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Le banquet
de Bober
Dîner spectacle
impressions
de voyages dans
la zone de tchernobyl
2006 - 2016
Note d’intention
Le Banquet de Bober est la forme finale
d'un processus artistique commencé en
2006. Cette soirée est un moment convivial, joyeux et tragique à la fois, populaire
et sacré, afin de se réunir et d'échanger
à propos de l’avenir de nos terres depuis
l’invention du nucléaire. C'est l'occasion
de livrer des sensations récoltées là-bas,
évoquer l’accident de Tchernobyl, dans son
histoire et son devenir, comme un symbole
à connaître, voir un modèle de futur à ne
pas ignorer, partager des connaissances
accumulées au fil des voyages dans la
zone: le fonctionnement d’une centrale,
ce qui distingue le réacteur numéro 4,
RBMK, russe de conception, de ceux sous
le label Westinghouse, transmettre l'envie
d'apprendre à se servir d'un compteur GEIGER, jusqu'à faire la différence entre les
röntgens, micro-siverts, becquerels, ou
curie.
“
le clown, pour moi,
est une façon de hurler en
tendresse, de vivre serein
dans l'intranquillité
”
Débattre de l’épineuse question du lien
entre le nucléaire et les systèmes politiques, prendre le temps de se demander
si l’énergie atomique est encore en phase
avec la démocratie.
N’est-ce pas, finalement, une forme de colonisation des générations futures que de
leur offrir la responsabilité de trouver des
solutions ?
“
j'ai choisi l'art du
clown pour parler de la
catastrophe,
de l'accident, du nucléaire,
parce que je mets cet art
au service d'une liberté
de penser, et une faculté à
formuler tous les points de
vue, en attendant d'avoir
une opinion
Je tente d’aborder ce thème de manière
kaléidoscopique, et intime, et que abandonne, en sortant, toute certitude ou vision
bipolaire. La durée de la soirée est assez
étirée, - celle de la préparation et la cuisson
d’un bortch - en vue de perdre des repères
et s'approcher de la sensation du voyage.
Tout est à regarder, à savourer, à comprendre, aucune frontière n'est installée
entre la représentation et le public, un accord tacite est passé entre les interprètes
et l'instant collectif. Rien de spectaculaire
hormis de pouvoir parler de l’atome et se
marrer- ou pas-, vivre une soirée partagée
au tendre avant-goût du futur.
”
Choisir la forme d'un banquet, afin que les
questions envisagées soient accompagnées
d' un air de fête, pour un public de tous
bords, tout âge et origine, le sourire aux
lèvres pour que chacun se sente concerné
et oublie la peur qui nous empêche parfois
de s’intéresser au sujet. Enfin, un léger état
d'ivresse pour que l'espoir résiste à la vérité,
2 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
Parcours d'un clown, mi-ange mi-bouffon
Par hasard, en compagnie de Brut de béton,
de La supplication de Svetlana Alexievitch,
Confessions d'un photo-reporter d'Igor
Kostine, j'ai découvert la centrale de Tchernobyl. Et puis en rentrant, je suis devenue
clown, curieux et passionné par la question,
je suis repartie, plusieurs fois, à des années
d’intervalle. J’ai partagé quelques instants
la vie avec les habitants en zone contaminée, rendu hommage aux liquidateurs, j’ai
ramené les portraits là-bas, me suis penchée sur les plans de la construction de la
nouvelle arche qui sera bientôt installé sur
l'ancien sarcophage, j’ai pris le train avec les
ouvriers, interrogé les ingénieurs qui travaillent à la station, tous les matins.
Les étapes de la vie de clown que je deviens, mi-ange, mi-bouffon, sont inscrites
dans les villes que j'ai explorées, au bord de
la centrale, les gens que j'ai rencontrés, les
livres que j'ai croisés. Comprendre l'accident, identifier les causes du drame, observer les radiations, m'ont ramené vers une
essence vitale que j'ai désormais envie de
partager avec le plus grand nombre..
Mes découvertes émotionnelles ont leur
typographie:
- Volodarka: la naissance d'un clown
- Bober: la zone m'a donné mon nom
- Pripyat: Aveu d'ambition, j'ai déposé un
petit clown pour en devenir un grand
- Tchernobyl: le serment des époux
- Slavoutitch: doit-on faire un enfant?
- Ivankov: le rêve réalisé, danser dans une
boîte de nuit
- Narodici: Vivre est une décision, il paraît
- Polyskié: merci mère-grand pour le jus de
bouleau que j'ai refusé
- Kiev: Etre en accord avec chaque instant
3 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
Menu de la soirée
La soirée est orchestrée par un clown-chamane, performeuse de l'instant, qui nous
guide à travers les pensées, les informations, les souvenirs et les émotions.
