Evaluation des diplômes de master délivrés sous jury rectoral

Transcription

Evaluation des diplômes de master délivrés sous jury rectoral
Section des Formations et des diplômes
Etablissement :
Institut catholique de Lille
Académie de Lille
Evaluation des diplômes de master
délivrés sous jury rectoral
octobre 2009
Section des Formations et des diplômes
Etablissement :
Institut catholique de Lille
Académie de Lille
Evaluation des diplômes de master
délivrés sous jury rectoral
octobre 2009
Evaluation des diplômes
Masters
ACADÉMIE : LILLE
Établissement : Institut Catholique de Lille - Faculté libre de droit
Domaine : Droit
Mention : Droit des affraires
Avis Aeres
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)
Points forts :
La pédagogie et le suivi des étudiants sont bien assurés. Le taux de réussite est très élevé.
L’accent est mis sur le caractère très professionnel de la formation.
Les relations avec les professionnels, indispensables tant pour l’enseignement que pour l’aide dans la
recherche d’un emploi des étudiants, sont nombreuses.
Les modalités d’évaluation des enseignements avec des questionnaires détaillés et le traitement des
résultats permettront l’adaptation éventuelle des enseignants et des enseignements.
 L’ouverture sur l’interculturel en M2.
Points faibles :
Les effectifs ne sont pas très importants, mais il faut tenir compte de la jeunesse de ce master.
Le Centre de recherche a une thématique le « risque » un peu éloignée du droit des affaires.
On peut déplorer l’absence d’intervenant étranger alors qu’il existe un vivier dans les relations
qu’entretient la Faculté libre avec les pays anglo-saxons notamment.
Des cours en anglais dans certaines matières renforceraient encore la maîtrise des étudiants dans la
langue et le droit anglais.
Si le droit européen figure dans les enseignements, on peut cependant regretter l’absence d’une
dimension comparative.
Avis par spécialité
Pratique du droit des affaires
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Points forts :
Modules biens choisis.
Volonté de professionnalisation réelle.
Point faible :
Absence d’enseignement en anglais.
2
Recommandation :
Renforcer les enseignements en anglais en recourant éventuellement aux professeurs invités ou aux
échanges d’enseignants entre universités.
Droit comptable et financier
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Points forts :
Formation particulièrement intéressante sur le plan professionnel qui a fait l’objet d’un soutien officiel
de la Cour de cassation.
Outre la spécialisation des étudiants dans un domaine très technique, les modules « Exploitation des
savoirs », « Intégration professionnelle », et le séminaire « Approfondissement et confrontation du
droit » sont tout à fait bienvenus et constituent un apport très positif pour les étudiants.
L’enseignement du droit comptable comparé et international donne utilement aux étudiants la mesure
de l’étendue, de la diversité et de la complexité de cette discipline.
Points faibles :
Absence d’enseignement en anglais.
Faiblesse des effectifs actuels.
Recommandations :
Renforcer les enseignements en anglais.
Vérifier dans la durée l’attractivité du diplôme.
Droit et gestion des ressources humaines
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Points forts :
Bonne professionnalisation du diplôme.
Secteur porteur.
Nombreux enseignements professionnels.
Dimension européenne et internationale du droit du travail bien prise en compte.
Point faible :
 On peut regretter l’absence de droit comparé du travail avec un ou plusieurs autres pays.
Recommandation :
Les relations internationales de la Faculté et les échanges d’enseignants pratiqués pourraient utilement
combler ce manque de droit comparé.
Commentaire et recommandations
Essayer d’élargir la thématique du Centre de recherche afin de l’orienter davantage vers le droit des
affaires.
 Introduire quelques enseignements de droit anglais en anglais.
3
Evaluation des diplômes
Masters
ACADÉMIE : LILLE
Établissement : Institut Catholique de Lille - Faculté libre de droit
Domaine : Droit
Mention : Droit international et européen
Avis Aeres
Appréciation (A+, A, B ou C) : B
Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)
L’existence (il serait, du reste, plus exact de parler ici de renaissance) de la Faculté libre de droit (FLD), au
sein de l’Institut catholique de Lille date de 1993. Cet établissement connaît, avec le passage au LMD et l’ouverture
des premiers masters en 2003, une montée en puissance progressive. Une « licence européenne de droit » a été créée
en 2008 et le master « Droit international et européen (Droit et politiques des institutions internationales et
européennes)» en constitue le prolongement naturel. Ce faisant, il s'agit d’offrir un cursus complet en droit public aux
étudiants de la FLD, avec des effectifs évalués à terme à 50 étudiants en M1 et à 30 étudiants en M2.
