Résultats - Lycée Friant

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Résultats - Lycée Friant
« Il était une fois… le restaurant de demain »
2008-2009 - Saison 1 - « Le maître d’hôtel de demain » (tradition & évolution)
2009-2010 - Saison 2 - « Harmonie à quatre mains » (interdépendance des métiers salle/cuisine)
2010-2011 - Saison 3 - « La théâtralisation du service » (de la scène à la salle)
2011-2012 – Saison 4 – « Le ré-enchantement des métiers de l’Hospitalité »
2012-2013 - Saison 5 - « Le savoir-dire» (avoir toujours le mot juste)
2013-2014 - Saison 6 - « L’identité professionnelle du Maître d’Hôtel du XXIème siècle »
2014-2015 - Saison 7
- L’UNIFORME « Être & mieux paraître pour le maître d’hôtel de demain »
Lors de cette 7ème édition du concours Ô Service “Il était une fois… le restaurant de
demain”, concours ouvert pour la 1ère fois au niveau national, 23 dossiers ont été reçus,
émanant des étudiants des 3 binômes Maître d’hôtel/Enseignant ayant donné l’opportunité
à leurs étudiants de participer (Denis Courtiade du restaurant Alain Ducasse au Plaza
Athénée associé à Corinne Hacquemand du Lycée H. Friant de Poligny, Laurent Cartier du
restaurant Les Terrasses d’Uriage et Sophie Abraham du lycée Lesdiguières à Grenoble, et
Cédric Kuster du restaurant Le Crocodile à Strasbourg associé à Jean-Pierre Lesage du
groupe FIM de Granville).
Les gagnants, ayant présenté à chaque binôme le meilleur dossier sur ce thème de
l’uniforme pour cette session 2015, sont :
- Jéromine DECAUDIN pour le binôme Lycée Friant Poligny - Restaurant Alain
Ducasse au Plaza Athénée
- Cyril GIROT pour le binôme FIM / CFA Agneaux - Restaurant Le Crocodile à
Strasbourg
- Isoline DELULLIER et Jean-Baptiste CANZIAN pour le binôme Lycée Lesdiguières à
Grenoble - Les Terrasses d’Uriage.
Nombre de ces dossiers ont été de grande qualité, les étudiants ayant pu approfondir leur
réflexion sur la place de l’uniforme dans leur future profession. La synthèse de ces travaux
permet de mieux cerner les fonctions de celui-ci, mais aussi les symboles dont il est le
vecteur et surtout, de comprendre les ressentis qui sont ceux de ces jeunes talents de
demain lorsqu’ils passent cet uniforme.
L’uniforme : origines et symbolismes
En introduction de leur travail, les étudiants ont mis en évidence que, dès son origine,
l’uniforme est avant tout un moyen de différenciation : qu’il soit militaire, religieux,
professionnel, scolaire ou de cérémonie, l’uniforme permet de distinguer et de se
distinguer des autres groupes sociaux, de véhiculer avant tout une identité collective.
Selon le contexte, l’uniforme se charge de symbolisme. Qu’il s’agisse de symboliser une
hiérarchie sociale (cols blancs / bleu de travail), de symboliser une fonction de protection
(pompiers, médecins) ou bien encore un esprit d’équipe dans le sport, avec toute la notion
de respect du maillot que cela véhicule, force est de constater que l’uniforme est toujours
porteur de sens.
Fonctions dans l’entreprise, contraintes et utilité de l’uniforme
Au sein de l’entreprise également l’uniforme est porteur de sens et de symboles forts.
Roger Bussy-Rabutin écrivait : “Que les apparences soient belles car on ne juge que par
elles”. L’uniforme dans l’entreprise représente à la fois un métier, celui du Maître d’Hôtel
par exemple, mais aussi l’image de marque de celle-ci. Souvent porteur d’un logo, d’un
signe de reconnaissance, d’une marque ou des couleurs de l’entreprise, l’uniforme
devient la vitrine de l’entreprise et doit alors pouvoir être porté avec la fierté de la
représenter, d’être l’ambassadeur de ces valeurs.
