Pour le samedi 17 janvier 2009

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Pour le samedi 17 janvier 2009
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S p éci al e
Pour le samedi 17 janvier
2009
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LE COIN DE CARL
LES GENS HEUREUX…
Bonjour Miami, ses alentours et les « internôtres » qui
écoutent
et nous lisent à travers le monde.
CHAQUE JOUR EST À LUI SEUL UNE VIE.
Dieu, le travail et la liberté. Et bonjour, bonjour la vie,
bonjour l’amour, moi’j vais bien et’j m’habitue.
Les gens heureux n’ont pas d’histoires…Les gens
heureux ils font l’histoire. La ballade des gens heureux sur
LE COIN DE CARL parlant de tout et de rien
continue dans un verbe d’arc-en-ciel.
Le temps poursuit sa marche et avec lui avance le monde,
espérons aussi Haiti.
U n e t rè s b e l l e
h i st o i re
haitienne,
jamais
a u p a ra v a n t
p u b l i ée,
et le COIN DE CARL en est le fier
récipient.
Par Mario L. Delatour,
avec la collaboration de Yvan Casséus,
Vanessa Paul et
le photographe Roberto Stephenson dont
les photos ne sont pas encore publiées ; les
photos suivantes placées pêle-mêle sont de
« google » et de Carl Fombrun ; un potpourri, courtoisie du COIN DE CARL.
Anecdotes sur
l’histoire de
l’automobile en Haiti
Les débuts à l’américaine
Les premières automobiles arrivent en Haiti en 1908 sous
la présidence d’Antoine Simon: elles étaient 3, sans doute de
fabrication américaine et l’on peut s’imaginer l’étonnement et
l’émerveillement que suscita cette nouvelle technologie pour
les habitants de l’île. Il n’y avait alors aucune voie asphaltée et
ce n’est qu’avec la première occupation américaine de 1915 à
1934 que, le réseau routier se développant, ce mode de
transport révolutionnaire commença vraiment à se propager.
Le décor urbain d’Haiti, jusque-là habitué aux « buggy »
(petits carrosses), voit ceux-ci céder la place à ces machines
qui vont changer le monde. L’occupant par exemple, déplace
ses « marines » dans des transporteurs de troupes, des
véhicules militaires rudimentaires. Durant les années ‘20, les
premiers véhicules au monde à être fabriqués sur une grande
échelle, en l’occurrence la fameuse Ford Modèle T, permirent
à un grand nombre d’aspirants automobilistes d’envisager
l’acquisition d’une voiture.
En Haiti, reçu au CDC
Dans la foulée, diverses autres marques d’automobiles,
essentiellement américaines, seront représentées sur le
marché local restreint mais prometteur. L’État bien sûr est le
premier acheteur d’automobiles. Au début des années ‘30, le
Palais National fera l’acquisition d’une flotte de somptueuses
Packard pour le cortège du Président Sténio Vincent. Ces
véhicules resteront au Palais National au service du prochain
président Elie Lescot. Un peu plus tard, une blague des années
‘40 dénomma la grosse Chevrolet noire de l’illustre président
Dumarsais Estimé Le tombeau des mulâtresses ! (La tradition
d’utiliser de grosses cylindrées pour le service des chefs d’Etat
haitiens persiste jusqu’à présent.)
Percée graduelle des
européens
Par la force des circonstances, les américains dominent le
marché avec leur Ford, Chevrolet, Dodge, Packard, Hudson,
Buick, Chrysler, etc. Mais au lendemain de la seconde guerre
mondiale, l’industrie automobile européenne, à l’exception au
début de l’Allemagne vaincue et divisée, effectuera une
percée sur le marché haitien. Les Hillman, Morris, Austin,
Consul, fabriqués en Angleterre, et bientôt suivies par les
Peugeot 203, Renault 4CV, Citroen (traction) et Simca
françaises feront découvrir aux automobilistes haitiens les
vertus d’une nouvelle catégorie, celle des voitures compactes
et économiques.
C’est également à cette époque qu’apparaît un genre de
véhicule inédit : le Tout- Terrain. Il s’agit de la jeep Willys,
dérivée du petit véhicule militaire qui s’est couvert de gloire
sur tous les fronts de 1941 à 1945. Cet engin passe-partout
sera adopté aussi bien par l’Armée d’Haiti dans sa version
militaire que par les agronomes, prospecteurs et autres
chasseurs dans sa configuration civilisée.
Les années cinquante
Même avec l’arrivée d’autres marques venues d’ailleurs,
il est juste de dire que les belles voitures américaines
continuent à régner durant les années ‘50. C’est que les
productions Hollywoodiennes en « technicolor » de cette
décennie mettent fréquemment en valeur les lignes
démesurées de somptueuses décapotables peintes en deux et
même parfois trois tons. Cette tendance à l’excès du « jet
age », ainsi que les films mettant l’accent sur la chevelure
blonde des Marilyn Monroe, Kim Novak, Doris Day au volant
d’une Cadillac Eldorado ou Buick Dynaflow, et autres ne
manquera pas d’influencer les goûts des automobilistes
haitiens.
