Pour le samedi 17 janvier 2009
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Pour le samedi 17 janvier 2009
FRENCH ONLY Édition S p éci al e Pour le samedi 17 janvier 2009 [email protected] [email protected] [email protected] www.fombrun.com Phone: 305.271.2748 LE COIN DE CARL LES GENS HEUREUX… Bonjour Miami, ses alentours et les « internôtres » qui écoutent et nous lisent à travers le monde. CHAQUE JOUR EST À LUI SEUL UNE VIE. Dieu, le travail et la liberté. Et bonjour, bonjour la vie, bonjour l’amour, moi’j vais bien et’j m’habitue. Les gens heureux n’ont pas d’histoires…Les gens heureux ils font l’histoire. La ballade des gens heureux sur LE COIN DE CARL parlant de tout et de rien continue dans un verbe d’arc-en-ciel. Le temps poursuit sa marche et avec lui avance le monde, espérons aussi Haiti. U n e t rè s b e l l e h i st o i re haitienne, jamais a u p a ra v a n t p u b l i ée, et le COIN DE CARL en est le fier récipient. Par Mario L. Delatour, avec la collaboration de Yvan Casséus, Vanessa Paul et le photographe Roberto Stephenson dont les photos ne sont pas encore publiées ; les photos suivantes placées pêle-mêle sont de « google » et de Carl Fombrun ; un potpourri, courtoisie du COIN DE CARL. Anecdotes sur l’histoire de l’automobile en Haiti Les débuts à l’américaine Les premières automobiles arrivent en Haiti en 1908 sous la présidence d’Antoine Simon: elles étaient 3, sans doute de fabrication américaine et l’on peut s’imaginer l’étonnement et l’émerveillement que suscita cette nouvelle technologie pour les habitants de l’île. Il n’y avait alors aucune voie asphaltée et ce n’est qu’avec la première occupation américaine de 1915 à 1934 que, le réseau routier se développant, ce mode de transport révolutionnaire commença vraiment à se propager. Le décor urbain d’Haiti, jusque-là habitué aux « buggy » (petits carrosses), voit ceux-ci céder la place à ces machines qui vont changer le monde. L’occupant par exemple, déplace ses « marines » dans des transporteurs de troupes, des véhicules militaires rudimentaires. Durant les années ‘20, les premiers véhicules au monde à être fabriqués sur une grande échelle, en l’occurrence la fameuse Ford Modèle T, permirent à un grand nombre d’aspirants automobilistes d’envisager l’acquisition d’une voiture. En Haiti, reçu au CDC Dans la foulée, diverses autres marques d’automobiles, essentiellement américaines, seront représentées sur le marché local restreint mais prometteur. L’État bien sûr est le premier acheteur d’automobiles. Au début des années ‘30, le Palais National fera l’acquisition d’une flotte de somptueuses Packard pour le cortège du Président Sténio Vincent. Ces véhicules resteront au Palais National au service du prochain président Elie Lescot. Un peu plus tard, une blague des années ‘40 dénomma la grosse Chevrolet noire de l’illustre président Dumarsais Estimé Le tombeau des mulâtresses ! (La tradition d’utiliser de grosses cylindrées pour le service des chefs d’Etat haitiens persiste jusqu’à présent.) Percée graduelle des européens Par la force des circonstances, les américains dominent le marché avec leur Ford, Chevrolet, Dodge, Packard, Hudson, Buick, Chrysler, etc. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’industrie automobile européenne, à l’exception au début de l’Allemagne vaincue et divisée, effectuera une percée sur le marché haitien. Les Hillman, Morris, Austin, Consul, fabriqués en Angleterre, et bientôt suivies par les Peugeot 203, Renault 4CV, Citroen (traction) et Simca françaises feront découvrir aux automobilistes haitiens les vertus d’une nouvelle catégorie, celle des voitures compactes et économiques. C’est également à cette époque qu’apparaît un genre de véhicule inédit : le Tout- Terrain. Il s’agit de la jeep Willys, dérivée du petit véhicule militaire qui s’est couvert de gloire sur tous les fronts de 1941 à 1945. Cet engin passe-partout sera adopté aussi bien par l’Armée d’Haiti dans sa version militaire que par les agronomes, prospecteurs et autres chasseurs dans sa configuration civilisée. Les années cinquante Même avec l’arrivée d’autres marques venues d’ailleurs, il est juste de dire que les belles voitures américaines continuent à régner durant les années ‘50. C’est que les productions Hollywoodiennes en « technicolor » de cette décennie mettent fréquemment en valeur les lignes démesurées de somptueuses décapotables peintes en deux et même parfois trois tons. Cette tendance à l’excès du « jet age », ainsi que les films mettant l’accent sur la chevelure blonde des Marilyn Monroe, Kim Novak, Doris Day au