La mobilité professionnelle des adultes : les changements de métier
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La mobilité professionnelle des adultes : les changements de métier
La mobilité professionnelle des adultes : les changements de métier 3BQQPSUEFTZOUIoTFEnDFNCSF Introduction La mobilité professionnelle est au cœur de la question générale de la « sécurisation des parcours ». En Rhône-Alpes, les partenaires sociaux et les pouvoirs publics (Etat, Région) ont confié au Pôle Rhône-Alpes de l’Orientation (PRAO) la mission d’apporter des éclairages sur la réalité de la mobilité professionnelle et, en particulier, sur les changements de métier, afin d’alimenter la réflexion au niveau régional et au niveau local. Extraits des propos de membres du comité de pilotage de l’étude Le visage socio-économique de la France se transforme et pousse les individus à la mobilité professionnelle. Les employeurs doivent s’adapter à ce nouveau visage. Les entreprises et les partenaires sociaux doivent être capables de préparer les individus à la mobilité. Il est nécessaire de créer un environnement « propice » à la mobilité. Nous sommes dans un environnement où il existe toujours de nombreux obstacles à la mobilité (ex. : diplôme). On pense souvent que la mobilité est synonyme de précarité mais ce n’est pas toujours le cas ! La mobilité professionnelle a plusieurs facettes : les changements de métier, les changements de secteur d’activité, les mobilités internes ou externes à l’entreprise, les promotions, les déqualifications, etc. La mobilité professionnelle des adultes peut également être subie ou choisie : mais qu’en est-il réellement ? En 2004, l’étude « lien diplôme-métier » réalisée par le PRAO, avec le concours de la Direction Evaluation Prospective (DEP) du Ministère de l’Education Nationale, a mis en évidence l’amplitude des aires de mobilité des jeunes dans les 5 années qui suivent leur sortie de formation initiale : globalement, un tiers des jeunes exerce un métier-cible de sa formation initiale, un tiers exerce un métier « connexe » vers lequel les savoirs et compétences sont transférables et un tiers exerce un tout autre métier. En 2006-2007, avec l’Etat, la Région, les partenaires sociaux et la collaboration technique du C2R Bourgogne (Carif Oref Bourgogne), du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ), du Conseil d’Analyse Stratégique, du Conseil National de Formation Professionnelle Tout au Long de la Vie (CNFPTLV), de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES), de l’INSEE (NordPas-de-Calais - Pôle emploi) et de l’Observatoire Régional des Métiers (ORM : Oref Provence-Alpes-Côte d’Azur), le PRAO a dressé un état des lieux quantitatif et qualitatif de la mobilité professionnelle des adultes. Ce constat a pu être réalisé grâce à l’échantillon national de l’enquête Emploi (INSEE) des années 2000 à 2002. L’étude montre l’ampleur des changements de métier : chaque année, 13% des actifs en emploi changent de métier, soit 3 millions de personnes en France et plus de 300 000 en Rhône-Alpes. La 1ère partie de la synthèse décrit l’impact de l’âge, du sexe, du niveau de diplôme, de la mobilité géographique, de la mobilité sectorielle et du chômage sur les changements de métier. La 2ème partie traite de la mobilité professionnelle dans tous les métiers et en dégage les grandes tendances à travers une typologie basée sur la fréquence de la mobilité, la fréquence des promotions et sur l’étendue de l’aire de mobilité des individus. Les résultats de l’étude sont détaillés, à l’intention des membres et des partenaires du PRAO, dans des fiches par métier (84 fiches) qui seront consultables et téléchargeables sur le site www.prao.org (début 2008). Compte-tenu de la multiplicité des interprétations de la « mobilité professionnelle », il est vivement recommandé de prendre connaissance de l’introduction « définitions et méthode », où sont présentés les choix préalables, indispensables dans ce type d’étude. Sommaire Introduction p.3 Définitions et méthode p.5 Les caractéristiques de la mobilité professionnelle p.8 La typologie des changements de métier p.14 Conclusion p.18 - - Taux de mobilité professionnelle par âge et par sexe Taux de mobilité par âge et par diplôme Taux de mobilité professionnelle et taux de mobilité géographique Taux de mobilité professionnelle et taux de mobilité sectorielle Mobilité professionnelle interne et externe Période de chômage au cours de l’année n Les Les Les Les métiers métiers métiers métiers à faible mobilité insertion-tremplin à mobilité par transfert de compétences à parcours dispersés Définitions et méthode La cible de l’étude : la mobilité des personnes d’un métier à un autre métier Conformément aux priorités fixées par les membres(1) du PRAO, l’étude est ciblée sur les parcours professionnels et, plus précisément, sur les changements de métier. Cette cible n’est pas la seule composante de la mobilité professionnelle. En effet, il existe d’autres formes de mobilité professionnelle, notamment : • la promotion professionnelle : l’accès à un métier plus qualifié que le précédent, • la déqualification professionnelle : l’accès à