Pourquoi la théorie de l`évolution de Darwin est-elle autant
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Pourquoi la théorie de l`évolution de Darwin est-elle autant
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Édité et parrainé par Mélissa Bounoua Recommander 67 Envoyer Tweeter 28 1 Share Share 4 RÉAGIR COMMENT PARTICIPER ? Avec le Plus, le nouvel Observateur vous propose une expérience inédite d’information. L'objectif est de mettre en valeur les talents et les richesses du web, en vous faisant participer. Un exposition consacrée à Darwin à New York le 19 décembre 2005 (HALEY/SIPA) JE PUBLIE La théorie darwinienne de l’évolution est l'une des plus importantes découvertes de tous les temps et peut se résumer en quatre propositions fondamentales : 1. Il existe une compétition entre les individus car les ressources de leur environnement sont limitées et les organismes produisent en général plus d’individus qu’il ne peut en survivre. 2. Il existe une variabilité interindividuelle au sein de chaque population. Certaines de ces variations sont héréditaires. 3. Il existe, dans un environnement donné, un avantage adaptatif ("fitness") associé à certaines variations, certains individus étant en conséquence plus efficaces ("fittest") que d’autres dans la lutte pour la survie et la reproduction. 4. En vertu des deux premières propositions, les individus porteurs de traits avantageux se reproduisent plus que les autres et transmettent leurs traits héritables à leur descendance. La population se trouve donc graduellement modifiée au fil des générations. Ce processus est appelé sélection naturelle, l'adaptation en est la conséquence. À côté d'autres révolutions scientifiques (Copernic, Galilée, Newton ou Einstein), la force de Darwin est double : d’une part, c'est la vie et l’homme qu'il décrypte, pas des lois abstraites d’organisation de la matière et, d’autre part, sa théorie répond d'un seul mouvement à la question du "pourquoi" (l’adaptation) et à celle du "comment" (la sélection). JE PARRAINE Activité récente Inscription Créez un compte ou connectez-vous vous pour voir ce que vos amis sont en train de faire. Comment François Hollande a voulu rayer Nicolas Sarkozy de l'Histoire en 7 jours 938 personnes recommandent ça. Les 5 trucs immondes que j'ai vus quand je travaillais chez McDonalds 337 personnes recommandent ça. Quand Yann Barthès et le "Petit journal" assassinent Hollande... en son absence 258 personnes recommandent ça. Module social Facebook LES + POPULAIRES Valérie Trierweiler, la dandy de la République, magnifiquement... 8442 vues 14 réactions Mais l'idée darwinienne est peut-être l'un des paradigmes scientifiques les plus détestés de tous les temps, ne serait-ce que par tout le mal qu'elle fait et a fait aux religions. En France, tout particulièrement, elle est aussi l'une des plus sous-estimées, mal connues et mal comprises. Je ne compte plus les fois où, en essayant de l'exposer et de l'utiliser, on m'a répondu des trucs du genre "ce n'est qu'une théorie, rien ne la prouve", "on ne peut pas l'appliquer aux humains", "c'est juste un gros délire anglo-saxon", "en voilà des idées odieuses qui justifient l'extermination des plus faibles, on va tous finir dans un stade avec un numéro sur le bras à ce rythme-là !", etc. Valérie Trierweiler, Ségolène Royal et Twitter : un concentré... Le royaume pourri de Darwin ? Olivier Falorni en tête des sondages : Valérie Trierweiler a... Dernièrement, je suis ainsi tombée sur trois articles qui, bien que très différents dans leur forme comme dans leurs attendus, véhiculaient, globalement, le message selon lequel il y aurait quelque chose de fondamentalement pourri au royaume de Darwin : - Le premier (le plus "sérieux"), publié sur un jeune blog qui se donne comme mission, somme toute honorable, d'être une sorte d'observatoire critique de la vulgarisation scientifique, mettait en garde contre les travers supposés de la "psychologie évolutionniste", "discipline idéologiquement suspecte du fait de ses accointances avec la sociobiologie et l’antiféminisme" [1] ; - Le second, rédigé par Mona Chollet en réponse au dernier livre de Nancy Huston (sur lequel je reviendrai bientôt), voyait dans l'application de la théorie de l'évolution aux comportements humains en général, et sexuels en particulier, des "thèses réactionnaires et indigentes" ; 5626 vues France-Allemagne, PortugalEspagne...L'Euro 2012 offrira-t-il des... 5401 vues 2689 vues Un peu lasse d'avoir à combattre ces idées reçues (pour parler poliment) avec mes petits bras d'autodidacte, j'ai voulu m'entretenir avec quelques spécialistes estampillés "officiels" pour