1 Variance - CNU 06 Compte-rendu de la session de qualification
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1 Variance - CNU 06 Compte-rendu de la session de qualification
Variance - CNU 06 Compte-rendu de la session de qualification 2016 aux fonctions de Maître de conférences et Professeur des Universités (voie 46-1), février 2016 Ce document n’engage que ses rédacteurs, c’est-à-dire les élus Variance ayant siégé pendant cette session La première session de qualification aux fonctions de Maître de conférences du CNU 2015-2018 s’est tenue du 1er au 2 février 2016 à l’IAE de Paris, la session de qualification aux fonctions de professeur (voie 46-1) s’est tenue du 3 au 5 février 2016 à l’IAE de Paris et à l’Université Paris 1. 1. • Eléments communs aux qualifications MCF et PR : Recevabilité des dossiers. Les conditions nécessaires à l’examen du dossier par les rapporteurs et à la discussion pour la qualification sont les suivantes : - Envoi du dossier aux deux rapporteurs avec l’ensemble des pièces obligatoires (documents mentionnés dans l’arrêté + documents complémentaires demandés par la section 06). - • Envoi du dossier au plus tard à la date limite fixée par le Ministère (cachet de la Poste faisant foi). Le nombre de dossiers non conformes est important. Pour les MCF, sur 454 candidatures déposées, 131 dossiers (28% des candidatures) n’ont pas été examinés. Pour les PR, le ratio est de 19% (27 dossiers non examinés sur 142 candidatures déposées), correspondant aux cas suivants : - Renoncement : les candidats ont adressé un courrier postal ou électronique à leurs rapporteurs pour les informer de leur désistement ; - Dossier non parvenu : lorsqu’aucun des deux rapporteurs n’a reçu le dossier ; - Dossier hors délai : lorsque les dossiers ont été postés après la date limite d’envoi ; - Dossier irrecevable : lorsqu’une ou plusieurs des pièces obligatoires mentionnées dans l’arrêté ministériel manquent au dossier en version papier ; - Dossier non examiné : lorsqu’un des documents complémentaires demandé par la section est manquant ou non conforme (par exemple le résumé de 20 pages en Français pour les thèses en Anglais ; ou bien un dossier envoyé en format électronique mais pas en format papier). 1 2. Session de qualification aux fonctions de Maître de conférences a. Eléments de cadrage Les dossiers sont évalués par deux rapporteurs (1 PU, 1 MCF1) sur les critères suivants2 : Qualité de la recherche : Le travail doctoral joue un rôle central dans cette évaluation. La thèse doit être de qualité, sans critique majeure de la part des rapporteurs avant ou lors de la soutenance. L’envoi par les candidats des pré-rapports de soutenance et de la thèse (documents recommandés mais non obligatoires) est à conseiller vivement aux candidats, ils constituent des éléments centraux de l’évaluation par les rapporteurs au CNU. Les thèses par essais doivent être accompagnées de la publication dans une revue classée de l’un des articles de la thèse, sans co-auteur. Ce critère, proposé en début de session, n’a pas toujours été respecté, des thèses sur essais avec publications à plusieurs co-auteurs, ayant donné lieu à qualification. Ces thèses doivent par ailleurs proposer une problématique centrale articulant bien les différents articles, avec introduction, transitions, conclusion pertinentes et explicites. Les publications dans une revue classée FNEGE ne sont pas exigées pour les thèses récemment soutenues. Elles sont en général nécessaires pour les thèses de moindre qualité ou plus anciennes. Seuls les articles publiés ou acceptés (avec copie de la lettre ou du mail d’acceptation de l’éditeur) sont considérés. Dans tous les cas, il est très souhaitable que les candidats fournissent une attestation de leurs co-auteurs explicitant la part de travail du candidat lorsqu’il s’agit d’articles cosignés. Les communications dans des colloques de référence (de manière non exhaustive : AFC, AFFI, AFM, AGRH, AIM, AIMS, RIODD, AFMI-ATLAS, EGOS, EURAM, AOM, …) sont généralement considérées comme indispensables pour la qualification, surtout en l’absence de publications. Les journées des doctorants, doctoriales, workshops ne sont pas jugés équivalents à la présentation d’un papier dans un colloque. Expérience pédagogique : Une activité d’enseignement en gestion est indispensable pour la qualification. Elle est particulièrement valorisée lorsqu’elle a été réalisée pour des publics de différents niveaux. Le volume global d’enseignement est pris en considération par les rapporteurs, sans qu’il soit possible de définir un seuil minimal. Ces activités d’enseignement en gestion sont notamment très importantes dans le cas de candidats ayant soutenu une thèse dans une autre discipline (économie, génie industriel ou sociologie essentiellement, parfois histoire ou aménagement et urbanisme). 