heritage du code civil
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FICHES PLUi Janvier 2015 HERITAGE DU CODE CIVIL Les apports du code civil sur l’urbanisme HERITAGE DU CODE CIVIL Servitude d’écoulement des eaux naturelles - Article 640-641 du code civil Cette servitude, établie de fait en raison des caractéristiques topographiques des terrains, intéresse l’écoulement naturel des eaux naturelles : eaux pluviales, de source, issues de la fonte des neiges … Ainsi, le propriétaire d’un fonds inférieur est obligé de recevoir les eaux naturelles s’écoulant naturellement depuis les fonds supérieurs : Sauf convention contraire, les propriétaires des fonds ne peuvent pas procéder à des aménagements ayant pour effet d’aggraver la servitude. La jurisprudence montre par ailleurs que l’écoulement naturel des eaux pluviales ne constitue pas un trouble anormal de voisinage (Civ., 3è, 2 février 2000, n°97-14935). Dès lors que le propriétaire du fonds supérieur aggrave la servitude, il devient alors redevable d’une indemnité auprès du propriétaire du fonds inférieur (article 641 du code civil). Cette servitude ne s’applique pas : aux eaux artificielles : eaux ménagères, vannes, plus généralement : aux eaux dont l’écoulement a été altéré par la main de l’homme. Dans tous les cas, l’article 641 du code civil ne fait pas obstacle aux travaux modifiant l’écoulement des eaux naturelles sans créer de servitude ni l’aggraver lorsqu’elle existe. De plus, en raison de cette servitude, il est permis que les eaux pluviales régulièrement déversées sur un terrain depuis l’égout d’un toit (article 681 du code civil) puissent s’écouler naturellement vers le fonds voisin (Cour de Cassation, Chambre civile 3, du 7 novembre 1972, 71-10.699). Clore son terrain - Article 647 du code civil Entre deux propriétés, le principe de la liberté d'installer une clôture est posé par le code civil. L'article 647 dispose que " tout propriétaire peut clore son héritage ". En outre, la clôture ne doit pas constituer un abus de droit, dont la finalité serait de porter un préjudice intentionnel au propriétaire voisin (Cour de Cassation, Chambre civile 3, du 9 mai 2001, 99-13.45). A défaut d'usages contraire ou de règlements particuliers, la hauteur maximale des clôtures est fixée par l'article 663 du code civil. Dans les villes de plus de 50 000 habitants les clôtures ne doivent pas dépasser 3,20 m. Ailleurs, les clôtures ne doit pas excéder 2,60 m. 1 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen La clôture du terrain ne doit néanmoins pas porter atteinte au droit de passage ni à l’écoulement naturel des eaux naturelles (articles 647 du code civil et 682 du code civil). HERITAGE DU CODE CIVIL max max Mitoyenneté des murs - Article 653-654 du code civil La mitoyenneté désigne la situation dans laquelle deux voisins ont un droit de copropriété sur un bien séparant des immeubles contigus (mur, clôture, etc.).Tout mur servant de séparation entre bâtiments ou entre cours et jardins est présumé mitoyen, sauf titre ou marque du contraire. Le code civil définit des caractéristiques architecturales permettant de statuer sur le caractère mitoyen ou non d’un mur ou d’une clôture (article 654 du code civil - indépendamment de l’existence d’un titre). 2 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen Ainsi, il y a « marque de non-mitoyenneté » lorsque la sommité du mur est droite et à plomb de son parement d’un côté, et présente de l’autre un plan incliné ». HERITAGE DU CODE CIVIL Distance des plantations par rapport aux lignes séparatives - Article 671 du code civil Les distances d’implantation d’une construction peuvent être conformes aux règles d’urbanisme et dans le même temps être contraires à une règle de droit privé, dont celles issues du code civil relatives aux vues, à l’écoulement des eaux et aux ouvrages adossés sur un mur mitoyen. Distance des plantations depuis la ligne séparative Il est possible de procéder à des plantations en espaliers de chaque côté du mur séparatif sans qu’il ne soit nécessaire de respecter les distances imposées par le code civil, elles ne doivent pas toutefois dépasser la crête du mur. Dans tous les cas, aucune branche ne doit dépasser sur la propriété voisine. Distances de plantation Les arbres et haies d'une hauteur supérieure à deux mètres doivent être plantés à plus de deux mètres de la propriété voisine. Cette distance minimale est ramenée à cinquante centimètres quand la hauteur des plantations est inférieure à deux mètres. Si ces règles ne sont pas respectées, vous pouvez exiger que votre voisin arrache, étête ou déplace ses plantations. Sauf si cette situation dure depuis plus de trente ans (prescription trentenaire). Précisons que c’est au propriétaire des arbres de décider s’il préfère les arracher ou les réduire en hauteur. Précisons aussi qu'en principe, vous ne pouvez pas protester contre la chute des feuilles de l'arbre de votre voisin s'il est planté à la distance réglementaire. Destination du père de famille (Code civil art. 672) Lorsqu'un propriétaire divise sa propriété en plusieurs lots qu'il donne ou vend séparément, les donataires ou acquéreurs doivent, s'ils n'ont pas fait d'objection lors du transfert de propriété, supporter la présence des arbres se trouvant à une distance de la limite séparative inférieure à la limite d'usage légal, Prescription trentenaire (code civil art. 672 et 690) Lorsqu'un arbre implanté en deçà de la distance légale ou d'usage a atteint la hauteur de 2m depuis plus de trente ans, le propriétaire riverain ne peut plus demander l'étêtage ou l'arrachage de l'arbre. Par contre, lorsque ces arbres ont été abattus ou arrachés, ils ne peuvent être remplacés qu’en suivant les prescriptions légales. 