En Haiti, reçu au CDC
Il faut dire aussi que les américains étaient les premiers à
nous envoyer de belles décapotables depuis la période
d’avant-guerre. Notre capitale, Port-au-Prince, était alors une
petite ville d’à peine 350,000 habitants qui ne disposait que
de quelques artères asphaltées : rouler en décapotable était
alors encore possible... A ce propos, mon père me raconta
souvent ses impressions quand il vit le futur hôtelier Albert
Silvera descendre et monter Lalue au volant d’un splendide
cabriolet Delage (décapotable française) de couleur blanche
aux côtés d’une étrangère avec les cheveux au vent !
Le Général Paul Eugène Magloire (1950-1956) faisait lui
aussi de grandes tournées de la capitale dans sa belle Cadillac
noire décapotable, précédé d’une escorte d’imposantes motos
Harley Davidson de l’Armée d’Haiti. Moins surpeuplé et moins
anarchique, Port-au-Prince reflétait l’allure d’une ville
élégante. L’automobile faisait tout simplement rêver, nous
étions encore loin de sa démocratisation.
Carl Fombun, La Havane, Cuba.
Musée National de la Révolution, La Havane, Cuba
Décembre 1980
A partir de la seconde moitié des années ‘50, les marques
allemandes commencent vraiment à faire apprécier la qualité
de leur construction à la clientèle haitienne. Il en sera ainsi
pour les rondouillardes Mercedes 180, 219 et 220S, ainsi
qu’un trio de modèles sport, avec comme porte étendard, une
splendide et puissante 300SL « Portes papillon » commandée
par « l’homme à la Delage » mentionné plus haut. Eugène
Carrié en possédait une aussi, voiture qui fut malheuresement
volée lors d’une réparation à l’étranger. Les VW Cocinelle
débarquent en grandes quantité et il en est de même pour les
Opel Rekord ainsi que plus modestement, les Bogward
qu’offre l’homme d’affaires Clémard Joseph Charles.
A la fin de la décennie, certaines des marques anglaises
disparaîtront du marché. C’est la conséquence du déclin de
l’industrie automobile britanique qui s’ammorce. Les Français,
par contre, tiennent bon, à l’exception des Simca qui par la
suite cesseront d’être importées. Mon souvenir d’enfance
d’une voiture française est celle de l’éminent homme de lettre
Pradel Pompilus qui possédait une Citroen noire traction
avant avec des jantes jaunes. Ce modèle Citroen d’avant
guerre fut mis en évidence dans bon nombre de films français,
dont Borsalino et Diva. Véhicule très rare aujourd’hui et très
prisé par les collectionneurs.
A coté de Renault dont la 4 chevaux affectuesement
surnommée « Ti Reno » a été remplacée par la Dauphine, c’est
Peugeot qui va vraiment satisfaire les acheteurs haitiens. Les
séries 403 et 404 vont acquérir une réputation de robustesse
qui, aujourd’hui encore, n’a jamais été démentie. En fait, les
404 « familiale » mettront aisément fin à la suprématie des
vastes station-wagon américains sur le circuit Centre-VillePétion Ville et, la version « Pick-Up » sera adaptée en Tap-Tap
et sillonera presque tous les quartiers de Port-au-Prince.
Les Tontons Macoutes
Au début des années ‘60, Haiti verra de nouveaux
modèles européens. Du côté anglais, résistent la petite Anglia,
la Ford Cortina, les Taunus, les Zephirs et sans oublier les
Vauxhalls et même la version miniature des Mini-Morris sont
visibles sur les routes haitiennes. Les Citroen DS et les
Mercedes 220 feront partie de la flotte présidentielle de Papa
Doc.
Tout jeune, à à peine dix ans, en 1965, je me souviens de
la visite en Haiti de l’Empereur éthiopien Hailé Sélassié (l’un
des rares chefs d’État étrangers à avoir visité François
Duvalier). Pour ce grand jour national, Papa Doc avait
requisitioné toutes les Mercedes de la ville pour participer au
grand cortège, une démarche qui devait impressioner
l’Empereur. Ce jour-là, dans la cour arrière de Saint Louis de
Gonzague, nous vîmes passer sur la Grand Rue, cet
impressionnant cortège qui se diriga vers le Palais National. Ce
jour-là le peuple cria bien haut et bien fort « Hailé Sé-L’acier,
Duvalier Sé-Fè Blan ! »
En Haiti, reçu au CDC
Parmi les importations allemandes se signalera, de façon
lugubre, une petite jeep mue par un moteur à deux temps. Il
s’agit de la DKW, laquelle, avec des coloris militaires et le
constant Put...Put...Put... émis par son tuyau d’echappement,
devint le véhicule préféré du Chef de la police secrète de Papa
Doc, Clément Barbot, et ses cagoulards (comme le raconte
Bernard Diederich dans son dernier ouvrage « The Prize »).
Bientôt surnommés « Tontons macoutes », ces hommes
utiliseront la DKW pour ramasser au beau milieu de la nuit les
prétendus ennemis du régime. Les Put...Put...Put.. de la DKW
feront frémir bon nombre de familles haitiennes.
