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Fête des Mères 31 mai 2015
Fête des Pères 21 juin 2015
Vins - Foie gras - Produits régionaux - Restauration
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr JUIN 2015
N° 166
€60
2,
22 rue Bersot - BESANÇON
Tél. 03 81 82 27 14
LA POSTE, E.D.F, S.N.C.F., FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE…
LE DÉCLIN
DES SERVICES
PUBLICS À
BESANÇON
300 EMPLOIS CONDAMNÉS,
DES CENTAINES D’AUTRES
EN JEU SUR FOND DE
FUSION DES RÉGIONS
LE DOSSIER en p. 20 à 25
p. 10
Avenue Fontaine-Argent :
POLÉMIQUE
ils paient des P.V.
sur un terrain
qui leur appartient…
L’ÉVÉNEMENT
p.6 et 7
Le versement de 872 000 euros
de primes à des enseignants
de l’Université fait polémique
LIQUIDATION
%
TOTALE
-50
Jusqu’a
Ava n T
T r av a u x*
*SELON ARRÉTÉ PREFECTORAL N° 6.2015
13 mai - 11 Juillet
73, GRANDE RUE - 25000 BESANÇON - 03 81 81 43 77
[email protected] - www.rogerhabilleur.fr
Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected]
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LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Éditorial
Logiques
Le printemps social est chaud à Besançon. Les mauvaises nouvelles se succèdent pour les défenseurs d’un service
public de proximité. La Poste décide de
fermer sa plateforme du courrier au bénéfice de Dijon. Un courrier posté à Besançon pour Pirey partira donc désormais à
Dijon avant d’être réacheminé sur le Grand
Besançon. La rationalité financière y gagne
là où une nouvelle fois le bilan écologique
y perd. À la S.N.C.F., on a également décidé de rationaliser. Une boutique de centreville qui réalise un chiffre d’affaires de
plus de 2,5 millions d’euros est très rentable, mais sans doute pas autant qu’une
boutique virtuelle sur Internet qui n’emploie
plus de salarié. On décide donc de fermer la boutique de centre-ville dans laquelle se rendaient les personnes âgées notamment et le public moins “connecté”. Chez
E.D.F., même logique : à quoi bon garder les deux dernières agences d’accueil
du public du Doubs si on peut désormais
faire toutes ses démarches sur Internet
et via un plateau téléphonique ? Le problème, c’est qu’on supprime les agences
- les concurrents n’en ont pas, alors à
quoi bon en conserver ? - mais on baisse également les effectifs de la plateforme téléphonique bisontine. On comprend
mieux la logique quand on sait que l’État
actionnaire est encore plus gourmand
qu’un actionnaire classique et réclame
en dividendes 65 % des bénéfices de
l’entreprise. Les syndicats aux pouvoirs
quasi inexistants dans notre pays ont
beau agiter le chiffon rouge (voir notre
dossier du mois), le maire de Besançon
jouer son rôle à coup de motions de défense du service public, la logique de rentabilité l’emportera sur tout. Paradoxalement, et même si les effets en matière
de service de proximité se feront douloureusement sentir, ce n’est pas la même
logique qui préside en ce moment au processus de fusion des deux régions Bourgogne et Franche-Comté. Là encore, le
maire de Besançon se bat et on ne peut
que lui en savoir gré. Et au final, on se
dirige vers un “scénario bi-site fonctionnel” (c’est le terme officiel employé par
la préfecture) entre Dijon et Besançon.
Cette configuration permettra de maintenir quasiment autant d’administrations
dans les deux villes malgré la désignation plus que probable de Dijon comme
capitale. En matière de réforme politique,
on est loin des logiques qui prévalent
quand on restructure les services publics.
Il s’agit de ne pas faire forcément mieux
ni plus efficace, mais sans doute beaucoup plus cher. Ah qu’elles sont loin et
vite oubliées les justifications qui ont servi à expliquer la nécessité de faire ainsi
cette réforme… I
Jean-François Hauser
est éditée par
“Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie
B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX
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Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641
Dépôt légal : Mai 2015
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Crédits photos : La Presse Bisontine,
F. Bonneau, J. Chapuis, J.-P. Cléau,
Mégarama, Micro-Méga.
LES TWEETS DU MOIS
POLITIQUE
La nouvelle campagne de communication du maire
de Besançon fait réagir et rappelle à de vieux souvenirs… Cela n’a pas échappé au BisonTeint.
Bison Teint @lebisonteint
Tellement 70’s #besançon #comà2balles
PEOPLE
Il a remporté The Voice sur TF1, fait chavirer de bonheur Mamirolle, animé la foire Comtoise de Besançon
lors d’une représentation. Lilian Renaud est la star
bisontine de ce début d’année.
besagora @besagora 26 avr.
#Besancon @lilian_renaud vainqueur de
#TheVoice EXIGEONS que #Mamirolle soit la
capitale de Bourgogne-Franche-Comté
RÉGIONALES
La présidente de la Région Marie-Guite Dufay, qui
disait vouloir attendre le dernier moment pour se
lancer dans la campagne des régionales, enclenche la
première.
@MarieGuiteDufay
Je lance mon site de campagne http://une-region-d-avance.fr/ pour dire à tous ma vision
de l’avenir de notre grande région #régionales2015
FUSION BIS
Il n’y a pas qu’à Besançon que l’on voit Dijon comme
un adversaire…
ANNIVERSAIRE
Une balade à Neuchâtel, sur les rives du lac. Ça vous
dit ?
Besançon @villedebesancon
#Besançon - #Neuchâtel : 40ème anniversaire de jumelage ! 100 Bisontins sont invités
à une journée à Neuchâtel le 30 mai.
HORLOGERIE
On reparle des montres LIP à Besançon.
Stéphane Augendre @stephauge
Drame @legrosdijon piraté… sûrement un
coup des bisontins.
France Info @franceinfo 10 mai
De retour à Besançon, Lip veut renouer avec
son glorieux passé.
RETOUR
Le marquis posté sur le Pont Battant avec son créateur.
Besançon @villedebesancon
Le Marquis a désormais retrouvé sa place sur
le pont Battant #Besançon Ici avec son créateur P. Coupot
PRÉCISION
Une annonce à préciser… comme le mouvement
d’une montre.
Bison Teint @lebisonteint 11 mai
«Toutefois, ses pièces équipées d’un mouvement mécanique à remontage automatique
Miyota sont fabriquées au Japon.»
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contractuelles.
4
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine
revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Les mécontents des
transports en communs
manifestent le 4 juin
Les Chaprais en selle avec Vélocité
D
epuis le 30 avril, le quartier des
Chaprais bénéficie du service de
vélos en libre-service Vélocité grâce à l’implantation de trois nouvelles
stations. “C’était une demande forte des
habitants du quartier qui est dense en
population” commente le maire de Besançon Jean-Louis Fousseret, venu en Vélocité inaugurer la nouvelle station rue de
Belfort. S’il n’a fait que quelques coups
de pédales pour la photo (en descente
depuis la rue de Belfort), le premier magistrat a rappelé que Besançon fut pionnière - dans les villes de sa taille - à mettre
ce service en place. C’était le 25 septembre 2007. Depuis cette date, environ
1,5 million de km ont été parcourus. Aux
Chaprais, la première station est implantée rue de Belfort, au débouché de la rue
Suard, une autre station avenue Fontaine-Argent (au débouché de la rue Beauregard) et enfin, la dernière est située place des Déportés (vers le cimetière des
Chaprais).
Ces nouveaux emplacements ne sont pas
des créations. “C’est du redéploiement,
explique Aurélie Luttrin, directrice régio-
nale de JCDecaux. Les deux stations du
secteur de la Gare d’Eau et de Tarragnoz
ont été déplacées en raison d’une fréquentation très faible, l’une dans le même
secteur, l’autre aux Chaprais. Les stations
Saint-Paul et Labbé ont, elles, été repositionnées aux Chaprais” explique-t-elle.
Vélocité enregistre une moyenne de 379
locations par jour à Besançon, un chiffre
en baisse depuis 2011, expliqué par la
Ville par “les travaux du tram.” En 2011,
171 915 prises de vélo ont été compta-
bilisées, pour 140 302 en 2012, 111 926
en 2013 et 138 548 en 2014.
La pose de ces stations a suscité des
commentaires, notamment du côté de
l’association des commerçants qui, par
la voix de sa présidente, regrette que des
places de parkings soient perdues. S’il
sera facile de descendre au centre-ville
avec ces vélos pesant 17 kg, il sera plus
sportif de remonter… Avis aux amateurs.
Jusqu’au 31 mai, un abonnement à Vélocité coûte 11 euros par an au lieu de 16. I
Le maire, à vélo,
venu inaugurer les
trois stations
Vélocité implantées
dans le quartier des
Chaprais au détriment de trois autres
retirées en ville.
Le collectif demande à l’Agglo de revoir l’organisation du réseau
de bus, moins performant selon lui depuis l’arrivée du tram.
e collectif bisontin des mécontents des transports en communs hausse le ton. Après
une pétition suivie en début
d’année, il organise une manifestation le 4 juin, place du 8 septembre à partir 10 heures, pour
protester contre “la dégradation
du réseau de bus” qui engendre
notamment “une difficulté d’accès
au centre-ville.” Il dénonce encore des “nuisances dues au tram”
telles que les “difficultés de circulation” ou les “bruits dissonants.” Des commerçants du
centre-ville qui observent un recul
de leur chiffre d’affaires depuis
que le trafic des bus a été réduit
dans la Boucle dans le cadre de
la réorganisation des transports
en commun s’associent à cette
manifestation. Des conducteurs
de bus doivent à leur tour se
joindre au mouvement et dénon-
L
cer une dégradation de leurs conditions de travail.
En agissant ainsi, le collectif espère pousser l’Agglo à revoir
l’organisation du réseau de transport en commun. “Le but de notre
action du 4 juin, qui sera peut-être
suivie d’autres, est donc de savoir
ce que vous prévoyez de faire pour
résoudre les graves difficultés
actuelles” écrit Jacques Amiot, animateur du collectif dans un courrier adressé à Jean-Louis Fousseret, président de la C.A.G.B. Le
collectif attend de la collectivité
une prise en compte réelle des problèmes et des solutions adaptées.
Il n’a pas l’intention de se contenter “des ridicules effets d’annonces”,
qui donnent aux protestataires le
sentiment que l’Agglo “prend les
Bisontins pour des crétins ne
sachant pas utiliser intelligemment
les transports en commun.” I
Le puits de la Citadelle
est bien le plus profond
1
18,40 mètres depuis la margelle, donc
117 m depuis le sol. Le puits de la Citadelle de Besançon est bien le plus profond de France, un des trois seuls à dépasser les 100 m. Les spéléologues du Doubs
l’ont confirmé le 15 avril dernier en plongeant
tout au fond de la cavité, sous la houlette de
Paul Courbon, le spéléologue spécialiste français des puits. Les deux autres puits dépassant les 100 mètres de profondeur sont ceux
de Cordes-sur-Ciel (Tarn), qui atteint les 113
mètres, et celui du Château de Joux (HautDoubs) qui dépasse lui aussi les 100 m, sans
toutefois atteindre les 110 m. La Citadelle
possède bien le puits le plus profond de Fran-
ce, il fallait le vérifier. “En 1879, le capitaine
Joffre était venu à la Citadelle et avait obstrué
l’orifice supérieur du puits. On y accède par une
galerie 20 mètres plus bas. Mais jamais on n’avait
mesuré au centimètre près la profondeur du
puits de la Citadelle, c’est désormais chose faite” note Paul Courbon qui précise que le puits
de la Citadelle “a été creusé à la barre à mine”
par les disciples de Vauban. Les spéléologues
ont pu également vérifier à cette occasion que
le fond du puits n’était pas rempli d’eau. En
revanche, ils en ont profité pour le désencombrer des tas de détritus qui le jonchaient : bouteilles en plastique, canettes, pièces de monnaie… I
Les
spéléologues
du Doubs sont
descendus
tout au fond
du puits pour
mesurer, pour
la première fois,
sa
profondeur
exacte.
BESANÇON
SANTÉ
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
5
Contamination rare mais possible
Gare à la
tuberculose !
En Franche-Comté, la baisse de la
fréquence de la tuberculose ralentit avec
l’arrivée de migrants qui viennent de pays
où la maladie est encore bien présente.
ous pensions que la
tuberculose avait disparu de nos vies. Or,
chaque année en France, entre 2 000 et 2 500 personnes meurent de cette maladie. Mais globalement, la
fréquence de la tuberculose recule en région à l’exception de l’Îlede-France où elle est de 16 cas
pour 100 000 personnes. En
Franche-Comté, le taux de déclaration suit une tendance générale à la baisse. Il est de 5,8 cas
pour 100 000 habitants (sachant
que la moyenne nationale est
de 8 cas pour 100 000). Dans le
Doubs, le taux est similaire à
celui observé à l’échelle régionale. Néanmoins, le Centre de
Lutte Antituberculeuse note un
ralentissement dans le recul de
la maladie, conséquence des
mouvements migratoires. “Les
personnes migrantes qui viennent d’Afrique, d’Asie, de Tchétchénie ou d’ex-Yougoslavie par
N
exemple sont issues de régions
où il y a encore des foyers de
tuberculose. Si globalement la
fréquence diminue en FrancheComté, il faut rester vigilant par
rapport à ces mouvements de
population” remarque le C.L.A.T.
25. qui indique que les migrants
se plient à la vaccination
(N.D.L.R. : En France la vaccination n’est plus obligatoire
depuis 2007 sauf exceptions).
Selon l’O.M.S., “plus de 95 % des
décès par tuberculose se produisent dans les
pays à revenu faible
“Une
et intermédiaire.”
maladie Il y a des populations plus vulnéde la
rables que d’autres,
pauvreté.” celles qui sont
issues d’un milieu
social défavorisé.
“La tuberculose est
une maladie de la
pauvreté, de la vulnérabilité à la fois
Une contamination dans un service d’urgence est possible, même si le risque est marginal.
physique et sociale. Les mauvaises conditions de vie, de logement, le chômage, sont des facteurs favorisants” indique le
centre départemental de lutte
antituberculeuse. Cet organisme effectue une enquête épidémiologie dans l’entourage du
malade dès qu’un cas de tuberculose est détecté.
Les personnes âgées sont parmi les plus fragiles. Néanmoins
pour contracter la maladie, il
faut être en contact avec un individu qui en est porteur, dans
des conditions de proximité. Elle
se transmet par la toux qui comporte les gouttelettes riches en
bacille tuberculeux. Mais il faut
aussi que la personne contaminée ait un déficit immunitaire.
Ainsi la transmission de la maladie peut se produire dans un
service d’urgence.
La mésaventure est arrivée à
une personne âgée du Grand
Besançon, qui lors de son passage aux urgences il y a quelques
mois a côtoyé un patient qui
“présentait une tuberculose” lui
a expliqué le C.H.U. dans un
courrier. L’habitant du Grand
Besançon a vraisemblablement
déclaré à la suite de cela la maladie pour laquelle il a ensuite été
traité. “Il y a en effet des cas où
la tuberculose a été transmise
dans le cadre d’un service
d’urgence. Si le patient reste des
heures à côté d’une personne qui
souffre de tuberculose sans qu’elle
le sache, il peut y avoir contamination” observe le C.L.A.T.
25. Le risque d’une contamination en milieu hospitalier est
heureusement minime et les cas
connus sont exceptionnels. I
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L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
DES PRIMES QUI FONT DES VAGUES
À L’UNIVERSITÉ DE FRANCHE-COMTÉ
Depuis quelques semaines, une polémique secoue l’Université de Franche-Comté. Un syndicat proteste contre l’attribution de primes versées
aux enseignants-chercheurs. Si ces primes sont légales, le syndicat en question met en doute les conditions dans lesquelles elles sont attribuées.
La présidence de l’Université se défend de tout système opaque.
G Université
872 000 euros par an
Le Syndicat SU.D. part en guerre
contre les primes versées aux chercheurs
L’organisation syndicale s’offusque du versement de primes de 5 000 ou de
7 000 euros qui récompensent chaque année des enseignants-chercheurs de l’U.F.C.
Elle est convaincue que parmi les destinataires, certains n’y ont pas droit.
e Syndicat S.U.D. de l’Université de Franche-Comté est parti en guerre contre la prime
d’encadrement doctoral et de
recherche (P.E.D.R.) à laquelle peuvent prétendre les enseignants-chercheurs. Chaque année, elle est accordée à environ 150 professeurs et
maîtres de conférences de l’U.F.C. qui
L
Sur les 1 100
enseignantschercheurs
que compte
l’Université de
FrancheComté, ils
sont environ
150 à percevoir
la prime
d’encadrement doctoral
et de
recherche
(P.E.D.R).
en ont fait la demande et qui ont rempli tous les critères pour l’obtenir. Selon
les cas, la prime annuelle est de 5 000
ou de 7 000 euros, ce qui représente
un budget global de 872 000 euros
pour l’Université franc-comtoise. “Nous
sommes opposés à cette prime. Pour
nous, la recherche est un travail collectif. Or, nous sommes ici dans une
démarche de récompense individuelle. Cela crée des inégalités. C’est le néolibéralisme dans toute sa splendeur.
Il est choquant que dans un contexte
d’austérité, des gens soient ainsi récompensés” remarque Michel Savaric,
enseignant-chercheur représentant
du syndicat S.U.D. (N.D.L.R. : minoritaire à la fac). En 2011, pour pro-
tester, l’organisation syndicale avait
lancé une pétition contre ce système
de rétribution. Elle a été signée à
l’époque par une quarantaine d’enseignants-chercheurs. “Nous sommes
d’autant plus exaspérés quand on sait
que cette prime est perçue indûment
par des personnes qui n’y ont pas droit”
affirme Michel Savaric.
En effet depuis quelques mois, le syndicat a dans son collimateur au moins
un vice-président de l’U.F.C., enseignant-chercheur par ailleurs, qui aurait
reconnu avoir perçu cette prime. Or,
l’intéressé ne remplit pas un des critères pour pouvoir y prétendre. En
tant que vice-président, il bénéficie
d’une décharge totale de son service
d’enseignement. Il ne satisfait donc
pas au décret qui fixe les conditions
d’attribution de cette prime. Le texte
précise entre autres que le candidat
à la P.E.D.R. doit attester d’un volume d’heures d’enseignement équivalent à “42 heures de cours, 64 heures
de travaux dirigés ou toute combinaison équivalente.” Ces conditions d’enseignement minimales doivent être
remplies au moment où le dossier de
demande de prime est déposé.
Ce cas particulier jette la suspicion
sur les conditions d’attribution de cette prime aux enseignants-chercheurs
de l’Université de Franche-Comté. “La
plupart des facultés font appel au
Conseil National de l’Université (C.N.U.),
un service transparent et gratuit, qui
étudie le dossier de chaque candidat.
Or, la présidence de l’U.F.C. fait appel
à des experts extérieurs qu’elle rémunère pour rendre un avis sur les candidats” détaille Michel Savaric.
Le syndicat S.U.D. plaide donc pour
plus de transparence dans un dispositif qu’il qualifie d’opaque. Afin de
pouvoir s’assurer que tous les destinataires de la prime y ont bien droit,
il demande à ce que soit publiée la liste des 150 noms d’enseignants-chercheurs récompensés. “Nous voulons
que la présidence de l’Université nous
fasse connaître la liste des bénéficiaires
mais aussi la liste des experts qui se
sont prononcés sur le cas de chacun.
À partir de là, ceux qui auront perçu
indûment cette prime la rembourseront”, ce qui ne serait pas une première en France. Épinglé en début
d’année, le président de l’Université
Lyon II s’est visiblement engagé à
rembourser la P.E.D.R. de 6 700 euros
qu’il percevait indûment depuis 2012.
“Il nous semble important de savoir si
Jacques Bahi, le président de l’U.F.C.
perçoit ou non cette prime. Cela fait
partie d’un devoir de transparence”
poursuit le représentant syndical.
Pour l’instant, malgré son insistance,
S.U.D. n’a pas obtenu la liste demandée auprès de la présidence de l’Université. À défaut, l’organisation se dit
prête à saisir la C.A.D.A. (commission
d’accès aux documents administratifs) et le Tribunal Administratif. Le
syndicat S.U.D. a par ailleurs alerté
le ministère de tutelle sur cette question. I
E.Ch.
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
G Réaction
7
Une procédure contrôlée
L’Université rejette en bloc
les accusations du syndicat S.U.D.
Les primes accordées aux enseignants-chercheurs ne sont pas le fait du prince.
La procédure est parfaitement encadrée explique la présidence de l’Université.
a présidence de l’Université de
Franche-Comté n’apprécie guère la polémique soulevée par
le Syndicat S.U.D. à propos de
l’attribution de la prime d’encadrement doctoral et de recherche. Si jusquelà elle s’était tenue à distance de la
controverse, elle sort de sa réserve pour
La Presse Bisontine et répond point
par point aux attaques de l’organisation syndicale qui met en doute son
intégrité dans le respect de la procédure qui aboutit à accorder la P.E.D.R.
aux meilleurs des enseignants-chercheurs de l’U.F.C. pour les récompenser (professeurs et maîtres de conférences).
Rappelons que tous les enseignantschercheurs peuvent déposer un dossier de candidature pour bénéficier de
cette prime régie par décret. Elle ne
leur sera accordée que s’ils répondent
aux conditions requises. Une première sélection est effectuée par les services administratifs de l’Université qui
vérifient que le candidat est bien éligible. Ensuite, les dossiers sont examinés par des experts. Ils vont noter
chaque candidat suivant quatre critères pondérés de la même manière :
publication et production scientifique,
encadrement doctoral, rayonnement
scientifique et responsabilité scientifique. La présidence de l’Université
L
n’intervient donc ni dans la sélection
des candidats, ni dans leur notation.
“Les experts sont des professeurs d’Université extérieurs à l’Université de
Franche-Comté. Nous disposons d’un
ensemble de 180 à 200 experts. Chaque
expert n’évalue pas plus de cinq candidats. Il y a deux experts par dossier.
En cas de désaccord, l’avis d’un troisième expert est demandé” insiste Fabrice Lallemand, vice-président délégué
de l’U.F.C. chargé des ressources
humaines. Une fois l’avis des experts
rendu, les dossiers sont
ensuite transmis à la
Commission
Recherche
7 000
de l’Université qui claseuros
se les futurs bénéficiaires
par champs de disciplipour
20 % des ne.
Si en 2014 la présidence
candidats. a décidé de confier l’examen des dossiers des candidats à la P.E.D.R. à des
experts plutôt qu’au
Conseil National de l’Université (C.N.U.), c’est pour
une raison précise. “Nous
jugeons que c’est beaucoup plus constructif pour
l’enseignant-chercheur
d’être évalué par des
experts qui vont motiver
leur avis, ce qui n’est pas
le cas de la C.N.U. Ainsi, en cas de refus,
le candidat sait les points sur lesquels
il devra travailler s’il veut bénéficier
un jour de la prime. C’est une démarche
positive. Nous allons encore améliorer
la procédure en exigent des experts
qu’ils établissent un rapport d’au moins
une page sur chaque candidat” ajoute
le vice-président. Pour l’U.F.C., le processus d’attribution est donc transparent et cadré. Elle rejette en bloc l’objection du syndicat S.U.D. qui prétend
que le système est opaque, laissant
entendre que cette prime pourrait être
le fait du prince.
À l’arrivée, c’est le budget accordé à la
P.E.D.R. par l’Université qui fixe le
nombre de bénéficiaires. À la dernière campagne, il s’élevait à 872 000 euros,
un chiffre stable d’une année sur l’autre.
Ainsi, chaque année environ 150 enseignants-chercheurs se voient octroyer
une prime de 5 000 euros ou de
7 000 euros (cela correspond à une
rémunération supplémentaire de
341 euros nets par mois ou de 478 euros
nets sachant que le salaire d’un enseignant-chercheur varie entre 2 400 euros
et 4 000 euros). Pour les heureux élus,
la prime est accordée pour quatre ans.
Le même montant est donc reconduit
chaque année.
En France, chaque Université est libre
d’établir le montant de la P.E.D.R. qui
ne doit toutefois pas
dépasser
les
15 000 euros. “20 %
des meilleurs candidats de l’Université
de Franche-Comté
perçoivent
7 000 euros. Ces montants établis en 2011
ont été confirmés en
2014. Nous avons
choisi de définir deux
niveaux de prime
pour distinguer des
autres enseignantschercheurs ceux qui
ont une reconnaissance nationale voire internationale”
poursuit Fabrice Lallemand.
Reste le cas délicat du vice-président
épinglé par le syndicat S.U.D. qui aurait
reconnu bénéficier de cette prime alors
qu’il n’y a pas droit puisqu’il ne répond
par aux critères d’enseignement. Une
ambiguïté que les services administratifs de l’Université avaient relevée
au moment d’établir l’éligibilité à la
prime du candidat en question. “Au
moment de juger de la recevabilité du
dossier, nous avons pris attache au
ministère pour savoir si une personne
qui bénéficie d’une décharge totale de
droit de son service d’enseignement
pouvait candidater. Le ministère nous
a d’abord répondu que dès lors que la
décharge est un droit, il faut considérer que le service est rendu.” Il n’y avait
donc pas d’objection à la candidature
du vice-président, jusqu’à ce qu’un
autre service du ministère émette un
avis contradictoire.
Face à ce “flou”, la présidence de l’Université a donc tranché. “Au vu de tous
ces éléments, le président a décidé que
dans l’attente d’une position claire du
ministère, 64 heures de travaux dirigés (ou toute combinaison équivalente) seront nécessaires pour les candidats qui perçoivent la prime” annonce
Fabrice Lallemand.
Le syndicat S.U.D. appréciera sans
doute cette décision. En revanche, l’Uni-
LʼUniversité de Franche-Comté précise quʼil nʼy a pas que les enseignants-chercheurs qui peuvent bénéficier de primes. Le personnel
B.I.A.T.S.S. (personnel non enseignant, personnel de bibliothèque,
administratif et technique) de lʼUniversité bénéfice également dʼun dispositif de primes. Ainsi 2,7 millions
dʼeuros de prime en 2013 ont été
répartis entre 805 salariés de lʼUniversité.
Repères
versité ne publiera ni la liste des experts
ni celle des bénéficiaires de la P.E.D.R.
D’ailleurs, rien ne l’y oblige. “Nous
avons consulté la commission d’accès
aux documents administratifs qui n’est
pas favorable à la divulgation des noms.
Nous avons sollicité par ailleurs la
C.N.I.L. dont nous attendons la réponse à ce sujet. Mais on peut comprendre
que les enseignants-chercheurs bénéficiaires de la P.E.D.R. ne souhaitent pas
que leur nom soit divulgué. C’est la
même chose pour les experts, qui sont
protégés par l’anonymat. Ils pourraient
être soumis à des pressions si leur identité était connue.” I
T.C.
Fabrice Lallemand peut comprendre que le syndicat S.U.D. soit contre
ces primes, mais il ne comprend pas ces accusations. “C’est faux, les
primes ne sont pas attribuées de manière opaque” dit-il.
8
L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
ENQUÊTE
Il plaide pour plus de transparence
“Il faut en terminer avec les pratiques de copinage”
Conseiller régional d’Île-de-France,
Jean-Luc Touly s’est intéressé aux
“recasés de la République” dans
son dernier livre. Il dénonce sans
détour ces copinages au sommet
du pouvoir qui nuisent à la bonne
marche de la démocratie.
a Presse Bisontine :Vous publiez “Les recasés de la République”. Qu’est-ce qui vous
a poussé à vous lancer dans ce travail
d’enquête dans lequel vous impliquez de
nombreuses personnalités qui entretiennent les
“placards dorés” du pouvoir ?
Jean-Luc Touly : Je travaille dans le groupe
Véolia où j’avais des responsabilités syndicales. Dans le cadre de mes fonctions, j’ai
découvert les relations qui existent entre
les hommes politiques de gauche comme
de droite et cette grande entreprise. Je me
suis toujours demandé pourquoi elle
employait autant de personnel politique.
La réponse est assez facile car la société
passe des marchés publics avec des collectivités locales. Elle a donc intérêt, comme d’autres, à avoir de bons rapports avec
les élus pour pérenniser des contrats.
L’embauche des conjoints, des enfants, fait
partie des bonnes pratiques. Par ailleurs,
j’ai été conseiller municipale et maireadjoint trois mois. Comme sur les questions de marché public je mettais mon grain
de sel, mon maire m’a donc retiré ma délégation. Ensuite, j’ai été conseiller régional
dans un groupe Europe Écologie-Les Verts
qui me semblait être un parti différent des
autres. Mais très vite j’ai vu qu’il n’avait
rien de différent tout simplement parce
qu’il a besoin de financements pour fonctionner. Alors j’ai quitté ce groupe. Moi qui
avais des idées bien arrêtées plutôt de
gauche, je me suis aperçu qu’il y avait aussi des gens honnêtes à droite et très corrompus à gauche. Mes croyances se sont
envolées, c’est le système qui veut cela. Ce
sont tous ces éléments-là que je dénonce.
J’ai écrit ce livre avec Roger Lenglet, qui
est un journaliste d’investigation pour ne
pas passer pour quelqu’un qui règle ses
comptes.
L
L.P.B. : A la lecture de votre livre, on comprend que
le “recyclage” est un sport national. Recyclage
d’élus par exemple au Conseil d’État, recyclage
d’anciens collaborateurs dans des institutions, des
entreprises privées. Le pouvoir permet de s’assurer
un avenir finalement ?
