LA MALNUTRITION DES ENFANTS

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LA MALNUTRITION DES ENFANTS
LA MALNUTRITION DES ENFANTS
Droit
GLOSSAIRE
Dénutrition : résultat d’une sous-alimentation ou d’une mauvaise assimilation de la nourriture.
Disette : pénurie de vivres.
Faim : besoin urgent de manger.
Famine : rupture brutale de l’approvisionnement en aliments qui touche l’ensemble de la population
d’une région.
Insécurité alimentaire : situation caractérisée par le fait que la population n’a pas accès à une quantité
suffisante d’aliments sans dangers et nutritifs pour avoir une croissance et un développement normaux, être
en bonne santé et mener une vie active. L’insécurité alimentaire peut être due à l’insuffisance de la disponibilité
alimentaire, à l’insuffisance du pouvoir d’achat, à des problèmes de distribution ou à l’inadéquation de
la consommation alimentaire à l’échelon des familles. Elle peut être chronique, saisonnière ou temporaire.
(contraire = sécurité alimentaire)
Micro-nutriments : vitamines, minéraux et autres substances dont le corps a besoin en petite quantité.
Sous-alimentation : ration alimentaire en permanence insuffisante pour couvrir les besoins énergétiques
alimentaires. (contraire = suralimentation)
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DÉFINITION
La malnutrition revêt trois formes différentes :
- la sous alimentation (manger insuffisamment)
- les carences alimentaires (manger mal ou de façon déséquilibrée)
- la suralimentation (manger trop)
La malnutrition est, en effet, un état complexe où peuvent se mêler des carences – multiples et
concomitantes – en calories, en protéines et en micro-nutriments.
Le terme « malnutrition » englobe la malnutrition généralisée qui se manifeste par un retard de
croissance, un déficit pondéral et l’émaciation, et les carences en micro-nutriments tels que le fer,
la vitamine A, l’iode, le zinc et l’acide folique.
La malnutrition, contrairement à la faim, ne dépend pas seulement de la satisfaction de l’appétit :
un enfant qui mange suffisamment pour calmer sa faim immédiate peut néanmoins être malnutri.
On a parlé, à son propos, d’urgence silencieuse : les trois quarts des enfants qui meurent de causes
liées à la malnutrition, sont atteint de formes modérées ou légères, de façon souvent chronique, qui ne
s’accompagnent d’aucun signe extérieur. Les groupes les plus vulnérables sont les foetus, les enfants
de moins de trois ans et les femmes avant et pendant la grossesse et en cours d’allaitement.
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CONSTAT
La malnutrition de l’enfant qui, pendant de longues périodes, ne reçoit pas une nourriture
correspondant à ses besoins et provoque carences, retard de croissance et vulnérabilité à
la maladie ;
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Les formes de malnutrition les plus fréquentes sont les suivantes :
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La malnutrition par excès ou obésité : pour la première fois dans l’histoire, le nombre
de personnes obèses dans le monde égale le nombre de personnes souffrant d’une insuffisance
pondérale. L’obésité touche 41% de la population en Colombie et 36% au Brésil. En Chine le
nombre d’adultes obèses a augmenté de 50% en trois ans. Entraînant certaines maladies comme
les troubles cardio-vasculaires, l’hypertension et le diabète, l’obésité est devenu un important
problème de santé publique. Des études ont démontré que la malnutrition sévère de femmes
enceintes serait à l’origine de certains cas d’obésité chez leur enfant : leur corps gardant la
mémoire des carences subies mettrait en place un système de compensation en stockant toutes
les calories.
Les carences en micro-nutriments : ces carences peuvent parfois se révéler aussi graves que
le manque de calories ou de protéines et être particulièrement néfastes au développement.
La malnutrition protéino-énergétique : elle est provoquée par une rupture dans l’alimentation
et peut être mortelle sans prise en charge rapide. Les signes cliniques sont très peu apparents
mais elle rend vulnérable à tous types d’infections et entrave la croissance en poids et en taille
de l’enfant.
Dans les situations d’urgence – disettes et surtout famines – on rencontre deux cas sévères
de malnutrition protéino-énergétique.