Accompagnée par des musiciens, chanteurs
et danseurs installés dans chaque recoin, ils
impulsent les changements d'ambiance, de
lieux, le bal, la procession, et donnent à la
fête un goût d'épopée.
Il y a différents espaces à visiter, des expositions, une caravane-bibliothèque, un salon,
les loges, une cuisine, un parquet de bal, un
studio-radio. Rien n'est délimité. Comme
pour la contamination, les zones sont imaginaires.
⁓ baptême ⁓
•
•
•
•
⁓ noces ⁓
L’apéritif est installé sur une table pour
une dégustation de produits locaux de
la zone, fraîchement ramenés : fromages, fruits et légumes, Champignons
de Minsk comme il y en à vendre sur
le marché de Saint-Aubin, tomates de
Narodici, comme on en trouve chez
Métro, des pommes de Volodarka, du
jus de bouleau et du miel de Poliskié, de
la vodka ukrainienne et biélorusse. La
zone autour de Tchernobyl est redevenue maraîchères et se distribue sur nos
marchés.
Dégustation simultanée de pectine de
pomme, remède pour évacuer le césium 137, engrangé dans les corps, verre
d’argile en libre-service, dégustation de
gingko biloba, sous forme de tisane ou
gélules, huile de Niaouli à se mettre sur
les poignets, soupe miso.
Déambuler chacun à son rythme, ingérer les sensations et témoignages divers
qui concernent l’accident, en photographies, cartes de géographie, informations et données précises sur le sujet.
Hommage à Bandajeski, Igor Kostine, Vladimir Nesterenko, Svetlana
Alexievitch- liste non-exhaustive de
personnes ayant consacré leur vie à
comprendre et expliquer l’accident de
Tchernobyl.
•
•
•
•
Passer à table pour déguster le bortch,
avec bol et cuillère.
Les serveuses sont des babouchkas, et
chantent comme là-bas
Démonstration des douze façons de
boire un verre de vodka, et dégustation
de vin nature, qui pousse par chez nous.
Au dessert, le gâteau a la forme de la
centrale Lénine. Après l’avoir dégusté,
se préparer à valser, redevenir léger
après la gravité des informations digérées, partagées, revues et corrigées…
4 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
⁓ funérailles ⁓
•
•
Revenir au présent, revenir à ici, et
s’installer devant une émission radiophonique et publique du clown qui
interview un militant et un employé de
la centrale du coin. Échanger la parole
comme en débat.
Ne pas oublier que nous sommes en
suspens.
Sommaire
Note d’intention2
Parcours d'un clown, mi-ange mi-bouffon
3
Menu de la soirée
4
Déroulement Possible
6
Espace idéal
7
P hotos
© Lucie B. / Sans paradis fixe
© Stéphane Bouillet / Remedact .com
C onception
graphique , carte
© Stéphane Bouillet / Remedact .com
A ides
à la création
5 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
I Les photographies
II Le clown
III La danse
IV La musique
8
11
13
14
--- Annexes --1 Notes de voyage
2 Sans paradis fixe
3 Fiche technique et ateliers participatifs
4 Lexique
5 Carte
6 Propositions et perspectives
16
17
18
19
20
21
Déroulement Possible
LIEU
18H
18H15 - 18H45
19H - 19H20
--- Pot d’accueil --Les contre-visites amusées de Marie Poppet
Apéritif des produits de la zone et dégustation
+ antidotes possibles: pectine de pomme, soupe miso, algues...
19H30 - 20H10
Solo de la Grande Verdure
qui plante des salades
20H15 - 20H30
Entrée dans la salle et installation du public aux tables
20H30 - 21H10
Débat radiophonique
sur un sujet en lien au territoire avec un invité de la ville
sur le sujet du nucléaire
Expositions
Dehors
--- Service de l’entrée crudités --21H10 - 22H
Repas animé par le clown Bober (anecdote sur les plats)
et le chœur russe
Dedans
--- Bortch + patates --22H10
For an alive ghost
pièce chorégraphique pour lancer le bal
22H30
Bal + Karaoké
Électriques sonotones + invités
minuit
Fin de soirée
L’orchestre de processioni e paradi
6 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
Dehors
Cuisine
Exposition photo
Espace
clown
costumes
+ miroir
Scène concert
Studio
radio
DEDANS
Parquet pour danser
Espace banquet
DEHORS
Exposition photo
Espace idéal
Jardin avec terre fraîche
Caravane bibliothèque
7 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
I Les photographies
1 visages de volodarka
Hommage aux liquidateurs
123 portraits noir et blanc des habitants de Volodarka,
en écho aux 123 hommes qui sont partis réparer la
centrale à partir du mois de mai.
