de la dignitee de l`homme

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de la dignitee de l`homme
DE LA DIGNITEE DE L’HOMME
Jean Pic de la Mirandole(1463 - 1494)
Jean Pic de la Mirandole était un philosophe et théologien humaniste italien.
« Price des Erudits », il connaît l’arabe, l’hébreu, le chaldaïque. Il passe des
journées en France ou il découvre Platon. De retour en Florence, il s’entoure
de la protection de Florence de Médicis. Il analyse la Bible et interprète le
christianisme à l’aide de Kabbale (tradition Juive donnant une interprétation
mystique aux anciennes religions). Nous allons voir quelle conception de
l’homme se dégage de cet extrait. Discours probablement influencé par la
lecture de textes arabes anciens qui faisaient parler « le grand artisan ».
Le titre : « De la dignité de l’homme » révèle déjà le genre. Il s’agit d’un
essai. Ce titre imite les textes anciens : ex. « De natura rerum » de Lucièce.
Ce texte débute par une proclamation de la dignité de l’homme, le ton y est solennel pour un
destinataire de choix : L’homme universel symbolisé par la figure d’Adam.
La tournure lyrique « Ô Adam » apporte d’ailleurs un ton solennel au propos et on voit bien dans
ce début que la place d’Adam est tributaire de son choix, de son libre arbitre ( Ch. Lexical du
choix, veux : « décisions par toi élu »)
Le début de la première phrase balaye toutes les hypothèses successives : « il ne s’agit pas de … ni
de … »cette opposition de Pic de la Mirandole se démarque de la vision hiérarchisée. La deuxième
phrase reprend ce principe de liberté de l’homme qui se différencie de l’animal qui est prédestiné.
( « nature par nous prescrite ») L’avantage d’Adam est mis en exergue par un pronom
d’interprétation en tête de phrase « toi seul ». L’homme se responsabilise. Il a le pouvoir de décider
de sa vie : « tu te fixeras ta nature » ; »selon ton libre arbitre ». L’accent est mis sur le privilège et la
chance de l’homme de bénéficier de ce statut. Le ton est injonctif mais non agressif. Il s’agit ici de
proclamer une nouvelle conception de l’homme et le futur apporte à cette proclamation force et
vigueur. La phrase centrale qui proclame la place de l’homme au centre de l’univers résonne
comme un manifeste de tout le XIXe siècle « Je t’ai placé au centre de l’univers » : une nouvelle
valeur de l’homme se dessine et les objectifs sont très clairs : « afin que tu regardes tout autour de
toi… ». Dès lors on comprend mieux tout les intérêts que portent les humanistes à l’éveil, a la
curiosité, a l’apprentissage : « regarder tout ce qui est au monde ». La phrase suivante ( l13)
procède aussi par élimination successives. « Je ne t’ai fait ni céleste ni mortel, ni immortel ».
L’homme gardera le pouvoir de choisir ses croyances. Dans la dernière partie, on retrouve l’idée
chères aux humanistes selon laquelle l’homme est bâtisseur « modeleur, sculpteur de [soi]
même » ; « imprime toi la forme que tu préfère » Le rythme pendulaire de la deuxième phrase
présente des alternatives. Avant de conclure, nous pouvons retenir dans le choix d’énonciation de ce
discourt, le glissement du « nous » au « je » comme si Dieu s’adressant à l’home universel se faisait
plus « proche », plus « conseillé »
Nous faisons face a un manifeste humaniste, un slogan des humanistes. Ce n’est pas un Dieu qui se
nomme.
« De la dignité de l’homme » est un texte optimiste qui garde foi en l’homme. Il est placé au centre
de l’univers, du monde et de ce texte. Celui-ci reflète bien la pensée humaniste ; le libre arbitre est
caractéristique dans ce nouveau modèle humaniste bien qu’éloigné de la vision véhiculée pendant le
Moyen âge. L’observation du monde est la principale source de culture de l’homme.
Le monde étant le plus grand des sages, L’homme modèle sa légende personnelle, libre.

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