Mercatique 1.re partie
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Mercatique 1.re partie
Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 12 Les réseaux d’unités commerciales 1 - La notion de réseau Un réseau est un ensemble organisé d'activités où des entreprises commerciales jouent le rôle d'acheteurs et de revendeurs. Elles agissent en toute autonomie financière et indépendance juridique mais travaillent en étroite coopération avec des entreprises spécialisées comme la logistique, les compagnies d'assurance, les banques, les sociétés de communication... Définition Une unité commerciale est un lieu physique ou virtuel permettant à un acheteur potentiel d'accéder à une offre de produits ou de services par le biais de différentes structures. Or, il existe une multitude de réseaux, lesquels sont organisés selon la nature des biens qu'ils proposent. Le réseau comporte de nombreuses ramifications verticales et horizontales présentant des complémentarités. Nature des biens Type de management pyramidal et hiérarchisé afin de couvrir l'ensemble du territoire : siège social, direction régionale, succursale, agence, bureau Des produits et des services bancaires ou d'assurance Des prestations touristiques, de loisirs , de santé, de formation, de transports ou autres traditionnel agence et siège social Des produits de consommation courante consomptibles et durables comme l'alimentation, le textile, l'électroménager, la jardinerie... fédéré ou intégré afin d'être présent sur tous les formats : hypermarché, supermarché, supérette... 2 - L’organisation d’un réseau Un «réseau» peut être organisé de deux façons : 12 Chapitre 2 : Les réseaux d’unités commerciales Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 13 en centre de profits c'est-à-dire que des liens internes unissent les clients et les fournisseurs ; les actionnaires et l'organisation. Une structure en centre de profits bénéficie d'une plus grande autonomie de gestion mais reste inféodée aux propriétaires de capitaux en termes d'investissement et de partage des bénéfices. La gestion en centre de profit est souvent couplée à une politique d'externalisation des services ou de certaines productions. en captation ou fédération qui consiste à regrouper des entreprises, en général des PME, qui possèdent des complémentarités dans leurs activités. Il s'agit de créer des synergies en partageant les frais fixes, en organisant les flux et les relations commerciales, en augmentant le pouvoir de négociation et en développant de nouvelles offres. Les formes de fédération les plus employées sont les partenariats et les alliances. Par exemple, le groupe ITM (Intermarché) pratique cette forme de regroupement avec ses fournisseurs. 3 - Le fonctionnement d’un réseau Il est donc possible, à partir de ces deux formes d'organisation, de classer les réseaux selon trois types de fonctionnement : de type contrôle où un donneur d'ordre et des sous-traitants sont quasi-intégrés, ce qui apporte une stabilité à la structure. de type coor dination où des acteurs spécialisés gravitent autour d'une firme pivot. Les négociations adoptent une forme raisonnée. de type coopération qui rassemblent des partenaires indépendants sans que l'un d'entre eux ne se place en position de domination. La coopération est née d'impératifs stratégiques, c'est-à-dire que selon les besoins ou les circonstances, des accords sont passés temporairement avec des partenaires. Ce type de structure mêle avantageusement des aspects de proximité et de globalisation, des qualités d'efficience et d'efficacité, des procédures standardisées et originales. Pour évaluer le réseau de distribution, des indices de performances peuvent être calculés tels que le chiffre d'affaires par zone géographique, par point de vente, la rotation des stocks. Des études panélistes, confiées à des sociétés spécialisées, peuvent être menées qui indiquent les résultats par segment de marché, par format de commerce, par marque... Des études qualitatives sur la satisfaction des clients, sur la notoriété des produits fournissent des informations sur l'adéquation du produit à son marché, via le réseau de distribution. 4 - Les critères de classification d’un réseau de distribution Faut-il retenir les stades de distribution, le domaine des produits ou services à distribuer ou encore les caractéristiques juridiques et économiques ? Cette configuration multicritères s'avère cependant indispensable pour mieux comprendre la physionomie de la distribution en France. 13 Chapitre 2 : Les réseaux d’unités commerciales Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 14 la centrale moyens t él é m atiq ue SNC, E UR libr àd om ici l e S L, ARL, S A, GIE La cture u r t s ue d juri iq on Les vente es d e d o h t mé el à une font app u non ce o assistan at Le ution distrib tes e d e r en stad les diffé englobe du circuit phases troniques ve n t et élec e tra els dit isu i libre-ser vice , le gross iste VAD ix , o h ur v s, e-c vende Sans d’ac h s pé c - ia -M G -P SS tes li s SS lle ne ur vende Avec SS LA DISTRIBUTION des han ar c al i ma stes g iqu asins asi es ns Le c mm erci aux co me illa nts de fo prod r or mat uits mé i e en on pain) int ég de l es co n ré ux c les éta e ent s la rev s tran f aprè rans et (la farin rce sea des r é n o i t a nis L’orga ed sd les co opérative e ent e la rev hetés ure ac uss a (les ch La tivité e l’ac d e r u t io n na tribut de dis s nt d’ a uc t les s cursales cha tives s éra r op ateu co mm so ces d rvi rchan ) m a oiffure ,c à cara les se (tran ctère spo rt de n pro s, l’état duits le tex tile) en al im per - h ys uper s - e rce - comm om me es les centr le s g rou pe rou les g v ente de pe (M ments CC I) ér gé nra nds out - g - b ag -m ente u de v Le lie La es icité d f i spéc s t a for m t m ai m arc res a de r chéhsés pro ximité m on ces sion naires les gale r ies les se a ccords de franchi 14 Chapitre 2 : Les réseaux d’unités commerciales Le commerce associé Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 79 La gamme 1 - La structure d’une gamme La gamme est une variété de produits fabriqués et commercialisés par une entreprise, où chaque produit la composant a un rôle à jouer : soit mercatique, soit financier. a e sc a nd nt e La gamme peut être ascendante, c'est-à-dire qu'à partir d'un article de base, on construit une ligne de produits, laquelle est étoffée pour donner une gamme. an te Elle peut aussi être descendante, c'est-à-dire qu'à partir du portefeuille-produits, on décline les différentes variétés de produits qui sont, elles-mêmes, décomposées en familles ou lignes, puis référencées par articles pour constituer la nomenclature-produits d'une entreprise. Ces références constituent la codification faisant l'objet du référencement catalogue pour les clients et des libellés pour la tenue des stocks. s de c d en Définition La gamme est un ensemble homogène de produits ou de services d'une même classe de famille vendu dans le même type de point de vente pour une demande identique, à l'exemple d'une gamme de véhicules vendue en concession. 2 - Les fonctions des produits d'une gamme L'analyse d'une gamme permet d'observer son positionnement voulu en adéquation avec l'axe stratégique de l'entreprise et par rapport à la position de la concurrence. Haut de gamme Haut de gamme Gamme moyenne Gamme moyenne Bas de gamme Bas de gamme avant 1980 après 1980 79 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 80 aspect mercatique financier Il s'agit de connaître l'apport financier de chaque produit de la gamme à l'aide de divers indicateurs de mesure comme l'analyse du chiffre d'affaires réalisé par chaque produit (méthode ABC), la contribution unitaire au profit et aux frais fixes. leader est la base de construction de la gamme. Il réalise le chiffre d'affaires le plus important. recette unitaire ou prix de vente net d’appel est la version édulcorée du précédent. Il attire les clients et met en valeur, plus ou moins directement, le produit leader ou l'ensemble de la gamme. contribution unitaire (Cu) r p e l = Ru - Cv coût variable d’une unité vendue o d u i t A l'intérieur de la gamme, les produits se voient attribuer une fonction : Cu s'exprime unitairement ou en totalité, en valeur absolue ou en pourcentage de recettes. d’avenir est le futur produit leader. Il assure la transition entre les produits leaders. contribution nulle : on vend au coût variable contribution négative : les pertes varient proportionnellement au volume d'affaires contribution positive : les profits sont présents. tactique est la réaction de la gamme aux actions de la concurrence. Il évite l'irruption de celle-ci car il n'existe pas de rupture dans la gamme de l'entreprise (trou de gamme). Il faut définir un seuil de contribution en-deça duquel il ne faut pas descendre. Cet objectif consiste à augmenter la contribution globale, mais aussi à agir sur les frais fixes (diminution ou stabilisation). La gamme de base La gamme de base Cette position est, en général, perçue par le marché comme des premiers prix et une qualité inférieure. Si, toutefois, cette situation avait cours, actuellement, ce n'est plus tout à fait exact, notamment pour les produits manufacturés et standardisés (exemple : réfrigérateur, magnétoscope). L'image donnée à la gamme est difficilement modifiable dans le temps. Il est beaucoup plus aisé de descendre dans l'image que de monter. Cette politique est dangereuse pour les produits de luxe lorsqu'ils s'affranchissent. Cela s'appelle la «cardinisation» dont Pierre Cardin est à l'origine. Néanmoins, une publicité bien adaptée peut, au contraire, valoriser l'image de la gamme (exemple : C&A ou KIABI). Le milieu de gamme Le milieu de gamme Longtemps considéré comme place à occuper pour son potentiel de vente et son rapport qualité/prix, le milieu de gamme ne fait plus recette. Pour valoriser sa position, il s'appuyait sur un faire-valoir en amont, le bas de gamme, et sur la sophistication du haut de gamme en aval. Le comportement du consommateur s'est considérablement modifié en adoptant l'alternative du bas de gamme ou du haut de gamme entraînant ainsi la dépréciation de milieu de gamme. Le haut de gamme Le haut de gamme Il faut distinguer haut de gamme de produits de luxe. En effet, il ne suffit pas de vouloir se positionner en haut de gamme pour être perçu comme un produit de luxe (différence entre positionnement voulu et positionnement perçu). L'image a, par conséquent, un rôle déterminant à jouer. Acquérir la notoriété attendue suppose que le produit soit d'une qualité irréprochable, alliée à une compétence, une technique reconnue et un passé authentique. Le positionnement haut de gamme/luxe se détruit beaucoup plus vite qu'il ne se construit ; cela suppose une veille permanente et attentive de la qualité des produits. 80 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 81 3 - La dimension d’une gamme profondeur d’une ligne (nombre de produits d’une ligne) La profondeur correspond au nombre de modèles différents par ligne. A4 ampleur ou largeur de la gamme A3 B3 A2 B2 C2 A1 B1 C1 D1 A B C D (nombre de lignes) La largeur ou ampleur correspond au nombre de lignes de produits/services proposés susceptibles de satisfaire les besoins et les attentes des consommateurs/utilisateurs. Une ligne est composée d'un article de base décliné en différentes variantes ou articles (couleurs, formes, accessoires). une ligne longueur de la gamme La longueur est représentée par le nombre total des produits différents, proposés sur le marché par l'entreprise. 