Une bande son illustre la rencontre de Vassia, l’un
d’entre eux, aujourd’hui devenu gardien de l’école.
Photographies de Lucie B.
Prise de son de Pascal Rueff
Avril 2006
zone
8 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
4
2 marie poppet en bordure de zone
Pripiat, la ville fantôme évacuée
3 kms de l’épicentre
Marie Poppet attaque la zone d’exclusion
par le nord, l’est et l’ouest, tente d’entrer par
toutes les portes et pose son regard curieux
sur les villes construites depuis l’accident,
habitées, évacuées ou abandonnées
Kiev, capitale actuelle de l'Ukraine
113 kms de l’épicentre
Tchernobyl, lieu de la station
12 kms de l’épicentre
Exposition accompagnée de cartes routières, vidéos et prises de son
60 portraits noir et blanc 20x20cm
Photographies de Stéphane Bouillet
Avril 2014
9 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
Slavoutitch, la cité dortoir des ouvriers
45 kms de l’épicentre
zone
1à3
3 les paradis inversés
zone
1+2
ou l'irrésistible pouvoir de l'invisible
Je ne me souvenais pas encore de ce
vilain petit canard jaune, en plastique,
symbole des enfances communistes, de
Moscou à Novossibirsk... Ici, il en traîne
encore quelques uns dans les crèches,
comme si, dans cette ville figée - ou suspendue - demeuraient quelques reliques
d’enfances mutilées, par contamination.
Je me suis promenée, calme et tranquille, dans ce nouveau terrain de chasse
des émotions, cimetière d’une civilisation, ou trou d’air dans le futur.
Pripiat peut être une mauvaise conscience
comme un Gimini criquet, un arrêt sur
image, une zone d’expérimentation, la
fin d’un idéal, un paradis raté, ou réussi.
L’endroit qui prouve que l’homme peut
s’absenter.
Si tout n’avait été pillé, cette ville devenait
un superbe musée naturel de l’an 1986.
Ce temple au goût abstrait de plutonium,
continue de murmurer que fabriquer
une bombe nucléaire est possiblement
plus dangereux que de produire de
l'électricité.
A Pripiat, j’ai appris à me servir d’un dosimètre et à accorder ses bips au tempo du
10 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
coeur, j’ai différencié le risque et le danger, j’ai disséqué la peur d’être vivant et
de probablement un jour me reproduire,
j’ai mis un terme à la panique, j’ai accepté
ma peur de l’irrationnel et mes pulsions
de mysticismes.
J’ai déposé mon clown en porcelaine,
sous un rayon de soleil.
Place Maïdan, j’ai su qu’être bouleversé
nous modifie et transforme la suite de
nos devenirs.
À Polyskié, la vieille dame dit que la télévision, ça s’appelle une boîte à zombie.
Je suis morte de rire, de la savoir penser ainsi et de la voir choisir un endroit
contaminé pour passer le week-end.
Je me suis trompée sur la nature des
fantômes, j’ai refusé son jus de bouleau,
l’ai prise dans mes bras et m’en suis repartie d’où je venais.
Je sais désormais où, sur terre, les anges
et les clowns se donnent rendez-vous
pour boire un thé.
portraits 30x30cm
Photographies de Stéphane Bouillet
Avril 2014
II Le clown
1 le solo de la grande verdure
,
de l influence de
la musique classique sur les plantes vertes
ou pourquoi les américains ont fait
péter tchernobyl ?
Derrière un nez rouge, amoureuse de Bach, Fauré et des
compositeurs ukrainiens, Mykola Leontovitch et Dmitro
Bortanski, la Grande Verdure se demande si on peut rire de
tout, théoriser autour de rien, saisit cet espace de liberté pour
raconter des salades, comparer Tchernobyl à New York. Elle
mime en toutes les langues, minute par minute, les 56 secondes
de l’explosion entre 1h23 et 1h24 du matin.
Serait-ce un incendie ? Provocatrice sans faire exprès - ou si
peu -… drôle parfois, fragile à coup sûr.
Fixe avec projection Super 8 - 50 min
présenté :
• à New York au Festival de clown de New York, le 17 sept.
