, PIAK, 75 bulbes...) exhument les brûlots sonores des années 90 via Sonic Youth, Melvins, This Heat, Ligtning Bolt... sans renier l’héritage free des années 70. Une relecture du beau bruit, sans batterie, sans électricité, mais avec les c... Ils improvisent, en marcel et costume trois pièces, un univers fantasque fait de textures sonores et de jeux singuliers. Duo de situation pour se promener dans une rue, visiter un monument, raconter une personne, rejouer la musique d’un film... Arthur Daygue : clarinette, trompette, guitare Marc Maffiolo : saxophones basse et ténor 14 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. Marc Demereau : saxophone baryton Florian Nastorg : saxophone basse Marc Maffiolo : saxophone basse www.nnnr.free.fr À l'attrape-coeur trio berezko 1 soprano + 1 alto + 1 saxophone basse duo de chant a cappella en langue basque Trio sérénadiste pour fenêtres, échelles, balcons et autres. Deux voix féminines s’épanchent et caracolent sur un tapis moelleux mais soutenu d’un saxophone basse. De la sérénade barcarolente au crêpage de chignon, en passant par des airs tendres et légers. A l’attrape-coeur est aussi bien un trio de chambre que de plein-air, sur mesure, sur rendez-vous, n’ayant pas le vertige. Lucie B. : Soprano Nathalie Guida : Alto Marc Maffiolo : saxophone basse Luc Fagoaga (Tenor), Mélanie Fossier (Soprano) Fort de leur complicité tissée au quotidien, ces deux vocalistes prennent la scène à témoin pour sceller leur union. Leurs voix mises à nue décident alors de redoubler de malice pour nourrir leurs folklores imaginaires. Et use de l’Euskara, langue millénaire, comme un fil conducteur pour traverser le temps et l’espace. Ainsi se mêlent chants pyrénéens, diphonies mongols, jazz du nouveau monde et envolées lyriques, jusqu’à trouver l’alchimie des genres, de la tradition et de la modernité, de l’improvisation et de l’écriture. Et vous emmener dans un formidable voyage émotionnel au gré de mélodies soufflées par le vent… L’orchestre de processioni e paradi fanfare funèbre Sous de faux airs de chœur antique, une fanfare passionnément sombre, fait sonner sa tragédie marchée, drame musical sans pleurs ni tristesse. Elle réinvente la procession à l'Italienne, une sorte d'errance moderne aux accents felliniens, aux notes précieuses, un impromptu extatique... "Et son bruit tremble en s'envolant, lent" ... "Une fanfare aux accents felliniens convie à une procession à l'italienne, sorte d'errance moderne, drame musical impromptu. Elle invite à une déambulation extatique, un état de grâce en marche, un recueillement en mouvement..." 15 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B. top 86 coluche is not dead groupe de reprises kitsch - Répertoire d’avril 1986 Stéphanie de Monaco - Ouragan (n°1 du top 50) / Partenaire particulier / Indochine 3ème sexe / Goldman - pas toi / Balavoine - qu’est ce qui pourrait sauver l’amour / Niagara - tchiki boum / Cabrel - encore et encore / Bachelet - l’an 2000 / Sabine Paturel - les bêtises / The cure - close to me / Europe - The final Countdance / Cindi Lauper - True colors / Madonna - Papa don’t preach / Bananarama - Venus / The communards - Don t leave me this way / Alla Pugacheva - Million Roses Bonus mai 1986 Marc Lavoine - le parking des anges / Jeanne Mas - En rouge et noir / Desireless - Voyage voyage annexe 1 Notes de voyage DEPART 1 - 24 avril - 9 mai 2006 avec la compagnie Brut de Béton Une coutume ukrainienne dit que lorsque des jeunes filles entrent dans une maison dans laquelle il y a des filles à marier, elles doivent s’asseoir afin que celles-ci puissent trouver un époux. Dobriden Vy Boudete Moïm Prynstem ? Treba Poudarouvaty Meni Kvity Z Louboviou Y Ptyntsessa. Yak Tebé Zvaté? Mené Zvaté Lucie B. Ve Douge Guarni! Ya Né Hotchu Zabouté Tzivi Metié. Tomou Ya Khotchou Tebé Sphotografouvaty Dougé Diacouyi Dopobatchenia Répliques notées en phonétiques de la part de Irina et Marina, nos traductrices afin que je puisse accoster les habitants de Volodarka, et leur tirer le portrait en douceur, avec des fleurs, en tissant autour de ma mythologie personnelle des contes de fée. Avec