Le marasme : l’enfant présente une maigreur spectaculaire, les os sont saillants, les yeux enfoncés,
la peau distendue ; il prend alors l’allure d’un petit vieillard et peut ne plus peser que la moitié
du poids normal pour son age. Il s’agit d’une forme de malnutrition sévère qui menace la vie
de l’enfant à brève échéance et demande une attention médicale urgente.
L’AMPLEUR DU PHÉNOMÈNE
Dans le monde en développement, 30% de la population et presque un tiers des enfants est sous
alimentée de façon chronique, soit un total de 777 millions d’individus ;
11 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année ; la malnutrition est responsable
de plus de la moitié de ces décès ;
les deux tiers des 150 millions d’enfants malnutris dans le monde vivent en Asie ;
Chaque année, 11 millions de bébés de petit poids (moins de 2,5 Kg) naissent en Asie du sud et
3,6 millions en Afrique subsaharienne ;
Plus de deux milliards de personnes souffrent de carences en micro-nutriments, soit un sur trois ;
100 à 140 millions d’enfants souffrent d’avitaminose A et 500 000 enfants deviennent partiellement ou
totalement aveugles chaque année ; 39% sont anémiés ;
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Le kwashiorkor : l’enfant est gonflé d’oedèmes, ses cheveux se décolorent et tombent, sa peau
est sèche et squameuse ; son comportement change également : il ne sourit plus, ne joue plus,
devient indifférent à toute stimulation, pleure et refuse la nourriture. Faute de soin, il est là
encore, condamné rapidement. Il s’agit d’un terme ghanéen qui signifie « l’enfant éloigné du sein
de sa mère » !
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150 millions d’enfants présentent un retard de croissance ; 17% des enfants – et jusqu’à 50% dans
certains PMA – sont de faible poids à la naissance.
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LE DÉPISTAGE
Chez les jeunes, la malnutrition est synonyme de trouble de la croissance, les enfants mal nourris
présentant un rapport poids/taille inférieur à ce que voudrait leur age. Pour mesurer rapidement
l’ampleur de la malnutrition dans une population, on enregistre le poids et la taille des jeunes enfants,
en comparant les chiffres obtenus à une population de référence dont on sait la croissance normale.
La malnutrition modérée peut demeurer pratiquement invisible à moins de peser et de mesurer les
enfants. Pour ce faire, les agents de santé utilisent des balances, des diagrammes poids/tailles, des toises
et des périmètres bracials (bandelettes réglables pour mesurer le tour de bras, le degrés de malnutrition
étant indiqué par un code de couleur (vert, jaune, rouge).
Les enfants plus gravement malnutris présentent des symptômes cliniques relativement faciles à repérer
lors d’une auscultation : amaigrissement sévère, oedème des pieds, pâleur des paumes, essoufflement,
problèmes visuels…
LES CAUSES DE LA MALNUTRITION
Les deux principales causes immédiates de la malnutrition sont l’inadéquation de la ration alimentaire
et la maladie. Leur interaction tend à créer un cercle vicieux : l’enfant malnutri résiste moins bien
à la maladie, il tombe malade et de ce fait la malnutrition empire. affecte en premier lieu les enfants
fragilisés sur le plan nutritionnel. Par exemple : la malnutrition et le déficit en vitamine A sont des
facteurs favorisant la survenue d’une rougeole, par exemple, maladie extrêmement contagieuse et dont
les complications peuvent être mortelles. La rougeole, à son tour, va générer des cas de malnutrition chez
les enfants atteints.
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la sécurité alimentaire insuffisante au niveau du foyer : les familles ne peuvent pas produire
ou acquérir assez d’aliments contenant l’énergie et les nutriments dont elles ont besoin ;
Le manque d’accès à l’eau et à un environnement satisfaisant : l’insalubrité à l’intérieur
et à proximité des maisons favorisant la propagation des maladies infectieuses – notamment
de diarrhées chez les enfants – qui, à leur tour, deviennent des causes majeures de malnutrition ;
la mauvaise qualité des services de santé : chers, non existants ou inadaptés, cette carence
entraîne de faibles taux de vaccination, une prise en charge des enfants malades et malnutris
inadaptée, etc.
l’inadéquation des soins aux mères et aux enfants : les familles et les communautés ne
consacrent pas le temps et les ressources nécessaires à la prise en charge de leur santé et de leur
alimentation ;
l’état nutritionnel des mères : la malnutrition commence dès la conception. En effet, lorsque
les femmes enceintes ont des régimes alimentaires inadéquats, elles donnent naissance à des bébés
plus petits, affectés par divers problèmes de santé et davantage susceptibles de mourir en bas âge.
