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PHARMAGORA
STAND H42-J41
N° 2907 - LUNDI 19 MARS 2012
S. TOUBON
Aide au suivi des patients
DOSSIER
PHARMAGORA 2012
Pour tout savoir sur l’événement et préparer sa visite
PAGES 9 À 32
Actualité
Renouvellement
de la convention :
la tension monte
PAGE 3
Assurance-maladie :
le régime local
d’Alsace et de Moselle
est-il un modèle ?
PAGE 4
Vaccins obligatoires,
moratoire sur l’alumine :
les députés veulent
des mesures fortes
PAGE 6
Pharmacie
et médecine
Méningocoques et virus
grippaux : de nouveaux
vaccins à l’étude
PAGE 34
Marketing
et gestion
Officine pratique :
l’accessibilité de
l’officine en cinq points
PAGE 36
CE NUMÉRO COMPORTE
UN ENCART CENTRAL
LAB. SANOFI-AVENTIS
FRANCE
ET UN DOCUMENT
LAB. BOEHRINGER
ROUTÉ EN ACCUMULÉ
L’e-santé arrive
en pharmacie
L’e-santé quitte le monde du virtuel
pour entrer de plain-pied dans les pharmacies.
Les officinaux et les médecins pourront
ainsi prochainement coopérer autour d’un outil
assurant le suivi du patient, qui vient
d’être retenu dans le cadre d’un appel à projets.
Actuellement utilisé dans une pharmacie
en région parisienne, le système permet à la fois
de répondre aux nouvelles missions de l’officine
et de fidéliser la clientèle.
VOIR PAGE 2
LA TECHNOLOGIE AU SECOURS DE LA DÉPENDANCE
À l’aide, les robots !
INNOROBO, le grand salon français de la robotique vient à peine
de s’achever que sonne déjà
l’heure des palmarès. Roulement
de tambour (un peu mécanique,
bien sûr). « And the winner is :
le robot compagnon ! » Comprenez les solutions robotiques
d’aide à la personne. Ils ont pour
nom Jaco, Paro ou Riba 2. Leur
mission ? Assister la personne
dépendante, âgée ou handicapée
dans les gestes du quotidien.
Jaco, par exemple, est un bras
articulé de 5 kg en fibre de carbone capable de serrer fermement une bouteille pour servir
un verre d’eau et, aussitôt après,
d’attraper un œuf avec délicatesse. Doté de telles capacités,
ce robot canadien, qui peut être
fixé à un fauteuil roulant, est largement utilisé pour la réadaptation. Chez Panasonic, on va nicher des robots jusque dans votre salle de bains ! Le robot scanne votre tête, puis ses 24 doigts
massent votre cuir chevelu, le
shampouinent et le sèchent en
moins de 3 min chrono.
Mais le rôle des robots d’aide à
la personne ne tient pas seulement dans le jeu bien huilé de
quelques rotules mues par des
moteurs électriques commandés
par des microprocesseurs. La
robotique peut aussi faire dans
le social. Ainsi en témoigne un
drôle de bébé phoque baptisé
Paro. Cette peluche thérapeutique, développée par le laboratoire japonais AIST, réagit presque comme un humain aux gestes et aux attentions. Paro n’attend qu’une chose, que vous le
preniez dans vos bras. Truffé de
capteurs électroniques, il promet
réconfort et compagnie aux personnes notamment atteintes de
maladies neurodégénératives,
telle Alzheimer. Même vocation
pour la peluche Babyloïd, qui reproduit carrément le comportement d’un vrai bébé. Il pleure,
sourit et s’endort quand vous le
bercez. Essayé dans une maison
de retraite, Babyloïd a montré
que sa simple « présence » suffisait à réduire le nombre des épisodes dépressifs chez les pensionnaires. Problème, ces jolis
joujoux high-tech coûtent entre
20 000 et 50 000 euros... Dans ce
contexte, il n’est pas sûr que les
organismes payeurs soient prêts
à investir dans ces nouveaux
auxiliaires de santé. Au-delà de
cette difficulté, estiment les spécialistes, la robotisation de l’aide à la personne doit nécessairement s’accompagner d’une réflexion collective, afin que les robots n’induisent pas de nouvelles
inégalités, que les relations sociales soient maintenues, voire
améliorées, et que la dignité des
personnes soit préservée.