un métier moins qualifié que le précédent (elle peut être notamment la conséquence du manque d’emploi ou le résultat d’un choix individuel), • la mutation dans un autre établissement de l’entreprise, • le changement d’entreprise (parfois dénommé « turn-over ») : par exemple, le représentant qui part de son entreprise pour travailler chez un concurrent, le conducteur routier qui change d’entreprise pour bénéficier d’autres conditions de rémunération ou le cuisinier qui change d’employeur et de région en fonction des saisons, • le changement de secteur d’activité : par exemple, le conducteur de camion qui part d’une entreprise de transport pour exercer le même métier dans une entreprise de travaux publics. Ces différentes mobilités sont prises en compte dans l’étude, seulement si elles se réalisent en même temps qu’un changement de métier et/ou qu’un changement de niveau de qualification. Changement de profession ou changement de métier ? L’étude est basée sur l’enquête Emploi INSEE qui interroge les personnes de l’échantillon à 2 dates espacées de 12 mois. A chaque interrogation, la personne enquêtée déclare sa « profession principale » (ex. : maçon), sa « position professionnelle » (ex : ouvrier qualifié, technicien, etc.) et sa « fonction principale » (ex : production, recherche, maintenance, gestion, logistique, etc.). A partir des réponses, l’INSEE détermine la « profession et catégorie sociale » (PCS) de l’individu. Dans les usages administratifs, la « profession » que déclare l’individu renvoie autant à son statut (salarié/libéral) et à sa formation initiale qu’aux compétences qu’il met en oeuvre. Par contre, le « métier » est fondé sur les compétences mises en œuvre dans le cadre d’une organisation donnée de la production ou des services. En effet, ne parle-t-on pas des « nouveaux métiers » générés par des évolutions techniques et des transformations de l’organisation du travail ? En confrontant la PCS à la date n avec la PCS à la date n +1, on peut distinguer les individus qui sont restés dans la profession et ceux qui en ont changé au cours des 12 mois. Ces différences - souvent implicites - entre les termes « profession » et « métier » nous ont amené à préférer l’expression « changement de métier » à l’expression « changement de profession ». La mesure des changements de métier dépend de la maille retenue La mobilité entre les métiers peut s’analyser avec une maille plus ou moins fine. Dans cette étude, le choix a été fait de privilégier les changements se traduisant par un autre métier et/ou un autre niveau de qualification. Ce choix n’est pas du tout l’expression d’une définition sociale et validée du concept de mobilité professionnelle. C’est un choix raisonné et adapté au caractère exploratoire de cette étude. (1) Etat, Région et partenaires sociaux. Définitions et méthode En d’autres termes : • L es changements de métier et/ou de niveau de qualification sont pris en compte dans l’étude : le passage du métier d’ouvrier qualifié(1) au métier de technicien de méthodes entre, ici, dans les « changements de métier ». De même, pour l’ouvrier non qualifié qui devient ouvrier qualifié, pour l’ouvrier qualifié de l’électricité – électronique qui devient ouvrier qualifié de la maintenance industrielle, pour le technicien de maintenance qui devient représentant auprès des entreprises, pour l’agent de la fonction publique qui accède au statut de cadre de la fonction publique mais également pour l’ouvrier qualifié du textile qui devient ouvrier non qualifié du textile, Concrètement, l’étude s’est appuyée sur la nomenclature des « Familles d’Activité Professionnelle(2) » (FAP) définie par l’ANPE, la DARES, l’INSEE et d’autres partenaires, qui a été adaptée – à la marge – aux spécificités de Rhône-Alpes. Chaque FAP (sur les 93 exis- • Les changements de statut (salarié privé/salarié public/indépendant-artisan-profession libérale), sans changement de métier, ne sont pas retenus, dans l’étude, comme étant un « changement de métier » : par exemple, l’infirmière salariée qui se met en statut libéral ne quitte pas son métier, • L es changements d’échelon ou de degré au sein d’un même niveau de qualification, sans changement de métier, ne sont pas retenus, dans l’étude, comme étant un « changement de métier » : par exemple, un ouvrier professionnel mécanicen OP1 qui devient mécanicen OP2 n’est pas pris en compte dans l’étude car il reste au niveau d’ouvrier professionnel dans le même métier. tantes) regroupe les professions et les catégories sociales (PCS) de l’INSEE ainsi que les « emplois-métiers » du Répertoire Opérationnel des Métiers et Emplois (ROME) de l’ANPE, qui sont de même niveau de qualification et de même champ de compétences. Familles professionnelles et champ de compétences L’articulation entre les familles professionnelles et les champs de compétences peut être illustrée par les exemples suivants : • La famille professionnelle « ouvriers qualifiés travaillant par l’enlèvement du métal » rassemble les métiers suivants : ajusteur-tourneur-fraiseur, modeleur-mouliste, opérateur d’usinage sur machine à commande numérique, régleur, • La famille professionnelle « cadres des