95, galerie de 1 `Arlequin 381OO GRENOBLE/VILLENEUVE

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95, galerie de 1 `Arlequin 381OO GRENOBLE/VILLENEUVE
Grenoble,
A.E.P.A.S.C.
95,
galerie
de
Juin
1979
1 'Arlequin
381OO GRENOBLE/VILLENEUVE
BILAN DE L'UNITE
"ANIMATION JEUNES"
Tout le travail de l'année s'est orienté sur un principe de recherche d'autonomisation
des jeunes, ce qui implique un type de rapport nouveau, une perception différente des
institutions sociales et la conscience de 1 'analyse suivante : 1 'animation peut renfor¬
cer le ghetto, constituer un écran à la révolte et à la prise de conscience de la réa¬
lité. Elle peut accentuer la dépendance vis-à-vis des dispositifs d'assistance sociale
qui risquent de mettre l'adolescent dans une relation d'éternel assisté. Si l'animation
intensifie la protection et 1 'encadrement elle peut conduire les jeunes à un retard à
1 'expression de la personnalité, voire à une perte d'identité.
Les jeunes avec lesquels nous avons travaillé se répartissent de la manière suivante :
- le groupe des plus grands (l8-2O ans) : ayant une demande très occasionnelle (papier,
travail...) à laquelle nous n'avons essayé de répondre que lorsque notre présence
était réellement indispensable.
- le groupe des grands actuels ( 15-18 ans) : groupe homogène, dans ses débuts vivant
actuellement beaucoup plus sur le mode petits groupes (3 ou 4). Peu de demandes in¬
dividuelles dans un premier temps. Evolution positive avec la préparation des vacan¬
ces.
- le groupe des plus jeunes 13 - 15 ans : notre préoccupation principale a été réellement une tendance à la valorisation et à 1'autonomisation de chacun.
Moyens mis en oeuvre :
- vigilance générale dans le travail sur les formes de réponses à donner aux différen¬
tes demandes. Refus d'intervenir lorsque la présence de l'animateur n'est pas obli¬
gatoire.
Nous sommes acutellement dans une phase positive. Deux groupes de 3, 4 jeunes majeurs
s'organisent pour camper seuls. Camp en France simplifiant les problèmes de transport,
qui fut précédé d'une période agressive où les jeunes exigeaient que nous leur organi¬
sions tout.
- 5 camps sont prévus (Corce - Grèce - Portugal) plus un certain nombre de petits
groupes indépendants.
- un travail sur 2 ans s'est instauré avec 1 'association Peuple et Culture (P.E.C.)
dans lequel nous essayons d'aider les jeunes à garder leur identité, plus particuliè¬
rement leur identité culturelle d'immigré maghrébin. Un voyage en Algérie avec les
jeunes sans animateur s'est déroulé de façon positive. Un voyage au Portugal a dû être
reporté pour des raisons encore mal déterminées (problème de la présence d'immigrés
dans le groupe).
- 2 -
Travail avec les institutions :
Même souci d'autonomisation, mais l'existence d'un racisme fréquent dans certaines ad¬
ministrations (police, service des étrangers...) rend notre intervention obligatoire,
pour simplement faire respecter un minimum de décence dans l'accueil des jeunes maghrébins.
A la S.E.S. :
Deux types d'interventions :
- participation lors d'activités en période scolaire pour améliorer la connaissance
des jeunes
- travail suivi de 1 'institution (systhèse, intégration) et préparation de la sortie
et de l 'insertion dans le monde du travail.
Atelier Fer - Garçons :
Participation de 5 jeunes : recrutés dans la clientèle de l 'animation Jeunes décision
d'entrée de jeunes discutée en équipe.
Le travail d'initiation étant celui de la serrurerie, soudure, avec projet d' élargis¬
sement au bois, dès le changement d'atelier.
Le soutien scolaire a été fait mais à la carte (les niveaux étant très variables) et en
utilisant les possibilités du quartier avec l'aide d'autres membres de 1 'équipe.
. 1 jeune a suivi des cours d'alphabétisation à la formation continue
. 2 autres ont eu des entraînements aux stages F.P.A.
D'autres activités culturelles ont été menées à partir d'occasions qui se sont présentées
sur le quartier, (films surtout).
Atelier Cuir-Couture -
Filles .-
Participation de 4 jeunes : recrutées par 1 'intermédiaire des institutions extérieures
à l'animation (Greta, S.E.S.).
Le travail d'initiation étant celui de couture et de cuir, avec préoccupation cette année
d'ouverture à l'extérieur, pour leur faire découvrir d'autres milieux, d'autres gens,
d'autres activités car le problème des filles est d'être maintenues dans leur famille,
pour effectuer les tâches ménagères et familiales, (stages extérieurs, loisirs, exposi¬
tion, initiation à la lecture avec constitution d'une bibliothèque, recherche de travail
menée toute l'année, avec régularisation de leurs papiers et de sécurité sociale).
Deux d'entre elles ont trouvé du travail.
