Diagnostic Carrières et matériaux de construction en Midi

Transcription

Diagnostic Carrières et matériaux de construction en Midi
Synthèse
Contrat d’Objectifs
Diagnostic
Carrières et matériaux
de construction
en Midi-Pyrénées
Réalisation
Pôle OREF-Métiers
Observatoire régional emploi, formation, métiers
Rédaction
Céline Rousse
mars 2004
Synthèse du diagnostic – Carrières et matériaux de construction en Midi-Pyrénées
Sommaire
I. L’emploi dans la filière Carrières et Matériaux de Construction................................................2
I.1 Eléments sur l’activité économique ..............................................................................................2
I.2 Eléments sur l’emploi..........................................................................................................................3
II La formation dans la filière Carrières et Matériaux de Construction ......................................5
II.1 La formation initiale ...........................................................................................................................5
II.2 La formation professionnelle continue .......................................................................................5
II.2.1 Les formations par alternance sous contrat de travail...........................................5
II.2.2 La formation professionnelle continue des salariés dans la filière.....................5
III Evolution et perspectives dans la filière Carrières et Matériaux de Construction..........6
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Synthèse du diagnostic – Carrières et matériaux de construction en Midi-Pyrénées
I. L’emploi dans la filière Carrières et matériaux de construction
I.1 Eléments sur l’activité économique
Le secteur a connu globalement une conjoncture favorable sur la période 1999–2002. L’activité, en MidiPyrénées, soutenue par les grands chantiers et la volonté de désenclavement de la région par les décideurs
laisse présager un marché régional orienté plutôt à la hausse.
Au niveau global, les industries de la filière Carrières et Matériaux de Midi-Pyrénées génèrent un chiffre
d’affaires de 639 millions d’euros en 2002. Elles sont à l’origine de 6 % du chiffre d’affaires national.
En termes de chiffre d'affaires la branche Carrières et Matériaux de Construction s’est améliorée depuis
1994. Le secteur, après une diminution entre 1991 et 1992, enregistre, en Midi-Pyrénées, une légère
augmentation de son chiffre d’affaires entre 1993 et 1999. Depuis 1998, le chiffre d’affaires a progressé de
près de 25 %, tendance fortement liée à la bonne conjoncture du secteur du Bâtiment et des Travaux
publics.
Le béton prêt à l’emploi et les granulats sont des produits spécifiques destinés principalement à des
marchés locaux. En effet, le béton prêt à l’emploi est un produit « frais » qui ne peut être transporté dans
un large périmètre et le granulat, quant à lui, génère des frais de transport importants qui limitent son
rayon de commercialisation. Par contre, le secteur de la pierre naturelle, principalement le granit, est
fortement concurrencé sur les marchés internationaux par les importations croissantes en provenance
d’Asie ou d’Amérique latine.
De plus l’accès à la ressource minérale qui est une question majeure pour l’approvisionnement en produits
de carrières et matériaux de construction soulève de plus en plus de difficultés ou des questions d’ordre
multiple :
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Hostilité des riverains, difficultés d’ordre politique pour ouvrir des carrières ;
importance des mises de fonds initiales qui exclut de plus en plus l’ouverture de petites
entreprises ;
éloignement progressif de la ressource qui génère des transports supplémentaires ;
Recyclage des matériaux « anciens » à développer : implantation des unités de recyclage qui
connaissent des difficultés de nature similaire à celles des carrières.
La région Midi-Pyrénées compte 608 établissements qui rassemblent près de 4 420 salariés, soit 7,3 % de
l'emploi national. 39 % des établissements sont dans le secteur de l’industrie de la pierre naturelle,
constitué principalement de petites unités avec des effectifs salariés réduits, et 28 % dans les granulats.
L’industrie de la préfabrication en béton est l’activité de la filière qui utilise le plus de main d’œuvre : 27 %
des salariés pour près de 20 % des établissements.
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I.2 Eléments sur l’emploi
La région Midi-Pyrénées regroupe 4 419 salariés soit 7,3 % des effectifs nationaux de la filière et se place à
ce titre au premier rang des régions françaises en termes d’effectifs salariés. Cette part est étroitement liée
à la nature de l’activité puisque le secteur régional de l'industrie de la pierre naturelle compte, à lui seul,
16,5 % des effectifs nationaux enregistrés en 2002 dans cette activité.
En Midi-Pyrénées, ce phénomène s’explique d’une part par l’étendue du territoire régional mais aussi par
la présence de deux bassins spécifiques : le Sidobre, producteur de granit et la zone de Craissac,
productrice de pierre plate du Lot.