services commerciaux » rassemble les métiers suivants : acheteur, chef de produit, marchandiseur, responsable des ventes, etc. Familles professionnelles et niveaux de qualification •D ans les métiers industriels, les familles professionnelles se répartissent entre 4 niveaux de qualification : ouvriers non qualifiés (ex. : ouvriers non qualifiés de la chimie), ouvriers qualifiés (ex. : ouvriers qualifiés de la chimie), agents de maîtrise - techniciens (ex. : agents de maîtrise et techniciens de la chimie), cadres et ingénieurs (ex. : ingénieur de recherche ou de production en chimie), •D ans les métiers tertiaires, les familles professionnelles se répartissent entre 3 niveaux de qualification : employé (ex : agent de service hospitalier), technicien (ex. : infirmier) et cadre (ex. : médecin). Dans toute l’étude, un « changement de métier » représente un « changement de famille professionnelle ». Il peut être une promotion, une déqualification ou un changement de métier à un même niveau de qualification. (1) Le terme d’ « ouvrier non qualifié » fait partie de la nomenclature officielle des PCS et des FAP. Aujourd’hui, il n’est plus tout à fait adapté à la réalité. Le concept d’ « ouvrier de 1er niveau de qualification » serait préférable. Néanmoins, on conserve dans l’étude la dénomination officielle. (2) La nomenclature des FAP est disponible sur le site www.prao.org : rubrique « statistiques territoriales » : les tableaux de correspondance entre les différentes nomenclatures et les définitions clés de l’emploi et de la formation. L’échantillon utilisé est important : 106 650 actifs représentatifs de tous âges, tous métiers et tous secteurs d’activité La source de l’étude est l’enquête Emploi (années 2000, 2001 et 2002(1)), réalisée par l’INSEE auprès d’un échantillon de ménages. Elle permet d’identifier, de manière précise, la situa- tion professionnelle des individus à l’année n et à l’année n+1, en prenant en compte tous les métiers et tous les statuts professionnels. L’échantillon utilisé est national L’enquête Emploi ne fournit pas un échantillon de taille suffisante pour analyser la mobilité au niveau régional. En revanche, l’échantillon national permet de dégager, pour chaque famille professionnelle, des tendances constituant un cadre de référence pour une approche régionale ou territoriale de la mobilité professionnelle (2). Des résultats qui ne sont pas totalement représentatifs pour la population au chômage Pour la population qui est au chômage au moment de l’enquête à la date n ou à la date n +1, on ne connaît qu’un seul métier (celui exercé à la date n ou n+1 où l’individu est en emploi). Dès lors, il est difficile de savoir si ces personnes ont réellement changé de métier. Le choix a été arrêté de ne pas prendre en compte cette population et ce choix a forcément un impact sur les résultats de l’étude. Il conviendra donc de nuancer certains résultats, en prenant en compte qu’une partie de la population au chômage n’est pas retenue dans notre échantillon. En revanche, les personnes qui ont connu une période de chômage entre les 2 dates de l’enquête sont prises en compte dans l’étude. A titre d’information, dans l’enquête Emploi, la mobilité des individus en emploi au début (n) et à la fin de l’enquête (n+1) représente 58% de la mobilité professionnelle et la mobilité des individus qui étaient sans emploi au début (n) ou à la fin de l’enquête (n+1) est de 42%. Les indicateurs statistiques de l’étude Le taux de mobilité professionnelle est le rapport entre le flux de changements et le stock de personnes présentes dans la famille professionnelle au début de l’enquête, c’est-à-dire le rapport du nombre de personnes passées de la famille professionnelle x (en n) à la famille professionnelle y (en n+1) et le nombre de personnes qui ont un emploi dans la famille x (en n). Le taux de mobilité géographique est le rapport entre le nombre de personnes qui ont changé de lieu de résidence (commune, département ou région) au cours de la période d’enquête et le nombre total de personnes enquêtées. Le taux de mobilité sectorielle est le rapport entre le nombre de personnes qui ont changé de secteur d’activité au cours de la période d’enquête et le nombre total de personnes enquêtées. La part des mobilités internes et externes dans la mobilité professionnelle est le pourcentage de personnes qui ont changé d’entreprise (mobilité externe) ou non (mobilité interne) à l’occasion d’un changement de métier. La part des individus qui ont connu une période de chômage au cours de l’année n représente le pourcentage de personnes qui ont connu une période de chômage entre les 2 dates de l’enquête mais qui étaient en emploi à la date n et n+1. La part des individus a été calculée par rapport à ceux qui ont changé de métier et ceux qui n’ont pas changé de métier. La part des promotions dans la mobilité professionnelle est le pourcentage de personnes qui ont progressé en niveau de qualification à l’occasion d’un changement de métier (cf. 4 niveaux de qualification différents dans les métiers industriels et 3 niveaux de qualification différents dans les métiers tertiaires). (1) L’étude prend en