D’autres Tontons Macoutes de l’acabit de Boss Pent, Ti
Bobo, Milice Midi et du notoire Luc Désir utilisaient le coffre
de leurs grosses berlines américaines ou allemandes pour
emprisonner leurs victimes. Combien sont ceux qui ont été
oubliés pendant des jours, ou qui sont morts asphixiés, dans
les coffres arrière de ces voitures ? Juste un malin petit plaisir
de la part des sbires du régime...
Lorsque l’on ne se faisait pas emporter en DKW, on
craignait l’apparition des Chalans noir & blanc de la Police des
Moeurs. Il s’agissait de gros fourgons américains GMC
(General Motors Corporation).
Ainsi Papa Doc introduisit dans l’imaginaire haitien la
notion de l’automobile comme instrument de terreur.
L’ère japonaise commence
Vers 1964-1965, une petite voiture japonaise viendra
révolutionner le marché de l’automobile en Haiti : elle
s’appelait la Hino Contessa (une petite berline basée sur la
Renault Dauphine mais habillée de sa propre carrosserie). Qui
aurait pu prédire alors qu’elle allait ouvrir les portes à
l’invasion nippone ? Importée par l’homme d’affaires pionnier
Clémard Joseph Charles, la pimpante Hino Contessa se rendit
immédiatement célèbre comme la petite voiture que les
potentats du régime offraient à leurs maîtresses.
L’exemple ayant étant donné, les hommes d’affaires
haitiens ne tardent pas à s’envoler vers le Japon pour revenir
avec des concessions de Datsun (Nissan), Suzuki, Isuzu,
Mitshubishi, Honda, Kawasaki, Dahaitsu, etc...
Les voitures japonaises ont une très mauvaise réputation
quand elles rentrent sur le marché, mais elles sont petites,
fiables, maniables et surtout ne consomment pas beaucoup
d’essence. Les Haitiens les surnomment « Kavoom- stat », une
belle publicité quant à leur qualité: les japonaises démarrent
toujours sans aucun problème. En revanche, ces véhicules ne
plaisent pas trop aux puristes, ceux qui s’attachent encore aux
américaines et aux européennes. Ces durs à cuire disent plutôt
que ces véhicules sont de basse gamme, qu’elles n’ont aucune
personnalité et qu’en terme de solidité leur carosserie ne tient
pas la comparaison aux voitures américaines. C’est plutôt leur
argument qui ne tiendra pas la route car quelques années plus
tard, en 1973, la crise pétrolière éclate. L’OPEP se constitue et
fait grimper les prix du pétrole. Cette crise chante le deuil des
grosses cylindres américaines. On n’en veut plus, elles
consomment trop d’essence.
L’ère du Jean-Claudisme
Entre-temps, Port-au-Prince connait une explosion
démographique, les rues deviennent de plus en plus bondées,
le commerce de l’informel bat son plein sur les voies
publiques, les grosses américaines deviennent difficiles à
maneuvrer ou à garer au bas de la ville. Ces grosses voitures
feront l’affaire de l’Association des Chauffeurs Guides. Avec
Duvalier fils au pouvoir, le ton baisse, la répression se calme
et les touristes reviennent. Les grosses berlines américaines
renouent leur carrière comme gros transporteurs de "blans".
Mais sur le marché, les voitures américaines sont en
perte de vitesse. Détroit, siège de la construction automobile
aux Etats-Unis, essaye de se rattraper en se recyclant dans la
production des petites cylindres. Quelques échantillons de cet
effort font surface en Haiti au début des années ‘70, ce sont la
Chevrolet Vega et la Ford Pinto. La American Motors
Corporation (AMC) de son côté sort deux horreurs, la Gremlin
et la Pacer, le dernier étant une sorte de bulle où le
conducteur se sent comme dans un aquarium. Ces véhicules,
troués de problèmes techniques, étaient voués à l’échec.
Après cette défaite, les Américains partiront en association
avec les Japonais et les Européens pour la construction des
petites voitures. Chez eux, ils mettront tous leurs efforts sur
des « mid-size cars » comme la Chevrolet Malibu et la Ford
Granada.
Le parc automobile connait
un essor exceptionel dans les
années 70.
Le jeune président Jean-Claude Duvalier, préférant les
belles voitures européennes aux affaires de l’État, importe
toute une gamme d’automobiles italiennes : des Maseratis,
Ferraris et Lamborghinis. Baby Doc a aussi un faible pour les
grosses berlines allemandes. Il possède sa propre piste pour
essayer ses jouets de luxe : l’aéroport international de Mais
Gaté ! Une blague de l’époque voulait qu’un messager de
Baby Doc chargé d’essayer une nouvelle Maserati fraîchement
arrivée eut des difficultés pour embrayer la vitesse arrière.