Les débouchés sont clairement identifiés. Ils varient selon la nature du parcours suivi (recherche ou
professionnel). À ce titre, la bonne synergie avec les autorités administratives, les organisations internationales et le
monde des ONG peut favoriser les débouchés professionnels dans un domaine qui reste attractif, surtout si les
étudiants ont une bonne mobilité et une formation plurilinguistique. Il faut être plus prudent en ce qui concerne les
débouchés en matière de recherche compte tenu notamment de l’absence d’un centre spécialisé. Faute de passerelle
avec l’enseignement public, les doctorants risquent de se trouver dans une impasse.
Le projet porté par la Faculté libre de droit (FLD) répond à un besoin régional évident dans le domaine de la
formation aux Droits de l’Homme. La FLD gagnera à développer les partenariats institutionnels évoqués dans le dossier
(EDHEC, l’Institut Sciences Po Louvain-Europe-ISPOLE). Les partenariats avec des universitaires, à titre individuel, et
des centres ou instituts de recherche sont beaucoup plus avancés, semble-t-il, puisque ces concours extérieurs sont
les véritables piliers de la formation. Il en va de même des coopérations avec les milieux professionnels ou des
institutions comme la Commission nationale de l’informatique des libertés (CNIL) avec une coopération effective, ou
la Haute autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE), qui reste au stade d’attente.
La principale limite du dossier tient à la faiblesse de l'adossement à la recherche et aux incertitudes entourant
la composition de l'équipe pédagogique. En effet, il est fait état d’un seul centre de recherche, le Centre de
recherche sur les relations entre le risque et le droit (C3RD) de création récente ne pouvant compter que sur une
équipe encore en gestation et sans rapport profond avec la problématique du M2. Le responsable, est présenté tantôt
comme un Maître de conférence (dossier transversal), tantôt comme un professeur (demande d’habilitation). En
l’absence de toute liste précise des enseignants-chercheurs indiquant leur section de rattachement, et a fortiori de
toute liste des travaux scientifiques effectués, il est difficile d’aller plus loin que ce constat de carence.
La maquette pédagogique est cohérente. Il faut toutefois noter un léger décalage entre l’intitulé de la
spécialité « Démocratie, Etat de droit et Droits de l’Homme » et le contenu des enseignements ; la problématique
spécifique de la démocratie ou de l’Etat de droit n’apparaissant pas expressément en tant que telle, alors qu’elle ne
relève pas seulement du droit interne ou du droit comparé, mais bien du droit européen et du droit international. De
même la dimension régionale des Droits de l’Homme, notamment dans le cadre européen, aurait pu être mieux
soulignée, mais il fallait faire des choix et les options retenues sont déjà très riches.
Les différents éléments du dossier sont clairs et précis, mais avec deux lacunes importantes qui ne font que
souligner les deux faiblesses essentielles du projet :
L’absence de fiches individuelles précisant l’implication des différents intervenants dans la formation,
et l’encadrement de la recherche des étudiants.
2
L’absence de centre de recherche, et même d’équipe de publicistes sur place pour animer des projets
collectifs.
Points forts :
Le dossier est novateur et cohérent, avec une dynamique progressive de la Faculté libre de droit qui
diversifie ses formations.
La mise en place d’une maîtrise intégrée M1 et M2, avec des effectifs raisonnables, contribue à la
cohérence et à la lisibilité du projet sur le plan scientifique et pédagogique.
Contribution à la création d'un pôle régional dans le domaine de l'enseignement des Droits de l'Homme.
Une approche intégrée, mais également « multiculturelle et multilingue ».
Renfort de personnalités extérieures, universitaires étrangers ou praticiens.
Effectifs à l’échelle humaine facilitant l’ouverture sur la pratique et l’expérimentation pédagogique,
une formation souple et adaptée aux individus avec des virtualités de parcours très différents selon les
étudiants.