De 1987 à 1990, les effectifs salariés nationaux observaient une hausse annuelle légère mais régulière. Sur
la même période, les effectifs régionaux ont subi une croissance relativement « plus rapide ». Cependant, la
région subit à partir de 1990, les effets de la crise enregistrés au niveau national. Depuis cette date, l'emploi
dans la filière n'a cessé de diminuer. Cependant, nous observons une légère reprise entre 2001 et 2002.
Le niveau national a réduit ses effectifs, depuis 10 ans, de 19 % alors que dans le même temps, MidiPyrénées a observé une chute de 13 %.
L'analyse de l'évolution de l’emploi par secteur d'activité de la filière montre que :
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L'emploi dans l'industrie de la pierre naturelle s'est maintenu sur les dernières années. A noter que
cette activité est fortement concurrencée par des produits importés des pays d’Asie et d’Amérique
Latine.
L'industrie des granulats a augmenté le poids sectoriel de son emploi, mais cette part reste encore
assez faible (environ 2,6 % entre 2000 et 2002).
L'industrie du béton prêt à l'emploi a connu une hausse relativement importante de ses effectifs
entre 2000 et 2002 (+ 10,3 %).
L’industrie de la préfabrication en béton s’inscrit aussi dans une tendance de légère hausse
(+ 6,4 %).
Dans ces deux industries, le passage aux 35 heures associé à une augmentation de l’activité (secteurs
alimentant directement les marchés du bâtiment et des travaux publics et qui ont bénéficié d’une
conjoncture économique favorable ces dernières années) explique en partie, cette augmentation des
effectifs salariés. En effet les entreprises ont dû élargir les plages horaires de production afin de satisfaire
la demande croissante de leurs clients.
De plus cette filière génère des emplois indirects dans d’autres secteurs d’activité, biens d’équipement
(équipements mécaniques, équipements électriques et électroniques), biens intermédiaires (explosifs,
produits d’entretien) mais plus particulièrement dans l’activité des transports. A titre d’exemple, une étude1
montre que l’industrie des granulats génère, en Haute-Garonne, l’équivalent de quatre emplois indirects
pour un emploi direct.
32 % des actifs de la filière sont des ouvriers qualifiés, 26 % sont des ouvriers non qualifiés. Les employés
et les techniciens, agents de maîtrise rassemblent respectivement 10 % et 15 % des actifs. Les cadres
représentent 4 % des effectifs. Nous observons que 3 % des actifs sont des chefs d’entreprises.
La moyenne d’âge des actifs de la filière est relativement élevée. En effet, la moitié des actifs a plus de 40
ans et 31 % ont entre 30 et 39 ans. Seulement 20 % des actifs ont moins de 29 ans. Pour certaines
catégories socio-professionnelles la part des « plus de 50 ans » est très importante :
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42 % des chefs d’entreprises et cadres et professions intellectuelles supérieures ;
un tiers des professions intermédiaires administratives et commerciales ;
un tiers des contremaîtres, agents de maîtrise ;
plus d’un quart (27 %) des chauffeurs.
L’industrie des granulats, contribution à l’économie locale, Département de la Haute-Garonne – mai
1999
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De plus une enquête sur les métiers et les besoins en main-d’œuvre qualifiée, réalisée en 2003 auprès des
entreprises de la filière, a montré que 79 % des entreprises de l’industrie du béton et 66 % des entreprises
de l’industrie des granulats rencontrent des difficultés de recrutement, en particulier sur les métiers
suivants :
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Agent de préfabrication ;
Pilote d’installation automatisée
Conducteurs d’engins ;
Chef de carrière ;
Mécanicien.
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II La formation dans la filière Carrières et matériaux de construction
II.1 La formation initiale
Les diplômes disponibles en formation initiale dans l'Académie de Toulouse sont localisés en totalité au
CFA de Lacrouzette dans le Tarn. Ils sont préparés par la voie de l’apprentissage.
Les flux théoriques de sortie de formation initiale (effectifs en dernière année de formation) pour
l’ensemble de la filière concernent 44 personnes en 2003, dont 80 % de niveau V.
La filière justifie globalement d’un taux de réussite aux examens favorable, avec en 2002 près de 71 % de
reçus aux diplômes de la filière.
En ce qui concerne l’insertion professionnelle des apprentis, une enquête réalisée par le CFA Lacrouzette
montre que plus de 70 % des jeunes issus du CFA, évoluent encore, 5 ans après leur sortie, dans la
profession et 90 % sont en activité.
