Synthèse des rapports remis par les participants

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Synthèse des rapports remis par les participants
Cycle biennal de formation
"Norbert Kenne" 2001-2002
FI.ACAT / IDHL / APDHAC / UCAC
Synthèse des rapports remis par les participants
25 juin 2002
Lors de la 1ère session du cycle "Norbert Kenne", organisée du 16 juillet au 3 août 2001 à
Yaoundé, 37 participants se sont engagés à mettre en œuvre un projet de formation et de
sensibilisation dans leur pays, en lien avec leur organisme d'envoi. 36 rapports intérimaires
émanant de 11 pays africains différents nous sont parvenus en mars 2002. Leurs auteurs ont
été sélectionnés pour participer à la session de suivi et d'évaluation du cycle, qui se tiendra à
Dakar du 22 au 26 juillet 2002. Viennent s'ajouter deux participants d'un cycle antérieur qui
n’avaient pas pu finaliser leur formation jusqu’à présent. Au cours de la session à Dakar, les
rapports définitifs seront remis.
Voici une brève synthèse des projets menés. Les participants ont assuré une formation /
sensibilisation aux droits de l’Homme soit en milieu scolaire et universitaire, soit auprès d'une
population ciblée. Certains ont d'ores et déjà prévu de donner suite à leur action.
Formation en milieu scolaire et universitaire
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Collèges / Lycées :
Au Burkina Faso, un projet d'éducation des enfants aux droits de l'homme dans des écoles a
été mené par Casimir Ilboudo de l'ACAT Burkina Faso de septembre 2001 à mai 2002. Les
élèves, des délégués de l'école et les associations de parents d'élèves du lycée Maranatha et du
lycée Municipal ont participé aux activités culturelles et sportives qui ont pris la forme
d'exposés, de débats, de théâtre, de jeux concours et d'émissions de radio.
Au Congo, Inès Perside Binaki, de l’Association des femmes juristes du Congo, a assuré une
formation aux droits de l’homme, à cinquante jeunes filles scolarisées. Les 22 et 23 février
2002, elle a rassemblé 25 collégiennes et 25 lycéennes de 15 à 25 ans pour les sensibiliser à
leurs droits et surtout à la protection de leur intégrité physique. Trois thèmes ont été
développés : la protection des droits des femmes congolaises au regard de la loi congolaise, au
vu des instruments internationaux et les mécanismes internationaux de défense de leurs droits.
Les enseignements se sont matérialisés sous forme de cours, scènes et jeux de rôle permettant
ainsi de mettre en pratique les informations échangées.
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En République Démocratique du Congo (RDC), le séminaire de Hamibanga Désiré
Shamavu du Groupe Jérémie a porté sur la sensibilisation des lycéens à la discrimination à
l'égard des femmes. Le 1 er décembre 2001, 252 lycéennes du Lycée de Wima ont assisté à des
conférences sur le thème de "la violence faite à la femme, un handicap pour la paix". Le 15
décembre 2001, 117 jeunes filles et jeunes garçons de l'Institut Nyalukimba ont suivi des
conférences sur le même thème et sur le droit international humanitaire. Le but était de
promouvoir les droits de la femme souvent en contradiction avec les pratiques traditionnelles.
Au Sénégal, Jeannine Valérie Dores-Vosges, de l’ACAT à Dakar, a élaboré un projet de
sensibilisation des lycéens (12 filles et 8 garçons de seconde), aux droits de l’homme et plus
spécifiquement aux droits de la femme. Le projet a débuté en décembre et s’est déroulé le
samedi, de 10h à 12h, tous les quinze jours. Les ateliers étaient organisés de manière à ce que
chaque élève ou groupe de deux élèves soient placés devant une situation concrète de torture
vécue par une femme, ils devaient ainsi dégager les droits violés et la manière de les défendre.