Baby Doc en personne dû se déplacer pour résoudre le
problème. Une fois installer derrière le volant de sa nouvelle
Maserati, le jeune président put aisément embrayer la
vitesse. Le messager confus s’adressa au président à vie :
« Excellence, comment avez-vous fait ça ? » et Baby Doc de lui
répondre avec sa voix nasillarde : « Mon cher ami, voilà 20 ans
que mon père et moi faisons faire marche arrière au pays, ce
n’est donc pas la marche arrière d’une petite Maserati qui me
poserait problème. » « A-Vie... A-Vie... A-Vie... » lui répondit
le messager suivit d’un « Vive Manman Simone ! ».
L’homme d’affaires Ernst Bennett, propriétaire de la
Société Sonavesa, lance sur le marché les petites BMW 2002,
la Autobianci et la Lancia ; un peu plus tard au début des
années 80, il introduira la Lada Niva, petite jeep russe qui sût
grimper jusqu’à la Citadelle. Les Brésiliens débarquent avec
leur version de la VW Coccinelle, les Mexicains, quant à eux,
nous enverrons la VW Safari. Les Coréens feront une timide
apparition avec la Hyundai. La Autorama introduit la
Alfaromeo italienne. La European Motors commande les Fiat
dont le modèle 127 connaitra un grand succès en Haiti.
La Automeca commande les Volvos, cette robuste voiture
Suédoise qui se retrouvera au beau milieu de ce fameux
« procès de timbres » sous Jean-Claude Duvalier lorsqu’un
procureur eu à dire « Juge, il parrait que le vol-vaut ! ».
Mais la décennie ‘70 est marquée par la forte présence
des japonaises, les Subaru, les Datsun et les Toyota Corolla.
Ces véhicules sont « gonflés » par les jeunes, et leurs lieux de
rencontre par excellence sont le « Rond Point » restaurant au
bas de la ville ou le restaurant « Amistoso » du Coles Plaza de
Pétion-Ville. C’est une période de grande tranquilité dans
l’histoire de notre pays et de temps à autres on entend
« gronder » les 12 cylindres de la Lamborghini Miura d’Albert
Silvera ou la V8 de la Corvette de Jacques Baussan. Silvera,
faisait carrément chercher ses clients VIP à l’aéroport en Rolls
Royce. C’était une Rolls-Royce Silver Wraith 1953 qui était
exposée en permanence devant l’hôtel El Rancho. Ce grand
collectionneur d’automobiles circulait royalement dans une
autre Rolls Royce, une Corniche décapotable de couleur or.
Les amateurs de belles automobiles ne manquaient pas à
l’époque ! Serge Bazin du night club Byblos circulait dans une
Cadillac custom, « Ti Fito » St Louis, de l’hôtel « Villa Saint
Louis » ramène des Etats-Unis une Triumph Stag, une
Maserati et une Porshe Turbo. Peu importe que tout cet
étalage était une gifle à la pauvreté extrême d’Haiti... Les gens
ne savaient pas qu’ils dansaient sur un volcan et étaient pris
dans une mouvance de « Map Viv ! » ou plutôt « laissé’mViv ! ».
C’était aussi une époque de grands vendeurs
d’automobiles. Comment oublier le fabuleux trio composé de
Hugues Paris, Cito Vorbe & Fréderic Tovar ? Difficile de sortir
sous les mains de ces messieurs ! Ce sont eux qui
commencèrent les «used car lots » à l’américaine pour la
vente des voitures d’occasion.
Les années 80 qui précèdent la chute de Jean-Claude
Duvalier amènent la « contrebande » dont la « contrebande »
de voitures. Parmi ces voitures, bon nombre sont volées : des
« Gros Zoutis » comme les Mercedes 450 SL, des BMW de
sport et même des Jaguars.
Haiti, 1983. Exposition « Showroom » de la
Mitsubishi à Behrmann Motors.
Modèle : Cybèle, fille cadette de Carl et Gladys.
Haiti, 1983. Exposition « Showroom » de la
Mitsubishi à Behrmann Motors.
Modèle : Marlène, fille ainée de Carl et Gladys,
avec son cousin Eric Behrmann.
Un jour, monsieur Bob Graham, Gouverneur de la Floride,
se trouvait en Haiti en visite officielle, c’était l’époque où le
phénomène « Boat people » prenait de l’ampleur. Les yeux du
Gouverneur tombèrent sur une superbe Mercedes au bas de
la ville du côté de la « Belle Créole », elle ressemblait
étrangement à la sienne qui avait disparu en Floride
seulement quelques semaines avant. Quand la police vérifia le
véhicule, on y trouva même les balles de tennis du
Gouverneur ! Suite à cette histoire, Marc Bazin, Ministre des
Finances de Baby Doc, surnommé « Mr. Clean », ordonna un
razzia. Toutes ces belles voitures de provenance douteuse
furent ramassées et exposées devant les bureaux de la Police.
On prenait des initiatives à l’époque !
Miami. Carl Fombrun, Chevrolet Caprice 1982
Le père Bennett, lui, devenu entre temps beau-père du
chef de l’État, voyait progresser ses chiffres d’affaires à la
Sonavesa : les BMW 320, 325 & 525 se vendaient comme des
« petits pains chauds » ainsi que les petites Lada. On
plaisantait à l’époque en disant que BMW signifait Bob Marley
& the Wailers ou encore Black man’s wish !