J.-L.T. : Ce qui est terrible, c’est ce besoin
de pouvoir, ce besoin d’assurer sa carrière, d’assurer un certain niveau de revenu
pour un élu. Cela passe par le recyclage
des copains, même si ces copains sont à
l’opposé de l’échiquier politique. Ce n’est
pas grave car si on nomme quelqu’un à un
haut niveau de responsabilité, c’est parce
que l’on sait qu’il pourra nous renvoyer
l’ascenseur en cas de traversée du désert.
“Des gens Il faut toujours penser au
lendemain lorsqu’on est élu
déconnectés au point que cela en devient
presque obsessionnel. Si
de la
Jean-Paul Huchon, président
réalité.”
du Conseil régional d’Île-deFrance a accepté de retirer
sa candidature pour laisser
le champ libre à Claude Bartolone, c’est sans doute parce qu’on lui a promis quelque
chose en échange. À 69 ans,
quelle que soit sa valeur, je
suis sûr qu’on va lui trouver
un poste, comme Jack Lang
s’est retrouvé président de
l’Institut du Monde Arabe.
L.P.B. : Le pouvoir, c’est aussi la
porosité entre les grands groupes
privés et les élus. Vous épinglez
Dans son
livre-enquête, Jean-Luc
Touly nous
ouvre la
porte des
“placards
dorés” du
pouvoir.
Rachida Dati avocate et députée européenne. Pourquoi ?
J.-L.T. : Elle a perçu entre 2011 et 2013
500 000 euros d’honoraires d’avocat de la
part de G.D.F. Suez. En tant que députée
européenne faisant partie de la commission
économique et de l’énergie, elle a posé des
amendements avec une régularité étonnante à la faveur de l’activité de cette entreprise. G.D.F.-Suez n’a pas démenti. Ce qui
me gêne dans ce genre d’affaires, ce ne sont
pas les entreprises qui se livrent à du lobbying pour défendre leurs intérêts. Je peux
même le concevoir. Il y a 15 000 lobbyistes
à Bruxelles, de l’industrie agroalimentaire,
pharmaceutique, de l’énergie, etc. Ce que je
trouve inadmissible, c’est que des politiques
entrent dans ce jeu et l’acceptent. Un élu
ne peut pas bénéficier d’avantages personnels pour avoir rendu des services à une
entreprise, dans le cadre d’un mandat pour
lequel il est largement indemnisé. Ce genre de conflit d’intérêts est déplorable.
L.P.B. : Qu’est-ce qui a changé dans la classe politique et plus globalement la haute administration
entre l’époque de Charles de Gaulle qui payait ses
factures d’électricité à l’Élysée comme vous le
racontez dans votre livre, et la génération de Nicolas Sarkozy et de François Hollande ?
J.-L.T. : A mon sens, c’est le sentiment
d’impunité de la part d’une certaine élite
qui aboutit à ces dérives. Lorsqu’Agnès
Saal, l’ex-directrice de l’I.N.A. dépense
40 000 euros en frais de taxi dans le cadre
de ses fonctions, on se dit que ces personnes
sont “hors sol”, déconnectées de la réalité.
Finalement, la plupart n’ont jamais vraiment travaillé. Beaucoup de ces gens sortent des grandes écoles, entrent dans un
cabinet, ou dans une grande administration, puis entament une carrière politique.
Ils forment une sorte de caste de privilégiés, d’hommes et de femmes de pouvoir.
Cette manière de fonctionner n’est pas bonne pour la démocratie.
On estime que le système a commencé à
dériver à partir de Valéry Giscard-d’Estaing.
Les choses ont évolué ensuite de manière
exponentielle. Cela continue de plus belle. Ce qui me choque le plus, c’est qu’on se
fait élire sur des valeurs, et qu’on fait strictement l’inverse une fois en fonction. La
crédibilité de l’homme politique en prend
un coup. Je peux comprendre que des gens
finissent par voter à l’extrême droite.
Bio express
Jean-Luc Touly est
militant associatif et juge
prud’homal.
Spécialiste du lobbying et
de la corruption, il a
notamment cosigné avec
Roger Lenglet “L’eau des
multinationales, la vérité
inavouable” (Fayard 2005)
et “L’argent noir des
syndicats” (Fayard 2008).
Conseiller régional
d’Île-de-France,
ancien adhérent
de E.E.L.V., il est proche
aujourd’hui de
Corinne Lepage.
L.P.B. : Ce qui surprend dans votre livre, c’est que
la question de la compétence est secondaire…
J.-L.T. : Je ne dis pas que la classe politique
est incompétente car celles et ceux qui la
composent sont nombreux à avoir fait de
grandes études. Il n’empêche qu’avant de
faire passer un ministre d’un secteur à un
autre, il faudrait s’assurer qu’il est compétent. Car il y a peut-être quelqu’un, dans
la même organisation politique, qui sera
plus à même d’assumer cette fonction. Mais
voilà, pour être nommé, il faut être dans
les bonnes grâces du pouvoir et dans les
bons réseaux.
L.P.B. : Comment sont rémunérés ces “placards
dorés” ?
J.-L.T. : Ce ne sont pas les salaires des patrons,
mais ils varient entre 3 500 euros et
15 000 euros par mois. Pour le grand public
évidemment, c’est scandaleux. C’est d’autant
plus gênant que la plupart de ces postes
ne servent à rien. Ce sont des postes qui
permettent de recaser un tel ou un tel et
de garantir un renvoi d'ascenseur en cas
de besoin.
L.P.B. : Parmi les fonctions dorées, il y a celle des
préfets hors cadre. Quelle est leur situation ?
J.-L.T. : En France, il y a 250 préfets pour
une centaine de départements. On peut
déjà s’en étonner. Mais 30 % de ces préfets
sont des préfets hors cadre, c’est-à-dire
qu’ils n’ont aucune affectation. L’un des
plus anciens dans ce cas-là est Brice Hortefeux qui est dans cette situation depuis
20 ans. On confie à ces préfets une mission de service public. Ils rédigent des rapports, lorsqu’ils en font, qui sont le plus
souvent sans intérêt. Ils perçoivent leur
rémunération et leur retraite. Lorsqu’ils
deviennent ministres par exemple, il faut
savoir que l’État continue de leur payer
leur cotisation retraite de préfet. Ce n’est
pas normal.
L.P.B. : Vous avez des valeurs de gauche. Ne craignez-vous pas de nourrir l’extrême droite avec ce
livre ?
J.-L.T. : Ce n’est pas moi en tant qu’auteur
qui fait le jeu de l’extrême droite, mais les
élus au pouvoir qui ne se remettent pas en
question. Le grand public voit bien ce qui se
passe. Si Marine Le Pen devait arriver au
pouvoir, on assisterait sans doute aux mêmes
travers.
L.P.B. : Ne faudrait-il pas supprimer l’E.N.A. pour
remédier au copinage ?
J.-L.T. : Tout comme à l’E.N.A. en effet. Cette école permet à ceux qui y entrent d’avoir
une carrière toute tracée, très élitiste, jusqu’à la retraite. Nous ne disons pas qu’il
faut la supprimer, mais il faut la réformer
et l’ouvrir.
L.P.B. : Un élu trouve grâce à vos yeux, c’est Bruno Le Maire. Il a démissionné de la Haute Fonction
Publique qui reste un refuge pour beaucoup de
politiques…
J.-L.T. : Il est un des rares à être honnêtes.
Du fait de ses prises de position, il commence à être reconnu. Mais va-t-il pouvoir
tenir ? C’est un autre problème. Pour cela,
il a besoin d’une organisation, de militants.
Or, on sait que les élus qui pourraient l’aider
iront du côté du plus fort en l’occurrence
de Nicolas Sarkozy.
L.P.B. : Espérez-vous contribuer à faire changer les
choses avec votre livre ?
J.-L.T. : J’espère, par ma démarche, apporter ma contribution non pas pour que ces
pratiques-là disparaissent car nous
n’arrivons jamais à ce résultat. Mais j’espère
au moins contribuer à les atténuer. Il est
urgent de prendre des mesures et pas seulement des mesurettes, pour plus de transparence et de probité afin que la politique
retrouve une certaine noblesse. La politique, c’est la vie de la cité et pas la vie de
son indemnité et de son parcours personnel. Je ne dis pas que les élus sont tous
pourris, mais il faut en terminer avec les
pratiques de copinage qui ne servent à rien.
En 2015, on peut espérer mieux que cela
pour un pays comme la France. Il faut que
les élus reprennent en main l’intérêt général des Français. Seule une volonté politique peut contribuer à faire changer le
système. Bruno Le Maire est un bon
exemple. Mais il y a du boulot. Propos recueillis par T.C.
“Les recasés de la République”
Roger Lenglet et Jean-Luc Touly
Éditions First Document
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SOLIDARITÉ
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Au cœur du séisme
Jérémie Chapuis, Népalais de cœur
165
Jérémie Chapuis a toujours été un grand sportif. Devenu trailer, c’est dans l’Himalaya
qu’il a commencé à tutoyer les sommets, là aussi qu’il a rencontré son épouse Nima et
qu’il a récemment vécu le terrible tremblement de terre qui a frappé le Népal.
érémie était un jeune footballeur prometteur. Mais une rupture des ligaments croisés du
genou à l’âge de 18 ans va peu
à peu l’amener vers un autre sport,
pourtant bien plus exigeant physiquement mais paradoxalement pas si
individualiste qu’il n’y paraît, le trail
en montagne.Après une première expérience à celui des forts à Besançon,
Jérémie court ensuite en Haute-Savoie,
un terrain qu’il connaît bien pour y
avoir passé souvent des vacances en
famille. “40 km au programme et
2 600 m de dénivelé positif” se souvient-il. Un avant-goût de la haute
montagne.
Sportivement, ses premiers pas au
Népal se font à l’occasion d’un trek
dans l’Himalaya. Très vite, comme les
J
autres participants, il prend plaisir à
se dépasser et à découvrir des paysages, des peuples et leurs coutumes.
“Entrer dans un monastère bouddhiste procure une émotion sans pareille.”
La performance sportive n’a alors
qu’une importance toute relative. Ce
pays est très devenu cher à son cœur
car c’est aussi là-bas qu’il a rencontré
Nima, épousée au Népal
Mobilisation selon la tradition du
immédiate pays dans ces mondes trailers tagnes que les autochtones respectent plus
solidaires. que tout, comme des
lieux sacrés.
Le jour du tremblement
de terre, c’est là-bas que
se trouvait Jérémie Chapuis, parti faire un trek,
son épouse étant restée à Besançon.
“J’étais avec ma belle-famille le 25 avril
à midi dans leur maison du village de
Khumjung quand tout s’est mis à trembler… On a aussitôt compris ce qui se
passait et on est vite sorti” se remémore-t-il avec émotion avant de poursuivre : “On a couru en partant tous à
gauche… Si on était partis à droite, la
maison d’à côté se serait effondrée sur
nous, on serait sans doute morts.” Expérience évidemment traumatisante sur
le coup et les jours suivants avec de
nombreuses répliques “et les regards
pleins de détresse des habitants qui
avaient tout perdu.”
Resté quelques jours sur place avant de
regagner la France et retrouver notamment Nima, inquiète pour toute sa famille, Jérémie n’a pas mis longtemps à
C’
est le nombre final
de dossiers qui auront
été examinés par la
commission d’indemnisation
à l’amiable du tramway depuis
sa mise en place en 2011, entre
le début et la fin du chantier.
Au total, la commission aura attribué
précisément 2,707
450
millions
d’euros aux com-
merçants pour l’ensemble des
dossiers traités.Besançon avait
été la première ville de France à accepter d’indemniser les
commerçants dès les travaux
de déviation des réseaux,avant
le chantier de plateformage.
Sur ces 165 dossiers, un seul
a fait l’objet d’une action judiciaire. Le commerçant requérant, qui a perdu devant le
tribunal administratif, a fait
appel de cette décision. La cour
d’appel n’a pas encore tranché. G
mobiliser pour aider les Népalais de ce
village qui est cher au cœur du couple.
“Nous avons beaucoup d’amis rencontrés lors de courses à pied, des gens avec
qui on s’était déjà mobilisés il y a quelques
mois pour aider la sœur d’un copain
népalais qui avait besoin d’une opération du cœur en urgence. On a donc relancé cette dynamique de solidarité suite
au tremblement de terre.”
L’association Act Now est donc née officiellement sous l’égide de Patrice Hennequin et des amis trailers de Jérémie
et Nima. “Pendant un an ou deux s’il
le faut, nous allons mettre en place des
actions pour collecter des fonds et aider Sur place le jour du drame, Jérémie
ceux qui en ont le plus besoin là-bas à a d’abord rassuré les siens avant
reconstruire leur maison et leur vie.” de sensibiliser et de mobiliser sur
I
les réseaux sociaux.
mas de la région dont la liste reste à
affiner… Surveillez la programmation
G Samedi 23 mai à Besançon : Marche ces prochaines semaines. Des chocopopulaire de 2 heures accessibles à lats sont par ailleurs vendus au profit
tous au départ de la maison de quar- des sinistrés ainsi que des foulards.
tier Saint-Ferjeux dès 10 h 30. ParticiDʼautres actions sont à venir, notampation solidaire de 10 euros.
Une projection dʼun film consacré au ment un week-end en musique à la
Népal est prévue dans plusieurs ciné- Rodia à Besançon en septembre.
Les actions prévues
Jérémie et
Nima Chapuis
peuvent
compter sur
un réseau
d’amis amoureux comme
eux du Népal
et prêts à
s’engager
dans la durée.
Pour contacter Act Now “Act Now les trailers solidaires”
34 B, rue Chasnot 25000 Besançon - [email protected]
Jérémie Chapuis : 06 74 26 74 87
FONTAINE-ARGENT
Polémique
Ils paient des P.V. sur un parking… qui leur appartient
Rocambolesque situation pour les habitants du 24, avenue Fontaine-Argent à
Besançon. L’agglomération s’est portée acquéreuse de leur parking dans le
cadre du tram, mais n’a pas payé. Pendant ce temps, le stationnement est
payant et les P.V. tombent. La situation devrait se débloquer.
i un particulier faisait
cela, on crierait à
l’escroquerie” dit un
habitant du 24, avenue Fontaine-Argent à Besançon. C’est un
enchaînement d’imbroglios administratifs qui conduisent à une
situation ubuesque. Depuis le
29 décembre 2014, le parking
situé devant l’immeuble du 24,
avenue Fontaine-Argent est devenu payant après que la Ville de
Besançon a institué un stationnement en prenant un arrêté
municipal. Jusque-là, tout paraît
simple d’autant que le syndic de
copropriété avait officialisé la
vente de son terrain dans le cadre
des acquisitions foncières liées
au tram en vendant il y a deux
ans et demi à l’agglomération
de Besançon. Or, la C.A.G.B. n’a
“S
pas - encore - payé le terrain.
“Elle a oublié de signer l’acte
d’achat” dit un propriétaire. Ce
n’est pas tout fait exact : un détail
de procédure notarial portant
sur l’indivision a rendu la vente caduque. Il a fallu réécrire
l’acte et convoquer une nouvelle assemblée générale… Puis, le
conseil syndical s’est
aperçu que les m2 de
terrain notés ne cor“Le
respondaient pas à
problème l’acte notarié. La
procédure a une
va être
nouvelle fois été
réglé.”
ralentie.
Pendant ce temps,
la Ville (qui n’est pas
l’agglomération) a
institué 15 places de
stationnement
payant sur un lieu “revenu” dans
l’espace public. Le pouvoir du
maire prévalant, les agents municipaux verbalisent en cas de nonpaiement… Cette affaire, pour
le moins abracadabrantesque
embarrasse un autre propriétaire : “J’ai racheté un local à
un privé qui me demande de
rétrocéder l’argent qui concerne
la partie parking. Or, je lui ai dit
que je ne l’avais toujours pas
reçu. Il ne me croit pas” témoigne
ce dernier.
Des affiches de mécontentement
ont été placardées dans la rue
début mai : “Le jour même, elles
étaient enlevées… On ne sait pas
par qui !” dit une commerçante. “La Ville de Besançon encaisse de l’argent indûment. Mais
c’est la ville, tout est permis”
Besançon
encaisse le
stationnement
(et les P.V.)
sur un parking
pour l’instant
privé…
poursuit un membre de la copropriété agacé.
L’agglomération de Besançon a
pris la mesure du problème :
“Nous avons eu la semaine dernière (N.D.L.R. : deuxième semaine de mai) un rendez-vous avec
un géomètre. Dès que nous avons
la valeur en m2, nous pourrons
régler ce problème avant l’été”
explique Pascal Gudefin, responsable du projet tramway.
L’agglomération a donné raison
à la copropriété pour les m2 non
comptés. Elle fait valoir sa bonne foi : “Nous avions proposé de
payer une première partie de la
somme mais une partie du conseil
syndical n’était pas d’accord”
relate Pascal Gudefin.
La Police municipale - qui n’avait
pas connaissance de ce “problème” - pourra légitimement mettre
des P.V. sur un espace devenu
public. Les proprios sont prévenus. I
E.Ch.
BESANÇON
COMMERCE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Suite du plan F.I.S.A.C.
Un (peu) d’argent
et surtout des idées
Les commerçants
bisontins proches du tram
bénéficient d’aides
financières pour refaire
leur devanture ou
améliorer l’accès.
L’adjoint met en avant le
dialogue et
l’accompagnement mis
en place comme le
déménagement d’une
boutique vers un endroit
plus fréquenté.
Du pragmatisme.
i la Ville ne peut pas
résoudre tous les problèmes inhérents au
commerce, elle promet
de faire tout ce qui est
en son pouvoir pour atténuer
les effets “néfastes” du tram.
Avec un objectif : coordonner les
actions et les animations en
matière de développement commercial avec la poursuite du
plan
F.I.S.A.C.
(fonds
d’intervention pour les services,
l’artisanat et le commerce) qui
a déjà permis depuis juin 2012
S
Thierry Morton, adjoint au commerce à Besançon.
de suivre individuellement des
entreprises, d’engager les Freepass ou des études sur les mutations des quartiers Battant et
Planoise. La preuve avec cette
boulangerie installée rue Fontaine-Argent à Besançon pour
laquelle le service commerce de
la ville Besançon a facilité techniquement le déménagement
de quelques mètres. Au lieu de
se situer à une centaine de
mètres d’un arrêt tram, la voilà
idéalement placée devant l’arrêt
Tristan-Bernard, en cohabitation avec un marchand de tabac
et une supérette. “Si la Ville ne
peut pas tout en matière de commerce, elle est vigilante” commente Thierry Morton, adjoint
en charge du commerce et du
tourisme à Besançon.
Dans ce cas précis de la rue Tristan-Bernard, l’adjoint a voulu
éviter ce que les spécialistes
nomment “l’effet tunnel”. “On
sait que les personnes hésitent
à marcher 150 mètres entre deux
arrêts de tram. Voilà pourquoi
nous avons identifié ce secteur
comme à risque et travaillé avec
le propriétaire de la boulangerie et du bureau de tabac pour
les faire déménager dans l’ancien
local du magasin Vidéo Futur.”
Responsable de l’enseigne Le
Moulin des Pains avec son mari,
Nelly Vonin concède que ce déménagement était la meilleure solution : “Sans ce départ, nous ne
serions plus là ! Financièrement,
nous n’avons pas eu d’aides pour
le déménagement mais avons
bénéficié de la commission
indemnisation tramway car nous
avions perdu plus de 40 % en
activités en raison des travaux
du tram. Aujourd’hui, on a un
outil pour progresser avec un
parking, d’autres commerces”
confie-t-elle.
Adopté lors du dernier conseil
municipal (11 mai), le F.I.S.A.C.
apportera (un peu) d’argent aux
commerçants proches du tram.
Ces derniers bénéficieront de
subventions s’ils veulent investir dans la refonte de leur vitrine, améliorer l’accessibilité de
leur magasin ou réaliser des
travaux en matière d’économie
d’énergie. Les sommes ne sont
pas faramineuses. Le montant
F.I.S.A.C. accordé pour la section de fonctionnement est de
66 047 euros sur une base subventionnable de 246 841 euros.
Pour l’investissement (travaux
d’accessibilité, d’éclairage), la
subvention s’élève à 13 795 euros
pour une base subventionnable
de
“Éviter 177 900 euros. Ces
l’effet sommes valent pour
l’ensemble des comtunnel.” merces de Besançon.
C’est peu. Et les commerçants doivent
engager les travaux
avant d’être remboursés. Bref, ce plan ne
révolutionnera pas
tout. L’adjoint au com-
11
Besançon a par exemple aidé (techniquement)
cette boulangerie à déménager d’une centaine de mètres
pour se retrouver plus près d’un arrêt tram.
merce en est conscient. “On sait
que la conjoncture est difficile
mais c’est le moment de mettre
le paquet d’autant que tout ne
va pas mal. Le taux de vacances
de commerces est plus faible que
dans d’autres villes de même
taille, dit Thierry Morton. Il faut
dialoguer, peut-être réfléchir à
des ouvertures le midi à partir
du jeudi, animer des quartiers
comme à Rivotte où nous allons
mettre en place un marché le
dimanche matin” poursuit ce
dernier qui loue le bon dialogue
qui s’est mis en place entre les
associations de commerçants ou
les chambres consulaires. Point
positif : la direction commerce
affirme que les Suisses sont de
retour à Besançon. I
E.Ch.
Battant :
les cellules vides
seront louées
à des artisans
L
e quartier Battant nʼa pas
encore profité de lʼarrivée
du tram pour sortir de son
sommeil commercial. De nombreux commerces sont vides.
Cela pourrait changer. En collaboration avec lʼagglomération,
la Ville va reprendre les pasde-porte vides pour les ouvrir
à des artisans qui voudraient
présenter et vendre leur production. G
12
BESANÇON
SAINT-CLAUDE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Une nouvelle association
Pour Mieux vivre ensemble son quartier
Estimant que les conseils consultatifs
d’habitants ne remplissent plus leur rôle,
des riverains du quartier Saint-ClaudeTorcols-Chailluz lancent leur association.
Objectif : développer le mieux vivre ensemble.
eneviève Christaud, dé de créer, avec une douzaine
Jean Lièvremont, Jean- d’autres adhérents dès sa créaMarie Dame, Jean- tion, une association de quarClaude Chomette… tier qui poursuit plusieurs objecTous riverains du vaste quar- tifs : “L’idée est de créer avec les
tier Saint-Claude-Torcols- habitants du quartier, les assoChailluz et attachés à son déve- ciations, les commerçants, des
loppement harmonieux ont actions d’animation pour le quardécidé de prendre les choses en tier et de faire des propositions
main, face à l’évolution des pour son avenir” résume Jean
conseils consultatifs d’habitants Lièvremont. Il ne s’agit pas de
qu’ils jugent complètement ver- travailler seul dans son coin,
rouillés par la mairie. C’est la mais bien de donner des pistes
raison pour laquelle ils ont déci- de travail et de réflexion aux
G
Quatre des
membres
fondateurs
de cette
nouvelle
association
de quartier.
services municipaux pour améliorer le quotidien de ce secteur
de la ville. Parmi les animations
déjà en projet, les membres de
l’association Mieux vivre
ensemble citent pêle-mêle “la
fête de la musique, une fête du
quartier, le prochain Téléthon
ou encore un concert avant Noël
à l’église de Saint-Claude.”
Mais l’association veut aller
bien au-delà et servir “d’aiguillon
pour que la mairie et les collectivités s’emparent des vraies
problématiques du quartier”
ajoute Jean-Claude Chomette.
Parmi les plus urgentes, la question de la circulation. “En
l’absence d’un vrai contournement, le quartier est devenu un
itinéraire habituel pour ceux
qui veulent aller sur Palente via
les Torcols et le Point du Jour.
En fin de journée, les voitures
roulent à touche-touche. Ce n’est
plus possible” ajoute Jean-Marie
Dame. Le vrai problème de ce
quartier, c’est que la configuration de ses axes de circulation principaux n’a pas changé
depuis deux siècles. Sauf
qu’entre 1815 et aujourd’hui,
le secteur est passé de 500 à
plus de 16 000 habitants… En
filigrane de ces questions de circulation plane toujours l’évasif
projet de contournement Est de
Besançon, presque tombé aux
oubliettes. L’association compte sur le Conseil départemental nouvellement élu pour faire sortir le dossier de ses cartons
poussiéreux. L’urbanisme est
un autre sujet de vigilance pour
l’association Mieux vivre
ensemble avec 270 logements
nouveaux prévus au Portes-deVesoul et 500 autres vers le secteur des Planches-Relançons.
D’autres actions de proximité
sont également organisées par
l’association comme les séances
d’écrivain public proposées bénévolement par Jean-Marie Dame
tous les mardis matins au 5,
rue Jean-Wyrsch ou le renforcement du club de marche qui
existait dans l’ancienne maison
de santé de la rue de Vesoul dont
les activités ont été intégrées à
cette nouvelle association de
proximité. L’édition d’un journal de quartier est également
à l’ordre du jour de la jeune association qui ouvre grandes ses
portes à toutes les bonnes volontés. I
J.-F.H.
EN BREF
Festival
L’aérodrome de Thise accueille samedi 6 juin un festival de
musique organisé par les membres de l’association “Le
Cabas”, une épicerie sociale qui vient en aide aux personnes
en difficulté. Les concerts débuteront à 13 heures pour se
terminer à 2 heures Pop française, variété, rock sont au
programme. 11 artistes seront présents. Laurent-Lolo de
l’association M.P.R.A. (Mon Premier Rideau d’Artiste)
animera ce premier festival. Entrée : 5 euros.
Mécène
Le club de basket bisontin Besac A.C. vient de réaliser un
gros coup. Comme Tony Parker à Villeurbanne, il a réussi à
convaincre l’un des meilleurs défenseurs de N.B.A., le
Camerounais Luc Richard Mbah a Moute, d’apporter son
image et surtout un soutien financier au club qui accède
cette année à la Nationale 2 puis à terme à la Nationale 1.
Le joueur en N.B.A. était déjà venu à Besançon en 2013. Par
ce contrat, de jeunes joueurs bisontins et camerounais
bénéficieront d’échanges sportifs.
Escalade
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Chaque année depuis 14 ans maintenant, l’association
bisontine Entre-Temps Escalade organise l’Open de bloc
régional d’escalade. Le thème choisi pour cette édition est
l’éléphant. Le bloc consiste à pratiquer l’escalade à faible
hauteur (moins de 4 m), sans encordement, au-dessus de
tapis de réception. Cette pratique allie force, souplesse,
technique et coordination. Depuis cinq ans, cette compétition
est inscrite au calendrier fédéral, ce qui permet aux
compétiteurs de gagner des points pour le classement
national. L’événement aura lieu le 21 juin au 5, rue Einstein
à Besançon, au siège d’Entre-Temps. Rens.: 03 81 51 31 31.
BESANÇON
VELOTTE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
EN BREF
Situation intenable pour des habitants
Nuisances de l’aire jeux :
un riverain porte
l’affaire en justice
Aqueduc
Les responsables de
l’association “Aqueduc
d’Arcier patrimoine
historique” font un appel
à tous ceux qui
souhaiteraient cotiser
(10 euros) pour la
sauvegarde de cet élément
du patrimoine local.
Renseignements :
Jean-Pierre Mettetal
au 03 81 61 22 89.
Faute d’avoir pu obtenir de la Ville la clôture de l’aire de jeux pour la
rendre inaccessible au public la nuit, un habitant de Velotte a donc
décidé de passer par la voie judiciaire pour se faire entendre.
été dernier, les riverains
de Velotte avaient prévenu. Si la Ville ne remédiait pas aux nuisances inhérentes à l’aire de jeux située au
bord du Doubs, chemin des Journaux, ils porteraient l’affaire
devant la justice. C’est chose
faite. Un des habitants du quartier qui a souhaité garder
l’anonymat a déposé un recours
au Tribunal Administratif contre
la municipalité faute d’avoir pu
obtenir des mesures pour limiter à la journée l’utilisation de
cette aire de jeu. “On a une cour
d’école en permanence à côté de
chez nous. L’été, les enfants crient
jusqu’à 22 heures. À partir de
minuit, ce sont les scooters, les
trafics, la circulation, les jeunes
qui s’enivrent, qui grimpent après
l’araignée normalement réservée aux gamins (N.D.L.R. : la
dernière réparation de cet agrès
a coûté 3 000 euros à la mairie).
Bientôt, ce seront les barbecues
L’
qui vont revenir avec les beaux
jours” détaille le requérant. Selon
nos informations, les pompiers
et la police prévenus par des
habitants se sont déplacés
récemment en pleine nuit pour
porter secours à une jeune fille
trouvée dans un état d’ivresse
avancé.
Pour beaucoup de résidents, la
situation est devenue intenable.
“Je retrouve des strings dans
ma propriété ! Je me suis permis une fois une réflexion auprès
de jeunes qui étaient là. Ils m’ont
insultée. Le lendemain, j’ai
retrouvé toutes les cannettes dans
ma cour” grince une voisine.
Désormais, elle téléphone à la
police quand ça dérape. “Il y a
quelques jours, je l’ai appelée à
3 heures du matin car ça hurlait sur l’aire de jeu. Les policiers se sont déplacés, ils ont
allumé leur phare et fait fuir
ceux qui étaient là. Quand je
téléphone au commissariat, j’ai
l’impression de passer pour une
menteuse en plus d’avoir le sentiment d’embêter les agents” assure-t-elle.
À l’évidence, à en croire les riverains, cet endroit est plus qu’une
aire de jeux où s’amusent les
enfants la journée. Elle se transforme la nuit en un squat
bruyant et mal fréquenté. Le
tableau dressé par les habitants
ne correspond pas vraiment à
l’endroit tranquille que le maire Jean-Louis
Fousseret a décrit.
