Une troisième exposition hommage à Claude Roussel

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Une troisième exposition hommage à Claude Roussel
12 déc. 2014
Acadie Nouvelle
Une troisième exposition hommage à
Claude Roussel
MONCTON – L’année 2014 aura été celle de Claude Roussel. Après
l’hommage que lui a rendu la Galerie Beaverbrook, une exposition des
Hookeuses du Bor’de’lo inspirée de son travail et l’Ordre de Moncton, voilà
que la Galerie Louise-et-Reuben-Cohen présente une rétrospective de ses
oeuvres.
Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau
Claude Roussel et Paul Édouard Bourque devant l’une des oeuvres de
l’exposition Éros et Transfiguration. Préparée par le commissaire invité Paul Édouard Bourque, Éros et
Transfiguration témoigne notamment de l’amour de Claude Roussel pour la
forme et les couleurs éclatantes. Paul Édouard Bourque a choisi de
rassembler des oeuvres qui datent de 1970 à 1980. Dans cette collection de
23 pièces murales tout en relief, on constate comment ce créateur a toujours
su se réinventer et se remettre en question. Un véritable explorateur du
monde des arts visuels. L’exposition propose un survol du travail de l’artiste
de CapPelé. On y retrouve des acryliques sur plexiglas, sur toile et sur
panneau de gypse, des sculptures en thermoplastique formé sous vide, des
sérigraphies, des photographies et des maquettes de sculptures.
«J’ai fait beaucoup d’oeuvres engagées, mais cette fois, c’était
simplement la transfiguration et un rayonnement coloré des choses», a
affirmé Claude Roussel.
Il a créé ces oeuvres pour éblouir, et il espère qu’elles sauront élargir le
paysage visuel.
«Ce qui est valorisant pour moi, c’est qu’en regardant cela 35 années
plus tard, je me rends compte qu’on était aussi avancé que n’importe quel
autre artiste au Canada. J’apprécie vraiment ce que la galerie fait. C’est beau
de voir des oeuvres qui respirent. Il y a de l’espace. Globalement, Paul
Édouard Bourque a composé un grand tableau avec l’ensemble des oeuvres»,
a déclaré celui qui a fondé la galerie d’art de l’Université de Moncton en
1965.
Pendant toute sa carrière, Claude Roussel s’est senti choyé, mais l’année
2014, confiet-il, a été spéciale parce qu’il a été reconnu par ses pairs et sa
communauté.
«Je m’excuse d’avoir pris autant de place cette année. Il faut que ça
arrête, mais je suis encore debout!», a lancé le créateur âgé de 84 ans dans
un grand rire, devant les nombreuses personnes qui s’étaient déplacées pour
le vernissage, mercredi, à la Galerie Louise-et-Reuben-Cohen de Moncton.
Le commissaire, qui a eu Claude Roussel comme professeur pendant ses
études au baccalauréat en arts visuels à l’Université de Moncton, note que
l’artiste a toujours eu cette envie de se dépasser. Il incitait ses étudiants à
repousser les frontières de la création. Les oeuvres qu’il a choisies datent de
l’époque où Paul Édouard Bourque était étudiant.
«Je voulais viser la production de Claude, qu’il faisait quand j’étais
étudiant avec lui. Quand on arrivait au Département, on voyait les morceaux
de plastique et comment il les transformait», a expliqué le commissaire,
précisant que les oeuvres, pour la plupart tridimensionnelles, évoquent à la
fois la sensualité et la transformation de la matière.
Une seule oeuvre de l’exposition est très récente. Elle a été créée en
2014 à partir d’une petite maquette imaginée par l’artiste. Jamais Paul
Édouard Bourque n’aurait imaginé être le commissaire d’une exposition
rétrospective de Claude Roussel. Il s’est rendu à sa résidence à plusieurs
reprises afin de choisir les pièces.
«J’étais comme un petit enfant dans un magasin de bonbons. Ça nous
nourrit dans le sens visuel et ça m’a ramené aussi au temps où j’étais
étudiant. Il arrivait à nous mettre cette étincelle dans l’âme», a conclu le
commissaire.
L’exposition Éros et Transfiguration présentée jusqu’au 1er février 2015.
- SM
est