compte 3 années (2000, 2001 et 2002) afin d’augmenter la taille de l’échantillon étudié. A noter que la conjoncture économique était plutôt favorable durant ces 3 années. (2) A cet égard, l’INSEE a récemment développé une méthode de repérage des mobilités professionnelles applicable sur les territoires en s’appuyant sur la Déclaration Annuelle des Données Sociales (DADS). Moins fine en terme de métiers, cette méthode a l’intérêt d’être applicable au niveau infra-départemental. Les caractéristiques de la mobilité professionnelle « La mobilité professionnelle décro t peu avec l’âge. » Pour analyser la relation entre l’âge et la mobilité professionnelle, 5 grandes tranches d’âge ont été comparées, de manière empirique : les jeunes en début de carrière de 20 à 29 ans, les 30-39 ans, 40-49 ans, 50-59 ans et 60-69 ans. Taux de mobilité professionnelle par âge et par sexe 25% 20% 15% Homme 21% Femme 16% 15% 11% 10% 13% 10% 14% 12% 9% 10% 9% 11% 5% 0% 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 15 % des hommes de 30-39 ans ont changé de famille professionnelle au cours de l’année n. La mobilité professionnelle décroît avec l’âge mais de manière moins prononcée qu’on ne pourrait le penser. En début de carrière, de 20 à 29 ans, la mobilité est très fréquente : en moyenne, presque 1 individu sur 5 a changé de métier au cours de l’année n. Dans la période d’insertion, de nombreux jeunes débutent sur un emploi de 1er niveau de qualification et/ou un emploi de courte durée et évoluent par la suite vers un autre métier et/ou une qualification plus élevée. A partir de 30-39 ans, la mobilité professionnelle est moins élevée et elle change de visage. Mais elle concerne quand même, en moyenne, 13% des actifs chaque année. A partir de 40-49 ans jusqu’à la tranche 50-59 ans, la fréquence de la mobilité professionnelle reste stable à un niveau qui est, encore, en moyenne, de 11% par an. Les femmes ont un taux de mobilité professionnelle à peine moins élevé que celui des hommes. Ce faible écart est par ailleurs à relativiser car la maille des familles professionnelles occupées par une majorité de femmes (métiers tertiaires) est plus large que celle des familles professionnelles du BTP, de l’industrie, de l’artisanat et des transports où les hommes sont largement majoritaires. « Les personnes peu ou pas diplômées ont une mobilité professionnelle plus importante que les personnes hautement diplômées. » Taux de mobilité professionnelle par âge et par diplôme Bac et + 25% 20% 20% 18% CAP/BEP 22% 15% Aucun diplôme 14% 14% 11% 10% 12% 13% 10% 11%11% 8% 11% 13% 13% 12% 8% 8% 5% 0% 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 11% des 30-39 ans, titulaires d’un Baccalauréat ou d’un diplôme de l’enseignement supérieur, ont changé de famille professionnelle au cours de l’année n, contre 14% pour les titulaires d’un CAP ou d’un BEP et pour les personnes ne possédant pas de diplômes. Quel que soit l’âge des individus, ce sont les personnes les moins diplômées qui connaissent la plus forte mobilité professionnelle. L’écart entre les diplômés de niveau IV (Bac) ou supérieur et les autres personnes est quasiment constant. Ce constat peut suggérer que l’instabilité professionnelle est plus fréquente chez les moins diplômés. Les données concernant les personnes peu ou pas diplômées sont d’ailleurs très certainement sous-estimées par rapport à la réalité, à cause de la méthode utilisée dans l’étude. Il est impossible d’analyser les changements de métiers pour les enquêtés qui étaient sans emploi au début de l’enquête (n) et/ou à la fin de l’enquête (n+1). En conséquence, les personnes possédant les plus bas niveaux de formation, qui sont les plus touchées par le chômage, sont très certainement sous représentées dans cette étude. Les caractéristiques de la mobilité professionnelle « La mobilité professionnelle est plus fréquente que la mobilité géographique. » Taux de mobilité professionnelle et taux de mobilité géographique(1) 25% 20% % mobilité professionnelle 19% 19% 15% % mobilité géographique 13% 10% 9% 13% 11% 5% 10% 3% 0% 20-29 ans 9% 1% 7% 1% 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 13% des 30-39 ans ont changé de famille professionnelle et 9% ont déménagé au cours de l’année n. Attention, ce ne sont pas obligatoirement les mêmes personnes qui ont changé de métier et changé de lieu de résidence Le graphique montre clairement que les individus qui changent de métier ne changent pas systématiquement de lieu de résidence. L’écart entre les deux taux se creuse au fil des âges : si la mobilité professionnelle se maintient, la mobilité géographique diminue beaucoup au fur et à mesure que l’on avance en âge, comptetenu de la moindre précarité des emplois occupés et de la vie familiale des individus. (1) L’individu a changé de lieu de résidence : il a déménagé de commune, de département, de région ou de pays, selon les critères disponibles dans cette étude. 