“Cela fait Dans le cadre de
trois ans
sa tournée des
que la ville quartiers, il s’est
rendu dans la journous
née ensoleillée du
12 mai à Velotte,
balade.”
sur l’aire en question. “Ici, je rencontre des personnes qui me
disent “on est bien,
près de la rivière,
Arthrite
L’aire de jeu la nuit, se transforme la nuit
en un squat mal fréquenté.
on est là avec nos enfants nos
petits enfants.” Tout n’est pas
rose, il y a des choses qui vont,
d’autres qui ne vont pas. Nous
sommes là pour entendre,
répondre, modifier les choses” a
déclaré l’élu. “Je lui ai demandé de venir la nuit pour qu’il se
rende compte de ce qui se passe
ici” raconte la propriétaire d’une
maison située à côté de l’aire.
Ce que demandent les riverains,
c’est que le site soit clôturé afin
d’en interdire l’accès la nuit.
Lors de la campagne des municipales, le maire sortant, en marge d’une réunion publique à
Velotte aurait d’ailleurs promis
de clôturer le parc. Il aurait
même avancé le coût de
20 000 euros pour le faire. La
possibilité d’installer des caméras a également été évoquée.
“Le problème est que ça fait trois
ans que la ville nous balade dans
cette affaire” peste le requérant
qui regrette d’avoir à recourir
à la justice pour être entendu,
“mais j’ai tout fait pour négocier.”
Cependant, en s’intéressant à
la jurisprudence, il apparaît que
dans plusieurs affaires similaires, où il est question de nuisances sonores liées à des équipements publics, les particuliers
ont souvent obtenu gain de cause contre la collectivité. Il n’est
donc pas impossible que la Ville soit condamnée à verser plusieurs dizaines de milliers
d’euros. Beaucoup plus en tout
cas que le prix d’une clôture.
Pour le savoir, il faudra attendre
le jugement. Dans l’immédiat,
il a été demandé au tribunal de
nommer un expert acousticien. I
L’Andar (association
nationale de défense
contre l’arthrite
rhumatoïde) et le Lions
Club Besançon Granvelle
organisent le
Polyar'Trottons pour la
13ème année. C’est une
manifestation sportive et
conviviale dont l’objectif
est de faire connaître la
Polyarthrite Rhumatoïde,
et de soutenir la recherche
pour lutter contre cette
maladie très invalidante
qui touche 300 000
personnes en France. Il
s’agit simplement de
réaliser une boucle en
marchant ou en courant,
au choix, le long des rives
du Doubs. Rendez-vous le
samedi 30 mai de
13 heures à 17 heures Le
départ du parcours est
situé au Parc de la Gare
d’Eau. L’inscription est
gratuite. Un tee-shirt est
offert à chaque
participant. Infos et
inscriptions au
03 81 56 94 31.
PROPOSER
DU
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Canapés
Fauteuils
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14
BESANÇON
EN BREF
Procréation
Le centre de P.M.A.
(Procréation
Médicalement Assistée)
de la Polyclinique de
Franche-Comté est le
seul cadre privé de
Bourgogne-FrancheComté autorisé à
proposer des solutions
face à l’infertilité des
couples. Lors d’une
tentative de
Fécondation in Vitro,
l’objectif de la
stimulation ovarienne
est d’aboutir à la
maturation de
nombreux ovocytes puis
à l’obtention au
laboratoire de
nombreux embryons.
Seul(s) 1 ou 2
embryon(s) sera(ont)
replacé(s) dans
l’utérus. Les embryons
restants, dits
surnuméraires,
pourront être congelés
dans l’azote liquide
pour être utilisés
ultérieurement. Depuis
deux ans, une nouvelle
technique de
congélation ultrarapide des embryons
est autorisée en
France : il s’agit de la
vitrification
embryonnaire. Grâce à
cette technique, les taux
de survie embryonnaire
après décongélation et
les taux de grossesses
sont significativement
améliorés. Le centre de
P.M.A. de la
Polyclinique met
désormais à
disposition de ses
patients cette technique
innovante. Rens.:
www.pma-fc.fr
CHANSON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
ÉDUCATION
Plus de locaux
L’école Montessori
de Besançon
condamnée à fermer
L’école installée rue de la Vieille-Monnaie
devait s’installer à la rentrée prochaine à
l’Espace Jean-Jaurès dans le quartier
Saint-Ferjeux. Mais le bâtiment a été victime
d’un incendie dans la nuit du 5 au 6 mai.
es beaux projets de
l’école Montessori de
Besançon sont partis en
fumée. Dans la nuit du
5 au 6 mai, un incendie a partiellement détruit l’Espace
Jean-Jaurès, rue du CaporalPeugeot dans le quartier SaintFerjeux. C’est précisément là
que devait s’installer à la rentrée prochaine l’école Montessori de Besançon hébergée
depuis 2012 au 6, rue de la
Vieille-Monnaie dans des locaux
loués par Habitat 25. “Nous
avions trouvé cette solution de
déménagement à l’Espace JeanJaurès dans un lieu qui était
idéal pour nous, avec des locaux
plus grands et un espace extérieur. Cet incendie remet tout
notre projet en cause. Nous pourrions encore continuer ici rue
de la Vieille-Monnaie, mais ce
local n’est plus viable pour
l’équilibre financier de
l’association tel que nous voudrions la faire évoluer. Depuis
cet événement, le conseil
L
d’administration a dû se
résoudre à décider la fermeture de l’école…” commente songeuse Sophie Sencey, créatrice et directrice de cette école
qui accueille 19 enfants âgés
de 3 à 9 ans. Cette conséquence ultime aurait pu encore être
L’école Montessori avait démarré en novembre 2012 dans ses locaux
évitée si un local de substitution avait été trouvé entrede la rue de la Vieille-Monnaie.
temps. “De notre côté, nous
étions évidemment partants d’administration a tranché” repose sur l’éducation senso- concrétisée en 2012 après avoir
pour continuer note déçue Sophie Sencey qui rielle de l’enfant. Sa pédago- débuté en faisant “l’école à la
mais le conseil est épaulée dans le fonction- gie constitue une aide à la vie maison” avec plusieurs enfants.
nement de l’école par deux où les enfants sont accompa- Cette méthode alternative avait
“Nous étions
autres formatrices à mi-temps. gnés vers leur autonomie, dans déjà séduit une vingtaine de
partants pour
L’école Montessori de Besan- leur capacité à faire des choix familles, prêtes à débourser
çon était la troisième en et dans leur prise progressive entre 2 300 et 4 000 euros par
continuer”
Franche-Comté (les deux autres de responsabilités. “Cette métho- enfants pour y inscrire leurs
dit la
se situent vers Arbois dans le de respecte vraiment le rythme enfants. Sophie Sencey projeJura et à Belfort) fondée sur la de l’enfant et lui apprend à être tait de développer son école et
directrice.
méthode créée par Maria Mon- autonome. Les parents qui ins- de monter les effectifs à 25
tessori, médecin italien du crivent leurs enfants chez nous élèves en créant deux sections
début du XXème siècle. La péda- sont à la recherche d’une école distinctes, l’une pour les toutgogie qu’elle a inventée, puis qui centre son action sur la bien- petits, l’autre pour les “pridiffusée à travers le monde, est veillance éducative” résume maires”. L’incendie de début
une méthode d’éducation dite Sophie Sencey qui avait lancé mai a complètement remis en
ouverte, par rapport aux son projet de création de l’école cause ces beaux plans. I
J.-F.H.
méthodes traditionnelles, qui Montessori en 2007, elle l’a
Elle a quitté Besançon pour Paris
Clio part en live sur France Inter
Auteur-compositeur interprète, la chanteuse bisontine fait partie
des demi-finalistes de l’émission “Partons en live, la relève” diffusée sur
France Inter. Un tremplin pour cette jeune pousse de la chanson française.
imanche matin 17 mai, Clio
s’est réveillée avec le sourire en écoutant le journal de
8 heures sur France Inter.
“J’ai appris que le public m’avait sélectionnée. C’est génial !” dit-elle. L’aventure
continue pour la chanteuse bisontine
qui participe à l’émission animée par
André Manoukian “Partons en live, la
D
relève”. 24 artistes ont été retenus au
mois de mars parmi des dizaines de
candidatures pour participer à ce radiocrochet dédié à la recherche des auteurs,
compositeurs, interprètes de demain.
Désormais, ils ne sont plus que six en
lice pour la demi-finale, et Clio a des
atouts pour se hisser jusqu’en finale.
Le vainqueur aura la chance
Rencontre sur le plateau avec l’animateur
de l’émission André Manoukian.
d’enregistrer un album avec en prime
une tournée. Bref, le tremplin rêvé
pour un artiste en quête de notoriété.
Cette jeune pousse de la chanson française est d’un talent prometteur. Elle
n’est pas arrivée sur les ondes d’Inter
après des années passées à barouder
dans la musique avec plus ou moins
de réussite. Clio, 28 ans, a commencé
à jouer de la guitare il y a six ans.
Diplômée en lettres modernes, elle s’est
écartée récemment d’une carrière
d’enseignante toute tracée pour se
consacrer à la chanson française. “J’ai
toujours écrit des textes” dit-elle.
Elle aurait pu faire ses débuts à Besançon, en terrain connu et partager ses
premières compositions avec le public
d’ici. Mais elle a préféré quitter la capitale comtoise pour s’installer à Paris
en 2013 afin de tenter sa chance et se
frotter à la scène. “J’ai grandi à Besançon. Cela me faisait peur de chanter
devant des gens que je connais.” Paris
est plus anonyme, mais la prise de
risque est grande pour un artiste qui
débute dans un monde qui bouillonne
de nouveaux talents. Pourtant, dans
cette effervescence, les mélodies de
Clio trouvent un écho. “Je suis montée pour la première fois sur scène il y
a pile un an. C’était aux Trois Baudets
(N.D.L.R. : la salle parisienne est connue
Clio à la maison
de la radio
lors de
l’enregistrement
de l’émission
“Partons en live,
la relève”.
pour programmer les nouveaux talents).
Depuis, je m’y suis produite à quatre
reprises” raconte Clio qui poursuit son
bonhomme de chemin sur Inter.
Son univers musical est attachant, à
la fois doux et intimiste. Il se résume
à son timbre de voix si particulier et
à la guitare de Gilles Clément qui
l’accompagne (le contrebassiste Benoît Dunoyer de
Segonzac rejoint occasion“J’ai
nellement le duo). On se
toujours laisse entraîner dans les
écrit des histoires que raconte Clio
textes.” dans ses chansons inspirées de toutes ces petites
choses qui la touchent au
quotidien, de ces gens qu’elle
observe autour d’elle. “Mes
sources d’inspiration c’est
Paris, c’est la ville.” Clio
dans son style est un peu
un mélange de Barbara qu’elle adore,
et de Vincent Delerm. Dans son paysage poétique, une chanson surprend
cependant, celle sur Éric Rohmer. Elle
avait prévu de rencontrer le cinéaste
sur lequel elle effectuait un travail
dans le cadre des études de lettres
modernes, quand celui-ci est décidé.
“Je ne pensais pas que j’en ferais une
chanson” confie l’auteure.
On pourra l’écouter à nouveau sur
France Inter à 21 heures vendredi
22 mai pour la demi-finale de “Partons
en live, la relève”. Si l’aventure devait
s’arrêter là sur les ondes, elle se poursuivra pour Clio qui enregistre actuellement son premier album. Il doit sortir au mois de juin. Promis, elle viendra
chanter à Besançon. I
Renseignements :
Facebook Clio - officiel
«Nos enfants d’Ailleurs», association de parents d’enfants autistes remercie chaleureusement la commune de Montfaucon, l’institution Notre Dame Saint-Jean,
les partenaires et les bénévoles qui ont contribué au succès de la première édition du
Panora’Trail qui s’est déroulé le 19 avril dernier sur la commune de Montfaucon.
Et un grand merci aux 1045 inscrits.
Les bénéfices générés vont permettre à notre association :
- d’organiser ses actions de formations à destination des parents autour des approches
éducatives et scolaires
- d’acheter du matériel pédagogique.
rnée :
u
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t
r
a
p
Les
Les magasins U du Grand Besançon
Square Habitat
Jean-Louis Amiotte
Publipresse
Glaces de la ferme d’Aissey
Rando Running
Pk One
Biocoop
Crédit Mutuel - Hyperboisson
Epicerie Bar Tabac DUBOURGET
Conseil Général du Doubs - Go Sport
La Coopérative des Monts de Joux
Conseil Régional - Grange Culture
Retrouvez le film de cette journée
sur la page Facebook
www.facebook.com/panoratrail.montfaucon
RENDE
Z
1 er mai VOUS
pour la 2016
proc
édition haine
comm sur la
Montfaune de
ucon
16
BESANÇON
CHAPRAIS
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Projet à la Pernotte
Habitat participatif : les candidats sont trouvés
Ils sont artisans, retraités, primo-accédants. Un groupe d’individus crée
un immeuble de 11 logements pour “vivre ensemble”. Coups de pelles
espérés en 2016. Porté par l’association du “Café des Pratiques”,
ce lieu accueillera le café qui recherche des investisseurs.
L’habitat
participatif,
quèsaco ?
Le concept dʼhabitat participatif
en est presque au stade expérimental en France. Des expériences essaiment mais on est
encore loin des modes dʼaccès
classique à la propriété. Le
concept en soi nʼa pourtant rien
de nouveau, surtout dans une
région historiquement dotée dʼune
forte culture de coopérative : des
particuliers se regroupent et réalisent ensemble une opération
immobilière.
Ces personnes élaborent
conjointement un projet composé de logements privés et
dʼespaces partagés. Au final,
chacun est chez soi, on y vit comme on lʼentend, mais on partage des espaces communs avec
les autres participants du projet.
es candidats qui avaient
un petit pécule ont posé
l’argent sur la table. Une
somme qui a permis de
financer les études de sol nécessaires à la création de l’habitat
participatif de la Pernotte situé
dans le quartier des Chaprais.
Cette première somme permet
surtout à ceux qui n’ont pas
encore l’argent de démarcher
les banques et de ficeler leur
dossier d’ici la fin de l’année.
“C’est déjà la preuve d’une solidarité… Une solidarité financière opérationnelle” résume Élisabeth Gerl, permanente au sein
de l’association du Café des Pratiques, lieu de culture et
d’échanges ouvert en 2011 aux
Chaprais.
Cette association - qui fait vivre
7 salariés - a initié le projet d’un
habitat participatif qui se situera rue de l’Église à Besançon (à
côté de l’école des Chaprais) à
côté de l’actuel jardin partagé
de la Pernotte cultivé par des
bénévoles. Via le bouche à
oreilles, de nombreuses réunions
se sont tenues depuis plusieurs
mois. Des candidats se sont
L
®
déclarés pour vivre dans ce lieu
partagé. “Ce fut assez compliqué car sur un projet d’habitat
comme celui-là, il faut que tout
colle : le calendrier pour les gens
qui veulent s’installer, le coût…
Et lorsqu’il faut mettre l’argent
sur la table, 90 % des personnes
partent” expliquent Bastien Fiori, bénévole, et compétent dans
la maîtrise d’ouvrage de cet
immeuble qui sera créé sur un
terrain vendu par Signature chez le notaire pour les futurs propriétaires de l’habitat participatif
la Ville de Besan- de La Pernotte à Besançon.
“Chacun çon.
Finalement, les can- tisseurs” ont eu la chance permis de construire en mairie tants du quartier. “Nous ouvrons
a son mot didats ont été trou- d’apprendre qu’une personne et acheter ce terrain à la com- ce projet aux investisseurs qui
vés. Une vraie cohé- investissait la somme de départ mune. Un travail harassant pour pourront entrer au capital de la
à dire.”
sion s’est nouée. Le suite à un héritage.
des bénévoles qui ont déjà réus- S.C.I. Pour 1 000 euros, ils devien11 mai, ils ont signé Les futurs habitants se réunis- si à comprendre la promotion dront propriétaires et touchedevant le notaire sent au moins une fois par semai- immobilière et outrepasser cer- ront à terme un loyer” dit Basleur engagement. ne autour d’un noyau dur de 6 taines contraintes administra- tien Fiori. Des donateurs
“Pourquoi les pro- personnes. Ils participent depuis tives en multipliant les réunions pourront verser une adhésion.
jets d’habitat parti- la phase de programme à ce chez le notaire.
L’association doit en effet troucipatif capotent en futur chantier. “Chacun a son Outre ces 11 logements, le bâti- ver 200 000 euros pour
France ? Parce qu’il mot à dire, du propriétaire au ment accueillera le Café des s’implanter dans ce futur lieu
faut cet argent… Et locataire jusqu’à l’investisseur” Pratiques actuellement instal- “partagé”. Acteur des Chaprais,
il faut prendre un précise le représentant de ce lé rue de Belfort. Ce déména- Le Café des Pratiques n’est pas
risque car tout est groupe. Deux logements sociaux gement offrira à la structure un repère à “bobos”. Juste un
basé sur la confian- seront disponibles. Les premiers une terrasse pour servir les repas autre endroit où le mot “solice” résume Bastien coups de pelle sont espérés en du midi, un espace pour propo- darité” prend son sens. I
Fiori. Les “inves- 2016. Il faut encore déposer le ser les activités prisées des habi-
‘ ‘
BESANÇON
SOCIAL
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
L’humeur
8,5 millions d’euros investis
L’E.H.P.A.D. des 7 collines
dans de beaux draps
Les huit centenaires et
autres résidents de la
maison de retraite située
rue de Belfort bénéficient
de nouveaux locaux après
l’investissement de
la Mutualité française
Doubs. Visite.
ette fois, les résidents comme les
salariés ont pris leurs marques.
Terminé le bruit de machines et
les lourdeurs des déménagements
consécutifs aux travaux d’extension.
L’E.H.P.A.D. des 7 collines à Besançon
retrouve la quiétude. Un ouf de soulagement : “C’est vrai qu’il a fallu
s’organiser lors des travaux, terminés
il y a un an et demi”, témoigne la directrice Christiane Parmentier. En l’espace
Vous avez dit simplification ?
L
undi 27 avril dernier, la nouvelle assemblée départementale s’est pliée à un exercice obligatoire et fastidieux. Ce jour-là, les élus se sont réparti l’ensemble des
sièges dans les quelque… 369 commissions et organismes
extérieurs dans lesquels le Conseil départemental est représenté ! Cela va des syndicats mixtes divers et variés, aux
conseils d’administration des collèges, en passant par le comité départemental du tourisme, l’établissement public foncier,
où des organismes insoupçonnés du grand public tels que
le comité régional de la trame verte et bleue, une émanation du Grenelle de l’environnement. Ce sont autant
d’obligations qui se greffent aux fonctions premières
de ces élus. Bref, un peu de simplification serait bienvenue dans cette organisation. G
Des
espaces
plus colorés
pour les
résidents.
C
de quelques mois, la résidence située
au 132, rue de Belfort a connu des bouleversements. Pour la bonne cause. “Il
fallait remettre aux normes le bâtiment. Nous avons par exemple dû
répondre aux normes handicapées comme dans les douches des chambres.
Nous avons une blanchisserie, une cuisine centrale” explique celle qui gère
cet établissement d’hébergement pour
personnes âgées.
Grâce à la reconstruction et à la rénovation complète du site piloté par la
Mutualité française Doubs, les résidents bénéficient d’un cadre de vie plus
agréable, fonctionnel et répondant aux
dernières normes en vigueur. 8,5 millions d’euros ont été investis par la
Mutualité avec l’aide de l’A.R.S., du
Conseil départemental du Doubs. “Nous
allons par exemple bénéficier d’une
nouvelle salle où nous mènerons des
La directrice Christiane Parmentier
présente le nouvel
E.H.P.A.D. agrandi,
rue de Belfort.
17
actions en petits groupes, notamment
avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles pourront par
exemple cuisiner” détaille la directrice. Les aides-soignantes, infirmières
louent ce nouvel espace de travail.
L’ancien bâtiment où étaient logés les
pensionnaires sera désaffecté. “Pour
l’heure, nous n’avons pas encore défini de projet quant à l’avenir de ce bâtiment” précise la direction de la Mutualité française.
L’E.H.P.A.D. des 7 collines demeure
prisé car situé près du centre-ville. Il
SAINT-FERJEUX
affiche d’ailleurs complet. Le tarif
moyen par jour pour un résident est
de 71 euros (soit environ 2 100 euros
par mois). L’établissement est habilité à 100 % à l’aide sociale. Il fonctionne en lien avec “Les Quatre Tilleuls à
Besançon” (rue Paul-Bert). Ces deux
établissements font désormais partie
des établissements du Doubs les plus
importants avec 183 lits en hébergement complet, dont 30 dédiés spécifiquement aux résidents désorientés de
type Alzheimer. I
E.Ch.
D25 salariés
H.D.L. renaît de ses cendres
Les locaux de l’association de conseil en architecture ont été ravagés par les
flammes le 5 mai. Dix jours plus tard, le travail reprend. Le maire de Besançon
évoque à demi-mot un acte de représailles suite aux arrestations des 408.
ascal Valladont, le directeur de l’association
H.D.L. (Habitat et développement local),
tout affairé à organiser la sauvegarde
des dossiers de l’association et à organiser le
réaménagement provisoire des bureaux ne
peut retenir sa colère. Près de lui, des piles
de dossiers sauvés du feu sont en train de
sécher au soleil. “Quand est-ce qu’on va agir
pour faire cesser tout cela ? À quelques mètres
de nos locaux, il y a plusieurs hectares d’espaces
verts où il se passe des trafics en tout genre,
où il y a des squats sauvages… Il suffirait de
raser un peu la végétation et ça éviterait ce
genre de rassemblements ! Je suis prêt à monter un collectif avec tous ceux qui ont subi des
incendies sur Besançon ces derniers temps
pour qu’on réagisse enfin.”
Quelques minutes après ce coup de gueule, le
directeur d’H.D.L. recevait la visite du maire Jean-Louis Fousseret en balade dans le
quartier. “Ces terrains voisins d’H.D.L. appartiennent à l’armée. Nous n’en sommes pas propriétaires, c’est très difficile d’agir, mais nous
avons entamé des discussions avec l’armée au
sujet de l’avenir de ces terrains” tente de rassurer le maire. C’est en effet de là que cinq
véhicules siglés H.D.L. et Conseil général du
Doubs ont été la cible de cet incendie qui s’est
P
Les salariés
d’H.D.L.
(ici
Emmanuelle
Perrin)
se sont
mobilisés
pour que le
travail reprenne
le plus vite
possible.
ensuite propagé à une aile du bâtiment, détruisant tous les bureaux d’H.D.L. “Heureusement, l’A.D.I.L. qui occupait une autre aile du
bâtiment, a déménagé récemment. Nous pouvons provisoirement nous réinstaller dans cette partie” indique Emmanuelle Perrin, responsable de service chez H.D.L.Après l’incendie,
une cellule psychologique a été mise en place à l’accueil (épargné par les flammes) du
bâtiment de la rue du Caporal-Peugeot à destination des salariés traumatisés par cet incendie. Le lundi 18 mai, H.D.L. reprenait ses activités.
Si l’enquête est toujours en cours, le maire de
Besançon laisse entendre que cet incendie dont
l’origine criminelle ne fait aucun doute pourrait être la conséquence, comme d’autres qui
ont touché des entreprises bisontines début mai
(Hertz, Bonnet…), de l’arrestation un peu plus
tôt de délinquants dans le quartier des 408 suite à une spectaculaire descente de police.
H.D.L. emploie 25 salariés à Besançon et 42
au total avec ses antennes de Montbéliard,
Pontarlier et Belfort. L’association travaille
dans le domaine de l’habitat et de la rénovation à 60 % pour les particuliers et le reste
pour les collectivités locales. I
J.-F.H.
18
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
INNOVATION
Université
Le leader mondial
du cyclisme se développe
avec la fac de sports
Pourquoi la firme japonaise Shimano a-t-elle choisi l’U-Sports et le
chercheur Frédéric Grappe pour concevoir son vélo truffé de capteurs
destiné à améliorer la position du cycliste ? Éléments de réponse.
e n’est plus un vélo. Mais
un ordinateur à pédales
capable d’analyser la
puissance développée
par chaque jambe, de corriger
la position du cycliste, d’évaluer
l’énergie et la dépense perdue
à chaque tour de manivelle. Ce
vélo “d’appartement” nommé le
bikefitting est un concentré de
technologie capable de trans-
C
mettre à un ordinateur les données en temps réel. Ce vélo a
été développé par la société Shimano - leader mondial de
l’équipement pour cycles -, qui
a fait appel au Bisontin Frédéric Grappe pour mettre en place, à l’U-Sports de la Bouloie,
un programme de formation professionnelle destiné aux représentants de la marque.
Le matériel, dont il existe deux
modèles en France, permet également au chercheur et aux étudiants bisontins d’affiner leurs
recherches dans l’optimisation
de la performance sportive des
athlètes. “C’est vraiment le nec
plus ultra pour étudier la performance.
Aujourd’hui,
l’entraînement du sportif est de
plus en plus poussé. Il faut trou-
Le replay du conseil
Les phrases-clés
des élus
Conseil municipal du 11 mai 2015
Au sujet de l’éternelle comparaison avec Dijon dans l’actuel débat sur la
fusion des régions, le maire commente : “Pour ne rien vous cacher, il n’y a pas
beaucoup de domaines où je fais des complexes par rapport à Dijon. Peut-être le
vin… Je ne suis pas sûr en effet que notre vin de Port-Douvot vaudra un
Meursault…”
Marie-Laure Dalphin (opposition) se plaignait des nuisances sonores du récent
festival Circasismic qui se tenait “dans mon quartier” dit-elle. Réponse ironique
du maire : “Le quartier où vous habitez où le quartier où vous avez été élue
conseillère départementale.” Jacques Grosperrin défend sa co-listière du tac au
tac : “Marie-Laure est une élue de la Ville, comme vous M. Fousseret.”
Au sujet des Samedis piétons, vrais succès, le conseiller d’opposition Laurent
Croizier tempère : “Je constate que le stationnement à Dijon est gratuit entre midi
et 14 heures contrairement à Besançon. Il ne faudrait donc pas reprendre d’une
main ce qu’on donne de l’autre.” Laurent Croizier reproche aussi qu’aucun élu ne
soit venu soutenir les commerçants de la rue Claude-Pouillet pendant les récents
travaux de pavage. Le maire s’énerve : “Vous direz à ces commerçants de la rue
Claude-Pouillet qu’ils ne sont pas corrects d’affirmer cela. Ce genre de mensonges
est inadmissible.”
Au moment du vote d’une subvention à attribuer à une association qui organise
une soirée d’éducation contre le racisme, un seul élu lève le bras pour voter
contre : Philippe Mougin du F.N.
Ludovic Fagaut (opposition) met en garde le maire sur les prochains
approvisionnements en matériels roulants de la Ville, invitant les élus à choisir
du matériel français, et rappelant à cette occasion l’épisode des Ford américaines
commandées par l’armée française pour remplacer les Peugeot P4. Christophe
Lime (P.C.) réagit : “Je suis toujours un peu surpris de ces gens qui sont pour le
libre-échange, le libre marché en nous faisant de grandes démonstrations sur son
bien-fondé et qui s’étonnent que de temps en temps, dans le cadre d’un appel
d’offres, quand on perd un marché, ils soient les premiers à hurler comme des
loups. Il faut assumer l’ensemble de votre politique, de plus bas au plus haut.”
La séance du conseil, bientôt terminée, se tend soudain quand au moment où on
évoque à nouveau la fusion Bourgogne-Franche-Comté, Philippe Gonon
(U.D.I.) se lève pour apporter au maire un casque militaire et une trousse à
pharmacie, symboles selon lui des attaques qu’il va falloir supporter de la part
des Dijonnais et des plaies qu’il va falloir soigner. Jean-Louis Fousseret
explose et suspend la séance : “Ici, on n’est pas au cirque, votre attitude est
inacceptable. Nous ne sommes pas des clowns, je me bats tous les jours pour
défendre les intérêts de Besançon et vous, vous êtes en campagne permanente dans
la perspective des régionales. Faites votre cirque où vous voulez, mais pas ici. Je
n’accepterai plus aucune clownerie de ce type ! Quelqu’un comme vous qui ne croit
pas à sa ville, ça m’inquiète !”
Pascal Bonnet (opposition) tente d’apaiser le climat par un trait d’humour :
“Bon, on va remplacer le casque par un Bonnet pendant quelques instants…”
Jacques Grosperrin, inquiet : “J’entends déjà des agences immobilières me dire
que des Bisontins cherchent déjà un logement sur Dijon.”
Jean-Louis Fousseret avance un argument de plus pour défendre la possibilité
de partager la gouvernance entre Dijon et Besançon : “J’ai expliqué au ministre
Cazeneuve qu’on mettait moins de temps pour aller de Besançon à Dijon que de la
Défense à Bercy. C’est un argument qui a été entendu.”
La position du cycliste affinée au millimètre est directement transmise
à un ordinateur avec le bikefitting.
ver d’autres domaines pour
gagner en efficience. La position
sur le vélo en fait partie”,
témoigne Frédéric Grappe.
