Approche intégrée à la gestion de la circulation
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Approche intégrée à la gestion de la circulation
PRINTEMPS 2010 Volume 5, No 2 NAV CANADA reçoit un prix Eagle de l’IATA 1 NAV CANADA reçoit un prix Eagle de l’IATA 1 Approche intégrée à la gestion de la circulation aérienne océanique 3 Le point de vue du président 3 Passage à la navigation fondée sur les performances Des prix Eagle sont remis chaque année à des aéroports ou à des fournisseurs de services de navigation aérienne qui offrent un service de qualité et qui optimisent les ressources de leurs clients. Parmi les critères de sélection principaux pour ces prix, notons l’efficacité des consultations avec les clients, la transparence des communications, le niveau raisonnable des redevances, les améliorations apportées à la productivité ainsi que l’excellence du dossier sur le plan de la sécurité, de l’environnement, de l’exploitation et de l’engagement social. 4 « Personne ne peut siffler une symphonie » La collaboration, essentielle à un SNA efficace 5 Le CAATS à l’échelle nationale 6 Un prix environnemental décerné à NAV CANADA et Sensis 7 La technologie de NAV CANADA acquiert une portée internationale NAV CANADA a déjà reçu un prix Eagle en 2001. 7 En coulisse – Plans de vol transfrontaliers VFR NAV CANADA est fière de recevoir cette année un prix Eagle de l’Association du transport aérien international (IATA), qui représente les lignes aériennes internationales du monde entier, dans la catégorie du meilleur fournisseur de services de navigation aérienne. Approche intégrée à la gestion de la circulation aérienne océanique Tenue d’assurer les services de navigation aérienne dans le corridor aérien océanique le plus achalandé du monde, NAV CANADA apporte des changements pour améliorer la sécurité et l’efficacité au-dessus de l’Atlantique Nord. Quatre projets clés ont été menés à terme ou continuent de progresser : ›› la mise en œuvre de l’ADS-B au-dessus du nord-est du Canada et de la pointe septentrionale du Groenland; « Il ne fait nul doute que nous devons améliorer nos services dans cet espace aérien, de dire Steve Hunt, gestionnaire général, Régions d’information de vol de Gander et de Moncton. La quasi-totalité des 1200 vols traversant l’Atlantique Nord tous les jours tirera parti d’une ou de plusieurs améliorations des technologies et des procédures en cours. » ›› l’intégration des données radar du Système d’alerte du Nord (NWS) du ministère de la Défense nationale (MDN) aux systèmes de gestion de la circulation aérienne de la Société; ›› la mise en œuvre, en collaboration avec des partenaires du SNA, de la réduction de l’espacement longitudinal (RLong); ›› l’amélioration du Système automatisé du contrôle de la circulation aérienne de Gander (GAATS), pierre angulaire du Système de traitement des données de vol océaniques de la Société. « Chacun de ces projets devraient permettre aux aéronefs transatlantiques ayant l’avionique nécessaire de consommer moins de carburant, et ce, au profit des clients, » d’ajouter Steve Hunt. Surveillance dépendante automatique en mode diffusion (ADS-B) Après la mise en œuvre de l’ADS-B au-dessus de la baie d’Hudson en janvier 2009, NAV CANADA a continué d’accroître la disponibilité du système satellitaire dans des secteurs où il n’y avait auparavant aucune surveillance. AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT Suite à la page 2 1 La deuxième phase de l’ADS-B, prévue pour ce printemps, étendra la couverture de surveillance au-dessus du nord-est du Canada. Six aménagements au sol – dans l’est du Nunavut et au Labrador – ainsi que deux PAL, assureront la surveillance et les communications le long de la côte et au-dessus d’une partie de l’Atlantique. « Les aéronefs homologués en provenance de l’Europe pénètrent plus tôt l’espace aérien avec couverture de surveillance, explique Steve Hunt. De plus, les aéronefs à destination du centre et de l’ouest de l’Amérique du Nord le pénètreront encore plus tôt lorsque sera lancée la troisième phase de l’ADS-B au-dessus su sud du Groenland. » Grâce aux capteurs ADS-B installés à Prins Christian Sund, Frederiksdal, Frederikshab et Simiutuaq, au Groenland, l’Atlantique Nord fera l’objet d’une surveillance accrue. « Un “corridor de surveillance” prend lentement forme au-dessus de l’Atlantique Nord, explique Steve Hunt. Grâce aux normes d’espacement réduites s’appliquant dans l’espace aérien de surveillance, les contrôleurs peuvent offrir aux aéronefs ayant l’avionique nécessaire et homologués un accès accru à des routes préférentielles et à des altitudes plus élevées. « Vu les économies de carburant possibles, les clients sont prêts à se procurer l’avionique requise – d’autant plus que nous passons d’un usage tactique à un traitement prioritaire à des altitudes plus élevées. » Système