I`exemple du barrage d`Assouan
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I`exemple du barrage d`Assouan
DEL'EAU,I tl9821 297 - 301 Bevuefrangaise des SGIEilGES Point of view Pointde vue Pr6ambute : tue d'ulm de Zoologie,46, "Monsieur R. PouRRroT, E.N.S. Laboratoire qui l e c i d e ssous t e x t e n o u s c o n m u n i q u e F r a n c e ' 75230 PARfS CEDEX 05, Ies lecteurs". d'int6resser nous le pensons' est susceptible 6cologiques Probl0mes : parlar6alisation poses barrages degrands d'Assouan dubarrage I'exemple HighDam incidences oftheAswan Envir onmental R. POURRIOT R6sum6 B r e f r a p p e I d e s c o n s 6 q u e n c e ss u r L a p G c h e , L ' a g r i c u I t u r e , I e s b i o c 6 n o s e s aquatiques et 6daphiques, de Ia construction du barrage d'Assouan' ry Summa Short review of environmentaI incidences on the fisheries, agricutture, aquatic and edaphic biocenosis, fottowing the buitding of the AswanHigh Dam. plus grands I'un des trois Ie 1957 e 1964, sur 1e Nil, Construit du monde rc ffiI km), le haut barrage d'Assouan peut contenir fleuves total annuel 1e d6bit soit de 4 d 5 fois de 157 km3 d'eau, une r6serve du Nif en 1e d6bit retenue gigantesque' de cette Du fait du fleuve. modifi6 Egypte est pass6 d,e 42 km3 i 3 ou 4 km3, ce qui a profond6ment (cf. RZOSKA' 19'76 a) ' La en aval du barrage du fleuve la physionomie Iac Nubia (Lac Nasser en Egypte, surface de cet immense lac r6servoir une^6vaporad6sertique, 7 8O0 kmz. Sous un climat au Soudan) atteint une perte de 15 e 24 km" (PEIXOTO 3 m par an repr6sente tion d'environ (15 km3 selon 1es pertes par infiltration, 19'73). En incluant et aL., aux pr6vibien sup6rieures totales, 1973), Ies pertes COLLIER et aL., et annuel du fleuve total du d6bit I'6quivalent atteindraient sions, 298 Sciences expliqueraient de L'eau 7, un rempli.ssage no3 du bassin plus lent que pr6vu. (irrigation, production de savoir A d6faut si les avantages attendus les cons6quences parfoj-s d6sas6lectrique etc.) compensent suffisamment quantifiables de cette au plan financier, treuses mais difficilement (bien d'autres i1 est au moins posr6alisation ont vu Ie jour depuis), peut-etre des bouleencore incomplet, sible de dresser un inventaire, du barrage. versements 6cologriques cons6cutifs i la construction 1- I u p t - t c A T I o Ns S u RL A P E c H E plusieurs de tonnes milliers Les eaux du NiI charrient annuellement de tonnes 125 000 tonnes selon EMfz (1978)ou de 60 i 180 rnillions mEI6 de sable selon SHARAF EL DIN (197'7) - d'un limon organique argileux qui a 6t6 d I'origine l6gendaire de la basse valf6e. de fa fertilit6 Tant que ces apports gagnaient Ia M6diterran6e, Ie delta avanqait sur fa en et 1'6rosion atteindrait mer. En leur absence, f inverse se produit ccrfainq noinfq 1 m nar an. crtte 6rosion et I'insuffisance de leur alioi se mentation en eau ont entrain6 des laqunes c6tidres 1a disparition nratiorrait la nSchc avec un rendement annuel d'environ 15 000 tonnes. - avait fertiliLe d6versenent du fimon en M6diterran6e aussi un effet (sarIes poissons sant, source d'un abondant plancton dont profitaient dines essentiellement). a entrain6 des nutriments une La disparition une r6gression du plancton ailleurs sont aII6s chercher et les poissons nourriture devenue rare. est pass6e de La p6che des seules sardines 18 000 tonnes en 1964 i 500 tonnes en 1968 puis d 2610 en 1971 (COLLIER al n7 1q??\ En compensation partielle, r6servoir ol] elle atteignait ae Ti-Laylia (LATrF, 1916) , et annuel de 20 000 tonnes. d6velopp6e dans le lac la p6che s'est 12 250 tonnes en 19'74, compos6es pour 50 ? de fournir un rendement serait susceptible 2 - I N p n c r ss u R L ' A G R T c u L T U R E conplide s6rieuses Si 1'6tendue des terres cultiv6es a 6t6 accrue, cations de la charge en s6diment se sont apparues. IJa majeure partie d6pose maintenant se dans Ie lac Nasser et seulement 10 % de celle-ci (BALBA, t979). 