Points faibles :
Incertitude de l'adossement à la recherche ce qui est facheux s'agissant d'un master pour lequel est
prévu un parcours recherche.
Une équipe pédagogique dont la composition reste largement à préciser.
Commentaire et recommandations
A ce stade, l’évaluation du dossier consiste à faire une série de paris : en espérant qu’une équipe jeune
et dynamique pourra développer et créer un pôle d’attraction pour des recrutements, et notamment le
concours effectif d’universitaires, y compris de professeurs de rang A ; que les synergies avec les
partenaires anglais de Greenwich University se concrétiseront (la lettre d’intention figurant au dossier
ne visant que le projet Erasmus-Mundus) et ainsi, qu’au-delà d’individualités juxtaposées, une véritable
coopération institutionnelle pourra se développer à travers des partenariats inédits.
Il y a dans ce projet, plus de virtualités que de faiblesses intrinsèques. Il faut laisser au diplôme
l’occasion de naître et de faire ses preuves quitte à faire un bilan sans concession après une phase
d’expérimentation.
3
Evaluation des diplômes
Masters
ACADÉMIE : LILLE
Établissement : Institut Catholique de Lille - Faculté libre de droit
Domaine : Droit
Mention : Droit Privé
Avis Aeres
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)
Points forts :
Dossier très complet.
Bonne homogénéité globale du diplôme.
Bonne équipe enseignante.
Chiffres de réussite satisfaisant.
Souci évident dans la conception du diplôme de l’insertion professionnelle des étudiants.
Présidente du comité de direction de grande réputation.
Partenariats nationaux et internationaux nombreux.
Evaluation favorable de l’institution par les étudiants eux-mêmes.
Points faibles :
Appui sur un centre de recherche en dynamique de progrès, mais encore limité.
Nombre encore insuffisant des professeurs (parfois émérites) au regard de celui des MCF.
Partenariats peut-être parfois symboliques.
Avis par spécialité
Professions juridiques et judiciaires
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Points forts :
Maquette très complète.
Formation généraliste.
Nombre élevé d’heures de cours (près de 500).
Bonne présence des professionnels dans l’équipe enseignante.
Bonne insertion professionnelle, même si celle-ci semble en baisse en 2006-2007.
Nombreuses options.
Points faibles :
Impression d’émiettement des matières.
On se demande parfois ce qu’il y a de spécifiquement propre aux professions juridiques et judiciaires
(contrepoint de l’aspect généraliste).
Volume horaire trop faible de certaines matières conduisant à une impression de saupoudrage.
2
Recommandations :
Resserer le contenu du diplôme en évitant les volumes horaires trop faibles.
Accroître les enseignements de procédure et les rendre obligatoires.
Droit de la responsabilité médicale
Appréciation (A+, A, B ou C) : A
Points forts :
Très bonne architecture des matières.
Volume horaire important.
Nombre important de professionnels participants à l’enseignement.
Finalité très professionnalisante du diplôme.
Points faibles :
Faible nombre d’étudiants (8), mais le diplôme venait juste d’être ouvert.
Insertion professionnelle encore incertaine.
Quelques volumes horaires trop faibles.
Recommandations :
Vérifier à mi parcours l’attractivité du diplôme et l’insertion professionnelle des étudiants, et en tirer
les conséquences si ces aspects demeuraient insuffisants.
Remonter le volume horaire de certains enseignements.
Commentaire et recommandations
Bon diplôme dont l’attractivité doit être renforcée et le corps enseignant étoffé au regard notamment
des professeurs.
La pertinence de la création de la spécialité de « Droit de la responsabilité » devra être réexaminée en
fonction de son attractivité et de son efficacité.