volant d’une Cadillac Eldorado ou Buick Dynaflow, et autres ne manquera pas d’influencer les goûts des automobilistes haitiens. En Haiti, reçu au CDC Il faut dire aussi que les américains étaient les premiers à nous envoyer de belles décapotables depuis la période d’avant-guerre. Notre capitale, Port-au-Prince, était alors une petite ville d’à peine 350,000 habitants qui ne disposait que de quelques artères asphaltées : rouler en décapotable était alors encore possible... A ce propos, mon père me raconta souvent ses impressions quand il vit le futur hôtelier Albert Silvera descendre et monter Lalue au volant d’un splendide cabriolet Delage (décapotable française) de couleur blanche aux côtés d’une étrangère avec les cheveux au vent ! Le Général Paul Eugène Magloire (1950-1956) faisait lui aussi de grandes tournées de la capitale dans sa belle Cadillac noire décapotable, précédé d’une escorte d’imposantes motos Harley Davidson de l’Armée d’Haiti. Moins surpeuplé et moins anarchique, Port-au-Prince reflétait l’allure d’une ville élégante. L’automobile faisait tout simplement rêver, nous étions encore loin de sa démocratisation. Carl Fombun, La Havane, Cuba. Musée National de la Révolution, La Havane, Cuba Décembre 1980 A partir de la seconde moitié des années ‘50, les marques allemandes commencent vraiment à faire apprécier la qualité de leur construction à la clientèle haitienne. Il en sera ainsi pour les rondouillardes Mercedes 180, 219 et 220S, ainsi qu’un trio de modèles sport, avec comme porte étendard, une splendide et puissante 300SL « Portes papillon » commandée par « l’homme à la Delage » mentionné plus haut. Eugène Carrié en possédait une aussi, voiture qui fut malheuresement volée lors d’une réparation à l’étranger. Les VW Cocinelle débarquent en grandes quantité et il en est de même pour les Opel Rekord ainsi que plus modestement, les Bogward qu’offre l’homme d’affaires Clémard Joseph Charles. A la fin de la décennie, certaines des marques anglaises disparaîtront du marché. C’est la conséquence du déclin de l’industrie automobile britanique qui s’ammorce. Les Français, par contre, tiennent bon, à l’exception des Simca qui par la suite cesseront d’être importées. Mon souvenir d’enfance d’une voiture française est celle de l’éminent homme de lettre Pradel Pompilus qui possédait une Citroen noire traction avant avec des jantes jaunes. Ce modèle Citroen d’avant guerre fut mis en évidence dans bon nombre de films français, dont Borsalino et Diva. Véhicule très rare aujourd’hui et très prisé par les collectionneurs. A coté de Renault dont la 4 chevaux affectuesement surnommée « Ti Reno » a été remplacée par la Dauphine, c’est Peugeot qui va vraiment satisfaire les acheteurs haitiens. Les séries 403 et 404 vont acquérir une réputation de robustesse qui, aujourd’hui encore, n’a jamais été démentie. En fait, les 404 « familiale » mettront aisément fin à la suprématie des vastes station-wagon américains sur le circuit Centre-VillePétion Ville et, la version « Pick-Up » sera adaptée en Tap-Tap et sillonera presque tous les quartiers de Port-au-Prince. Les Tontons Macoutes Au début des années ‘60, Haiti verra de nouveaux modèles européens. Du côté anglais, résistent la petite Anglia, la Ford Cortina, les Taunus, les Zephirs et sans oublier les Vauxhalls et même la version miniature des Mini-Morris sont visibles sur les routes haitiennes. Les Citroen DS et les Mercedes 220 feront partie de la flotte présidentielle de Papa Doc. Tout jeune, à à peine dix ans, en 1965, je me souviens de la visite en Haiti de l’Empereur éthiopien Hailé Sélassié (l’un des rares chefs d’État étrangers à avoir visité François Duvalier). Pour ce grand jour national, Papa Doc avait requisitioné toutes les Mercedes de la ville pour participer au grand cortège, une démarche qui devait impressioner l’Empereur. Ce jour-là, dans la cour arrière de Saint Louis de Gonzague, nous vîmes passer sur la Grand Rue, cet impressionnant cortège qui se diriga vers le Palais National. Ce jour-là le peuple cria bien haut et bien fort « Hailé Sé-L’acier, Duvalier Sé-Fè Blan ! » En Haiti, reçu au CDC Parmi les importations allemandes se signalera, de façon lugubre, une petite jeep mue par un moteur à deux temps. Il s’agit de la DKW, laquelle, avec des coloris militaires et le constant Put...Put...Put... émis par son tuyau d’echappement, devint le véhicule préféré du Chef de la police secrète de Papa Doc, Clément Barbot, et ses cagoulards (comme le raconte Bernard Diederich dans son dernier ouvrage « The Prize »). Bientôt surnommés « Tontons macoutes », ces hommes utiliseront la DKW pour ramasser au beau milieu de la nuit les prétendus ennemis du régime. Les Put...Put...Put.. de la DKW feront frémir bon nombre de familles haitiennes. D’autres Tontons Macoutes de l’acabit de Boss Pent, Ti Bobo, Milice Midi et du notoire Luc Désir utilisaient le coffre de leurs grosses berlines américaines ou allemandes pour emprisonner leurs victimes. Combien sont ceux qui ont été oubliés pendant des jours, ou qui sont morts asphixiés, dans les coffres arrière de ces voitures ? Juste un malin petit plaisir de la part des sbires du régime... Lorsque l’on ne se faisait pas emporter en DKW, on craignait l’apparition des Chalans noir & blanc de la Police des Moeurs. Il s’agissait de gros fourgons américains GMC (General Motors Corporation). Ainsi Papa Doc introduisit dans l’imaginaire haitien la notion de l’automobile comme instrument de terreur. L’ère japonaise commence Vers 1964-1965, une petite voiture japonaise viendra révolutionner le marché de l’automobile en Haiti : elle s’appelait la Hino Contessa (une petite berline basée sur la Renault Dauphine mais habillée de sa propre carrosserie). Qui aurait pu prédire alors qu’elle allait ouvrir les portes à l’invasion nippone ? Importée par l’homme d’affaires pionnier Clémard Joseph Charles, la pimpante Hino Contessa se rendit immédiatement célèbre comme la petite voiture que les potentats du régime offraient à leurs maîtresses. L’exemple ayant étant donné, les hommes d’affaires haitiens ne tardent pas à s’envoler vers le Japon pour revenir avec des concessions de Datsun (Nissan), Suzuki, Isuzu, Mitshubishi, Honda, Kawasaki, Dahaitsu, etc... Les voitures japonaises ont une très mauvaise réputation quand elles rentrent sur le marché, mais elles sont petites, fiables, maniables et surtout ne consomment pas beaucoup d’essence. Les Haitiens les surnomment « Kavoom- stat », une belle publicité quant à leur qualité: les japonaises démarrent toujours sans aucun problème. En revanche, ces véhicules ne plaisent pas trop aux puristes, ceux qui s’attachent encore aux américaines et aux européennes. Ces durs à cuire disent plutôt que ces véhicules sont de basse gamme, qu’elles n’ont aucune personnalité et qu’en terme de solidité leur carosserie ne tient pas la comparaison aux voitures américaines. C’est plutôt leur argument qui ne tiendra pas la route car quelques années plus tard, en 1973, la crise pétrolière éclate. L’OPEP se constitue et fait grimper les prix du pétrole. Cette crise chante le deuil des grosses cylindres américaines. On n’en veut plus, elles consomment trop d’essence. L’ère du Jean-Claudisme Entre-temps, Port-au-Prince connait une explosion démographique, les rues deviennent de plus en plus bondées, le commerce de l’informel bat son plein sur les voies publiques, les grosses américaines deviennent difficiles à maneuvrer ou à garer au bas de la ville. Ces grosses voitures feront l’affaire de l’Association des Chauffeurs Guides. Avec Duvalier fils au pouvoir, le ton baisse, la répression se calme et les touristes reviennent. Les grosses berlines américaines renouent leur carrière comme gros transporteurs de "blans". Mais sur le marché, les voitures américaines sont en perte de vitesse. Détroit, siège de la construction automobile aux Etats-Unis, essaye de se rattraper en se recyclant dans la production des petites cylindres. Quelques échantillons de cet effort font surface en Haiti au début des années ‘70, ce sont la Chevrolet Vega et la Ford Pinto. La American Motors Corporation (AMC) de son côté sort deux horreurs, la Gremlin et la Pacer, le dernier étant une sorte de bulle où le conducteur se sent comme dans un aquarium. Ces véhicules, troués de problèmes techniques, étaient voués à l’échec. Après cette défaite, les Américains partiront en association avec les Japonais et les Européens pour la construction des petites voitures. Chez eux, ils mettront tous leurs efforts sur des « mid-size cars » comme la Chevrolet Malibu et la Ford Granada. Le parc automobile connait un essor exceptionel dans les années 70. Le jeune président Jean-Claude Duvalier, préférant les belles voitures européennes aux affaires de l’État, importe toute une gamme d’automobiles italiennes : des Maseratis, Ferraris et Lamborghinis. Baby Doc a aussi un faible pour les grosses berlines allemandes. Il possède sa propre piste pour essayer ses jouets de luxe : l’aéroport international de Mais Gaté ! Une blague de l’époque voulait qu’un messager de Baby Doc chargé d’essayer une nouvelle Maserati fraîchement arrivée eut des difficultés pour embrayer la