2014
• dans diverses ville de France depuis juin 2012
11 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
2 Lles contre-visites amusées de marie poppet
visite guidée des expositions
Érudite à sa façon, spécialiste des théories du complot et des accidents
nucléaires, Marie Poppet commente la démarche photographique d’un clown
qui parcourt régulièrement la zone, émet des hypothèses quant à l’addiction du
risque, ou du choix entre argentique et numérique.
Avec son optimisme irréversible et sa crédulité emplie de curiosité, elle cherche
l’enseignement dans l’accident, questionne la viabilité du chantier, tente de
démystifier la fascination pour l’atome, mélange avec hérésie micro, nano,
mano, millisiverts et fait sans complexe des rapprochements absurdes entre
l’apocalypse, l’absinthe et les chevaux de Przewalski, compare l'explosion du
réacteur aux théories du big bang.
Pour l'ouverture de la soirée, Marie Poppet raconte aussi comment l'envie de
devenir clown est apparue en avril 2006, dans une salle de classe de Volodarka.
Déambulation, accompagnée par Smoke on the water - 30 min
12 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
III La danse
for an alive ghost
suivi d'un
bal contact
pièce chorégraphique
La question de nos anatomies face à la contamination,
pièce écrite suite à la rencontre des ingénieurs qui travaillent aujourd’hui sur le chantier du nouveau sarcophage, et les recherches réalisées pour soigner les corps
des radiations.
Cette pièce chorégraphique aborde aussi la question de
l'évolution des corps après un choc, un changement, un
accident, comment se réapproprier ce qu'il reste et le
goût de bouger, de se mouvoir et donc de survivre.
danse contemporaine - 40 min
présenté au Centre Desbals le 27 oct. 2014 au Festival
James Carlès
bal original
Partager l'envie de danser, de se mélanger, de se toucher,
sans danger, d'autoriser une expressivité des corps, libérée des codes et des contraintes.
13 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
IV La musique
le choeur de bober
Les électriques sonotones
5 voix a cappella
Parce que les vieux ont droit à la guitare
électrique et les punks au musette
Des serveurs entonnent entre les plats des
chants liturgiques ou populaires, en russe,
en slavon et en ukrainien.
trio
A la croisée des musiques populaires et
improvisées, les Électriques Sonotones
puisent dans un fond commun les influences
qui les inspirent, tant dans le jazz que dans
le rock ou la pop, que dans la musique dite
classique ou les musiques populaires du
XXème siècle.
Ils revisitent valse, tango, paso doble, java,
fox-trot ou chanson, avec un égal bonheur
laissant libre cours à leur inspiration du
moment, attentif au public, aux danseurs,
prêt à faire improvisation de tout bois.
Lucie B. alias Lucette Fratelli : flûte piccolo
Arthur Daygue alias Alphonse Roméo :
guitare électrique
Marc Maffiolo alias Sergueï Testarossa :
saxophone basse
www.sonotoneselectriques.free.fr
Smoke On The Water
duo
No Noise No Reduction
Duo water proof de situation
trio de saxophones basses
Une petite clarinette, un immense
saxophone basse, une trompette mal
embouchée, un saxophone ténor de
compétition, une guitare électrifiée et
quelques objets non homologués, tout ça
pour deux musiciens ambidextres.
Tel est le nom d’un trio porté par des rockeurs
qui ne se sont pas trompés d’instruments :
deux saxophones basse et un sax baryton.
Marc Démereau (le Tigre des platanes,
Cannibales et Vahinés, la friture moderne...),
Marc Maffiolo (l’Orchestre en Or, Agafia, les
Électriques Sonotones...) et Florian Nastorg
(ZED, PIAK, 75 bulbes...) exhument les
brûlots sonores des années 90 via Sonic
Youth, Melvins, This Heat, Ligtning Bolt...
sans renier l’héritage free des années 70.
Une relecture du beau bruit, sans batterie,
sans électricité, mais avec les c...
Ils improvisent, en marcel et costume
trois pièces, un univers fantasque fait de
textures sonores et de jeux singuliers.
Duo de situation pour se promener dans
une rue, visiter un monument, raconter une
personne, rejouer la musique d’un film...
Arthur Daygue : clarinette, trompette,
guitare
Marc Maffiolo : saxophones basse et ténor
14 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
Marc Demereau : saxophone baryton
Florian Nastorg : saxophone basse
Marc Maffiolo : saxophone basse
www.nnnr.free.fr
À l'attrape-coeur trio
berezko
1 soprano + 1 alto + 1 saxophone basse
duo de chant a cappella en langue basque
Trio sérénadiste pour fenêtres, échelles,
balcons et autres. Deux voix féminines
s’épanchent et caracolent sur un tapis
moelleux mais soutenu d’un saxophone
basse. De la sérénade barcarolente au
crêpage de chignon, en passant par des airs
tendres et légers. A l’attrape-coeur est aussi
bien un trio de chambre que de plein-air,
sur mesure, sur rendez-vous, n’ayant pas le
vertige.