3
Evaluation des diplômes
Masters
ACADÉMIE : LILLE
Établissement : Institut Catholique de Lille - Faculté libre de droit
Domaine : Droit
Mention : Droit public
Avis Aeres
Appréciation (A+, A, B ou C) : B
Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)
Les objectifs scientifiques et pédagogiques sont présentés de manière claire, détaillée, et relativement
ambitieuse. Les objectifs pédagogiques soulignent ainsi qu'à la sortie du master Droit mention « Droit public »
spécialité « Professions juridiques et administratives », les étudiants devront maîtriser les matières fondamentales du
droit public, ce qui n'apparaît guère innovant, mais aussi utiliser des connaissances de droit privé ou extra-juridiques
pour appréhender et résoudre une question liée à l’action publique, rédiger une composition de culture générale dans
un temps limité, trouver des solutions juridiques pour résoudre un litige, présenter et défendre un dossier devant une
juridiction administrative, rédiger une note de synthèse ou une note administrative dans un temps limité, maîtriser
les règles de passation applicables aux principaux types de contrats publics et savoir les mettre en œuvre dans un cas
concret, prendre des décisions en tenant compte du contexte juridique et des données non juridiques pertinentes,
traiter de problèmes juridiques dans une langue étrangère. Cette énumération souligne le fait que la vocation du
master est de former les étudiants à la préparation aux concours administratifs de haut niveau. L'idée est de répondre
aux besoins nouveaux des personnes publiques qui recrutent de plus en plus de contractuels qualifiés. Les objectifs
scientifiques sont nettement moins convaincants, dans la mesure où le dossier ne fait apparaître qu'un rattachement à
une équipe de recherche, créée en 2006, le Centre de recherches sur les relations entre le risque et le droit ; les
étudiants sont associés aux activités de recherche. Les objectifs professionnels et la présentation des débouchés sont
présentés clairement, dans la perspective de la réussite aux concours administratifs.
Le positionnement dans l'environnement est évidemment à évaluer de manière spécifique ; on notera le
développement des partenariats avec des établissements de formation et de recherche et avec les milieux
professionnels (en particulier le CNFPT). Des professionnels ont été associés à l'élaboration des maquettes et semblent
avoir été à l'origine de plusieurs évolutions. L'ouverture internationale apparaît satisfaisante, la réserve étant que ces
nombreux partenariats avec des universités étrangères semblent se limiter aux échanges Erasmus traditionnels, et
n'intègrent pas la perspective de co-diplomation ou de séjours obligatoires à l'étranger. La cohérence des parcours est
satisfaisante ; la maquette proposée en master est classique, mais la perspective revendiquée par la Faculté ne paraît
pas complètement satisfaite : les volumes horaires accordés au module « exploitation des savoirs » réservent une
faible place aux matières de méthodologie qui serviront précisément aux concours de recrutement dans la fonction
publique. Certes, l'entraînement au grand oral ou à la note de synthèse se répète en M1 et en M2, mais il semble que
les volumes globaux restent faibles au regard des objectifs professionnels de la formation. On note une erreur : pour
unité complémentaire du semestre 2, il est prévu un choix de trois matières sur 6, or 5 seulement sont proposées. On
peut s'étonner que la participation au concours Cassin soit quantifiée, sans que l'on sache d'ailleurs exactement si les
10h prennent en compte la préparation au concours en question ou la seule élaboration du projet en lien avec les
institutions publiques... Les méthodes pédagogiques ont été rénovées et accordent une place importante au
développement du raisonnement de l'étudiant. Un relatif décloisonnent avec d'autres disciplines est mis en œuvre ; un
tutorat a été mis en place pour les M1 et les M2, assuré par un enseignement qui, pour le M2 tout au moins, semble
correspondre à des séminaires de méthodologie et d'actualisation des connaissances. L'équipe pédagogique, non
spécifique, est satisfaisante. Les modalités d'évaluation sont claires.
2
Les flux constatés et attendus posent des problèmes ; l'attractivité du master 2 n'est pas démontrée. Sur les
trois dernières années, le nombre d'étudiants en master 1 oscille entre 14 et 19, et en master 2, entre 3 et 8. Or, les
flux attendus sont compris pour le M1 entre 26 et 38 et pour le M2 entre 16 et 22. Les nouvelles méthodes
pédagogiques et la réorientation du master peuvent inciter à l'optimisme, mais peut-être ici est-il exagéré. Le
développement de la communication depuis deux ans et la croissance des effectifs en Licence sont des éléments à
prendre en compte, mais peut-être avec plus de prudence. Les éléments fournis pour l'insertion professionnelle sont
plus que limités ; une seule année est prise en compte (2006-2007), promotion qui comptait 3 étudiants ; 2 ont
préparé l'IEJ et passent le concours d'avocat, un autre poursuit en thèse, ce qui ne paraît pas renforcer les
perspectives de cette formation !