10 « A tous âges, les changements de métiers sont toujours plus importants que les changements de secteur d’activité. » Taux de mobilité professionnelle et taux de mobilité sectorielle (1) % mobilité professionnelle 25% 20% 15% % mobilité sectorielle 19% 14% 10% 13% 7% 5% 13% 11% 10% 5% 9% 4% 7% 4% 0% 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 13% des 30-39 ans ont changé de famille professionnelle et 7% ont changé de secteur d’activité au cours de l’année n. Attention, ce ne sont pas obligatoirement les mêmes personnes qui ont changé de métier et changé de secteur d’activité. Le graphique montre clairement que les changements de métier sont deux fois plus nombreux que les changements de secteur d’activité. L’écart se creuse au fil des âges. 19% des 20-29 ans ont changé de famille professionnelle et 14% ont changé de secteur d’activité au cours de l’année n. 11% des 40-49 ans ont changé de famille professionnelle et seulement 5% ont changé de secteur d’activité au cours de l’année n. Dans le même ordre d’idée, une analyse plus fine des données montre que la mobilité interne à l’entreprise est plus fréquente que la mobilité externe (vers une autre entreprise du même secteur d’activité ou d’un autre secteur d’activité). (1) Pour décrire le changement de secteur d’activité, la nomenclature NAF 21 sert de référence. C’est un regroupement de 21 secteurs d’activité (à partir de la NAF 700), définis par le PRAO et les branches professionnelles. Le choix de cette nomenclature a été arrêté car elle est assez proche du découpage des branches professionnelles. 11 Les caractéristiques de la mobilité professionnelle « La mobilité professionnelle interne est plus importante que la mobilité externe. Avec l’expérience, la mobilité interne domine très largement. » Mobilité professionnelle interne et externe % mobilité professionnelle interne % mobilité professionnelle externe 100% 83% 80% 60% 71% 73% 50% 50% 40% 29% 27% 17% 20% 0% 95% 91% 20-29 ans 9% 5% 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 71% des 30-39 ans ont changé de famille professionnelle mais ils sont restés dans la même entreprise. A l’inverse, 29% des 30-39 ans qui ont changé de famille professionnelle, ont également changé d’entreprise. 50% des 20-29 ans, qui changent de famille professionnelle, ne changent pas d’entreprise. Par contre, en dernière partie de carrière, de 50 à 59 ans, 91% de ceux qui changent de famille professionnelle, restent dans la même entreprise. Au fil de l’expérience, les actifs aspirent plus souvent à une mobilité interne à leur entreprise et ils trouvent sans doute plus d’opportunités pour le faire. Mais, quel que soit l’âge, la majorité des changements de famille professionnelle s’opère au sein de l’entreprise. 12 « Le chômage n’est pas le plus fort déclencheur de la mobilité professionnelle, en particulier en 2ème partie de carrière mais, chez les jeunes, le chômage impacte nettement la mobilité professionnelle. » % d’individus qui ont connu une période de chômage au cours de l’année n Parmi ceux qui ont changé de métier 25% 20% Parmi ceux qui n’ont pas changé de métier 19% 15% 10% 5% 9% 4% 0% 20-29 ans 9% 6% 2% 1% 3% 1% 1% 0% 1% 30-39 ans 40-49 ans 50-59 ans 60-69 ans Ensemble Lecture : 9% des 30-39 ans qui ont changé de famille professionnelle, ont connu une période de chômage au cours de l’année n. 2% des 30-39 ans qui n’ont pas changé de famille professionnelle, ont connu une période de chômage au cours de l’année n. Chez les jeunes de 20 à 29 ans, ceux qui ont changé de métier ont plus été concernés par le chômage que ceux qui n’ont pas changé de métier dans l’année. Le chômage est donc un déclencheur de mobilité professionnelle. Cependant, il faut relativiser ce constat et ne pas perdre de vue que 80% de ceux qui ont changé de métier n’ont pas connu le chômage pendant l’année(1). Au fil des âges, l’écart entre la fréquence du chômage de ceux qui ont changé de métier et de ceux qui n’ont pas changé de métier diminue considérablement. (1) Selon une étude du CEREQ (« génération 98, 7 ans plus tard »), seulement 1/5 des jeunes, déclarant s’être réorientés professionnellement, l’ont fait à cause de difficultés liées à l’emploi (ex. : chômage, etc.). En résumé > La mobilité professionnelle décroît peu avec l’âge, > Les personnes peu ou pas diplômées ont une mobilité professionnelle plus importante que les personnes hautement diplômées, > La mobilité professionnelle est plus fréquente que la mobilité géographique, > Le chômage n’est pas le plus fort déclencheur de la mobilité professionnelle, en particulier en 2ème partie de carrière, > La mobilité professionnelle des jeunes de 20-29 ans est très marquée par l’insertion dans l’emploi. Elle possède des caractéristiques très différentes de celle des adultes. 