vitesse arrière. Baby Doc en personne dû se déplacer pour résoudre le problème. Une fois installer derrière le volant de sa nouvelle Maserati, le jeune président put aisément embrayer la vitesse. Le messager confus s’adressa au président à vie : « Excellence, comment avez-vous fait ça ? » et Baby Doc de lui répondre avec sa voix nasillarde : « Mon cher ami, voilà 20 ans que mon père et moi faisons faire marche arrière au pays, ce n’est donc pas la marche arrière d’une petite Maserati qui me poserait problème. » « A-Vie... A-Vie... A-Vie... » lui répondit le messager suivit d’un « Vive Manman Simone ! ». L’homme d’affaires Ernst Bennett, propriétaire de la Société Sonavesa, lance sur le marché les petites BMW 2002, la Autobianci et la Lancia ; un peu plus tard au début des années 80, il introduira la Lada Niva, petite jeep russe qui sût grimper jusqu’à la Citadelle. Les Brésiliens débarquent avec leur version de la VW Coccinelle, les Mexicains, quant à eux, nous enverrons la VW Safari. Les Coréens feront une timide apparition avec la Hyundai. La Autorama introduit la Alfaromeo italienne. La European Motors commande les Fiat dont le modèle 127 connaitra un grand succès en Haiti. La Automeca commande les Volvos, cette robuste voiture Suédoise qui se retrouvera au beau milieu de ce fameux « procès de timbres » sous Jean-Claude Duvalier lorsqu’un procureur eu à dire « Juge, il parrait que le vol-vaut ! ». Mais la décennie ‘70 est marquée par la forte présence des japonaises, les Subaru, les Datsun et les Toyota Corolla. Ces véhicules sont « gonflés » par les jeunes, et leurs lieux de rencontre par excellence sont le « Rond Point » restaurant au bas de la ville ou le restaurant « Amistoso » du Coles Plaza de Pétion-Ville. C’est une période de grande tranquilité dans l’histoire de notre pays et de temps à autres on entend « gronder » les 12 cylindres de la Lamborghini Miura d’Albert Silvera ou la V8 de la Corvette de Jacques Baussan. Silvera, faisait carrément chercher ses clients VIP à l’aéroport en Rolls Royce. C’était une Rolls-Royce Silver Wraith 1953 qui était exposée en permanence devant l’hôtel El Rancho. Ce grand collectionneur d’automobiles circulait royalement dans une autre Rolls Royce, une Corniche décapotable de couleur or. Les amateurs de belles automobiles ne manquaient pas à l’époque ! Serge Bazin du night club Byblos circulait dans une Cadillac custom, « Ti Fito » St Louis, de l’hôtel « Villa Saint Louis » ramène des Etats-Unis une Triumph Stag, une Maserati et une Porshe Turbo. Peu importe que tout cet étalage était une gifle à la pauvreté extrême d’Haiti... Les gens ne savaient pas qu’ils dansaient sur un volcan et étaient pris dans une mouvance de « Map Viv ! » ou plutôt « laissé’mViv ! ». C’était aussi une époque de grands vendeurs d’automobiles. Comment oublier le fabuleux trio composé de Hugues Paris, Cito Vorbe & Fréderic Tovar ? Difficile de sortir sous les mains de ces messieurs ! Ce sont eux qui commencèrent les «used car lots » à l’américaine pour la vente des voitures d’occasion. Les années 80 qui précèdent la chute de Jean-Claude Duvalier amènent la « contrebande » dont la « contrebande » de voitures. Parmi ces voitures, bon nombre sont volées : des « Gros Zoutis » comme les Mercedes 450 SL, des BMW de sport et même des Jaguars. Haiti, 1983. Exposition « Showroom » de la Mitsubishi à Behrmann Motors. Modèle : Cybèle, fille cadette de Carl et Gladys. Haiti, 1983. Exposition « Showroom » de la Mitsubishi à Behrmann Motors. Modèle : Marlène, fille ainée de Carl et Gladys, avec son cousin Eric Behrmann. Un jour, monsieur Bob Graham, Gouverneur de la Floride, se trouvait en Haiti en visite officielle, c’était l’époque où le phénomène « Boat people » prenait de l’ampleur. Les yeux du Gouverneur tombèrent sur une superbe Mercedes au bas de la ville du côté de la « Belle Créole », elle ressemblait étrangement à la sienne qui avait disparu en Floride seulement quelques semaines avant. Quand la police vérifia le véhicule, on y trouva même les balles de tennis du Gouverneur ! Suite à cette histoire, Marc Bazin, Ministre des Finances de Baby Doc, surnommé « Mr. Clean », ordonna un razzia. Toutes ces belles voitures de provenance douteuse furent ramassées et exposées devant les bureaux de la Police. On prenait des initiatives à l’époque ! Miami. Carl Fombrun, Chevrolet Caprice 1982 Le père Bennett, lui, devenu entre temps beau-père du chef de l’État, voyait progresser ses chiffres d’affaires à la Sonavesa : les BMW 320, 325 & 525 se vendaient comme des « petits pains chauds » ainsi que les petites