d’alerte du Nord Le MDN a récemment accepté de donner à NAV CANADA accès aux données militaires du NWS. L’intégration des données des radars du NWS de Brevoort, Saglek et Cartwright aux processeurs de la Société est prévue pour bientôt et devrait offrir 40 minutes de surveillance de Plusieurs changements visant à améliorer l’efficacité des opérations océaniques sont en cours. plus aux aéronefs non homologués ADS-B en direction ouest au-dessus de l’Atlantique. « La Société ne se limite pas à son infrastructure pour trouver des solutions viables, renchérit Steve Hunt. C’était pour NAV CANADA et ses clients une solution sensée. Nous sommes ravis de la coopération du MDN. » On songe à intégrer graduellement les autres radars du NWS dans le nord et le nord-ouest plus tard en 2010 et en 2011. Réduction de l’espacement longitudinal (RLong) En janvier 2009, la Société a fait passer de 10 à cinq minutes l’exigence d’espacement longitudinal des aéronefs GNSS en montée ou en descente qui franchissent des altitudes intermédiaires. Cette décision a permis aux contrôleurs d’autoriser plus facilement les pilotes à changer d’altitude pendant les périodes de grand achalandage. Cependant, une fois qu’il a atteint l’altitude désirée, l’aéronef doit revenir à un espacement longitudinal de 10 minutes. « Il s’agissait là d’un moyen plus souple de déplacer des aéronefs d’une altitude à une autre lorsque la capacité le permettait, explique Steve Hunt. La prochaine étape logique était d’accroître la capacité de manière sécuritaire aux altitudes préférentielles. » NAV CANADA travaille en étroite collaboration avec les NATS du R.-U. en vue d’adopter une norme d’espacement de cinq minutes sur les routes de l’Atlantique Nord. Une fois cette norme en place, les aéronefs dûment équipés pourraient conserver un espacement longitudinal de cinq minutes dans l’espace aérien sans couverture radar. Les deux sociétés ont défini un concept d’exploitation et établi les exigences de fonctionnement, de rendement et de sécurité. La couverture de surveillance dans l’espace aérien achalandé de l’Atlantique Nord est élargie grâce aux technologies du radar du Système d’alerte du Nord et de l’ADS-B. 2 Pour assurer une mise en œuvre efficace, les aéronefs précédents et suivants évoluant dans la même direction devront être équipés notamment du GPS, de la surveillance dépendante automatique en mode contrat (ADS-C) et d’un système de communications contrôleur-pilote par liaison de données (CPDLC). L’ADS-C permettra aux aéronefs dotés de l’avionique requise de transmettre des comptes rendus de position automatiques plus fréquents aux systèmes de traitement des données de vol de NAV CANADA et des NATS. Ces systèmes calculeront la position relative des aéronefs. Les contrôleurs peuvent délivrer une autorisation RLong à l’aide de CPDLC grâce à une série standard de messages de liaison de données, dont des directives de montée/descente. « La moitié des aéronefs évoluant dans cet espace aérien ayant déjà l’avionique requise – un nombre qui ne cesse d’augmenter –, nous nous attendons à des avantages immédiats », souligne Steve Hunt. La mise en œuvre étant prévue en 2010, NAV CANADA et les NATS s’affairent à s’assurer que les procédures et les systèmes permettront d’assurer en toute sécurité l’espacement des aéronefs. GAATS+ Pour appuyer ces projets et d’autres projets ultérieurs, NAV CANADA travaille à une mise à jour importante du GAATS : le GAATS+. « Ce système favorisera la mise en œuvre des améliorations en matière de service au dessus de l’Atlantique, explique Steve Hunt. Il s’inspire des améliorations apportées au Système automatisé du contrôle de la circulation aérienne de Shanwick. » Selon Steve Hunt, le GAATS+ aidera la Société à instaurer une détection de conflit améliorée, des mises à jour plus fréquentes en matière d’espacement et des mesures de contingence en cas de perte de l’intégrité GNSS – tous essentiels à la viabilité de RLong. De nouvelles consoles seront configurées pour les contrôleurs responsables des secteurs océaniques. L’instauration du GAATS+ éliminera la nécessité d’utiliser fiches en papier. Le GAATS+ appuiera aussi une plus grande coordination inter-unités et l’instauration de fonctions pour aider le contrôleur à planifier et à contrôler la circulation. AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT Suite à la page 3 « Les contrôleurs pourront donc consacrer davantage de temps à espacer les aéronefs, » conclut Steve Hunt. Le point de vue du président Tirer le maximum des projets d’amélioration de l’efficacité Alors que les volumes de la circulation aérienne montraient des signes d’amélioration au début avril, l’industrie a dû affronter un autre revers : vers la fin du mois, les cendres volcaniques ont forcé la fermeture d’espaces aériens, réduisant ainsi la circulation internationale presqu’à