mon foulard sur la tête, et mes quelques mots d’ukrainiens, chacun me raconte de longues histoires que je ne comprends pas jusqu’au jour où Pascal Rueff, m’équipa de micros dans les cheveux; je pratiquais le son comme des pellicules…..avec un temps lointain de développement. Je decouvrais la nuit du 26 avril, dans l’internat Perce-Neige de Volodarka, STALKER. Après avoir questionné la population locale pendant des jours, je croisais une journaliste française – Emmnuelle Piriot – qui me mit en contact avec Igor Kostine. La Zone, il l’appelle Le bois dormant. Pripiat est, paraît-il, le royaume des anges. Veronique Boutroux, que j’appelle Mlle Face, me désigne le chemin du clown, tandis que, pendant ce temps, je n’ai pas entendu le chœur des femmes, derrière la charrette qui transporte un cercueil, à travers le village. DEPART 2 - 21 avril - 9 mai 2013 avec Pierre Montagnez, au bord de Tcherneden, Renault Trafic Sur le trajet, nous avons croisé quelques anges de Pierre, armés contre le dragon, Louis II de Bavière, Icare du coin de l’œil. Ce voyage fut écrit sur le thème : « de l’aube au crépuscule et vice versa », la badinerie de Bach en fil rouge, et le nez de clown chaussé tous les jours J’avais envie de prendre le temps de me dépouiller de ce que j’ai été, de ce que j’ai vécu jusque-là, de ceux que j’ai côtoyés et aimés. Prendre la route comme pour retrouver l’envie d’être au monde et d’aimer, après un cœur en feu. Un photographe s’est rajouté et le voyage s’est transformé en un road-movie passionnant autour de la question : Peut-on guérir de tout ? Quel espoir dans nos devenirs après une catastrophe ? Qu’est-ce qu’un clown ? Peut-on réparer Tchernobyl ? Hto Dl’a Vas Clown ? Napycht Meni Slovo….. L’itinéraire : Chalon sur Saône, Neuschwanstein, Prague, Krakof, Kiev, Slavoutich, Volodarka, Narodici, Munich – Fin de voyage ; les freins ont cassé. DEPART 3 - 22 avril - 11 mai 2014 avec Stéphane Bouillet, Nicolas Ferras, Philippe Cazenobe, Olga Mitronina Au Tallin, à Slavoutitch, je rencontre un soir deux ingénieurs qui discutent de doses. Ils m’invitent pour une bière ; nous passons alors une longue soirée à confronter nos sensations. J’ai gardé cette réplique de Valéry : « Faut se sentir immortel pour venir travailler ici » Plus tard, il m’a dit aussi : « Il y a des endroits plus terribles qu’ici. Ici, ils n’ont rien voulu de mal. » A Narodici, le jour de Pâques, il y eut trois enterrements le matin, l’anniversaire d’une jeune fille de vingt ans, l’après-midi. J’ai aimé cette ville. Aux hasards des images que j’ai pu glaner sur la zone, j’ai capté celles de Monsieur Herbaut sur une boîte de nuit à Ivankov. J’ai su, au fin fond de mon lit dans le mois de novembre, qu’un jour je serai là-bas pour y danser et boire une vodka de plus, avec les jeunes de l’endroit. Ce troisième voyage est pour moi, l’occasion d’aller prendre le temps de regarder et de comprendre ce qui m’a frôlé jusqu’ici, chaque fois que je m’y suis rendue, partir sur mes propres traces et rassembler le temps, réunir tout ce que j’ai lu, compris et ressenti qui jusque-là, m’échappe. Le rapide coup d’œil, le 26 avril 2006, sur la ville de Tchernobyl à 12 kilomètres de la centrale, que j’aperçus du bus, les plans de chan- 16 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B tier du nouveau sarcophage évoqués un soir, trop rapidement pour que j’accepte de ne pas y retourner, les enfants de Narodici, ainsi qu’un médecin que je voulais rencontrer. En relisant mes cahiers, je sais aussi que depuis huit ans, j’attends d’aller déposer un clown en porcelaine dans la zone, depuis huit ans, la zone me donne rendez-vous pour venir le jour des morts, la fêter avec elle. Le hasard de mes approximations photographiques, d’organisation, de calendrier, de compréhension, l’accumulation des manquements, des erreurs, des abandons, des ruptures, me conduisent de nouveau en ces lieux, et à travers eux. Que devient-on quand on n’a plus « plus rien à perdre » ? La radioactivité nous restera-t-elle invisible ou développerons nous bientôt un nouveau sens pour la sentir ? Itinéraire : Kiev, Slavoutich, Bober, Poliskié, Narodici, Ovrouch, Ivankov