Lada. On plaisantait à l’époque en disant que BMW signifait Bob Marley & the Wailers ou encore Black man’s wish ! Baby Doc filait régulièrement à la plage à vive allure dans ses voitures de sport, laissant les camions de l’Armée qui le suivaient écraser les riverains sur son chemin. Il fit un effort pour se comporter en chef d’État lorsqu’il reçut le président Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ce dernier traversa Portau-Prince dans une Rolls Royce noire, couleur appropriée pour le père de la négritude. On raconte que, quand Jean-Claude présenta le président Sénégalais au général Gracia Jacques au Palais National, celui-çi pensa immédiatement au Ciné Sénégal au bout du boulevard Harry Truman, il tend la main au président Sénégalais et lui dit fièrement « Général Gracia Jacques, Triomphe salle 1,2,3 ! » La raison est qu’il était alors co-propriétaire de cette salle de spectacle... Les rues de Port-au-Prince ont même connu le Pape mobile, une voiture blindée dans laquelle le Pape pouvait se tenir debout et saluer la foule. Quand le pape visita Haiti en 1984 pour prononcer cette fameuse phrase « Il faut que quelque chose change ici ! », sa Sainteté avait amené son Pape Mobile. Pour cette visite historique, l’église catholique avait affiché des centaines de posters du Souverain Pontif avec les bras ouverts, s’addressant au peuple haitien et disant tout simplement « Men mwen. Kote nou ? ». Le dénouement du règne de Jean-Claude Duvalier s’annonçait déja. Toutes ses belles histoires prirent fin le 7 février 1986 à l’aube quand Jean-Claude se conduisit lui même à l’aéroport international de Mais Gaté au volant d’une BMW grise 745i. Il vit alors pour la dernière fois sa piste d’automobiles préférée! Ces véhicules de la flotte présidentielle Duvalier, qui valait des millions à l’époque, crépissent aujourd’hui dans un garage de l’État hatien non-adapté à leur entretien. L’avalanche, le coup d’État et le présent Les années 90 furent des années pénibles pour le pays: le coup de force du Général Cédras, la répression sanglante de l’armée, l’embargo, puis le débarquement des troupes américaines avec « Operation restore democracy » et puis bien sûr, le retour de monsieur « Tid Tid – Bwa chèch » en chair et en os ! La « démocratie » amène avec elle le « laisser aller », les ports s’ouvrent et laissent entrer toute sorte de marchandises et surtout des voitures « pèpè » pour que le peuple puisse se dégagé. Dans la foulée, nous reçumes tous les rejets des États-Unis. Comme il était question de dégagé et comme chaque Haitien a un frère, un cousin, une tante, un oncle , un beau-père aux États-Unis ou au Canada, on demanda à ces gens d’acheter un Pick-Up usagé pour un petit Bizniz de Tap Tap bo-isit. Chicago, 2002. Le compatriote, l’ami Lesly Benodin devant sa résidence dans sa Mercedes. Alors aujourd’hui, nous voilà avec des milliers de Isuzu Kb, Isuzu Pup, Nissan, Toyota, mal entretenus qui nous crachent de la fumée noire au visage quotidiennement. La population de la capitale ayant quadruplé, les Tap Tap partent dans tous les sens. De Boutilliers l’on voit clairement l’effet polluant de toutes ces fumées noires sur la ville. Entretemps, à Saint Marc, Miragoâne & Cap-Haitien arrivent encore des pèpè. Et que dire de toutes ces carcasses qui jonchent les voies publiques ! Chicago, 2002. L’ami et compatriote Lesly Benodin, devant sa résidence avec son chien et ses deux maitresses : Une Bentley à gauche et une Mercedes à droite. En ce qui concerne les années 2000, c’est l’ère des SUV (Sports Utility Vehicules). Haiti est le pays idéal pour ce genre de véhicule. Peu de routes asphaltées, et si elles existent, elles ne sont pas bien entretenues, donc elles sont en mauvais état. Il faut donc un 4 X 4. En plus, toutes les rues de la capitale sont devenues des marchés, et avec toute la marée humaine que cela implique, il faut un 4 X 4 pour pourvoir traverser, et se sentir moins intimidé. Mais le 4 X 4 a d’autres avantages : puisqu’on se fait kidnapper, il faut un véhicule bien haut avec une vue panoramique. On doit être bien juché pour mieux dominer et prêt à utiliser son véhicule comme un missile au cas où l’ennemi se présente. Et l’éternel « bodyguard » de ces belles dames, où le placer ? Il faut donc de l’espace pour installer ces gorilles, raison de plus pour s’acheter un 4x4. C’est peut-être pour toutes ces raisons que l’on voit ces jours-ci le retour des voitures américaines sous forme d’immenses « Pick-up truck » double cabines avec des pneus bien « Gros Neg », de la taille de ceux d’un camion. Ces véhicules