Baby Doc filait régulièrement à la plage à vive allure dans
ses voitures de sport, laissant les camions de l’Armée qui le
suivaient écraser les riverains sur son chemin. Il fit un effort
pour se comporter en chef d’État lorsqu’il reçut le président
Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Ce dernier traversa Portau-Prince dans une Rolls Royce noire, couleur appropriée pour
le père de la négritude. On raconte que, quand Jean-Claude
présenta le président Sénégalais au général Gracia Jacques au
Palais National, celui-çi pensa immédiatement au Ciné Sénégal
au bout du boulevard Harry Truman, il tend la main au
président Sénégalais et lui dit fièrement « Général Gracia
Jacques, Triomphe salle 1,2,3 ! » La raison est qu’il était alors
co-propriétaire de cette salle de spectacle...
Les rues de Port-au-Prince ont même connu le Pape
mobile, une voiture blindée dans laquelle le Pape pouvait se
tenir debout et saluer la foule. Quand le pape visita Haiti en
1984 pour prononcer cette fameuse phrase « Il faut que
quelque chose change ici ! », sa Sainteté avait amené son
Pape Mobile. Pour cette visite historique, l’église catholique
avait affiché des centaines de posters du Souverain Pontif
avec les bras ouverts, s’addressant au peuple haitien et disant
tout simplement « Men mwen. Kote nou ? ». Le dénouement
du règne de Jean-Claude Duvalier s’annonçait déja.
Toutes ses belles histoires prirent fin le 7 février 1986 à
l’aube quand Jean-Claude se conduisit lui même à l’aéroport
international de Mais Gaté au volant d’une BMW grise 745i. Il
vit alors pour la dernière fois sa piste d’automobiles préférée!
Ces véhicules de la flotte présidentielle Duvalier, qui
valait des millions à l’époque, crépissent aujourd’hui dans un
garage de l’État hatien non-adapté à leur entretien.
L’avalanche, le coup d’État et
le présent
Les années 90 furent des années pénibles pour le pays: le
coup de force du Général Cédras, la répression sanglante de
l’armée, l’embargo, puis le débarquement des troupes
américaines avec « Operation restore democracy » et puis
bien sûr, le retour de monsieur « Tid Tid – Bwa chèch » en
chair et en os ! La « démocratie » amène avec elle le « laisser
aller », les ports s’ouvrent et laissent entrer toute sorte de
marchandises et surtout des voitures « pèpè » pour que le
peuple puisse se dégagé. Dans la foulée, nous reçumes tous
les rejets des États-Unis. Comme il était question de dégagé et
comme chaque Haitien a un frère, un cousin, une tante, un
oncle , un beau-père aux États-Unis ou au Canada, on
demanda à ces gens d’acheter un Pick-Up usagé pour un petit
Bizniz de Tap Tap bo-isit.
Chicago, 2002. Le compatriote, l’ami Lesly Benodin
devant sa résidence dans sa Mercedes.
Alors aujourd’hui, nous voilà avec des milliers de Isuzu
Kb, Isuzu Pup, Nissan, Toyota, mal entretenus qui nous
crachent de la fumée noire au visage quotidiennement. La
population de la capitale ayant quadruplé, les Tap Tap partent
dans tous les sens. De Boutilliers l’on voit clairement l’effet
polluant de toutes ces fumées noires sur la ville.
Entretemps, à Saint Marc, Miragoâne & Cap-Haitien
arrivent encore des pèpè. Et que dire de toutes ces carcasses
qui jonchent les voies publiques !
Chicago, 2002. L’ami et compatriote Lesly Benodin,
devant sa résidence
avec son chien et ses deux maitresses :
Une Bentley à gauche et une Mercedes à droite.
En ce qui concerne les années 2000, c’est l’ère des SUV
(Sports Utility Vehicules). Haiti est le pays idéal pour ce genre
de véhicule. Peu de routes asphaltées, et si elles existent, elles
ne sont pas bien entretenues, donc elles sont en mauvais état.
Il faut donc un 4 X 4. En plus, toutes les rues de la capitale
sont devenues des marchés, et avec toute la marée humaine
que cela implique, il faut un 4 X 4 pour pourvoir traverser, et
se sentir moins intimidé. Mais le 4 X 4 a d’autres avantages :
puisqu’on se fait kidnapper, il faut un véhicule bien haut avec
une vue panoramique. On doit être bien juché pour mieux
dominer et prêt à utiliser son véhicule comme un missile au
cas où l’ennemi se présente. Et l’éternel « bodyguard » de ces
belles dames, où le placer ? Il faut donc de l’espace pour
installer ces gorilles, raison de plus pour s’acheter un 4x4.
