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FEEL-AESR
Claude-Alain Baehler
Ensemble
pour apporter une différence
en Suisse romande
était tour à tour louange, témoignage et prédication.
En fin d’après-midi, Liz Mc Comb a donné un
récital dans le cadre de sa tournée
«Peacemakers 2004». Elle a interprété plusieurs chants issus du patrimoine gospel classique, mais aussi plusieurs œuvres de sa composition, en particulier son dernier tube
«Peacemakers»: «Ils sont heureux, ceux qui
font la paix autour d’eux, parce que Dieu les
appellera ses fils».
Gilbert Bilézikian, pasteur et théologien français établi aux Etats-Unis, a présenté quelques
Près de 2000 chrétiens se sont rassemblés le 12
septembre pour une journée de fête à Yverdonles-Bains. Grâce à un culte, à des rencontres et à
des stands d’exposition, ils ont réfléchi à leur
présence et à leur témoignage en Suisse romande. Ils ont aussi fait avancer leur réflexion
concernant une possible fusion entre deux
familles d’Eglises évangéliques: l’Union des
Assemblées et Eglises évangéliques en Suisse
romande (AESR) et la Fédération des Eglises
évangéliques libres (FEEL).
Pas moins de 1600 adultes, 100 adolescents et
200 enfants se sont rassemblés le 12 septembre
à Yverdon-les-Bains et dans les environs, afin
de vivre ensemble une journée de fête.
Attendue de longue date, cette journée a rassemblé des chrétiens de toute la Suisse romande, membres d’Eglises appartenant aux AESR
et à la FEEL.
Le but principal de cette rencontre était de donner aux membres de ces deux familles
d’Eglises évangéliques l’occasion d’une rencontre. Ils se sont découverts. Ils ont réfléchi à
la pertinence d’une fusion de la FEEL et des
AESR. Cette question, débattue depuis
quelques années, sera tranchée en 2006.
Liz Mc Comb a fait bien plus que chanter. En compagnie de 200 choristes
AESR, cette chrétienne engagée a apporté une touche spirituelle qui a sa
Deux invités de marque ont enrichi la fête.
L’excellente chanteuse de gospel étasunienne –
et parisienne – Liz Mc Comb a fait bien plus
que chanter. En compagnie de 200 choristes
issus de communautés de la FEEL et des AESR,
cette chrétienne engagée a apporté une touche
spirituelle qui a saisi l’assistance. Sa musique
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Photo: P. Dubuis
200 choristes avec Liz Mc Comb
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cipants à la fête ont pu découvrir la richesse et
la diversité des appels et des engagements de
nombreux chrétiens grâce à plusieurs témoignages. Mais la découverte se trouvait également aux stands de l’exposition. Ceux-ci présentaient des ministères de la FEEL et des
AESR ainsi que des mouvements proches de
ces familles d’Eglises. Espace d’information,
de convivialité et de dialogue, cette exposition
a montré la vitalité et la diversité de l’œuvre de
Dieu.
fait du mois
principes permettant à une Eglise d’exercer un
rayonnement et un témoignage convaincant. Il
faut dire que cet homme aux allures modestes
et discrètes a fait partie d’une équipe qui, dans
la banlieue de Chicago, a vu Willow Creek –
l’Eglise dont ils s’occupaient – passer de 100 à
18’000 membres en 30 ans. Gilbert Bilézikian a
montré quelques caractéristiques d’une communauté chrétienne construite selon la Bible,
possédant ainsi le potentiel de vie, de témoignage et de croissance qui lui est nécessaire.
Partir à la découverte de nos richesses
Marc Lüthi, pasteur dans l’Eglise évangélique
libre de Reconvilier et ancien directeur de
l’Institut biblique et missionnaire Emmaüs, a
évoqué l’histoire des Eglises membres de la
FEEL ou des AESR. Il a montré en particulier
les racines communes de ces deux familles
d’Eglises: le Réveil de Genève, au début du
XIXe siècle.
En plus des dons musicaux d’une équipe de
louange menée par Pascal Crelier, pasteur
dans l’Eglise évangélique de Bienne, les particompagnie de 200 choristes issus de communautés de la FEEL et des
ne touche spirituelle qui a saisi l’assistance.
Au centre du débat, une fusion
entre deux familles d’Eglises évangéliques
Depuis plusieurs années, la FEEL et l’Union des
AESR collaborent de différentes manières.
Plusieurs pasteurs ont servi successivement dans
les deux familles d’Eglises. Ils se connaissent et se
retrouvent régulièrement lors de pastorales et de
temps de formation. Il en est de même des anciens
et des conseillers d’Eglises. Plusieurs commissions, fondées dans l’une des familles d’Eglises,
sont au service de l’ensemble. Ainsi, dans leur
grande majorité, les responsables de nos communautés sont favorables – et même enthousiastes –
à l’idée de fusionner.
Mais ces collaborations sont restées en grande
partie méconnues dans les Eglises locales. Pour
beaucoup de membres des Eglises, l’utilité et le
rôle d’organisations telles que la FEEL ou les
AESR sont peu clairs. A fortiori, le sens d’une
fusion entre deux familles ecclésiales est perçu au
mieux comme un sympathique extraterrestre, au
pire comme une manière mondaine de chercher la
puissance par la fusion.
Ainsi, contrairement à ce que quelques-uns ont
cru, la fête du 12 septembre 2004 n’a pas célébré la
fusion – qui reste à décider en 2006 et à réaliser en
final – mais une étape dans une réflexion et dans
une discussion. Si une fusion doit intervenir, il
faudra qu’elle soit le fruit d’un large consensus
dans nos Eglises, non l’affaire de quelques «spécialistes».