Le Retour : à suivre J’ai inscrit mon devenir – intime et artistique – dans cette obsession à vouloir comprendre Tchernobyl, et regarder ce que devient l’humanité face à cet accident. J’ai dessiné un épicentre, au bord duquel je m’approche pas à pas, année après année, de plus en plus près, accumulant sur la route que j’emprunte, dans mon cabas, une liste infinie de questions, de réflexions, d’émotions, de sensations, de liens qui se tissent et que je laisse éclore là-bas. La zone est un jardin, probablement. Les fantômes sont vivants, possiblement. annexe 2 Sans paradis fixe PRÉSENTATION DE LA COMPAGNIE L’ÉQUIPE Sans paradis fixe n’est pas à proprement parler une compagnie de théâtre, ni un collectif. Depuis août 2003, ce sont des individus qui s’associent au fil des idées, pour ouvrir plus loin la notion de photographie, de musique, de théâtre, de danse et de clown. Ce qui nous rapproche, c’est notre manière de travailler le plus simplement du monde, sans artifice, d’exploiter la particularité de chacune de nos techniques, sans l’habituelle frontière spectacle-public, de travailler dans la proximité puisque les autres nous font rêver… Par des rencontres fortuites ,nous avons décidé de poursuivre en inventant des histoires ensemble, continuant ainsi de prendre du plaisir et d’en donner. ARTISTES INTERVENANTS en alternance • Lucie B. : Artiste photographe, musicienne, comédienne, performeuse, auteur du projet, la plus contaminée de la bande / Toulouse • Soledad Zarka : chorégraphe pressentie – Perpignan • No noise, no reduction : Marc Maffiolo, Marc Demereau, Florian Nastorg ± Arthur Daygue /Toulouse + Avignon • Nathalie Guida, Jacques De Chancel, Luc Fagoaga et Mélanie Fossier : chanteurs / Toulouse + Perpignan • Elsa Loupiac: danseuse / Toulouse Sans Paradis Fixe intervient poétiquement dans le quotidien, prend le réel en matière première et l’humour en valeur ajoutée, pour opérer une transformation du regard sur la réalité. Profiter de l’organisation d’un moment, pour surtout, être ensemble…. • point de départ : le croisement de la musique avec la photographie • l’évolution : le clown et le corps en mouvement. • la méthode : travailler de façon artisanale, avec la sincérité en gage de vérité • le processus : créer des formes atypiques de spectacles, qui s’inscrivent le plus possible dans l’écriture de nos vies personnelles. • l’idéal : mettre l’art au service d’une certaine proximité TECHNICIENS • Photographes: Dominique Arriumérès + Stéphane Bouillet + Nicolas Ferras / Toulouse + Bordeaux • Vidéastes: Elizabeth Germa + Kaz / Toulouse + Paris • Ingénieurs du son et monteurs vidéo : Nicolas Carrière + Marc Lazaro + Elizabeth Germa / Toulouse + Paris • Régisseur général: Thomas Delfosse + Philippe Cazenobe • Cuisinières: Zélie + Caroline PRODUCTION • Marek Vuiton : administration • Bastienne Weber / Leila Picard 17 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B annexe 3 Fiche technique et ateliers participatifs DÉCORS /// apportés par la compagnie • inspiré du musée communisme de Prague, le musée de Tchernobyl à Kiev, ainsi que la petite maison louée à Volodarka (30 km de la centrale) • palissades • robes de mariées qui servent d’écran • nappes, bougies, vaisselle, vases • fleurs en plastiques • cadres rococo • tirages photo • une collection de poupées russes • des calendriers DÉCORS /// à fournir • 10 tables et 86 chaises (tables mairie, ou tables en bois disparates…) • des canapés et des fauteuils • vidéo-projecteur avec raccordement • des cimaises • 1 bidon • 1 table ronde • 1 scène 4x4 • 1 espace cuisine équipée • • • • 1 table de lumière 18 pistes+ 3 gradateurs 6x2kg porte-gélatine pour chaque projecteur 4 pares 54 6 pares 64 NB: prévoir 3 jours d’installation et un jour de répétition Ateliers participatifs Au cours de ces 4 jours, nous proposons à qui le souhaite, selon sa pratique artistique, amateur ou professionnel, de nous rejoindre pour partager des ateliers de répétition interactifs: • atelier fanfare pour la procession* • atelier chant pour le chœur* • atelier danse contact pour le bal • atelier décor service