Le Bisontin qui est aussi consultant et directeur de la performance pour l’équipe cycliste de
la Française des Jeux (F.D.J.)
où il suit notamment Thibaut
Pinot (3ème du dernier Tour de
France), elle-même partenaire
depuis 19 ans de la société Shimano, a attiré la firme japonaise
jusqu’à Besançon. Des cyclistes
professionnels de l’équipe F.D.J.
ont testé, en début d’année, ce
matériel. Certains ont revu leur
position sur le vélo. D’autres ont
appris qu’ils transmettaient
davantage de puissance avec
leur jambe droite qu’avec la pointe : “Ces collaborations enrigauche. “L’intérêt de ce matériel chissent également le cursus de
est de toucher aussi bien le pra- chaque filière et permettent à
tiquant loisirs qui recherchent nos étudiants d’aborder plus
du confort que le cycliste de com- concrètement leur domaine de
pétition qui recherche l’efficience” spécialité” explique Nicolas Torexplique Mathieu Arrambourg, di, directeur de l’U-Sports.
directeur marketing France de L’Université a déjà développé
Shimano.
de nombreux partenariats dans
Pour l’Université le milieu sportif avec la Fédé“Pour
de Franche-Com- ration française de gymnastique,
profesté,
le Centre national de ski norl’investissement
dique
et de moyenne montagne,
-sionnels et
de Shimano à et plusieurs ligues régionales
amateurs.” Besançon confor- (tennis, badminton, rugby, gymte le laboratoire nastique). À Besançon, la
C3S (Culture, recherche est en lien direct avec
sport,
santé, le monde économique. I
société) comme
E.Ch.
l’un des plus à la
STATISTIQUES
Les sites bisontins
Mention très bien
pour la Citadelle, bonnet
d’âne pour le F.R.A.C.
L’observatoire du tourisme du Grand Besançon a fait ses comptes :
le nombre de visiteurs est en hausse dans la presque totalité des sites
touristiques. La Citadelle a frôlé les 300 000 visiteurs.
près une année 2013 déjà orientée à
la hausse de + 9,7 % par rapport à
l’année précédente, la Citadelle a fait
une excellente saison 2014 avec une
nouvelle augmentation de 11 % du nombre
d’entrées. La météo maussade de l’été dernier
s’est fait sentir sur les mois de juillet et d’août
mais n’est pas venue ternir les excellents résultats que le site avait enregistrés en début
d’année. Le site Vauban a fini en beauté avec
précisément 299 168 entrées comptabilisées.
Au palmarès des sites bisontins les plus fréquentés on trouve ensuite la cathédrale SaintJean qui a totalisé 122 798 visiteurs (le site
dispose d’un système de comptage depuis
juillet 2013). “Sur les mois d’été, la cathédrale a accueilli près de 27 000 visiteurs étrangers de 63 nationalités différentes, soit 85 %
des visiteurs sur cette période” précise
l’observatoire qui vient de rendre publics ces
chiffres.
La fréquentation du Musée du Temps, elle, est
en dents de scie. Après une année 2013 en forte baisse, le site a affiché une fréquentation
instable en 2014, avec de très mauvais résultats au printemps qui gâchent l’excellente progression de l’été. Au final, le Musée du Temps
A
termine à 40 147 visiteurs, contre 38 960 en
2013.
Le F.R.A.C. en revanche déçoit. Après l’année
de lancement en 2013 qui a attiré des milliers
de visiteurs en avril, la fréquentation s’écroule.
Le F.R.A.C. n’a attiré que 884 curieux en
décembre 2014, c’est moins de 30 personnes
par jour… Et la part des visiteurs étrangers
y est très faible. Au total, le F.R.A.C. aura attiré 23 837 visiteurs sur toute l’année 2014,
contre 30 519 en 2013.
La maison Victor-Hugo déçoit également. Dans
l’engouement de son ouverture, le site avait
attiré près de 15 000 visiteurs en 2013 en à
peine quatre mois, de son ouverture en septembre jusqu’à
La maison décembre. En 2014, la fréVictor-Hugo quentation dépasse tout juste
les 15 000, mais sur toute
déçoit
l’année. 15 % des visiteurs sont
également. des étrangers.
Avec les visites, les nuitées dans
les hôtels et toutes les dépenses
confondues, l’observatoire évalue les retombées touristiques
à 120 millions d’euros par an à
l’échelle du Grand Besançon. I
20
LE DOSSIER
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
LA POSTE, E.D.F., HÔPITAL, FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE…
LE DÉCLIN DES SERVICES PUBLICS À BESANÇON
L’annonce récente de la fermeture du centre de tri postal de Besançon donne une raison de plus à ceux qui estiment que le service public est en voie
de disparition à Besançon de tirer la sonnette d’alarme. Au-delà de cette annonce, ce sont tous les services publics qui se sentent menacés dans la capitale
régionale, sur fond de fusion avec la Bourgogne qui ne fait qu’attiser les craintes.
G Social
Deux motions déposées
Les élus
bisontins
estiment
à 300 le
nombre
de suppressions
d’emplois
liés à la
suppression
prochaine
de certains
services
(photo archive L.P.B.).
Besançon au secours
de ses services publics
Les services publics plus que jamais menacés à Besançon. Le
maire appelle à la mobilisation le 16 juin dans les rues de Besançon,
notamment pour sauver l’agence S.N.C.F. du centre-ville.
e centre de tri de La Poste qui part à Dijon,
l’agence S.N.C.F. du
centre-ville qui devrait
définitivement baisser son
rideau, les deux dernières
agences d’accueil du public à
E.D.F. sur la sellette, les agents
du Conseil régional et les administrations d’État qui ne savent
pas à quelle sauce ils vont être
mangés à quelques mois de la
fusion des régions, une fonction
publique hospitalière en souffrance… Les motifs d’inquiétudes
ne manquent pas à Besançon
pour les fonctionnaires et les
agents des services publics. Au
final, ce sont plusieurs centaines
de postes qui sont menacés dans
la capitale régionale dont le statut de capitale administrative
est plus que jamais vacillant.
La boutique S.N.C.F. du centreville accueille 300 usagers par
jour et génère un chiffre d’affaires
de 2,6 millions d’euros annuel.
L
Dans le même temps, les horaires
d’ouverture des guichets en gare
de Besançon Viotte ont été
réduits, passant de 6 heures à
21 h 30 avant l’ouverture de la
gare T.G.V. d’Auxon à 7 heures
à 19 h 30 désormais. Quant aux
boutiques E.D.F. du centre-ville et de Planoise (voir l’article
en page 22), elles accueillent
près de 100 usagers par jour. La
fermeture de la plateforme du courrier
La
à Besançon entraîboutique nerait, elle de facto la disparition du
S.N.C.F.
courrier à J + 1
accueille puisque le même
courrier partant et
300
arrivant à Besanusagers çon sera traité hors
par jour. Franche-Comté.
Dans ce contexte de
tension et de
grogne, que peuvent les pouvoirs
publics, Ville en
tête ? Pas grand-chose sinon
poursuivre leurs actions de lobbying pour tenter de sauver ce
qui peut l’être. Concernant la
fusion des régions, le sort de
Besançon devrait être élairci fin
juin quand le conseil des
ministres fera connaître ses décisions concernant les futures capitales régionales et le siège des
exécutifs régionaux. “On espère tous que la jurisprudence de
la Normandie où les responsabilités devraient être partagées
entre Caen et Rouen sera également retenue pour Dijon et
Besançon. En jeu, il y a 1 300
emplois entre les différentes
administrations d’État en Bourgogne et en Franche-Comté” note
un haut responsable syndical
bisontin. De leur côté, le maire
de Besançon et la présidente de
Région qui entre en campagne
continuent à plaider pour le
sacro-saint équilibre DijonBesançon. “C’est mon combat de
tous les jours d’aboutir à un partage équilibré répète à l’envi
Jean-Louis Fousseret. Et je pense que j’ai été entendu dans les
ministères” dit-il. Début de réponse dans un mois.
Au sujet de la défense des services publics, deux motions ont
été déposées lors du dernier
conseil municipal de Besançon :
l’une par le maire, l’autre par le
groupe communiste-Front de
gauche. “Plusieurs alertes
retransmises par des personnels
de La Poste et leurs représentants ainsi que de la boutique
S.N.C.F. du centre-ville sont
autant de signes qui appellent
à notre vigilance extrême. S’ils
sont avérés, ils ne manqueraient
pas d’avoir des conséquences
sociales à la fois sur les person-
nels et leurs familles, mais aussi pour le tissu économique du
Grand Besançon” prévient le
maire de Besançon. Concernant
la réorganisation de La Poste
en particulier, Jean-Louis Fousseret exige “le maintien des
emplois et le maintien des capacités locales d’affranchissement
et de distribution.” Pour ce qui
concerne la S.N.C.F., après la
pétition qui a recueilli plus de
1 000 signatures, le maire réaffirme son souhait “que la boutique S.N.C.F. de la Boucle ne
soit pas fermée.” Mais selon une
source interne à la S.N.C.F., il
semble que le sort de cette boutique soit définitivement scellé… Pour un dernier baroud
d’honneur, le maire a confirmé
qu’il participerait à la mobili-
sation qui sera organisée le
16 juin dans les rues de Besançon pour sauver ce service de
proximité.
Les élus communistes de la Ville précisent dans leur propre
motion qu’en plus de ces services voués à la disparition, “ce
sont également plus de 300
emplois qui seront supprimés.”
Ils demandent solennellement
aux directions d’E.D.F. et de la
S.N.C.F. de ne pas fermer leurs
boutiques et à la direction de
La Poste de maintenir le traitement du courrier à Besançon.
Leur motion a été adressée à la
direction de la S.N.C.F., de La
Poste, d’E.D.F., et aux parlementaires locaux. Comme une
bouteille à la mer… I
J.-F.H.
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
G La Poste
21
Plateforme du courrier
La Poste : fermeture d’un site industriel à Besançon
Les lettres ne seront plus traitées à la plateforme
industrielle du courrier de Besançon mais à Dijon,
entraînant la suppression de 50 postes. Si la
direction rassure, le coup est rude.
es agents postaux
se demandent ce
qu’ils vont devenir ! Le climat est
anxiogène.” C’est en ces termes
que Nathalie Candella (C.F.D.T.)
synthétise l’état d’esprit qui
règne chez les postiers du Doubs
qui ont eu connaissance “d’une
annonce brutale” en avril dernier. La direction du service
courrier et colis a en effet annoncé la fermeture (d’ici 2 ans) de
la plateforme industrielle du
courrier située avenue Clemenceau “qui sera remplacé par
une plateforme logistique urbaine électrique pour la livraison
du dernier kilomètre” annonce
le directeur du courrier en
Franche-Comté Dominique
Lemaire.
Cette forme de “compensation”
n’enlève en rien l’amertume des
syndicalistes. Besançon va
perdre l’activité de ce site consistant à regrouper les lettres et
les classer pour les renvoyer au
réseau. Déjà à la fin de l’année
2014, la P.I.C. de Besançon a
perdu le trafic du Jura et de
Belfort, soit 75 000 plis par jour
en faveur de Strasbourg. La
totalité de son trafic (500 000
plis) devrait basculer à Dijon
en 2016. “C’est donc bien une
fermeture contrairement à ce
que dit la direction” corrige
Cathy Stolarz, secrétaire générale à la C.G.T. La direction
annonce la suppression de 50
“On sera postes via des
départs en retraite,
à 150
des fins de missions
emplois pour intérimaires ou
des C.D.D. “Ce sera
perdus.” plutôt 150 emplois
qui vont disparaître”
calcule Jean Ratel
(C.G.T.).
Difficile de comprendre
qu’une
lettre postée à
Besançon (pour un
envoi dans le Doubs)
va partir à Dijon et
revenir ensuite dans
le Doubs. Écologiquement, c’est difficilement argumen-
“L
table mais économiquement,
c’est rentable d’autant que La
Poste est confrontée à une baisse du volume courrier. “Dijon
récupère la P.I.C. mais rien ne
dit qu’elle restera longtemps làbas.” Ces inquiétudes causent
“un véritable mal-être chez les
postiers qui ne savent de quoi
demain serra fait” ajoute Jean
Ratel. Pour autant, la direction
promet de regarder au cas par
cas (lire par ailleurs). Elle a
l’obligation de proposer un nouveau poste dans un rayon de
30 km du lieu de résidence du
salarié ou de son ancien lieu de
travail.
Avec ce départ de la P.I.C. avenue Clemenceau, les centres de
plateforme du courrier et colis
du Barrelot (Planoise) et AlbertThomas (Tilleroyes) déménageront dans les locaux vides
(8 000 m2). Une économie sera
réalisée pour le groupe qui louait
le site Albert-Thomas. 170 personnes sont concernées par cette réorganisation. “On ne parle pas des autres postes du site
de Clemenceau mais les agents
de sécurité vont disparaître,
l’association C.H.A.T. qui faisait travailler des personnes
handicapées n’aura plus
d’activité…” enchérit le syndicat C.G.T.
Ajoutez à cela une révolution
du métier de facteur appelé à
se muer en commercial ou en
agent E.D.F., et vous comprendrez que certains se rendent au
travail la boule au ventre.
“Lorsque l’on est proche de la
retraite et que l’on vous demande de faire tout cela en transmettant avec un smartphone
compliqué à utiliser, ce n’est pas
simple. Nos tournées se rallongent sans que cela soit pris en
compte” se désole un facteur
bisontin. “Et tout cela sans formations proposées” ajoute Cathy
Stolarz pour la C.G.T.
Démunis face à cette fermeture, les syndicats vont négocier
avec la direction. Première
réunion le 26 mai. Objectif :
trouver un accord social d’ici la
rentrée de septembre. I
E.Ch.
“Fin des lettres
à J + 1”
“Abandon programmé de la
lettre livrée à J + 1 au profit du
J 2 (lettre verte), cadence de
tri “infernale”, dévalorisation du
métier de facteur” sont autant
de preuves pour le syndicat
C.G.T. que “la qualité de service rendu aux usagers est en
chute libre. Le mal-être au travail touche de plus en plus de
postiers” dit ce dernier.
Nathalie Candella
(C.F.D.T.) : “Ces
annonces créent un
climat anxiogène chez
les facteurs.”
G La direction se défend
“On ne ferme pas, on réorganise”
Directeur du courrier et des colis en Franche-Comté, Dominique Lemaire évoque
la réorganisation à Besançon et les raisons qui ont nécessité cette décision.
a Presse Bisontine : Pourquoi ferL
mer la plateforme industrielle du
courrier avenue Clemenceau au profit de Dijon ?
Dominique Lemaire : On ne ferme
pas. On réorganise. Le choix de
Dijon s’impose car cette plateforme traite 1,3 million de plis
là où nous en traitons 500 000.
La décision est industrielle car
G Stratégie
le pilote.
L.P.B. : L’annonce a été mal vécue par
les syndicats. Combien de postiers
sont concernés et perdront leur poste ? À quelle échéance ?
D.L. : 50. Nous allons les accompagner vers d’autres métiers,
d’autres sites. J’ai suffisamment
de postes pour leur proposer
L.P.B. : Néanmoins, des personnes non
affiliées seront touchées par cette
réorganisation comme l’association
C.H.A.T. (pour travailleurs handicapés)
ou la sécurité ?
D.L. : Le gardiennage de nuit sera
supprimé. La prestation du
C.H.A.T. devrait ne plus exister mais nous respecterons toujours les 6 % d’obligation d’emploi
des travailleurs handicapés.
Nous allons pérenniser le restaurant d’entreprise. I
Propos recueillis par E.Ch.
La fin des bureaux de Poste ?
Quand le guichet est repris par le
secrétaire de mairie ou le commerçant
Thise n’aura plus de bureau
de Poste mais une agence
postale communale. Pirey
bénéficiera d’un
relais-poste urbain.
es maires ont encore le pouvoir
de dire non à la fermeture d’un
guichet de Poste. Mais beaucoup,
poussés et convaincus par le
groupe, décident de reprendre le guichet à leur compte. Dans le Doubs,
l’enseigne possède 156 points de contact
dont 25 en agence postale communale
(A.P.C.) et 43 en relais
(R.P.C.). 57 % des guichets
“Moins de sont donc des bureaux tenus
par des postiers.
50 visites À Thise, le conseil municipar jour..” pal vient d’acter le transfert du guichet en agence
postale communale. “À
moins de 50 visites par jour,
on engage une concertation
avec les élus dans le cadre
de la logique d’activité”
explique Mohamed El Gadhi, directeur régional
réseau. Il rappelle que les
bureaux perdent 8 % de fré-
L
Cathy Stolarz et Jean Ratel (C.G.T.) dénoncent
la chute libre de la qualité de service public.
depuis 2008, nous avons perdu
un tiers de notre chiffre d’affaires
sur le volume courrier avec des
baisses de l’ordre de 7 % par an.
Nous allons toutefois investir
1 million d’euros à Besançon pour
créer une plateforme urbaine
avec des véhicules électriques
qui distribueront en ville courriers et colis. Besançon sera vil-
une offre convenable. On espère un accord social pour septembre. C’est un projet à 2 ans.
Thise :
l’activité
du bureau
de Poste
se termine.
La mairie
prend le
relais.
quentation par an à Besançon et dans tialité des données est assurée dit La
son agglomération.
Poste. À Thise, le maire Alain Loriguet
Le passage en A.P.C. ou R.P.C. mutua- et son conseil projettent de basculer
lise les moyens “et garantit une présence l’accueil de l’administration dans les
horaire. 90 % des clients interrogés dans locaux de l’ancien guichet.
une étude se disent satisfaits. On assu- À Pirey, sur demande des élus un relais
re également 220 000 euros de recettes de Poste urbain sera créé (lieu encore
permettant de financer un emploi com- à définir). Une stratégie louable mais
munal sur une convention de 2 fois 9 qui ne fait pas oublier la suppression
ans et finançons des travaux s’il le faut” d’un guichet dans la galerie commerargumente le directeur. La confiden- ciale de Châteaufarine à Besançon… I
22
DOSSIER
DOSSIER
G Énergie
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Des craintes à E.D.F. et chez Engie
Le bureau E.D.F. de Planoise va fermer ses portes
La fermeture prochaine du bureau d’accueil de Planoise
est une mauvaise nouvelle de plus pour les défenseurs d’un service
public de l’énergie qui se réduit d’année en année. L’agence
du centre-ville est également sur la sellette.
lus de 10 000 agences
bancaires en France, et
une petite centaine
d’agences commerciales
E.D.F. La comparaison, cruelle
pour les syndicats, montre à
quel point le service public de
l’électricité est malmené. Dans
toute la région Grand Est, il
subsiste aujourd’hui à peine 20
agences d’accueil du public.
L’objectif de la direction d’E.D.F.
est de réduire le nombre
d’agences à 12 d’ici l’an prochain.
Dans cette chasse permanente
aux dépenses, une des deux
agences bisontines sera sacrifiée très prochainement, celle
de Planoise, située dans le quartier Île-de-France. “La direction
a acté sa fermeture confirme
Antoine Lafond, délégué syndical C.G.T. du secteur commercial énergie chez E.D.F. Besançon. Cela fait déjà deux ans que
la direction avait imposé des
horaires d’ouverture ubuesques
qui dissuadaient tous les clients
d’y venir.” Sur le plan national,
le nombre d’agences commerciales d’E.D.F. est passé de 500
P
à 100 depuis 2007. En FrancheComté, on comptait encore 21
accueils physiques en 2007, ils
ne sont plus que trois : Besançon, Montbéliard et Dole, sauvé in extremis grâce à
l’intervention de la mairie. “Estce qu’en France, concernant
l’énergie, un bien de première
nécessité, on peut se passer d’un
accueil physique ?” se demande le représentant syndical. La
loi n’obligeant plus à avoir des
accueils physiques et les
concurrents
De 21 à 3
d’E.D.F. ayant
bureaux
fait le choix de ne
pas en avoir, il est
d’accueil
fort probable que
physique.
plus aucun point
d’accueil ne subsiste chez E.D.F.
d’ici quelques
années. “L’accueil
de la rue de la
République est
également menacé” confirme la
C.G.T.
Au service commercial d’E.D.F.,
“la totalité des embauches sera
gelée cette année.Avec les départs
en retraite ou dans d’autres entités du groupe, on va perdre une
centaine de personnes” ajoute
Antoine Lafond. Au centre
d’appel de la rue Bersot où une
soixantaine d’agents travaillaient, ils ne sont plus que
47 par exemple. Mêmes perspectives sombres pour Besançon. Des huit centres d’appel du
Grand Est, seuls trois devraient
subsister à terme : Reims, Nancy et Mulhouse. Exit Besançon
à moyen terme. Aujourd’hui, 70
personnes sont encore attachées
au service commercial bisontin
d’E.D.F.
Du côté des équipes techniques
d’E.R.D.F., celles qui interviennent sur les réseaux, la tendance
est au contraire à l’embauche
et les effectifs sont en augmentation. La raison : “Il y aura
30 millions de compteurs à changer en France ces prochaines
années. Tout le monde devra être
équipé d’un compteur à relevage automatique” note Jean-Christophe Jacottot, secrétaire général du syndicat C.G.T.
Antoine Lafond (à gauche) et Jean-Christophe Jacottot,
représentants syndicaux chez E.D.F. et E.R.D.F.
Franche-Comté Sud énergie. agents commerciaux sur Besan- + 40 % pour l’électricité et + 80 %
740 agents travaillent sur la çon et plus aucun accueil phy- pour le gaz ! L’État, actionnaipartie technique réseaux à sique.
re à 80 % chez E.D.F. et à 33 %
l’échelle Alsace-Franche-Com- Malgré les économies d’échelle chez Engie n’oublie pas de se
té et 263 à l’unité clients four- effectuées sur le personnel sucrer au passage. Il exige que
nisseurs, soit un bon millier au depuis la privatisation d’E.D.F.- 65 % des bénéfices colossaux
total.
G.D.F. en 2007, paradoxalement que les deux opérateurs réaliL’hémorragie de personnel la les prix de l’électricité et du gaz sent tous les ans soient redisplus notable, c’est dans le sec- n’ont jamais cessé d’augmenter, tribués en dividendes. Faites ce
teur du gaz. La société Engie surtout pour les entreprises où que je dis, mais surtout pas ce
(nouvelle appellation de G.D.F.- les tarifs ne sont pas encadrés que je fais… I
J.-F.H.
Suez) ne compte plus que 5 contrairement aux particuliers :
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DOSSIER
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
G Fonction publique territoriale
1 900 agents à la Région
Une fusion, et encore mille questions
Alors que la Franche-Comté et la Bourgogne seront
officiellement mariées le 1er janvier prochain,
les personnels du Conseil régional de Franche-Comté
ne sont toujours pas fixés sur leur avenir.
es électeurs choisiront en
décembre prochain leurs nouveaux conseillers régionaux
pour la première fois à l’échelle
de la nouvelle région BourgogneFranche-Comté. Le 1er janvier 2016, la
nouvelle collectivité territoriale entrera officiellement en activité. Du côté
des fonctionnaires territoriaux, on se
pose encore beaucoup de questions. Les
deux seules garanties que les élus leur
L
ont données jusqu’à maintenant, c’est
que le salaire de base de ces agents (ils
sont 1 900 en Franche-Comté) sera
maintenu et qu’aucun emploi ne sera
supprimé.
Reste à savoir sur quelle base seront
calculés les avantages qui vont avec le
salaire : régime indemnitaire, tickets
restaurants, etc. Sur ce tableau, c’est
en Franche-Comté que les fonctionnaires territoriaux sont les mieux lotis
Dominique Aubry-Frelin (à droite), représentante
des agents territoriaux et Sandrine Fontaine,
des personnels de l’Éducation nationale.
par rapport à leurs homologues bour- rer les deux systèmes sociaux des agents
guignons. Les primes qui peuvent territoriaux.
atteindre 20 % de la rémunération glo- Il apparaît tout aussi clair que certains
bale d’un fonctionnaire territorial, sont services seront regroupés à Dijon, proplus élevées côté franc-comtois, les bable lieu de la future assemblée régioactions sociales plus généreuses. Autre nale. Les ressources humaines,
exemple : la politique d’avancement l’informatique, les finances, la commudes agents des lycées est également nication par exemple. Les doublons ne
meilleure en Franche-Comté qu’en Bour- seront donc pas remplacés, ce qui, conségogne où une partie de l’avancement quence plus positive pour l’emploi “donse calcule sur les résultats, le mérite, nera un peu de mou pour la mobilité
contrairement à la Franche-Comté. fonctionnelle” note Dominique AubryAlors naturellement, “on espère que tout Frelin. Les organisations syndicales de
le monde sera aligné vers le haut com- Franche-Comté ont été reçues par le
mente Dominique Aubry-Frelin, repré- préfet préfigurateur le 12 mai dernier
sentante C.F.D.T. des agents territo- pour avoir plus d’informations sur le
riaux. Le problème, c’est que l’équipe sujet. De cette réunion, il est ressorti
actuelle ne veut pas s’engager, c’est le qu’on s’orientait vers “un scénario mixnouvel exécutif qui prendra les déci- te panachant le scénario mono-site et le
sions. Pour l’instant, nous ne recevons scénario bi-site fonctionnel. Pour faire
que des bribes d’informations. Nous ne simple, tout ne sera pas concentré à
sommes pas encore dans la concerta- Dijon” résume un participant à cette
tion, encore moins dans la négociation.” réunion. Ceci dit, le préfet préfiguraEt comme les primes n’ont pas été rééva- teur a clairement annoncé que le décret
luées depuis 2005 au Conseil régional désignant Dijon comme chef-lieu de
de Franche-Comté, “la fusion serait le Région avait été écrit et remonté au
bon moment pour donner un coup de Premier ministre pour signature.
pouce” estime la représentante syndi- Autre problème soulevé par les reprécale.
sentants syndicaux : les risques psyLa seule autre garantie qu’a promise cho-sociaux liés à la fusion. “Il y a de
la présidente Marie-Guite Dufay, c’est vraies pressions sur les agents et plus
qu’aucun fonctionnaire ne sera contraint de travail dans tous les services pour
à une mobilité géographique. “Par consé- préfigurer les politiques communes.
quent, beaucoup devront soit partir à L’incertitude est porteuse de forets inquiéDijon soit avoir une mobilité fonction- tudes” affirme Dominique Aubry-Frenelle, changer de poste.” Actuellement, lin. Des cas de burn-out auraient déjà
c’est le directeur général des services été décelés dans les services de la Région
du Conseil régional de Bourgogne qui Franche-Comté. I
J.-F.H.
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S
23
Les administratifs
de l’Éducation
dans l’incertitude
i le sort du personnel enseignant ne devrait pas être touché par cette fusion des régions,
celui des agents administratifs des
rectorats, contrairement à ce qui avait
été annoncé, le sera bel et bien. “Cela
faisait deux ans que lʼon posait la question, note Sandrine Fontaine, du
S.G.E.N.-C.F.D.T. Et cʼest seulement
le 22 avril dernier que lʼon a appris la
nomination dʼun recteur coordinateur.
Dʼun simple projet dʼorganisation interacadémique, on est passé à une question de coopération et cette fois de
fusions.” De 29 sur le plan national, le
nombre dʼacadémies devrait descendre
à 22. Pour la future grande région Bourgogne-Franche-Comté, cʼest le recteur
de Franche-Comté qui a été nommé
coordinateur. Son rôle sera de travailler
sur lʼévolution des services administratifs des deux actuels rectorats. Environ 200 agents travaillent au rectorat
de Besançon.
Reste une question en suspens, celle
des locaux. Dʼénormes travaux de rénovation ont été engagés au rectorat de
Besançon, rue de la Convention. Même
chose à Dijon où le rectorat qui est
abrité dans un beau bâtiment classé
du centre ancien avait été entièrement
rénové il y a quelques années à peine… I
24
DOSSIER
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Transports
La S.N.C.F. rationalise ses espaces de vente
Le 30 juin, le rideau
de la boutique
S.N.C.F. ferme !
Malgré la pression des syndicats via une pétition pour
la sauvegarder, une montée au créneau du maire,
la S.N.C.F. ferme sa boutique de vente située au
centre-ville de Besançon pour des raisons financières.
Le motif ne convainc pas.
ardi
16
juin,
l’intersyndicale (C.G.T.C.F.D.T.-S.U.D.) appelle à un rassemblement
devant la boutique
S.N.C.F. située Grande rue à Besançon. Un baroud d’honneur et une mani-
M
festation visant à mettre la pression
sur la direction de la S.N.C.F. qui a
tout de même décidé de fermer la boutique de vente de billets à Besançon.
“Avec la fermeture de cet espace, c’est
le service public qui est touché !, se
désole Michaël Vandernoot, secrétai-
Les syndicats cheminots (dont la C.G.T.) avec Michaël Vandernoot et Guy Lazar dénoncent la fermeture de la boutique de
Besançon, prélude à la baisse de qualité du service public.
Fermeture
re de la C.G.T. cheminots. La boutique
S.N.C.F. du centre-ville remplit parfaitement les objectifs initiaux de son
ouverture. Elle permet une vente confortable et agréable ainsi qu’un rapprochement géographique avec les usagers. Malgré cela, la direction S.N.C.F.
a décidé de sa fermeture en juin. Pour
la C.G.T., c’est encore une dégradation
supplémentaire du service public que
vont subir les usagers” poursuit-il.
Comme les autres syndicalistes, il ne
se faisait plus trop d’illusions sur
l’avenir de cette boutique : “En
juillet 2014, elle a été fermée le samedi sans que la mairie ne soit mise au
courant… Il y a eu une part de désinformation de la S.N.C.F. C’était déjà
un moyen pour elle de prouver la baisse de billets en fermant une journée
par semaine” explique la C.G.T. De
source syndicale, 300 personnes par
jour fréquentent ce lieu pour acheter
des billets ou préparer leur voyage.
“Quand une personne ne sait pas utiliser Internet ou qu’elle est malvoyante,
comment va-t-elle faire ? Ce n’est pas
du service au public…” enchaîne M.
Vandernoot.