11 s'ensuit pour ce dernier r6pand sur le soL 6gyptien peu cons6quente pour une perte annuelfe de 12 000 tonnes d'azoLe, I'agriculture sefon BALBA ; une perte concommitante maximum de 6 000 tonnes de phosphore soluble un recours en revanche, entrainerait, phosphor6s. accru aux fertilisants En outre, des sols au sud-ouest d'Alexandrie, Irarr6t du lessivage par la crue et 1e pompage des eaux du Ni1 pour f irrigation provoquent une remont6e des nappes sa16es profondes et entrainent une salure progressive des sols, donc feur st6rilit6. fneidences dcologiques du barrage Enfin, les eaux non charg6es qui s,6coufent se chargrent d'anciens s6diments, causant ainsi sols. dtAssotun 90o' du bassin jusqu'd Ia mer une nouvelle 6rosion des 3 - I N c I D E N c ES S U RL A B I O c E N O SAEQ U A T I O U E a . A c c r o i s s e m e ndte s p o p u l a t i o n sd e m o l l u s q u e sv e c t e u r s d e b i I h a r zi o s e (schistosomiase), Une expansion de 1a bilharziose auparavanL estim6e repandue dans 47 B de La population de Ia basse va116e, a dt6 observ6e non seurement dans Le derta mais aussi en divers points des zones irrigu6es et m6me du lac Nasser (Wright, 19'76). Cette expansion fait suite A I'extension des zones d'eau stagnante ou faiblement courante et a Ieur permanence qui favorise leur envahissement par 1es herbiers puis par les mollusques herbivores vecteurs de bifharziose. .De plus, ces eaux constituent 6galement un lieu Ia reproduction des moustiques vecteurs de malaria trices (COLLTER et aL., de trachomes 1973)Lrincidence soins de sant6 6conomique de ces fl6aux est ou de la lrrtfe nr6rrpnfivc patente, de pr6dilection pour et de mouches vec- qu'iI s'agisse des 'l b . l " l e n a c eds ' i n v a si o n p a r e s j a c i n t h e s d ' e a u ( L L c h h o n w LuaL M y i p a a l L'extension et Ia permanence des eaux lentigues favorisent aussi 1'envahissement de ces zones par Ies jacinthes d'eau dont ra croissance et Ia propagation sont remarquables. Une plantule de 40 g de poids frais, avec une base de 450 cm' et environ 7 feui11es, fournit en 50 jours 43 descendants qui totalisent un poids frais de 7 244 q avec 208 feuilles et couvrent une surface d'environ 1 m2 (gafawouNy;t EI-FfKY, (= '7 % du poids frais 1975) . Ce taux de croissance par jour) d6jd rapide ( 1 0 a 1 4 B ) s e l o n R Z O S K A( I g j 6 b ) serait m6me doubl-e au zaire D'aprds RZOSKA, la linite nord de la jacinthe d'eau n'a pas d6pass6 Ie barrage de Djebel Aulia sur Ie Nil blanc au sud de Khartoum mar-s ce serait une catastrophe si eI1e atteignait Ie Nil bleu et le lac NasserNubia. c . l 4 o d i f i c a t i o nd u p l a n c t o n Le changement de r6gime hydrologicrue, en particulier le r6le de d6canteur jou6 par Ie lac r6servoir, a eu pour effet de clarifier les eaux et d'y favoriser Ie d6veloppement d'une flore algale domin6e par des Diatom5es l.4e,Lo,s.ina) , des cyanophyc6es (MLcrLoctj|fi.t) et une volcocale colo(VoLvox) (TALLTNG, I97S). La microflore niale du Nil 6gyptien est assez semblable A celle du lac ou un phytoplancton abondant assure un taux de production photosynth6tique plus 61ev6 (TALLING, 1980) _ Ce d6placement vers d.es 6l6ments d.es mati€res en suspensions, vivants, a des cons6quences des mat6riaux principalement inertes sur 1es 300 Sciences de L'eau 1, no3 oroc6d6c A metfre en @uvre oour (MoucHET, 1980). d'eau potable le traitement des eaux et Ia production (NaCI) des eaux du NiI 6gvptien' I'auqmentation de Ia salinit6 Enfin, si du delta et du lac Qarun gui a 6t6 not6e par TALLING (1980) ' peut, ces bioc6noses. d I'avenir, modifier elle se poursuit 4 - l l r c R o c L r M AE TT o R G A N I S Mp EE ST R I c o L E S soulev6 ici concerne 1rU.N.E.S.c.O Le dernier probldme biologique (1980) qui a organis6 la sauvegarde des monuments de Nubie (Abou Simbel' philae) de la zone inond6e par Ies eaux de situ6s sur 1'emplacement retenue. ces monuments ont 6t6 d6rnont6s Pour 6viter leur immersion, nierre nar nierrc nrrls remont6s sur l-es rives de 1'actuel lac NasserNubia de 1e degr6 hlzdrom6trique 6vaporation locale accroissant L'intense permette l'activique cette relative I'air, humidit6 il est d craindre produit sur comme cela s'est t6 de microorganismes Ia pierre, attaquant n6cessite cultuLel drautres de ce patrimoine monuments. La conservation donc une surveillance assidue. Coruclus rolrs du de la construction 6cologiques Ce rapide apergu des r6percussions voire de qu'un exemple de notre irnorSvision, barrage d'Assouan n'est massives quant aux cons6guences de nos interventions notre ignorance, de projets titapeLmet Ia r6alisation sur Ia biosph6re. La technologie des 6cosystdmes nous nesques mais il est douteux que notre connaissance permette dren pr6voir Ies retomb6es 6coloqiques. B sI B L T o G R A P H T o U E S RErEnrmcE BALBA A.l{., 1979. Evaluation in the Nile water composition fron the Aswan Hiqh Dam. J. QuaL., 8, 153-156. of changes resulting Erusiron. BATANOUNY K.H., EL-FrKy A.M.. 1975. The (Eiehhotnta. cnaad ipe,t water hyacinth Solns) in the Nile systen. Egypt, Aquatic Eot., 1, 243-252. c o L L r E R B . D . , C O X G . W . , J O H N S O NA . W . . MILLER P.C., 1973. Dynoric ecology, Prentice HalI Inc., 553 p. ENrZ B., 1978. 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