1 Les rapporteurs sont désignés par le bureau du CNU06 en respectant un certain nombre de règles (notamment : candidat n’appartenant ni au laboratoire, ni à l’université des rapporteurs, rapporteurs n’ayant pas siégé dans le jury de thèse, et les deux rapporteurs n’ayant pas été élus sur la même liste au CNU ; s’il ne s’agit pas de la première demande de qualification, les rapporteurs ne sont pas les mêmes que les années précédentes) 2 Le document intitulé « Eléments de doctrine du CNU pour la qualification aux fonctions de Maître de conférences », rédigé lors de la mandature précédente, est disponible sur le site du CNU à disposition des candidats 2 Implication administrative : Le CNU n’a pas fixé de cadre explicite à l’évaluation de l’implication collective, mais elle constitue un élément mentionné par les rapporteurs, notamment dans le cas de travaux doctoraux jugés plus faibles. Cette implication peut prendre différentes formes : rôle électif dans différentes instances universitaires (CA, conseil de composante, labo, représentation des doctorants), participation à l’organisation d’événements scientifiques, éventuellement pédagogiques, co-direction de filière, diplôme, etc. Les rapporteurs du CNU essaient de tenir compte des contextes locaux. Dans tous les cas, une forte implication administrative comme une grande expérience d’enseignement ne peuvent pas compenser un dossier scientifique jugé insuffisant. S’il ne s’agit pas de la première demande de qualification, les rapporteurs sont particulièrement attentifs à ce qui est venu enrichir le dossier entre les deux candidatures, sans toutefois se sentir totalement liés par la décision de non qualification qui avait été prise les années précédentes. b. Retour sur le processus d’évaluation et de qualification des MCF Evaluation des dossiers : Sur la base des critères évoqués précédemment, les candidatures sont évaluées par chaque rapporteur et notées selon l’échelle suivante : A : avis très favorable / B : avis favorable / C : avis défavorable. Chaque rapporteur prend la parole et énonce son évaluation (A, B ou C) en donnant ses principaux arguments. • Les dossiers évalués A/A ou A/B sont qualifiés sans débat, sauf si l’un des membres du CNU demande des précisions ou un vote. • Les dossiers évalués B/B font l’objet d’une présentation un peu plus développée, mais conduisent dans la très grande majorité des cas à la qualification. • Les dossiers évalués A/C ou B/C sont discutés plus en détail : chaque rapporteur développe les motifs de son évaluation et l’un des rapporteurs choisit généralement de se rallier à l’avis de l’autre. Dans le cas contraire, la qualification est soumise au vote de l’ensemble des membres. • Les dossiers évalués C/C conduisent généralement à une non-qualification, sauf si l’un des membres du CNU demande des précisions ou un vote. Le taux de convergence entre rapporteurs, après discussion, est très élevé : supérieur à 85% sur la note en elle-même, et proche de 99% sur la décision de qualification/non qualification après discussion. 10 dossiers ont été soumis au vote à la demande de l’un des membres du CNU, rapporteur ou non sur le dossier. 6 ont conduit à la non-qualification, 4 à la qualification. 3 454 candidatures déposées sur Galaxie 12 renoncements 70 dossiers non parvenus 31 dossiers irrecevables 3 dossiers hors délai 12 dossiers non examinés = 326 dossiers examinés 3 dossiers hors section 5 équivalences de diplômes refusées 134 candidats non qualifiés = 184 candidats qualifiés 56 % des dossiers examinés 41 % des candidatures Le taux de qualification MCF en section 06 est relativement stable par rapport à 2015 (41 % des candidatures en 2016 contre 44% en 2015). Eléments de discussion : • La convergence dans les avis des rapporteurs est forte, et peu de dossiers se révèlent problématiques. • Des discussions ont eu lieu sur deux points importants : - Pour les candidatures issues d’autres disciplines que les sciences de gestion, la section 06 est attentive aux éléments suivants : une problématique de recherche s’inscrivant dans le champ de la gestion, la présence d’un gestionnaire dans le jury de thèse, des enseignements en gestion et l’insertion dans la communauté gestionnaire, par le biais de publications dans des revues classées par la FNEGE et/ou la participation à des conférences d’associations de gestion. - Les thèses par essais (3 ou 4 papiers réunis dans la thèse) se développent et le critère de la publication d’un article est discuté. Il faut ici tenir compte des spécificités par discipline, mais aussi par laboratoire : dans certaines équipes, les doctorants ne visent que des publications de rang 1 à l’international et, compte-tenu de la sélectivité et des délais de réponse de ces revues, il est quasiment impossible d’avoir l’un de ses papiers acceptés au moment où l’on demande la qualification. En d’autres termes, doit-on valoriser de la même manière un « revise and resubmit » dans une revue très bien classée ou un article accepté dans une revue francophone peu sélective ? 