La discrimination à l’égard des femmes et des jeunes filles : l’analphabétisme et la place
réduite des femmes sur le marché du travail sont des causes fondamentales de la malnutrition
: les enfants nés de femmes n’ayant pas eu accès à l’éducation, ont deux fois plus de risques de
mourir en bas âge. Dans certaines régions, les femmes ne mangent qu’après les autres membres
de la famille et leur ration est moindre. Or, ce qui met en danger les femmes met aussi les enfants
en danger et faire respecter le droits des femmes est l’un des meilleurs moyens de protéger le bien
être et le développement nutritionnel des enfants.
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Les famines et les guerres : contrairement à une idée reçue, celles ci ne sont responsables que
d’une petite partie de la malnutrition dans le monde ; ces urgences en provoquent par contre
les formes les plus graves, souvent mortelles.
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La malnutrition est, en fait, le résultat de tout une combinaison de facteurs sous-jacents parmi lesquels
ont peut citer :
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LES CONSÉQUENCES
Hausse de la mortalité infantile et maternelle : chaque année la malnutrition contribue,
directement ou indirectement, au décès d’environ 6 millions d’enfants ; les enfants hypotrophiques
(qui pèsent moins de 2,5 Kg à la naissance) et ceux qui présentent une insuffisance pondérale
grave courent entre deux et huit fois plus de risque de mourir dans l’année suivante que les enfants
de poids normal. L’anémie ferriprive abaisse la résistance à la maladie et augmente de risque
d’hémorragie et d’infection lors de l’accouchement ; elle est ainsi à l’origine de 20% des cas de
mortalité maternelle en Asie et en Afrique. Par ailleurs, une étude a prouvé que la supplémentation
en vitamine A peut faire chuter la mortalité maternelle de 45%.
Entrave à la croissance et au développement : de l’état nutritionnel de l’enfant découle son
développement physique, mental et social ; les carences en vitamines et sels minéraux peuvent
entraîner un retard de croissance et mettre en péril le développement intellectuel. Les enfants
qui survivent à la malnutrition ont une capacité d’apprentissage réduite. Une anémie en fer peut
retarder le développement psychomoteur et contrarier le développement cognitif, abaissant le QI
d’environ neuf points.
Invalidité : quand elle ne tue pas, la malnutrition laisse des séquelles durables sous forme
de handicaps physiques ou mentaux ; la carence en vitamine A est une cause majeure de cécité,
en iode, de crétinisme, en vitamine D de rachitisme ; la malnutrition chez la femme enceinte peut
également entraîner divers degrés d’arriération mentale chez l’enfant.
Troubles de l’immunité : un lien est désormais clairement établi entre la malnutrition
en début de vie – y compris la période de croissance foetale – et l’apparition ultérieure d’affections
chroniques ; la malnutrition affaiblit le système immunitaire exposant davantage les enfants
à des épisodes diarrhéiques graves et nombreux ainsi qu’à certaines maladies infectieuses. L’enfant
risque également d’être atteint plus sérieusement et sa capacité de récupération d’être moindre.
La malnutrition se manifeste au niveau individuel, mais ses causes profondes et fondamentales
s’étendent au niveau familial et communautaire au niveau national et international. Pour lutter contre
les différentes formes de malnutrition, l’Unicef doit concevoir des stratégies générales et se battre sur
de nombreux fronts.
Il convient avant tout d’aider les communautés à évaluer et à analyser leurs problèmes avant de prendre
les mesures qui s’imposent à tous les niveaux. L’Unicef a baptisé cette stratégie «l’approche des trois A» :
Apprécier le problème, Analyser ses causes et Agir afin d’améliorer la nutrition des enfants.
Parmi les mesures régulièrement prises par l’Unicef, figurent :
- la récupération nutritionnelle des enfants souffrant de malnutrition grave,
- l’alimentation complémentaire,
- l’enrichissement des aliments avec des nutriments essentiels pour lutter contre les carences,
- la surveillance de la croissance des jeunes enfants,
- la formation sanitaire et nutritionnelle,
- un accès élargi des femmes à l’éducation,
- des actions de plaidoyer visant à augmenter les investissements publics dans le secteur social…
L’Unicef concentre ses efforts dans trois domaines prioritaires :
- la protection, la promotion et le soutien de l’allaitement maternel ;
- la lutte contre les carences nutritionnelles ;
- l’aide alimentaire en cas d’urgence.