se prêtent facilement au « Blindage » puisque leurs suspensions peuvent être modifiées pour supporter tout ce poids. Alors, les « Allo, Allo, comment vas tu ? » qu’on se fait habituellement quand on se croise sur la route de Pétion-Ville deviennent impossibles puisque qu’on ne peut pas descendre les vitres, elles sont blindées ! Aujourd’hui, pour fair un bon « Allo, Allo » dans un véhicule blindé, il faut se mettre de travers, poussé la porte avec les deux mains, demander au « bodyguard » de soutenir une porte qui pèse une tonne pour pouvoir se libérer les mains pour un bon « Allo, Allo, comment vas tu... on se maintient etc... ». Ces gros « monster trucks » sont même équipés de haut parleurs. Ainsi, on peut facilement intimider les autres. Tout le monde roule en 4X4 ces jours-ci, c’est l’ère des SUV. Des Mercedes G400, des Discovery, des Toyota Landcruiser et des Prado, des Mitshubishi Pajero etc... et comment oublier la flotte des gros Suburban noires du Palais National. La Minustah aussi nous a amené son lot de véhicules, des camions de fabrication Indienne comme les TATA, des Caspers Sud Africain, des véhicules blindés Chinois, des Toyotas Brésiliennes, des jeeps Russes de provenance Uruguayenne... Bref.. comme a l’image de la Minustah, des voitures du monde entier sont en Haiti. Il est intéressant de constater que près de 100 ans après l’invasion américaine qui lança l’histoire de l’automobile en Haiti la boucle est bouclée avec les véhicules militaires des Nations Unies. A travers le temps, l’automobile a été synonyme de liberté, pouvoir et rêve. C’est surtout ce que l’on retient de son histoire durant ces cent dernières années. Aujourd’hui, il paraît que l’automobile est devenue juste un moyen de transport. Même l’esthétisme semble avoir disparu au profit de nouvelles technologies. Tout se ressemble ! Que sont devenues les sportives Studebaker « Golden Hawk », les belles Buick décapotables, les élégantes Mercedes d’époque ? Heureusement qu’il existe en Haiti un groupe d’hommes et de femmes qui se sont constitués en « Automobile Club » afin de préserver la mémoire de ces automobiles. Malheureusement, la majorité de nos anciennes voitures sont passées à la guillotine des « réchoman » pour être tranformer en fours. Un patrimoine s’est envolé ! Le photographe Roberto Stephenson et moi allons partir à la recherche de ces vieux trésors sur toute l’étendue du territoire. De ce projet, sortiront un livre et un film documentaire sur le sujet. Nous pensons que ces voitures d’antan constituent une richesse pour le pays, un plaisir pour les yeux, un patrimoine touristique et une mémoire pour les générations futures. Mario L. Delatour Nota Bene Yvan Casséus et Vanessa Paul ont contribué à cet article. Mario L. Delatour, cinéaste, et Roberto Stephenson, photographe, espèrent que les collectionneurs et les concessionnaires de voitures leur apporteront leur concours pour la réalisation de ce projet. Ils cherchent des anciennes voitures des années 30, 40, 50, 60 et 70. Si vous en connaissez ou si vous souhaitez aider à les trouver, veuillez les contacter par email à l'adresse: [email protected] REMARQUES DE CARL Bravo à l’ami Mario L. Delatour et ses collaborateurs Yvan Casséus, Vanessa Paul, et Roberto Stephenson. J’attends les photos de Roberto Stephenson. Dans les albums de famille j’essaierai de trouver des photos-souvenirs du sénateur Charles Fombrun, mon père, un collectionneur de belles voitures des années 30, 40, 50, 60 en Haiti, pas nécessairement luxueuses, comparées à la galopade éffrénée d’aujourd’hui, mais pour un gosse de ces temps, ces bagnoles faisaient rêver. Que de souvenirs ! Dans les années ’40 ma sœur Anne-Marie fut courtisée par son futur époux dans une Ford Modèle T ; fille d’un père proprio de belles voitures, frustrée dans ses rêves de jeunesse, elle insistait, avec raison, pour être accueillie dans la Buick « dynaflow » du frère de son courtisan. Aussi, dans les années ’40, mon condisciple de classe et voisin, l’ami Serge Bazin, futur propio d’une Cadillac « custom made », risquait le martinet pour s’être emparé sans permission de la jolie bagnole de son père, le sénateur Louis Bazin. Dans les années ’50, pendant un temps, la Buick Dynaflow du Dr. Maurice Armand m’a servi pour guider les touristes « importants de l’époque » pour l’agence Magic Island à Port-au-Prince. Je possédais en Haiti une Studebaker, modèle 1948, ensuite une Renault et une Anglia, pour aboutir à Puerto Rico dans une Ford décapotable, modèle 1955. La « capotte » de cette dernière fut en trois fois vandalisée : l’âge d’Aquarius frappait en plein à San Juan et la ronde continua à New York, ma ville préférée malgré tout. Pendant les 30 dernières années à Miami le parcours continua avec une Chevrolet Caprice toute neuve, une Ford Wagon toute neuve, et une Cadillac jaune dernier cri qui pouvait à peine entrer dans mon garage...