13 La typologie des changements de métier La 2ème partie de l’étude vise à identifier les itinéraires de mobilité entre métiers (tous âges confondus). Concrètement, elle est basée sur l’étude de 84 familles professionnelles (9 familles professionnelles n’ont pu être étudiées car l’échantillon est trop petit). Les fiches détaillées(1) seront disponibles sur le site www.prao.org début 2008. L’analyse des 84 familles professionnelles met en évidence 4 grandes catégories de métiers, au regard de la mobilité professionnelle. La présentation de la typologie est illustrée par des exemples. Le PRAO propose la typologie suivante(2) : Taux de mobilité professionnelle Types de parcours professionnels Part des promotions dans la mobilité professionnelle Métiers à faible mobilité Faible (1%) à moyenne (13%) Peu de débouchés précis Faible (moins de 30%) Métiers insertion-tremplin Très forte (entre 22% et 38%) Débouchés divers (métiers connexes ou autres métiers) Forte (plus de 75%) Métiers à mobilité par transfert de compétences Moyenne (10%) à forte (27%) Parcours identifiés vers des métiers connexes Faible (10%) à moyenne (50%) Métiers à parcours dispersé Moyenne (10%) à forte (22%) Parcours divers vers d’autres métiers Faible (10%) à moyenne (50%) Les métiers à faible mobilité Dans les métiers à faible mobilité, le taux de mobilité professionnelle est faible à moyen. Il varie entre 1% pour les médecins, pharmaciens, dentistes et vétérinaires et 13% pour les menuisiers du bâtiment. Dans cette catégorie, on trouve un grand nombre de familles professionnelles d’ouvriers qualifiés et d’employés. La part des promotions dans ces métiers est faible : en moyenne, moins d’1 individu sur 4 exerce un métier plus qualifié. Les métiers à faible mobilité correspondent à différents cas de figure : •d es métiers à accès réglementé ou soumis à un concours (ex. : enseignants, infirmiers), • des métiers à technicité très ciblée pour lesquels les compétences sont peu transférables vers d’autres métiers (ex. : cuisiniers, boulangers), 14 •d es métiers à fort attachement au patrimoine dans lesquels il existe une part importante de travailleurs indépendants (ex. : agriculteurs, éleveurs), • des familles professionnelles qui regroupent plusieurs métiers différents, basés sur la même culture ou la même technicité. De nombreuses mobilités ont lieu au sein même de la famille professionnelle et, dans ce cas, la maille de la présente étude ne permet pas de rendre complètement compte des mobilités réelles (ex. : informaticiens). Dans ces différents cas de figure, le changement de famille professionnelle n’est pas très fréquent. Par contre, d’autres formes de mobilité sont bien présentes : les changements d’employeur (ex. : un cuisinier qui part travailler dans un restaurant concurrent) et les changements de statut (ex. : passage du statut de salarié à celui de travailleur indépendant ou l’inverse). (1) Elles comprennent les informations suivantes : le taux de départ (Combien de départs ? Dans quelles familles professionnelles vont-ils ?), le taux d’alimentation (Combien d’arrivées ? De quelles familles professionnelles viennent-ils ?) et l’analyse qualitative des données. (2) La typologie résulte de l’observation des changements de métier dans les 84 familles professionnelles étudiées. Pour chaque famille professionnelle, on a analysé les indicateurs suivants : le taux de mobilité professionnelle, le type de parcours professionnels et la part des promotions dans la mobilité professionnelle. Les métiers insertion-tremplin A l’inverse des métiers stables, les métiers insertion-tremplin sont des familles professionnelles pour lesquelles le taux de mobilité professionnelle est très important. Il varie entre 22% pour les employés de l’hôtellerie restauration et 38% pour les ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment. Les métiers insertion-tremplin correspondent à des familles professionnelles d’ouvriers non qualifiés (sauf pour les employés de l’hôtellerie et de la restauration). Le taux de mobilité professionnelle élevé s’explique, d’une part, par la précarité qui existe dans ces métiers. En effet, les individus sont souvent recrutés par la voie de l’intérim ou par le biais d’un contrat à durée déterminée (CDD). Le turn-over des salariés est important et il touche particulièrement la tranche d’âge des 20-29 ans. Le taux de mobilité professionnelle élevé s’explique, d’autre part, par la fréquence des promotions vers un emploi plus qualifié. En moyenne, 3/4 des individus qui quittent ces métiers accèdent à des métiers plus qualifiés. Seule la part des promotions des employés de l’hôtellerie restauration est plus faible : seulement 1/4 occupe un métier plus qualifié après avoir quitté la famille professionnelle. Les métiers insertion-tremplin permettent à de nombreux jeunes, diplômés ou non diplômés, de s’insérer sur le marché du travail. Puis, avec l’expérience acquise dans le métier, un certain nombre de jeunes part vers des emplois plus qualifiés ou des emplois dans d’autres domaines de métier qui correspondent mieux à leur compétence. Attention, les mouvements des individus dans les métiers insertion-tremplin ne sont pas tous repérables dans notre étude. En effet, il est impossible d’analyser les changements de métiers pour les enquêtés qui étaient sans emploi au début de l’enquête (n) et/ou à la fin de l’enquête (n+1). Or, dans les familles professionnelles d’ouvriers non qualifiés, il existe une part non négligeable de mouvements qui s’effectuent vers le chômage. Ce sont des personnes qui alternent des contrats à durée déterminée ou des missions d’intérim et des périodes plus ou moins longues de chômage. Exemples de métiers insertion-tremplin à partir desquels les individus se dirigent vers des métiers du