> DIDIER DOUKHAN
BIHEBDOMADAIRE : LUNDI, JEUDI - 21, RUE CAMILLE-DESMOULINS, 92789 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 9 - TEL. : 01.73.28.14.40 - ISSN 0764-5104 - CPPAP : 0414 T 81518
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actualité
DMP
AIDE AU SERVICE DES PATIENTS
Débuts difficiles
DR
L’e-santé arrive en pharmacie
Une nouvelle façon de faire jouer l’interprofessionnalité au bénéfice du patient
L’e-santé, qui était
jusqu’à présent davantage
un concept qu’une réalité,
est en train de sortir
des limbes. Les pharmaciens
et les médecins pourront
ainsi prochainement coopérer
autour d’un projet de suivi
du patient grâce à un outil
destiné à être mis en place
dans des officines,
le SYMPAD. L’initiative vient
d’être retenue dans le cadre
du premier appel à projets
e-santé. L’e-santé quitte
le monde du virtuel.
LE PREMIER APPEL à projets « esanté n° 1 – Santé et autonomie sur
le lieu de vie grâce au numérique »
vient de retenir 14 lauréats sur
45 candidatures reçues. Ils bénéficient d’une aide totale de 9 millions d’euros sur le programme
« investissement d’avenir », financé par le grand emprunt national
levé en 2010, les aides variant,
selon les projets, de 170 000 euros
à 1,7 million d’euros. Parmi les lauréats, le projet SYMPAD (Système
de monitoring médicalisé de patients en pharmacie ou à domicile), qui devrait recevoir un financement de 1,2 million d’euros sur
les 2,674 millions nécessaires,
pourrait avoir un impact direct en
officine.
De quoi s’agit-il ? D’un outil, mis
à disposition des pharmaciens,
permettant un suivi qualifié des patients atteints de maladies chroniques. L’outil en question est une
unité centrale, la H Box, reliée
d’une part à une tablette tactile
permettant d’entrer les dernières
mesures correspondant à la pathologie suivie, et, d’autre part, à un
ensemble d’appareils de santé
connectés en Bluetooth. Les données sont entrées par le pharmacien qui accompagne le patient,
elles sont (télé-)traitées et analysées par un médecin de la plate-
forme Médecin Direct, qui envoie
un rapport avec ses recommandations au patient, au pharmacien et
éventuellement au médecin traitant, si le patient le souhaite. La société Médecin Direct – une plateforme médicale spécialisée dans le
téléconseil et prochainement dans
la télémédecine – est à l’initiative
de ce projet.
Pour que ce projet puisse voir
le jour, Médecin Direct a choisi
de travailler avec plusieurs partenaires : Ariana Pharma*, Boston
Life Labs**, CEA-LETI (Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information)*** et Telecom Bretagne****. « La question
de savoir s’il faut suivre un patient ne se pose plus. Reste à savoir comment le faire. Apporter la
technologie nécessaire à domicile
n’est économiquement pas viable
et ne permet pas un accompagnement médicalisé. Or le pharmacien est partout grâce à sa
répartition démo-géographique et
il a un rôle de plus en plus important en termes de suivi des patients, la loi Bachelot l’introduit
clairement dans ses nouvelles
prérogatives. » Pour François Lescure, pharmacien et président de
Médecin Direct, le projet SYMPAD,
de par ses conjonctions technologiques dans un lieu de santé où
l’on trouve des professionnels de
santé et une plate-forme médicale
à disposition, avec un lien possible
avec le médecin traitant, devrait
permettre de constituer un vrai réseau de soins autour du patient.