4 - Trois conceptions différentes Il faut distinguer l'organisation de la gamme selon les produits et les services qui la composent. L'effet de gamme est une des trois composantes pouvant être intégrée à une stratégie de diversification, les deux autres sont la réduction des coûts et la recherche de survie. Pour obtenir cet effet, il faut multiplier la nature des produits offerts afin de se prémunir contre une forte variabilité des profits. On gagne plus en stabilité des profits qu'en rentabilité élevée. Industrie NATURE DES BIENS Grande distribution Biens d’équipement, biens de production Biens de consommation courante Service Prestations Portefeuille-produits L’OFFRE GLOBALE LA LARGEUR (RANGE WIDE) LA PROFONDEUR (RANGE THOROUGH) LA COMPLÉMENTARITÉ LA PRÉSENCE EN RAYON (EN CATALOGUE) Solution technologique et/ou gamme Assortiment ou collection Package ou gamme Famille ou classe Rayon Famille Ligne Famille Marché Modèles, variantes Sous-familles/catégories de produits associés Rubriques Références, articles ou variantes Articles, variétés ou modèles Réponsesproduit/prestation 4.1 La grande distribution Actuellement, on a tendance à remplacer le concept des produits par celui de «catégorie de produits associés» qui consiste à proposer, au client, des solutions plutôt que des produits. 81 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 82 L'assortiment est l'opération qui consiste à regrouper des biens différents dans un même lieu, magasin de détail ou entrepôt de gros ou sur un même support de communication comme un catalogue de vente à distance. Il est fréquent d'utiliser le terme pour désigner, non pas l'opération, mais son résultat, «constituer l'assortiment», parmi lequel le consommateur effectue son choix dans un ensemble de produits restreints Univers ou rayon textile Famille (hommes, femmes, juniors, enfants, bébés, grossesse) Sous-famille Le rayon est un espace du point de vente où sont proposés, à la vente, des produits cohérents, complémentaires ou appartenant à la même catégorie. La tendance actuelle est de transformer le rayon en univers. A l'intérieur de cet espace, les produits se déclinent en famille. (pantalons, chemises) Articles ou variétés La famille englobe l'ensemble de produits répondant aux mêmes besoins, le textile homme, puis elle se décompose en sous-familles, les pantalons, les chemises, lesquelles se découpent en variétés ou articles, la taille, les coloris, la forme, la texture du pantalon puis chaque article comporte une référence interne au magasin. Tailles, coloris, formes, textures 4.2 La gamme de l’offre servitaire Très naturellement, l'offre servitaire est conçue pour répondre aux besoins d'un marché segmenté pour lequel il faut concevoir une gamme. Tout comme la gamme de produits, celle de l'offre servitaire se caractérise par une largeur ou nombre de lignes de services commercialisés ; chaque ligne est estimée en profondeur, c'est-à-dire qu'elle offre des services complémentaires. L'ensemble des services commercialisés est exprimé par la longueur de la gamme. En matière de services, la gamme est courte ou longue. SERVICES Le degré d’élaboration du processus de production du service complémentaires Le niveau est moyen, il ne nécessite pas un surcoût d’investissement. Une partie de la prestation peut être sous-traitée car il faut recourir à des spécialistes. La demande est précise, simple, accessible et répétitive. La demande requiert un accompagnement du besoin de base. Elles portent sur le contenu fiable de la réalisation de la prestation. La compétence du prestataire doit être plus large. Les attentes relationnelles Pratique de l’écoute active par un interlocuteur. Le producteur est situé dans une sphère de proximité. La demande est traitée par une équipe disponible. Le producteur travaille avec un réseau national. Les attentes financières La facturation est aisément compréhensible, elle porte sur un élément précis. Il s’agit d’une tarification générale. La facturation est adaptée à l’empilement du nombre de services accessoires fournis. Il s’agit d’une tarification différenciée. Bonne Assez forte Les caractéristiques du besoin Les attentes techniques La rentabilité 82 Chapitre 12 : La gamme substituables Pour être substituée à la fourniture d’une prestation déjà définie, l’offre doit apporter le même niveau de satisfaction. génériques solution servitaire Très innovant avec un maître d’oeuvre supervisant l’ensemble de la réalisation. La demande globale correspond à un besoin spécifique et complet à traiter. Il est pratiqué une adaptation évolutive pour chaque demande. Une réaction instantanée a lieu dès l’apparition d’un dysfonctionnement. La demande est prise en charge par des experts organisés en réseau international. L’image de marque et la forte notoriété du prestataire jouent un rôle important. La facturation est individualisée en tenant compte de la solution servitaire fournie au client. Très forte Mercatique 1ère partie 5- 27/08/04 20:53 Page 83 L'étendue de la gamme Une gamme doit être cohérente. Pour y parvenir, il est nécessaire de s'appuyer sur des critères d'analyse tels que : analogie des différentes gammes capables de répondre à la demande diversifiée du marché process de production compatible et interchangeable pour fabriquer les articles de la gamme réseau de distribution (points de vente, force de vente) susceptible de diffuser l'ensemble des produits Quant à la détermination de l'étendue de la gamme, elle découle de choix stratégiques, eux-mêmes issus des possibilités de la firme, de la position recherchée (spécialiste ou généraliste). Le nombre restreint de produits rend la firme vulnérable avec des risques d'obsolescence du produit, d'évolution de l'environnement, de développement de la concurrence. 4 ofo et Etr nd peu oite e et e rg La 3 pr ofo pr pr et ite ro Et 2 pr 1 ofo et p La nd eu rge e ofo nd nd e e profondeur largeur 1 Gamme large et peu profonde Elle correspond à une forte spécialisation dans un domaine d'activité ou de produit à forte rentabilité. Exemple : les secteurs du bricolage ou du jardinage. La firme est spécialisée dans un créneau et peut y concentrer la totalité de ses forces. La profondeur de la gamme lui permet de satisfaire, en grande partie, les attentes des utilisateurs. La modification de l'environnement ou le changement d'attitude des utilisateurs fragilisent la firme. 2 Gamme étroite et profonde Elle vise à se positionner sur un segment de marché défini à partir de la recherche précise des utilisateurs. Exemple : les produits orientés vers le luxe. La firme acquiert et entretient une forte image. La gestion de la gamme est plus aisée. Le profit est notable lorsque le produit est correctement positionné. Ce choix peut se révéler pervers si la demande modifie brutalement son comportement sous une quelconque influence. 3 Gamme large et profonde Elle recherche une couverture totale du marché en adaptant ses produits aux différents segments établis. La firme de grande taille couvre tous les segments, développe ses parts de marché tout en répartissant les risques. Elle est capable d'appréhender toute atteinte concurrentielle. L'occupation totale du marché peut amoindrir les efforts commerciaux. Elle peut aussi être à l'origine d'une dilution de l'image, d'une difficulté de gestion de l'activité (stockage, innovation de produit…). 4 Gamme étroite et peu profonde Elle s'explique par l'occupation d'un créneau rentable (niche) et convient à de petites firmes (exemple : le dépanneur). Cette option permet à la firme d'optimiser sa gamme de produits : force de vente spécialisée, gestion du stockage allégée, communication facilitée. 83 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 84 6 - La gestion de la gamme 6.1 La pyramide des âges Qu'il s'agisse d'un produit, d'une gamme, d'une innovation, leur durée de vie s'échelonne sur les cinq phases du cycle de vie des produits. Exemple: les professionnels de la distribution évaluent les quartiles de gammes de leurs concurrents, par fourchettes de prix et par les références des marques. Le calcul du cycle de vie de la gamme consiste à : recenser 1 l'ensemble des produits d'une ligne (exemple : les consommables encre toner pour imprimante laser) rechercher 2 l'âge de chaque produit de la ligne à partir de sa mise sur le marché établir 3 le cycle de vie de chaque produit ou référence dans sa ligne (lancement, croissance, maturité, déclin) quantifier 4 la part du chiffre d'affaires et la part de la contribution du produit, dans sa ligne, selon son cycle de vie et les présenter graphiquement interpréter 5 les résultats à partir du graphique puis tirer les conclusions qui s’imposent, sans omettre l’état de la phase de gestation Ce qui permet de construire ensuite une pyramide des âges. Il importe de rechercher l'âge moyen de la gamme ou de la ligne de produits afin de prévoir son remplacement. Cette méthode, complémentaire au cycle de vie incite, à partir de l'âge moyen, à prendre des mesures. L'âge moyen d'une gamme est un indicateur à double perception. Ainsi, la première porte sur la fragilité, l'incertitude des résultats escomptés (cas d'un portefeuille de gammes jeune en phase de lancement ou de croissance). Au contraire, la seconde révèle la sécurité de la trésorerie, les perspectives d'investissement de la firme disposant d'un portefeuille équilibré dans chaque quadrant. Toutefois, l'âge moyen d'une gamme est validé dès lors que des indicateurs ou des normes d'âge sont prévus. Exemple : au Japon, la gamme des véhicules se voit attribuer un cycle de vie commerciale de 4 ans environ. 84 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 85 6.2 La couverture de la gamme Autre critère d'analyse, la couverture de gamme tend à connaître le rayonnement des produits de la gamme par rapport au découpage du marché. nombre de produits de la gamme taux de couverture = nombre de segments de marché concernés X 100 Un taux de couverture = 1 peut être considéré comme correct mais la firme peut souffrir d'une image de banalité, la rentabilité est moyenne. Un taux de couverture > 1 démontre une bonne couverture des segments du marché par les produits de la gamme. L'entreprise offre une image de généraliste, son activité génère des profits. Un taux de couverture < 1 dénote un manque de présence des produits de la gamme sur les différents segments du marché. Cette situation est recherchée si l'entreprise s'affirme avec une image de spécialiste. 7 - Les stratégies de gestion de la gamme Le diagnostic de gamme établi, il faut effectuer des choix et mettre en place des actions afin de concrétiser les décisions. diagnostic de la gamme élargir en s'attaquant à des marchés encore non couverts soit vers le haut, soit vers le bas. consolider rajeunir élaguer en complétant l'offre par en procédant à un lifting ou resserrer en retirant le lancement de en totalité ou certains produits nouveaux produits ou progressivement. vieillissants ou non d'attraction de produits rentable. déjà existants. 7.1 L’élargissement de la gamme Elle consiste à attaquer une partie du marché non couvert. Celle-ci peut se réaliser : 85 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 86 motifs ve absence dans cette place, il faut rechercher un complément de gamme rs image perçue dans cette catégorie, il faut exploiter le segment correspondant (marché le de masse) repli sur cette position car le haut de gamme est très concurrentiel et en décroissance ; il s’agit donc de viser un effet de volume combiné à un prix bas ba s motifs ve rs désir de relever le niveau de la gamme par une image plus spécialisée le recherche de marge plus forte ou d'une croissance de segment de marché ha se démarquer de la concurrence ut motifs da une bonne position en milieu de gamme peut inciter une firme à rechercher une extension ns le s 2 se à la fois vers le bas et vers le haut de gamme (bon rapport qualité/prix dans les deux cas) modifier la stratégie de distribution en passant de l'exclusivité à l'intensité pour augmenter le volume des ventes ns 7.2 La consolidation de la gamme Elle s'observe par l'insertion de nouvelles références dans la ligne de produits. Les raisons de procéder à une consolidation proviennent : d'une volonté d'augmenter les profits d'une recherche de satisfaction plus élevée pour la clientèle d'une maximisation d'utilisation de l'outil de production d'une occupation du marché efficace contrecarrant une possible attaque concurrentielle d'une demande du réseau de distribution 7.3 Le rajeunissement de la gamme Une gamme vieillissante doit régulièrement procéder à un lifting afin de protéger sa position sur le marché. Deux tactiques de processus sont possibles : soit raviver soit rénover progressivement la gamme mais cela met en alerte la concurrence en même temps toute la gamme mais dans ce cas subsiste une incertitude quant à la réaction du marché et une possible cannibalisation des produits encore valables 86 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 87 Quoi qu'il en soit, la grande inconnue est «A quel moment le plus favorable faut-il agir ?». Dans tous les cas, cette décision doit être liée à la définition du nouveau positionnement voulu et à la capacité de financement. 