néant. « Maints clients ont déjà l’avionique requise pour tirer profit de l’ADS-B et de RLong, explique Steve Hunt. De plus, la plupart des aéronefs neufs sont déjà dotés de l’avionique et des systèmes communication requis. Il s’agit alors d’une question d’homologation. » Bien que l’espace intérieur canadien et l’espace océanique contrôlé par le Canada n’aient subi aucune fermeture, NAV CANADA a connu une baisse des volumes de la circulation océanique en raison des fermetures en Europe. La Société estime que les clients économiseront entre 2010 et 2016 plus de 80 M$ en carburant et contribueront à une réduction connexe des émissions de gaz à effet de serre grâce aux projets susmentionnés. Depuis que NAV CANADA a pris en main le SNA en 1996, nous en sommes venus à nous attendre à l’inattendu et nous avons réappris que ce n’est pas ce qui vous arrive mais comment vous y réagissez qui fait toute la différence. Selon Steve Hunt, les compagnies aériennes doivent soupeser les économies possibles de carburant contre le coût d’achat de l’avionique. « Chaque projet peut aider les clients homologués à réaliser des gains importants d’efficacité. » John Crichton, président et chef de la direction, NAV CANADA Cette leçon s’applique partout, qu’il s’agisse de relever le défi des Jeux d’hiver, de déployer un système national de gestion de la circulation aérienne, de pousser les frontières de la technologie de surveillance dans le Nord canadien, ou de collaborer à la réduction des coûts tout en continuant de rehausser la sécurité. À mesure qu’augmentera la demande pour des routes et des altitudes privilégiées, la priorité sera accordée aux aéronefs ayant l’avionique requise afin de permettre au plus grand nombre possible d’appareils d’utiliser les profils les plus efficaces en toute sécurité. » L’industrie de l’aviation a connu une année difficile. Après plus de 40 ans dans ce milieu, je peux affirmer que les années sans enjeu ou sans gratification n’existent pas. Nous œuvrons dans une industrie qui exige de la détermination et du courage dans l’adversité, et qui permet à ceux qui considèrent les défis enrichissants de découvrir ce dont ils sont capables. Cet établissement de priorité a été instauré au-dessus de la baie d’Hudson en mai 2009 après avoir donné aux transporteurs un certain temps pour se doter de l’avionique ADS B. C’est pourquoi le rapport annuel de cette année s’intitule Innover dans l’adversité : en ces temps difficiles, il ne faut pas baisser les bras mais plutôt redoubler d’effort et se concentrer sur les objectifs dont l’impact se fera réellement sentir. « Nous tous au Centre de contrôle régional de Gander sommes très enthousiastes. Il est très gratifiant de participer à plusieurs projets de pointe qui favorisent l’efficacité, de conclure Steve Hunt. Ces projets sont le reflet de notre engagement d’améliorer sans cesse les services que nous offrons à nos clients. » Ce numéro de Trajet direct traite de notre apport sur les plans de la sécurité, de l’efficacité et du service à la clientèle. Je vous souhaite une agréable lecture. Passage à la navigation fondée sur les performances Il y a un peu plus d’un an, des intervenants du milieu mondial de l’aviation ont signé une déclaration sur l’adoption rapide de la navigation fondée sur les performances (PBN). L’Organisation des services de navigation aérienne civile, qui représente les fournisseurs de SNA du monde, dont NAV CANADA, est l’un des signataires. l’usage de spécifications de performance de navigation, plutôt que de capteurs de navigation. Une spécification de navigation RNP en est une qui exige un système embarqué de surveillance de la performance et d’alerte, tandis qu’une spécification RNAV n’exige pas un tel système. La souplesse de l’exploitation de point à point qu’offre la PBN peut accroître l’efficacité de toutes les étapes du vol. Dans un système PBN, les exigences de performance d’un système RNAV d’un aéronef sont définies en fonction de la précision, l’intégrité, la disponibilité, la continuité et la fonctionnalité requises pour l’exploitation proposée. Les NAVAID au sol ne sont toutefois pas condamnées à disparaître. Elles subiront plutôt une évolution, et il est possible que leur nombre diminue. Les applications de navigation de surface (RNAV) et de qualité de navigation requise (RNP) établiront les exigences de navigation grâce à L’avènement de la PBN, combinée à de nouvelles technologies de communication, de surveillance et de gestion de la circulation aérienne, nous permettra de changer notre perception de l’espace aérien, d’accroître la sécurité, la capacité et l’accès et d’améliorer l’efficacité en vue de réduire la consommation de carburant, les émissions et le bruit. Stratégie de mise en œuvre NAV CANADA élabore sa stratégie de mise en œuvre de la PBN. Une équipe interfonctionnelle a été constituée et chargée