Jean-Pierre Lambal, de l'ACAT en Casamance, a choisi de sensibiliser 30 collégiens aux
droits de l'homme à travers les instruments internationaux les concernant de novembre 2001 à
février 2002. Les élèves se réunissaient les samedis et mercredis après-midi au lycée. Les
deux conventions principalement discutées ont été la Convention sur l’élimination de toutes
les formes de discrimination raciale et la Convention contre la torture et autres peines ou
traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Au Tchad, Mbaïnon Doumguinam avec le soutien de l'ACAT Tchad a rassemblé des élèves
de 3ème et 2nde du collège "Tolérance" d'Abena autour des thèmes : "la torture et les
mécanismes de lutte" et "la tolérance et la non violence", les 25 et 26 février 2002. L'objectif
était de faire connaître aux participants la notion, les mécanismes et les textes concernant la
torture et de les amener à savoir régler les conflits de manière pacifique.
Mme Adoum Oyal Ngarassal, membre de l’ATPDH, a choisi de mobiliser des élèves du
collège lycée du Sacré Coeur à N’Djamena, contre la violence dans les écoles. Elle a pris
contact avec la sœur directrice du collège lycée afin d’organiser les heures et dates précises
des séances, de septembre 2001 à janvier 2002. 30 élèves ont dû être sélectionnés parmi les
volontaires, 36 se sont présentés sans que l’on puisse en exclure, au vu de leur enthousiasme.
Egalement à N’Djaména, Dadoum Mbaihorum membre d'Amnesty International Tchad a
réalisé plusieurs journées de formation des élèves au respect des droits de l’homme et à la non
violence. Il a réussi à mettre en place des cellules et groupes d’Amnesty International dans les
différents établissements à la suite des formations. 44 élèves du lycée Félix Eboué ont assisté
aux enseignements sur le respect des droits de l’homme les 24 et 25 janvier 2002. La session
du 15 mars 2002 a vu la participation de plusieurs élèves de différents établissements sur les
thèmes de l’analphabétisme, l’ignorance, la culture et les droits de l’homme.
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Etudiants
Au Togo, le séminaire de Maximin Adjate de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (JECI
Afrique), portait sur "Démocratie, droits de l'homme et engagement citoyen du jeune
chrétien". La formation, qui s’est adressée à 60 étudiants, a été organisée du 4 au 10 février
2002, à l'Université de Lomé, afin de contribuer à la naissance d'une société civile plus
représentative et plus effective au Togo. Le séminaire, qui alternait exposés et cas pratiques,
visait à vulgariser les droits de l'homme et les valeurs démocratiques dans le monde
estudiantin, former les étudiants aux droits de l'homme selon le Droit International et le droit
national togolais et les familiariser aux instruments internationaux.
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Les enseignants
Au Mali, Saloum Traore d'Amnesty International Mali, a centré sa session sur l'éducation aux
droits de l'homme. Les 11 et 12 mai 2002, 25 enseignants ont assisté au séminaire et à des
ateliers sur des sujets tels que le règlement des conflits, cultures africaines et droits de
l'homme.
A Dombila, les 2 et 3 février 2002, Philomène Camara de l'ACAT Mali a assuré la formation
des 25 enseignants contractuels des écoles communautaires et 6 participants de niveau
supérieur (ENA) aux droits et devoirs des citoyens. L'objectif était de comprendre la place du
citoyen face à l’Etat, en énumérant et analysant leurs droits et devoirs par rapport à la société,
à l'Etat. Parmi les thèmes abordés, on peut citer : « la démocratie et le cadre politique et
institutionnel est une exigence », « la décentralisation et le cadre territorial d'application des
droits et devoirs est une volonté concrète de gestion participative » et « le développement
local, aboutissement des deux premiers, est un objectif ».
En RDC, à Lubumbashi, Francine Kyungu de l’association Agir Ensemble pour les droits de
la femme a décidé de lancer une campagne de sensibilisation pour les éducateurs d’enfants à
la Convention sur les droits de l’enfant, de septembre 2001 à mai 2002. Trois conférences
débats ont été organisées en septembre 2001 (respectivement pour 160, 30 et 65 participants)
à l’intention des jeunes de l’Eglise protestante des villes de Lubumbashi et Kipushi.