Le dossier présenté est de bonne qualité ; il est clair qu'un effort a été fait pour repenser la pédagogie et pour
nouer des partenariats avec des professionnels. Le souci de développer l'accompagnement des étudiants est louable,
la volonté de les préparer à une insertion professionnelle est satisfaisante et patente.
z
Points forts :
Un accompagnement des étudiants très important (tutorat en master, module d'insertion
professionnelle).
z Une cohérence entre le master 1 et le master 2.
z Un engagement des universitaires et des professionnels évident, dans un souci de cohérence.
z
z
Points faibles :
z
z
z
Un nombre d'heures insuffisant attribué à la méthodologie en vue de la préparation aux concours.
Un lien avec la recherche peu mis en évidence.
Des flux d'étudiants très faibles.
3
Evaluation des diplômes
Masters
ACADÉMIE : LILLE
Établissement : Institut Catholique de Lille – Faculté Libe de Lettres et Sciences Humaines
Domaine : Sciences humaines et sociales
Mention : Psychologie
Avis Aeres
Appréciation (A+, A, B ou C) : C
Avis global : (sur la mention et l’offre de formation)
Le master mention Psychologie de l’Institut Catholique de Lille comprend deux spécialités profesionnelles,
l’une orientée vers la psychopathologie clinique, l’autre orientée vers la psychologie de la santé et du travail. La
première spécialité est déclinée en deux parcours en M2, la seconde ne comprend qu’un parcours. Le master s’appuie
sur une volonté de former des psychologues capables de répondre « aux formes cliniques actuelles », soit des
psychologues cliniciens généralistes (spécialité 1), soit des psychologues spécialistes de la santé au travail (spécialité
2). Les objectifs de la formation en termes de débouchés professionnels visent la clinique contemporaine dans le
champ de l’enfant, de l’adolescent, des personnes âgées, de la personne au travail.
Le dossier présenté est de bonne qualité, bien que la place essentielle soit occupée par les fiches individuelles
des intervenants au détriment de la justification des choix opérés dans la formation. Un positionnement local existe
en relation surtout avec le groupe hospitalier de l’Institut Catholique de Lille. Une ouverture plus large ou une
ouverture à l’international n’apparaît pas. L’organisation pédagogique est classique, avec un M1 organisé en un tronc
commun et deux parcours préparant aux deux spécialités de M2. Un TER est présent en M1, la place des stages en M2
est appropriée. De nombreux professionnels interviennent en M2. Les flux sont stables, plus importants en
psychopathologie clinique qu’en travail et santé. Les taux de réussite avoisinnent les 100%, et l’insertion
professionnelle des étudiants diplômés apparaît satisfaisante (des pourcentages sont fournis par année et par
spécialité, sans que l’on ne sache d’où ils proviennent).
De nombreux points critiques sont soulevés sur la formation.
Le premier concerne les contenus d’enseignement. Aucun fil conducteur ou projet pédagogique clair ne semble
justifier la présence de tel ou tel enseignement. Les compétences visées semblent avoir été définies post-hoc en
fonction des cours délivrés ou des enseignants disponibles. On trouve par exemple l’enseignement suivant :
« Approche systémique appliquée à la gestion des ressources humaines ». Pourquoi enseigner cette approche ? A-telle été évaluée et validée ? Le fait qu’elle soit utilisée sur le terrain constitue-t-il un argument pour l’enseigner ? Un
autre exemple peut être donné. Il est dit dans UE2 S3 : « A ce titre, une place privilégiée sera laissée au concept de
discours en tant qu’il peut être tenu tout autant pour ce qui s’inscrit au niveau du rapport du sujet à l’Autre et ce
qui fonde la dynamique de lien elle-même ». On aurait apprécié des arguments autres que des affirmations
péremptoires pour justifier l’intérêt d’enseigner ainsi le concept de discours aux futurs psychologues. A aucun
moment, on est assuré que les contenus s’appuient sur l’état de l’art de la littérature scientifique internationale
relativement au domaine considéré. Ainsi, du côté de la psychopathologie clinique, la place est monopolisée par
l’approche psychodynamique, sans ouverture à d’autres approches, pourtant essentielles à la pratique du métier de
psychologue clinicien. Le programme pédagogique n’affiche pas de cohérence claire, car il n’est pas issu d’une
analyse des compétences que doit posséder un psychologue aujourd’hui dans les métiers qui sont visés en débouchés.