7.4 L’élagage de la gamme ou resserrement Périodiquement, la gamme de produits subi des modifications plus ou moins profondes. Cellesci peuvent aller jusqu'au retrait des produits sur le marché. Les motifs qui justifient un abandon sont : un volume de ventes faibles et non rentables à tout stade du cycle de vie une qualité défaillante qui nuit à l'image des produits un outil de production non adapté au volume de la demande une redondance de gamme (risque de cannibalisation) une surcharge de gestion Un plan de retrait doit être dressé afin de sortir immédiatement de la gamme, les références non rentables (poids morts) ; d'éliminer progressivement les références encore demandées (marché résiduel). De nombreuses firmes ont procédé au resserrement de leur gamme en supprimant certaines marques à l’exemple d’Unilever, de Procter & Gamble, de Nestlé. 87 Chapitre 12 : La gamme Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 121 La communication institutionnelle A. LE SPONSORING Cautionner en apportant une aide financière, logistique, commerciale, publicitaire ou autres formes, telle est la mission première du parrainage, en anglais sponsorship (1). Il semblerait que le premier sponsor fut Isabelle de Castille qui, conquise par le projet de Christophe Colomb, lui apporta un soutien financier pour partir découvrir de nouvelles terres. Naturellement, la représentante de la Cour d'Espagne n'était pas dénuée d'intérêt puisqu'elle imagina l'évangélisation de nouveaux peuples ainsi que des débouchés pour les produits espagnols. De même, l'exemple de Michelin, plus connu, incita l'inventeur du pneu démontable à confier la promotion de celui-ci au coureur cycliste Charles Terront dont la victoire fut attribuée à son équipement pneumatique. 1 - Parrainage ou patronage ? Nombreuses sont les définitions du terme qui, dès qu'elles sont comparées, montrent la réunion de diverses conditions. Il existe une légère différence entre parrainage et patronage. Si le parrainage tend à créer ou tout au moins à soutenir un événement afin de retirer directement les effets d'une communication ciblée sur un public attaché à la manifestation ou à l'émission, le patronage se greffe sur un événement existant par lequel il communique posément, sans ostentation ni tintamarre. Cette notion se rapproche surtout du principe du mécénat. Le sponsoring recherche à augmenter, à la fois, le niveau des ventes et le capital notoriété d'une marque ou d'un produit en utilisant un événement d'ordre sportif ou récréatif afin de toucher, à court terme, une cible de consommateurs concernés par l'événement. Il s'agit d'être présent au centre de l'événement sans y prendre la parole mais en se faisant voir. Le sponsoring permet d'utiliser l'image d'un sportif pour vendre les produits, augmenter la notoriété d'une marque, stimuler les performances du personnel et séduire les clients. Voir savoir-faire “Devenir sponsor” (1) Le terme sponsoring n'existe pas en anglais, il s'agit de sponsorship. Certains auteurs emploient les termes de sponsorat, de sponsoriser dont la reconnaissance linguistique n'est pas formellement établie. Dans le présent chapitre, il sera utilisé les mots parrainage et sponsoring pour désigner la même action. 121 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 122 Associer Associer la marque, l'enseigne ou le nom d'un produit à un sport, à un exploit, à une émission ou à un jeu en relation avec sa notoriété : BNP - Paribas et le tennis. Toucher To u ch e r un public en adéquation avec son offre-produit : Bridgestone, Michelin et les courses automobiles. Apporter Apporter un soutien financier, logistique, technique contre la valorisation de l'image de marque : Lancôme et le golf. Montrer M o n t re r la puissance, le dynamisme d'une firme participant à la réalisation d'un événement attractif : Fleury-Michon et la voile ; Kingfisher qui parraine Ellen MacArthur, n° 2 du Vendée Globe. Motiver M o t iv e r et stimuler l'ensemble du personnel, les partenaires du réseau de distribution, les prescripteurs. Renforcer Re n fo rc e r les relations avec des clients importants en leur offrant une loge ou des billets d'entrée pour assister à des manifestations de renom : Roland-Garros, Coupe du Monde de football, Trophée Lancôme, 24 heures du Mans, l'arrivée d'une étape du Tour de France... 2 - Communiquer autrement Le sponsoring est avant tout une technique de communication sans message mais à forte visibilité, cherchant à promouvoir un produit ou une marque pour accroître le chiffre d'affaires. Il s'appuie sur un principal relais, la communication média ou publicité (85 % de l'action), laquelle est prolongée par des relations-presse (15 %). Il est possible de distinguer deux grandes formes de sponsoring, d'une part, une forme institutionnelle et, d'autre part, une forme promotionnelle. S ponsor institutionnel i n g Se situant à la limite du mécénat, cette forme de parrainage contribue à augmenter la notoriété de l'entreprise car elle permet à cette dernière d'être clairement identifiée par un large public (pouvoirs publics, milieux financier, politique, boursier, associatif). Elle montre également l'intérêt que porte une firme à une activité sportive, récréative ou environnementale proche de son propre secteur à l'exemple de l'émission Ushuaïa ou du Crédit Lyonnais avec le Tour de France cycliste. Il faut souligner que ce type de sponsoring est utilisé par une firme pour affirmer sa personnalité et sa légitimité surtout lorsqu'elle fabrique des produits banalisés ou uniquement connus des professionnels. Aussi, les objectifs sont-ils un renforcement de positionnement pour bien montrer la spécificité de la firme, les retombées commerciales s'évaluent qualitativement en share of mind (présence à l'esprit). 122 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 S ponso promotionnel 3- Page 123 r i n g Forme la plus visible, le sponsoring promotionnel s'adresse en priorité à un public ciblé et connu. Il s'agit d'accroître le volume des affaires à court terme en utilisant les retombées avant, pendant et après la manifestation. Ce type de sponsoring s'appuie aussi bien sur un apport technologique comme c'est le cas pour les sports mécaniques que sur un apport financier pour la réalisation d'émissions audiovisuelles (bande-annonce, coproduction d'émission ou bartering), ou un apport en nature dans le cadre d'une action humanitaire afin de valoriser la marque (et non d'accroître les ventes) à l'exemple de Milka et l'Unicef. En matière de football, d'athlétisme et de tennis, les deux plus importants sponsors sont Nike et Adidas (16 % du chiffre d'affaires), suivis par Reedbok et Fila dont les concours sont de moindre ampleur. L’organisation d’une opération de sponsoring La nature du soutien peut être logistique, il s'agit de fournir l'équipement d'un sportif, le matériel aidant à la réalisation de la manifestation (sonorisation, tables, camions...) ; technique en mettant ses compétences et son savoir-faire au service des organisateurs ; financier en accordant un budget pour le financement de la manifestation, du matériel et des sportifs à l'exemple des coureurs cyclistes. Or, actuellement, c'est la pertinence d'une association plus que la surenchère budgétaire qui est recherchée par les commanditaires. Phase de réflexion Phase de réflexion le but visé par la firme : promouvoir un produit, une marque ; valoriser un savoir-faire ; asseoir un positionnement ; créer ou renforcer une notoriété. Cerner les cibles à atteindre selon des critères socio-démographiques ; des valeurs perçues ; des goûts et préférences ; des proximités avec la marque. Estimer l'audience de la manifestation. Observer les actions organisées par la concurrence. Choisir un mode de parrainage : de création ou de participation ; de type institutionnel ou promotionnel. Prévoir un budget permettant la réalisation de l'événement et son exploitation médiatique. Déterminer 1 Phase de réalisation Phase de réalisation 2 Selon les engagements pris, le sponsor fournit le matériel, les vêtements, les équipements prévus au contrat, le savoirfaire ou les fonds. Accompagner par une forte communication externe et interne, sa participation à la manifestation. Phase de suivi Phase de suivi 3 Poursuivre la communication après le déroulement de l'événement sous des formes indirectes à l'exemple d'une indication sur le conditionnement des produits, de la PLV, d'incentive pour la force de vente, de loteries, jeu-concours. Mesurer les retombées à trois stades : la cible visée ; la durée et l'espace comme par exemple la zone de chalandise pour une manifestation locale. Quantifier le volume des ventes supplémentaires qui a été réalisé durant la période de la manifestation par rapport à d'autres périodes de référence. Effectuer une étude de notoriété (spontanée, assistée, prouvée). 123 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 124 4 - Les aléas du sponsoring Lors d'une action de sponsoring, la première décision engageant le sponsor consiste à déterminer s'il est préférable d'apporter son concours à une personne, à une équipe ou à une manifestation. En effet, soutenir financièrement un individu ou une équipe à laquelle une marque est accolée est plus aléatoire que l'organisation d'une exposition. Les récents procès en sont un vivant exemple. Il faut également savoir que l'association firme-manifestation nécessite au moins quatre années pour être reconnue du public. De même, l'élimination, les humeurs et les caprices des champions constituent un réel déficit d'image à la marque ainsi que les contrats que les agents de ceux-ci signent avec d'autres enseignes comme la grande distribution. Par ailleurs, il peut s'ensuivre des retombées commerciales insuffisantes car les organisateurs de la manifestation ont surestimé son audience. Il existe un autre risque, c'est de passer inaperçu car une autre société à forte notoriété, ayant des moyens plus importants, bénéficie en totalité de la notoriété liée à l'opération (cas du co-sponsoring). 