Étant devenu sage, je liquidais le tout pour m’acquérir en 1984 un « pick-up » Toyota modèle 1982 qui me sert encore après 26 ans d’usage. Quand, désirant « impressionner » les autres, c’est tellement simple de louer une voiture de luxe pour relativement une bagatelle. Le temps m’a donné raison ; l’âge des SUV est en chute libre avec la rareté du pétrole. Pour les professionnels haitiens «arrivés », la Mercedes est toujours de mise, mais, pour combien de temps encore, car le temps va passer par là…et les « hybrid » sont à nos portes. Ceux et celles de la petite et grande famille du COIN DE CARL qui, au fil du souvenir, désirent contribuer à ces anecdotes de l’automobile en Haiti sont les bienvenus. Je rejoins le cinéaste Raoul Peck dans son adresse à Delatour: “ Mon cher Mario, … Tu es peut-être l’un des rares à recueillir ces témoignages. Continue.” Quelle joie! Mario L. Delatour, présentement résidant à Washington, D.C., un compatriote qualifié dans la documentation et qui a séjourné plus de 3 ans au Japon, un pays certainement qui peut inspirer les “aficionado” des quatre roues. Carl dans sa Toyota encore vibrante de 26 ans, modèle 1982 (qui ne sera jamais une antiquité) un joyau de voiture, n’en déplaise aux “arrivés”. Carl La nouvelle limousine à la Maison Blanche du président-élu américain Barack Obama. Barack Obama va désormais voyager dans une nouvelle limousine ultra sécurisée qui résisterait à divers explosifs...Une fortresse roulante construite en partie comme un tank, en partie comme un camion… avec des portes et des vites blindées…Les spécifications sont secrètes… ART ET SPECTACLE Haiti-Hommage : Les Trésors nationaux vivants honorés et récompensés . Janvier 2009 Les Trésors nationaux vivants ont été honorés et récompensés le 10 janvier dernier lors d’une cérémonie au Parc de la Canne-à-sucre. Odette Roy Fombrun, Georges Corvington et Yole Ledan Dérose ont été littéralement couverts de cadeaux. Lors d’une cérémonie solennelle agrémentée d’un spectacle avec l’inusable Beken et de jeunes artistes, les Trésors nationaux vivants pour l’année 2008 ont été honorés et récompensés d’une pluie de cadeaux offerts par les initiateurs et les sponsors de cette activité. Des voyages à l’intérieur du pays pour «partager leurs expériences avec les jeunes», souhaite Serge Phillipe Pierre de la Tortug'air, des livres, des tableaux, des sculptures, du liquide, des gerbes de fleurs et bien d’autres prix ont été attribués à ces compatriotes qui se sont distinguées pour leur réalisation dans divers domaines. Odette Roy Fombrun a été choisie pour son long parcours dans les domaines de l’éducation, de la littérature et de son engagement dans le social à travers le mouvement «konbitisme» qu’elle prônait dans les années 1980. Première appelée sur le podium par Florence Chevalier de l’agence Image et Marketing et Clarens Renois de Vues d’Haïti, celle qui est surnommée «Coq Bataille» a été accompagnée par un texte du poète Clotaire Saint-Natus pendant que des photos de Mme Fombrun défilait sur les grands écrans du Parc historique de la Canne-à-sucre où se déroulait la cérémonie. Un texte lu par Michaëlle Saint-Natus, de la Fondation Françoise Canez Auguste, a décrit les combats et les engagements d’Odette Roy Fombrun pendant les dernières années, selon le principe que pour chaque Trésor une personne doit en dresser le portrait. Cette partie de la cérémonie a été précédée par les prestations de plusieurs artistes tels que Beken, Suzelee, la jeune Capoise Myrline Pierre, Nadège Dugravil, Nicky Christ, des trésors de demain qui ont enchanté le public qui a fait le déplacement en dépit de la rareté de la gazoline. La cérémonie a débuté vers les 9h avec des extraits du dernier documentaire d’Arnold Antonin «Jacques Roumain ou la passion d’un pays». S’ensuivit la prestation de Myrline Pierre, annoncée par le maître de cérémonie, Clarens Renois, comme un artiste qui promet et qui grâce à son tallent, donne à 12 ans des spectacles au Cap-Haïtien pour s’occuper de sa famille. Le public a pu apprécier ce talent à la voix cristalline. Figure d'innocence, cette artiste prise en charge par la World Vision, chante avec beaucoup de conviction et un grand bonheur pour les enfants défavorisés. Elle appelle ceux qui ont les