Vivre 8, octobre 04, p. 8.
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V0408.qxd 11.10.2004 18:15 Page 8 FEEL-AESR Claude-Alain Baehler Ensemble pour apporter une différence en Suisse romande était tour à tour louange, témoignage et prédication. En fin d’après-midi, Liz Mc Comb a donné un récital dans le cadre de sa tournée «Peacemakers 2004». Elle a interprété plusieurs chants issus du patrimoine gospel classique, mais aussi plusieurs œuvres de sa composition, en particulier son dernier tube «Peacemakers»: «Ils sont heureux, ceux qui font la paix autour d’eux, parce que Dieu les appellera ses fils». Gilbert Bilézikian, pasteur et théologien français établi aux Etats-Unis, a présenté quelques Près de 2000 chrétiens se sont rassemblés le 12 septembre pour une journée de fête à Yverdonles-Bains. Grâce à un culte, à des rencontres et à des stands d’exposition, ils ont réfléchi à leur présence et à leur témoignage en Suisse romande. Ils ont aussi fait avancer leur réflexion concernant une possible fusion entre deux familles d’Eglises évangéliques: l’Union des Assemblées et Eglises évangéliques en Suisse romande (AESR) et la Fédération des Eglises évangéliques libres (FEEL). Pas moins de 1600 adultes, 100 adolescents et 200 enfants se sont rassemblés le 12 septembre à Yverdon-les-Bains et dans les environs, afin de vivre ensemble une journée de fête. Attendue de longue date, cette journée a rassemblé des chrétiens de toute la Suisse romande, membres d’Eglises appartenant aux AESR et à la FEEL. Le but principal de cette rencontre était de donner aux membres de ces deux familles d’Eglises évangéliques l’occasion d’une rencontre. Ils se sont découverts. Ils ont réfléchi à la pertinence d’une fusion de la FEEL et des AESR. Cette question, débattue depuis quelques années, sera tranchée en 2006. Liz Mc Comb a fait bien plus que chanter. En compagnie de 200 choristes AESR, cette chrétienne engagée a apporté une touche spirituelle qui a sa Deux invités de marque ont enrichi la fête. L’excellente chanteuse de gospel étasunienne – et parisienne – Liz Mc Comb a fait bien plus que chanter. En compagnie de 200 choristes issus de communautés de la FEEL et des AESR, cette chrétienne engagée a apporté une touche spirituelle qui a saisi l’assistance. Sa musique 8 vivre » Octobre 2004 Photo: P. Dubuis 200 choristes avec Liz Mc Comb V0408.qxd 11.10.2004 18:15 Page 9 Fête FEEL-AESR r cipants à la fête ont pu découvrir la richesse et la diversité des appels et des engagements de nombreux chrétiens grâce à plusieurs témoignages. Mais la découverte se trouvait également aux stands de l’exposition. Ceux-ci présentaient des ministères de la FEEL et des AESR ainsi que des mouvements proches de ces familles d’Eglises. Espace d’information, de convivialité et de dialogue, cette exposition a montré la vitalité et la diversité de l’œuvre de Dieu. fait du mois principes permettant à une Eglise d’exercer un rayonnement et un témoignage convaincant. Il faut dire que cet homme aux allures modestes et discrètes a fait partie d’une équipe qui, dans la banlieue de Chicago, a vu Willow Creek – l’Eglise dont ils s’occupaient – passer de 100 à 18’000 membres en 30 ans. Gilbert Bilézikian a montré quelques caractéristiques d’une communauté chrétienne construite selon la Bible, possédant ainsi le potentiel de vie, de témoignage et de croissance qui lui est nécessaire. Partir à la découverte de nos richesses Marc Lüthi, pasteur dans l’Eglise évangélique libre de Reconvilier et ancien directeur de l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs, a évoqué l’histoire des Eglises membres de la FEEL ou des AESR. Il a montré en particulier les racines communes de ces deux familles d’Eglises: le Réveil de Genève, au début du XIXe siècle. En plus des dons musicaux d’une équipe de louange menée par Pascal Crelier, pasteur dans l’Eglise évangélique de Bienne, les particompagnie de 200 choristes issus de communautés de la FEEL et des ne touche spirituelle qui a saisi l’assistance. Au centre du débat, une fusion entre deux familles d’Eglises évangéliques Depuis plusieurs années, la FEEL et l’Union des AESR collaborent de différentes manières. Plusieurs pasteurs ont servi successivement dans les deux familles d’Eglises. Ils se connaissent et se retrouvent régulièrement lors de pastorales et de temps de formation. Il en est de même des anciens et des conseillers d’Eglises. Plusieurs commissions, fondées dans l’une des familles d’Eglises, sont au service de l’ensemble. Ainsi, dans leur grande majorité, les responsables de nos communautés sont favorables – et même enthousiastes – à l’idée de fusionner. Mais ces collaborations sont restées en grande partie méconnues dans les Eglises locales. Pour beaucoup de membres des Eglises, l’utilité et le rôle d’organisations telles que la FEEL ou les AESR sont peu clairs. A fortiori, le sens d’une fusion entre deux familles ecclésiales est perçu au mieux comme un sympathique extraterrestre, au pire comme une manière mondaine de chercher la puissance par la fusion. Ainsi, contrairement à ce que quelques-uns ont cru, la fête du 12 septembre 2004 n’a pas célébré la fusion – qui reste à décider en 2006 et à réaliser en final – mais une étape dans une réflexion et dans une discussion. Si une fusion doit intervenir, il faudra qu’elle soit le fruit d’un