Lucie B. : Soprano
Nathalie Guida : Alto
Marc Maffiolo : saxophone basse
Luc Fagoaga (Tenor), Mélanie Fossier
(Soprano)
Fort de leur complicité tissée au quotidien,
ces deux vocalistes prennent la scène à
témoin pour sceller leur union.
Leurs voix mises à nue décident alors de
redoubler de malice pour nourrir leurs
folklores imaginaires. Et use de l’Euskara,
langue millénaire, comme un fil conducteur
pour traverser le temps et l’espace.
Ainsi se mêlent chants pyrénéens, diphonies
mongols, jazz du nouveau monde et
envolées lyriques, jusqu’à trouver l’alchimie
des genres, de la tradition et de la modernité,
de l’improvisation et de l’écriture. Et vous
emmener dans un formidable voyage
émotionnel au gré de mélodies soufflées
par le vent…
L’orchestre de processioni e
paradi
fanfare funèbre
Sous de faux airs de chœur antique,
une fanfare passionnément sombre,
fait sonner sa tragédie marchée,
drame musical sans pleurs ni tristesse.
Elle réinvente la procession à l'Italienne,
une sorte d'errance moderne aux accents
felliniens, aux notes précieuses, un
impromptu extatique...
"Et son bruit tremble en s'envolant, lent"
...
"Une fanfare aux accents felliniens convie à
une procession à l'italienne, sorte d'errance
moderne, drame musical impromptu.
Elle invite à une déambulation extatique, un
état de grâce en marche, un recueillement
en mouvement..."
15 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.
top 86 coluche is not dead
groupe de reprises kitsch - Répertoire d’avril
1986
Stéphanie de Monaco - Ouragan (n°1 du top
50) / Partenaire particulier / Indochine 3ème sexe / Goldman - pas toi / Balavoine
- qu’est ce qui pourrait sauver l’amour /
Niagara - tchiki boum / Cabrel - encore
et encore / Bachelet - l’an 2000 / Sabine
Paturel - les bêtises / The cure - close to me
/
Europe - The final Countdance / Cindi
Lauper - True colors / Madonna - Papa
don’t preach / Bananarama - Venus / The
communards - Don t leave me this way /
Alla Pugacheva - Million Roses
Bonus mai 1986
Marc Lavoine - le parking des anges /
Jeanne Mas - En rouge et noir / Desireless
- Voyage voyage
annexe
1 Notes de voyage
DEPART 1 - 24 avril - 9 mai 2006
avec la compagnie Brut de Béton
Une coutume ukrainienne dit que lorsque des
jeunes filles entrent dans une maison dans
laquelle il y a des filles à marier, elles doivent
s’asseoir afin que celles-ci puissent trouver un
époux.
Dobriden
Vy Boudete Moïm Prynstem ?
Treba Poudarouvaty Meni Kvity Z Louboviou
Y Ptyntsessa.
Yak Tebé Zvaté?
Mené Zvaté Lucie B.
Ve Douge Guarni!
Ya Né Hotchu Zabouté Tzivi Metié.
Tomou Ya Khotchou Tebé Sphotografouvaty
Dougé Diacouyi
Dopobatchenia
Répliques notées en phonétiques de la part
de Irina et Marina, nos traductrices afin que je
puisse accoster les habitants de Volodarka, et
leur tirer le portrait en douceur, avec des fleurs,
en tissant autour de ma mythologie personnelle des contes de fée.
Avec mon foulard sur la tête, et mes quelques
mots d’ukrainiens, chacun me raconte de
longues histoires que je ne comprends pas
jusqu’au jour où Pascal Rueff, m’équipa de
micros dans les cheveux; je pratiquais le son
comme des pellicules…..avec un temps lointain
de développement.
Je decouvrais la nuit du 26 avril, dans l’internat
Perce-Neige de Volodarka, STALKER.
Après avoir questionné la population locale
pendant des jours, je croisais une journaliste
française – Emmnuelle Piriot – qui me mit en
contact avec Igor Kostine.
La Zone, il l’appelle Le bois dormant.
Pripiat est, paraît-il, le royaume des anges.