même domaine, mais plus qualifiés : Ouvriers non qualifiés du gros œuvre bâtiment et travaux publics Le taux de mobilité professionnelle est de 33%. Parmi ces individus, plus de la moitié est restée dans le domaine du BTP. Ils sont devenus, par exemple, maçons qualifiés ou ouvriers qualifiés des travaux publics et des carrières. Ouvriers non qualifiés de la mécanique Le taux de mobilité professionnelle est de 27%. Parmi ces individus, plus de la moitié est restée dans le domaine de la métallurgie et de la mécanique. Ils sont devenus, par exemple, ouvriers qualifiés de montage en mécanique, ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal ou ouvriers qualifiés travaillant par formage de métal. Exemples de métiers insertion-tremplins à partir desquels les individus se dirigent vers d’autres domaines de métiers : Ouvriers non qualifiés de la manutention Le taux de mobilité professionnelle est de 30%. Parmi ces individus, plus de 3 sur 4 sont partis dans un autre domaine de métier. Ils sont devenus, par exemple, agents de service et de propreté, gardiens d’immeubles ou ouvriers non qualifiés de la mécanique. Employés de l’hôtellerie restauration Le taux de mobilité professionnelle est de 22%. Parmi ces individus, presque 3 sur 4 sont partis dans un autre domaine de métier. Ils sont devenus, par exemple, agents de service et de propreté, gardiens d’immeubles, employés administratifs des secteurs privé et public ou vendeurs et commerçants. 15 La typologie des changements de métier Les métiers à mobilité par transfert de compétences Dans ces métiers, la mobilité s’opère par transfert de compétences. Le métier d’origine permet d’accéder à un ensemble de métiers « connexes », c’est-à-dire des métiers proches du métier exercé précédemment. Par exemple, un ouvrier qualifié de l’ameublement qui devient menuisier du bâtiment exerce un métier connexe. Le métier d’origine comporte des compétences transversales qui permettent d’exercer des métiers « connexes ». Le taux de mobilité professionnelle est plutôt élevé. En fait, il varie entre 10% pour les cadres des banques, des assurances et de l’immobilier et 27% pour les ouvriers qualifiés de la maintenance d’équipements standard. Dans cette catégorie, on trouve des familles professionnelles de différents niveaux de qualification : ouvriers qualifiés, employés, techniciens ou cadres et ingénieurs. La part des promotions dans ces métiers est plutôt faible : en moyenne, moins d’1 individu sur 4 exerce un métier plus qualifié. En effet, les individus partent souvent exercer des métiers connexes, de même niveau de qualification. 5 grands domaines de métiers sont présents dans cette catégorie : les métiers de l’électricité et de l’électronique, les métiers de la métallurgie et de la mécanique, les métiers de la maintenance, les métiers du commerce et de la vente et les métiers de la gestion administrative. Exemples de métiers à mobilité par transfert de compétences : Ouvriers qualifiés de la maintenance d’équipements standard Le taux de mobilité professionnelle est de 27%. Parmi ces individus, plus de la moitié est partie exercer un métier connexe. Ils sont devenus, par exemple, ouvriers qualifiés de la maintenance industrielle, techniciens et agents de maîtrise de maintenance en mécanique, électricité, électronique, mécaniciens de la réparation automobile, des engins agricoles et de chantier ou ouvriers qualifiés de montage en mécanique. 16 Techniciens, cadres et experts en comptabilité Le taux de mobilité professionnelle est de 24%. Parmi ces individus, plus 3 sur 4 sont partis exercer un métier connexe. Ils sont devenus, par exemple, employés administratifs des secteurs privé et public, cadres administratifs des secteurs privé et public ou employés et techniciens des banques, des assurances et de l’immobilier. Cadres des services commerciaux Le taux de mobilité professionnelle est de 19%. Parmi ces individus, plus de la moitié est partie exercer un métier connexe. Ils sont devenus, par exemple, représentants, ingénieurs et cadres technico-commerciaux, cadres et agents de maîtrise de la distribution ou cadres administratifs des secteurs privé et public. Les métiers à parcours dispersés Les individus partent vers des métiers qui n’ont, apparemment, pas de lien avec le métier précédemment exercé. En effet, on ne voit ni de lien de type « fonctionnel », ni de lien de type « sectoriel ». La mobilité suit des itinéraires dispersés dans lesquels les déterminants personnels, comme le niveau de formation, jouent un rôle important. Le taux de mobilité professionnelle varie de 10% pour les ouvriers des industries lourdes du bois et du papier carton à 22% pour les techniciens et agents de maîtrise de la chimie, de la plasturgie, de l’agro-alimentaire. Les métiers à parcours dispersés correspondent à des familles professionnelles de niveaux de qualification variés : techniciens, cadres et ingénieurs, ouvriers qualifiés ou employés. La part des promotions dans ces métiers est plutôt faible : en moyenne, 1 individu sur 4 exerce un métier plus qualifié. Pour les individus de niveau technicien ou cadre, le niveau de formation initiale semble jouer un rôle