De la case de maitre au dé piès kaz France Antilles Juillet 2014

PORT-LOUIS / De la case de maître au dé pièskaz
19 juillet 2014, 07:13
Public
L'entrée principale se trouve façade ouest. Un perron conduit à un porche, lui-même surmonté d'un fronton triangulaire et flanqué de pilastres et de chapiteaux,
l'ensemble témoignant du rang social élevé du propriétaire.
Comprendre l'architecture créole était l'objectif de la visite de la case de la maison de l'usinier, à
Beauport. Un rendez-vous organisé par le Parc national qui propose, durant les vacances, une série
d'animations autour du thème : « La Nature, notre maison » .
Le Parc national de la Guadeloupe a donné rendez-vous, la semaine dernière, à une dizaine de personnes
devant la maison de l'usinier, sur le site de Beauport, pour plonger dans l'histoire de l'architecture créole
traditionnelle, de la case de maître au dé pièskaz. La maison de l'usinier est une réplique exacte de la maison
d'Ernest Souques, fils d'Armand Souques, usinier fondateur de l'usine sucrière du site de Beauport en 1863, qui
a été détruite lors du passage du cyclone Hugo. Reconstruite en 2006 sur les soubassements même de
l'originale, cette majestueuse bâtisse en bois possède des chiens assis sur le toit orientés aux quatre points
cardinaux, des portes et des fenêtres garnies de persiennes filtrant l'air et la lumière, un comble habitable à
l'étage, des vides sanitaires à l'extérieur, une cave en sous-sol et des gouttières pour la récupération d'eau de
pluie. Traditionnellement, la cuisine se trouvait à l'extérieur de la maison pour éviter les odeurs et surtout pour se
prémunir des incendies. Une véritable maison bioclimatique.
UNE MAISON AGRÉABLE À VIVRE
L'entrée principale se trouve façade ouest. Elle donne dans une vaste pièce, haute de plafond, séparée en deux
espaces distincts par une balustrade. La salle à manger offre une vue imprenable sur la cour de l'usine, tandis
que le salon, à l'est, donne sur une agréable galerie calme et qui offre la fraîcheur de la brise du soir. Les
chambres sont orientées d'est en ouest pour garantir des nuits assez fraîches. Au nord, une pièce est réservée
au travail. C'est le bureau des réclamations, accessible par un escalier extérieur. De l'autre côté de cet intérieur
symétrique, attenante à la salle à manger, une antichambre. Cette pièce, aujourd'hui transformée en bureau,
servait d'office pour la préparation du service de la table. Elle donne aussi l'accès aux combles, espace de
stockage et logement du personnel. Et, comble du luxe, attenante à la chambre principale, une salle d'eau qui
ouvre sur la même galerie que le salon.
Les visiteurs ont été guidés dans leur démarche créative par la plasticienne Marylène Agat.
Des objets complètement disparus de nos intérieurs
témoignent du passé, comme ce seau d'aisance, dissimulé dans un marchepied.
Dessiner sa case créole
Après la visite conduite par Nathalie Grégo, responsable culturelle de Beauport, et Virginie Raqui, animatrice,
Marylène Agat, artiste peintre plasticienne, a pris le groupe en main. « Maintenant que vous avez été nourris au
contact de la maison de l'usinier, vous êtes prêts à imaginer la façade de votre propre case créole en miniature.
Il s'agit plutôt cette fois du traditionnel dé pièskaz, qui était même transportable . »
Chacun a été invité à choisir un gabarit en bois d'une case créole. Elle a ensuite présenté le matériel mis à
disposition : carton ondulé pour figurer la tôle, cailloux, bâtonnets en bois, peinture, colle, mortier. La consigne a
été la suivante : « Votre case créole doit être à la fois traditionnelle et créative. N'hésitez pas à expérimenter
dans le respect des normes d'autrefois » . Une heure et demie plus tard, les cases sont finies, la satisfaction du
fait-main se lit sur les visages.
« Ce que j'ai aimé dans l'atelier, explique Louis, 9 ans, c'est que j'ai eu le choix des matériaux. J'ai trouvé des
effets, j'ai utilisé des graines trouvées sur place, ma réalisation me plaît » .
L'atelier a donné lieu à de nombreux échanges.
Mobiler de style anglais
Le mobilier est majoritairement de style anglais. Il représente l'aménagement des maisons créoles prestigieuses
d'antan. Les objets sont eux aussi emblématiques de ceux que l'on trouvait couramment dans la maison
autrefois : batterie d'instruments de mesure utilisée dans les lolos pour mesurer les denrées liquides ou solides,
jarres en terre cuite pour conserver l'eau au frais, broc et cuvette en faïence pour la toilette ou le pot d'aisance
pour la nuit, pudiquement dissimulé dans le marchepied qui conduit au lit.
À la découverte de la nature et de la culture
Pour la huitième année consécutive, le Parc national de la Guadeloupe propose, durant les vacances, un
programme d'animations entièrement gratuit et très varié. Cet année, le thème retenu est « La Nature... notre
maison » . Jusqu'au 13 août, les activités feront découvrir au public des matières premières pour la construction
ou l'artisanat, des savoir-faire traditionnels ou modernes pour leur transformation, l'évolution des modes
d'habiter en Guadeloupe, les habitats intégrés au milieu naturel, l'utilisation des plantes de protection des
maisons, l'aménagement des jardins mais aussi les espaces de vie des animaux. Programme en ligne : http
://www.guadeloupe-parc-national.fr/ ?-Programme-d-animationRéservation obligatoire : 05 90 41 55 67 (lundi, mardi, jeudi 8h30/12h30 - 13h30/16h, mercredi, vendredi le
matin seulement).