Il pensait que la levée de boucliers
allait provoquer un électrochoc d’autant que le
maire de Besançon
Jean-Louis Fousseret a
reçu les syndicalistes
(le 16 avril) et appuyé
leur demande en écrivant à Guillaume Pépy
pour lui dire son opposition à cette fermetu“Moins
re. Les dés sont jetés.
Le 30 juin au soir, la d’horaires
boutique fermera. Son de présence
chiffre d’affaires par an
en gare.”
avoisinait les 2,7 millions d’euros, montant
insuffisant selon la
direction (lire par ailleurs). “C’est un
coup dur pour l’activité commerciale”
se désole Thierry Morton, adjoint au
commerce à Besançon.
Cette fermeture engendrera “des files
d’attente plus longues à Viotte et une
dégradation des conditions d’accueil”
promet Guy Lazar, retraité cheminot
et syndicaliste. Au-delà de cette annonce, c’est le service public est touché au
motif que la vente de billets a évolué.
La vente au guichet sera supplantée
par l’Internet qui offre des tarifs par-
fois plus concurrentiels. Un comble.
La boutique S.N.C.F. fermée, ce sont
trois emplois qui vont disparaître.
La disparition de ce lien avec l’usager
irrite les forces syndicales qui rappellent que les heures d’ouverture des
guichets de la gare Viotte ont diminué (7 heures - 19 h 30 au lieu de
6 heures - 21 h 30). “Cela incitera à la
fraude et augmentera le sentiment
d’insécurité car on retrouve de moins
en moins d’agents en gare. Un Régiolis va par exemple circuler avec un seul
agent à bord. Il arrive que les “escales”
(chef de gare) ferment la gare seules,
ce qui était impensable il y a encore
quelque temps. Ils étaient toujours
deux” témoigne M. Vandernoot. Les
représentants des salariés estiment
“que l’on tire sur l’élastique”, image
utilisée pour symboliser le mal-être
de certains agents. “Heureusement, les
cheminots ont une conscience professionnelle… Mais jusqu’à quand ? Le
jour où l’élastique cassera, nous aurons
des problèmes de sécurité” ajoute le
syndicaliste cégétiste. Pour ne pas en
arriver là, tous tirent la sonnette
E.Ch.
d’alarme… La S.N.C.F. s’explique
“Économiquement, la situation n’était pas tenable”
La direction de la S.N.C.F. motive la fermeture de la boutique de Besançon
centre-ville par l’évolution de la demande des clients et le besoin
d’économies d’échelle. Elle annonce un investissement à Besançon-Viotte.
ataille de chiffres
entre la direction de
la S.N.C.F. et les syndicalistes. Selon les
premiers, ce sont
environ 100 personnes qui franchissent chaque jour la porte
de la boutique du centre-ville
bisontin. Pour les seconds, c’est
plutôt 300. Ce qui est certain,
c’est le chiffre d’affaires généré par cet espace : 2,6 millions
d’euros par an. “Économiquement, par rapport au coût de la
boutique, la situation n’était pas
tenable” commente Thomas De
Brugière, directeur commercial
régional Bourgogne-FrancheComté. Il gère les boutiques
franc-comtoises. Il argumente
le choix de fermer le 30 juin
l’espace : “Si nous fermons, c’est
pour nous adapter à deux
choses : l’évolution de la demande des clients et notre politique
de réaliser des économies” ditil.
Toujours selon l’opérateur ferroviaire, l’évolution de l’activité
au point de vue national a bais-
B
sé de 33 %. “C’est dans les boutiques que la baisse est la plus
forte alors qu’en gare, elle diminue moins. Nous voulons donc
nous recentrer sur les gares et
notamment sur Besançon-Viotte pour améliorer et moderniser
l’espace de vente” annonce le
directeur. Dans les faits, Besançon-Viotte aurait droit à un lifting identique à celui qui a été
opéré en gare de Dijon-Ville.
“On sépare mieux le
flux des clients pressés et ceux qui pré“Une
parent leur voyage
nouvelle avec un espace plus
boutique confortable.” Un
argument qui ne
à Viotte.” tient pas disent les
syndicalistes : “Cet
argument ne tient
pas étant donné qu’ils
ne renforcent rien,
car aucun poste de
la boutique ne sera
transféré sur la Viotte. Le report des usagers sur la Viotte
accentuera la dégra-
dation du service public en augmentant de fait les files d’attente,
car plus de monde… Le fait de
créer un nouvel espace ne modifiera que l’agencement et l’image,
mais ne donnera aucun moyen
supplémentaire”
annonce
Michaël Vandernoot.
La S.N.C.F. veut-elle cacher sa
baisse en matière de service
public par cette annonce ? “Non,
répond le directeur. Nous
sommes dans une logique de
service public et je rappelle qu’il
reste trois agences de voyages
au centre de Besançon, agréées
pour vendre des billets S.N.C.F.”
Besançon n’est pas la seule touchée par ces restructurations
d’importance. Les boutiques de
Dijon et de Chambéry ont été
elles aussi fermées. “C’est une
politique nationale avec des analyses spécifiques faites pour
chaque site” détaille Thierry De
Brugière. Mais au final, la
logique reste identique : la fermeture pour davantage de “centralisation”. E.Ch.
L
Pour
“compenser”
la fermeture
de la
boutique,
le directeur
des agences
annonce un
investissement
au guichet de
BesançonViotte. Les
syndicats sont
perplexes
(photo archive
L.P.B.).
Le T.G.V. vers Paris supprimé, le guichet de la Mouillère menacé
a S.N.C.F. négocie en ce
moment les trains qui circuleront, ceux qui seront
ajoutés, ceux supprimés. Le
changement interviendra au
mois de décembre. Mauvaise
nouvelle pour Besançon : “Le
T.G.V. de 10 h 30 à Besançon
Franche-Comté T.G.V. pour Paris
est supprimé” annonce
lʼassociation des usagers des
transports de lʼagglomération
bisontine, membre de la
F.N.A.U.T. (fédération nationale des usagers des transports).
Elle recherche des solutions pour
une correspondance via le T.E.R.
qui permettrait de reprendre un
Lyria. Problème, ce train est plus
cher.
Autre inquiétude : lʼouverture du
guichet de la gare T.E.R. de la
Mouillère à Besançon. “Elle fermera lʼannée prochaine. Nous
avons des propositions comme
regrouper dans une boutique de
mobilités tous les guichets pour
mutualiser (S.N.C.F., Ginko…)”
annonce Patrick Noblet, de
lʼA.U.T.A.B. À suivre. DOSSIER
G Santé
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Les burn-outs se multiplient
“Les personnels sont soumis
à des dégradations
mentales et physiques”
Secrétaire générale C.F.D.T. santé sociaux du Doubs, Christelle
Tisserand dresse un état des lieux plutôt alarmiste du service public de
la santé. Malgré les créations de postes, les conditions se dégradent.
l’insuffisance de la hausse des
effectifs. La dégradation des
conditions de travail est évidente au C.H.U. notamment.
Les agents sont rappelés de plus
en plus sur leur temps de R.T.T.
ou même de congés. L’hôpital
dispose d’un pool de remplacement pour pallier l’absentéisme
ou les absences pour congés de
formation mais le problème est
que ce systèmetampon n’existe
“Une
même plus dans
les faits tellement
course
les choses sont à
folle qui
flux tendus en pern’est pas manence. Et comme près de 80 %
vertueuse.” du budget de
L.P.B. : Le C.H.U. de Besançon augl’hôpital est constimente pourtant chaque année ses
tué des dépenses
effectifs qui atteignent aujourd’hui les
de personnel, si
5 000 salariés !
des économies sont
C.T. :L’augmentation des effecà faire, c’est forcétifs répond à l’augmentation de
ment dans ce budl’activité mais le problème est
get-là. Beaucoup
a Presse Bisontine : Comment
se porte le service public de la
santé ici dans le Doubs ?
Christelle Tisserand : Le système
de santé est malade et cette problématique est encore plus grave quand la société va moins
bien car les établissements de
recours, ce sont les hôpitaux. La
santé va mal aussi parce que
pour la première fois les
dépenses de l’O.N.D.A.M. (Objectif national des dépenses
d’assurance-maladie) sont à la
baisse cette année alors que normalement tous les ans, cet objectif est en augmentation. Sur le
plan national, ça se traduit par
22 000 suppressions de postes.
L
de contrats ne sont pas renouvelés au C.H.U.
L’activité au C.H.U. augmente
de 5 % par an, c’est énorme. Les
effectifs augmentent aussi, mais
insuffisamment au lit des
patients. Le système de la tarification à l’activité génère une
course folle qui n’est pas vertueuse. On crée artificiellement
de l’activité qui n’est pas rémunératrice. Sur le plan de l’emploi,
les contrats précaires augmentent, les C.A.E. dans les maisons de retraite, etc. On est en
train de précariser la santé.
L.P.B. : Quelles conséquences sur la
santé des agents ?
C.T. : Toutes ces sollicitations ont
un impact énorme sur la vie des
agents et génèrent de
l’absentéisme pour des raisons
de fatigue. Des personnes en
pleurs à deux doigts du burnout, on en a deux par semaine
au téléphone. Et les gens dans
25
le mal-être dont en plus en tension et donc très vulnérables
par rapport aux troubles musculo-squelettiques. Les personnels sont soumis à des dégradations mentales et physiques.
60 % des aides-soignantes du
C.H.U. souffrent de l’épaule ou
du dos. Il faut savoir que parmi les patients qu’elles manipulent, de plus en plus sont
dépendants, grabataires ou
obèses. Et comme dans les établissements de soins on encourage les hospitalisations courtes,
il y a beaucoup plus d’entrées
et de sorties de patients, ce qui
augmente d’autant les flux et
donc la charge de travail des
agents. Quand on est infirmière aujourd’hui, mieux vaut ne
pas idéaliser le métier, sinon on
est tout de suite en souffrance.
On ne fait qu’empiler les actes,
il y a de moins en moins de relations à l’autre. Même chose pour
le personnel des maisons de
retraite. Une toilette qui devrait
se faire en 45 minutes se fait
aujourd’hui en dix minutes avec
des audits extérieurs qui chronomètrent les actes. On estime
que c’est de la maltraitance institutionnalisée. Dans les étaPour Christelle Tisserand, “c’est aussi la prise
blissements, on emploie aujourd’hui des termes de l’industrie ! en charge des patients qui se dégrade.”
Le mot productivité n’est plus
tabou dans les établissements personnel qui s’est suradapté. accompagné des équipes vers
Mais avec la baisse de une organisation en 12 heures
de santé.
l’O.N.D.A.M., il est clair que le de travail car c’était la seule
L.P.B. : Le directeur du C.H.U. Patrice C.H.U. va repartir en déficit. Et façon de s’en sortir. Mais c’est
Barberousse qui quitte ses fonctions les agents ne peuvent pas faire juste des pansements bien insufen septembre a tout de même réussi plus qu’ils ne font actuellement. fisants pour faire tenir cette grosà rééquilibrer les comptes de l’hôpital. On assiste déjà à des choses aber- se machine qu’est l’hôpital. I
rantes comme des échanges de
Propos recueillis
Un bon point ?
par J.-F.H.
C.T. : Il a réussi en effet, avec un personnel entre les pôles. On a
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La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés
dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait
la une de l’actualité du Grand Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Drame aérien de Charm
El Cheikh : “Insupportable
de penser au non-lieu”
L
a Bisontine Annie Gaudillière
a perdu le 3 janvier 2004
trois de ses proches dans
le crash du Boeing-737 de la
compagnie Flash Airlines au large de Charm El Cheikh, en Égypte. 11 ans après, elle ne baisse pas les bras. Alors qu’ils
étaient partis en voyage là-bas,
Philippe, Géraldine et Charline
Decreux ont trouvé la mort comme 148 personnes dont 135 Français. L’affaire, réglée sur le plan
civil, ne l’est pas au niveau pénal.
Parce qu’elle craint que le dossier ne se referme sur un “nonlieu”, l’association a lancé une
pétition qu’elle va adresser au
président de la République dans
l’espoir de se faire entendre avant
la clôture du dossier. “C’est insupportable de pouvoir penser qu’un
non-lieu soit prononcé… car cet
accident a bien lieu !” explique
Annie Gaudillière.
L’association veut se faire
entendre et met la pression :
“Après 11 ans, 3 présidents de
la République, une dizaine de
Une stèle en
mémoire des
disparus a été
érigée en
Égypte. Trois
Bisontins
avaient péri
en 2004.
ministres “concernés”, 4 juges
d’instruction, 2 ou 3 procureurs,
de longues expertises, la vérité
et les responsabilités ne sont toujours pas clairement établies. Or,
des responsables, il y en a ! Il y
en a au moins un, Mohamed Toufik Abdelatif Nour, président du
conseil d’administration de Flash Airlines. Les rapports d’experts
ont montré clairement ses fautes
inexcusables. Il n’avait pas le droit
de faire voler son avion Si la justice laisse l’impunité aux compagnies aériennes qui traversent
les mailles des filets par des tours
de passe-passe, n’est-ce pas les
encourager à continuer ?” se
demande Claude Fouchard, président de l’association des victimes. Déjà 1 000 signatures ont
été récoltées. I
Signer la pétition : www.change.org/p/monsieur-le-president-de-la-republique-crashde-charm-el-cheikh-2004-mise-en-examen-de-m-nour-pdg-de-flash-airlines
Emmanuel Petit
pour la bonne cause
e club-affaires du foot de
l’U.S. Saint-Vit avait bien
fait les choses. Le 7 mai,
la venue du champion du Monde de football Emmanuel Petit
marquait l’épilogue d’une action
de solidarité qui s’est déroulée sur plusieurs mois en partenariat avec le magasin Super
U de Saint-Vit. Durant plusieurs
samedis au cours de l’automne
dernier, des jeunes joueurs de
l’U.S. Saint-Vit sont venus
vendre des sacs plastiques
créés pour l’occasion à Super
U et vendus 50 centimes pièce. Le produit de la vente devait
être reversé à l’association
bisontine A.A.B. qui lutte contre
l’autisme. Après plusieurs samedis de mobilisation, près de
4 000 sacs ont été écoulés. Ce
qui a permis de verser un
chèque de 3 000 euros à
l’association, soit près de la
moitié de son budget annuel.
“Super U a arrondi la somme
récoltée pour arriver à ces
3 000 euros” note Carlos Fontinha, le président du club-affaires
(qui vient de passer la main à Sylvain Petigny). La remise du
chèque s’est déroulée le 7 mai
dernier en présence du cham-
L
Emmanuel Petit s’est prêté avec le sourire à une longue
séance de dédicaces.
pion du Monde Emmanuel Petit
qui s’est prêté avec le sourire à
une longue séance de dédicaces
de maillots et de photos, notamment pour les jeunes pousses de
l’U.S. Saint-Vit et les enfants
autistes de l’association présidée par Valéry Garcia. Le soutien précieux du club-affaires
saint-vitois permettra à
l’association de poursuivre sa
mission qui consiste à “défendre
et faire reconnaître l’ensemble
Ensemble
pour vaincre
les maladies rares
Conservatoire de Besançon :
l’agglo revoit les tarifs
e Grand Besançon accorde
ses violons en matière de
politique tarifaire : elle revoit
les droits de scolarité pour les
élèves du Conservatoire à rayonnement régional (C.R.R.) situé à
la Cité des Arts de Besançon.
Certains vont déchanter comme
les parents dont le quotient familial est élevé. Les autres, à plus
bas revenus, apprécieront la partition : ils profiteront à la rentrée
de septembre d’une “tarification
plus sociale.” La collectivité a en
effet décidé “de responsabiliser
l’usager” en remettant tout à plat.
“40 % des familles bénéficieront
d’une réduction, 25 % d’une augmentation et 35 % se retrouveront au seuil pivot” annonce
Gabriel Baulieu, premier vice-président à l’agglomération de Besançon. Cela peut aller de la gratuité pour un enfant à 468 euros par
an pour la famille la plus aisée
pour le cycle 1.
1 780 élèves bénéficient des cours
L
Annonce de la
nouvelle
politique
tarifaire du
conservatoire
de Besançon
par
l’agglomération
et les membres
du C.R.R.
de musique, danse, atelier voix,
dispensés par 98 professeurs.
Alors que les parents payaient
jusque-là 8,5 % du service, la
contribution passe à 10 %. Les
90 % restant sont à la charge du
contribuable qui paie la mise à
disposition des locaux, l’entretien
du bâtiment, le parc d’instruments.
“Nous avons voulu cette solidarité pour que le coût ne soit pas un
obstacle. C’est rendre la culture
et les arts accessibles à un plus
grand nombre”, résume Gabriel
Baulieu. De son côté, Marie-Estelle Dardenne-Bondu veut démystifier le caractère élitiste du conser-
vatoire. “Aujourd’hui, ce n’est plus
à l’élève de s’adapter au conservatoire, mais l’inverse” dit la directrice adjointe de l’établissement.
Cette tarification “sociale” permet
d’exonérer un nombre plus important d’élèves (40 % contre 6 %
auparavant). Une réduction pour
le deuxième enfant est proposée
ainsi qu’un tarif pour les résidents
de la C.A.G.B., la création d’une
commission spéciale en charge
d’arbitrer sur des situations exceptionnelles. Les frais de dossier
vont eux aussi augmenter (31 euros
cette année). I
des droits fondamentaux de la
personne autiste” en poursuivant
les objectifs suivants : “Créer des
structures spécifiques adaptées
aux besoins des personnes
autistes, développer des actions
destinées aux personnes atteintes
de troubles envahissants du développement, faciliter la formation
et l’information des familles et du
grand public sur l’autisme et proposer des activités dans le domaine des loisirs et de l’éducatif.” I
rsé
1€ donné = 1€ ve
ciation
au profit de l’asso
A.M.O.
Parrainé par
Georgette POURCHET
Présidente de la République du Saugeais
Thibaut PINOT
Cycliste professionnel et 3ème du Tour de France 2014
Dimanche 7 juin 2015
Marchons au profit de l’association :
A.M.O.
(Accompagnement des personnes atteintes de Maladie Orpheline)
Site de la Rodia (Avenue de Chardonnet)
BESANÇON
Départ de 8h à 11h
Pour toute information
www.fondation-groupama.com
Document non contractuel - Ne pas jeter sur la voie publique
26
LE GRAND BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
MISEREY-SALINES
27
Des travaux vers la zone commerciale
Des bouchons
avant la libération
Les travaux au niveau de l’échangeur 52 dans la zone
commerciale de Valentin annoncent un autre chantier
d’importance : le contournement de Miserey-Salines
attendu depuis 20 ans. Une nouvelle route sera créée.
es pelleteuses sont entrées en usées qui était en mauvais état. Car
action au niveau de l’échangeur après, il ne sera plus possible d’y reve52 menant à la zone commer- nir une fois les travaux engagés”
ciale de Valentin et à Châtillon- explique le président du S.I.A.C. Gérard
le-Duc. S’il ne s’agit “que” d’un chan- Mallet.
tier assurant la restauration des Les choses sérieuses vont en effet débucanalisations portée par le syndicat ter. “On voit le bout du tunnel… comdes Auxons-Châtillon-le-Duc (S.I.A.C.), mente le maire de Miserey-Salines
il préfigure un immense autre projet : Marcel Felt. Après un combat long et
la mise à 2 X 2 voies de la R.N. 57 entre stressant, vindicatif mais toujours courMiserey et Devecey portée par l’État. tois, le contournement de MisereyLes automobilistes ont - déjà - pu mesu- Salines va être réalisé par l’État. Cela
rer les conséquences de la fermeture apportera de la sécurité à nos habide la bretelle d’accès. Des embouteillages tants” dit-il. Car au centre du village,
ont été répertoriés aux périodes de ce sont en moyenne 5 000 véhicules Le maire de Miserey-Salines Marcel Felt présente le dossier de contournement de son village.
pointe. Tout devrait rentrer dans l’ordre par jour qui passent devant la mairie
fin mai. “Nous avons anticipé les futurs pour rejoindre Pouilley ou Les Auxons. grâce à deux nouveaux ronds-points au minimum - une vraie 2 X 2 voies
travaux pour refaire le collecteur d’eaux Ce trafic pendulaire va être transféré dont un sera placé non loin de l’enseigne avec la réalisation de ce maillon manBMW, l’autre en face de Roche-Bobois. quant entre Devecey et Miserey.
Les automobilistes pourront, d’ici fin En marge de ces bouleversements fon2017, emprunter une nouvelle route ciers, de la place sera libérée non loin
qui leur permettra de rejoindre soit le des ronds-points de l’échangeur 52 :
centre de Miserey soit d’utiliser un “Il pourrait y avoir des projets
Le ministre de lʼIntérieur Bernard Cazenouvel accès qui longera l’autoroute d’extension de la zone commerciale”
neuve a annoncé lundi 11 mai quʼune
en passant par la zone de transports commente Marcel Felt sans vouloir en
portion de 13 km sur la R.N. 57, entre
pour arriver au niveau du pont de dire plus. De nouvelles enseignes pourl’autoroute de Pouilley-les-Vignes. Les raient choisir de s’installer sur ce futur Vesoul et Besançon, avait été reteautomobilistes de ce village mais aus- nœud de communication.
nue pour expérimenter la baisse de
si ceux des Auxons ne traverseront Les conducteurs, eux, devront s’adapter. la vitesse maximale autorisée à 80 km/h
plus Miserey. Ils passeront par cette La bretelle d’accès à Miserey (par la (au lieu de 90). La mesure doit entrer
“rocade” en cours de construction.
R.N. 57, accidentogène car elle coupe
en vigueur début juillet. Elle sʼinscrit
Une véritable révolution s’opère. Les la nationale) sera à terme fermée. Et
expropriations de terrain ont pour les habitants profiteront de murs anti- dans le cadre de la baisse de mortal’heure été payées par l’État ce qui lais- bruit. Si la commune a patienté plus lité sur nos routes. Situé entre Vesoul
se le maire de Miserey confiant quant de 25 ans pour le contournement, elle et Rioz, ce tronçon mesure 13 km.
à la tenue du chantier par la D.R.E.A.L. attend avec impatience ces prochaines Vingt-neuf accidents corporels y ont
Environ 45 millions d’euros devaient années pour enfin entrevoir la sortie été constatés de 2004 à 2014, qui ont
être déboursés. La R.N. 57 pour de tunnel. I
Les travaux de changement de canalisations annoncent la création
fait 11 morts et 43 blessés. I
E.Ch.
rejoindre Vesoul sera - dans trois ans
d’un rond-point puis d’un second dans quelques années.
L
Tronçon
Besançon-Vesoul :
une partie à 80 km/h
ÉCOLE-VALENTIN
13 salles au total
Le Mégarama change de dimension
Le projet d’extension et de modernisation
du Mégarama touche à sa fin. Début juillet,
les spectateurs découvriront un complexe
cinématographique encore plus performant.
es travaux d’extension du
Mégarama à École-Valentin ont démarré à
l’automne
dernier.
L’opération touche à sa fin. Début
juillet, les spectateurs découvriront les transformations
apportées au multiplexe qui reste ouvert pendant toute la durée
du chantier. Le cinéma s’étend
sur trois nouvelles salles : l’une
de 240 places et les deux autres
de 170 places chacune. Il en
comptera donc bientôt treize au
total. L’opération en cours englobe également la transformation
complète du hall d’accueil, une
extension du parking (près de
700 places de stationnement gratuites), et une modification de
l’entrée et de la sortie pour fluidifier la circulation. “On a remis
notre cinéma au goût du jour. Il
y a un espace bar, nous avons
L
Avec trois salles supplémentaires, le Mégarama va dépasser la barre des 500 000 entrées
qu’il réalise actuellement. Les travaux seront terminés en juillet.
mis aux normes nos anciennes
salles, on investit dans la sécurité. Nous sommes le plus gros
complexe du Doubs et le deuxième en Franche-Comté. En augmentant le nombre de salles, nous
allons pouvoir élargir la programmation sans aller cependant sur du cinéma d’art et essai.
L’offre est maintenant pourvue
sur
Besançon”
annonce Jean Roy,
le directeur du
“Le
Mégarama qui a
cinéma ouvert ses portes il
reste un y a 14 ans, le
27 décembre 1999.
loisir à
C’est en apportant
petit prix.” un confort au spectateur, incomparable pour découvrir un film, que le
cinéma garde son
attractivité dans un
contexte où la concurrence est
rude. Elle est le fait surtout du
piratage, de services comme l’offre
de vidéo à la demande, d’Internet,
etc.
L’établissement comptabilise en
moyenne 500 000 entrées par
an. L’objectif, grâce à cette extension, est de réaliser au moins
100 000 entrées supplémentaires.
“Notre idée est de fidéliser nos
clients habituels et d’aller en
chercher de nouveaux” ajoute-til.
Le montant de l’investissement
engagé au Mégarama avoisine
les 5 millions d’euros.À l’évidence,
l’économie du 7ème Art tire son
épingle du jeu dans une conjoncture difficile. “Le cinéma reste
un loisir à petit prix. Les choses
vont plutôt bien. Néanmoins, il
faut rester prudent car nous
sommes à la fois tributaires
notamment de la qualité des
films qui sortent et de la météo”
poursuit le directeur du Mégarama. En 2014, quelques films
ont cartonné au box-office comme “Qu’est ce qu’on a fait au bon
Dieu ?” qui a réalisé plus de
12 millions d’entrées. En 2015,
c’est “La famille Bélier” qui a
franchi la barre des 7 millions
d’entrées. I
T.C.
28
LE GRAND BESANÇON
MAMIROLLE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
People
Un “Plateau” de fans
pour Lilian
À Mamirolle, le vainqueur de The Voice a signé des autographes
à la pelle. L’effet Lilian se ressent jusqu’à l’E.N.I.L. où les candidatures
pour rentrer à l’école explosent. Même la mairie reçoit des lettres
d’encouragements à transmettre à la famille.
ilian is back. Mercredi
6 mai, à 17 heures, le vainqueur de l’émission The
Voice diffusée sur TF1 est
arrivé en vedette, conduit par
son papa, à la salle polyvalente de Mamirolle. Un millier de
personnes l’ont ovationné. C’est
le comité de soutien à Lilian
composé de ses amis, d’une partie de sa famille comme son oncle,
d’habitants du village, de son
ancien club de gym, en collaboration avec la mairie, qui a assuré l’organisation. Paraît-il que
le chanteur à la voix d’or aurait
été autant impressionné qu’au
dernier prime-time sur TF1 en
voyant la foule venir à sa rencontre à la sortie de la voiture :
“Je n’en reviens toujours pas de
L
ce qui m’arrive. C’est impressionnant de voir tout ce monde.
Je ne réalise toujours pas” expliquait Lilian entre deux signatures d’autographes immortalisées par les caméras de TF1,
M6 et autres médias. 1 000
cartes avaient été commandées
par le comité de soutien. Pendant plus de 2 h 30,
la nouvelle star n’a
pas rechigné à se
“Je ne
faire prendre en
réalise
photo. Il a chaleureusement remertoujours
cié tout le monde…
pas” dit-il. et même fait la bise
à quelques groupies qui n’avaient
d’yeux que pour lui.
Johan, grand frè-
Près de 2 000
personnes
sont venues
à la salle
polyvalente
pour récupérer un autographe de la
star.
NANCRAY
re de Lilian, est admiratif du
petit dernier. Il l’a suivi à Paris :
“Même à la télé, c’est le même
qu’à la maison. Il ne fait pas de récolté avec la vente de tee-shirts
chichis. Je le trouve même un et l’organisation de soirées est
peu trop décontracté” dit le fran- reversé à cette organisation.
gin. Il n’en demeure pas moins “C’était touchant quand il a cité
que l’effet médiatique a chan- le prénom de mon fils à la télé”
gé les habitudes de cette famil- lâche Johan Renaud.
le soudée : “On a un peu De son côté, le maire de Mamil’impression de l’avoir perdu…, rolle Daniel Huot est heureux.
commente Johan. Depuis qu’il Il a voulu une manifestation “à
a gagné, on n’a pas encore pu l’image de Lilian” dit-il. Il a
vraiment le voir. Mais on est heu- remis la médaille du village où
reux pour lui.” Lilian n’oublie est gravé un fromage. Cela ne
pas sa famille, ses deux sœurs s’invente pas. La médiatisation
et ses trois frères. Ni ses neveux a des effets jusqu’à l’E.N.I.L. où
et nièce Aubin, Maël et Margot. les inscriptions post-bac n’ont
Son petit neveu Aubin (fils de jamais été aussi nombreuses.
Johan) est atteint de la mala- La mairie reçoit des appels et
die de Prader-Willi. L’argent des lettres de félicitations à
transmettre à la famille qui réside rue des Pommiers. Le site
Internet de la commune a connu
une recrudescence de visites. Le
maire de Besançon (et président
d’agglomération) ainsi que le
conseiller départemental Ludovic Fagaut en ont profité pour
remercier le chanteur “d’avoir
fait honneur à l’accent franccomtois” a lâché Jean-Louis
Fousseret. Le maire de MamiLa médaille de la commune remise par le maire à Lilian.
rolle n’a pas oublié de rappeler
que cette manifestation se vou- concert de louanges : les fans de la Foire comtoise. Un servilait “festive” sans “récupération déçus qui n’ont pas pu appro- ce de sécurité défaillant n’a pas
politique.”
cher leur idole, faute de temps. pu empêcher les resquilleurs de
Lilian est devenu la célébrité La même mésaventure est arri- passer devant ceux qui avaient
avec qui poser. Mamirolle nage vée à des centaines de fans qui sagement fait la queue et qui
dans le bonheur avec son chan- avaient sagement attendu leur se sont vus refouler à l’entrée,
teur. Seuls bémols dans ce tour à Micropolis le 14 mai lors faute de places suffisantes. I
Livre jeunesse
Le retour de Mademoiselle Chacha
Sandrine Beau publie fin mai le troisième volet des “aventures mégachouettes” de
Mademoiselle Chacha. Une histoire pour les enfants évidemment, dès 9 ans.
es jeunes lecteurs qui piaffent
d’impatience à l’idée de retrouver l’histoire de Mademoiselle
Chacha n’ont plus que quelques jours
à attendre. Le 28 mai sort en librairie
le tome III “des aventures mégachouettes” de Marie-Charlotte. Après
“La robe à frous-frous” et “Chacha se
cherche un papa”, voici “Chacha au
secours des animaux”.
