Le Mystère du dauphin rose

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SAMEDI 11 JUILLET 2015 À 19.00
L'EMPIRE DES SCIENCES
LE MYSTÈRE DU DAUPHIN ROSE
Collection documentaire
Une seule espèce de dauphin a fait le grand saut du milieu marin vers le milieu
d’eau douce.
© French Connection
Le dauphin rose d’Amazonie fut longtemps une des espèces les plus
mystérieuses qui soient. Les scientifiques ont fini par résoudre son
énigme, mais tentent de protéger cet animal d’eau douce, aujourd’hui
menacé d’extinction.
Un museau allongé et étroit, un cou flexible, de larges nageoires, une longueur
de 2,50 mètres, et surtout… une peau rose : l’inia – nom savant du dauphin rose
– a peu à voir avec son cousin des mers ! Au Brésil, où il évolue dans l’Amazone,
les Amérindiens l’appellent « le roi des eaux sombres ». On lui attribue des
pouvoirs magiques : ce qui l’a jusqu’à présent protégé des agressions humaines.
Comment ce cétacé a-t-il pu survivre dans un écosystème si différent de son
milieu d’origine, l’océan ? « Les cétacés, c’est le groupe qui est le plus diversifié
en termes de morphologie et d’habitat, rappelle le paléontologue belge Olivier
Lambert. » Si l’on trouve beaucoup de leurs fossiles, il n’en va pas de même
pour le dauphin rose, dont le premier fossile fut découvert dans une rivière
d’Amérique du Nord. « Ses ancêtres occupaient une zone géographique
beaucoup plus grande qu’aujourd’hui, explique le paléontologue Stephen
Godfrey. Ils ne vivaient pas qu’en Amérique du Sud. »
Les premiers iniidés seraient ainsi apparus il y a 20 ou 25 millions d’années.
Chassés par les delphinidés, ils trouvèrent refuge dans les eaux douces de
l’Amazone, où leurs caractéristiques morphologiques leur permirent de s’adapter.
Mais les ont-ils héritées de leurs ancêtres ou les ont-ils acquises
progressivement grâce à l’évolution ?
Un animal exceptionnel menacé par l'homme
Des chercheurs ont établi l’hypothèse d’une
incursion de la mer jusque dans les
écosystèmes d’eau douce. Aujourd’hui, des
géologues et des paléontologues étudient les
sédiments non loin de la côte péruvienne, la
plus proche de l’Amazonie. L’analyse de
fragments de roches et de fossiles
microscopiques confirme l’existence
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ancienne d’un environnement estuarien
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mélangeant eau douce et eau salée. La
formation des Andes a ainsi créé un réseau de lacs, puis favorisé un passage
permettant aux eaux de l’océan d’y pénétrer. « Comme ça a duré très longtemps,
les espèces ont eu le temps de s’adapter et d’évoluer, explique le paléontologue
hollandais Frank Wesselingh. Grâce aux coquillages, on sait que la zone était
riche en nutriments et en espèces aquatiques variées… Une seule espèce de
dauphin a fait le grand saut du milieu marin vers le milieu d’eau douce. »
Au cours des centaines de milliers d’années qui ont suivi, le dauphin rose a ainsi
développé des attributs lui donnant la possibilité de se mouvoir plus rapidement.
Ainsi une bosse sur le crâne lui permet une écholocalisation plus fine que celle
des dauphins de mer pour se déplacer dans les eaux sombres et encombrées de
l’Amazone. Quant à sa couleur rose, elle est l’apanage des mâles adultes : les
combats entre dominants leur laissent de nombreuses cicatrices qui modifient la
couleur de leur peau.
Aujourd’hui, il lui faut lutter contre un ennemi d’une autre taille : l’homme, qui
étend son habitat sur son territoire et pollue de plus en plus le fleuve. Pis encore,
il est la cause de la réduction dramatique de sa population : les pêcheurs le
massacrent pour l’utiliser comme appât pour les poissons-chats, très prisés des
consommateurs. Le programme de sensibilisation et de protection mis en place
par les scientifiques lui permettra-t-il d’y échapper ?
Anne-Laure Fournier
DOCUMENTAIRE
DURÉE 52’
AUTEUR NICOLAS BAZEILLE
RÉALISATION ERIC ELLENA
PRODUCTION FRENCH CONNECTION FILMS / IRD / DUO 2 TV, AVEC LA
PARTICIPATION DE FRANCE TÉLÉVISIONS
ANNÉE 2015
CONTACT PRESSE
ANNE-SOPHIE BRUTTMANN
02/07/2015 14:30