Veronique Boutroux, que j’appelle Mlle Face, me
désigne le chemin du clown, tandis que, pendant ce temps, je n’ai pas entendu le chœur des
femmes, derrière la charrette qui transporte un
cercueil, à travers le village.
DEPART 2 - 21 avril - 9 mai 2013
avec Pierre Montagnez, au bord de Tcherneden, Renault Trafic
Sur le trajet, nous avons croisé quelques anges
de Pierre, armés contre le dragon, Louis II de
Bavière, Icare du coin de l’œil.
Ce voyage fut écrit sur le thème : « de l’aube au
crépuscule et vice versa », la badinerie de Bach
en fil rouge, et le nez de clown chaussé tous les
jours
J’avais envie de prendre le temps de me dépouiller de ce que j’ai été, de ce que j’ai vécu
jusque-là, de ceux que j’ai côtoyés et aimés.
Prendre la route comme pour retrouver l’envie
d’être au monde et d’aimer, après un cœur en
feu. Un photographe s’est rajouté et le voyage
s’est transformé en un road-movie passionnant autour de la question : Peut-on guérir de
tout ? Quel espoir dans nos devenirs après une
catastrophe ? Qu’est-ce qu’un clown ? Peut-on
réparer Tchernobyl ?
Hto Dl’a Vas Clown ? Napycht Meni Slovo…..
L’itinéraire : Chalon sur Saône, Neuschwanstein, Prague, Krakof, Kiev, Slavoutich, Volodarka, Narodici, Munich – Fin de voyage ; les freins
ont cassé.
DEPART 3 - 22 avril - 11 mai 2014
avec Stéphane Bouillet, Nicolas Ferras, Philippe Cazenobe, Olga Mitronina
Au Tallin, à Slavoutitch, je rencontre un soir
deux ingénieurs qui discutent de doses. Ils
m’invitent pour une bière ; nous passons alors
une longue soirée à confronter nos sensations.
J’ai gardé cette réplique de Valéry : « Faut se
sentir immortel pour venir travailler ici »
Plus tard, il m’a dit aussi : « Il y a des endroits
plus terribles qu’ici. Ici, ils n’ont rien voulu de
mal. »
A Narodici, le jour de Pâques, il y eut trois enterrements le matin, l’anniversaire d’une jeune fille
de vingt ans, l’après-midi. J’ai aimé cette ville.
Aux hasards des images que j’ai pu glaner sur la
zone, j’ai capté celles de Monsieur Herbaut sur
une boîte de nuit à Ivankov. J’ai su, au fin fond
de mon lit dans le mois de novembre, qu’un
jour je serai là-bas pour y danser et boire une
vodka de plus, avec les jeunes de l’endroit.
Ce troisième voyage est pour moi, l’occasion
d’aller prendre le temps de regarder et de comprendre ce qui m’a frôlé jusqu’ici, chaque fois
que je m’y suis rendue, partir sur mes propres
traces et rassembler le temps, réunir tout ce
que j’ai lu, compris et ressenti qui jusque-là,
m’échappe.
Le rapide coup d’œil, le 26 avril 2006, sur la
ville de Tchernobyl à 12 kilomètres de la centrale, que j’aperçus du bus, les plans de chan-
16 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
tier du nouveau sarcophage évoqués un soir,
trop rapidement pour que j’accepte de ne pas
y retourner, les enfants de Narodici, ainsi qu’un
médecin que je voulais rencontrer.
En relisant mes cahiers, je sais aussi que depuis
huit ans, j’attends d’aller déposer un clown en
porcelaine dans la zone, depuis huit ans, la zone
me donne rendez-vous pour venir le jour des
morts, la fêter avec elle. Le hasard de mes approximations photographiques, d’organisation,
de calendrier, de compréhension, l’accumulation des manquements, des erreurs, des abandons, des ruptures, me conduisent de nouveau
en ces lieux, et à travers eux.
Que devient-on quand on n’a plus « plus rien à
perdre » ?
La radioactivité nous restera-t-elle invisible ou
développerons nous bientôt un nouveau sens
pour la sentir ?
Itinéraire : Kiev, Slavoutich, Bober, Poliskié, Narodici, Ovrouch, Ivankov
Le Retour : à suivre
J’ai inscrit mon devenir – intime et artistique –
dans cette obsession à vouloir comprendre
Tchernobyl, et regarder ce que devient l’humanité face à cet accident.
J’ai dessiné un épicentre, au bord duquel je
m’approche pas à pas, année après année, de
plus en plus près, accumulant sur la route que
j’emprunte, dans mon cabas, une liste infinie de
questions, de réflexions, d’émotions, de sensations, de liens qui se tissent et que je laisse
éclore là-bas.