5 - Le parrainage sportif : le cas du football Avec la reprise des championnats de football, sport le plus populaire, les sponsors vivent au rythme des résultats des dix-huit équipes professionnelles de première division d'autant plus que cela leur a coûté par exemple 80 millions d'euros pour la saison 1999/2000. Il existe une préséance parmi les sponsors où l'officiel affiché sur les maillots verse 1 à 3 millions d’euros au club alors que le secondaire finance à hauteur de 0,5 millions d’euros pour être inscrit sur des banderoles. Toutefois, il est extrêmement difficile de connaître exactement les sommes dépensées par les sponsors, ceux-ci restant particulièrement discrets sur leur participation. Par exemple, il semblerait qu'Opel ait débloqué un budget de 3,8 millions d’euros pour le club ParisSaint-Germain. Le sponsoring en Grande-Bretagne est une industrie prospère (560 millions d'euros) dont les principaux bénéficiaires sont le cricket (Vodafone et NatWest Bank, principaux sponsors) et le football (les contrats de la Coupe mondiale ont été multipliés par 400 %). En ce qui concerne la ligue des champions de l'UEFA, celle-ci envisage de quadrupler le montant annuel des parrainages qui sont actuellement de 8 millions d'euros par participant en conservant essentiellement ses huit principaux partenaires (Ford, MacDonald's, Nutella, Canon, Amstel, Continental, Sony et Mastercard). Néanmoins, ces dépenses de sponsoring répondent à une opération promotionnelle de la marque étant donné le nombre de personnes présentes à un match ou devant leur poste de télévision. Ainsi, une enquête réalisée par le groupe Les Echos (Lettre Sport, Finance et Marketing) en partenariat avec la société API, a révélé des taux de notoriété en général très élevés. Au-delà du retour sur investissement escompté, les commanditaires veulent également transmettre 124 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 125 à leur personnel des qualités de persévérance, de combativité, d'esprit d'équipe. Il faut, en outre, signaler que les engagements de proximité pris par les PME locales exercent une importante influence sur leur bassin de chalandise à l'exemple de Troyes où l'enseigne Marques Avenue appartenant à la Société Concepts et Distribution soutient l'équipe de Troyes. Il en est de même pour la société Sollac Lorraine et le club de Metz ou encore Géant-Casino et le club de Saint-Etienne. Dans les prochaines années, sans conteste, le sponsoring sportif sera appelé à évoluer notamment avec la cotation boursière de certains clubs à l'instar des Britanniques, des Espagnols et des Italiens. Cette nouvelle stratégie liée aux résultats du club et à sa notoriété risque de déclencher un fort turn over de sponsors mais également une désaffection du public. N'a-t-on pas vu des mouvements de revendication de supporters n'acceptant pas les défaites successives de leurs idoles avec le risque de rejaillir sur la marque du sponsor ? 6 - Le parrainage d’une émission de télévision La majorité des distributeurs jouissant d'une notoriété nationale s'adonnent au parrainage télévisé tel que : la météo (les plus gros budget : Darty, Decathlon, Kiabi) ; les jeux (Larousse et «Questions pour un champion») ; l'information (Leroy Merlin et «Du côté de chez vous»). Naturellement, cet engouement des distributeurs pour le parrainage télévisé correspond à leur interdiction d'effectuer une communication media (publicité) sur les écrans de la télévision française alors que les distributeurs étrangers, grâce au satellite, peuvent être vus par les téléspectateurs français. La législation en matière de parrainage télévisé (décret n° 92-280 du 27 mars 1992) précise : que le parrainage porte sur une émission de jeu ou de concours et jamais sur le journal télé- visé ou une émission politique que le parrain doit apparaître cinq secondes au maximum dans un intervalle minimum de dix minutes que le parrain doit figurer au générique de l'émission. Les produits remis en lots aux gagnants peuvent être montrés sans qu'un argumentaire publicitaire ne soit diffusé ni de slogan publicitaire. Par exemple, «Darty, le contrat de confiance» est considéré comme faisant partie de la signature institutionnelle du distributeur et non comme un slogan. Mais comment distinguer un slogan d'une signature institutionnelle ? La subtilité est grande. Ainsi, annoncer «On est le numéro un» ou dire «L'achat gagnant» (Continent) est considéré comme publicitaire alors qu'associé son nom au titre d'une émission «Questions pour un champion» n'est que subjectif. Les moyens d'identification du parrain sont donc son nom, son secteur d'activité, ses marques et les signes distinctifs qui lui sont habituels. En ce qui concerne les lots, ceux-ci doivent provenir des parrains, sinon leur marque ne peut être citée ou montrée. Le donateur ne doit pas influencer le contenu ou la programmation de l'émission qu'il finance, ni porter atteinte à la responsabilité ou à l'indépendance du producteur. Quant au rapport coût/passage, l'opération s'avère intéressante puisque le commanditaire offre les lots et s'acquitte d'une faible redevance. Toutefois, il faut offrir des produits à forte visibilité qui fassent rêver (bijoux, voyages et non du parquet stratifié). 125 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 126 Il est aussi possible de faire apparaître les produits dans des mises en scènes d'émission ou de films comme une bouteille d'eau dont l'étiquette est ostensiblement offerte à la caméra. Il en est de même pour l'habillement, la coiffure, les chaussures d'un présentateur fournis par des fabricants dont les marques et les noms sont apparents et cités en génériques. B. LE MECENAT Terme suranné mais si évocateur, le mécénat vient du nom d'un riche chevalier romain, Caius Cilnius Maecenas, ministre de l'Empereur Auguste, qui avait considérablement aidé les gens de lettres à accomplir leur art. Or, transposé à l'entreprise, le mécénat est avant tout un moyen de communication avant d'être une action généreuse. Il s'agit de montrer aux divers publics que l'entreprise est aussi un animateur culturel, environnemental et humanitaire. D'ailleurs, ces dernières années, les entreprises, cherchant à optimiser leur budget de communication, ont eu tendance à diminuer celui consacré aux opérations hors média et, notamment, celui du sponsoring. 1 - Les principes du mécénat Le mécénat a pour objectif premier une valorisation de l'image globale de la firme qui relève d'une démarche sociale à long terme et vise l'ensemble de la communauté. L'entreprise veut asseoir sa légitimité, non pas en qualité de fabricant et de commerçant, mais en qualité d'acteur engagé sans réelle contrepartie, si ce n'est une augmentation du capital image. D'ailleurs, ce souci de générosité se traduit par une communication essentiellement de type relations publiques (80 % du budget) alors que les relations-presse publicitaires correspondent au plus à 20 % des dépenses. Il faut toutefois relever que le mécénat est souvent lié à une passion du décideur pour un art ou une idée. A l'opposé, s'agit-il de s'acheter, pour l'entreprise, une morale en participant à certaines opérations ? Une exposition des tableaux de jeunes peintres s'apparente-t-elle à une promotion de l'art ou à la création de trafic, notamment si celle-ci a été annoncée ? Il faut convenir que les opérations de mécénat et de sponsoring ne disposent pas toujours d'une frontière aux contours bien dessinés. Cependant, le mécène pratique une communication douce, il veille à ne pas créer une confusion entre l'objectif économique de son entreprise et sa volonté sociale. Il faut également remarquer que le mécénat n'est plus l'apanage des seules grandes entreprises, puisqu'entre 1996 et 1999, les PME (Petites et Moyennes Entreprises), les réseaux de franchises ont porté leur participation de 58 % à 65 % pour un engagement qui perdure au fil des années. Le principe du mécénat repose sur cinq grands axes : 126 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 127 Apporter un soutien financier, humain, technique ou logistique par pure philanthropie, ce qui signifie une discrétion sur le généreux commanditaire par absence de communication média. Ne pas attendre un retour sur participation par l'intermédiaire de l'investissement réalisé, la notion d'altruisme étant placée au centre de l'action. Conforter uniquement l'image institutionnelle d'une entreprise par le biais d'une communication indirecte qui doit s'étaler dans le temps. Mettre en avant le concept de partenariat grâce à une communication partagée entre les donateurs et les bénéficiaires. Faire preuve de citoyenneté à l'égard de la société où elle exerce son activité économique. 2 - La déclinaison du mécénat correspond à une générosité d'ordre pécuniaire réalisée en toute discrétion et sans aucune contrepartie. Il s'agit de «bonnes oeuvres» telles que des fonds pour les Restaurants du Cœur, des couvertures, denrées, médicaments pour de graves tremblements de terre ou innondations, les interventions éducatives, alimentaires et sanitaires des groupes Danone et Nestlé à l'égard des enfants des pays en voie de développement. mécénat d’intention mécénat d’engagement mécénat de bienfaisance Si le mécénat se répartit en trois grands domaines : l'environnement, la culture et l'humanitaire, il est possible de procéder à une triple classification : consiste à aider à la réalisation d'un événement selon un concept philosophique et sans attendre de réciprocité, peut-être un effet de communication indirecte. Pour le bénéficiaire, il s'agit souvent d'une aide à sa survie et le donateur n'attend même pas une obligation de résultat, tout au plus une obligation de moyen comme par exemple les opérations humanitaires menées de par le monde ou certaines actions de réhabilitation des monuments. repose sur le soutien financier ou autres à la réalisation d'un événement mais en recherchant une contrepartie visant à valoriser l'image de l'entreprise par une communication partagée à l'exemple de la Fondation EDF et de son intervention en faveur de l'environnement ou de la fondation LVMH soutenant la restauration de l'aile nord du Château de Versailles ou encore l'attribution d'un prix récompensant les Jeunes Créateurs, les classes découvertes en faveur des écoliers des classes primaires. 3 - Le cadre juridique du mécénat Le mécénat relève des dispositions juridiques et fiscales inscrites à l'article 238 bis du Code général des impôts. La loi du 23 juillet1987 a institué un cadre juridique et fiscal adapté au mécénat. La loi du 4 juillet 1990 a fourni aux entreprises un nouvel outil mieux adapté à la réalisation d'opérations de mécénat en autorisant la fondation d'entreprise Pour réaliser des opérations de mécénat, les entreprises créent généralement des associations ou des fondations. 127 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 128 L'association Prisme à Reims réunit 19 sociétés de taille inégale versant chacune une enveloppe de 2 300 euros annuels pour faciliter l'installation de sculptures contemporaines dans la ville. Une fondation peut se référer à trois structures : La fondation d’entreprise (loi du 4 juillet 1990), fixée par arrêté préfectoral, est un groupement de personnes morales ayant un programme d'actions pluriannuel défini d'un montant minimum de 153 000 euros répartis sur une durée de cinq ans. Toutes dotations et sommes correspondant au programme pluriannuel sont déduites dans la limite de 2 à 3°/°° du chiffre d'affaires. L'achat d'une œuvre d'art, par une société, est amortissable. Elle peut déduire ces dépenses de fonctionnement et recevoir des subventions publiques mais ne peut recevoir de don et leg ou faire appel à la générosité publique. Naturellement, la fondation tient une comptabilité. La fondation reconnue d’utilité publique est créée par décret de l'Etat pour une durée indéterminée et comprend 1/3 de membres fondateurs, 1/3 de membres de droit et 1/3 de membres tiers. Une dotation initiale d'environ 763 000 euros lui est attribuée, complétée par des ressources en provenance des subventions, des dons et legs, de la générosité publique et de ses propres recettes. La fondation abritée au sein de la fondation de France (1) permet à toute entreprise ou personne désirant poursuivre à titre individuel une œuvre généreuse, de créer sa propre fondation en son sein. Chaque entreprise voit sa dotation gérée au sein d'un fonds commun dans lequel est incluse la dotation propre à la Fondation de France. A ce jour, cet Institut de France rassemble plus de 300 fondations individualisées. 