Les médias ont été utilisés afin de sensibiliser la population (2 émissions télé en décembre
2001 et 4 émissions radio en janvier et février 2002). La seconde phase est en cours et porte
sur la formation de l’encadrement des mouvements de jeunes de la paroisse catholique Saint
Martin et des responsables de la coordination des écoles conventionnelles.
A Lubumbashi, Florence Ngoy Matete de l’ACAT a assuré une formation relative à la lutte
contre la torture à 20 enseignants du secondaire au sein du complexe scolaire Epiphanie I de
Lubumbashi, les 9 et 10 février 2002. Les objectifs poursuivis étaient d'outiller les
enseignants sur les notions de la Convention contre la torture, instaurer une culture de la paix,
et de la non violence et lutter contre la torture.
Au Sénégal, l'Abbé Jean-Marie Ndour, membre de Caritas Sénégal, a mis en oeuvre un
séminaire destiné aux enseignants. Le mercredi 20 mars 2002, au collège du Sacré-Cœur, 32
enseignants de 8 collèges différents ont partagé leurs expériences en discutant de sujets tels
que l'urgence d'une éducation aux droits de l'homme, des cas de violence et d'intolérance à
l'école. La session devrait permettre d'enseigner aux enfants et aux jeunes qui fréquentent le
système scolaire, les valeurs des droits de l'homme.
Au Togo, Ohini Kwao Sanvee en lien avec la Communauté évangélique d’action apostolique
en mission (CEVAA) a organisé un séminaire de formation des enseignants des écoles
confessionnelles et des moniteurs d’écoles du dimanche à la connaissance des concepts
fondamentaux des droits de l’homme et des instruments nationaux et internationaux s’y
rapportant. La formation a eu lieu les 22 et 23 février 2002 à la salle de réunion de l’Eglise
méthodiste Salem de Hanoukopé à Lomé. Elle a regroupé 16 participants venus des Eglises
Méthodistes et Catholiques du Togo. La formation a abouti à la création d’une association des
éducateurs professionnels.
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Formation d’une population ciblée
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Les femmes et jeunes filles
Au Burundi, le travail de Chantal Mutumuriza de l'Association pour la Promotion de la Fille
Burundaise (APFB), a porté sur une familiarisation des jeunes femmes à leurs droits.
Le 14 mai 2002, 43 jeunes filles membres de l'APFB et des représentants d’ONG ont participé
à la formation basée sur la mise en application de la Convention sur l'élimination de toute
discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) au Burundi.
En République centrafricaine (RCA), Marie-Blandine Yakondji, membre de l’Association
des Femmes Juristes de Centrafrique (AFJC), a désiré sensibiliser la population féminine aux
conditions des veuves dans la succession. Les 22 et 23 février 2002 à Bangui, 50 femmes de
diverses confessions religieuses ont assisté à des exposés, débats et ateliers pratiques (sketch)
sur cette question. Le séminaire a été clôturé par une interview donnée sur les ondes
nationales afin de mobiliser la population en vue de préserver les intérêts des veuves et des
orphelins dans la succession.
En RDC, plusieurs projets ont été menés en parallèle dans diverses provinces.
A Kinshasa, Marceline Kabeya a centré sa formation sur les droits des jeunes filles, au centre
social de Maman Mesu. Le samedi 5 janvier 2002, 20 jeunes filles de 16 à 20 ans, provenant
des églises et communautés membres du COE (Conseil Oecuménique des Eglises), de la
CETA (Communauté des Eglises de toute l'Afrique) et de l'Eglise catholique ont assisté aux
enseignements. Le séminaire a eu pour objet de répondre à un réel besoin d'information sur
les notions générales des droits de l'homme et plus particulièrement des droits de la femme et
de l'enfant ainsi que les mécanismes de défense et de recours de leurs droits. Les jeunes filles
ont pu parler de leurs problèmes et obtenir des réponses à leurs interrogations.