La zone est un jardin, probablement.
Les fantômes sont vivants, possiblement.
annexe
2 Sans paradis fixe
PRÉSENTATION DE LA COMPAGNIE
L’ÉQUIPE
Sans paradis fixe n’est pas à proprement
parler une compagnie de théâtre, ni un collectif. Depuis août 2003, ce sont des individus qui s’associent au fil des idées, pour
ouvrir plus loin la notion de photographie, de
musique, de théâtre, de danse et de clown.
Ce qui nous rapproche, c’est notre manière
de travailler le plus simplement du monde,
sans artifice, d’exploiter la particularité de
chacune de nos techniques, sans l’habituelle
frontière spectacle-public, de travailler dans
la proximité puisque les autres nous font
rêver… Par des rencontres fortuites ,nous
avons décidé de poursuivre en inventant
des histoires ensemble, continuant ainsi de
prendre du plaisir et d’en donner.
ARTISTES INTERVENANTS en alternance
• Lucie B. : Artiste photographe, musicienne, comédienne, performeuse, auteur du projet, la plus contaminée de la
bande / Toulouse
• Soledad Zarka : chorégraphe pressentie
– Perpignan
• No noise, no reduction : Marc Maffiolo,
Marc Demereau, Florian Nastorg ± Arthur Daygue /Toulouse + Avignon
• Nathalie Guida, Jacques De Chancel,
Luc Fagoaga et Mélanie Fossier : chanteurs / Toulouse + Perpignan
• Elsa Loupiac: danseuse / Toulouse
Sans Paradis Fixe intervient poétiquement
dans le quotidien, prend le réel en matière
première et l’humour en valeur ajoutée,
pour opérer une transformation du regard
sur la réalité. Profiter de l’organisation d’un
moment, pour surtout, être ensemble….
• point de départ : le croisement de la
musique avec la photographie
• l’évolution : le clown et le corps en mouvement.
• la méthode : travailler de façon artisanale, avec la sincérité en gage de vérité
• le processus : créer des formes atypiques de spectacles, qui s’inscrivent le
plus possible dans l’écriture de nos vies
personnelles.
• l’idéal : mettre l’art au service d’une certaine proximité
TECHNICIENS
• Photographes: Dominique Arriumérès
+ Stéphane Bouillet + Nicolas Ferras /
Toulouse + Bordeaux
• Vidéastes: Elizabeth Germa + Kaz /
Toulouse + Paris
• Ingénieurs du son et monteurs vidéo :
Nicolas Carrière + Marc Lazaro + Elizabeth Germa / Toulouse + Paris
• Régisseur général: Thomas Delfosse +
Philippe Cazenobe
• Cuisinières: Zélie + Caroline
PRODUCTION
• Marek Vuiton : administration
• Bastienne Weber / Leila Picard
17 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
annexe
3 Fiche technique et ateliers participatifs
DÉCORS /// apportés par la compagnie
• inspiré du musée communisme de
Prague, le musée de Tchernobyl à
Kiev, ainsi que la petite maison louée à
Volodarka (30 km de la centrale)
• palissades
• robes de mariées qui servent d’écran
• nappes, bougies, vaisselle, vases
• fleurs en plastiques
• cadres rococo
• tirages photo
• une collection de poupées russes
• des calendriers
DÉCORS /// à fournir
• 10 tables et 86 chaises (tables mairie,
ou tables en bois disparates…)
• des canapés et des fauteuils
• vidéo-projecteur avec raccordement
• des cimaises
• 1 bidon
• 1 table ronde
• 1 scène 4x4
• 1 espace cuisine équipée
•
•
•
•
1 table de lumière 18 pistes+ 3
gradateurs 6x2kg
porte-gélatine pour chaque projecteur
4 pares 54
6 pares 64
NB: prévoir 3 jours d’installation et un jour
de répétition
Ateliers participatifs
Au cours de ces 4 jours, nous proposons
à qui le souhaite, selon sa pratique artistique, amateur ou professionnel, de nous
rejoindre pour partager des ateliers de
répétition interactifs:
• atelier fanfare pour la procession*
• atelier chant pour le chœur*
• atelier danse contact pour le bal
• atelier décor service et cuisine pour la
préparation du banquet
* il est nécessaire d'avoir son instrument et
de savoir lire la musique pour participer
MATÉRIEL SON /// à fournir
• 1 système de diffusion : 4 enceintes,
1 table, 1 equalizer, 1 lecteur CD avec
câble de raccordement
• 1 micro SM 58 HF (pas cravate)
• 2 mini-enceintes avec mini-jacks
MATÉRIEL LUMIÈRE /// à fournir
• 1 découpe sur pied « dirigeable »
• guirlandes guinguette
• 8 PC de 1kg
18 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
annexe
4 Lexique
Les zones d'exclusion
Vocabulaire capté sur place
Samosiol: les évacués qui ont décidé de revenir
zone
zone
1
2
Bober = le CASTOR en Ukrainien
Zone d’exclusion (10 kms)
Tchernobyl, Pripiat
Patates Selyanski pour dire grosses frites
Le texte sur le mur : Les Polishuky sont des traitres. Ils ont fait un échange
malheureux, changé leur pays natal prospère en réserve tchérnobylienne
ailleurs.