4 - Plus mécènes que sponsors ? En Allemagne, il existe plus de mille fondations d'entreprises dont la plupart sont très anciennes, lesquelles soutiennent généralement les arts plastiques. Certaines assument la charge d'un musée, d'autres possèdent d'importantes collections artistiques. C'est le secteur bancaire qui détient la palme du mécénat culturel en Italie en finançant 60 % des opérations (25 % pour les banques françaises et 20 % pour les banques anglaises). Quant à l'Espagne, ce sont les initiatives locales qui sont préférées aux opérations nationales. La loi de finances 2000 a modifié les conditions de déductions fiscales qui s'opéraient sur le bénéfice imposable pour l'autoriser, désormais, sur le résultat imposable. De même, l'instruction du 26 avril 2000 précise qu'il peut exister une contrepartie même si elle a un caractère publicitaire, à condition toutefois qu'il n'existe pas de disproportion marquée. (1) La Fondation de France est un organisme philanthropique créé en 1969 à l'initiative du Président De Gaulle et d'André Malraux pour aider des personnes, des associations et des entreprises à réaliser des objectifs philanthropiques, culturels et scientifiques. 128 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 129 C. LES RELATIONS-PRESSE Il est encore courant d'utiliser la notion de relations publiques pour désigner la communication externe de l'entreprise. Or, cette notion s'est peu à peu transformée en relations-presse. Celles-ci constituent un relais d'opinion, un amplificateur susceptible de crédibiliser le discours de l'entreprise auprès de ses divers publics. Cette tactique de vaporware, fréquente aux Etats-Unis, désigne les innovations fantômes qui n'existent que par la rumeur, mais qui risquent, cependant, de lasser le public en attente. 1 - La communication d'opinion Les relations-presse ont pour objectif de s'adresser à l'opinion publique afin de légitimer l'entreprise et l'ensemble de ses actions. Toute entreprise est tenue de communiquer à l'extérieur ce qui se passe à l'intérieur de son organisation sous peine de voir ses attitudes incomprises, ses propos déformés, sa notoriété entachée et son image galvaudée. D'ailleurs, il est toujours préjudiciable à une entreprise de rester muette dès lors qu'un conflit ou une crise surgit en son sein. Par exemple, Perrier a très bien su réagir lorsque des incidents techniques ont altéré la qualité de son eau sur le marché américain. Sa réaction instantanée de retirer ses produits des linéaires a été très appréciée de l'opinion publique qui ne lui a pas retiré sa confiance. 2 - Les formes de relations-presse Les relations-presse étant des opérations de communication, elles revêtent diverses formes telles que : les conférences de presse, les communiqués, les dossiers, l'interview et le publi-rédactionnel. 2.1 Le dossier de presse Rédigé par le service de communication de l'entreprise, il met à la disposition des journalistes un ensemble d'informations sur l'entreprise. Il sert de support à la préparation d'un article et doit alors comporter certaines caractéristiques comme une excellente présentation, un format maniable, une quarantaine de pages au contenu riche d'informations chiffrées, d'anecdotes, de faits réels et actualisés. 2.2 La conférence de presse Une conférence de presse consiste à réunir plusieurs journalistes en vue de leur communiquer des faits et des perspectives d'avenir comme par exemple le lancement d'un nouveau produit, la fusion ou acquisition d'une activité, la présentation du rapport annuel d'activité ou autres événements importants de la vie d'une firme. Cet exercice nécessite une importante préparation car il bénéficie d'un fort impact médiatique. 129 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 130 UN contenu ou message diffusé avec compétence et charisme par un responsable de la firme. Certaines firmes font appel à une célébrité (politique, économique, littéraire...) pour ouvrir la séance mais il faut rester prudent car si la venue des journalistes est facilitée, ceux-ci auront tendance également à se préoccuper plus de la personnalité que du réel sujet de la conférence de presse. UNE forme de présentation purement technique ou plus événementielle avec une mise en scène qui ne doit pas durer plus de 30 minutes. Pour rendre plus attractif l'exposé celui-ci doit comprendre des anecdotes et ne pas être trop technique. En général, il faut respecter 20 % de termes spécialisés pour 80 % de termes courants exprimés en un débit fluide de 140 à 170 mots par minute. De même, l'exposant doit favoriser l'emploi du vous où l'auditoire est au centre de sa préoccupation d'information, utiliser au maximum 2 % de je et proscrire le on, anonyme. UN budget comprenant les invitations des journalistes, les frais de déplacement, l'organisation d'un cocktail ou d'un déjeuner/dîner, la remise de quelques présents publicitaires, l'élaboration d'un dossier de presse. Par exemple, une invitation à une conférence de presse doit être formulée trois semaines à l'avance et suivie d'une relance téléphonique, en sachant que 10 à 20 % des personnes ayant répondu oui ne viendront pas. UNE cible à toucher en sélectionnant l'auditoire et en leur adressant une invitation personnalisée. UNE période tant en date qu'en heure comme éviter les lundi et vendredi ; la fin d'après-midi ; le passage d'activités concurrentes (discours politique, match de tennis...). Quand et pourquoi faut-il organiser une conférence de presse ? Il est indispensable de le faire régulièrement dès que l'entreprise atteint une certaine taille et selon les us et coutumes du secteur auquel elle appartient. Par exemple, un groupe de luxe communique beaucoup plus souvent qu'un groupe en construction navale. 2.3 Le communiqué de presse Condensé d'une information, le communiqué de presse fournit une information brève et percutante sur l'évolution de la firme, comme par exemple, l'Oréal annonce son chiffre d'affaires annuel et sa progression par rapport à l'année précédente. Le communiqué de presse est un message court qui évoque des faits actuels, tout en voulant montrer une évolution par rapport au passé et en annonçant de bonnes perspectives. Les rédactions d'information reçoivent quotidiennement une dizaine de communiqués, lesquels ne sont pas toujours pris en compte car la rédaction d'un article nécessite beaucoup plus qu'un résumé d'informations. Le communiqué de presse est donc voué à entretenir une relation avec la presse, il anticipe une information beaucoup plus conséquente comme la conférence ou l'édition d'un dossier de presse. 2.4 L'interview C'est un moment privilégié entre le journaliste qui pose ses propres questions afin de recueillir des 130 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 27/08/04 20:53 Page 131 informations plus fines et un responsable de la firme qui prend d'ultimes précautions en matière de confidences. Pour limiter toute inconséquence et mauvaise interprétation, une interview doit être parcimonieusement acceptée et méticuleusement préparée : ne dire que ce qui peut être publié. Le résultat d'une interview se concrétise par un article dont le contenu ne sera pas contrôlé avant la parution. En effet, l'interview est plus incisive que la conférence car elle donne lieu à un échange entre individus qui doit s'articuler autour d'une information précise, laquelle entraîne une argumentation suivie d'une preuve ou exemple. 2.5 Le publi-rédactionnel Publi-rédactionnel, publi-reportage, publie-enquête, publi-spécial autant de synonymes pour désigner la publication d'un article faisant également office de texte publicitaire totalement maîtrisé par son auteur, en l'occurrence l'entreprise. Celle-ci achète un espace dans la presse écrite, puis fournit les informations qu'elle veut voir publier. Plus complet qu'une annonce, le publi-rédactionnel permet de communiquer tout en contrôlant le sens donné aux messages diffusés. Le publirédactionnel respecte la charte graphique et la ligne éditoriale du support où elle est insérée. Cependant, le publi-rédactionnel est soumis aux termes du texte de loi du 1er août 1986 qui ordonne de préciser la mention «publi-rédactionnel» (ou communiqué ou publicité) pour limiter une quelconque confusion dans l'esprit du lectorat. Certaines formes sont également mises à la rédaction d'un tel article telles que la présentation enjolivée de l'entreprise, l'énonciation d'une multitude de chiffres ou la dissimulation de faits importants. De même, le ton de la rédaction doit s'adapter au style du support économique, littéraire, cinématographique ou autres. Naturellement, il faut renouveler les publi-reportages pour augmenter leur efficacité, soit une dizaine pour un coût de 150 000 euros. Par exemple, tous les articles d’entreprises présentés dans Tertio, Les Cahiers de la Fonction Commerciale sont écrits uniquement par les auteurs et aucune entreprise ne paie pour être présente dans la revue. Les logos et autres images sont mises au titre de simple illustration. 3 - La réussite d’une communication presse Toute entreprise ou organisation doit construire, dans une perspective de long terme, sa politique de communication externe et plus particulièrement ses relations presse. Il s'agit, en fait, de capitaliser les relations entre les professionnels de l'information et l'organisation. La qualité de la relation dépend, à la fois, de la confiance mutuelle des interlocuteurs et des sources authentiques de l'information fournie. 3.1 Organiser les relations avec la presse Voir schéma page suivante 131 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 1ère partie 1 2 3 4 5 6 27/08/04 20:53 Page 132 Sélectionner des médias-cible en adéquation avec la communication à formuler à partir de trois critères : l'orientation du support (économique, financier, généraliste, technique...) ; l'importance de la diffusion (audience, qualité du lectorat...) ; la qualité de la rédaction (justesse du ton, style d'écriture...). Cette opération permettra de confectionner un fichier-presse qui devra être régulièrement mis à jour. Concevoir un dossier de presse juste mais original. Adresser l'information nominativement à une personne pour limiter le risque de déperdition. Respecter les délais de fabrication en transmettant les données à l'avance. Vérifier le bon acheminement du dossier de presse, il est fréquent qu'il soit égaré du fait des quantités d'informations que reçoivent les journalistes Tenir un press-book, c'est-à-dire rassembler toutes les coupures de presse, cassette vidéo et audio, message internet pouvant servir à mesurer les retombées de communication tout en enrichissant l'histoire de l'entreprise. Véritable indicateur de succès des différentes interventions de l'entreprise, le press-book constitue un relais de mémoire et de témoignage de la vie d'une firme. 3.2 Créer une relation-presse La réussite d'une communication-presse suppose, au préalable, de développer une collaboration de qualité avec les professionnels de l'information, en l'occurrence les journalistes. Il faut alors répondre rapidement à leurs demandes en fournissant des données sincères et en hiérarchisant le niveau des relations avec chaque journaliste. Par exemple, délivrer en priorité les données financières aux représentants de la presse économique ; fournir des sujets de reportage à ceux de la presse généraliste. Quoi qu'il en soit, les relations avec la presse nécessitent une gestion souple car celle-ci est en recherche permanente d'informations pouvant déboucher sur un scoop car ce qui prime dans ce domaine, c'est être le premier à délivrer une information authentique. 3.3 Entretenir une relation-presse Par ailleurs, les données transmises par l'entreprise doivent être condensées, explicites, exploitables et accompagnées de documents chiffrés et d'illustrations. Pour limiter tout risque d'une mauvaise interprétation, le responsable de communication d'une firme doit se mettre à la disposition des journalistes afin d'apporter tout éclaircissement supplémentaire. Il est également important d'avertir les salariés de la firme d'une quelconque communication devant paraître dans la presse. En effet, il leur serait particulièrement désagréable d'apprendre de sources externes, ce qui se passe au sein de leur organisation. Matériellement, un affichage des coupures de presse et des interviews doit être mis en place. 