Tout au long de l'année les ateliers ont travaillé de façon régulière avec la S.E.S.:
. 6 jeunes répartis sur les deux ateliers
Un jour par semaine
Une ouverture des ateliers en animation a été maintenue toute 1'année(mercredi - petites
vacances scolaires); elle a permis une dynamique d'appropriation du matériel des ateliers.
L'activité cuir et plus particulièrement la cordonnerie, correspondent à une demande des
jeunes aussi bien filles que garçons. Toutefois, nous avons des difficultés à mener ce
—3 —
r
projet sans compétence technique, c'est pourquoi nous comptons poursuivre cette action
plus efficacement après formation d'une éducatrice.
Cette année, le travail de coordination atelier filles et garçons a été mené avec le sou¬
ci de créer un réel pool atelier ayant une même politique ; préformation professionnelle
et prévention.
-
horaire d'ouverture similaire
sortie en commun
chantier mené par les deux ateliers
stage U.C.P.A. organisé avec les jeunes des ateliers ainsi qu'un voyage d'étude en
Algérie avec Peuple et Culture (P.E.C.).
Le projet de regroupement des deux ateliers dans un même lieu est en voie de réalisation.
Le nouvel aménagement est la concrétisation d'une politique menée par l'équipe sur les
ateliers, qui est de pouvoir effectuer un certain travail en commun avec les deux ateliers
tout en ayant la préoccupation de maintenir la spécificité de chacun.
Collectif emploi :
Participation continue d'au moins une personne de l'Unité Jeunes. Le collectif emploi
n'a guère pu aller plus loin que la mise en place de l'outil de documentation interne
et d'analyse de la nature des demandes qui arrivent à plusieurs institutions. Il a néan¬
moins servi de lieu de confrontation des attitudes et de mise en commun des informations
par rapport à 1'étude de cas urgents. Il a permis également, grâce à la présence de re¬
présentants de l'ANPE, de réaliser concrètement, mais trop rarement, quelques placements.
Action Sociale :
Relations ponctuelles tendant à éviter une double intervention.
Unité Sport :
Rapport à travers le tennis, le ping-pong où le rôle de 1 'animation s'atténue effective¬
ment peu à peu : intégration progressive des jeunes dans les activités de 1 'Unité Sport :
exemple : plongée sous-marine.
Maison de l'Enfance :
Peu de relations malgré le très gros passage du groupe des plus jeunes qui viennent à
1 'animation jeune en rejetant fortement la Maison de l'Enfance.
Le Foot :
Nous avons souhaité que le Foot soit une institution différente de 1 'animation, ce qui
nous a conduit à refuser de prêter les locaux du 50 et de ne pas prendre en charge sys¬
tématiquement les transports. En fait, nous avons dû quelques fois dépanner le Club lors
de certains déplacements lointains, n 'ayant pu trouver avec l'assurance aucune dérogation
permettant le prêt des véhicules de 1 'animation au Club de Foot. Dans 1 'essai de résolu¬
tion des moyens de transports certains problèmes ont pu naître(conflit avec les organisateurs).
Casse Arlequin :
La mise en relation des jeunes avec le CASSE Mistral, leur a permis d'envisager la prise
en charge de leur propre loisir (cette relation pour certains a été beaucoup plus effi¬
cace que toute intervention d'animateur).
Le CASSE Arlequin est loin encore aujourd'hui d'avoir acquis une maturité suffisante lui
permettant de fonctionner totalement en autonomie. Mais le départ est donné. La difficul¬
té pour les animateurs y participant est de se situer dans ce lieu.
.../...
_ 4 -
Salle du 130 :
Elle a connu une période très agressive aux environs de Noël gui a conduit 1'équipe à
remettre définitivement en cause la forme de fonctionnement de celle-ci. D'où une mise
en place d'un groupe de travail constitué : des représentants de la Mairie, de l'AEPASC,
du CEPASC, de 1'animation jeunes et des jeunes impliqués dans la salle.
Une fermeture momentanée a dû avoir lieu après la mise à sac de la salle par un groupe
non déterminé.
La réouverture s'est faite après remise en état avec la participation des jeunes, selon
1 'ancien mode de fonctionnement dans une ambiance relativement saine. La poursuite des
entretiens avec la Mairie aboutit à un nouveau mode de fonctionnement qui entrera en
vigueur dès septembre.
Tout au long de 1'année, l'animation a organisé des activités ponctuelles suivant des
demandes de groupes (sorties ski de fond, de piste, cheval, patinoire) avec une clientèle
s'ouvrant à d'autres jeunes, extérieurs à l'animation. Les cours de code se déroulent
régulièrement avec cette même ouverture à une autre clientèle (avec présence, vers la
fin d'un adulte parent).
Ainsi, sans trop nous illusionner, nous pouvons constater quelques démarches allant dans
le sens d'une application de ce projet global. C'est seulement en fin d'année que nous
commençons à dépasser les phases d'agressivité répondant à nos refus de prise en charge,
pour aboutir à quelques réactions d'autonomisation de la part des jeunes et même des plus
jeunes.

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