C’est peut-être pour toutes ces raisons que l’on voit ces
jours-ci le retour des voitures américaines sous forme
d’immenses « Pick-up truck » double cabines avec des pneus
bien « Gros Neg », de la taille de ceux d’un camion. Ces
véhicules se prêtent facilement au « Blindage » puisque leurs
suspensions peuvent être modifiées pour supporter tout ce
poids. Alors, les « Allo, Allo, comment vas tu ? » qu’on se fait
habituellement quand on se croise sur la route de Pétion-Ville
deviennent impossibles puisque qu’on ne peut pas descendre
les vitres, elles sont blindées ! Aujourd’hui, pour fair un bon
« Allo, Allo » dans un véhicule blindé, il faut se mettre de
travers, poussé la porte avec les deux mains, demander au
« bodyguard » de soutenir une porte qui pèse une tonne pour
pouvoir se libérer les mains pour un bon « Allo, Allo, comment
vas tu... on se maintient etc... ». Ces gros « monster trucks »
sont même équipés de haut parleurs. Ainsi, on peut
facilement intimider les autres.
Tout le monde roule en 4X4 ces jours-ci, c’est l’ère des
SUV. Des Mercedes G400, des Discovery, des Toyota
Landcruiser et des Prado, des Mitshubishi Pajero etc... et
comment oublier la flotte des gros Suburban noires du Palais
National.
La Minustah aussi nous a amené son lot de véhicules, des
camions de fabrication Indienne comme les TATA, des Caspers
Sud Africain, des véhicules blindés Chinois, des Toyotas
Brésiliennes, des jeeps Russes de provenance Uruguayenne...
Bref.. comme a l’image de la Minustah, des voitures du monde
entier sont en Haiti. Il est intéressant de constater que près de
100 ans après l’invasion américaine qui lança l’histoire de
l’automobile en Haiti la boucle est bouclée avec les véhicules
militaires des Nations Unies.
A travers le temps, l’automobile a été synonyme de
liberté, pouvoir et rêve. C’est surtout ce que l’on retient de
son histoire durant ces cent dernières années. Aujourd’hui, il
paraît que l’automobile est devenue juste un moyen de
transport. Même l’esthétisme semble avoir disparu au profit
de nouvelles technologies. Tout se ressemble ! Que sont
devenues les sportives Studebaker « Golden Hawk », les belles
Buick décapotables, les élégantes Mercedes d’époque ?
Heureusement qu’il existe en Haiti un groupe d’hommes et de
femmes qui se sont constitués en « Automobile Club » afin de
préserver la mémoire de ces automobiles. Malheureusement,
la majorité de nos anciennes voitures sont passées à la
guillotine des « réchoman » pour être tranformer en fours. Un
patrimoine s’est envolé !
Le photographe Roberto Stephenson et moi allons partir
à la recherche de ces vieux trésors sur toute l’étendue du
territoire. De ce projet, sortiront un livre et un film
documentaire sur le sujet. Nous pensons que ces voitures
d’antan constituent une richesse pour le pays, un plaisir pour
les yeux, un patrimoine touristique et une mémoire pour les
générations futures.
Mario L. Delatour
Nota Bene
Yvan Casséus et Vanessa Paul ont contribué à cet article.
Mario L. Delatour, cinéaste, et Roberto Stephenson,
photographe, espèrent que les collectionneurs et les
concessionnaires de voitures leur apporteront leur concours
pour la réalisation de ce projet. Ils cherchent des anciennes
voitures des années 30, 40, 50, 60 et 70. Si vous en connaissez
ou si vous souhaitez aider à les trouver, veuillez les contacter
par email à l'adresse:
[email protected]
REMARQUES DE CARL
Bravo à l’ami Mario L. Delatour
et ses collaborateurs Yvan Casséus, Vanessa Paul, et
Roberto Stephenson. J’attends les photos de Roberto
Stephenson. Dans les albums de famille j’essaierai de trouver
des photos-souvenirs du sénateur Charles Fombrun, mon père,
un collectionneur de belles voitures des années 30, 40, 50, 60
en Haiti, pas nécessairement luxueuses, comparées à la
galopade éffrénée d’aujourd’hui, mais pour un gosse de ces
temps, ces bagnoles faisaient rêver. Que de souvenirs !
Dans les années ’40 ma sœur Anne-Marie fut courtisée
par son futur époux dans une Ford Modèle T ; fille d’un père
proprio de belles voitures, frustrée dans ses rêves de jeunesse,
elle insistait, avec raison, pour être accueillie dans la Buick
« dynaflow » du frère de son courtisan. Aussi, dans les années
’40, mon condisciple de classe et voisin, l’ami Serge Bazin,
futur propio d’une Cadillac « custom made », risquait le
martinet pour s’être emparé sans permission de la jolie
bagnole de son père, le sénateur Louis Bazin. Dans les années
’50, pendant un temps, la Buick Dynaflow du Dr. Maurice
Armand m’a servi pour guider les touristes « importants de
l’époque » pour l’agence Magic Island à Port-au-Prince. Je
possédais en Haiti une Studebaker, modèle 1948, ensuite une
Renault et une Anglia, pour aboutir à Puerto Rico dans une
Ford décapotable, modèle 1955. La « capotte » de cette
dernière fut en trois fois vandalisée : l’âge d’Aquarius frappait
en plein à San Juan et la ronde continua à New York, ma ville
préférée malgré tout.