3.4 Mesurer la communication-presse Après la diffusion des informations, l'entreprise doit effectuer une analyse des articles et émissions dont elle a fait l'objet. En aucun cas, il ne s'agit d'évaluer en termes de chiffre d'affaires les retombées de la communication-presse. Celle-ci, rappelons-le, vise à informer le public, les actionnaires, les milieux financiers, les pouvoirs publics sur la bonne marche d'une firme, ses innovations, ses engagements. Elle aide à augmenter la notoriété de l'entreprise, à valoriser son image mais parfois à dénoncer certaines de ses pratiques. En fait, l'analyse des messages diffusés s'intéresse essentiellement à la connotation (positive, neutre ou négative) qu'ils dégagent. 132 Chapitre 19 : La communication institutionnelle Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 82 Mesurer les performances commerciales lémati que prob S a v o i r Quelle est la productivité de la force de vente ? Comment mesurer l'efficacité commerciale ? Démarche I ntérêt La notion de performance résulte de la combinaison de deux notions : l'efficacité et l'efficience. L'efficacité s'évalue par rapport à l'atteinte d'un objectif précis, mesurable et daté, c'est-à-dire le nombre de pièces vendus ou le chiffre d'affaires obtenu. L'efficience correspond à la productivité commerciale de l'équipe de vente qui prend en compte l'objectif chiffré tout en respectant les contraintes des ressources mises en œuvre (matériels, moyens...). PRÉPARATION 1 Préciser les raisons d'une évaluation des performances 2 Définir les domaines de l'évaluation : les résultats obtenus (mouvements des affaires ou des clients) les raisons liées à l'activité et aux méthodes de travail 3 Choisir des méthodes d'évaluation 4 Retenir un rythme d'évaluation C aractéristiques REALISATION 5 Dresser le compte d'exploitation Dans le domaine commercial, peut-être plus que pour d'autres domaines, il est vital d'apprécier régulièrement les résultats obtenus, de les rapprocher des prévisions puis de procéder à des réajustements. Ainsi, les statistiques commerciales sont indispensables à l'évaluation d'une activité. A cet effet, on utilise des ratios et des indicateurs, lesquels permettent d'observer un changement de situation ; de vérifier les évolutions dans le temps ; de stimuler la force de vente en matérialisant sa compétence, ses efforts ; de procéder à des analyses en recherchant des explications aux modifications intervenues. prévisionnel du secteur de vente 6 Procéder aux calculs et à la réalisation des graphiques 7 Commenter les résultats 8 Préconiser des améliorations C ontraintes Il est nécessaire de prendre du temps pour apprécier les résultats collectifs et individuels puis de les interpréter en tenant compte aussi bien des chiffres que de la remontée des informations qualitatives. 232 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 83 S a v o i r Les performances du vendeur L’idée même de contrôle hérisse souvent la force de vente qu’il faut parvenir à convaincre quant au bien fondé de la démarche. Pour le vendeur, il s’agit de mesurer son efficacité commerciale sur le secteur de vente attribué par rapport aux autres vendeurs, de vérifier l’adéquation objectifs fixés/résultats obtenus, de lui permettre d’évoluer dans son plan de carrière. En ce qui concerne l’entreprise, cette évaluation présente l’avantage de mieux cerner les besoins en formation, en stimulation de la force de vente, de pouvoir réguler rapidement tout écart d’objectifs Les méthodes d’évaluation de la force de vente sont diverses. Elles courent de l’auto-contrôle du vendeur pour certaines tâches à l’accompagnement terrain par un inspecteur des ventes. Cela permet d’observer l’organisation, le comportement, la capacité de négociation du vendeur, non pas, pour le sanctionner, mais surtout pour corriger les dérives et améliorer les résultats. L’étude du reporting fournit également de précieux éléments sur les visites, le SAV, la prospection, l’envoi de documentation. D’autres techniques de contôle sont également appliquées comme envoyer une carte postale de chaque localité-client, faire signer un avis de passage par les clients visités, vérifier les appels téléphoniques... Evaluation : méthodes et rythme Quelle qu'elle soit, l'évaluation suscite généralement de l'anxiété. Or, il est indispensable de dresser régulièrement un état de l'activité de chaque conseiller ou vendeur mais également un état de son comportement à l'égard des clients, de la firme et de l'équipe. Il est recommandé d'établir un tracé type de l'activité et du comportement puis de le comparer au tracé de chaque salarié. Le rythme de l'évaluation est multiple, puisqu'en fait, il s'agit d'effectuer plusieurs évaluations. les compétences la clientèle du secteur l’activité du vendeur professionnelles : tous les deux ans mais semestriellement en cours de formation. Le comportement et l'attitude dans le groupe sont estimés selon la nécessité. une fois par an : nombre de clients inscrits nombre clients actifs nombre de clients inactifs (depuis trois mois) nombre de clients perdus (en une année) répartition du chiffre d'affaires par clients (méthode ABC). ou du conseiller : une fois par trimestre mais mensuellement s'il est en formation. Il s'agit des commandes, des visites et des contacts prospects, du taux de transformation, des coûts et de la contribution par produit ou par client. Grille servant à classer les évaluations selon leur observation Insuffisant En progression Ne pas avoir préparé l’entretien de visite d’un client N’avoir pas pris de rendez-vous Arriver en retard Avoir oublié sa documentation Satisfaisant Excellent A préparer l’entretien A organisé sa journée A dressé le plan de travail de travail - rendez-vous pris de vente - tournée organisée - entretien préparé - documentations prêtes 233 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 84 S a v o i r Le compte d’exploitation prévisionnel du secteur de vente L’intérêt du compte d’exploitation commercial (CDC) est de juxtaposer les coûts détaillés de l’activité annuelle d’un secteur et la marge brute qui en a été dégagée. Charges A1 Salaire fixe brut annuel Intéressement brut - commissionnement - primes d’objectif Charges patronales Frais de déplacement - restauration - hébergement - transport Frais divers (réunion, salon, séminaire, accompagnement) Frais administratifs (téléphone, télécopie, envoi de documents) A2 % évolution Produit Article Réf. Taux de marge A1 A2 % évolution Chiffre d’affaires A1 A2 % évolution Marge brute A1 A2 % évolution 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 Les indicateurs Ce sont des données significatives de la situation d'une activité pour une période donnée. Le choix d'un indicateur doit : prendre comme origine les objectifs capables d'éclairer aisément une situation ; retenir six indicateurs, ce qui suppose une sélection judicieuse, réalisable et significative ; impliquer la force de vente dans le choix. Les indicateurs courants les plus utilisés sont : des indicateurs de référence provenant d'études qualitatives (motivations des clients). Ils sont évolutifs car ils sont liés aux mouvements de la clientèle et à la modification de leurs attentes. Ils présentent également un caractère de généralité car ils ne résultent pas directement de la qualité des prestations fournies. des indicateurs de conformité aux normes permettent de mesurer la distance à parcourir entre l'idéal et le réalisable et de vérifier le niveau des prestations souhaité des indicateurs de gestion dont le but est de rechercher le niveau d'efficacité et de continuité en gestion commerciale. Les ratios Ils permettent d'apprécier l'évolution d'une situation par rapport à elle-même dans le temps et par rapport aux situations concurrentes. La signification d'un ratio est toujours relative. Pour juger de la situation d'une activité d'une firme, il faut, en général constituer une batterie de ratios ; considérer leur évolution dans le temps ; les comparer aux firmes concurrentes du même secteur car, pris isolément, un ratio a peu de significations. Classiquement, on distingue : les ratios de structure, les ratios d'activité (ou de gestion) et les ratios de résultats. 234 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 85 S a v o i r L’efficacité commerciale du secteur L’efficacité commerciale du secteur se mesure en clients par comptage des clients répertoriés sur le listing édité par comptage des clients actifs sur une année ayant au moins passé une commande par classement des clients en trois zones (méthode ABC) par taux d‘évolution des clients dont le chiffre d’affaires a progressé par recensement des clients ayant une marge brute en progression depuis deux ans par identification des clients ayant un chiffre d’affaires en régression depuis deux ans ou une marge brute en diminution par recensement des clients actifs devenus inactifs depuis six mois en volume d’affaires et marge par comparaison des clients à potentiel de l’année précédente avec leur volume d’affaires en année n+1 en commandes par passation des commandes à calculer selon leur mode (télécopie, bon de commande, téléphone, prise directe par le vendeur) et mesurer l’évolution avec l’année n-1 par calcul du coût de passation des commandes et leur fréquence pour évaluer leur rentabilité par vérification de l’adéquation des produits par famille ou gamme et les commandes passées pour l’année n+1 par calcul de la rentabilité de la commande, déduction faite des remises, des avantages en nature, des frais de gestion de la commande en activité par mesure de l’écart entre clients visités en une année (a) et clients à visiter (b) indice de saturation puis calculer l’indice de saturation du vendeur : Un indice > 1 dénote un sur-emploi, un indice < 1 dénote un sous-emploi du vendeur. par évaluation de la productivité du vendeur pour les actions de prospection et par les visites d’entretien a = b en rentabilité par calcul du coût moyen d’une visite (1) par évaluation du chiffre d’affaires par visite et la marge brute à comparer avec l’année n-1 par estimation du chiffre d’affaires par commande en clients Zone Client ABC en commande Produits vendus A1 A2 A3 x Chiffre d’affaires réalisé en rentabilité en activité Marge brute réalisée Nombre de visites Chiffre d’affaires potentiel Remise Chiffre d’affaires visite % % % % % % % A1 A2 A3 A1 A2 A3 A1 A2 A3 A1 A2 A3 A1 A2 A3 A1 A2 A3 E E E E E E E A y A : année % E : évolution par année en pourcentage (1) Les frais de gestion sont souvent représentés par une quote-part appliquée de façon identique à l’ensemble des commandes 235 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 86 S a v o i r L’activité du vendeur s’évalue qualitativement par rapport à la fidélisation des clients de son secteur de vente et quantitativement quant aux résultats obtenus, lesquels doivent être comparés à ceux des périodes précédentes. De même, la comparaison entre objectifs prévus et objectifs réalisés doit mettre en évidence les écarts de chiffres d’affaires, de remises accordées, des frais directs de logistique, du nombre de visites effectuées, de litiges... La marge commerciale D’un chiffre d’affaires à l’autre Les marchandises achetées et revendues en l’état, sans transformation, sont du ressort des entreprises commerciales. Ainsi, la marge commerciale est l’écart entre un chiffre d’affaires et un coût d’achat de marchandises. chiffre d’affaires (K€) objectifs fixés en chiffre d’affaires 500 400 300 200 marge brute commerciale = ventes de marchandises HT - coût d’achat des marchandises* elle exprime la marge brute commerciale dégagée par l’entreprise sur son activité commerciale ** chiffre d’affaires réalisé achats de marchandises + variation des stocks de marchandises (stock final - stock initial) chiffre d’affaires de maintien* 100 0 période J F M A M J J A S O N D * Un chiffre d’affaires de maintien correspond au niveau minimal à déterminer pour conserver les parts de