Réactif et organisé. Les atouts
de SYMPAD lui permettent d’avoir
un accueil plutôt favorable, aussi
bien de la part des médecins que
des pharmaciens. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine
(USPO), trouve l’initiative intéressante : « À partir du moment où
l’on considère que le pharmacien
En pratique pour le pharmacien
Concrètement, le pharmacien équipé du SYMPAD pourra facilement repérer les patients en traitement chronique et leur proposer ce type de suivi en les invitant à
revenir, selon leur pathologie, tous les 15 jours ou tous les mois pour effectuer
de nouvelles mesures. La H Box version 2, qui sera distribuée à partir d’avril ou de
mai prochain, comprend un lecteur de cartes Vitale et de CPS. Le pharmacien aura
ainsi accès à des informations limitées en l’absence de la carte Vitale du patient. Des protocoles vont encadrer le suivi, différents selon le type de pathologie rencontré ; Médecin Direct pense les faire valider par la Haute Autorité de santé.
peut suivre les patients, il faut
que l’on ait les outils adaptés, permettant de communiquer avec les
médecins. » Il souligne également
l’intérêt de cette approche dans le
cadre de la coordination médecins-pharmaciens, tout en permettant de ne pas perdre de temps.
« Si l’on veut suivre les patients
asthmatiques ou sous AVK, on a
besoin de ce type d’outil. Cela permet d’être plus réactif et mieux
organisé. » C’est ce que François
Lescure appelle la boucle vertueuse puisque tout le monde y gagne :
le patient est bien suivi, le pharmacien est dans son rôle de surveillance en termes de pharmacovigilance et d’éducation thérapeutique, les médecins de Médecin
Direct contrôlent et alertent (vision transversale et complète car
ils ont accès au DMP au même titre que tout médecin) et le médecin traitant peut avoir une vision
très significative du suivi de son
patient en ayant accès à tous les
paramètres mesurés en officine et
les recommandations de Médecin
Direct.
Jouer le jeu. Actuellement, les
appareils de santé prévus pour
être connectés avec la H Box et la
tablette tactile sont une balance,
un thermomètre, un tensiomètre,
un oxymètre et une interface qui
permet d’utiliser n’importe quel
glucomètre existant sur le marché.
Médecin Direct aimerait y ajouter
un dermoscope, un électrocardiographe, un rétinoscope non mydriatique, un actimètre (enregistre
les déplacements et les mouvements de celui qui le porte, et l’évolution des capacités motrices entre
deux moments donnés) et un capteur de fragilité (mesure la force
de préhension). « Certains partenaires travaillent sur de nouveaux capteurs. Notre H Box peut
être l’interface de 12 capteurs et
nous savons que des capteurs intelligents vont apparaître sur le
marché dans les mois à venir. La
R & D dans ce domaine est en
pleine explosion », ajoute François Lescure. La question est maintenant de savoir qui paye l’équipement et la gestion de la plate-forme
de données. Le souhait de la société étant que les coûts soient
pris en charge soit par l’assurance
santé obligatoire et/ou complé-
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mentaire, soit par une collectivité
de type conseil général ou communauté de communes. Une partie pourrait même être prise en
charge par des sponsors, notamment des industriels de la pharmacie. « L’intérêt, c’est que cela ne
coûte rien au patient. Notre projet
commence à se faire connaître et
des pharmaciens sont même prêts
à investir dans l’équipement. Ils
y voient une façon de répondre à
leurs nouvelles missions et certainement aussi une manière de
fidéliser leurs patients. » D’ici
à la fin de l’année, François Lescure espère avoir installé de 400 à
500 SYMPAD. « Selon la taille de la
pharmacie, chacune pourra suivre entre 30 et 100 patients par
mois. Nous allons sélectionner les
pharmacies qui ont une bonne capacité de recrutement de patients
à suivre, disposant d’un espace
de confidentialité, et surtout qui
sont prêtes à jouer le jeu. Nous
sommes en phase pilote, nous
avons besoin d’avoir des remontées précises sur ce qui fonctionne
ou pas pour améliorer SYMPAD. »
Pour l’heure, seulement un pharmacien de Vincennes (Val-de-Marne) possède la H Box Version 1.