Pendant les 30 dernières années à Miami le parcours
continua avec une Chevrolet Caprice toute neuve, une Ford
Wagon toute neuve, et une Cadillac jaune dernier cri qui
pouvait à peine entrer dans mon garage...Étant devenu sage,
je liquidais le tout pour m’acquérir en 1984 un « pick-up »
Toyota modèle 1982 qui me sert encore après 26 ans d’usage.
Quand, désirant « impressionner » les autres, c’est tellement
simple de louer une voiture de luxe pour relativement une
bagatelle. Le temps m’a donné raison ; l’âge des SUV est en
chute libre avec la rareté du pétrole. Pour les professionnels
haitiens «arrivés », la Mercedes est toujours de mise, mais,
pour combien de temps encore, car le temps va passer par
là…et les « hybrid » sont à nos portes.
Ceux et celles de la petite et grande famille du COIN DE
CARL qui, au fil du souvenir, désirent contribuer à ces
anecdotes de l’automobile en Haiti sont les bienvenus.
Je rejoins le cinéaste Raoul Peck dans son adresse à
Delatour: “ Mon cher Mario, … Tu es peut-être l’un des
rares à recueillir ces témoignages. Continue.”
Quelle joie! Mario L. Delatour, présentement résidant
à Washington, D.C., un compatriote qualifié dans la
documentation et qui a séjourné plus de 3 ans au
Japon, un pays certainement qui peut inspirer les
“aficionado” des quatre roues.
Carl dans sa Toyota encore vibrante de 26 ans, modèle
1982 (qui ne sera jamais une antiquité) un joyau de voiture, n’en
déplaise aux “arrivés”.
Carl
La nouvelle limousine à la Maison Blanche
du président-élu américain Barack Obama.
Barack Obama va désormais voyager dans
une nouvelle limousine ultra sécurisée qui
résisterait à divers explosifs...Une fortresse
roulante construite en partie comme un tank,
en partie comme un camion… avec des portes
et des vites blindées…Les spécifications sont
secrètes…
ART ET
SPECTACLE
Haiti-Hommage : Les Trésors nationaux vivants honorés et
récompensés .
Janvier 2009
Les Trésors nationaux vivants ont été honorés et récompensés le
10 janvier dernier lors d’une cérémonie au Parc de la Canne-à-sucre.
Odette Roy Fombrun, Georges Corvington et Yole Ledan Dérose ont
été littéralement couverts de cadeaux.
Lors d’une cérémonie solennelle agrémentée d’un spectacle avec
l’inusable Beken et de jeunes artistes, les Trésors nationaux vivants
pour l’année 2008 ont été honorés et récompensés d’une pluie de
cadeaux offerts par les initiateurs et les sponsors de cette activité.
Des voyages à l’intérieur du pays pour «partager leurs
expériences avec les jeunes», souhaite Serge Phillipe Pierre de la
Tortug'air, des livres, des tableaux, des sculptures, du liquide, des
gerbes de fleurs et bien d’autres prix ont été attribués à ces
compatriotes qui se sont distinguées pour leur réalisation dans divers
domaines.
Odette Roy Fombrun a été choisie pour son long parcours dans
les domaines de l’éducation, de la littérature et de son engagement
dans le social à travers le mouvement «konbitisme» qu’elle prônait
dans les années 1980.
Première appelée sur le podium par Florence Chevalier de
l’agence Image et Marketing et Clarens Renois de Vues d’Haïti, celle
qui est surnommée «Coq Bataille» a été accompagnée par un texte du
poète Clotaire Saint-Natus pendant que des photos de Mme Fombrun
défilait sur les grands écrans du Parc historique de la Canne-à-sucre
où se déroulait la cérémonie.
Un texte lu par Michaëlle Saint-Natus, de la Fondation Françoise
Canez Auguste, a décrit les combats et les engagements d’Odette Roy
Fombrun pendant les dernières années, selon le principe que pour
chaque Trésor une personne doit en dresser le portrait.
Cette partie de la cérémonie a été précédée par les prestations
de plusieurs artistes tels que Beken, Suzelee, la jeune Capoise Myrline
Pierre, Nadège Dugravil, Nicky Christ, des trésors de demain qui ont
enchanté le public qui a fait le déplacement en dépit de la rareté de la
gazoline.
La cérémonie a débuté vers les 9h avec des extraits du dernier
documentaire d’Arnold Antonin «Jacques Roumain ou la passion d’un
pays». S’ensuivit la prestation de Myrline Pierre, annoncée par le
maître de cérémonie, Clarens Renois, comme un artiste qui promet et
qui grâce à son tallent, donne à 12 ans des spectacles au Cap-Haïtien
pour s’occuper de sa famille. Le public a pu apprécier ce talent à la
voix cristalline. Figure d'innocence, cette artiste prise en charge par la
World Vision, chante avec beaucoup de conviction et un grand
bonheur pour les enfants défavorisés. Elle appelle ceux qui ont les
moyens à se pencher sur leur sort.
Sur le podium a succédé Suzelee, la chanteuse à l’accent
oriental, qui a présenté deux nouvelles compositions de son cru : Mon
rêve et Rendez-vous. Mais l’interprète de «Salam» ne s’est pas
montrée bien convaincante lors de ce spectacle.