de produire un concept d’exploitation qui a été approuvé par le Comité consultatif sur l’exploitation du transport aérien à la fin de 2009. La mise en œuvre devrait se faire en étapes pour permettre aux exploitants d’aéronefs d’équiper leurs appareils afin de satisfaire aux spécifications de navigation des espaces aériens où ils veulent évoluer. Suite à la page 4 AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT 3 Passage à une navigation fondée sur les performances On élabore actuellement des arrivées normalisées en région terminale (STAR) et des départs normalisés aux instruments (SID) RNAV suivant les critères de conception existants tout en s’assurant toutefois qu’ils peuvent être utilisés sous un cadre PBN. La charge de travail s’en trouvera éventuellement réduite lorsque de nouveaux critères et spécifications de navigation seront mis en œuvre. Routes conventionnelles RNAV NAVAID au sol actuels RNP Points de cheminement Les décisions ultérieures de mise en œuvre et de détermination des priorités seront fondées sur la valeur des analyses de rentabilisation et seront transparentes pour les utilisateurs. TERPS Trajectoire verticale homogène Trajectoire courbe L’instauration ces prochaines années des stratégies PBN mèneront à d’importants changements. Les fournisseurs de SNA, clients et organismes de réglementation devront travailler en étroite collaboration afin de gérer le rythme du changement de sorte à tirer le maximum des ressources et technologies afin d’obtenir autant d’avantages que possible. Flexibilité de conception limitée Efficacité accrue de l’espace aérien Optimisation de l’utilisation de l’espace aérien « Personne ne peut siffler une symphonie » La collaboration, essentielle à un SNA efficace Par exemple, le NOC communique toutes les deux heures avec le centre de commandement de la FAA. « En raison du va-et-vient de la circulation aérienne entre nos pays respectifs, l’harmonisation de nos deux systèmes est indispensable », souligne Dave Rose, gestionnaire, NOC. Un groupe d’employés au Centre national de l’exploitation de NAV CANADA. Collaboration tactique Halford E. Luccock, prédicateur et professeur de l’université Yale, avait raison de dire que « personne ne peut siffler une symphonie ». Les grands accomplissements nécessitent presque toujours une collaboration. L’exploitation du deuxième SNA en importance au monde en est un bon exemple. NAV CANADA collabore activement avec divers intervenants dans le cadre de ses opérations quotidiennes mais aussi pour l’élaboration des plans à moyen et à long terme. Les intervenants comprennent non seulement les clients, les employés, les aéroports et les fournisseurs de SNA avoisinants mais aussi les avionneurs, les organismes de réglementation et les fournisseurs. 4 Créé en 2004, le Centre national de l’exploitation (NOC) de NAV CANADA sert de principal centre des communications au groupe Exploitation et à nos intervenants aux fins de collaboration tactique. L’un des éléments essentiels de la collaboration est le partage de l’information afin que tous puissent aborder le problème à partir des mêmes données, qu’il s’agisse de réduire la capacité en raison d’une tempête de neige, ou de planifier les routes océaniques de la journée. Pour atteindre cet objectif, le NOC tient plus de 15 téléconférences régionales, nationales et internationales quotidiennes, ou y participe. Ces téléconférences décident du déroulement de la journée pour nos clients, unités et partenaires dans la prestation des SNA. Le NOC discute aussi tous les matins avec l’unité centrale de gestion du débit d’Eurocontrol pour connaître la situation qui attend nos clients à leur arrivée en Europe et, en après-midi, avec les NATS du Royaume-Uni, pour connaître les vols transatlantiques vers l’est prévus en soirée. Le trafic sur les routes transpolaires est coordonné avec les centres d’Anchorage, en Alaska, et de Reykjavik, en Islande. Les répartiteurs des transporteurs aériens peuvent également consulter les exposés météorologiques détaillés pour déterminer quelle sera l’incidence de la météo sur leurs vols de la journée au Canada. Les exposés, gérés par Arlene Harrold, spécialiste de la météorologie à l’aviation, sont fournis au minimum trois fois par jour. Des outils Web sont aussi utilisés et prédisent sur une base quotidienne le volume de la circulation anticipée sur chacune des routes de l’Atlantique et du Nord, ainsi que le nombre d’aéronefs qui survoleront chacun des points de repère polaires. Un autre outil Web, la surveillance du rendement des aéroports, fournit des données de mesure du AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT Suite à la page 5 rendement en temps réel telles que le nombre d’arrivées et de départs par heure. Ce type de conscience situationnelle partagée est essentiel à la prise de décision en collaboration. « Lorsqu’une