important dans la mobilité professionnelle. Il permet de s’insérer plus facilement dans d’autres domaines de métier, à des niveaux de qualification équivalents. La mobilité est « horizontale ». Les individus de niveau ouvrier qualifié ou employé changent pour exercer des métiers de niveau de qualification divers (ouvriers non qualifiés, ouvriers qualifiés, employés ou techniciens). La mobilité est « verticale » (promotion ou déqualification) ou « horizontale » (même niveau de qualification). Exemples de métiers à parcours dispersés : Vendeurs et commerçants Le taux de mobilité professionnelle est de 14%. Parmi ces individus, environ 3 sur 4 sont partis exercer un métier dans un autre domaine. Ils sont devenus, par exemple, employés administratifs des secteurs privé et public. Techniciens du bâtiment et travaux publics Le taux de mobilité professionnelle est de 16%. Parmi ces individus, plus de 3 sur 4 sont partis exercer un métier dans un autre domaine. Ils sont devenus, par exemple, techniciens en mécanique ou techniciens en électricité électronique dans l’industrie. Ingénieurs de recherche ou de production en chimie, plasturgie, agro-alimentaire Le taux de mobilité professionnelle est de 18%. Parmi ces individus, 9 sur 10 sont partis exercer un métier dans un autre domaine. Ils sont devenus, par exemple, ingénieurs en mécanique, électricité, électronique, cadres des services commerciaux ou cadres administratifs des secteurs privé et public. En résumé En analysant la mobilité professionnelle des métiers, 4 grandes catégories ressortent : > Métiers à faible mobilité : les individus changent peu de profession, au vu de la spécificité du métier (ex. : coiffeur, infirmier), > Métiers insertion-tremplin : les individus entrent et sortent de la famille professionnelle. Ils connaissent de nombreux changements de métier (ex. : ouvriers non qualifiés du second œuvre du bâtiment). Ces familles professionnelles emploient souvent des personnes en contrat à durée déterminée ou en intérim et il existe une part importante de jeunes salariés. La part des promotions des individus est également élevée, > M étiers à mobilité par transfert de compétences : les individus changent de métiers pour accéder à des métiers connexes (ex. : cadres des services commerciaux), > Métiers à parcours dispersés : les individus changent de métiers mais ils gardent souvent la même qualification (ex. : ingénieurs de recherche ou de production en chimie, plasturgie, agro-alimentaire). Le niveau de formation joue un rôle déterminant. 17 Conclusion Les résultats de l’étude sont établis à partir d’une observation sur une seule année et non pas à partir d’une cohorte suivie tout au long de son parcours, qui aurait permis d’obtenir des données plus rigoureuses. Néanmoins, les principales tendances révélées sont confirmées par les études très récentes du CEREQ (« génération 1998 », interrogée en 2005) et de l’INSEE (travaux expérimentaux en région Nord-Pas-de-Calais, déclinables dans d’autres régions et dans les Zones d’Emploi). Comme on a pu le constater lors des rencontres inter-régionales CEREQ-DARES et Inter Carif-Oref du 6 novembre 2007, ces différents travaux éclairent le phénomène de mobilité professionnelle sous un jour tout à fait nouveau et utile au regard de la problématique de sécurisation des parcours professionnels. Aujourd’hui, la mobilité professionnelle des adultes et des jeunes apparaît comme un phénomène beaucoup plus fréquent qu’on ne le pensait. Contrairement à des idées répandues, la mobilité reste relativement élevée avec l’avancée en âge, notamment du fait de la mobilité interne, et finalement, elle est assez peu liée au chômage et à la précarité. A côté de la mobilité « promotionnelle », qui reste toujours importante, on constate de fréquentes mobilités « horizontales » entre métiers de même niveau de qualification. Ces changements amènent, par exemple, à passer d’un métier de production à une fonction commerciale. Du coup, certains métiers débouchent sur des aires de mobilité larges, soit dans le même secteur d’activité, soit dans un autre secteur d’activité. Certes, il conviendra que d’autres analyses plus approfondies soient réalisées pour mieux appréhender les causes et les facteurs des mobilités observées ainsi que les compétences des individus effectivement transférées lors de ces mobilités. Mais, dès maintenant, cette étude apporte des éclairages qui peuvent être très intéressants pour les individus ainsi que pour les jeunes et les adultes engagés dans la vie professionnelle. 18 Liste des participants au comité de pilotage de l’étude Partenaires nationaux : C2R Bourgogne (Carif Oref Bourgogne), CEREQ, Conseil d’Analyse Stratégique (CAS), Conseil National de la Formation Tout au Long de la Vie (CNFPTLV), DARES, INSEE Nord-Pas-de-Calais (PSAR emploi-population), ORM (Oref Provence-Alpes-Côte d’Azur) Partenaires régionaux : AFPA, ANPE, DRTEFP, Education Nationale, Partenaires sociaux (CFDT, CFTC, CGC, CGPME, CGT, FO, MEDEF, UPA), Région Rhône-Alpes Rapport de synthèse réalisé par Boris FRANCOIS et François LONGIN Contact : [email protected] Communication : Christelle BEAUBOUCHEZ Ê www.prao.org