Les jardins sont en fleurs sans vous, mais les tombes de vos proches ne
pardonneront jamais, aussi bien que les maisons-orphelines de vos ancêtres.
Zone d’évacuation obligatoire
Poliskyé, Bazar...
Sur les murs de Pripiat, il est écrit le nucleaire est en harmonie avec la
nature.
zone
3
Zone d’évacuation volontaire et garantie
Narodici, Bober....
zone
4
Zone de contrôle radiologique obligatoire
Volodarka, Ivankov....
19 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
annexe
5 Carte
BIÉLORUSSIE
ZONE 4
Station de Tchernobyl
☢
UKRAINE
Ovrouch
Narodichi
Slavoutych
Pripiat
Tchernobyl
Poliskié
Bober
Volodarka
Ivankov

Kiev
20 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
annexe
6 Propositions et perspectives
FESTIVAL
*
Réunir les différents projets qui ont été en
résidence autour de la zone interdite pour
construire un festival des spectacles et
des œuvres qui abordent le sujet.
*
*
ÉDITION
*
Éditer les aventures de Marie Poppet à
Slavoutych et un guide des différents
musées mondiaux concernant l’atome, et
toute l’histoire du nucléaire.
pôle ressource
Réalisation d’un pôle ressource, bibliothèque ambulante qui réunit les ouvrages
concernant le nucléaire et l’accident.
Les aventures de Marie Poppet
en terrain neutre ou
Comment devenir spécialiste de la muséologie nucléaire mondiale
•
•
«Tchernobyl Tour» (mai 2014)
Visites photographiques
* Musée de l’atome - Chinon
* Visiatome, musée scientifique sur
l’énergie nucléaire - Marcoule
* Musée Bunker - La coupole, la
dissuasion nucléaire - Wizernes
*
Urëka, musée de la mort nucléaire
- Limousin
Musée Marie Curie - Paris
Musée insolite d’ogives nucléaires
soviétiques - République Tchèque
Musée de la bombe atomique,
Nagasaki
Musée des essais nucléaires, Las
Vegas
20 photos noir & blanc
40x80 cm - Hasselblad
Photographies de Stéphane Bouillet
Avril 2014 - ?
Livres
Éditions à réaction
Catalogue d’exposition sous la forme
d’une carte poético-routière de la contamination
mise en page par Suzanne Cardinal
Roman-photo des aventures de Marie
Poppet en pèlerinage à Tchernobyl
mise en page par Remedact
21 - LE BAPTÊME DE BOBER - LUCIE B
ce projet est écrit
sur la structure
des poupées russes,
chaque proposition
,
artistique s emboîte
dans la suivante
Peut-on se marrer de tout ?
Quelqu'un se demande si on peut se marrer
de tout ? N'est-ce pas le moyen de vivre
avec nos peurs ? Et si c'était un moyen
de vivre avec nos peurs ; un rire profond
comme des pleurs.
Ne faut-il pas continuer à parler de
,, ,,
,, ,,
ça tant que ça existe... surtout
,
ne pas laisser l ignorance et la peur prendre
les décisions qui arriveront sans doute, au
prochain accident.
Un banquet est
organisé pour fêter le baptême de Bober,
alias La grande verdure. Il revient de
Tchernobyl, la zone lui a offert son nom,
,
en souvenir d un bled abandonné, trop
contaminé pour rester habité.
Il nous offre en retour, tout ce qu'il a vu,
entendu, compris, de l'accident et du
,
nucléaire, comment ça s est inscrit dans son
itinéraire intime à lui aussi.
LE BABTEME
DE BOBER
banquet spectacle
Sans Paradis fixe
05 61 11 24 28
06 15 87 63 74
[email protected]
12 rue Agathoise, boîte A001 - 31 000 Toulouse
22 - LE BANQUET DE BOBER - LUCIE B.