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ACTION
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Conséquences économiques : la malnutrition accroît la prédisposition aux maladies et
laisse les individus sans force et léthargiques, réduisant leur capacité de travail. Par-là même,
elle abaisse la productivité, entrave la croissance économique et l’efficacité des investissements
dans les domaines de la santé et de l’éducation, et elle augmente la pauvreté.. On estime que
dans certains pays, les pertes de vies, les infirmités et la chute de pruductivité consécutives aux
carences nutritionnelles coûtent plus de 5% du PNB. Aussi, longtemps tenue pour une cause de
la malnutrition, La pauvreté est de plus en plus considérée comme l’une de ses conséquences.
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L’ALLAITEMENT MATERNEL
Par des programme d’éducation nutritionnelle, l’Unicef tente d’inculquer aux familles la meilleure
manière de dispenser des soins et de fournir une alimentation adaptée aux enfants. L’objectif principal
des campagnes consiste à convaincre les femmes de nourrir leur enfant au sein exclusivement pendant six
mois, et de poursuivre jusqu’aux deux ans de l’enfant avec des compléments nutritionnels. L’allaitement
maternel, combine parfaitement les trois éléments fondamentaux d’une alimentation équilibrée :
aliments, santé et soins. Le lait maternel constitue un aliment idéal pour les nourrissons pendant les six
premiers mois : il contient tous les nutriments, les anticorps et les hormones dont il a besoin.
Depuis de nombreuses années, en collaboration avec l’OMS, l ‘Unicef contribue à financer des études
démontrant la supériorité de l’allaitement maternel et les dangers de l’allaitement artificiel. Des
programmes de formation et de conseil dans le domaine sanitaire, mais également social, sont mis en
place.
En 1981, l’Unicef a contribué à la rédaction du «Code international de commercialisation des substituts
au lait maternel» qui établit des normes minimales réglementant les pratiques de commercialisation et
fixe les normes d’étiquetage des substituts au lait maternel. Il stipule que les centres de santé ne doivent
jamais participer à la promotion de ces substituts et interdit la distribution d’échantillons gratuits.
L’Unicef fournit une assistance technique pour la mise en oeuvre du code et d’autres aspects juridiques
du soutien à l’allaitement maternel.
Les plus grands succès remportés par l’Unicef en matière de nutrition résident dans la chute significative
des carences en vitamine A et en iode.
Vitamine A : l ‘Unicef fait en sorte de profiter des journées nationales de vaccination pour effectuer
d’autres interventions bénéfiques à la santé des enfants et susceptibles de sauver des vies (le «plus» du
programme «vaccination plus» !). Il s’agit d’administrer une dose de vitamine A aux enfants, ce qui a été
fait dans plus de 40 pays en développement, pour 70% des enfants.
Iode : grâce à la iodation du sel, chaque année 91 millions de nouveaux-né sont protégés de l’arriération
mentale. L’Unicef soutient la iodation universelle du sel par des programmes de formation, la fourniture
de matériels d’essais et la mise en oeuvre de contrôles de qualité pour l’iodation produite localement,
souvent en étroite collaboration avec le secteur privé. L’Unicef se bat pour que les gouvernements et
les producteurs de sels s’impliquent davantage afin d’atteindre le but fixé pour 2005 : l’élimination de
la carence en iode.
Fer : afin de lutter contre l’anémie ferriprive, trouble nutritionnel le plus fréquent dans le monde, l’Unicef
distribue également des comprimés de fer / acide folique.
L’AIDE ALIMENTAIRE D’URGENCE
Dans les situations d’urgence exigeant une aide alimentaire, les priorités de l’Unicef consistent à prévenir
la mortalité liée à la faim et aux maladies et à réduire la malnutrition en fournissant l’alimentation
complémentaire et thérapeutique, les micro-nutriments et en nourrissant les orphelins.