large consensus dans nos Eglises, non l’affaire de quelques «spécialistes». vivre » Octobre 2004 9 V0408.qxd 11.10.2004 18:15 Page 10 Fête FEEL-AESR Le monde a changé Le monde a changé: des économies d’échelles peuvent être bénéfiques. Lorsque les Romains globalisèrent le monde méditerranéen, Dieu préparait le terrain pour que l’Evangile puisse se répandre dans toute l’Europe et jusqu’aux extrémités de la terre. A Jérusalem, les premiers chrétiens vivaient la communion fraternelle. «Grâce» à la persécution (Ac 8.4), il ont été obligés de fuir et ils ont répandu l’Evangile dans un monde globalisé, permettant les déplacements de l’apôtre Paul, les échanges entre Eglises, le courrier «inspiré», la levée du bon grain. Pourtant, nous n’avons pas encore intégré ces changements! Celui qui se rend de Neuchâtel à Yverdon pour assister au culte de son Eglise, passe devant beaucoup d’autres communautés. Le monde évangélique est très divisé. Même ceux du dehors s’en étonnent. C’est à croire que chaque chrétien évangélique cherche l’Eglise qui lui convient. Si elle devait le décevoir, il lui suffirait de quelques minutes supplémentaires pour rejoindre une autre communauté. Une mission à retrouver A force de se regarder dans un miroir, l’Eglise de Suisse romande a oublié sa mission: faire des disciples! «Vous êtes le sel de la terre, la lumière du monde», dit Jésus, et nous restons dans notre coin, petits, mais forts de nos particularités. Notre fusion serait un signe pour le monde chrétien et pour la Suisse romande qui a tant besoin de Dieu. Réinventons nos Eglises en fonction du facteur «globalisation». Unissons nos forces afin de ne pas faire à double ce qui est mieux fait ensemble. Voyons plus grand pour avoir un impact dans notre société. Nos contemporains ne connaissent plus la Bible, Parole de Dieu pour notre temps aussi. Il est encore temps, mais il est déjà tard. Que Christ nous donne sa lumière! • Erino Lehmann, président de la FEEL 10 vivre » Octobre 2004 V0408.qxd 11.10.2004 18:15 Page 11 Plaidoyer pour une fusion qui honore Dieu et qui soit un témoignage La FEEL et les AESR se regardent, se fréquentent, s’apprécient et songent au mariage. Et, comme pour un mariage, il est permis de rêver. Nous ne rêvons pas d’un partenaire parfait. Chacun a déjà discerné chez l’autre des atouts et des faiblesses, ce que le Christ a donné, ce que les hommes ont freiné. Nous rêvons d’une nouvelle entité qui rassemblerait, en un seul bouquet, les meilleurs parfums de chacun. Nous aimerions une famille d’Eglises qui apporte en Suisse romande un «plus». Ceux qui regarderaient chacune de nos communautés se diraient: c’est la présence de JésusChrist qui fait la différence! Pourtant, une telle fusion ne va pas sans poser plusieurs questions. Un projet qui nous questionne Une fusion ne comporte-t-elle pas un risque de normalisation? Ce que nous avons compris en tant que communauté locale – le chemin que Dieu nous a fait parcourir – risque-t-il d’être étouffé? Notre autonomie locale ne va-t-elle pas laisser place à une vision imposée, «moyenne» et limitative? Et comment allons-nous gérer nos différences doctrinales? Nous voulons écouter ces questions et y rester sensibles. Cependant, la fusion de nos deux familles d’Eglises aurait un impact certain en Suisse romande. Elle montrerait qu’une unité dans le respect de la diversité est possible. Il y a des différences entre les Eglises membres de la FEEL. Il y a également des différences entre les Eglises membres des AESR. Il y a enfin des différences de structure entre la FEEL et les AESR. Mais celles-ci ne touchent pas au fondement: la personne du Christ et l’autorité de sa Parole. Dans l’unité, nous désirons permettre à chaque communauté de vivre son propre appel et d’accueillir celui des autres. Nous osons dire que la Suisse romande – et ses médias qui nous observent – mérite ce signe fort: unis en Christ, soumis à sa Parole, enrichis de nos différences... nous fusionnons. Nous osons aussi témoigner «devant les principautés et les pouvoirs dans les lieux célestes qui connaissent, par l’Eglise, la sagesse de Dieu dans sa grande diversité» (Ep 3.10). fait du mois Fête FEEL-AESR Une complémentarité évidente Nous reconnaissons une complémentarité géographique de nos familles d’Eglises. Les communautés membres des AESR sont situées d’une part autour du lac Léman et d’autre part entre Bienne et Porrentruy. Celles qui appartiennent à la FEEL se situent principalement autour du lac de Neuchâtel. Réunies en une seule entité, nos Eglises FEEL et AESR formeraient un ensemble géographique cohérent, permettant un meilleur réseau de contacts et de relations. Sur le plan missionnaire, une autre complémentarité existe. Les AESR ont développé une solide structure missionnaire. Mais la FEEL s’est dotée d’une mission intérieure, destinée à l’implantation d’Eglises en Suisse romande. Cette complémentarité peut donner à nos Eglises les moyens de mieux mettre en pratique l’ordre du Christ de faire partout des disciples. Nous n’avons pas encore découvert toutes les complémentarités possibles. De plus, il reste des cailloux à ôter du chemin vers une fusion. Mais Dieu nous appelle à rendre un témoignage d’unité, «afin que le monde croie que le Christ a été envoyé» (Jn.17.21). • Jean-Charles Moret, secrétaire général des AESR vivre » Octobre 2004 11