4 3. Session de qualification aux fonctions de Professeur des Universités – Voie 46.1 a. Eléments de cadrage Les 18 membres PU de la section 06 sont réunis pour cette session 46.1. La voie du 46.1 étant très récente (deuxième année seulement) et l’ouverture du concours d’agrégation externe étant incertaine, la section a consacré du temps en début de session pour débattre de la méthode et des critères d’évaluation des dossiers. Il s’agissait de ne pas rompre avec l’approche utilisée par le précédent CNU, tout en apportant quelques éclairages nouveaux. Le consensus a porté sur trois points : un niveau d’exigence minimal en termes de recherche et publications ; une dimension internationale dans le dossier ; un équilibre sur les différentes facettes du métier d’enseignant-chercheur. • Sur le premier point, il a été convenu de retenir un critère « filtrant mais non bloquant » de 2 publications de rang 1 ou 2 dans le classement FNEGE : en d’autres termes, si le candidat n’avait pas ces 2 publications de rang 1 ou 2 FNEGE, il fallait un qu’un autre élément significatif -voire exceptionnel- compense ce déficit. • Sur le second point, la dimension internationale a été appréciée de manière ouverte : articles publiés dans des revues internationales, communications dans des grands colloques européens ou internationaux d’envergure, chapitres d’ouvrages de type handbook publiés chez de grands éditeurs scientifiques, présence active dans les réseaux académiques, participation à des projets de recherche internationaux, etc. • Sur le troisième point, il s’agissait de pondérer les différentes missions d’un enseignantchercheur : enseignement, recherche, rayonnement académique et degré d’implication dans les institutions locales, nationales et/ou internationales. Les dossiers ont été évalués par deux rapporteurs3 sur les critères suivants : Qualité de la recherche et des publications : Outre le critère des 2 articles de rang 1 ou 2 FNEGE, les évaluateurs ont été attentifs au rythme de publication, à la qualité des supports, à la variété des revues ciblées, à la variété des collaborations, au nombre des co-auteurs (le fait de signer à plus de 3 co-auteurs est un élément négativement apprécié), à l’ordre de signature des co-auteurs (lorsqu’ils ne sont pas présentés selon l’ordre alphabétique). D’autres types de publications sont également valorisés : chapitres d’ouvrages internationaux chez des éditeurs de référence, direction d’ouvrages collectifs, labellisation des ouvrages par la FNEGE, ouvrages de recherche individuels à fort impact ou forte diffusion, etc. La présence régulière dans des colloques de référence, en France et à l’étranger, est également importante. Au-delà des publications en elles-mêmes, la cohérence des thématiques de recherche et la capacité à construire un programme de recherche sur la durée ont été des éléments positivement évalués. La capacité d’encadrement ou co-encadrement des candidats (nombre de doctorants encadrés, nombre de thèses soutenues, devenir des docteurs, etc.) a également été positivement appréciée, ainsi que la présence dans des jurys de thèse. 3 Les rapporteurs sont désignés par la présidente et la vice-présidente en bureau en respectant un certain nombre de règles (notamment : candidat n’appartenant ni au laboratoire, ni à l’université des rapporteurs, rapporteurs n’ayant pas siégé dans le jury de thèse ou de HDR, et les deux rapporteurs n’ayant pas été élus sur la même liste au CNU ; s’il ne s’agit pas de la première demande de qualification, les rapporteurs ne sont pas les mêmes que les années précédentes) 5 Dimension internationale du dossier : Les membres de la section se sont montrés réticents sur les dossiers où toute dimension internationale est absente. Ils ont à l’inverse valorisé les candidats clairement inscrits dans une dynamique de réseau international, publiant dans des revues ou ouvrages à l’étranger, participant régulièrement à des colloques internationaux, etc. Implication institutionnelle du candidat : Il s’agit probablement de la dimension la plus délicate à