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LA LUTTE CONTRE LES CARENCES NUTRITIONNELLES
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En 1991, l’UNICEF et l’OMS lancent l’initiative «Hôpitaux amis des bébés» pour encourager les hôpitaux
à promouvoir l’allaitement maternel en décernant le label « amis des bébés » à ceux qui remplissent dix
conditions : former les personnels soignant, informer les mères des avantages de l’allaitement, aider les
femmes à commencer l’allaitement dans la demi-heure qui suit la naissance, créer des associations de
soutient à l’allaitement, etc. A Cuba, où 49 des 56 hôpitaux et maternités que compte le pays sont «amis
des bébés», le taux l’allaitement maternel exclusif a triplé en six ans (passant de 25 à 76%). On compte
aujourd’hui plus de 18 000 «hôpitaux amis des bébés» dans plus de 130 pays.
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L’UNICEF travaille en étroite collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), en charge
des distributions générales de vivres. Ils partagent notamment leur capacité logistique, par exemple
en Ouganda où le PAM s’est chargé d’entreposer les envois de suppléments alimentaires et les kits
sanitaires de l’UNICEF, puis de les transporter au Rwanda lors du soudain retour de réfugiés, à la fin
de l’année 1996.
Ils établissent aussi en commun une évaluation des problèmes nutritionnels et des besoins à satisfaire
en priorité pour les résoudre. Dans le sud du Soudan, les deux institutions, avec des homologues et
des ONG, procèdent chaque année à une évaluation des besoins, étudiant non seulement la sécurité
alimentaire mais aussi la «sécurité sanitaire», sur la base de l’état nutritionnel et de l’accès aux services
de santé.
L’UNICEF et le PAM collaborent aussi dans le cadre de projets «post-conflits» tels que la démobilisation
des enfants soldats. A Bukavu, à l’est de la République démocratique du Congo, c’est le PAM qui fournit
des vivres au centre ouvert par l’UNICEF pour aider les enfants qui ont pris part à la guerre civile
à réintégrer la société.
PROGRAMMES FINANCÉS PAR L’UNICEF FRANCE
MADAGASCAR : promotion des compléments alimentaires pour les enfants
Objectif : réduire la malnutrition infantile chez les nourrissons et les jeunes enfants par
le renforcement et la promotion de l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois et la mise
à disposition d’aliments de complément appropriés à tous les enfants à partir du 6 mois.
Financement : 200.000€ sur deux ans. 150.000€ pour la généralisation du programme
«UTRIMAD» et 50.000€ pour des programmes de «promotion nutritionnelle» relatifs au lien entre
allaitement maternel exclusif et alimentation complémentaire des enfants.
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Financement : 100 000€.
IMPACT
PROGRÈS ACCOMPLIS :
par thème :
Malnutrition : le nombre de cas de malnutrition a diminué de 17 % dans les pays en Développement,
au cours de la dernière décennie. L’Amérique du Sud a atteint l’objectif fixé puisqu’elle enregistre
une réduction de 60% des cas d ’insuffisance pondérale sur la décennie, progrès que l’on peut en
partie attribuer à l’amélioration du niveau de vie.
Allaitement maternel : le pourcentage d ’enfants nourris exclusivement au sein a augmenté
de près de 20% au cours de la décennie. 50% seulement des enfants sont exclusivement nourris
au sein pendant les quatre premiers mois.
Avitaminose A : plus de 40 pays administrent à la grande majorité des enfants (plus de 70%)
au moins une dose de vitamine A par an. L’UNICEF estime qu ’au moins 1 million de décès d’enfants
auraient pu être évités au cours des trois dernières années seulement, si cette mesure avait été
prise plus tôt.
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Objectif : améliorer l’état nutritionnel des enfants de 0 à 2 ans et de leurs mères. Le projet s’appuie
sur la sensibilisation des communautés aux besoins des jeunes enfants. Il prévoit le renforcement
des activités de suivi pré et post-natal et l’amélioration des pratiques d’alimentation. Il s’agit
du volet rural d’un projet plus vaste : «NutriFaso-Communautaire». Ce programme est mené en
partenariat avec le GRET.
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BURKINA FASO : promotion de l’état nutritionnel des enfants et de leurs mères en milieu rural
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Troubles dus aux carences en iode : 72% des foyers dans les pays en développement utilisent
du sel iodé, contre moins de 20% au début de la décennie, ainsi chaque année 90 millions
de nouveau-nés échappent à d’importants troubles d ’apprentissage.