situation nécessite une intervention proactive, nous suivons une approche concertée dans le but de minimiser l’augmentation des durées de vol en raison de l’encombrement, de la météorologie ou d’autres situations. Ayant un tableau complet, les clients peuvent prendre des décisions plus éclairées pour la répartition », précise M. Rose. Élaboration de plans à long terme La collaboration est essentielle à la prise de décision tactique quotidienne, mais elle importe aussi dans les plans d’investissements de capitaux, les changements aux procédures et autres ajustements de service. « La collaboration est particulièrement importante car bon nombre des technologies émergentes nécessitent l’installation de systèmes appropriés au sol, dans un aménagement ATS et aussi à bord des aéronefs », indique Rudy Kellar, vice-président, Exploitation. NAV CANADA s’appuie sur divers moyens officiels et non officiels pour collaborer avec ses intervenants. Par exemple, le Comité consultatif de NAV CANADA a été mis sur pied pour offrir des conseils et des recommandations au Conseil d’administration de la Société. Le Comité consultatif sur l’exploitation du transport aérien (CCETA) fournit une tribune à NAV CANADA et ses principaux clients pour coordonner les plans et les activités, tandis que le Comité consultatif national du système de la navigation aérienne (CCNSNA) réunit un plus grand nombre de membres et offre l’occasion de réfléchir sur les questions du jour et les plans futurs. Outre ces tribunes de longue date, de plus en plus de groupes de travail multidisciplinaires s’occupent de questions précises, mènent des consultations directes sur des projets ou sur l’élaboration de nouveaux concepts d’exploitation. Le CAATS à l’échelle nationale Les contrôleurs dans les sept centres de contrôle régional utilisent maintenant le CAATS. Depuis six mois, l’Ingénierie, les Opérations techniques et l’Exploitation de NAV CANADA ont franchi une étape importante du programme de modernisation de la Société. Depuis sa mise en service dans l’espace aérien intérieur du Sud à l’ACC d’Edmonton vers la fin de 2009, le CAATS est maintenant fonctionnel dans les sept ACC de la Société. Celle-ci comprend la mise en œuvre du Système canadien automatisé de la circulation aérienne (CAATS) à la grandeur du pays. Nous en sommes à la dernière phase. « Avec cette mise en service, le CAATS transfère pour la première fois automatiquement les données de vol d’un ACC à l’autre, précise Kim Troutman, vice-président, Ingénierie. Le CAATS est la base du système ATM de NAV CANADA. Il s’agit d’un système intégré de gestion des données de vol qui automatise la surveillance des profils de vol et étend la prévision et la détection des conflits à l’espace non radar. Il traite et distribue aussi l’information aux autres systèmes de NAV CANADA et internationaux. Déploiement en deux phases dans les espaces du Nord et du Sud L’ACC est responsable d’un vaste espace aérien où les aéronefs volent de quatre à cinq heures sans couverture radar. Pour assurer l’espacement sécuritaire des vols et les niveaux de services à la clientèle, les contrôleurs des secteurs du Nord à l’ACC d’Edmonton utilisent la fonction de prédiction des conflits. Puisque l’ajout de cette fonction au CAATS nécessite moult développements et essais, on a décidé d’y déployer le CAATS en deux temps : dans les sous unités du Sud, puis dans celles du Nord à l’ACC d’Edmonton. « La mise en œuvre initiale dans l’espace aérien du Sud nous a permis de réduire le nombre de changements apportés aux activités quotidiennes », explique Dave Lewis, gestionnaire général, FIR d’Edmonton. La Société a donc pu se concentrer à apporter des améliorations progressives allégeant la charge de travail. Des huit sous-unités, cinq ont été incluses dans la première phase de la mise en œuvre à Edmonton. Ces sous unités bénéficient AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT Suite à la page 6 5 maintenant des fonctions automatisées du CAATS et de la connectivité ACC ACC avec l’ACC de Vancouver à l’ouest, et celui de Winnipeg à l’est. Communications réduites et sécurité accrue grâce à des procédures automatisées Maintenant que le CAATS assure le transfert automatisé des données de vol entre les sous unités du Sud à l’ACC d’Edmonton, les ACC de Vancouver et de Winnipeg, et les centres de Salt Lake et de Seattle, le besoin d’une communication vocale entre les contrôleurs est moindre. « Les contrôleurs consacrent plus de temps à la gestion de l’espace aérien qu’à la communication d’information, a souligné M. Lewis, et plusieurs fonctions permettent d’ajouter des couches de sécurité et d’améliorer la conscience situationnelle des contrôleurs ». faciliteront la détermination du type d’alerte et l’établissement des priorités. L’une des nouvelles fonctions est la mise à jour facile de l’altitude