II.2 La formation professionnelle continue
II.2.1 Les formations par alternance sous contrat de travail :
94 contrats ont été signés en Midi-Pyrénées en 2002. 68 % de ces contrats en alternance sont des contrats
d’adaptation, 30 % des contrats de qualification et seulement 2 % des contrats d’orientation. Dans cette
filière la part des contrats d’adaptation est relativement élevée par rapport à d’autres filières. Ceci
s’explique par la faiblesse de l’offre de formation régionale qualifiante (excepté dans le domaine de la
pierre).
II.2.2 La formation professionnelle continue des salariés dans la filière :
En 2002, en Midi-Pyrénées, près de 1 650 salariés sont partis en formation dont 1 132 salariés de la filière
Carrières et matériaux de construction (en cumul, entre 2000 et 2002, on comptabilise 3 033 salariés partis
en formation).
Un tiers des salariés des entreprises de la filière Carrières et Matériaux de construction partis en formation
est des ouvriers qualifiés, un quart des techniciens ou agents de maîtrise. Dans le domaine des tuiles et
briques, 42 % des salariés partis en formation sont des ouvriers qualifiés et 30 % des techniciens.
On constate que les salariés qui suivent une formation qualifiante (durée supérieure à 70 heures,
principalement sous couvert du Capital Temps Formation) représentent environ 3 % à 4 % des salariés
formés. En 2002, sur les 1 650 salariés qui ont suivi une formation, 50 ont suivi une formation qualifiante.
La majorité de ces formations étaient des formations de type CQP spécifiques au secteur.
L’essentiel des salariés part se former dans les domaines de la sécurité (27 %), de la conduite d’engins
(20 %), de l’informatique (10 %), du transport (10 %) et de la gestion (surtout pour les salariés du secteur
tuiles et briques). Pour les actions de formation dans les domaines conduite d’engin et sécurité, ce sont
surtout des ouvriers qui suivent des formations à caractère réglementaire.
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III Evolution et perspectives dans la filière Carrières et matériaux de
construction
La pression accrue de l’environnement, la qualité plus élevée des produits (produits certifiés, marquage
CE…) et la sécurité au travail conduisent les entreprises du secteur à moderniser leur outil de production
et à former leur personnel. En effet, la complexité croissante de l’exercice de la profession, associée à la
mise en place des 35 heures exige un personnel davantage qualifié et polyvalent. Ceci associé à une
pyramide des âges fortement vieillissante fait que la ressource humaine est devenue un enjeu important de
la filière pour l’avenir.
Cependant, le secteur propose des possibilités d’accès à l’emploi à des personnes n’ayant pas de
qualification spécifique au secteur. En effet, selon la profession, certains métiers, notamment ceux des
travaux publics et de la maintenance de systèmes automatisés, sont relativement proches, en terme de
spécificités de leurs compétences. C’est pourquoi les professionnels souhaiteraient favoriser des
passerelles, en terme de formation, afin d’adapter la personne embauchée aux spécificités de la filière des
Carrières et Matériaux de construction.
Cette pression accrue de l’environnement, la qualité croissante des produits réclamée par le marché et la
sécurité au travail a entraîné une évolution sensible de certains emplois de la filière, de nouvelles
compétences sont aujourd’hui associées aux savoir-faire traditionnels. Les emplois d’animateur qualité,
sécurité, environnement et de techniciens de laboratoire sont devenus des métiers incontournables au sein
des entreprises de la filière.
Dans le secteur des carrières, les besoins concernent essentiellement des conducteurs d’engins, des
chauffeurs de niveau V ou IV, des mécaniciens de niveau IV et des chefs de carrières dont le niveau de
recrutement se fait à bac +2. D’après la profession, ce métier est l’emploi le plus qualifié du secteur (2 à 3
ans de formation) et le plus « menacé » car plus d’un tiers (38 %) des effectifs a plus de 50 ans.
Dans l’industrie du béton, les entreprises recherchent surtout des métiers d’agent de préfabrication de
niveau V ainsi que des pilotes d’installation de niveau IV. L’enquête a montré qu’il existait un décalage
entre le niveau de formation souhaité par les professionnels et le niveau de formation des personnes
réellement embauchées. En effet, les entreprises ont recruté essentiellement des agents de préfabrication
sans diplôme (soit 57 % des embauches réalisées) et des pilotes d’installation automatisée de niveau V (soit
53 % des embauches réalisées).
Les résultats d’une autre enquête de recensement des besoins en emplois et formations réalisée en
septembre-octobre 2003 en Midi-Pyrénées et en Aquitaine montrent que les besoins en main-d’œuvre du
secteur du béton prêt à l’emploi se portent surtout sur des métiers d’agent technique de centrale.
Dans le domaine de la pierre, les métiers recherchés portent sur des postes de scieur/débiteur, polisseur et
poseur de monuments funéraires.
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