Insuffisance pondérale à la naissance : la proportion d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale
a reculé de 32 à 28% dans les PED au cours de la décennie. A ce jour, 57 pays en développement
ont moins de 10% d’enfants présentant une insuffisance pondérale.
Surveillance de la croissance : une majorité de pays en développement ont institué
une surveillance de la croissance et autres actions en utilisant diverses approches.
Sécurité alimentaire des ménages : le nombre d’habitants de pays en développement souffrant
de carences caloriques a très légèrement diminué.
Par pays :
Ethiopie : programmes d’alimentation complémentaire menés dans 35 districts pour
60 000 femmes enceintes, mères allaitantes et enfants souffrant de malnutrition.
Chine : vaste campagne de promotion de la consommation de sel iodé : 51 millions de personnes
supplémentaires, dont 800 000 nouveau-nés, ont ainsi été protégés contre ces troubles en 2002.
En dix ans, le taux de iodation du sel en Chine est passé de 39 à 95%.
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Indonésie : l’Unicef s’est associé à une ONG locale pour surveiller la commercialisation de
substituts du lait maternel dans plusieurs provinces du pays. 25 partenaires des pouvoirs
publiques et dela société civile, dûment formés, ont entrepris de recenser les violations au Code
international.
République Démocratique du Congo : le projet «Nutrition à assise communautaire»
privilégie le bien-être des nourrissons et notamment l’amélioration de leur santé nutritionnelle.
Des équipes formées dans ce but, expliquent aux femmes l’importance de l’alimentation et des
micro-nutriments pendant la grossesse. Elles montrent également aux familles comment cultiver
des denrées alimentaires et comment les préparer de façon nutritive. En février 2003, dans
le cadre des journées de vaccination, l’Unicef a fourni de la vitamine A à 12 millions d’enfants.
Azerbaïdjan : il est ressorti d’une étude qu’environ 80% des enfants de moins de cinq ans
manquaient de vitamine A et que 25% étaient atteints d’une carence grave. En conséquence,
la distribution de suppléments de vitamine A a été intégrée au programme élargi de vaccination
du pays.
Angola : soutien financier et technique à l’organisation communautaire «Pastoral da criança» qui
a axé son action sur les soins prénatals, l’allaitement au sein, la nutrition, le développement et
les soins de santé de l’enfant. Une fois par mois, l’association réunit plus de 200 mères pour
surveiller le poids de leurs bébés, donner des conseils de santé et de nutrition et permettre aux
femmes d’échanger leurs expériences.
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Népal : grâce à l’intervention de 46 000 femmes bénévoles formées par l’Unicef à promouvoir
la distribution de vitamine A dans leurs communautés, c’est l’un des 17 pays qui distribuent deux
fois par an des suppléments de vitamine A à 70% des enfants de moins de cinq ans.
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Bolivie : campagne de promotion de l’iodation du sel soutenue par l’Unicef. Le pays à fait passer
sa production de sel iodé de 65% en 2000 à 85% en 2003.
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EXEMPLES DE COÛTS
• 0,1 €= 1 bandelette graduée avec code par couleur pour mesurer la circonférence du bras d’un enfant
• 0,2 € = 1 sachet de RESOMAL, sel de réhydratation orale pour enfant atteint de malnutrition sévère,
permettant de reconstituer 2 litres de solution
• 1,50 € = 1ration de complément nutritionnel d’urgence de 500g
• 2,80 € = 1 balance pour nourrissons jusqu’à 2,5 Kg pour identifier les bébés de faible poids à la
naissance
• 5,30 € = 100 000 capsules de vitamine A
• 13,20 € = une balance pour surveiller le poids des enfants jusqu’à 25 Kg
• 259 € = 1500 capsules de 200mg d’huile iodée
• 311 € = 1 kit d’urgence pour l’enregistrement, l’approvisionnement en compléments nutritionnels et
le suivi de 500 enfants pendant 3 mois
• 344 € = 1 tonne d’UNIMIX
• 712 € = 1 machine permettant la iodation de 700 Kg de sel par heure
• 1092 € = 1 kit d’aliments thérapeutiques pour 100 enfants souffrant de malnutrition sévère
Le droit de l’enfant à l’alimentation est défini par l’article 24 de la Convention Internationale
des Droits de l’Enfant.
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Journée mondiale de l’alimentation : 16 octobre