apprécier, tant les contingences locales sont importantes. Les évaluateurs ont été sensibles à la contribution du candidat à une dynamique collective, qu’elle se situe dans le champ scientifique ou dans le champ pédagogique ou institutionnel, au plan local, national ou international. Les formes sont diverses : coordination de projets importants / contrats de recherche au sein du laboratoire ou impliquant plusieurs partenaires institutionnels nationaux et/ou internationaux, organisation d’événements scientifiques d’ampleur, rôle actif au sein d’une Association académique, direction d’équipe de recherche, direction de filière ou de diplôme, direction de département ou d’établissement, rôle électif dans les instances universitaires (CA, conseil de composante, laboratoire,…), etc. Une très forte implication institutionnelle ne peut pas compenser un dossier scientifique jugé insuffisant, mais elle peut faire pencher la décision en faveur du candidat si son dossier scientifique est « juste » (satisfait le critère-filtre mais par exemple avec certaines publications -classées 1 ou 2 FNEGE- anciennes). S’il s’agit de la deuxième demande de qualification, les rapporteurs sont attentifs aux éléments venus enrichir le dossier entre les deux candidatures, sans toutefois se sentir totalement liés par la décision de non qualification qui avait été prise précédemment. b. Retour sur le processus d’évaluation et de qualification Evaluation des dossiers : Selon les critères mentionnés plus haut, les candidatures sont évaluées par chaque rapporteur et notées selon l’échelle suivante : A : avis très favorable / B : avis favorable / C : avis défavorable. Chaque rapporteur prend la parole, présente le dossier dans ses principales dimensions, puis énonce son évaluation (A, B ou C) en donnant ses principaux arguments. • Les dossiers évalués C/C sont en général ceux qui ne remplissent pas le critère filtre des 2 publications de rang 1 ou 2 ou qui sont très éloignés du champ de la gestion : ils conduisent rapidement à une décision de non-qualification, sauf si l’un des membres du CNU demande des précisions ou un vote. • Les dossiers évalués A/A sont en général ceux qui reflètent une activité de qualité et équilibrée sur les différentes facettes du métier de l’enseignant-chercheur : recherche et publications, international, rayonnement et implication dans des dynamiques collectives : ils conduisent rapidement à une décision de qualification, sauf si l’un des membres du CNU demande des précisions ou un vote. • Les dossiers B/B, A/B, A/C et B/C ont fait l’objet de discussions plus approfondies et parfois d’un vote lorsque les deux rapporteurs, après débat, n’ont pas fait converger leurs appréciations. Au total, 9 dossiers ont fait l’objet d’un vote, soit parce que les deux rapports étaient divergents, soit parce que l’un des membres de la section l’avait demandé. 6 142 candidatures déposées sur Galaxie 7 renoncements 13 dossiers non parvenus 2 dossiers irrecevables 1 équivalence de diplôme refusée 4 dossiers non examinés = 115 dossiers examinés 78 candidats non qualifiés = 37 candidats qualifiés 32 % des dossiers examinés 26% des candidatures Sur les 115 dossiers examinés, 37 ont été qualifiés, soit un taux de qualification de 32%, stable par rapport à 2015. Sur les 37 qualifiés, 6 sont en poste en Ecole, les 31 autres à l’Université. Eléments de discussion : Des discussions plus intenses ont eu lieu sur trois points importants : • Le cas des candidats en poste dans des Ecoles de management, pour lesquels se posent deux questions : a. Ces candidats souhaitent-ils réintégrer l’université ou bien obtenir la qualification pour négocier dans leur Ecole une progression de carrière ? b. Ces candidats sont pour certains parmi les plus productifs en recherche et publications, bénéficiant d’une décharge de cours et de responsabilités institutionnelles : doit-on pour autant ne pas les qualifier si leur dossier scientifique est considéré comme exceptionnel ? • Les différences de pratiques entre les champs de la gestion : dans certains domaines, la liste FNEGE ne paraît pas adaptée car elle exclut une série de revues pourtant très bien cotées. Fautil alors appliquer de manière souple le principe du classement FNEGE, en regardant également le classement CNRS ? • Le cas des recherches sur des thématiques émergentes et/ou interdisciplinaires, sur lesquelles il est sans doute plus difficile de répondre au critère de publication dans des revues de rang 1 ou 2 : comment prendre en compte ces spécificités ? Ne doit-on pas aussi valoriser l’originalité, la prise de risque et l’ampleur de la contribution des travaux ? 7