3 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen Il y a prescription dans les deux cas suivants : HERITAGE DU CODE CIVIL Branches surplombant la propriété voisine Lorsque les branches surplombent le fonds du voisin, celui-ci peut obliger leur propriétaire à les couper ou à les faire couper. Il ne peut pas les couper lui-même. Ce droit est imprescriptible (pas de prescription trentenaire). C'est aux habitants de s'assurer que l'espace public bordant leur habitation n'est obstrué en aucun cas par la végétation, dans le souci de conserver les espaces publics (les trottoirs notamment) propres et sécurisés, aussi bien pour les piétons et les cyclistes que pour les automobilistes mais aussi pour éviter des problèmes de voisinage ou des problèmes d'écoulement des eaux pluviales par exemple (avaloir bouché, inondation). Récolte des fruits (code civil Art. 673) Le voisin n’est pas autorisé à cueillir les fruits portés par les branches surplombant sa propriété. Il ne peut s’approprier les fruits que s’ils sont tombés naturellement sur son terrain. Racines avançant chez le voisin (code civil Art. 673) 4 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen Lorsque les racines colonisent le terrain du voisin, celui-ci a le droit de les couper lui-même, à la limite de la ligne séparative des deux propriétés. Ce droit est imprescriptible (pas de prescription trentenaire). Le propriétaire d’un arbre, même planté à la distance réglementaire est responsable des dommages causés par les racines s’étendant sur les héritages voisins. HERITAGE DU CODE CIVIL Servitudes de vue - Article 678-679 du code civil Une vue consiste en un aménagement à partir de laquelle un propriétaire peut regarder vers un fonds voisin. Il peut s’agir d’un aménagement ouvert (une brèche en façade), ou fixe et fermé (fenêtres). Ainsi, les fenêtres, portes-fenêtres, baies vitrées et fenêtres de toit ou châssis de toit offrant une vue vers le fonds voisin sont considérées comme des vues. De même, les plateformes, balcons et terrasses et plus généralement, toute forme d’exhaussement du terrain peuvent être considérées comme des vues (Cour de Cassation, Chambre civile 3, du 29 novembre 1983, 82-14.155). On distingue deux sortes de vue : la vue droite : c'est une vue parallèle au fonds voisin. Lorsqu’on se place dans l’axe de l’ouverture on a une vue directe sur le terrain voisin sans se pencher ou tourner la tête, la vue oblique ou latérale : elle est perpendiculaire au terrain voisin, elle permet une vue de côté ou de biais en se penchant ou en tournant la tête. Le code civil dispose qu’une distance minimale doit être respectée entre la vue et le fonds voisin selon qu’il s’agisse d’une vue droite ou oblique : vue droite : 1,90 m minimum entre le bord de la fenêtre (parement extérieur du mur), le rebord extérieur du balcon ou celui de la terrasse et la limite séparative, vue oblique : 0,60 m minimum, calculée à l’angle de l’ouverture la plus proche de la limite séparative. 5 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen Il est en principe impossible de pratiquer une ouverture offrant une vue vers le fonds voisin sur un mur bâti en limite séparative, qu’il soit mitoyen ou privatif, sauf convention contraire entre les voisins (article 675 du code civil). HERITAGE DU CODE CIVIL Cas particulier des jours de souffrance - Article 676 du code civil Le jour de souffrance est une ouverture à verre dormant (fixe) qui laisse seulement passer la lumière et n’autorise pas le regard chez autrui (fenêtre à fer maillé, verre dormant, etc.). Toutefois, ce jour ne crée pas de droit, le propriétaire voisin peut librement édifier au droit du jour (dans le respect des règles d'urbanisme). Uniquement destinés à offrir un apport lumineux, les jours de souffrance sont à « verre dormant » : ils sont fixes, opaques et ne peuvent pas être ouverts. Jour sur mur mitoyen Sauf consentement du copropriétaire, il n’est pas permis de créer un jour sur un mur mitoyen (article 675 du code civil). Jour sur mur non-mitoyen en limite de propriété Le code civil dispose qu’un propriétaire a la possibilité de pratiquer un jour de souffrance sur un mur non-mitoyen en limite de propriété. L’article 677 du code civil montre que ces jours (ou fenêtres opaques) doivent être implantés : en rez-de-chaussée : à 2,60 m au-dessus du plancher ou sol de la chambre à éclairer, étages supérieurs : à 1,90 m au-dessus du plancher. Droit de passage - Article 682 du code civil Le propriétaire d’un terrain sans accès immédiat sur la voie publique ou dont l’accès est insuffisant peut solliciter un droit de passage auprès du propriétaire du fonds voisin, lequel reçoit une indemnité en contrepartie. Le droit de passage prévu par le code civil n’est pas limitatif : il peut ainsi concerner les passages souterrains nécessaires à l’installation de canalisations ou de réseaux (Cour de Cassation, Chambre civile 3, du 14 décembre 1977). être pris du côté où le trajet est le plus court du fonds enclavé vers la voie publique, sous réserve qu’il s’agisse de l’endroit le moins dommageable pour le propriétaire du fonds servant. 6 Béatrice BOTTERO – Agglomération d'Agen Le droit de passage doit à la fois :