Beken, «vieux briscard de la chanson», comme le décrit Clarens
Renois, a réchauffe l’atmosphère avec ses pièces indémodables
comme «Tribilasyon» et «Fanm se kajou». A l’interprétation de ce
dernier titre, le public n’a pu s’empêcher d’accompagner le chanteur,
plutôt fringant et qui n’a rien perdu de son aura, de sa voix et de son
lyrisme.
Nadège Dugravil a ensuite interprété «Mawoule» de Carole
Desmesnin avant de se faire accompagner de Nicky Christ pour
interpréter ensemble «Lanmou pa yon plezantri», sur les traces de
Boulo Valcourt de Caribbean Sextet. Enfin, Nadège interprète
«Bondje», une version rythmée, déhanchée, où elle prouve sa
capacité à bouger sur scène. A sa manière de se trémousser sur un
rythme rara, elle prouve qu’elle est bien de Léogâne.
La première partie du spectacle s’arrête et débute la seconde, la
plus longue, qui est la cérémonie de présentation et de remise de prix
des Trésors nationaux vivants de 2008 : Odette Roy Fombrun, Georges
Corvington et Yole Dérose.
Après Odette Fombrun, l’on fait appel à l’historien Corvington
connu pour les 5 tomes de «Port-au-Prince au cours des ans». Dans sa
présentation de l’historien, Michel Hector le décrit comme « la
mémoire d’un peuple et d’une ville, épris de la mémoire et du passé».
La distinction de l’écrivain de Port-au-Prince tombe à point pour les
260 ans de la capitale haïtienne.
Michel Hector a conclu en remerciant la Fondation Françoise
Canez Auguste et la revue Vues d’Haïti qui ont pris cette initiative
d’honorer des compatriotes qui se sont illustrés et «pour porter un
demander formel sur l’absence de modèle en Haïti».
Le clou du spectacle a été la présentation de Yole Dérose.
Introduite comme les autres Trésors sur un texte de Clotaire SaintNatus, Yole Dérose a été présentée par l'écrivain Frankétienne, l’un
des premiers trésors nationaux en 2006. Ce dernier a dressé un
panégyrique de la veuve d’Ansy Dérose.
«On ne présente pas un artiste comme Yole Dérose, on la
célèbre», a lâché le prolifique auteur qui vient de sortir son dernier
livre : Amours, Délices et Orgues.
«Un show dans le show» a souligné le maître de cérémonie à la
fin de l’allocution de Frankétienne qui a lu, chanté, déclaré sa flamme
et déclamé un poème de son cru écrit en hommage à celle qui a
marqué la chanson haïtienne pendant plus de vingt ans et qui
s’adonne aujourd’hui à l’organisation de spectacle et
l’accompagnement de jeunes artistes.
Ensuite les récompenses ont plu. Elles venaient des multiples
sponsors qui accompagnent cet événement comme la American
Airlines, Sogebank, Tortug’air, la Fondation Françoise Canez Auguste,
la Fondation Lucienne Deschamps, le Ministère des Affaires Sociales,
la BNC, la Valério Caez, le rhum Barbancourt, la Comcel, le Restaurant
le Relais et bien d’autres.
Voilà de quoi inspirer et encourager la jeunesse haïtienne à
suivre la trace des trésors d’aujourd’hui pour être ceux de demain.
Pour clôturer la soirée, le chanteur Nicky Christ a interprété
«Chalbare» et «Nou gen lè nan rèv» avec sa guitare sèche et
beaucoup d’énergie.
Renette Désir a mis fin au spectacle comme plat de résistance de
cette soirée. Elle a interprété plusieurs chansons dont l’immortel «Pòs
machan» de Toto Bissainthe, «Yanvalou», sa propre composition, et
d’autres chansons qui ont fait vibrer la nuit dans le parc historique de
la Canne-à-sucre.
L’initiative des «Trésors nationaux vivants» a été prise sur une
idée de Marcel Duret. L’ex-ambassadeur d’Haïti au Japon avait voulu
que soit implantée ici cette tradition centenaire nipponne qui
récompense une personne ayant acquise une certaine maturité dans
son domaine de prédilection sur une durée d'au moins 20 ans.
Lancée depuis 2006, cette initiative de la Fondation Françoise
Canez Auguste et de la revue Vues d’Haïti a déjà récompensé
l’écrivain Frankétienne, l’actuel Premier ministre Michèle Duvivier
Pierre-Louis, à l'époque directrice de la FOKAL, le percussionniste
Azor, l’économiste Kesner Pharel, les centres GHESKIO et le Frère
Franklin Armand.
JJ/HPN
www.haitipressnetwork.com
NOUVELLE
IMPORTANTE
Marlène Bastien
J’ai reçu un appel téléphonique de
l’amie et éminente activiste HaitianoAméricaine, Marlène Bastien,
m’annonçant sa candidature à la
députation au Congrès américain pour
l’état de la Floride en 2010.
Bonne chance, Marlène.
Carl