marché détenues taux de marque Pas, peu, trop de remise accordées marge brute commerciale = X 100 chiffre d’affaires remise (%) 5 taux de marge 4 marge brute commerciale = X 100 coût d’achat 3 niveau de remise cumulées acceptable 2 1 marge brute moyenne par visite 0 prix de vente HT - (coût d’achat HT + salaires + prime + charges sociales + coûts logistique directs) = période J F M A M J J A S O N D X 100 coût d’achat Transformation visites en commandes chiffre d’affaires par visite nombre chiffre d’affaires obtenu = nombre de visites effectuées X 100 On retient dans ce calcul la notion de produits vendus, ce qui oblige à une évaluation des sorties de stock ** Cette activité peut également provenir de la production de biens et de services. Dans ce cas, on calcule la production de l’exercice et non la marge commerciale. Dans certains cas, dits mixtes, (activité commerciale et activité productive), on calcule la marge commerciale et la production de l’exercice * 80 70 60 50 40 30 20 10 0 commandes obtenues objectif moyen visite argumentée période J F M A M J J A S O N D 236 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 87 S a v o i r productivité des appels téléphoniques prospectifs nombre de numéros appelés = nombre de rendez-vous obtenus productivité des visites de prospection nombre de visites argumentées* = nombre de visites réalisées nombre de devis envoyés ou nombre de visites argumentées* taux de transformation avant relance nombre de commandes = nombre de devis envoyés taux de transformation après relance nombre de commandes = nombre d’appels pour devis sans réponse (à x jours) L’analyse des différents ratios permet d’évaluer le délai entre un appel pour rendez-vous, une visite argumentée, un envoi de devis et une commande. Par exemple, dans le domaine de l’édition, il faut compter 5 à 6 mois entre le premier contact et l’achat des ouvrages. taux de transformation en commande commande = nombre de visites argumentées* valeur moyenne d’une commande montant HT des commandes = nombre de commandes renouvellement des commandes (par an) commandes renouvelées en années n+1 = nombre de commande passées en année n productivité d’une heure d’entretien chiffre d’affaires global = nombre d’heures d’entretien * C’est-à-dire qu’un entretien de vente a eu lieu R ecommandations ETABLIR des grilles de notation propres à chaque service. EXPLIQUER le principe de la mesure des performances qui visent à vérifier l'activité globale de l'entreprise plus que la mise sous surveillance des individus. 237 Mesurer les performances commerciales Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 94 Mener une action de télévente lémati que prob S a v o i r Comment réaliser des ventes à moindre coût et en touchant une importante cible ? Quels sont les moyens à utiliser ? Faut-il externaliser l'opération en la confiant à un prestataire ? Démarche I ntérêt La téléprospection permet d'établir un dialogue direct à un moment précis et choisi, avec un interlocuteur identifié et ciblé en vue de le faire réagir immédiatement. Elle associe les points forts de la relation qu'est le contact et les points forts des techniques de vente comme la qualification du fichier, la découverte des besoins, l'offre commerciale et la conclusion de la vente. PRÉPARATION 1 Définir l'objectif de l'opération (niveau du chiffre d'affaires à atteindre) 2 Préciser la cible 3 Qualifier le fichier 4 Respecter les réglementations liées à toute action de télévente (horaires, liste nominatives, CNIL) 5 Prévenir la cible du prochain appel téléphonique (publipostage adressé) 6 Etablir une fiche contact C aractéristiques 7 Concevoir un plan d'appel Phoning, télémarketing, marketing téléphonique, télécommercialisation, autant de termes qui sont regroupés sous télévente. Ainsi, la télévente est une méthode de vente qui s’applique sans être en face à face avec le prospect ou le client. Le téléphone est un outil de communication efficace qui permet de s'adresser personnellement au prospect ou au client. Il est le seul outil de communication bi-directionnel car il comporte un émetteur (bouche) et un récepteur (oreille). 8 Organiser matériellement les séances d'appel 9 Planifier la durée de l'action 10 Budgétiser l'action de téléprospection 11 Constituer l'équipe de télévendeurs REALISATION 12 Réaliser les appels et superviser les télévendeurs 13 Mettre à jour les fiches contact 14 Mesurer les retours de la première vague C ontraintes 15 Procéder à une relance téléphonique 16 Mesurer les nouveaux retours La première contrainte consiste à passer " le barrage de la secrétaire " qui souvent, animer des plus pures intentions, empêche le décideur d'être informé. Quant à la seconde, elle suppose d'effectuer plusieurs rappels téléphoniques. 244 Mener une action de télévente 17 Dresser un bilan de l'opération 18 Quantifier les coûts de l'action 19 Mettre à jour la base de données clients Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 95 S a v o i r La définition de l’opération Cette première phase permet de situer l'opération : soit prendre des rendez-vous pour des attachés commerciaux afin que ceux-ci ouvrent une négociation soit vendre un produit, une prestation pour son propre compte ou pour le compte d'un commanditaire (cas d'une société de télémercatique). Les objectifs de l'appel doivent être clairement définis. Il est primordial d'associer tout au long de l'opération : les téléacteurs qui prennent rendez-vous, les attachés commerciaux qui honorent les rendez-vous et les commanditaires qui confient l'opération. Il importe d'extraire du fichier qualifié l'ensemble des personnes qui doivent être touchées par l'opération car elles présentent les caractéristiques définies. Cette procédure permet à l'opération d'être rentable et de limiter les coûts. La phase préparatoire A ce stade, l'émetteur de l'opération doit mettre en place "une chaîne de production". 1 L’ é d i t i o n d u f i c h i e r c i b l é Celui-ci est soit fourni par le commanditaire de l'opération (exemple : la banque), ce qui, en général, donne un fichier extrèmement qualifié ; soit constitué et édité par la firme qui dirige l'opération elle-même. 2 L’ é d i t i o n d ’ u n e l e t t re d ’ i n f o r m a t i o n a u x p e r s o n n e s c i b l é e s Par souci de courtoisie, il est recommandé d'adresser 3 à 4 jours avant l'opération un publipostage aux personnes visées. Ce procédé permet de sensibiliser le prospect à l'opération et de le rassurer en le prévenant du prochain entretien téléphonique. La conception d’une fiche de contact Elle facilite à la fois la notation des informations recueillies par le téléacteur et l'analyse ultérieure. FICHE CONTACT Date de l’appel Nom du téléacteur (ou numéro) Heure de l’appel Nom de l’appelé N° téléphone N° télécopie Adresse Fonction Activité ENTRETIEN 3 SUITE A DONNER Rendez-vous (date, heure, lieu) A confirmer (oui/non) A recontacter (date, heure, lieu) Envoyer documentation (date, adresse) (froid, tiède ou chaud) Type de prospect 245 Mener une action de télévente Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 96 S a v o i r La modélisation du plan d’appel ATTITUDE DEROULEMENT Verbale Entrer en contact avec l’appelé - saluer - se présenter - passer le barrage-filtrage du secrétariat Annoncer l’entrée en matière - faire une proposition (accroche) Découvrir l’interlocuteur Argumenter (objection/réfutation) Provoquer le rendez-vous, la vente Conclure - confirmer le rendez-vous - remercier, saluer Physique courtoisie bonne présentation sourire ton dynamique bref questionnement, écouter, expliquer ton actif sans agressivité ton sincère sourire, ton chaleureux 4 L’ o r g a n i s a t i o n m a t é r i e l l e d e s s é a n c e s d ’ a p p e l Pour assurer le bon déroulement de l'opération, il importe de préparer un dossier-appel pour chaque téléacteur. Le dossier appel comprend : 5 la liste des personnes à appeler, complétée s'il y a lieu par divers renseignements (horaires, civilité...) la documentation sur le produit accompagnée des tarifs pour renseigner éventuellement un appelé l'agenda pour notifier les prises de rendez-vous et visualiser la disponibilité des agents ou des représentants le matériel et les postes de travail le numéro de poste affecté à chaque téléacteur. La planification générale de l’opération Pour chaque appelé, il faut déterminer la durée de l'entretien (coût du téléphone), ce qui permet d’estimer le nombre d'appels à passer au cours d'une séance. AVANT PENDANT APRES ▼ ▼ ▼ phase préparatoire phase déroulement phase analyse et mesure 6 La constitution de l’équipe de téléacteurs Lors du recrutement des téléacteurs, il faut privilégier les qualités d'écoute, de compréhension, de réaction et de discrétion. La formation des téléphonistes repose essentiellement sur la capacité à utiliser leur voix avec un maximum d'efficacité. De même, il faut veiller strictement au bon usage du téléphone, à l'emploi des termes. La formation des téléacteurs est fondée sur des simulations au poste de travail. Ils doivent connaître parfaitement l'argumentaire afin de réagir et de s'adapter très rapidement à chaque prospect appelé. Il est capital d'expliquer aux téléacteurs la notation de l'entretien sur la fiche contact, l'agencement du planning de rendez-vous des attachés commerciaux, la codification des résultats. Chaque téléphoniste se voit confier un nombre de contacts à établir puis il est supervisé afin de réguler en cas de difficultés ou de l'aider dans son argumentation. 246 Mener une action de télévente Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 97 S a v o i r Le déroulement de l’action Présenter l’offre commerciale : c’est la solution du besoin. Pour y parvenir, il faut appuyer l’offre grâce à une argumentation solide et personnalisée fortifier l’argument en apportant des preuves répondre aux objections qui ne doivent pas dépasser le nombre de trois : au-delà, il faut conclure l’entretien pour éviter d’indisposer l’interlocuteur. La gestion des retours Les retours de la première vague Consignées scrupuleusement, les informations sont regroupées par téléacteur dans une grille d'évaluation. Date Téléacteur Téléacteur Nom N° tél. Appel argumenté l'appelé est présent, il écoute la proposition et répond Rendez-vous obtenu accord de l'appelé pour recevoir un commercial Rappel pour différentes causes (absence, incapacité à répondre) Refus l'appelé précise fermement qu'il n'est pas intéressé Cette grille permet, d'une part, de quantifier les retours, les rendez-vous et, d'autre part, de vérifier la bonne inscription des rendez-vous sur le planning des agents (ou l'envoi de documentation). La réalisation d'une relance Pour certaines opérations, afin d'amplifier le taux de remontée, il est nécessaire de pratiquer une relance. Il faut systématiquement rappeler les prospects qui n'ont pas répondu au premier contact. La relance se pratique, en général, les deux semaines qui suivent l'offre de la première vague. Elle se compose d'une lettre de relance exprimant l'étonnement d'une no- réponse à une offre et annonçant le prochain coup de téléphone (ou tout simplement à un second appel). Les relations avec le commanditaire La société commanditaire de l'opération doit être informée régulièrementdes résultats de l'opération, car elle doit agir rapidement pour développer la nouvelle relation avec un possible client. 