voir si la situation était réellement aussi désespérée qu'elle m'en avait l'air, ou si c'était, encore une fois, mon esprit malade qui me jouait des tours. Pour couper l'herbe sous le pied de ceux pour qui la théorie de l'évolution et la France sont incompatibles (j'en suis parfois, je l'avoue, quand je suis très très énervée), je me suis orientée vers Michel Raymond, directeur de recherche au CNRS, responsable d'une équipe de recherche en biologie évolutive humaine à l’Institut des sciences de l'évolution de Montpellier [2]. Au sein de son laboratoire, j'ai aussi posé quelques questions à Charlotte Faurie, spécialiste, entre autres, de l'évolution de la latéralité dans les populations humaines. Pour eux, la situation commence tout juste à se débloquer, en particulier depuis 2009, la fameuse "année Darwin", qui célébrait les deux cents ans de sa naissance et les cent cinquante ans de la première édition de "De l'origine des espèces". Mais pour autant, m'ont-ils expliqué, "les mécanismes qui sous-tendent l'évolution sont généralement mal connus, peu enseignés, et mal vulgarisés. Souvent caricaturé, le principe de la sélection naturelle est aussi parfois rejeté pour des raisons idéologiques. Il est pourtant nécessaire de s'accommoder des règles qui régissent le monde, puisque nos opinions ne les changeront pas. Ainsi, si l'on projette d'aller sur la Lune, quelles que soient nos opinions personnelles, il est prudent de ne pas s'inventer sa propre la loi de la gravité. Il en est de même en biologie. La compréhension du monde vivant passe par la connaissance des règles de l'évolution, et la sélection naturelle est l'une d'elles, la seule qui puisse rendre compte des adaptations du vivant et de l'existence d'organes complexes." Et l'espèce humaine ? Elle n'y échappe évidemment pas : "la culture humaine ne fait pas sortir notre espèce du large champ de l'évolution", poursuivent Faurie et Raymond. Certes, "l'espèce humaine a des spécificités, comme un langage extrêmement développé et une culture complexe", mais "de nombreuses espèces animales possèdent une culture, parfois pas si rudimentaire que cela et, là encore, la sélection naturelle est indispensable pour en comprendre l'évolution". Des blocages idéologiques et institutionnels C'est pourtant ce genre de mantra – que l'humain super complexe échappe à l'évolution, d'aucuns disent même que l'humain n'évolue plus – qu'on se ressasse ici ou là, et en particulier dans les articles mentionnés ci-dessus. Pour Faurie et Raymond, cela s'explique par des "blocages, d'ordre idéologique et institutionnel. Les sciences sociales, au XXe siècle, ont défendu et construit des paradigmes scientifiques fondés essentiellement sur des déterminants purement environnementaux. Les effets biologiques dans les comportements étaient inconcevables (et restent inconcevables pour certains). Évidemment, la position opposée – tout s'explique biologiquement – est aussi extrême et fausse." Selon les chercheurs, "le véritable problème est que la culture humaine est étudiée dans nos institutions comme une particularité qui échappe aux règles du vivant, particulièrement en France 2 réactions 13 réactions Valérie Trierweiler et l'écueil Twitter : 6 conseils pour redorer... 12632 vues 5 réactions Affaire du tweet de Trierweiler : Valérie, la presse people vous... 8207 vues 15 réactions Tweet de Valérie Trierweiler : François Hollande doit réagir,... 6874 vues - Enfin, le troisième, écrit par Agnès Giard, n'y allait pas par quatre chemins : pour elle, toutes ces histoires ne sont qu'une "théorie douteuse, voire foireuse". On aura bien saisi : avant même de tenter de le comprendre, le dangereux Darwin, il faut s'en méfier, voire s'en détourner. 28 réactions 15 réactions : les universités de sciences humaines ont des campus séparés des autres, cette séparation se retrouve également au sein du CNRS... Comme un dualisme conforté de façon institutionnelle. Mais rien ne vient appuyer scientifiquement une telle séparation. Au contraire, on sait maintenant que ce sont les interactions entre la biologie et la culture qui ont façonné ce que nous sommes, des interactions très fortes : chaque changement d'un côté modifiant les sélections de l'autre, qui en retour change la trajectoire initiale, et ainsi de suite. Les exemples sont de plus en plus nombreux. Avec cette coupure institutionnelle, on est mal équipé pour aborder sereinement ce genre d'interaction." Blocage d'entre les blocages : les différences sexuelles. Pour Charlotte Faurie, ce sujet fait même "l’objet d’un obscurantisme ahurissant" : "Il est tout simplement aberrant de nier les preuves que, dans l’espèce humaine