Diane Kavuo Siriwayo, membre de l’ACAT à Goma, a soutenu un projet de formation
intitulé « le rôle et la place des femmes dans la culture et la promotion de la paix en RDC et
spécialement dans la province du Nord-Kivu ». Le projet qui avait pour finalité d’inciter les
femmes à s’impliquer davantage dans le processus de la pacification de la province et de créer
un cadre de concertation et de réflexion sur la situation des femmes, a rassemblé 200 femmes
de différentes confessions religieuses. Des journées de réflexion et des ateliers ont été
organisés afin que les femmes puissent s’exprimer librement autour de deux thèmes: "le rôle
et la place de l'église dans la promotion et la culture de la paix dans la région des Grands
Lacs" et "la femme et les conflits politiques dans la région des Grands Lacs". Les femmes ont
exprimé le vœu de voir une telle rencontre se réaliser une fois par an.
Au Tchad, le travail de Salomon Nodjitoloum membre de l’Association pour la Promotion
des Libertés Fondamentales au Tchad (APLFT) a porté sur la formation des femmes leaders
d'associations féminines à N'Djamena, relative aux régimes matrimoniaux et à la question de
la succession. La formation s'est adressée à 20 femmes mais avait l'objectif plus large de
sensibiliser les hommes, les femmes et les autorités à œuvrer pour un changement de
comportement à l'égard des femmes pour renforcer leurs capacités à exercer et revendiquer
pleinement leurs droits. Les femmes qui ont bénéficié de cette formation ont souhaité
prolonger l'enseignement en transmettant le message dans leurs milieux respectifs.
Une action similaire a été réalisée par Dorsouma Seïlou à Kélo. Le débat s'est déroulé autour
de plusieurs pratiques néfastes ancrées dans les traditions telles que le lévirat selon lequel la
(ou les) épouses du mari défunt passent à un (ou plusieurs) frères de ce dernier et le sororat
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qui consiste pour l'homme à remplacer l'épouse défunte par sa sœur cadette. Les participantes
ont souhaité renouveler de telles formations et se sont engagées à traduire les documents en
langue nationale afin qu'ils soient plus accessibles.
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Les handicapés
En RDC, à Lubumbashi, M. Joseph Kongolo Wa Momat du Mouvement International des
Juristes Catholiques (MIJC), a centré son projet sur la mobilisation de la population envers les
handicapés. L’objectif était de rendre plus accessible les droits des handicapés et de réfléchir à
leur contribution en vue de l’élaboration d’une future Convention internationale pour les
personnes handicapées. Plusieurs associations en faveur des droits des handicapés ont
participé activement à ce projet. Le projet était échelonné sur 8 mois, d’octobre 2001 à mai
2002. Plusieurs actions ont été menées telle qu’une campagne de sensibilisation, des
émissions de radios et de télévisions, des conférences, une journée d’échanges le 23 février
2002, à laquelle 25 participants ont pris part et ont débattu sur les droits des personnes
handicapées. Un projet de création d’une radio communautaire susceptible de faciliter la
promotion des droits et activités des personnes handicapées existe.
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La société civile
Au Cameroun, Solange Calice Toukombo Akanda, de la Commission Justice et Paix à
Yaoundé et participante au suivi de la session de formation de 1997, réalise depuis 5 ans une
formation aux droits de l'homme et aux droits de l'enfant. La formation et les campagnes de
sensibilisation se sont poursuivies après le terme, à la demande de la population. Des sessions
ont été organisées en zone urbaine en français et en zone rurale en langue "Ewondo" sur
différents thèmes: notamment, les droits de l'homme et de l'enfant, le mariage, la filiation, les
successions, l'acte de naissance, l'inviolabilité de la vie, les détentions et la torture, les
élections et les droits de la femme. Les conférences étaient suivies de causeries et de débats.
D'autres actions ont été menées comme la projection de films suivie de débats, une campagne
de sensibilisation contre les jouets guerriers et les pétards, des émissions radio.
Au Congo, Jean-Pierre Massamba, de l’ACAT à Pointe-Noire, a réalisé une session de
formation aux droits de l’homme, le 11 mars 2002, pour 22 membres de différentes ONG. Le
projet visait à donner aux participants des points de repères et leur faire découvrir d’autres
matériels pédagogiques pour un travail d’animation aux droits de l’homme. A terme, il devrait
contribuer spécifiquement à la constitution d’un réseau d’animateurs aux droits de l’homme.