247 Mener une action de télévente Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 98 S a v o i r Le coût de l'opération L'utilisation du téléphone facilite grandement l'évaluation des coûts de l'opération. Une opération comprend : les frais téléphoniques (facturation France Télécom ou autres opérateurs) les coûts du fichier les coûts des téléacteurs (charges comprises) les coûts d'envoi des divers courriers les coûts de fonctionnement et des fournitures Il convient ensuite de mesurer les écarts entre le budget prévu et les coûts réels de l'opération, puis de définir la marge dégagée entre le coût de revient total et le montant des prestations encaissées. L’évaluation commerciale de l’opération Celle-ci porte sur la différence entre une opération de télémercatique et la visite d'un attaché commercial. Il est relativement aisé de chiffrer les remontées de l'opération et d'analyser les causes de succès (ou d'échec). Toute opération de téléprospection doit être suivie. = = = = = adresses qualifiées doublons/erreurs adresses téléphonées absences/rejets contacts utiles pas de besoins/fidèle à la marque commandes obtenues désengagements commandes confirmées ventes effectives Adresses qualifiées Adresses téléphonées Contacts utiles Ex. 10 000 Ex. 6 500 Ex. 5 000 100 % Rendez-vous Rendez-vous pris honorés Ex. 2 000 Ex. 1 600 Prospects chauds Ex. 800 50 % 65 % 40 % 80 % 50 % des adresses des adresses des contacts des rendez- des rendezqualifiées utiles vous prix vous honorés qualifiées Evaluation en valeur frais de l’opération coût d’acquisition d’un prosprect = coût d’acquisition d’un client = coût de recrutement d’un prospect = rentabilité moyenne d’un contact utile = nombre de contacts utiles nombre de commandes obtenues nombre de clients frais d’acquisition du fichier nombre d’adresses obtenues chiffre d’affaires nombre de commandes obtenues 248 Mener une action de télévente Mercatique 2e partie 27/08/04 21:35 Page 99 S a v o i r Evaluation en volume chiffre d’affaires Taux de remontée = Taux de transformation = nombre de commandes obtenues X 100 nombe de commandes obtenues X 100 nombre de contacts utiles contacts en commandes Mise en pratique schématisée Vérifier l’identité de l’interlocuteur Prise de contacts ▼ Procéder par surprise (ou intéresser l’interlocuteur) Créer l’impression d’un choix pour l’interlocuteur Accroche ▼ Préciser le but de l’appel Justification de l’appel ▼ Plan d’argumentation ▼ Proposition de rendez-vous ou envoi d’une documentation ▼ Conclusion de l’entretien Adopter l’alternative pour favoriser l’acquiescement de l’interlocuteur Remercier et saluer. R ecommandations SUPERVISER en permanence le bon déroulement des appels. S’ASSURER du suivi des appels : nouveaux contacts, relances ou abandon de certains contacts. à Notes ort rep er la préparation d’une action de e av oir -fair prospection s ✓ Se CALCULER le coût de revient global de l’action et sa rentabilité. la réalisation d’un publipostage 249 Mener une action de télévente Mercatique fin 27/08/04 21:56 Page 1 Concevoir une annonce-presse lémati que prob S a v o i r Comment faire connaître un produit/un service à un très nombre de personnes non nominatives ? Quel support de communication employer pour créer un fichier clients sans leur rendre visite ou leur téléphoner ? I ntérêt Démarche L’annonce ou encart publicitaire cherche à accrocher le lecteur (client potentiel) et à le faire réagir par une demande de documentation, par une commande ou autres. PRÉPARATION 1 Identifier les raisons d'achat du produit ou du service à vendre 2 Déterminer la cible à viser pouvant acheter ce produit ou ce service 3 Sélectionner un support presse en adéquation avec la cible visée C aractéristiques 4 Fixer le passage et la durée de l'annonce en fonction du produit L’annonce presse exploitée en communication d’image est différente de celle utilisée en mercatique directe : cette dernière offre une possibilité de réponse. Toute annonce publicitaire va en côtoyer d’autres qui sont celles des concurrents. Il faut donc bien veiller à répartir les diverses informations qu’elle doit contenir. L'annonce consiste à utiliser les supports presse afin de présenter un produit ou une prestation au public et de créer un fichier grâce au coupon-réponse annexé. Elle est utilisée en début d'activité, à l'occasion d'actions spéciales (test, lancement d'un produit, promotions...). 5 Retenir le passage de l'annonce publicitaire dans les supports sélectionnés 6 Prévoir un budget 7 Concevoir un texte d'annonce publicitaire le titre le visuel l'accroche et le texte le format REALISATION 8 Mettre en page l'annonce publicitaire 9 Tester la compréhension et la perception de l'annonce et procéder aux rectifications C ontraintes 10 Signer le contrat de publication (impression et diffusion) Du fait de sa taille restreinte, il faut réaliser une annonce très accrocheuse car elle risque d’être noyée dans la masse des annonces. Le coût de l’annonce et, surtout, sa répétitivité sont très onéreux. 301 Concevoir une annonce -presse 11 Diffuser l'annonce avec une clé publicitaire 12 Mesurer quantitativement et qualitativement les retombées Mercatique fin 27/08/04 21:56 Page 2 S a v o i r Les valeurs relatives des emplacements d'une double page sont différentes selon les emplacements de l’annonce dans le magazine Les 1ère et 4ème de couverture et la page centrale ont une valeur d'attention supérieure par rapport aux autres pages. A l'intérieur d'un magazine, il faut retenir que les pages de droite, en début de magazine, sont plus performantes. De même une surface maximale doit être accordée à l'image. La création de l’annonce Il existe des lois de la perception qui doivent être judicieusement exploitées pour la mise en valeur de l'annonce. La loi de proximité, c'est-à-dire que le lecteur voit un ensemble photo + texte et non pas deux lignes séparées. Il est alors préférable d'associer graphisme + logo + texte. La loi des figures fermées exprime que l'encadrement d'un texte, d'un graphique met en valeur l'accroche et la fait ressortir. L'échelle de perception est facilitée par la juxtaposition d'un élément en situation (exemple : une photographie montrant une main tenant un stylo ou une casserole). Les lignes offrent diverses impressions selon qu'elles sont horizontales (une impression d'équilibre), verticales (une impression de loi), ascendantes ou montantes (une impression de mouvement). Le visuel Sous forme de graphismes, de photos, de logos ou autres, il permet de se différencier vis-àvis du lecteur. Sa réutilisation renforce la notoriété de la firme : la répétition = la réputation. Le visuel doit étonner le lecteur. Il est vu en première position. L'accroche Elle se présente sous une véritable phrase-clé. Elle éveille l'intérêt du lecteur. Le titre Il faut choisir rigoureusement le titre car il attire l'attention du lecteur, lui donne la première indication l’incitant à poursuivre sa lecture. Début de la lecture vu en 1ère position vu en 2e position VISUEL TITRE ACCROCHEUR ACCROCHE une différenciation Nouveau Performant une différenciation Cadeau, gratuit une différenciation P.S. Zone d’ombre ou de lecture minimale SIGNATURE Zone d’attrait ou de lecture maximale vu et lu en 3 position à 80 %, il rappelle l’offre et la validité e Fin de la lecture 302 Concevoir une annonce -presse Le message Ecrit simplement et adapté à la cible visée, le texte présente les avantages du produit, de la prestation. Il doit séduire le client par les promesses faites ou le rassurer par l'utilisation d'une marque connue. Il doit inclure le maximum de motivations émotionnelles d'achat. Exemple : "Faites-vous admirer par vos amies....", "Vous aimez la nature alors participez à sa protection..." Les caractères des mots accrocheurs seront en gras, en souligné, en encadré afin d'attirer le lecteur sur les termes à mettre en valeur. La correspondance qualité justifie le niveau du prix. L'incitation à l'achat immédiat permet d'avoir un meilleur taux de retombées et, d'autre part, d'obtenir des ventes. Il doit aussi mentionner les garanties de retour, les conditions d'acheminement. Il faut toujours insérer un coupon-réponse facile à compléter. De même, il faut prévoir une clé publicitaire par support afin de mesurer les retombées par support. Mercatique fin 27/08/04 21:56 Page 3 S a v o i r La mise en page d’une annonce Le texte est contraint par l'espace réservé et les caractéristiques du support, lequel est en général plat et imprimé. Actuellement, on peut enrichir le message par des éléments sonores ou olfactifs. La mise en page doit respecter certaines consignes de format, de caractères, de chemin de lecture, d'emplacement dans la revue (2e et 3e de couverture, pages centrales...). La lecture s'effectue en "Z" : plus le "Z" (ou chemin de lecture) est long, plus le document va être lu. Le contrôle de visibilité de l'annonce Tester la valeur de l'annonce et du prix auprès d'un échantillon de personnes et rectifier éventuellement le contenu du message. La diffusion de l’annonce Le choix d'un support La diffusion de l'annonce est réalisée par l'intermédiaire d'un support-presse dont le choix est déterminant pour le rendement. Il doit alors être adapté à la cible visée et au produit proposé. C'est l'analyse coût/efficacité qui guide souvent le choix d'un support, celui-ci s'évalue en fonction : du ratio puissance et économie où la puissance concerne la diffusion ou nombre de contacts et l'économie correspond au coût par contact. Il faut se souvenir qu'un support à audience réduite mais spécialisée affiche normalement un contact plus cher du ratio affinité et pénétration où l'affinité rapporte la cible visée et touchée à la cible touchée (V+T/T) et la pénétration se détermine par le rapport de la cible visée et touchée à la cible visée (V+T/V) la duplication des audiences ou audience commune à deux supports. V = cible visée T = cible touchée Les différents supports presse Selon l'objectif attribué à l'annonce-presse, celle-ci peut paraître : dans un quotidien régional, national dans un hebdomadaire généraliste dans une revue généraliste à diffusion mensuelle, trimestrielle dans une revue technique, spécialisée La parution Le délai de sollicitation entre deux campagnes d'annonces doit s'établir entre huit à dix semaines pour les hebdomadaires et environ quatre mois pour les mensuels. La date de parution de l'annonce est particulièrement importante car certains produits sont saisonniers (exemple : jouets de Noël, maillots de bain...). 303 Concevoir une annonce -presse Mercatique fin 27/08/04 21:56 Page 4 S a v o i r La clé-publicitaire ou référence par revue permet de contrôler le rendement de l'annonce par support (si plusieurs supports sont exploités). La validité de l'offre doit être précisée : «Offre valable jusqu’au...». Le coût de l’annonce En règle générale, la publicité par annonce est très onéreuse et comporte des facteurs de risques considérables qui en font un succès aléatoire pour les ventes directes. C'est pourquoi le coupon-réponse de demande de documentation améliore le score des ventes réalisées. Une annonce constitue un véritable investissement, il faut alors prévoir : un budget de création un budget de répétition car pour être mémorisée, une annonce doit passer à intervalles réguliers dans les supports sélectionnés. Le rendement de l’annonce nombre d’acheteurs Rentabilité d’une première annonce = profits des ventes Chaque annonce doit contenir un élément permettant le contrôle de sa rentabilité (coupon-réponse, bon de réduction). Il faut également effectuer des statistiques d'ordre plus socio-économiques pour connaître les catégories les plus acheteuses : les CSP, les tranches d'âge, la zone géographique d'habitation, le nombre et l'âge des enfants à charge... coût de l’annonce Coût de la réponse = nombre de coupons nombre de coupons Coût de transformation = x 100 nombre de commandes R ecommandations ASSOCIER d'autres supports à une campagne de communication par annonce-presse. ANALYSER l'attention portée par la cible, après la parution de l'annonce. MESURER les retours selon leurs diverses sources (téléphone, courrier, télécopie, e-mail). EVITER de placer l'annonce dans un tunnel, c'est-à-dire dans une succession de pages d'annonces publicitaires. CERNER avec justesse le texte de l'annonce qui doit toucher la cible de communication. JOINDRE un coupon-réponse facilement utilisable. RELANCER immédiatement toutes les réponses spontanées effectuées par coupon-réponse. 304 Concevoir une annonce -presse