comme dans toutes les autres espèces, les différences génétiques entre mâles et femelles entraînent des différences moléculaires, cellulaires, physiologiques, et comportementales. Principalement, un gène localisé sur le chromosome Y entraîne la synthèse d’en moyenne sept fois plus de testostérone chez les hommes que chez les femmes. Or, comme chez les autres vertébrés, cette molécule possède des récepteurs dans le cerveau, qui, lorsqu’ils sont activés par la testostérone, influencent d’une part la construction du cerveau (au cours du développement embryonnaire mais aussi post-natal), et d’autre part le comportement (préférences, décisions, réactions, interactions sociales, performances cognitives, etc., à tous les âges de la vie). Sachant cela, il paraît indispensable de comprendre pourquoi et comment l’évolution a conduit à de telles différences, c’est-à-dire quelles sont les pressions sélectives qui ont façonné et maintenu ces différences au cours de l’histoire évolutive. Ceux qui nient ces faits, et donc rejettent leurs explications, le font pour des raisons idéologiques et affectives – non-scientifiques." Ce que Michel Raymond confirme : "La position qui consiste à dire que les différences entre les cerveaux d'hommes et de femmes est uniquement d'origine culturelle est fondée sur une idéologie, mais elle est reprise en boucle par les médias, car elle est décrétée politiquement correcte. Étant donné que, chez tous les animaux étudiés, la différence est très forte entre les cerveaux mâles et femelles, pour des raisons génétiques, il faudrait proposer un mécanisme particulier expliquant pourquoi et comment cette différence s'est effacée dans la lignée conduisant à l'espèce humaine. À ma connaissance, il n'en existe aucun de crédible, parce qu'aucun n'a été proposé. Les cerveaux sont biologiquement différents vu que les forces sélectives agissant sur les mâles et sur les femelles ne sont pas les mêmes, ce qui fait que les comportements sélectionnés depuis des centaines de millions d'années sont, eux aussi, différents. Les contraintes et les enjeux liés à la reproduction des hommes et des femmes sont aussi différents, dans tous les groupes culturels connus. À la naissance, les nouveaux nés garçons et filles ont déjà des comportements différents, donc des cerveaux biologiquement différents. Évidemment, l'environnement familial et social va aussi contribuer à augmenter ou atténuer ces différences, et le résultat sera une différence aux bases biologiques et culturelles. L’égalité sociale entre hommes et femmes peut évidemment se construire sans nier des différences biologiques, y compris dans les cerveaux. Ignorer ou nier une contribution biologique est une aberration, l’aveuglement idéologique ne peut conduire à rien de bon." Comment pourrait-on s'en sortir ? Encore, et toujours, les meilleurs ennemis de l'obscurantisme sont l'éducation et l'information. Pour Charlotte Faurie, la vulgarisation doit être mise avant tout entre les mains des chercheurs, qui devraient "être incités à une implication dans des actions de vulgarisation, par une valorisation de ce travail par le CNRS et les universités (actuellement c’est plutôt considéré comme un loisir et/ou une perte de temps, qui doit être fait en dehors du temps de travail)". Quant aux journalistes, c'est en étroite collaboration avec les universitaires qu'ils devraient travailler, sans se contenter de "passer un coup de fil de dix minutes à un chercheur avant d’écrire à la va-vite et de publier sans relecture un article sur une question scientifique". Enfin, niveau éducation, Faurie et Raymond sont d'accord pour dire que "l'évolution et la biologie évolutive, y compris en ce qui concerne l’espèce humaine, doivent être enseignées dès le collège, afin de donner aux élèves des outils adéquats pour une véritable compréhension du monde biologique, de la même façon qu'on leur propose la gravité pour comprendre le monde physique". Et en ce sens, ils s'inscrivent dans la droite ligne du prix Nobel François Jacob, pour qui "cela simplifierait beaucoup la compréhension des enfants si l'on commençait l'étude du monde vivant par l'étude de l'évolution". Il ne reste plus qu'à mettre tout cela en œuvre. Est-ce vraiment difficile ? ---[1] C'est ici une spécialité française et très signifiante que de souvent choisir des suffixes (-isme, -iste) marquant une couleur idéologique et politique (parle-t-on de physique quantiste?) pour mentionner les disciplines scientifiques nées avec Darwin. Pour ma part, j'insisterai toujours pour l'emploi de formules neutres comme "évolutionnaire" (la traduction est d'ailleurs plus fidèle à l'anglais "evolutionary") ou "évolutif". Retour à l'article. [2] Auteur, entre autres, de deux ouvrages de vulgarisation bien malins dont je ne saurais que trop vous conseiller la lecture. Retour à l'article. J’aime 67 Envoyer Tweeter SUR LE MÊME SUJET 28 1 Share Share 4 J'alerte DU MÊME AUTEUR » De Darwin à Einstein, la puissance des introvertis » La fin de la fellation, d'accord : mais à quand la fin de l'absolutisme sexuel ? » Pourquoi les violeuses sont-elles jugées moins sévèrement que les violeurs ? » Quand les femmes se déguisent en hommes pour jouir de leurs droits » "Beauté fatale", de Mona Chollet : et si je ne comprenais rien au féminisme ? Groupon Devenez non imposable Evadez-vous à petit prix sur Groupon ! 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Dénoncer les usages idéologiques sous couvert de science dans le domaine social et politique de la théorie initiée par Darwin ne revient pas à rejeter la théorie de l'évolution des espèces. Par contre, voir du finalisme dans l'évolution des espèces, comme le font le darwinisme social, la sociobiologie et la psychologie dite évolutionniste (ou évolutionnaire, avec son concept de stratégie procréative), n'est pas mieux que de mettre au crédit de Dieu l'existence des espèces. Je réponds J'alerte Peggy Sastre a posté le 12-06-2012 à 23:45 encore raté, la psychologie évolutionnaire se contente d'envisager les traits psychologiques humains d'un point de vue évolutif, ie. de voir (et de démontrer) en quoi ils sont des adaptations sélectionnées par l'évolution la sociobiologie est l'étude des comportements sociaux animaux (et donc humains), là aussi analysés dans une perspective évolutive ces deux disciplines scientifiques sont nées grâce à la théorie synthétique de l'évolution qui mélange (pour faire vraiment court) théorie de l'évolution darwinienne + génétique mendelienne + génétique des populations le darwinisme social, par contre, est une idéologie qui repose sur l'erreur naturaliste (ce qui est, est ce qui est bon et est ce qui doit être) et, partant du principe que la compétition et les inégalités induisent un progrès social, valorise les politiques qui les exacerbent et vilipendent celles qui cherchent à l’atténuer sans aucun fondement scientifique, elle a été abandonnée un peu partout depuis (au plus tard) les années 1950 concernant votre gloubi-boulga entre ces trois notions, je ne vais pas, pour ma part, l'attribuer à une malhonnêteté intellectuelle, mais simplement, à la limite, à un manque de culture historique et scientifique (ça arrive à tout le monde) Je réponds J'alerte David Simard a posté le 13-06-2012 à 09:01 Vous avez vraiment une vision très sélective (c'est dans le sujet...) de l'histoire des idées et des sciences, en en évacuant toute la dimension philosophique et idéologique quand ça vous arrange, comme si le choix de vouloir étudier dans le cadre des sciences de la nature les comportements humains sociaux allait de soi, et n'était pas d'abord un choix philosophique et/ou idéologique, et comme si les interprétations de supposés faits qui y sont produites n'étaient pas commandées par le but premier de valider un tel choix concernant la psychologie évolutionniste et la sociobiologie. Sur ce, je vous laisse. Je réponds J'alerte Eudoxe Cnide a posté le 12-06-2012 à 17:59 Quelques remarques : "La position qui consiste à dire que les différences entre les cerveaux d'hommes et de femmes est uniquement d'origine culturelle est fondée sur une idéologie" _Assez probable, mais cela n'empêche pas le fait que le programme de recherche qui consisterait à produire un schéma systématique sur des bases génétiques des traits de comportement caractéristiques des deux genres me paraît extrêmement périlleux. La raison en est qu'il me semble compliqué d'isoler ce qui relève du biologique de ce qui relève du culturel. "d'aucuns disent même que l'humain n'évolue plus" -Il faut admettre que pour l'espèce humaine, la première condition (Il existe une compétition entre les individus car les ressources de leur environnement sont limitées et les organismes produisent en général plus d’individus qu’il ne peut en survivre.) est moins opérante au 21ème siècle dans les pays développées. "Encore, et toujours, les meilleurs ennemis de l'obscurantisme sont l'éducation et l'information". Pas si simple, car encore faut-il qu'elle soit bien reçue. Les études menées sur la compréhension du darwinisme, y compris sur des personnes y étant initiés pendant leurs études, montrent des résultats catastrophiques ! La plus part d'entre elles en reste à des schémas lamarckiens (vision téléologique de l'évolution). Je réponds J'alerte Eudoxe Cnide a posté le 