Installée à Nancray, l’auteure, Sandrine Beau, poursuit la saga de cette
petite fille espiègle et pleine
d’imagination. L’histoire racontée se
déroule sur une centaine de pages illustrées par Ariane Pinel. Elle s’adresse
aux enfants dès l’âge de 9 ans. C’est
pour ce public que Sandrine Beau écrit
principalement. “J’ai l’impression que
c’est trop sérieux d’écrire pour les adultes.
En revanche, j’adore cet âge des 9-12
ans. Les enfants sont nature, ils commencent à réfléchir, ils ne sont pas encore blasés. C’est un vrai bonheur que
d’essayer de captiver ces gamins avec
des histoires” dit-elle.
Depuis 2011, l’année où elle a aban-
L
Lilian Renaud,
vainqueur
de The
Voice,
avec son frère
Johan et son
neveu Aubin
(atteint de la
maladie de
Prader-Willi).
Le chanteur se
mobilise pour
l’association.
donné son métier dire que l’imagination de Sandrine
d’animatrice radio pour Beau bouillonne d’idées. Beaucoup des
se consacrer à l’écriture, sujets qui inspirent ses livres font écho
elle a déjà publié une qua- à l’actualité, à des questions de sociérantaine de livres dont té comme le vivre ensemble,
certains ont été primés l’acceptation de la différence. Des mes(“L’étrangleur
du sages passent à travers ses histoires
15 août”, “Noël en dont la fin est toujours positive.
“Captiver juillet”), d’autres le seront Elle va publier deux livres en sepces gamins peut-être encore puisque tembre. Le premier entraînera le lec“Toute seule dans la teur dans les pas d’un jeune enfant
avec des
nuit”, un polar paru en sourd qui parle avec les mains. Le
histoires.” 2014 est en lice pour le second l’emmènera à la rencontre d’une
prix Chronos. Son best- jeune fille qui voit son corps changer
seller est pour l’instant à l’arrivée de l’adolescence. Elle voit
“Le petit chaperon qui n’était pas rou- en même temps changer le regard que
ge” (Éditions Milan 2014). Le livre coup portent les autres sur elle. Des livres
de cœur de la F.N.A.C. a déjà été réim- qui trouveront une résonance auprès
primé à trois reprises.
de ses jeunes lecteurs. I
C’est une petite victoire, lorsque des
enfants qui de premier abord semblent
Sandrine Beau intervient aussi
réfractaires à la lecture, se plongent
dans les écoles à la demande
dans une de ses aventures palpitantes
des enseignants.
et dévorent le livre d’une traite. Il faut
Blog : http://sandrinebeau.blogspot.fr/
Internet : http://sites.google.com/site/sandrinebeauauteurjeunesse
LE GRAND BESANÇON
EN BREF
Inauguration le 20 juin
Trac monumental à l’aérodrome de Thise
Le land-artiste Franck Bonneau a reproduit au sol
“Le Trac” aux abords du terrain d’aviation. Il s’agit
d’un dessin de Michel Granger, rendu célèbre car
il a servi d’illustration à la pochette de l’album
Équinoxe de Jean-Michel Jarre.
es pluies récentes ont fait
disparaître sous l’eau la
nouvelle création de
Franck Bonneau, heureusement sans l’endommager.
Après le visage de Vauban et les
détours de la Terre, le land-artiste s’est lancé comme défi de reproduire sur le terrain de
l’aérodrome de Thise “Le Trac”,
une œuvre de Michel Granger.
Elle représente un humanoïde
qui nous observe à travers une
paire de jumelles. Ce dessin a
été rendu célèbre
dans le monde
“Jean-Michel entier, puisqu’il
a
servi
Jarre aura
d’illustration à la
connaissance pochette
de
l’album Équinoxe
de mon
de Jean-Michel
travail.”
Jarre sorti en
1978 (il s’est vendu à plus de
10
millions
d’exemplaires).
Franck Bonneau
a commencé à
tracer
les
L
contours du Trac au début du
mois de mars avec des bâches,
épaulé dans son projet par une
dizaine de bénévoles. Deux entreprises lui fournissent le matériel nécessaire : Siplast et Au
Faîte 25. Depuis, il laisse faire
la nature, enfin presque. Le landartiste tond l’herbe à des hauteurs différentes pour donner à
son œuvre monumentale (85
mètres de large par 115 mètres
de long) une diversité de nuances
et du relief. Elle est comme un
tatouage posé sur le terrain de
Thise. “J’ai recréé ce personnage car je suis fan de Michel Granger. Le Trac est un dessin que j’ai
découvert vers l’âge de 6 ans et
qui me fascine depuis. J’ai toujours eu envie de “m’approprier”
cette œuvre et de la reproduire
en land-art” explique Franck
Bonneau. Presque quarante ans
après la sortie d’Équinoxe, son
rêve devient réalité.
Au fur et à mesure que l’on avance dans la saison, la silhouette
du Trac s’affirme un peu plus.
“Cela représente 7 heures de ton-
Pèlerinages
Du 10 au 14 juin, le
Service interdiocésain
des Pèlerinages de
Besançon et BelfortMontbéliard propose
de suivre les pas de
Sainte-Thérèse. Sur les
chemins de la
miséricorde, ou sur les
pas des libérateurs de
la France, du
sanctuaire de Lisieux
au Mémorial de Caen,
en passant par les
plages du
débarquement,
découvrez ou
redécouvrez un pan de
l’histoire religieuse et
nationale de notre
pays. Renseignements
et inscriptions : Service
des Pèlerinages au
03 81 25 28 22.
Palente
Le Trac vu d’en haut, il est tatoué dans l’herbe de l’aérodrome de Thise,
d’après le dessin de Michel Granger.
te par semaine” précise l’artiste.
L’œuvre,
aussi
végétale
qu’éphémère, sera inaugurée le
20 juin, le veille du solstice d’été,
en présence de Michel Granger
avec qui Franck Bonneau est
désormais ami. La rumeur court
que Jean-Michel Jarre, lui-même,
ferait le déplacement. “Les
rumeurs vont bon train. Malheureusement, je n’ai aucune
information par rapport à cela rer l’œuvre de Franck Bonneau.
s’amuse Franck Bonneau. En Mais pour l’apprécier dans tourevanche, je pense que Jean- te sa dimension, il faudra trouMichel Jarre via Internet et les ver le moyen de prendre de la
réseaux sociaux, aura connais- hauteur. Car vu d’en haut, on ne
sance de mon travail.” Sauf sur- sait plus si c’est vous qui regarprise (et quelle surprise !), le dez le Trac, ou si c’est lui qui
compositeur qui a une actuali- vous scrute avec ses grosses
té chargée en ce moment, ne sera jumelles. Effet garanti. I
pas là.
T.C.
Le public pourra cependant admi-
La fête du livre de
jeunesse de Palente
aura lieu place des
Tilleuls du 1er au
6 juin sur le thème,
cette année, des
territoires. Les artistes
invités à cette 24ème
édition permettent
d’entrapercevoir le
meilleur de leurs
territoires, à travers
leurs écrits et les
rencontres qu’ils
proposent. Des débats,
des rencontres, des
spectacles ponctuent
cette Fête du livre.
Rens. 03 81 80 41 80.
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LAND-ART
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015 29
30
LE GRAND BESANÇON
PIREY
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
EN BREF
Triathlon
15 triathlètes dans la même galère…
Licenciés au Besançon triathlon, 12 hommes
et 3 femmes participeront à l’Ironman de Nice
dimanche 28 juin. Pour préparer cet effort solitaire
qui durera entre 11 heures et 16 heures,
les Bisontins ont enchaîné les sorties en groupe.
ls ont entre 28 et 40 ans et
habitent Besançon ou le
Grand Besançon. Leur point
commun : aimer se faire
“mal” aux mollets et aux bras.
Le 28 juin, 15 triathlètes licenciés au club de Besançon triathlon participeront à l’Ironman
de Nice, épreuve de longue distance proposant 3,8 km de natation dans la mer, 180 km de vélo
dans l’arrière-pays
niçois et un marathon sur la prome“On a
nade des Anglais
vraiment pour terminer. Du
lourd. 2 800 sporhâte
tifs sont inscrits.
d’y être.” “Dans les 15 que
nous sommes, pas
un n’a peur… Cette fois, on a vraiment d’y être” confie
Benoît Piganiol, le
plus jeune (28 ans),
qui s’élancera pour
son troisième triathlon longue distance.
Pour
d’autres, ce sera la
découverte. C’est la
I
première fois que le club bisontin envoie une délégation aussi nombreuse de triathlètes.
“Tout est parti d’un rendez-vous
chez le président du club
(N.D.L.R. : Ludovic Mouchet).
On a hésité entre Nice et Barcelone mais pour la beauté du
parcours vélo, nous avons choisi celui-là” témoigne le futur
engagé.
Après un hiver studieux passé
à compter les carreaux à la piscine de Besançon et à enchaîner les séances de foncier en
vélo et en course à pied, voilà
les concurrents prêts. Ils ont été
coachés par Yannick Mirra. Tous
n’ont pas les mêmes objectifs…
mis à part celui de finir. “Pour
peu qu’on ait la préparation et
la motivation, pas d’ennuis mécaniques, on va au bout” commente
Benoît Piganiol qui reste toutefois prudent malgré un temps
de 12 heures d’effort en 2012 et
11 h 30 en 2011.
Le groupe composé de 3 femmes
et 12 hommes a perdu en cours
de route des candidats, rattrapés par un ennui physique et
Mots Doubs
Cette année, c’est Sorj
Chalandon qui sera le
président des Mots Doubs,
le salon littéraire de
l’automne à Besançon.
L’auteur accompagnera le
festival en proposant une
série de rencontres et de
performances littéraires.
En septembre prochain, il
sera au cœur de la rentrée
littéraire avec la parution
de son nouveau roman,
“Profession du père” (chez
Grasset). Les Mots Doubs
auront lieu les 18, 19 et
20 septembre prochains.
C.R.I.J.
Les Bisontins inscrits pour le triathlon longue distance
de Nice (il manque des personnes sur l’image).
contraints au repos. Dure loi du
sport. Il y a aussi le côté financier. Ce genre d’épreuve nécessite de s’inscrire une année à
l’avance. Le prix de l’inscription
avoisine les 495 euros. “C’est
cher mais on profite de conditions et de ravitaillement à la
hauteur de l’événement” témoigne
Benoît. Préparés, les triathlètes
bisontins vont débrancher le
cerveau l’espace d’une journée
pour transmettre toute la puissance aux jambes et aux bras.
Il y aura de la joie… et peutêtre des pleurs à la fin. I
Les engagés bisontins :
Gagic Laurette, Manin Audrey,
Brasleret Caroline, Baverel Bertrand, Merra Jean-Luc, Mirra
Yannick, Descamps Thierry,
Mouchet Ludovic, Bouhelier
Jérôme, Coutout Philippe, Gilbin Alex, Bernard Julien, Vermot Olivier, Scheunemann Philippe, Piganiol Benoît
Mercredi 20 mai à partir
de 14 h au C.R.I.J. (Centre
régional d’information
jeunesse) de Besançon (27,
rue de la République). Le
travail est réglementé par
une législation complexe.
Pour permettre à toutes et
tous de se renseigner sur le
temps de travail, les
salaires, les congés, le
contrat de travail…, le
C.R.I.J. organise ce “Tout
savoir sur le droit du
travail” avec la
participation d’un
Inspecteur du travail. Cette
action s’adresse
notamment à celles et ceux
qui travaillent à côté de
leurs études, qui ont trouvé
un job pour cet été, qui sont
en stage ou salariés à
temps plein, à temps
partiel, en alternance…
Rens. : 03 81 21 16 16.
LE GRAND BESANÇON
SAÔNE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
31
Une première dans le Doubs
Le réseau d’affaires
B.N.I. s’implante dans
le Grand Besançon
Inviter les entrepreneurs à échanger leur réseau pour
se créer de nouvelles opportunités d’affaires,
tel est le principe du B.N.I. Une première dans le Doubs.
ar temps de crise, les entrepreneurs ont plus encore intérêt à
coopérer. C’est le principe du réseau
d’affaires B.N.I. (Business Network International) qui encourage les
acteurs économiques d’une région à
s’échanger des informations. Des contacts
qui
peuvent
être
synonymes
d’opportunités de développement pour
une société en quête de nouveaux clients.
Cette méthode coopérative de travail à
la fois simple et innovante qui repose
P
sur le principe du dialogue arrive à Besan- prend plus de 160 000 membres répar- Le premier groupe B.N.I. du Doubs a vu le jour à Saône le 20 mai.
çon.
tis dans près de 59 pays. L’année derniè- Relation gagnant-gagnant entre les entreprises.
Le 20 mai avait lieu à Saône, à l’Espace re, les membres de B.N.I. se sont échandu Marais, le lancement du réseau gés 6 500 000 recommandations qui ont
d’affaires B.N.I. Besançon Développe- généré un revenu de plus de 3,5 milliards
ment, le premier du genre dans le Doubs. d’euros” précisent les porteurs du projet
“L’objectif principal est l’échange de recom- à Besançon. Ce marketing du “bouche
mandations d’affaires entre profession- à oreille” porte ses fruits et s’inscrit dans
nels de tous les secteurs d’activité. B.N.I. une démarche gagnant-gagnant. En Franest reconnue comme l’organisation pro- ce, depuis 2004, plus de 450 groupes
fessionnelle de ce type la plus performante B.N.I. se sont créés et rassemblent plus
et la plus efficace au monde. Elle com- de 10 000 membres. I
MARCHAUX
Nouvelles activités
Accrobranche et
paintball débarquent
à Marchaux
À partir de juillet, un parcours accrobranche
sera proposé à l’entrée de Marchaux, à
proximité de l’aire de pique-nique. La
société a reçu le feu vert de la mairie. Trois
emplois à la clé et de l’animation tout l’été.
livier Ginestet n’a pas choi- rents niveaux de difficulté, un
si le site par hasard. Depuis espace pour les petits. “On a suravril, lui et ses équipes tout équipé le parcours d’un sysenchaînent les montées et des- tème d’assurance permanente
centes sur les immenses chênes qui permet d’être toujours relié
et hêtres de la forêt de Marchaux à la ligne de vie sans avoir besoin
pour installer les éléments qui de se décrocher. Impossible de se
feront l’accrobranche. “L’endroit décrocher” détaille le spécialisétait idéal avec des arbres solides te.
et hauts, de la pente naturelle Il a voulu faire un parcours avec
pour installer nos tyroliennes sensations : des tyroliennes dont
géantes et une mairie qui a faci- une mesure 170 mètres, une
lité les démarches pour que nous autre 90 m et une troisième
nous installions ici. On s’est sen- 135 m seront proposées. “Cela
tis soutenus” témoigne le gérant offre des sensations sans avoir
de la société Nesto, pas incon- besoin de faire beaucoup
nue dans le Grand Besançon d’exercices physiques” dit-il. Une
puisqu’elle gère l’accrobranche commission de sécurité examide Franois.
nera les installations avant
Le choix du village de Marchaux l’ouverture. Le parcours se veut
s’est vite imposé car proche de progressif. Une aire de piqueBesançon (à 10 minutes du nique avec table et barbecue sera
centre) et de l’est bisontin. Les disponible pour les pratiquants.
travaux ont débuté pour une Les prix varieront de 10 euros
ouverture prévue lors de la pre- (parcours baby illimité) à
mière semaine de juillet. 16 euros (- de 16 ans en illimi40 000 euros sont investis dans té) et 20 euros pour les plus de
cet accrobranche qui a nécessi- 16 ans. Le parc sera ouvert tous
té la signature d’une convention les jours de 10 h 30 à 19 heures
entre la mairie et la société, qui Prêts à se lancer ?
s’engage notamment avec l’O.N.F. En marge de cette activité, un
pour protéger les arbres. Les paintball géré par une associafuturs amateurs de sensations tion a ouvert ses portes. Le jeu
fortes pourront alors profiter se pratique le dimanche au stad’un accrobranche avec diffé- de de foot. I
O
Olivier Ginestet crée à Marchaux un accrobranche
qui ouvrira début juillet aux visiteurs.
32
LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE
L’ÉLU DU MOIS
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Majorité municipale
Myriam Lemercier fait coup double
À 52 ans, cette socialiste vient de faire son
entrée au Conseil municipal de Besançon en
remplacement de Laëtitia Simon qui a
démissionné. Dans le même temps, elle entre au
Conseil départemental où elle vient d’être élue.
Un parcours fulgurant pour cette femme
qui s’est engagée au P.S. sur le tard.
ilitante socialiste,
Myriam Lemercier se
souviendra longtemps
de ce mois de mars 2015
durant lequel elle a décroché deux
mandats, signant ainsi son entrée
en politique. Celui de conseillère municipale tout d’abord, car
elle a rejoint la majorité de JeanLouis Fousseret suite à la démission de Laëtitia Simon. Elle a
gagné ensuite un mandat de
conseillère départementale en
étant élue aux côtés de Gérard
Galliot sur le canton Besançon
1 (Planoise - Dannemarie-surCrète), une des rares circonscriptions qui n’a pas basculé à
droite.
Un siège dans l’exécutif à la municipalité, un autre dans l’opposition
au Département, Myriam Lemercier s’accommode de ces pouvoirs
changeants. Sans doute n’en espérait-elle pas tant. “Le dimanche,
je gagnais le canton, le lundi
j’entrais au Conseil municipal.
M
C’était un peu magique” reconnaît l’élue. Une fulgurance
enviable en politique, d’autant
que cette femme de 52 ans s’est
engagée sur le tard, il y a seulement cinq ans. “J’ai pris ma carte au parti socialiste en 2010 ditelle. Mais j’avais depuis longtemps
envie de le faire. C’est sans doute le danger du Front National,
que je sentais déjà à l’époque, qui
m’a poussé à m’engager davantage.”
En s’embarquant au
“La
P.S., cette Bisontine
politique qui a grandi rue du
Lycée a donné un
est un
sens plus fort à sa
combat
culture politique qui
repose sur un socle
pour
de valeurs de gauche.
tous.”
Elle est la petite fille
de Maurice Lemercier. Il fut le premier
chef de la communauté de travail du
Bélier, une usine qui
Myriam Lemercier doit sa culture politique à ses grands-parents.
fabriquait des boîtes de montres à Besançon pendant la guerre. Derrière cette
communauté initiée par Marcel Bar-
bu, il y avait cette idée que l’outil
de travail n’appartenait pas au
patron, mais aux ouvriers. “J’ai
été élevée par mes grands-parents.
Ce sont eux qui m’ont construite. Mon grand-père était un
proche de Jean Minjoz. Il est de
ceux qui l’ont amené à la mairie. J’ai grandi dans une atmosphère politique humaniste de
gauche” raconte Myriam. Elle a
suivi avec ses yeux d’enfants le
conflit Lip au début des années
soixante-dix, au sein d’une famille sensible à ce mouvement social
qu’elle soutenait. Elle s’est nourrie de ces luttes qui lui ont forgé un tempérament de “guerrière” presque imperceptible
derrière son apparence soignée,
d’une élégance un peu bourgeoise. “Pour moi, la politique
est un combat pour tous les
citoyens y compris pour ceux qui
ont voté pour d’autres partis que
le mien. Faire campagne, du porte à porte comme je l’ai fait à
Planoise dans les cages
d’escaliers, aller au contact des
gens, discuter, j’aime cela. Le travail ne me fait pas peur.”
C’est à Besançon que cette mère
de deux filles a décidé de faire
sa vie. Elle est attachée à cette
ville et à son histoire. Son travail est en accord avec les valeurs
qu’elle défend. Myriam Lermercier dirige Croqu’Livre, une
association dans laquelle elle
est entrée en 1986. Ses bureaux
sont situés à l’étage de la médiathèque Pierre-Bayle, rue de la
République à Besançon. Croqu’Livre est spécialisée dans la
promotion du livre jeunesse et
dans la lutte contre l’exclusion
et l’illettrisme. Une mission qui
amène la responsable à intervenir dans les quartiers de la
ville notamment à Planoise où
elle a ses habitudes. “La lutte
contre l’illettrisme est une grande cause nationale. C’est à mon
sens par la lecture que l’on gagne
Bio express
Âge : 52 ans
1981 : Elle est
marquée par la
victoire de François
Mitterrand. Elle
démarre ensuite des
études de lettres
à Besançon.
1986 : Entre à
Croqu’Livre.
1990 : Naissance de
sa première fille.
1999 : Naissance de
sa seconde fille.
2010 : Elle entre au
Parti Socialiste.
2014 : Elle est sur la
liste de Jean-Louis
Fousseret en 42ème
place.
2015 : Elle entre au
Conseil municipal et
est élue au Conseil
départemental.
son indépendance de pensée et de
vie. On monte des projets avec des
parents, avec des bibliothèques
pour encourager les jeunes à lire”
explique la directrice. Malgré un
emploi du temps chargé, il lui arrive encore de se rendre dans les
écoles, les crèches, les centres médico-sociaux pour raconter des histoires aux enfants. “C’est ma récréation” sourit-elle.
Son but est de donner le goût du
livre aux tout-petits dans l’espoir
qu’ils en retrouvent la saveur plus
tard lorsqu’ils seront adultes. Peu
importe qu’ils laissent la lecture
un temps de côté, l’essentiel est
qu’ils y reviennent. “J’entends souvent dire que les adolescents ne
lisent pas. Mais c’est une période
de rupture pour les enfants avec
le monde des adultes en particulier. Néanmoins, il existe une littérature excellente pour les ados.
Offrons-leur la possibilité d’y avoir
accès. Beaucoup d’ados lisent aussi des B.D., des mangas, qui ne
sont pas une lecture facile.”
Ainsi Croqu’Livre et les bénévoles
qui en font partie apportent leur
pierre à l’édifice dans la lutte
contre l’illettrisme. Mais le combat n’est pas gagné. En France,
selon l’I.N.S.E.E., l’illettrisme
concerne 7 % de la population, un
chiffre qui est toutefois en recul
puisqu’il était de 9 % en 2004.
C’est dans le cadre de ses fonctions professionnelles que Myriam
Lemercier a croisé la route de
Jean-Louis Fousseret dans les
années quatre-vingt alors qu’il
était adjoint au maire Robert
Schwint en charge de la vie des
quartiers et de la vie associative.
Désormais, elle siège dans son
équipe où elle traite du conseil
des sages et des questions intergénérationnelles. Au Département, elle siège dans la commission chargée de la solidarité. À
l’évidence, c’est avec le fil de
l’humanisme qu’elle tisse désormais son parcours politique, le
même qui a servi à broder sa culture dès son plus jeune âge. T.C.
ÉCONOMIE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015 33
200 tonnes sur le plan national
L’année record des Douanes à nos frontières
Saisies record de stupéfiants pour les douanes de
Franche-Comté en 2014 avec 400 kg de drogues
diverses. De nouveaux délits comme l’argent non
déclaré revenu de Suisse et le trafic de tabac
à narguilé sont constatés. Le redressement
de société a permis de récolter 5 millions d’euros.
ans le jargon douanier, ils
l’appellent “la frontière verte”. Bande partant de Delle
pour se terminer aux Rousses,
la frontière franco-suisse est de loin
l’une des plus difficiles à surveiller. “Il
y a un nombre important de petites
routes à surveiller. C’est plus difficile
que les Alpes…” commente Roger Combe, directeur régional des douanes de
Franche-Comté. Mais cela ne veut pas
dire que les douaniers ne sont pas présents. Aux péages douaniers comme
ceux de Besançon ou d’Écot, ils sont
souvent visibles et parviennent à intercepter des trafics d’importance. La
preuve, les agents ont réalisé en 2014
une année record en terme de stupéfiants : “200 tonnes de stupéfiants ont
été interceptées (en France) dont 400 kg
de drogues diverses en Franche-Comté. C’est une augmentation de 40 %”
rapporte Marin de Loze de Plaisance,
adjoint au directeur, chef du pôle d’action
économique (P.A.E.). Pour le tabac de
contrebande, l’année est également “de
référence avec 422 tonnes saisies, soit
la 3ème année historique.” “La FrancheComté est un territoire de transit avec
D
au moins autant de consommation. Ce
qui nous inquiète, c’est la dangerosité
des matières interceptée avec par exemple
de l’herbe de cannabis davantage dosée
en T.H.C.” témoigne la direction des
douanes.
Principales portes d’accès, les frontières de Vallorbe, des Verrières ou du
Col-des-Roches sont celles (avec Les
Rousses) qui font l’objet d’une surveillance accrue. “Autre phénomène
préoccupant, dit Roger Combe, c’est
l’expansion du trafic de tabac à narguilé. Nous en avons saisi 2,4 tonnes !”
Certains sont devenus experts dans le
trafic de ce produit légal
en Suisse “au point que de
La douane, véritables organisations
de fraudes sont en place”
un service témoignent les douaniers
rentable. comtois. Le narguilé arrive en Suisse de façon légale via des sociétés et passe la frontière sans être
déclaré. La plus-value est
supérieure à 25 % car ce
produit est en pleine
expansion à la vente.
Autre phénomène : l’argent
Les saisies 2014 en
Franche-Comté
170 kg de résine de cannabis
64 kg dʼherbe de cannabis
G 141 kg de khat
G 5 kg dʼhéroïne
G 6 kg de cocaïne + doses dʼecstasy,
amphétamines, champignons hallucinogènes… (169 constatations et 191
personnes interpellées)
G 84 kg de tabac (11 constatations)
G 2,4 tonnes de tabac à narguilé (13
constatations)
G 888 kg de cigarettes (10 constatations)
G 1 651 300 euros consignés suites à
des manquements à lʼobligation déclarative (47 constatations)
G 37 830 articles de contrefaçons saisies (48 constatations)
G Près de 5 millions dʼeuros de droits
et taxes redressés.
G Taxes perçues en Franche-Comté :
277 millions dʼeuros.
G
G
Roger Combe (premier plan) directeur régional des douanes, satisfait
du bilan de ses équipes qui ont intercepté 400 kg de drogues diverses.
qui dormait dans les banques suisses. la douane mais qui fait d’elle le serviSi les douaniers étaient plutôt habi- ce le plus rentable avec 45 centimes
tués à voir l’argent sortir de France, de coût pour 100 euros rentrés dans
de plus en plus de ressortissants pres- les caisses de l’État.
sés par les banques helvètes se régu- Au-delà de la répression, les services
larisent. En 2014, ils ont par exemple conseillent les entreprises et notamintercepté aux Rousses une personne ment celles qui exportent beaucoup.
qui transportait 24 lingots d’or dans Certaines du Pays Horloger mais aussa voiture sans déclaration préalable. si du Grand Besançon bénéficient “de
“Au-delà de 10 000 euros, les sommes la procédure domiciliée” leur évitant
doivent être déclarées (elles ne sont pas de se rendre au bureau de douane pour
taxées mais font l’objet d’un suivi)” déclarer une marchandise qui arrive
explique M. de Loze de Plaisance.
ou part. 63 entreprises du Doubs ont
Les agents francs-comtois ont permis été accompagnées et conseillées grade recouvrer 277 millions en droits et tuitement en 2014 par les services.
taxes. Un chiffre en baisse de 7 % du En raison de la fusion Bourgogne et
fait du ralentissement économique dit Franche-Comté, une nouvelle organi-
sation au sein des douanes sera mise
en place. À partir du 1er juillet, les
douanes de Delle, Morteau, Pontarlier,
Les Rousses, seront regroupées au sein
de la division franco-suisse. I
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34
ÉCONOMIE
CONJONCTURE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
260 entreprises concernées…
Une urgence à relancer l’investissement public
L’antenne Bourgogne-Franche-Comté de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de
construction (Unicem) affirme que beaucoup d’entreprises du secteur sont aujourd’hui en graves
difficultés. Elle demande aux collectivités de faire preuve de volontarisme dans l’investissement public.
ans un contexte de crise, les organisations
professionnelles du bâtiment et des travaux
publics tirent régulièrement la
sonnette l’alarme pour prier les
collectivités de ne pas relâcher
la commande publique dont
dépend en grande partie le secteur du B.T.P. Discrète jusquelà, l’Union nationale des industries de carrières et matériaux
de construction monte à son tour
au créneau pour dire à quel point
la situation est critique pour
beaucoup d’entreprises de
l’industrie extractive et de la
production de matériaux de
construction. En BourgogneFranche-Comté, derrières ces
activités qui sont à la base de
l’acte de construire, il y a 260
sociétés, 3 500 emplois directs
et 8 500 emplois induits, pour
un chiffre d’affaires qui avoisine les 650 millions d’euros. “Nous
sommes liés au B.T.P. Sur les
sept dernières années, notre activité a baissé de 30 %. Le recul
est très fort et il a tendance à
s’accélérer. Il y a un an, nous
étions au bord du précipice. Cette fois-ci, on tombe dedans”
s’inquiète Laurent Delafond,
D
président de l’Unicem Bourgogne-Franche-Comté. La
conjoncture se dégrade encore
au premier trimestre de cette
année comparé à 2014 (- 15 %).