Une action en parallèle a été menée sur le même sujet par Florian Nakoundila, à la paroisse
Sainte Monique de Kinkala, les 22, 23 et 24 mars 2002. 45 participants ont suivi les exposésdébats. Des ateliers ont suivi afin de mettre en pratique les enseignements reçus.
En RDC, l'Abbé Dieudonné Tshibanda de l’ACAT, participant à la session du cycle de
formation de 1999, a décidé de sensibiliser des animateurs d’ONG des droits de l’homme de
différentes confessions religieuses. Le nombre prévu de 50 participants a largement été
dépassé, 151 animateurs paroissiaux, membres d’ONG ont assisté au séminaire les 5 et 6 avril
2000 à Mwene-Ditu. La formation a eu pour objectif de faire connaître les droits de l’homme
et les limites de ce qu’une personne peut faire sans empiéter sur les droits et les libertés de
l’autre. La principale difficulté a résidé dans la traduction des exposés français en Tshiluba.
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Dans une autre province de RDC, Désiré Simbi, membre de l'ACAT, a sensibilisé les ethnies
du Nord-Kivu à la cohabitation pacifique. Ce projet était itinérant et le public visé variait
selon les lieux de passage. Il s’est accompagné d’émissions radio. Les personnes intéressées
étaient généralement par groupe d'une centaine de jeunes, de femmes, de juges et de greffiers.
L'objectif de ce séminaire était de lutter contre la haine tribale.
Au Togo, Inyeza Koffigan Bigah au nom de l'ACAT Togo a organisé un séminaire du 4 au 7
mars 2002. Celui-ci a rassemblé 30 participants provenant de 13 ONG et avait pour thèmes :
« les droits de la femme et les traditions, cultures et religions africaines », « les droits des
enfants ». Cela a permis aux bénéficiaires de la formation de devenir à leur tour des
formateurs au niveau de leur ONG ou association en relayant auprès des autres membres de
leur organisation, les enseignements reçus au cours de ce séminaire.
A Dapaong, Martine Moni Sinandja, en lien avec l'ACAT, a animé des émissions radio sur
les articles de la DUDH en langue Moba. Les émissions ont débuté au mois d’avril 2002 et à
ce jour, plus de 13 émissions sont passées sur Radio Maria-Dapaong, chacune sensibilisant
pendant une heure la population à la démocratie et aux droits de l'homme.
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Les autorités traditionnelles et les communautés chrétiennes
Au Cameroun, Géraldine Chin Kongnyuy Selanno, membre de l'ACAT à Kumbo, a choisi
de promouvoir les droits de l'homme dans les sociétés traditionnelles, en sensibilisant les
autorités traditionnelles et les membres de comités paroissiaux aux valeurs de la personne
humaine. Au cours de plusieurs sessions, les personnes intéressées ont pris la place de
l'enseignant et de l'élève, tour à tour, afin de partager leurs expériences et de mettre en lumière
l'intégration des droits de l'homme dans les valeurs traditionnelles.
Dans le même temps, Henri Wassouo de la Commission Diocésaine justice et paix a opté pour
un enseignement visant à promouvoir les droits de l'homme dans le Diocèse de Garoua. Du
15 au 17 novembre 2001, 22 personnes en majorité de religion catholique mais aussi un
représentant de l'Imam de la grande Mosquée, ont assisté à ce séminaire. Plusieurs thèmes
important ont été abordés: la vulgarisation des droits de l'homme et des instruments
internationaux s'y rapportant, le rôle des ONG dans le système des Nations Unies, les droits
de l'homme dans les cultures africaines et les droits de la femme en Afrique.