moyens à se pencher sur leur sort. Sur le podium a succédé Suzelee, la chanteuse à l’accent oriental, qui a présenté deux nouvelles compositions de son cru : Mon rêve et Rendez-vous. Mais l’interprète de «Salam» ne s’est pas montrée bien convaincante lors de ce spectacle. Beken, «vieux briscard de la chanson», comme le décrit Clarens Renois, a réchauffe l’atmosphère avec ses pièces indémodables comme «Tribilasyon» et «Fanm se kajou». A l’interprétation de ce dernier titre, le public n’a pu s’empêcher d’accompagner le chanteur, plutôt fringant et qui n’a rien perdu de son aura, de sa voix et de son lyrisme. Nadège Dugravil a ensuite interprété «Mawoule» de Carole Desmesnin avant de se faire accompagner de Nicky Christ pour interpréter ensemble «Lanmou pa yon plezantri», sur les traces de Boulo Valcourt de Caribbean Sextet. Enfin, Nadège interprète «Bondje», une version rythmée, déhanchée, où elle prouve sa capacité à bouger sur scène. A sa manière de se trémousser sur un rythme rara, elle prouve qu’elle est bien de Léogâne. La première partie du spectacle s’arrête et débute la seconde, la plus longue, qui est la cérémonie de présentation et de remise de prix des Trésors nationaux vivants de 2008 : Odette Roy Fombrun, Georges Corvington et Yole Dérose. Après Odette Fombrun, l’on fait appel à l’historien Corvington connu pour les 5 tomes de «Port-au-Prince au cours des ans». Dans sa présentation de l’historien, Michel Hector le décrit comme « la mémoire d’un peuple et d’une ville, épris de la mémoire et du passé». La distinction de l’écrivain de Port-au-Prince tombe à point pour les 260 ans de la capitale haïtienne. Michel Hector a conclu en remerciant la Fondation Françoise Canez Auguste et la revue Vues d’Haïti qui ont pris cette initiative d’honorer des compatriotes qui se sont illustrés et «pour porter un demander formel sur l’absence de modèle en Haïti». Le clou du spectacle a été la présentation de Yole Dérose. Introduite comme les autres Trésors sur un texte de Clotaire SaintNatus, Yole Dérose a été présentée par l'écrivain Frankétienne, l’un des premiers trésors nationaux en 2006. Ce dernier a dressé un panégyrique de la veuve d’Ansy Dérose. «On ne présente pas un artiste comme Yole Dérose, on la célèbre», a lâché le prolifique auteur qui vient de sortir son dernier livre : Amours, Délices et Orgues. «Un show dans le show» a souligné le maître de cérémonie à la fin de l’allocution de Frankétienne qui a lu, chanté, déclaré sa flamme et déclamé un poème de son cru écrit en hommage à celle qui a marqué la chanson haïtienne pendant plus de vingt ans et qui s’adonne aujourd’hui à l’organisation de spectacle et l’accompagnement de jeunes artistes. Ensuite les récompenses ont plu. Elles venaient des multiples sponsors qui accompagnent cet événement comme la American Airlines, Sogebank, Tortug’air, la Fondation Françoise Canez Auguste, la Fondation Lucienne Deschamps, le Ministère des Affaires Sociales, la BNC, la Valério Caez, le rhum Barbancourt, la Comcel, le Restaurant le Relais et bien d’autres. Voilà de quoi inspirer et encourager la jeunesse haïtienne à suivre la trace des trésors d’aujourd’hui pour être ceux de demain. Pour clôturer la soirée, le chanteur Nicky Christ a interprété «Chalbare» et «Nou gen lè nan rèv» avec sa guitare sèche et beaucoup d’énergie. Renette Désir a mis fin au spectacle comme plat de résistance de cette soirée. Elle a interprété plusieurs chansons dont l’immortel «Pòs machan» de Toto Bissainthe, «Yanvalou», sa propre composition, et d’autres chansons qui ont fait vibrer la nuit dans le parc historique de la Canne-à-sucre. L’initiative des «Trésors nationaux vivants» a été prise sur une idée de Marcel Duret. L’ex-ambassadeur d’Haïti au Japon avait voulu que soit implantée ici cette tradition centenaire nipponne qui récompense une personne ayant acquise une certaine maturité dans son domaine de prédilection sur une durée d'au moins 20 ans. Lancée depuis 2006, cette initiative de la Fondation Françoise Canez Auguste et de la revue Vues d’Haïti a déjà récompensé l’écrivain Frankétienne, l’actuel Premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis, à l'époque directrice de la FOKAL, le percussionniste Azor, l’économiste Kesner Pharel, les centres GHESKIO et le Frère Franklin Armand. JJ/HPN www.haitipressnetwork.com NOUVELLE IMPORTANTE Marlène Bastien J’ai reçu un appel téléphonique de l’amie et éminente activiste HaitianoAméricaine, Marlène Bastien, m’annonçant sa candidature à la députation au Congrès américain pour l’état de la Floride en 2010. Bonne chance, Marlène. Carl