“Il y a un risque de cessation
d’activité, d’arrêt de sites de production ou de leur mise en sommeil. Évidemment, il y a un
risque de licenciements” ajoutet-il.
50 % de l’activité du secteur
dépend de l’investissement
public, et le reste du privé. Pour
combler les temps morts liés aux
à-coups de la conjoncture, les
entreprises ont activé jusque-là
des leviers comme le recours à
des périodes de formation du
personnel pour
éviter d’avoir à
“Dépendants s’en séparer.
du jeu et
Ainsi, elles ont
conservé
leurs
des décisions
savoir-faire et
politiques.” leur force opérationnelle en
vue d’une éventuelle relance,
qui
pour
l’instant tarde à
venir. “L’État
comprend nos
difficultés. Mais
il ne sait pas quoi faire non plus
pour inciter les collectivités à
investir” observe Laurent Delafond qui en appelle au volontarisme des pouvoirs publics.
L’Unicem demande notamment
un “déblocage de la construction
des logements “gelés” depuis les
élections municipales de
mars 2014, et l’instauration d’un
bonus pour les collectivités qui
investiront
en
2015.”
L’investissement privé est lui
aussi timide. La crise de confiance et la prudence ont gagné
l’ensemble du système.
En réalité, il n’y a pas que le
volontarisme des élus communaux, intercommunaux, départementaux ou régionaux qui est
en cause. Ce qui paralyse la commande publique, c’est aussi le
rythme des périodes électorales
durant lesquelles il ne se passe
rien ou presque. À peine terminé le scrutin départemental que
se prépare déjà celui des régionales en décembre. “C’est inadmissible. Nous ne pouvons pas
toujours être dépendants du jeu
et des décisions politiques.
J’ajoute que cette réforme territoriale ne va pas dans le bon
sens
pour
créer
de
l’investissement. Les nouveaux
Conseils départementaux ont
des incertitudes quant à leurs
futures compétences. Les
D.R.E.A.L. (directions régionales
de
l’environnement,
de
l’aménagement et du logement)
ne savent pas non plus comment
elles vont être organisées dans
le cadre de la fusion des régions.
Sans doute que cette réforme territoriale était nécessaire, mais
elle n’a pas été pilotée de manière à créer une dynamique. Tout
cela ne fait que ralentir les projets et l’investissement” assume
Laurent Delafond. Le temps de
la politique n’est pas celui de
l’entreprise. Mais aujourd’hui,
c’est tout le secteur du B.T.P. qui
espère déclencher un électrochoc dans les collectivités qui
ont entre les mains une partie
de la solution aux problèmes
économiques qu’il rencontre. I
T.C.
Laurent Delafond préside
l’Unicem BourgogneFranche-Comté qui fédère
18 branches d’activité de
l’industrie extractive et des
matériaux de construction.
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015 35
CONSTRUCTEUR
EN BREF
37 millions d’euros de chiffre
Moyse mise sur la maison passive
Maladies rares
En rachetant les Maisons Plaisancia, le groupe
Moyse entre de plain-pied dans l’ère
de la maison passive. Et renforce sa position
de premier constructeur de Franche-Comté.
oyse a racheté
l’entreprise Plaisancia, créée en
1972 et basée à
Héricourt, qui intégrera dès le mois de juin le groupe bisontin. Par cette nouvelle
croissance externe, le groupe
dirigé par Gérard Moyse ajoute une corde de plus à son arc,
son activité passant ainsi dès
cette année de 31 à 37 millions
d’euros de chiffre d’affaires grâce à cette récente acquisition.
“Nous avons décidé d’anticiper la
future réglemenNe pas
tation thermique
consommer dont on pense
qu’elle verra le
plus de
jour en 2020 en
15 kWh par proposant aux
mètre carré futurs acquéreurs
qui le souhaitent
et par an.
d’aller directement vers ce nouveau cap : la
construction
d’habitations passives” commente
Gérard Moyse.
Que couvre ce
M
qualificatif largement galvaudé par d’autres constructeurs
moins scrupuleux ? La maison
passive est le seul concept qui
permet de se passer de chauffage conventionnel grâce à une
mise en œuvre rigoureuse. “La
maison passive couvre plusieurs
préoccupations : de santé, économique et sociétale” résume le
dirigeant. Toutes ces préoccupations peuvent être améliorées
grâce à une technologie sur
laquelle les Maisons Plaisancia
ont travaillé depuis cinq ans :
les composants mis en œuvre
permettent de ne pas consommer plus de 15 kWh par mètre
carré et par an, contre 60 kWh
pour une habitation répondant
à la R.T. 2012 et plus de 200 kWh
pour une habitation plus ancienne. “La maison passive est une
maison sans chauffage reprend
Gérard Moyse. La température
de l’air sera régulée par de
l’apport solaire, les occupants,
la ventilation ultra-performante basée sur une V.M.C. double
flux. C’est une maison qui bénéficie d’une très forte isolation, de
l’absence de ponts thermiques et
Gérard
Moyse
et Serge
MagninFeysot ont
officiellement scellé
leur union
le 17 avril
dernier.
d’une grande étanchéité à l’air.”
La maison passive a un coût :
10 à 15 % plus cher qu’une maison traditionnelle, mais “son coût
est rentabilisé en moins de 15
ans” affirme Gérard Moyse. Les
économies d’énergie sont estimées à 10 000 euros par an. Mais
En ce
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Événement
Le Grand prix de
France de motocross se
déroule les 30 et
31 mai prochains à
Villars-sous-Écot (à
40 minutes de
Besançon). L’événement
réunira des milliers de
spectateurs. Ce sera la
huitième des dix-huit
étapes du championnat
du Monde. Une
discipline où les
couleurs françaises
brillent. Voilà 17 ans
qu’une telle épreuve
n’était pas revenue
dans le Doubs.
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Créé en 1947 par Claude Moyse, repris en 1981 par Gérard
Moyse (et ses deux frères) qui
prépare progressivement ses
enfants Fanny, Julien et Lionel
à la succession, le groupe éponyme emploie 130 personnes. I
J.-F.H.
pour concevoir passif, il est nécessaire de bénéficier d’un apport
solaire maximal. Le choix de
l’emplacement est donc primordial, notamment du fait des
effets de masques solaires
(arbres, constructions voisines,
etc.).
Dimanche 7 juin, une
marche organisée par
la fondation Groupama
aura lieu à Besançon
pour soutenir
l’association A.M.O.
(Accompagnement
maladies orphelines),
parrainée par le
cycliste Thibaut Pinot
et Georgette Pourchet,
ma présidente de la
République du Sauge
ais. Promenades
accessibles à tous,
randonnée sur les rives
du Doubs 7 km ou
balade par la Citadelle
12 km. Atelier de
maquillage, buvette,
restauration et petits
cadeaux. Vous
souhaitez marcher ou
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36
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
BESANÇON
93 % à l’export
Digital Surf a pris la bonne vague
Le logiciel créé par la société bisontine Digital Surf à
destination des fabricants de microscopes est une
référence mondiale en matière de calcul du relief. Les
perspectives de croissance sont de 20 % cette année
pour l’entreprise qui vient de décrocher un trophée de
l’international décerné par la C.C.I. de Franche-Comté.
vec 93 % de son chiffre la fabrication d’instruments de mesud’affaires réalisé à l’export, re et d’analyses des reliefs microscoDigital Surf n’a pas usurpé piques. Nous nous sommes fait remarson trophée à l’international quer quand nous avons créé un logiciel
remis le 16 avril dernier par qui permettait d’optimiser l’utilisation
la C.C.I. de Franche-Comté au gérant des instruments que l’on fabriquait.
de la P.M.E. bisontine Christophe Mignot. En 2008, avec la crise qui a frappé
Il vient récompenser la belle expansion toutes les entreprises qui investissaient
de cette entreprise créée en 1989. Ce en matériel, nous avons décidé
trophée prend une dimension plus gran- d’abandonner petit à petit la fabricade encore depuis que Digital Surf a tion d’instruments pour nous consaracheté un de ses seuls concurrents à crer à 100 % à l’édition de ce logiciel
l’échelle mondiale, une société basée au baptisé Mountains, dont nous sommes
Danemark, avec ses six salariés. “Avec aujourd’hui à la version 7.2. Nous sorle rachat de cette société danoise et deux tons une version nouvelle tous les trois
autres embauches récentes, notre effec- ans environ” détaille Christophe Mignot est un des multiples exemples, illustre ce présente une rugosité trop importif passe à 32 salariés” indique Chris- dont la société réalise un chiffre le dirigeant. Si la rugosité de l’encre tante, il y a un risque d’éblouissement
tophe Mignot. Cette récompense décer- d’affaires annuel de 3,2 millions d’euros, est insuffisante, le billet ne pourra pas du conducteur. Tous ces paramètres se
née par la C.C.I. permet également, une en croissance moyenne de 12 % par être entraîné par les rouleaux d’un dis- programment. Partout dans le monde,
fois n’est pas coutume, de mettre en
an. “Cette année, la tributeur automatique.” L’imprimerie dans un grand nombre d’industries,
lumière l’activité d’une entreprise très
croissance devrait de la Banque de France à Chamalières, des gens contrôlent les surfaces. Cela
peu connue à l’échelle bisontine, et pour “Devenir
même atteindre les comme celle de La Poste à Périgueux va du roulement à bille d’un avion à
cause, elle n’a aucun client sur le plan
20 %.”
font partie des clients de Digital Surf. une prothèse de hanche en passant par
local faute de fabricants de microscopes le Microsoft Les logiciels qui sor- “Autre exemple : Total utilise notre logi- les galettes de frein sur une locomotien France.
tent des bureaux de ciel pour effectuer des mesures sur ses ve” ajoute M. Mignot.
de la
Installée dans de spacieux locaux posés
Digital Surf sont lubrifiants, dans l’optique d’optimiser La société Digital Surf est aujourd’hui
au bord de la rocade, dans le quartier microscopie.” capables de mesurer le la consommation d’huile dans les la seule au monde à proposer une gamdes Tilleroyes, Digital Surf est un
relief à l’échelle du moteurs. Un équipementier automobi- me de logiciels à même de gérer tous
concepteur de logiciels destinés aux
micron. À quoi bon ? le peut aussi avoir besoin de nos logi- les instruments de mesure des surfabricants de microscopes. “À notre
“L’épaisseur de l’encre ciels pour calculer la rugosité d’un faces. Ses clients sont les principaux
création, nous étions spécialisés dans
sur un billet de banque tableau de bord de voiture. Si cette piè- fabricants de microscopes au monde,
A
INNOVATION
Les entreprises du bâtiment basculent dans l’ère du numérique avec le B.I.M. Cette méthode
consiste à réaliser une maquette numérique en 3 dimensions d’un projet de construction auquel
chaque corps de métier peut apporter sa pierre. Une technologie qui permet de régler la plupart
des problèmes techniques avant le lancement des travaux.
A
ils se nomment Nikon, Leica ou Zeiss.
L’ambition de Digital Surf est aujourd’hui de “devenir le Microsoft de la
microscopie” image Christophe Mignot.
Sous-entendu que la société bisontine
soit suffisamment connue pour que le
logiciel Mountains soit directement
installé sur les microscopes par les
fabricants. Une autre perspective de
développement s’ouvre parallèlement
pour Digital Surf : le marché des microscopes électroniques à balayage. Digital Surf est décidément sur la bonne
vague
du
développement
à
l’international. I
J.-F.H.
Formation au G.R.E.T.A. de Besançon
Le B.I.M. révolutionne le bâtiment
vec le B.I.M., c’est tout
le secteur du bâtiment
qui entame une petite
révolution. Cet acronyme anglais qui signifie “Building information modeling”, se
Christophe
Mignot,
gérant de
Digital Surf.
traduit dans la réalité par un Elle s’étend aussi aux corps de
basculement progressif dans métier du gros et du second
l’ère du numérique de tous les œuvre.
acteurs du processus de construc- Le bouleversement a lieu surtion : maître d’ouvrage, archi- tout dans la phase de conceptecte, économiste, ingénierie. tion du projet. Le B.I.M. consis-
Philippe Perreau chapeaute la formation B.I.M. au G.R.E.T.A. de Besançon.
te à réaliser une maquette numérique détaillée en 3 dimensions
de l’ouvrage en question dans
laquelle par exemple va apparaître la circulation précise des
réseaux électriques ou de plomberie. Le but est que cette
maquette soit accessible aux
acteurs de la construction pour
qu’ils aient une vue d’ensemble,
claire, du futur bâtiment. Cela
permet de déceler d’éventuelles
incohérences et de proposer des
solutions. “Ainsi, grâce à la
maquette B.I.M., on peut résoudre
en amont 95 % des problèmes
qui se règlent aujourd’hui sur
le chantier. Il faut en revanche
que les acteurs de la construction acceptent de collaborer
autour de la maquette numérique” observe Philippe Perreau,
responsable de la formation
B.I.M. dispensée au G.R.E.T.A.
de Besançon depuis deux ans
(une trentaine d’étudiants suit
actuellement cette licence professionnelle).
Le B.I.M. rend possible ce qui
ne l’est pas avec des plans tracés sur le papier en deux dimensions, la méthode la plus répan-
due. “En 2 D, on dessine des
traits, alors qu’en 3 D on dessine des objets et des volumes. Une
entreprise de maçonnerie peut
connaître en quelques clics
l’épaisseur d’un mur, sa surface, sa composition. Cette visualisation va lui permettre de prévoir les quantités, de les vérifier
et de répondre avec justesse à
un appel d’offres. Il y a beaucoup moins d’aléas. Le B.I.M.
n’annonce cependant pas la fin
de la 2 D qui reste un outil pour
préciser des détails” poursuit
Philippe Perreau.
L’Europe plébiscite l’usage du
B.I.M. Très répandue en Angleterre où dès 2016 tous les marchés publics se feront selon cette méthode, elle l’est moins en
France, en Allemagne et en Belgique. Cependant, dans ces pays,
le développement du B.I.M. est
remarquable. Les demandes de
formation de la part des entreprises du bâtiment pour se
“Le B.I.M., familiariser à cet
outil sont croisc’est
santes. “Le B.I.M.,
l’avenir du c’est l’avenir du
bâtiment.” bâtiment. Les
entreprises qui ne
s’adapteront pas
auront du mal à
travailler.
La
marche à franchir
n’est pas haute
puisqu’elles ont
pour la plupart un
équipement informatique qui peut
leur permettre de visualiser une
maquette B.I.M. à l’aide d’un viewer gratuit. Si les charpentiers
qui utilisent depuis longtemps
la visualisation 3 D ont réussi
cette évolution, il n’y a pas de
raison que les autres corps de
métiers n’y parviennent pas”
observe la Fédération régionale du bâtiment de Franche-Comté. Cette organisation professionnelle a engagé une action
de sensibilisation au B.I.M.
auprès de ses adhérents.
Les collectivités s’y mettent aussi. La Ville de Besançon étudie
avec le G.R.E.T.A. la possibilité de former à cette méthode les
services techniques de la municipalité. De son côté, la région
de Bourgogne a une longueur
d’avance. Elle a scanné en 3
dimensions l’ensemble des lycées.
Désormais lorsqu’elle engage
un programme de rénovation
sur un établissement scolaire,
elle exige de la part des entreprises qui répondent aux appels
d’offres d’utiliser le B.I.M. Car
l’autre intérêt de cette méthode numérique est qu’elle permet de conserver tout l’historique
de la construction du bâtiment
consultable dans ses moindres
détails en quelques clics. “Cela
améliore la performance de la
maintenance de la construction.
On peut faire des économies
énormes” estime Philippe Perreau. La fin des archives papiers
épaisses a peut-être sonné dans
la construction. I
T.C.
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
EMPLOI
37
Près de 19 % des entreprises pensent recruter
25 695 embauches prévues
cette année en Franche-Comté
Plus de 7 000 embauches
envisagées dans
le bassin bisontin
20 % des établissements du bassin de
Besançon souhaitent recruter cette
année. Cʼest à peine plus que sur le
plan régional (19 %) et au total, les projets de recrutement sont plus nombreux quʼen 2014. Les employeurs du
bassin bisontins envisagent en effet
plus de 7 000 embauches en 2015,
soit 27 % de tous les projets recensés
en Franche-Comté.
Les fonctions liées à la vente, au tourisme et aux services représentent
43 % des projets du bassin. 18 % des
projets concernent les fonctions sociales
et médico-sociales. Avec près de 800
projets, le métier dʼagent dʼentretien
de locaux est le plus recherché dans
le bassin. Les recrutements sont jugés
difficiles par les employeurs du bassin
bisontin pour 36 % des projets. Le
métier dʼaide ou apprenti en cuisine
concentre le nombre de projets difficiles le plus important. 68 % des intentions dʼembauche sont liées à une activité non saisonnière. Cʼest dans les
métiers de professionnel de lʼanimation
socioculturelle que lʼon dénombre le
plus de recrutements saisonniers. G
Ce sont les estimations de Pôle Emploi suite à sa
grande enquête sur les besoins en main-d’œuvre.
Sur le bassin de Besançon, plus de 7 000 projets
de recrutements ont été recensés.
n petit rayon de soleil dans la
météo de l’emploi, bien grise ces
dernières années côté français.
Pôle Emploi Franche-Comté
annonce en effet une hausse de 15 %
des intentions de recruter par rapport
à l’année dernière, soit 25 695
embauches prévues à l’échelle régionale d’après la grande enquête B.M.O.
(Besoins en main-d’œuvre) dont les
résultats ont été présentés ce mois-ci.
C’est mieux que l’an dernier où 22 323
recrutements avaient été envisagés
par les entreprises et beaucoup mieux
qu’en 2013 où seulement 20 230
embauches étaient prévues à l’échelle
de la région. “Cette année, 18,8 % des
établissements pensent recruter et quelle que soit leur taille, l’ensemble des établissements qui comptent embaucher
anticipent une hausse des recrutements
par rapport à l’an dernier” constate
Annicet Loembe, le directeur régional
de Pôle Emploi. C’est le secteur des services qui concentre le plus de projets
de recrutements, 16 260, mais “tous les
secteurs d’activité sont concernés par
les perspectives de recrutement” poursuit M. Loembe. Petite nuance pourtant : parmi les plus de 25 000
U
embauches envisagées, plus d’un tiers
concerne des activités saisonnières,
donc des contrats à courte durée.
Les métiers les plus recherchés sont
en général ceux qui ne nécessitent pas
une qualification élevée. Dans l’ordre,
les 5 métiers où les perspectives de
recrutement sont les plus importantes
cette année sont les employés de cuisine, suivis des agents d’accueil, puis
des ouvriers agricoles, des vendeurs en
produits alimentaires et des serveurs
en restaurants et cafés. En revanche,
les cinq métiers où les effectifs sont
annoncés comme étant
à la baisse sont, dans
l’ordre, les vendeurs en
De plus
habillement,
les
grandes
ouvriers en manutendifficultés
tion, les représentants
de commerce, les
à recruter.
ouvriers de l’industrie
agroalimentaire et les
secrétaires en bureautique.
Les employeurs interrogés notent cette année
de plus grandes difficultés à recruter à cause des profils des can-
Annicet Loembe, directeur régional de Pôle Emploi.
didats qui ne correspondent pas toujours aux attentes ou encore à cause
des difficultés liées aux conditions de
travail. C’est particulièrement le cas
pour les aides à domicile, les ouvriers
non qualifiés de l’alimentation ou encore les attachés commerciaux en entreprise. D’autres secteurs au contraire
ne trouvent aucune difficulté à trouver le bon profil. “Pour des postes
d’infirmiers ou de professionnels du
spectacle par exemple, quand l’offre est
déposée à Pôle Emploi à 7 h 30, à 7 h 35
elle a trouvé preneur” illustre Annicet
Loembe.
Sur tous les projets de recrutement
prévus en 2015, 45 % d’entre eux se
feraient en C.D.I., 32 % avec des contrats
de moins de six mois et 23 % dans des
contrats de six mois ou plus.
Toutes ces données reposent sur les
intentions des entreprises, ce ne sont
évidemment pas des certitudes de créations d’emploi. Néanmoins, Pôle Emploi
recoupe ces données d’une année sur
l’autre avec les embauches réellement
confirmées. “Les tendances sont en général vérifiées confirme le directeur régional. On est souvent en concordance entre
les projets de recrutement et les recrutements effectivement réalisés.”
La situation semble donc s’améliorer
sur le front de l’emploi dans notre région.
Reste pourtant un phénomène relativement nouveau qui vient plomber les
statistiques du chômage, ce qu’Annicet
Loembe nomme “le chômage importé.”
Du fait de la proximité de la Suisse,
des candidats à l’eldorado viennent des
quatre coins de la France pour trouver
un emploi ici, sachant qu’il y a beaucoup plus de candidats que de places.
Ces recalés de la Suisse pointent souvent au chômage dans notre région.
Ces chiffres enfin ne tiennent pas compte des prévisions de suppressions de
postes qui là, sont beaucoup plus aléatoires à anticiper. I
J.-F.H.
38
ÉCONOMIE
ENVIRONNEMENT
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Baisse de la production de miel
Les apiculteurs ont le bourdon
Depuis 2011, les apiculteurs du département enregistrent une baisse de la production de
miel. Si la passion pour les abeilles est intacte, ils doivent composer avec un environnement
qui change. Un contexte que le syndicat apicole du Doubs explique.
es années se suivent et malheureusement se ressemblent pour
les apiculteurs du Doubs. Ils
constatent que depuis 2011, la
production de miel est en baisse. “Cela
fait quatre ans que nous n’avons pas eu
une année correcte. Nous sommes en
dessous des 10 kg de miel par ruche,
alors qu’en temps normal la production
est au moins de 10 à 12 kg” observe
Michel Mesnier, nouveau président du
syndicat apicole du Doubs (Sadapi 25).
“Dans les années soixante-dix, lorsque
j’ai commencé l’apiculture, les récoltes
étaient énormes. La vie de l’apiculteur
n’est plus tellement rose” se souvient
Jean-Marie Grand, qui a présidé l’organisation départementale durant 37
ans. La majorité des 450 adhérents au
syndicat sont des apiculteurs amateurs
qui possèdent entre 2 et 100 ruches, ce
qui au total représente un parc de 5 000
ruches (N.D.L.R. : il en faut 400 pour
être professionnel. Ils sont moins de dix
dans le Doubs à être dans ce cas).
Selon ces spécialistes passionnés, la
baisse de la production est liée à conjonction de plusieurs facteurs. “Pour faire
du miel, il faut des abeilles. Or, chaque
année en Franche-Comté, c’est entre 20
et 30 % du cheptel des abeilles de ruches
qui disparaît” s’inquiète Michel Mesnier. Ce printemps, des apiculteurs ont
perdu plusieurs ruches. “C’est une expli-
L
cation au déficit de production” ajoute- biodiversité qui ouvre la production de
t-il. Les deux autres facteurs qui entrent miel à des nectars différents. Des praien ligne de compte sont la floraison et ries fleuries sont devenues des champs
la météo. “Si pendant la floraison, la de céréales ou de graminées bonnes
météo est mauvaise, et qu’il fait trop pour la culture fourragère. “Par exemple,
froid par exemple, les abeilles ne sor- on a débroussaillé les haies d’aubépitent pas. Elles butinent à partir de 12 °C” ne, alors qu’elles permettaient de faire
un miel d’exception. Heureusement, il
complète Jean-Marie Grand.
Ainsi en 2014, la période de production reste la forêt. Il y a les érables, les tilleuls,
a été courte. “Nous n’avons fait que du les ronces. On voit l’évolution de l’envimiel de printemps. Fin avril, l’année ronnement dans la diversité des miels.
était faite sachant que la saison s’achè- Les miels de fleur sont rares, désormais
ve normalement à la fin du mois de c’est principalement du miel de forêt qui
est produit” notent les représentants
juillet.”
Michel Mesnier (à gauche) président de Sadapi 25, et son prédécesseur
Le problème des apiculteurs est qu’ils du Sadapi 25 qui permettent à leurs
doivent composer avec un environne- adhérents de commercialiser leur miel
Jean-Marie Grand, dans le rucher école du syndicat apicole.
ment qui change. Il y a le varroa, un sous l’appellation “Miel de Francheau circuit court : du producteur au se rapprochent de la nature et qui ont
acarien parasite redou- Comté”.
table pour les abeilles Un miel courant dans le Doubs est celui consommateur. “Le miel se vend sur les compris que l’abeille est en danger.”
“La vie de auquel s’ajoute désormais de sapin issu de miellats. C’est aussi marchés, mais aussi dans les commerces Toute l’année, le syndicat participe à
le risque de voir arriver le un des plus chers puisqu’il se négocie de proximité comme les épiceries, les fro- des manifestations qui permettent ausl’apiculteur frelon asiatique qui déci- autour de 16 euros le kilo. Curieuse- mageries, les boucheries” remarque si de sensibiliser le public à l’apicultun’est plus me les essaims. Pour l’ins- ment, le recul de la production n’a pas Michel Mesnier. Désormais, nombreux re. Le prochain rendez-vous est Apitant, l’hyménoptère est au conduit à une inflation des prix sur les sont les consommateurs à devenir pro- days, organisé le 20 juin à Besançon
tellement sud de la Loire.
ducteurs. L’apiculture est à la mode. Le sur l’esplanade des Droits de l’Homme.
marchés.
Il y a aussi l’évolution des Car si la quantité de miel a tendance Sadapi 25 croule sous les demandes Un ensemble d’animations autour du
rose.”
pratiques agricoles, la à diminuer, la demande des consom- pour les formations qu’il organise. “Tous miel est prévu. Du 8 au 16 août, le syntransformation des pay- mateurs, elle, ne faiblit pas. Les api- les ans on a 90 inscrits pour 35 places. dicat participe également à la semaisages, l’urbanisation, tous culteurs français produisent 10 000 Avec ces 35 élèves, on va travailler sur ne du miel organisée au Musée des Maices éléments entrent en tonnes, alors que les besoins sont de notre rucher école. Ils ont entre 18 et 60 sons Comtoises de Nancray. I
ligne de compte pour expli- 40 000 tonnes. Pour répondre à la deman- ans. Ce qui est très intéressant, c’est que
T.C.
quer à la fois la dispari- de, le pays importe donc du miel. Mais des gens de tous les milieux sociaux, des
tion des abeilles mais aus- il y a dans les habitudes des clients qui hommes et des femmes, se tournent vers
Rens. : www.sadapi25.fr
si la réduction de la consomment ce produit un attachement l’apiculture. Ce sont des personnes qui
ÉCONOMIE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015 39
MICRO-MEGA, rue du Tunnel
110 ans et
toutes ses dents
L’entreprise bisontine spécialisée dans les dispositifs
médicaux destinés aux chirurgiens-dentistes fête cette année
ses 110 ans. Dans les cartons, un projet de déménagement
car les locaux historiques de la rue du Tunnel ne répondent
plus tout à fait aux exigences du métier.
e hasard et l’amitié font parfois
les grandes aventures industrielles. Alors spécialisé comme
des dizaines d’autres entrepreneurs bisontins dans l’outillage pour
l’horlogerie, Étienne Garnier, fondateur de MICRO-MEGA en 1905 reçoit
la visite d’un ami dentiste qui lui
demande de fabriquer un tire-nerfs.
C’est ainsi que démarre la saga MICROMEGA, connue aujourd’hui dans le
monde entier pour son savoir-faire en
endodontie (le traitement de la racine de la dent), grâce aux quelque 3 000
références d’outillage qu’elle propose
aux chirurgiens-dentistes dans 125
pays à travers le monde. Chaque année,
20 millions de pièces sortent des ateliers bisontins.
Bien que détenteurs d’un savoir-faire
unique dans la micromécanique qui
fait la notoriété de l’entreprise depuis
plus d’un siècle, les 200 salariés de
MICRO-MEGA évoluent dans un univers qui n’est plus tout à fait adapté
aux normes actuelles de l’industrie
médicale. Les locaux de la rue du Tunnel sont peu fonctionnels car répartis
sur deux sites de part et d’autre de la
chaussée, et leur agencement rend les
flux de production et d’expédition complexes. Un projet de déménagement
est donc à l’ordre du jour. “Le déménagement est prévu pour fin 2017. L’idée
est de se doter d’un outil de travail
adapté aux besoins actuels et de créer
une vitrine plus moderne pour nos produits, que les dentistes puissent venir
se former à nos technologies dans d’ex-
L
cellentes conditions, ce qui n’est pas le
cas aujourd’hui” observe Laurent
Bataillard, le dirigeant de l’entreprise qui continue à chercher un terrain
propice aux futurs locaux de MICROMEGA. Si l’emplacement n’est pas
encore trouvé, une chose est sûre déjà,
c’est que “nous resterons dans la couronne bisontine” confirme M. Bataillard.
Pas de délocalisation en vue pour
MICRO-MEGA dont les dirigeants
actuels tiennent à respecter les racines
bisontines profondes. Tout comme ils
tiennent à conserver le label Made in
France que MICRO-MEGA n’hésite
pas à mettre en avant dans sa politique commerciale. “Le Made in France, ça signifie vraiment quelque chose
humainement parlant d’abord vis-àvis du personnel de l’entreprise, et pour
les praticiens qui utilisent nos produits”
insiste Audrey Lion, responsable marketing.
MICRO-MEGA réalise un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros, ce
qui place l’entreprise bisontine, grâce
à l’appui du groupe auquel elle appartient depuis cinq ans (voir encadré) parmi les dix principaux fournisseurs d’équipements dentaires dans le monde.