Au Congo, Patrice Nzalakanda, de l'ACAT, a multiplié les séminaires de formation des
animateurs de mouvement de jeunesse et des groupes des communautés de base à l'éducation
aux droits de l'homme et à la non-violence. 52 personnes, membres des Eglises Orthodoxes,
Salutistes, Evangéliques et Catholiques de la ville de Brazzaville ont débattu 3 dimanche
successifs sur des thèmes tels que "les droits et les libertés fondamentales dans un Etat de
droit", "les mécanismes de protection des libertés individuelles par le droit interne" ou encore
"le rôle de la justice dans la lutte contre les violations des droits de l'homme". Des travaux et
ateliers sur les techniques para-juridiques et la non-violence ont également été prévus.
En RCA, Hyacinthe Gala-Galas a assuré cinq temps de formation à l’éducation aux droits de
l'homme dans trois cellules de prière de l'Eglise Baptiste de Ngoubagara (respectivement 12,
20, 26, 50 et 80 participants). L'objectif était d'informer et d'inciter les fidèles de ces cellules
de prière à respecter et à faire respecter les droits de l'homme dans leurs milieux respectifs de
même qu'au sein de l'Eglise, de lutter contre la torture, d’enseigner les vertus de la tolérance et
de mettre en place des groupes ACAT dans les cellules de prière.
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En RDC, à Lubumbashi, Grégoire Mulamba du Centre des droits de l'homme et du droit
humanitaire, a centré son action sur la formation et la vulgarisation de la DUDH en milieu
rural.150 responsables des Eglises, des autorités, enseignants et animateurs se sont réunis pour
assister aux deux séminaires, organisés du 1er au 15 septembre pour le premier et du 23
septembre au 30 octobre 2001 pour le second. Celui-ci avait pour but de donner une formation
"diffuse et humaine" à des personnes considérées comme les principaux acteurs de la vie
sociale et de l'éducation de la population en milieux ruraux et de les inciter à un engagement
dans les initiatives locales de promotion et défense des droits de l'homme.
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Les autorités officielles
En RCA, Jacqueline Waboe a formé des responsables préfectoraux à la lutte contre les
pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme, de la jeune fille et des violences à
leur égard. Le séminaire tenu par le comité national de lutte contre les pratiques néfastes à
l'égard des femmes, a eu lieu du 14 au 16 février 2002 à Bangui, et a regroupé 45
responsables préfectoraux.
En RDC, à Bukavu, un projet de sensibilisation de 17 officiers de police judiciaire à la
Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a
été mené par Paul-Robain Namegabe de l’ACAT le 4 mars 2002. Les participants ont désiré
voir cette formation s’étendre à d’autres membres du corps de la police judiciaire et aux
militaires.
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Les prisonniers
Au Cameroun, Essaï Bisseck, de l'ACAT Cameroun antenne Littoral, a travaillé à une
meilleure connaissance et une amélioration des droits du prisonnier et des pensionnaires de la
prison centrale de Douala. L'objectif était de permettre aux pensionnaires de connaître leurs
droits et d'être capable à la fois de suivre leur dossier et de sensibiliser les autres détenus. Pour
la matérialisation de cet objectif, un "comité de la réinsertion sociale et du pardon",
appellation cachant un véritable comité de défense des droits de l'homme, a été créé. Deux
actions principales ont été menées: le programme de la formation aux droits de l'homme qui a
attiré 30 personnes (3 gardiens et 27 pensionnaires) du centre pénitentiaire. Des causeries
éducatives et simulations ont permis de rendre pratique les enseignements proposés. Et des
activités judiciaires ont été ajoutées, explicitant les procédures de libération immédiate et
facilitant la lecture du suivi des dossiers bloqués.
Au Burkina Faso, Roger Zerbo de l’ACAT Burkina Faso a élaboré un module de
sensibilisation des militants des droits de l’homme aux conditions de détention et au système
pénitentiaire depuis août 2001. L’objectif est de promouvoir les droits des prisonniers, en
particulier leurs droits à l’intégrité physique, à la santé et aux conditions de vie acceptables et
d’œuvrer pour la réinsertion sociale des personnes sorties de prison. La session s’adressait à
une quinzaine de participants de la société civile. Roger Zerbo a également animé une série
d’émissions radio concernant la population carcérale, sur les antennes de Radio-Maria de la
Paroisse Cathédrale de l'archidiocèse de Ouagadougou.
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