réelle de l’aéronef. Le système utilise la vitesse nominale de montée ou de descente de ce type d’aéronef pour mettre à jour automatiquement le profil de vol prévu. Et la prochaine étape? Une autre fonction nouvelle, le Traitement de l’approche interrompue, simplifie aussi le travail des contrôleurs. De même, les listes de données de vol adaptables, une fonction introduite pour la première fois à l’ACC de Toronto, contribue aussi à libérer le temps des contrôleurs. Finalement, les améliorations apportées aux fonctions d’arrivée ou de départ IFR en retard Une fois que le développement du logiciel de prédiction des conflits et des autres fonctions sera terminé, le CAATS sera mis en œuvre dans les secteurs du Nord à l’ACC d’Edmonton et plusieurs anciens systèmes seront mis hors service. « Le transfert à un seul système de pointe améliorera l’intégration des données, la sécurité des opérations et le service à la clientèle », de conclure M. Troutman. « Il s’agit de la dernière pièce de ce casse-tête, qui sera maintenant un tout », a t-il ajouté. Un prix environnemental décerné à NAV CANADA et Sensis Présentation du prix de l’environnement décerné par Jane’s Airport Review, de g. à dr. : Janine Boxall (Jane’s); John Crichton, PCD, NAV CANADA; John Jarrell, vice-président et directeur général, Sensis Air Traffic Systems; et Jenny Beechener (Jane’s). Le déploiement de la technologie de surveillance dépendante automatique en mode diffusion (ADS-B) au-dessus de la baie d’Hudson a remporté le prix de l’environnement à la foire 2010 ATC Global Exhibition and Conference tenue en mars à Amsterdam, aux Pays-Bas. Cette technologie, conçue et produite par la société Sensis, compte cinq stations au sol le long du littoral de la baie d’Hudson. Décerné par Jane’s Airport Review, ce nouveau prix souligne la gestion « écologique » du trafic aérien et la contribution de l’industrie de l’aviation à la réduction des émissions nuisibles. Cette distinction s’ajoute à cinq prix honorant les réalisations de l’industrie au cours de l’année écoulée. 6 Selon NAV CANADA, l’ADS-B entraînera entre 2009 et 2016 une économie de 195 millions de dollars pour les lignes aériennes et une réduction des gaz à effet de serre de 547 000 tonnes métriques. « Je suis honoré d’accepter ce prix au nom des employés de NAV CANADA qui ont su innover dans ce déploiement de l’ADS-B dans le Nord canadien, a déclaré John Crichton, président et chef de la direction. Ces employés préparent déjà de futurs déploiements encore plus bénéfiques pour nos clients et l’environnement. » « NAV CANADA aide aussi ses clients à réduire leurs coûts en carburant et à améliorer l’expérience des voyageurs en fournissant des trajectoires plus efficaces et prévisibles. Nous sommes fiers de partager ce prix avec NAV CANADA. » Les lauréats sont choisis pour leurs innovations ou leurs initiatives de collaboration, par un comité regroupant des hauts dirigeants des organismes suivants : Federal Aviation Administration, EUROCONTROL, IATA, CANSO, Jane’s Information Group et OACI. « Ce prix honore un formidable système qui améliore la sécurité d’un espace aérien achalandé tout en apportant des avantages concrets et mesurables pour l’environnement », a déclaré John Jarrell, vice-président et directeur général de Sensis Air Traffic Systems. AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT La technologie de NAV CANADA acquiert une portée internationale La technologie de NAV CANADA s’implante progressivement dans le système de navigation aérienne mondial. tion de surface (A-SMGCS), et principal fournisseur responsable de l’ingénierie, de la gestion de projet, de l’installation et de l’organisation du soutien. Le fournisseur de service de circulation aérienne Airservices Australia a récemment annoncé l’entrée en service d’un système fourni conjoin tement par NAV CANADA et la société Sensis pour son programme de modernisation de trois tours de contrôle de la circulation aérienne. SolaCom Technologies fournira un sous-système de communication vocale totalement numérique qui sera intégré directement dans le système de gestion de l’information de vol d’INTAS pour les communications air-sol/sol-sol. NAV CANADA et Sensis Corporation élabo reront et livreront conjointement une solution intégrée qui offrira aux contrôleurs un accès immédiat aux données de vol et aux communications vocales, et surveillera l’aérodrome et l’espace aérien environnant. L’EXCDS permet aux contrôleurs d’utiliser des écrans tactiles pour surveiller les aéronefs et gérer le flux de circulation aérienne, ce qui élimine les fiches traditionnelles en papier. On l’utilise aujourd’hui dans plus de 70 emplacements au Canada, y compris des tours de contrôle, des centres de contrôle régional et des stations d’information de vol. Le système, connu sous le nom de Suite intégrée d’automatisation des