Chez MICRO-MEGA, le turn-over des
salariés est faible, certains collaborateurs y font toute leur carrière. Mais
cette entreprise aux traditions presque
familiales est contrainte, pour suivre
l’évolution du marché international,
de s’adapter. D’où l’instauration depuis
quelques mois d’une méthode d’organisation nouvelle qui certes, boule-
Près de
20 millions de
pièces sortent
chaque année
des ateliers
MICRO-MEGA
de Besançon
(photo D.R.)
verse certaines habitudes, mais doit
à court terme, “faire baisser nos coûts
de production en adoptant des méthodes
de production nouvelles. Ce n’est pas
une révolution, mais c’est l’évolution
normale d’une entreprise comme la
nôtre” note Laurent Bataillard. Cette nouvelle méthode basée sur le management “Lean” prône une théorie de
gestion de la production qui se
concentre sur la gestion “au plus juste”. L’école de gestion “Lean” trouve
ses sources au Japon dans le système
de production de Toyota. “MICROMEGA était une belle endormie depuis
plusieurs décennies mais le marché
s’est complexifié. Notre grand challenge est d’accompagner le changement sans déstabiliser nos collaborateurs. La démarche consiste à
transformer les compétences de nos
collaborateurs par des postes à plus
forte valeur ajoutée et à augmenter
leur polyvalence” illustre Stéphane
Claude, le directeur industriel de l’en-
treprise en charge de l’application de Pour MICRO-MEGA, face à ses concurces nouvelles méthodes de travail. En rents (dont deux des pricnipaux sont
même temps que l’amélioration des installés tout près de Besançon, en
méthodes de production, toute la logis- Suisse voisine), l’idée est de renforcer
tique a été revue vers la notion de “flux sa position dans un marché de l’entiré”. “Notre challenge est de disposer dodontie qui croît de 5 à 6 % par an.
en permanence de 80 % de nos pro- Faire mieux, autrement, mais sans
duits en stocks afin de pouvoir livrer renier son A.D.N. Le vaste chantier
nos distributeurs du jour pour le len- est en passe de réussir. I
demain” poursuit Stéphane Claude.
J.-F.H.
Zoom
Entreprise bisontine,
groupe international
S
200 personnes travaillent chez MICRO-MEGA, souvent des salariés dotés
d’une longue expérience dans l’entreprise.
Laurent Bataillard (à droite) est arrivé à la tête
de MICRO-MEGA en avril 2013.
ymbole de lʼouverture au monde de la société MICRO-MEGA, son nouveau dirigeant est de nationalité suisse. Laurent Bataillard, diplômé de
lʼécole polytechnique fédérale de Lausanne (E.P.F.L.) est docteur en physique, spécialiste des alliages à mémoire de forme. Après plusieurs
années dʼexpérience dans des entreprises helvétiques, puis allemandes, et une
année passée en Australie, il a été sollicité par les actionnaires de MICRO-MEGA
pour reprendre les rênes de lʼentreprise bisontine en avril 2013. “Notre objectif
est de construire sur les valeurs traditionnelles de cette société une entreprise
moderne grâce au travail en profondeur sur nos méthodes dʼorganisation et de
travail. Lʼidée est bien de se situer dans une logique dʼévolution permanente. Le
tout, sans réduction de personnel” précise-t-il.
MICRO-MEGA appartient depuis 2010 au groupe Sanavis (dont les deux principaux actionnaires sont allemand et canadien) qui comprend deux autres entreprises au savoir-faire complémentaire à celui de MICRO-MEGA : Sycotec, basée
en Allemagne (systèmes dʼentraînement pour applications industrielles et dentaires) et SciCan, installée au Canada (contrôle des infections, nettoyage, désinfection, stérilisation). Le groupe Sanavis emploie plus de 700 personnes. G
40
Agenda
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
TOURISME - CITADELLE DE BESANÇON
“Il faut que
les Bisontins
s’approprient
leur Citadelle”
À 37 ans, Laurence Moragas est la nouvelle directrice de
la Citadelle de Besançon, la principale attraction touristique
de Franche-Comté avec 300 000 visiteurs en 2014.
De nombreux temps forts ponctueront l’été.
Citadelle était jusqu’à présent
un établissement public dirigé
par un conseil d’administration
avec une autonomie.Avec la municipalisation, les agents sont intégrés dans un nouveau service de
la Ville (13 agents sur les 77 qui
étaient encore sous contrat privé passent en contrat public). Au
1er juillet, tout cela sera officialisé. Je vois dans cette municipalisation une opportunité : nous
allons développer la cohérence
et la synergie avec les autres
membres de la culture de Besançon.
L’exposition
“Bêtes
d’exposition” en est l’exemple. Ce
sera un élément facilitateur pour
que tous les acteurs du tourisme
de Besançon travaillent en réseau.
À terme, la mutualisation pourquoi pas d’équipements permettra de réaliser des économies
d’échelle. Une programmation
culturelle cohérente entre ce qui
se passe en ville et ce qui se passe à la Citadelle pourra être installée. Les relations vont se développer entre les différents
L.P.B. : La Citadelle est un grand bateau conservateurs par exemple.
à gérer, repris en main par la municipalité de Besançon. Quel est votre rôle L.P.B. : Avez-vous un objectif chiffré de
visiteurs à atteindre que vous aurait
précis ?
L.M. : Le chantier de la munici- fixé par le maire ?
palisation est bien engagé. La L.M. : Non. Les élus connaissent
a Presse Bisontine :Vous avez
quitté les bureaux de
l’Agglomération à la City où
vous occupiez le poste de
directrice des finances pour
diriger la Citadelle de Besançon depuis
mars. Passer des chiffres au patrimoine, le fossé semble grand.
Laurence Moragas : Pas tout à fait…
J’ai débuté ma carrière professionnelle dans le domaine du
patrimoine il y a 12 ans. C’était
à la mairie de São Paulo au Brésil où je travaillais dans le cadre
de la convention conclue entre la
France et l’U.N.E.S.C.O. et qui
apportait une analyse technique
à la municipalité sur un projet
urbain de valorisation patrimoniale. Originaire de FrancheComté (Vesoul), je suis rentrée
en France en 2004, recrutée par
le Conseil régional comme chef
de projet à l’aménagement du
territoire. Ensuite, j’ai été recrutée par l’Agglomération comme
directrice des finances où je suis
restée de 2008 à 2015.
L
bien le site pour
savoir qu’il est météodépendant. Là ou il y
a des marges de progression, ce sont pendant les périodes de
mi-saison en automne et au début du
printemps. Mon objectif est d’offrir une
“Le
quantité et une quabiospace lité en matière culest le
turelle ou de visites.
prochain Il faut que les Bisontins s’approprient
grand
“leur” Citadelle. Qu’ils
chantier.” aient plaisir à y revenir. Pour l’instant, je
suis dans une phase
d’appropriation et d’écoute pour
voir ce qui fonctionne et ce qui
peut être amélioré ici. Je ferai
des constats plus tard.
L.P.B. : Le programme des activités de
l’été a été bouclé avant votre arrivée.
Qu’en pensez-vous ?
L.M. : Cette saison sera belle en
découvertes, en surprises variées.
Le temps fort, c’est l’exposition
Germaine Tillion qui est une façon
de mettre en valeur nos fonds
d’archives. C’est un message de
cohésion qui peut toucher les
jeunes ou un public plus averti.
Laurence Moragas, nouvelle directrice de la Citadelle de Besançon présente les animations de l’été.
L’exposition “Bêtes d’exposition”
visible au Hangar aux
manœuvres et au jardin zoologique va élargir et enrichir notre
regard sur l’animal. On apporte
le côté scientifique…
L.P.B. : Est-ce une passerelle pour légitimer le côté scientifique de la Citadelle
qui choisit par exemple de défendre
des lémuriens mais pas une autre espèce ? Y aura-t-il de nouveaux animaux
au jardin ?
L.M. : Le jardin zoologique a une
vocation scientifique. On l’a vu
récemment. Un de nos soigneurs
est parti à Madagascar pour partager ses connaissances sur les
lémuriens à la demande du gouvernement malgache. Le jardin
zoologique est notre produit phare. Nous sommes là pour la conservation des espèces animales. Ces
connaissances, nous les partageons à la communauté internationale. Dans ce jardin, il y a toujours des entrées et des sorties.
Quand on est bon, il y a des naissances. Le but est que ces animaux puissent s’épanouir ailleurs
dans d’autres jardins zoologiques.
L.P.B. : La Citadelle est louée pour son
authenticité. Quel est votre programme en terme de développement numérique ?
L.M. : Que recherche le public lorsqu’il vient ici ? La beauté du site,
la diversité de l’offre culturelle
et l’utilisation d’outils numériques. L’installation multimédia dans la Chapelle a provoqué
un afflux de visites. Je crois au
développement du numérique
qui passe par les audioguides,
des hologrammes…
L.P.B. : Vous allez revoir la composition
des expositions permanentes. Pour quelle raison ?
L.M. : Le biospace est le prochain
grand chantier avec une inauguration espérée en 2016. Le parcours de l’évolution n’est plus
adapté. Nous avons des pièces de
collection magnifiques mais qui
ne sont plus en phase avec
l’évolution du public. Il sera rénové et accessible aux personnes à
mobilité réduite. Ce sera une
exposition permanente sur la biodiversité qui permettra de présenter et mettre en valeur nos
collections cachées. L’autre chantier sera la rénovation de
l’exposition du musée de la Résistance.
L.P.B. : Le classement du site au patrimoine mondial n’a pas eu l’effet escompté. Est-ce votre avis ?
L.M. : Nous n’avons pas tout à fait
tiré les bénéfices du classement.
J’entends les critiques mais il
faut saluer ce classement qui
nous a permis de restaurer la
Citadelle et la sécuriser. Les échafaudages sur la tour du Roi et de
la Reine vont disparaître en juillet.
Une étude est réalisée pour bénéficier du prochain contrat de plan.
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LES ÉVÉNEMENTS
DE L’ÉTÉ 2015
MUSÉE DE LA RÉSISTANCE
ET DE LA DÉPORTATION :
“Les armes de lʼesprit, Germaine Tillion, 1939-1954” du 26 mai au 20 septembre. Visite commentée le 17 mai
et 28 juin du musée (à 14 h 30).
MUSÉE COMTOIS :
“exposition Germaine Tillion, ethnologue dans les Aurès”. Visite
commentée le 14 juin (14 h 30)
puis tous les mardis, mercredis,
jeudis et dimanches du 1er juillet
au 31 août.
L.P.B. : Quid de l’éternelle question de
l’accessibilité ?
L.M. : Il va falloir empoigner ce sujet.
Je sais qu’il y a eu des études pour
l’installation d’un ascenseur mais
il ne faut pas se cantonner à un
mode de transport. Il y a eu des
réponses avec l’arrivée de personnes
à l’accueil du parking qui conseillent
les visiteurs. Je suis soucieuse de
cet accueil. On peut réfléchir à un
jalonnement pour les piétons qui
veulent accéder à pied. Il y a aussi
la ligne de bus 27. Il faut réfléchir
à la Citadelle hors les murs. Il faut
que la Citadelle vienne au public.
L.P.B. : Le prix d’entrée de 10,50 euros en
plein tarif ne peut-il pas rebuter certains
Bisontins ?
L.M. : Nous avons des tarifs scolaires,
groupes et abonnements que beaucoup ignorent. Pour les Bisontins,
la carte cadeau (12 mois) est intéressante car au bout de la deuxième visite, on a déjà rentabilisé
l’abonnement. Propos recueillis
par E.Ch.
MUSÉUM :
Exposition “Bêtes dʼexpo” du 13 juin
au 20 septembre au Hangar aux
manœuvres et au jardin zoologique.
Événements autour de lʼexposition :
- Déambulations nocturnes samedi 13 juin et 19 septembre (21 h 45)
avec projection vidéos… Balades
sonores prévues durant toute
lʼexposition.
- Visites commentées du 13 au
30 juin (durée 30 minutes) les samedis et dimanches puis tous les jours
du 1er juillet au 31 août.
- Ateliers arts plastiques du 17
au 19 juin : création dʼanimaux en
matériaux recyclés.
ÉVÉNEMENTS
- Balades nocturnes du 8 juillet au
22 août, du mercredi au samedi,
Représentations à 21 h et 22 h 30.
Tarifs : 8,20 euros par adulte.
- Spectacle nocturne samedi
29 août à 21 h 30 avec la compagnie Bilbobasso. 12 euros adulte.
- Journées nationales de
lʼarchéologie. Samedi 20 et 21 juin
- Visites express (30 minutes)
du 1er juillet au 31 août pour 1,50 euro
par adulte,
- Visite animée par un comédien
(3,10 euros),
-Visite sur les caractéristiques
dʼune fortification bastionnée les
jours pairs en juillet et impairs en
août à 16 heures (2 euros),
- Visite secrète de la Citadelle
(2 euros, 16 heures)
Renseignements :
www.citadelle.com
BULLETIN D’ABONNEMENT
Bulletin à remplir et à retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :
LA PRESSE BISONTINE
B.P 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX
Rende z-Vous
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
Nancray
L’Annuelle prend ses quartiers d’été
L’Annuelle des Artistes à la Campagne est un festival de rue en milieu rural qui se déroule dans la
communauté de communes de Vaîte-Aigremont, entre Roulans et Bouclans. Événement festif et familial phare
de l’année pour la collectivité locale, ce festival itinérant vogue de commune en commune à chaque édition. En
2014, plus de 2 200 spectateurs ont participé au festival à Bouclans et Gonsans. Pour cette 14ème édition,
L’Annuelle aura lieu les 12 et 14 juin à Breconchaux et le 13 juin au Musée des Maisons comtoises de
Nancray. La programmation, assurée par Laurent Giroud (Compagnie Cri du moustique) réserve cette année
encore son lot de surprises et d’émotions avec au programme : des spectacles pluridisciplinaires (cirque,
danse, théâtre, mime), des artistes de tous horizons, des concerts, des performances, des expositions, du rire,
des rencontres…
L’Annuelle - Du 12 au 14 juin - Breconchaux et Nancray
Renseignements : Association Des artistes à la campagne au 03 81 55 25 55
Besançon
La semaine des Émergences
La semaine des Émergences, c’est l’occasion pour quatre groupes ou compagnies de proposer leurs créations
artistiques sur les scènes de Besançon. Entre théâtre, musique et cirque, ce dispositif invite le spectateur à
partager les émotions et le travail de ces talents de demain. Au programme de cette 8ème édition, un spectacle
de cirque Anën Mapu à l’Espace-Planoise le lundi 1er juin à 20 heures, du théâtre les 2, 3, 4 et 5 juin à
20 heures au C.D.N. avec la pièce de Fernando Pessoa “Le Marin”, de la musique pop-folk avec le groupe Oli
et Sam jeudi 4 juin à 20 heures au petit théâtre de la Bouloie, de la chanson française avec Alfred Massaï le
vendredi 5 juin à 20 heures à la Rodia et des tas de concerts dans les bars de la ville à partir de 22 heures
toute la semaine.
8ème semaine des Émergences - Du 1er au 5 juin à Besançon
5 euros les spectacles, concerts gratuits dans les bars
www.besancon.fr/emergences
Velotte
Brocante et vente d’antiquités à la Roche d’Or
Après une première expérience réussie en 2008 qui avait permis de recevoir plus de 2 000 personnes, la Roche
d’Or à Besançon (quartier de Velotte) ouvre à nouveau ses portes du vendredi 29 mai (14 heures) au
dimanche 31 mai pour une grande brocante et vente d’antiquités. Trois journées pour découvrir des milliers
d’objets anciens et profiter de la beauté de ce site.
Des espaces “Antiquités et objets anciens” (meubles, luminaires, jouets, articles de voyage…) et brocante
(bibelots, livres, vêtements, bijoux, outillage, meubles…) permettront aux visiteurs de flâner dans le parc et de
découvrir les locaux. Ces trois jours seront ponctués samedi à 20 h 30 par un concert “violoncelle” donné dans
la chapelle de la Roche. Les fonds recueillis à cette occasion serviront à entretenir les intérieurs et les
extérieurs du site.
Vendredi 29 (14 heures à 19 heures), samedi 30 mai, dimanche 31 mai (9 heures à 19 heures)
La Roche d’Or - chemin d’Avanne à Besançon - www.rochedor.info - Contact : 03 81 41 47 47
Exposition
L’art sans fard
L’association Idoine, créée en 1994, organise et propose aux établissements spécialisés et aux familles des
séjours de vacances et un accompagnement aux loisirs. Cette exposition originale est née de l’idée de mettre en
place une exposition pour encourager la créativité de la personne en situation de handicap et accompagner
son ouverture au monde. L’exposition visible du 31 au 12 juin est partie des productions élaborées lors de
séjours à thème artistique. Les œuvres exposées abordent avec sincérité, fraîcheur et naïveté les ressentis de
chacun. Depuis 2001, l’exposition “L’art sans fard” a pu se faire un nom et intéresser un public toujours plus
large et plus nombreux. Des élèves de collèges et lycées ont également participé à ce croisement de plusieurs
modes d’expression par le biais de l’écriture de nouvelles et de courts poèmes qui prennent place dans
l’exposition.
Exposition “L’art sans fard” - Du 31 mai au 12 juin - Galerie de l’Ancienne Poste
98, Grande rue à Besançon - Ouvert tous les jours - Renseignements au 03 81 53 00 36
1 an (12 numéros) = 28,60€
Sport
au lieu de 31,20€ soit 1 numéro gratuit
Triathlon Vauban :
le triple effort au cœur de la Boucle
2 ans (24 numéros) = 54,60€
au lieu de 62,40€ soit 3 numéros gratuits
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Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter.
Dimanche 7 juin, le Besançon triathlon organise le “Triathlon Vauban” au niveau du site de la Gare d’Eau à
Besançon. Cette épreuve sera support d’une manche de Coupe du monde I.T.U. de paratriathlon, épreuve
ouverte aux handisports. La natation se déroule dans le Doubs avec un passage sous le pont Canot et une
sortie à la Gare d’Eau. Les concurrents enfourcheront leur vélo sur un parcours fermé à la circulation. La
course à pied se déroule dans la Boucle. Plusieurs formats de course sont prévus avec un triathlon sprint, un
contre-la-montre par équipes, un duathlon jeunes (course à pied et vélo).
Triathlon Vauban à Besançon (Gare d’Eau) - Dimanche 7 juin à partir de 9 heures
Renseignements et inscriptions : www.trivauban.fr
41
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AGENDA
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
COMÉDIE
Théâtre Alcyon
“Le cave se rebiffe”
à Chaudanne
En juin, le public est invité à découvrir la dernière
création du metteur en scène Patrick Mélior.
Il a transposé au théâtre le film “Le cave se rebiffe.”
La comédie est jubilatoire.
vec Patrick Mélior, il faut
s’attendre à tout. Après avoir
adapté l’Odyssée d’Homère il
y a un an, le metteur en scène, directeur du théâtre Alcyon, vire
de bord avec sa compagnie, tenté par
les sirènes de la comédie. Et quelle
comédie ! Il transpose au théâtre “Le Mélior traduit sur la scène du théâtre
cave se rebiffe”, un classique du ciné- Alcyon. “Je suis resté très proche du
ma français (Gilles Grangier - 1961), texte et du scénario” dit-il. Il en resdevenu culte tant par le casting (Ber- sort une comédie jubilatoire. L’exercice
nard Blier, Jean Gabin, Maurice est une première pour le metteur en
Biraud) que par les dialogues de Michel scène. “Je me provoque un peu en faiAudiard. L’histoire est celle d’une ban- sant des choses inhabituelles. J’aime
de de truands qui veut monter une ce film populaire qui est beaucoup
affaire de “fausse mornifle” (compre- plus savant qu’on l’entend parfois.
nez fausse monnaie) en florins. Pour D’ailleurs, en travaillant sur le texte,
cela, elle fait appel à un graveur de on se rend compte de la qualité des
talent, qu’elle considère être un “cave” dialogues et du jeu des acteurs”
(Maurice Biraud), un type naïf dans remarque Patrick Mélior. Un temps,
son jargon. Pour réussir son coup, la il a hésité avec un autre classique du
fine équipe va devoir encore faire cinéma, de la même époque, tout ausappel à un briscard du banditisme, si savoureux : “Les tontons flingueurs”
Ferdinand Maréchal dit “Le Dabe” (Georges Lautner - 1963). “Il y a eu
(Jean Gabin à l’écran). Évidemment, un choix à faire. C’est en partie pour
le “cave” en question se révélera moins des raisons techniques que j’ai retedocile que prévu.
nu “Le cave se rebiffe” car dans ce film
C’est tout l’esprit du film que Patrick il y a une unité de lieu, à l’exception
A
L’histoire tourne autour d’une
affaire de “fausse
mornifle” en florins
(dessin de Jean-Philippe Cléau).
d’un périple au Mexique. Donc nous
nous amusons à aller au Mexique.
Pour l’anecdote, aucun passage du
film n’a été réalisé dans ce pays puisque
Gabin voulait tourner au nord de la
Loire. Un décor a donc été recréé pour
les besoins du tournage.” D’une certaine manière, le cinéma a rejoint le
théâtre. Patrick Mélior met en scène
14 acteurs dans ce spectacle tout
public qui va se dérouler en deux
temps.
“Le cave se rebiffe” est la seconde partie. En préambule, le public assistera à une première pièce jouée à
l’extérieur du théâtre de Chaudanne. Elle est inspirée du film “Archimède le clochard” (Gilles Gangier 1959) qui s’appuyait également sur
un casting de costauds : Jean Gabin,
Bernard Blier et Darry Cowl. I
Patrick Mélior met en scène
14 acteurs dans cette comédie
populaire (photo archive L.P.B.).
Théâtre Alcyon,
99, chemin du Fort de Chaudanne
à Besançon
Représentations
du lundi 8 au dimanche 21 juin
Lundi, mardi, mercredi, jeudi,
vendredi et samedi à 21 h
Dimanches 14 et 21 juin à 17 h
Relâche le lundi 15 juin
Réservations :
Tél. : 03 81 83 06 48
Par mail :
[email protected]
Ouverture le 30 mai 2015 !
Le COSI
estival
Ouverture tous les jours
de 10h30 à 22h
Carte été :
salade repas, grillades, fritures de carpes...
Snack :
hamburger maison, frites, boissons, glaces ..
Soirée festive le samedi jusqu’à 2h,
animations musicales.
Tél : 07 85 52 61 63
2 avenue Chardonnet 25000 BESANÇON
Piscine
(Ancien SNB)
de Port Joint
Horaires 10h30-19h30
et 10h le dimanche
Piscine chauffée
2 bassins
et 1 pataugeoire
Stages natation enfant
Cours adultes
Nouveauté :
sanitaires rénovés
baptêmes de plongée,
animations enfant.
Tarif :
Adulte
5,60€
Enfant
4,20€
< 4 ans Gratuit
Parking la Rodia à 2 minutes - Ligne de bus : arrêt Sport Nautique bisontin, lignes 17 et 27
LE PORTRAIT
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 166 - Juin 2015
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Lauréate d’un prix national
Emmeline danse avec l’histoire
La Bisontine Emmeline
Scachetti vient de recevoir
le prix national Crédit Agricole
d’histoire des entreprises
pour sa thèse consacrée à la
saline royale d’Arc-et-Senans.
Docteur en histoire contemporaine, c’est vers une autre
discipline, très contemporaine, que la jeune femme
amorce un virage à 180°…
Un parcours décoiffant.
Emmeline
Scachetti a mis
au jour une
histoire de la
saline royale
d’Arc-et-Senans
paradoxalement
méconnue.
“L
a saline d’Arc-et-Senans : manufacture, utopie et patrimoine”.
Sous ce titre, une somme de 815
pages, fruit de neuf années de
recherche pour Emmeline Scachetti, docteur en histoire contemporaine à
l’Université de Franche-Comté. Ce travail original lui a valu le titre national
d’histoire des entreprises que lui a décerné le Crédit Agricole à l’occasion d’une
cérémonie qui s’est tenue le 21 avril dernier à Micropolis. À la clé, un beau chèque
de 15 000 euros, dont la moitié sera versée directement aux éditions FrançoisRabelais de Tours qui se chargeront de
l’édition et de la diffusion de cette thèse
d’ici la fin de l’année. Le reste, beau pécule, permettra à Emmeline Scachetti de
“payer mes dettes et de mener à bien mes
autres projets” sourit la lauréate, élégante brune de 36 ans au large sourire.
Ce travail inédit sur la saline d’Arc-etSenans est le fruit de longues années de
recherche et d’études. Après un Bac L
obtenu avec un an d’avance, c’est vers les
lettres supérieures que se tourne l’étudiante
d’alors, au lycée Pasteur à Besançon. Elle
embraye ensuite directement sur une
licence de géographie à la fac de Besançon. “Mais l’histoire, une discipline que
j’affectionne depuis longtemps, m’a manqué. J’ai alors décidé d’enchaîner sur une
seconde licence, d’histoire cette fois-ci.” La
rencontre en maîtrise avec son futur directeur de thèse Jean-Claude Daumas
l’amènera à se pencher sur l’histoire de
la saline d’Arc-et-Senans, paradoxalement
encore très méconnue du point de vue historique, contrairement à l’aspect architectural et sociologique qui ont déjà fait
l’objet de nombreuses études. Mais Emme-
Bio express
Naissance en 1979.
Collège à SaintHippolyte, lycée à
Valentigney.
S’installe en 1996
à Besançon.
Lycée Pasteur, puis
Université de FrancheComté.
Novembre 2013 :
soutenance de sa
thèse.
21 avril 2015 :
lauréate du prix
national Crédit Agricole
histoire des
entreprises.
Juin 2015 : création
de sa société Dragon
Pole Dance.
Passions : l’histoire,
la danse, les voyages,
la culture japonaise, le
billard, les jeux de rôle,
la musique, le chant et
“refaire le monde avec
mes amis.”
line n’est pas du genre à se presser. “J’ai
fait ma maîtrise en deux ans car je travaillais à côté. Mes parents m’avaient entretenu jusqu’ici, ils n’avaient pas forcément
les moyens de le faire encore pendant des
années” dit la chercheuse qui a enchaîné
les petits boulots de vendeuse ou de serveuse pour poursuivre son long cursus.
Puis vient le temps du D.E.A., et de la thèse qu’elle mettra donc neuf ans à boucler.
“Ce qui explique ce si long délai, c’est que
d’une part je travaillais en parallèle et que
d’autre part, ce genre de travail ne se passe pas dans un laboratoire, il a fallu
d’innombrables déplacements aux archives
du Doubs, du Jura, à Arc-et-Senans mais
surtout aux archives nationales à Paris. Et
ces archives-là ne sont pas numérisées. J’ai
travaillé sur du papier qui n’avait quasiment jamais été ouvert.”
À travers son fastidieux travail, Emmeline Scachetti s’est attachée à démontrer
que Claude-Nicolas Ledoux, contrairement
à la manière dont on a construit sa légende bien plus tard, n’avait jamais voulu faire de cette saline royale un modèle de cité
idéale. “La saline a été construite en 1774.
Ce n’est que dans un livre de 1804 que
Ledoux a imaginé une ville à l’architecture
idéale. L’idée de la cité idéale a été imaginée très récemment, dans les années soixan-
te, quand on s’est retrouvé avec un bâti- que l’on voit danser par des filles effeuillées
ment magnifique, majestueux mais vide et dans les cabarets interlopes. “Non, je ne
sans histoire, à une époque où on a lancé serai pas la première docteure de l’histoire
sa réhabilitation. La saline est entourée de à faire du strip-tease, plaisante-t-elle. La
nombreux mythes, mais qu’est-ce que sa pole dance est une discipline sportive à part
véritable histoire ? C’est tout ce la que je entière qui espère même intégrer les sports
montre dans ma thèse” explicite l’historienne. olympiques. Je suis en train de créer ma
La principale difficulté à laquelle a été société qui sera baptisée Dragon Pole Danconfrontée la chercheuse aura été de trou- ce, avec deux adresses, une à Montbéliard
ver des archives sur la saline, quasiment et l’autre à Besançon où je suis sur le point
inexistantes et dont la plupart avaient dis- de trouver un local sur le secteur des Chaparu lors de l’incendie de la maison du prais.”
directeur en 1918. C’est donc en recoupant Sa thèse n’aura pas été vaine pour son prod’autres documents historiques, notam- jet professionnel puisque c’est aussi par
ment les archives des ingénieurs des mines, l’intermédiaire du Crédit Agricole qu’elle
de la ferme générale, de l’enquête sur les a été mise en relation avec Franche-Comsels de 1868, qu’Emmeline Scachetti est té Active, l’organisme qui l’aide à finaliser
parvenue au bout de ses investigations.
la création de son entreprise. “La boucle
Sa thèse en poche et avec la satisfaction se boucle bien. Je garde un pied dans
du long devoir accompli, Emmeline Sca- l’histoire car je suis toujours en relation
chetti ne fera pourtant pas carrière dans avec la saline pour des conseils scientil’histoire. Elle vient de décider de réaliser fiques, mais je mets les deux mains et le
le grand écart en faisant d’une autre de reste du corps dans la danse” dit-elle, pleises passions, la danse, son futur métier. ne d’énergie pour entamer, en souplesse,
“Je passe de l’histoire d’une entreprise à la ce grand écart qui la mène vers une noucréation d’entreprise. Voilà quelques années velle aventure professionnelle, tout aussi
que j’ai découvert la pole dance, cette gym- passionnante, mais sans doute plus pétillannastique acrobatique sur barre verticale. te que les archives austères d’une saline,
J’ai décidé d’en faire mon métier en ouvrant fût-elle royale. J.-F.H.
une école de pole dance.” Pour les esprits
mal tournés, la pole dance n’est pas celle
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CRÉDIT PHOTO : OLIVIER PERRENOUD / RECETTE : THIERRY PERROD, L’AVANT-GOÛT
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