Si la spécialité « Santé-travail » est plus construite de ce point de vue, elle souffre aussi d’un manque de cohérence
entre métiers visés et contenus de la formation. Par exemple, il est indiqué que les psychologues formés pourront
faire du bilan de compétences, mais aucun enseignement sur cet outil ne figure au programme.
2
Le second point critique d’importance est relatif à la très grande faiblesse de l’adossement recherche de la
formation. Ce master s’appuie sur une équipe non labellisée (URP : Lien social, subjectivités, identité et activité),
dont on ne trouve pas d’indication sur le site web de l’Institut Catholique de Lille (par contre, on trouve un Centre de
Recherche et d’expertise en psychologie, comme unité non labellisée). Le bilan des publications sur 2006-2008 de
cette unité, s’il doit être évalué au regard des critères AERES appliqués aux unités de recherche en psychologie, est
extrêmement médiocre. Cette très grande faiblesse en recherche a des répercussions sur la formation : la formation
par la recherche est très peu développée dans le master, confondue avec le stage en M2 (pas d’évaluation du stage
indépendante d’une évaluation du mémoire).
Enfin, le dernier point concerne l’absence d’originalité de la formation ainsi que son absence de lien régional,
national et international.
z
Points forts :
z
z
z
Offre réaliste pour ce qui concerne le nombre de spécialités.
Des réussites à quasi 100% (mais comment comprendre ce taux ?)
Points faibles :
z
z
z
z
Contenus trop restrictifs des enseignements.
Pas de projet pédagogique articulé sur une analyse des compétences requises par les métiers visés.
Manque de cours sur les outils.
Très faible ouverture nationale et internationale (pas de relations avec des formations similaires).
Avis par spécialité
Psychopathologie clinique : psychopathologie de la vie quotidienne et
du contemporain
z
Appréciation (A+, A, B ou C) : C
Spécialité professionnelle qui vise à former des psychologues cliniciens généralistes (parcours psychopathologie
enfant, adolescent, famille) ou spécialisés (parcours dans le champ du handicap et de la dépendance).
z
Point fort :
z
z
Points faibles :
z
z
z
z
z
Formation clairement professionnalisante.
Manque d’ouverture à la psychopathologie de l’adulte.
Vue trop restrictive de la psychologie clinique.
Un adossement recherche très faible.
Formation très centrée sur des contenus conceptuels, peu d’outils.
Recommandations :
Revoir l’organisation des contenus d’enseignement en partant des compétences requises par les métiers.
Il est par exemple dit que l’un de ces métiers est psychologue dans des centres d’accueil pour enfant.
Or aucune formation méthodologique complète au bilan psychologique de l’enfant n’apparaît.
z Développer des enseignements en psychopathologie de l’adulte.
z Améliorer très substantiellement l’adossement recherche.
z
3
Travail et Santé
z
Appréciation (A+, A, B ou C) : B
Spécialité professionnelle qui vise à former des psychologues capables d’intervenir dans le champ du travail et
de la santé au travail en lien avec les problématiques actuelles nécessitant de s’orienter vers la clinique individuelle
autant que vers celle ressortant davantage du domaine psychosociologique et organisationnel.
z
Points forts :
Formation réaliste du point de vue des problématiques émergentes aujourd’hui dans les organisations
(souffrances au travail, risques psycho-sociaux, changements organisationnels…).
z Différenciation avec la spécialité de psychopathologie clinique.
z
z
Points faibles :
z
z
z
z
Faible cohérence entre santé et travail.
Un adossement recherche très faible.
Articulation compétences visées-contenus d’enseignement non satisfaisante.
Recommandations :
z
z
z
Revoir l’organisation des contenus d’enseignement en partant des compétences requises par les métiers.
Justifier les programmes pédagogiques.
Améliorer substantiellement l’adossement recherche.
Commentaire et recommandations
Revoir l’organisation des contenus d’enseignement en partant des compétences requises par les métiers,
justifier les programmes pédagogiques.
z Améliorer très substantiellement l’adossement recherche.
z Développer des liens avec des formations analogues, à défaut d’introduire une originalité dans celle-ci.
z
4