tours (INTAS), présente un poste intégré de travail contrôleur qui peut compter jusqu’à quatre écrans tactiles et qui réunit les technologies de NAV CANADA suivantes : « Nous sommes heureux que de plus en plus de nos collègues de partout dans le monde reconnaissent les capacités éprouvées et la fiabilité de cette technologie », a affirmé John Crichton, PCD de la Société. Les récents déploiements ont montré que nos solutions souples peuvent être adaptées à divers environnements opérationnels locaux », a-t-il dit. ›› le Système d’affichage amélioré (EXCDS), qui permet la coordination sans papier des données de vol entre la tour et les unités de contrôle terminal; tour de contrôle, s’ajoutant ainsi aux aéroports de Stansted, Gatwick, Luton et Heathrow. En outre, les NATS mettront en service prochainement l’EXCDS dans trois des tours de contrôle les plus achalandées de l’Écosse : Aberdeen, Glasgow et Edinburgh. De même, le fournisseur danois de SNA Naviair a sélectionné ce système pour sa nouvelle tour de contrôle à Copenhague, dans le cadre de son programme de modernisation visant à augmenter la capacité de l’espace aérien au-dessus du Danemark. NAV CANADA collabore également avec Northrop Grumman Corporation à mettre au point des adaptations pour le marché américain; par exemple, le système de gestion de fiches électroniques a été adapté pour les forces aériennes des États-Unis. Le système de données de vol en temps réel (REFS), la version de Northrop Grumman, a été lié à l’interface NAS utilisée par la Federal Aviation Administration (FAA) et est utilisé à la base aérienne de Sheppard à Wichita Falls, au Texas. L’équipe mixte Sensis/NAV CANADA installera d’abord la solution à trois aéroports – Melbourne, Adelaide et Rockhampton – ainsi qu’au centre d’apprentissage et au centre de contrôle de la circulation aérienne de Melbourne d’Airservices Australia. ›› le Système d’affichage de l’information opérationnelle (OIDS) qui permet de surveiller et contrôler le balisage de l’aérodrome, les aides à la navigation et les données météorologiques; ›› le Service automatique numérique d’information de région terminale (D-ATIS) et Ce partenariat avec Sensis illustre comment des fournisseurs de SNA partout dans le monde utilisent et adaptent la technologie de NAV CANADA afin d’accroître l’efficacité de la circulation aérienne. ›› des affichages de surveillance de région terminale. Sensis mettra son expertise à contribution en tant que fournisseur et intégrateur du Système avancé de guidage et de contrôle de la circula- Un contrôleur de la circulation aérienne à l’aéroport de Stansted utilise la technologie EXCDS développée par NAV CANADA. Depuis le déploiement le plus récent des NATS, l’Aéroport London City utilise EXCDS dans sa En coulisse – Plans de vol transfrontaliers VFR N.D.L.R. : Le présent article a été rédigé à l’origine par NAV CANADA pour le bulletin COPA Flight News. Nous l’avons reproduit ici à l’intention des clients et des lecteurs intéressés par l’aviation générale et récréative. Tous les jours, NAV CANADA et Lockheed Martin, fournisseur de services d’information de vol aux États-Unis, collaborent et s’échangent des messages de plan de vol afin de fournir un service aux vols transfrontaliers VFR. Ce travail conjoint rend possible un service de planification de vol transfrontalier qui, à son tour, assure l’efficacité du service d’alerte et des activités de recherches et sauvetage (SAR). Les deux sociétés ont connu de profonds changements ces six dernières années. Au Canada, NAV CANADA terminait en 2004 le transfert des services avant vol, de planification de vol et en route des stations d’information de vol (FSS) aux centres d’information de vol (FIC). Parallèlement, aux États-Unis, Lockheed Martin a assumé la prestation des services de vol à l’automne 2005. Dans les deux pays, l’exploitation est régie par des organismes gouvernementaux (Transports Canada et la FAA) pour assurer le respect des exigences de sécurité et de service. Échange de messages transfrontaliers VFR Depuis l’introduction de ces changements, les deux sociétés ont fait d’énormes progrès, mettant en œuvre de nouveaux systèmes pour gérer le traitement des plans de vol VFR. Ces systèmes, soit le Système de gestion de l’information des FSS (FIMS) de NAV CANADA et le système de planification de vol et météorologique (FS21) de Lockheed Martin, doivent pouvoir échanger des messages de façon sûre sur le réseau international AFTN/NADIN. L’échange des messages ne se fait pas sans difficulté, chacun des deux pays utilisant un format de plan de vol différent (les États-Unis, AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT Suite à la page 8 7 un format de plan de vol VFR intérieur, et le Canada, le format de l’OACI). En outre, chaque pays doit envoyer des messages à l’aménagement qui prendra le vol en charge dans