et cuisine pour la préparation du banquet * il est nécessaire d'avoir son instrument et de savoir lire la musique pour participer MATÉRIEL SON /// à fournir • 1 système de diffusion : 4 enceintes, 1 table, 1 equalizer, 1 lecteur CD avec câble de raccordement • 1 micro SM 58 HF (pas cravate) • 2 mini-enceintes avec mini-jacks MATÉRIEL LUMIÈRE /// à fournir • 1 découpe sur pied « dirigeable » • guirlandes guinguette • 8 PC de 1kg 18 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B annexe 4 Lexique Les zones d'exclusion Vocabulaire capté sur place Samosiol: les évacués qui ont décidé de revenir zone zone 1 2 Bober = le CASTOR en Ukrainien Zone d’exclusion (10 kms) Tchernobyl, Pripiat Patates Selyanski pour dire grosses frites Le texte sur le mur : Les Polishuky sont des traitres. Ils ont fait un échange malheureux, changé leur pays natal prospère en réserve tchérnobylienne ailleurs. Les jardins sont en fleurs sans vous, mais les tombes de vos proches ne pardonneront jamais, aussi bien que les maisons-orphelines de vos ancêtres. Zone d’évacuation obligatoire Poliskyé, Bazar... Sur les murs de Pripiat, il est écrit le nucleaire est en harmonie avec la nature. zone 3 Zone d’évacuation volontaire et garantie Narodici, Bober.... zone 4 Zone de contrôle radiologique obligatoire Volodarka, Ivankov.... 19 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B annexe 5 Carte BIÉLORUSSIE ZONE 4 Station de Tchernobyl ☢ UKRAINE Ovrouch Narodichi Slavoutych Pripiat Tchernobyl Poliskié Bober Volodarka Ivankov Kiev 20 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B annexe 6 Propositions et perspectives FESTIVAL * Réunir les différents projets qui ont été en résidence autour de la zone interdite pour construire un festival des spectacles et des œuvres qui abordent le sujet. * * ÉDITION * Éditer les aventures de Marie Poppet à Slavoutych et un guide des différents musées mondiaux concernant l’atome, et toute l’histoire du nucléaire. pôle ressource Réalisation d’un pôle ressource, bibliothèque ambulante qui réunit les ouvrages concernant le nucléaire et l’accident. Les aventures de Marie Poppet en terrain neutre ou Comment devenir spécialiste de la muséologie nucléaire mondiale • • «Tchernobyl Tour» (mai 2014) Visites photographiques * Musée de l’atome - Chinon * Visiatome, musée scientifique sur l’énergie nucléaire - Marcoule * Musée Bunker - La coupole, la dissuasion nucléaire - Wizernes * Urëka, musée de la mort nucléaire - Limousin Musée Marie Curie - Paris Musée insolite d’ogives nucléaires soviétiques - République Tchèque Musée de la bombe atomique, Nagasaki Musée des essais nucléaires, Las Vegas 20 photos noir & blanc 40x80 cm - Hasselblad Photographies de Stéphane Bouillet Avril 2014 - ? Livres Éditions à réaction Catalogue d’exposition sous la forme d’une carte poético-routière de la contamination mise en page par Suzanne Cardinal Roman-photo des aventures de Marie Poppet en pèlerinage à Tchernobyl mise en page par Remedact 21 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B ce projet est écrit sur la structure des poupées russes, chaque proposition , artistique s emboîte dans la suivante Peut-on se marrer de tout ? Quelqu'un se demande si on peut se marrer de tout ? N'est-ce pas le moyen de vivre avec nos peurs ? Et si c'était un moyen de vivre avec nos peurs ; un rire profond comme des pleurs. Ne faut-il pas continuer à parler de ,, ,, ,, ,, ça tant que ça existe... surtout , ne pas laisser l ignorance et la peur prendre les décisions qui arriveront sans doute, au prochain accident. Un banquet est organisé pour fêter le baptême de Bober, alias La grande verdure. Il revient de Tchernobyl, la zone lui a offert son nom, , en souvenir d un bled abandonné, trop contaminé pour rester habité. Il nous offre en retour, tout ce qu'il a vu, entendu, compris, de l'accident et du , nucléaire, comment ça s est inscrit dans son itinéraire intime à lui aussi. LE BABTEME DE BOBER banquet spectacle Sans Paradis fixe 05 61 11 24 28 06 15 87 63 74 [email protected] 12 rue Agathoise, boîte A001 - 31 000 Toulouse 22 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.