Mais il sera bientôt suivi par trois
officines de la Manche. La communauté de communes de Mortain
ayant estimé qu’elle devait investir
dans cet outil, d’autres commandes sont déjà enregistrées pour le
nord de la France, ainsi qu’à Clermont-Ferrand et Mont-de-Marsan.
« Le projet concerne les pharmacies, mais rien n’empêche que
SYMPAD soit utilisé dans d’autres lieux, que ce soit en EHPAD
ou dans le cabinet d’un médecin
de campagne. Le SYMPAD sera à
sa place dans tout lieu touché par
la désertification médicale. On
peut aussi imaginer des H Box
plus petites, utilisables à domicile. »
> MÉLANIE MAZIÈRE
* Fournisseur de logiciels et de services
d’aide à la décision pour l’optimisation
de la R & D pharmaceutique.
** Développeur de solutions en e-santé.
*** Laboratoire du Commissariat
à l’énergie atomique (CEA),
centre de recherche appliquée
en microélectronique et en technologies
de l’information et de la santé.
**** Grande école d’ingénieurs
et centre de recherche international
dans les sciences et technologies
de l’information.
TANDIS que le dossier pharmaceutique (DP) vient de franchir
la barre des 20 millions de créations, son cousin le dossier médical personnalisé (DMP) peine
à passer le cap des 100 000. Au
8 mars, 89 854 DMP avaient ainsi
été ouverts. C’est loin de l’objectif des 500 000 prévus pour la
fin 2011. Le directeur de l’ASIPSanté, agence chargée du développement du DMP, Jean-Yves
Robin, reconnaît un « retard de
quatre à cinq mois » dans sa
mise en œuvre, tablant désormais sur 300 000 DMP fin 2012
et 1 million en 2013. Contraintes
techniques, mais surtout défaut
d’équipement des médecins, seraient à l’origine de ce retard. Selon Gilles Urbejtel, du syndicat
MG France, 99 % des médecins
n’ont pas le matériel informatique adéquat. Résultat, affirmet-il, « aujourd’hui, en pratique,
le DMP n’est pas utilisable ».
À l’heure actuelle, seulement
2 750 médecins généralistes libéraux et une centaine d’établissements hospitaliers utilisent le
DMP. À titre de comparaison,
21 582 officines sont désormais
reliées au dispositif du DP (chiffres au 12 mars).
FRANCHISES MÉDICALES
314 millions
d’euros à récupérer
ENVIRON 314 millions d’euros
de franchises médicales traîneraient dans la nature, selon le
« Canard enchaîné ». En effet,
les patients bénéficiant de l’avance de frais ne s’acquittent pas immédiatement de la franchise lors
d’une consultation ou de la dispensation de leurs médicaments.
Résultat, le recouvrement ne
peut être effectué qu’au moment
des remboursements, ce qui n’est
pas toujours aisé, en particulier
pour les malades pris en charge
à 100 %. Si le dossier embarrasserait le ministre de la Santé en
pleine période électorale, le directeur général de la CNAM, Frédéric van Roekeghem se veut
rassurant. Il assure ainsi que
85 % des indus seront recouvrés
dans l’année et que le reste sera
progressivement récupéré, en tenant compte de la situation sociale des assurés, avec possibilité de recours amiable.
La pharmacie Normale,
à Tours en Indre-et-Loire,
nous envoie :
« Avez-vous des
suppositoires
de Lamartine ? »
(pour Lamaline,
bien sûr).
NDLR : « Tout un poème ! »
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