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Le monde a changé
Le monde a changé: des économies d’échelles peuvent être
bénéfiques. Lorsque les Romains
globalisèrent le monde méditerranéen, Dieu préparait le terrain
pour que l’Evangile puisse se
répandre dans toute l’Europe et
jusqu’aux extrémités de la terre.
A Jérusalem, les premiers chrétiens vivaient la
communion fraternelle. «Grâce» à la persécution
(Ac 8.4), il ont été obligés de fuir et ils ont répandu l’Evangile dans un monde globalisé, permettant les déplacements de l’apôtre Paul, les
échanges entre Eglises, le courrier «inspiré», la
levée du bon grain.
Pourtant, nous n’avons pas encore intégré ces
changements! Celui qui se rend de Neuchâtel à
Yverdon pour assister au culte de son Eglise,
passe devant beaucoup d’autres communautés.
Le monde évangélique est très divisé. Même ceux
du dehors s’en étonnent. C’est à croire que
chaque chrétien évangélique cherche l’Eglise qui
lui convient. Si elle devait le décevoir, il lui suffirait de quelques minutes supplémentaires pour
rejoindre une autre communauté.
Une mission à retrouver
A force de se regarder dans un miroir, l’Eglise de
Suisse romande a oublié sa mission: faire des disciples! «Vous êtes le sel de la terre, la lumière du
monde», dit Jésus, et nous restons dans notre
coin, petits, mais forts de nos particularités.
Notre fusion serait un signe pour le monde chrétien et pour la Suisse romande qui a tant besoin
de Dieu. Réinventons nos Eglises en fonction du
facteur «globalisation». Unissons nos forces afin
de ne pas faire à double ce qui est mieux fait
ensemble. Voyons plus grand pour avoir un
impact dans notre société. Nos contemporains ne
connaissent plus la Bible, Parole de Dieu pour
notre temps aussi.
Il est encore temps, mais il est déjà tard. Que
Christ nous donne sa lumière!
• Erino Lehmann, président de la FEEL
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Plaidoyer pour une fusion
qui honore Dieu
et qui soit un témoignage
La FEEL et les AESR se
regardent, se fréquentent,
s’apprécient et songent au
mariage. Et, comme pour
un mariage, il est permis
de rêver. Nous ne rêvons
pas d’un partenaire parfait. Chacun a déjà
discerné chez l’autre des atouts et des faiblesses, ce que le Christ a donné, ce que les
hommes ont freiné. Nous rêvons d’une nouvelle entité qui rassemblerait, en un seul
bouquet, les meilleurs parfums de chacun.
Nous aimerions une famille d’Eglises qui
apporte en Suisse romande un «plus». Ceux
qui regarderaient chacune de nos communautés se diraient: c’est la présence de JésusChrist qui fait la différence! Pourtant, une
telle fusion ne va pas sans poser plusieurs
questions.
Un projet qui nous questionne
Une fusion ne comporte-t-elle pas un risque
de normalisation? Ce que nous avons compris en tant que communauté locale – le
chemin que Dieu nous a fait parcourir –
risque-t-il d’être étouffé? Notre autonomie
locale ne va-t-elle pas laisser place à une
vision imposée, «moyenne» et limitative? Et
comment allons-nous gérer nos différences
doctrinales? Nous voulons écouter ces questions et y rester sensibles.
Cependant, la fusion de nos deux familles
d’Eglises aurait un impact certain en Suisse
romande. Elle montrerait qu’une unité dans
le respect de la diversité est possible. Il y a
des différences entre les Eglises membres de
la FEEL. Il y a également des différences
entre les Eglises membres des AESR. Il y a
enfin des différences de structure entre la
FEEL et les AESR. Mais celles-ci ne touchent
pas au fondement: la personne du Christ
et l’autorité de sa Parole. Dans l’unité,
nous désirons permettre à chaque communauté de vivre son propre appel et d’accueillir celui des autres.
Nous osons dire que la Suisse romande – et
ses médias qui nous observent – mérite ce
signe fort: unis en Christ, soumis à sa
Parole, enrichis de nos différences... nous
fusionnons.
Nous osons aussi témoigner «devant les
principautés et les pouvoirs dans les lieux
célestes qui connaissent, par l’Eglise, la
sagesse de Dieu dans sa grande diversité»
(Ep 3.10).
fait du mois
Fête FEEL-AESR
Une complémentarité évidente
Nous reconnaissons une complémentarité
géographique de nos familles d’Eglises. Les
communautés membres des AESR sont
situées d’une part autour du lac Léman et
d’autre part entre Bienne et Porrentruy.
Celles qui appartiennent à la FEEL se
situent principalement autour du lac de
Neuchâtel. Réunies en une seule entité, nos
Eglises FEEL et AESR formeraient un
ensemble géographique cohérent, permettant un meilleur réseau de contacts et de
relations.
Sur le plan missionnaire, une autre complémentarité existe. Les AESR ont développé
une solide structure missionnaire. Mais la
FEEL s’est dotée d’une mission intérieure,
destinée à l’implantation d’Eglises en Suisse
romande. Cette complémentarité peut donner à nos Eglises les moyens de mieux
mettre en pratique l’ordre du Christ de faire
partout des disciples.
Nous n’avons pas encore découvert toutes
les complémentarités possibles. De plus, il
reste des cailloux à ôter du chemin vers une
fusion. Mais Dieu nous appelle à rendre un
témoignage d’unité, «afin que le monde
croie que le Christ a été envoyé» (Jn.17.21).
• Jean-Charles Moret,
secrétaire général des AESR
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