Pourtant, il est parfois mal accepté par ces jeunes collaborateurs qui ont le sentiment, en
ayant l’obligation de travailler en uniforme chaque jour, de perdre une part de leur
identité et de ressembler alors “à tout le monde”, d’autant plus rejeté que celui-ci est
considéré par eux comme “ringard”, d’une autre époque, mal taillé, inconfortable,
inadapté à leur silhouette voire abîmé, usé.
Pour que la fierté de porter cet uniforme qui semble nécessaire ici soit réelle, l’uniforme
se doit de prendre en compte les besoins du collaborateur qui le porte : il doit être
pratique, la coupe doit être adaptée à chaque morphologie, il doit permettre de marcher
facilement, avoir des poches qui seront utiles, la matière et la couleur ne doivent pas être
trop salissantes et il doit être facile d’entretien.
Il devra donc, avant d’être imposé ou simplement recommandé, être réfléchi, testé, voire
même validé par les équipes qui devront se l’approprier à chaque service, vivre avec lui
mais aussi le faire vivre, car si l’uniforme met en valeur le collaborateur il doit aussi être
mis en valeur par le collaborateur qui incarnera ainsi l’image et les valeurs de son
entreprise.
Du point de vue du client, cet uniforme permet de reconnaître les membres de l’équipe de
salle, de distinguer au sein de cette équipe les différentes fonctions de chacun et présente
une harmonie visuelle dans cette même salle. Grâce aux valeurs qu’il véhicule, l’uniforme
est rassurant pour la clientèle.
Enfin, certains étudiants notent que la sensibilité du client à cet uniforme dépendra
souvent de sa motivation d’achat : l’uniforme devient plus important lors d’un repasdétente ou un repas-affaires que lors d’un repas-nutrition.
Ressentis du collaborateur
En premier lieu, au sein d’une équipe de travail, les étudiants ont relevé que l’uniforme
renforce les liens entre les collaborateurs, chacun se sentant appartenir au même
groupe, sans aucune distinction d’origine sociale ou de niveau scolaire.
Dans ce cadre, l’intégration d’un nouvel arrivé est largement facilitée, l’uniforme lui
permettant alors d’être identifié comme faisant partie de la brigade par les membres de
l’équipe mais aussi tous les autres membres de l’établissement ainsi que les clients.
Puis, le stade de l’intégration passé, l’uniforme symbolise et renforce alors l’esprit
d’équipe, renforce la cohésion de la brigade.
Les étudiants, au travers de leurs diverses expériences professionnelles, soulignent
l’impression qu’ils ont eu à chaque fois qu’ils ont revêtu leur uniforme, quel que soit le
type d’entreprise dans laquelle ils ont eu à travailler, le sentiment de la transition claire
entre travail et vie privée, une sorte de préparation intellectuelle. Entrer dans son
uniforme, c’est entrer dans sa fonction, et se sentir alors véritablement devenir « un
professionnel » par ce simple changement de tenue, et pour un jeune collaborateur, cet
uniforme contribue alors à prendre confiance en soi. Passer son uniforme, c’est aussi
prendre conscience des responsabilités, des obligations que celui-ci incarne. L’uniforme
valorise donc celui/celle qui le porte, car il représente des compétences induites.
Conclusion
Il ressort des travaux de ces étudiants que l’uniforme est un filtre qui ne laisse pas
apparaître l’intime : il ne retire rien à celui qui le porte, il laisse seulement transparaitre
une part seulement de ce qu’il est. Lorsqu’il passe son uniforme, le collaborateur n’est pas
une autre personne : l’uniforme lui apporte une valeur ajoutée, mais aussi une
crédibilité, il implique des droits et des devoirs, tout cela en protégeant sa sphère
intime.
Et, finalement, l’uniforme finit par influencer aussi celle ou celui qui le porte, car comme
Nietzsche le relevait : « A force de paraître, on finit par être ».
Corinne HACQUEMAND & Denis COURTIADE

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