12-06-2012 à 17:32 La théorie de Darwin offre une description de la dynamique du vivant qui n'a aucun concurrent crédible, qui est incroyablement cohérent avec ce que l'on sait par ailleurs des mécanismes héréditaires et des mécanismes écologiques, et qui rend compte de manière extrêmement crédible d'un nombre immense d'observations. Il n'y a pas de "preuve" de la vérité de la théorie de l'évolution tout comme il n'y a pas de preuve totalement irréfutable du fait que Napoléon a réellement existé. La question est de savoir à partir de quand une façon de comprendre les choses peut être adoptée au-delà de tout doutes raisonnables. Quiconque a sérieusement étudié les observations et les raisons théoriques qui fondent le Darwinisme ne peut nier que celui-ci est bien dans ce cas. Le problème est que la vulgate scientifique donne une vision trop naïve, trop empiriste des connaissances scientifiques, dont la formation et la consolidation ne diffèrent finalement des connaissances que l'on forme dans la vie de tout les jours que par la précision du vocabulaire employée, la rigueur des raisonnements présentés, et la résistance avec laquelle elle doit faire face aux critiques. Je réponds J'alerte Pierre Gradit a posté le 12-06-2012 à 16:45 La théorie de Darwin est surtout l'une des plus puissamment scientifique de tous les temps. Darwin y identifie un modèle, la "sélection artificielle" - un élément-clé de l'histoire humaine, puis une fois défini son modèle, il l'extrapole sur un système plus vaste, la "sélection naturelle" et montre qu'elle PEUT expliquer à elle seule la diversité du vivant - diversité dont Charles Darwin a une connaissance qui laisse pantois. Le "seul défaut" de la théorie de Darwin - de son propre aveu - était l'immensité des échelles de temps qu'il fallait mettre en oeuvre et qui dépassaient son imagination ! Les progrès de la géologie, motivés par la nécessité de trouver du charbon en quantité toujours plus importantes, allait allait donner corps à cette possibilité dès le XIXème siècle puis la confirmer au cours du vingtième siècle, laissant guère de doute. Une puissance extérieure au vivant biologique créant les êtres vivants biologiques "selon leur espèce" n'est pas nécessaire pour expliquer le monde biologique tel qui nous entoure. Les oiseaux pourraient être nos cousins, éloignés certes, mais nos cousins. Nos ancêtres communs pourraient avoir vécus sur cette planète une "année galactique" de cela, sur la quarantaine d'"année galactique" que notre planète aurait traversées. Cela pourrait s'être passé comme cela et comme c'est l'hypothèse la plus simple, c'est celle que nous retenons usuellement et passons le discours à l'indicatif Je réponds J'alerte I. Slovan a posté le 12-06-2012 à 16:11 "Il est tout simplement aberrant de nier les preuves que, dans l’espèce humaine comme dans toutes les autres espèces, les différences génétiques entre mâles et femelles entraînent des différences moléculaires, cellulaires, physiologiques, et comportementales" C'est tout l'erreur de certains féministes, malheureusement. Je réponds J'alerte François Gasnier a posté le 12-06-2012 à 15:02 C'est une théorie dans le sens ou elle n'est pas démontrée. Cependant, contrairement à une religion la théorie de Darwin a de nombreuses applications en biologie ou en algorithmique qui la corroborent. Les principes énoncés par Newton ou Einstein n'ont pas non plus de preuve mais sont la base de notre science moderne: les voitures et les avions sont conçus grâce à eux. De même, un opérateur de téléphonie mobile a utilisé des algorithmes évolutionnistes. Je réponds J'alerte jean duvic a posté le 12-06-2012 à 14:56 bonjour pierre, deux précisions qui semblent manquer pour votre raisonnement un peu expéditif : 1. Une théorie scientifique n'a rien à voir avec une religion ! Il n'est pas question de "croire ou pas" ! Une théorie scientifique est réfutable, c'est-à-dire que, tant qu'on n'aura pas démontré qu'elle ne tient pas, elle est réputée vraie. 2. Quant au totalitarisme, c'est un système politique -et non une théorie- qui peut bloquer les progrès de la connaissance. Les scientifiques sont des gens modestes qui ne prétendent pas régenter le monde, seuls les politiciens peuvent vouloir faire ça.. Je réponds J'alerte J'EN VEUX + pour réagir je me connecte avec : EN CE MOMENT À LA UNE Législatives : Valérie Trierweiler a achevé... Même banalisé, le FN n'est pas un parti comme... Bac : faut-il porter aux nues les "génies" de... Contacts | Mentions légales | CGU | Données personnelles © Le Nouvel Observateur - Tous droits réservés. leplus.nouvelobs.com est une marque exclusive du Nouvel Observateur