l’autre pays. Lorsqu’un plan de vol actif est échangé, le type de vol (VFR), l’identification et le type de l’aéronef, le point de départ, la destination et l’ETA sont envoyés. Une fois le message reçu, l’aménagement récepteur envoie un accusé de réception, ce qui lui transfert le service d’alerte. La transmission inter-agences des plans de vol est essentielle au suivi sans interruption des vols. NAV CANADA et Lockheed Martin ont collaboré pour tenir à jour les protocoles d’échange de messages et les données sur l’emplacement des aérodromes afin que l’aménagement responsable du service d’alerte VFR puisse envoyer et recevoir des messages. Le service d’alerte VFR consiste à assurer le suivi d’un vol en particulier. Si un pilote ne ferme pas son plan de vol, une recherche par moyen de communications et des activités de recherches et sauvetage (SAR) sont déclenchées au besoin. Les deux sociétés collaborent sans cesse pour assurer l’intégrité des messages sur la sécurité des vols. Des tests sont effectués entre les systèmes chaque fois que des changements y sont apportés. Recherche par moyen de communications et activités SAR L’échange d’information des plans de vol est particulièrement important lorsque des services d’alerte et SAR sont requis. Lorsque des activités SAR sont nécessaires, toute cette information est remise à l’aménagement qui fournit le service d’alerte. Cette information comprend les données se trouvant dans le plan de vol, telles que couleurs de l’aéronef, la quantité de carburant à bord et les coordonnées du pilote. L’information sur les contacts radio et les comptes rendus de position est aussi échangée. Chacun des organismes est tenu d’effectuer une recherche par moyen de communications le long de la route de vol avant d’en aviser son agence SAR. Une recherche efficace permet en général de prendre contact avec le pilote avant d’avoir à faire appel à l’agence SAR. Le processus d’échange d’information des plans de vol assure que la recherche par moyen de communications et les activités SAR peuvent être faites dans les deux pays. Les services d’alerte et de SAR ne sont disponibles que pour un plan de vol VFR actif. Les pilotes devraient aussi savoir que le processus pour activer un plan de vol VFR diffère entre le Canada et les États-Unis. Au Canada, un plan de vol VFR est automatiquement activé à l’heure de départ proposée. Les tours et les FSS qui assurent un service consultatif d’aéroport transmettront aussi l’heure réelle de départ au FIC ou demanderont au pilote de communiquer avec le FIC sur une fréquence en route. Le FIC mettra le plan de vol à jour en conséquence. Aux États-Unis, les pilotes doivent communiquer avec la FSS sur une fréquence en route afin d’activer leur plan de vol VFR. Les tours de contrôle et les stations d’information de vol aux États-Unis ne transmettent pas les heures de départ aux FSS de Lockheed Martin aux fins d’activation des plans de vol VFR. Il est à noter que lorsqu’un plan de vol VFR n’est pas activé correctement, le service d’alerte n’est pas fourni, et les activités SAR ne seront pas assurées si le vol est en retard. NAV CANADA et Lockheed Martin encouragent les pilotes à demander au spécialiste quelles sont les procédures d’activation des plans de vol VFR au moment d’en déposer un. Les manuels d’information aéronautique du Canada et des États-Unis contiennent de l’information exhaustive sur la planification de vols transfrontaliers VFR. Advenant qu’un pilote tente de fermer un plan de vol qui n’avait jamais été activé, une enquête est menée et les conclusions sont échangées entre NAV CANADA et Lockheed Martin. Grâce à l’échange de l’information, les deux sociétés ont été en mesure de cerner des problèmes et de modifier les procédures afin de fournir un meilleur service. NAV CANADA et Lockheed Martin collaborent afin de fournir un service efficace et d’assurer la sécurité des vols. Les pilotes peuvent faire leur part en prenant connaissance des différentes procédures de planification de vol s’ils doivent transiter entre le Canada et les États-Unis. En cas de doute, consulter le spécialiste de l’information de vol pendant l’exposé! Trajet direct est une publication de NAV CANADA à l’intention des clients et des personnes que les projets du fournisseur de services de navigation aérienne du Canada intéressent. Faites parvenir vos lettres, vos commentaires ou tout changement à votre abonnement à : Rédactrice en chef : Trajet direct NAV CANADA 77, rue Metcalfe, 11e étage Ottawa ON K1P 5L6 Téléphone :613-563-7520 Télécopieur :613-563-7243 Courriel : [email protected] Pour toute autre préoccupation au sujet du service, communiquez avec nous par téléphone ou par courriel : 1-800-876-4693 [email protected] Un spécialiste de l’information de vol au FIC fournit un exposé météorologique à un pilote. 8 AU SERVICE D’UN MONDE EN MOUVEMENT