Etude int.rim 2006 V5.pub - Cellule Economique Rhone

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Etude int.rim 2006 V5.pub - Cellule Economique Rhone
L’emploi intérimaire
dans le Bâtiment
et les Travaux Publics
Édition 2006
Cellule Économique Rhône-Alpes
1
Introduction : L’emploi intérimaire dans le BTP
I. L’emploi intérimaire dans le secteur du BTP en Rhône-Alpes
1) Croissance de l’emploi salarié depuis 1997
2) Croissance régulière de l’emploi intérimaire depuis 1995
3) Forte croissance du taux de recours aux emplois intérimaires
4) Une saisonnalité particulièrement marquée en 2005
II. Le tissu d’agences d’intérim
1) L’intérim en France
2) L’intérim en Rhône-Alpes
III. Rôle de l’intérim dans la formation
1) Analyse des méthodes de recrutement
2) Réponse à la demande de l’entreprise
3) La politique de formation des agences d’intérim
2
Si l'on calcule ce que l'on appelle le « taux de recours » à l'intérim, c'est-à-dire le rapport
entre équivalents salariés employés par les entreprises de travail temporaire et salariés
propres à l'entreprise utilisatrice, celui-ci paraît élevé : environ 10 % actuellement, ce qui
place le secteur en seconde place derrière l'automobile pour ce mode de « gestion de la
main-d'œuvre ». Mais la part de l'intérim dans l'ensemble des actifs du BTP (salariés,
indépendants et intérimaires) se situe à moins de 9 %.
Encore convient-il de signaler qu'à la différence d'autres secteurs à forte saisonnalité de
leur activité, la construction n'a que modérément recours aux CDD.
Cela étant, les causes du recours à l'intérim par le BTP sont assez « classiques » : assurer
les à-coups du recrutement de grands chantiers par définitions temporaires, ou nomades,
permettre de faire face à la « haute saison » d'activité mais aussi moyen indirect de
recruter, surtout en période de hausse de l'offre de travail : on estime que le quart des
missions se terminent par une offre d'embauche dans l'entreprise utilisatrice. C'est ainsi
que, sur le plan statistique, les retournements à la hausse du travail temporaire (1985,
1997 ou 2003) sont annonciateurs d'une hausse de l'emploi permanent.
L’étude réalisée ci après analyse les relations entre travail intérimaire, formation des
salariés et intégration dans les entreprises de BTP.
3
1) Forte croissance de l’emploi salarié depuis 1997
Evolution de l'emploi salarié dans le BTP
en Rhône-Alpes
124343
120627
115898
115253
110573
110279
111528
108230
128695
120745
119984
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
128 695 salariés sont recensés dans le secteur du BTP en Rhône-Alpes. L’emploi salarié
est en constante croissance depuis ces 9 dernières années :+ 15,9% entre 1997 et
2005.
Une croissance marquée dans tous les secteurs du BTP
Evolution de l'emploi salarié dans le Gros
Oeuvre en Rhône-Alpes
37320
34368
34803
33911
36198
35524
34685
36316
37414
38910
36236
Le secteur du gros œuvre a été
marqué par une forte baisse de
l’emploi salarié jusqu’en 1997.
Depuis, ce secteur connaît une
croissance importante du nombre
de salariés, pour atteindre 38 910
emplois en 2005.
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
Sur la période 1997-2005, le
secteur du Second Œuvre, a
connu une croissance encore
plus soutenue, pour atteindre 62
224 emplois salariés en 2005 en
Rhône-Alpes.
Evolution de l'emploi salarié dans le Second
Oeuvre en Rhône-Alpes
54172
51306
49076
51236
48938
57020
57987
59908
62224
57550
52156
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
4
Evolution de l'emploi salarié dans les Travaux
Publics en Rhône-Alpes
27272
26879
26400
25381
24969
25369 26648
27021
27561
26522
24687
Dans le secteur des Travaux
Publics, la croissance a été
globalement plus modérée.
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
Une forte évolution de l’emploi salarié pour le Second Oeuvre
Gros Oeuvre
Second Oeuvre
Travaux Publics
Ensemble
1995
37 320
51 306
27 272
115 898
2005
38 910
62 224
27 561
128 695
Évolution 1995/2005
+ 4,1%
+ 17,6%
+ 1,1%
+ 9,9%
Le secteur du Second Œuvre qui représente 48% de l’emploi salarié BTP est donc le
secteur qui présente la plus forte croissance en matière d’emploi salarié sur ces 10
dernières années: +17,6%.
Evolution de l'emploi salarié par sous-secteurs
d'activité du BTP
110
105
100
95
90
85
80
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Second Oeuvre
Gros oeuvre
Travaux Publics
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
Répartition des effectifs salariés par activité en
2005
Second
Oeuvre
48%
Gros
oeuvre
30%
Travaux
Publics
22%
Source : CNS - 2005 : estimation CERA
5
2) Une croissance régulière de l’emploi intérimaire depuis 1995
L’emploi intérimaire dans le BTP multiplié par 3 en 10 ans
Evolution des emplois intérimaires dans le BTP
en Rhône-Alpes
13152
12286
9055
6362
10839
10966
11476
14758
11097
7123
5395
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
1995
1 254
2 275
1 469
5 395
Gros Oeuvre
Second Oeuvre
Travaux Publics
Ensemble
2005
4 006
6 451
4 301
14 758
Évolution 1995/2005
+219%
+183%
+193%
+173%
Alors que l’emploi salarié connaît une croissance marquée depuis 1997, l’emploi
intérimaire connaît une croissance encore plus soutenue depuis 1995. L’emploi
intérimaire a quasiment triplé lors de ses 10 dernières années. Cette croissance a été
marquée par 3 phases :
une forte croissance de 1995 à 2000
une légère baisse de 2001 à 2003
une reprise de croissance depuis 2004, avec 14 758 emplois intérimaires en 2005.
Une croissance retrouvée dans chacun des secteurs du BTP
L’évolution globale de l’emploi intérimaire est quasiment similaire dans les 3 soussecteurs, avec une croissance légèrement plus soutenue dans le Gros Œuvre.
Evolution de l'emploi intérimaire par sous-secteur
d'acitvités du BTP
330
280
230
180
130
80
1995
1996
1997
1998
Travaux Publics
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Gros Oeuvre
6
Second Oeuvre
Près de la moitié des effectifs intérimaires constitués par le Second - Oeuvre
Répartition des effectifs salariés intérimaires par
activité en 2005
Avec 6400 intérimaires, le
Second Œuvre est le secteur
qui comptabilise la part la plus
importante (44%) des emplois
intérimaires dans le secteur du
BTP en Rhône-Alpes en 2005.
Travaux
Publics
28%
Second
Oeuvre
44%
Gros
oeuvre
28%
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
Evolution des emplois intérimaires dans le Gros
Oeuvre en Rhône-Alpes
3680
3139
2262
1476
1254
2794
4006
2866
2924
2913
1692
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
Evolution des emplois intérimaires dans le
Second Oeuvre en Rhône-Alpes
5342
3943
2724
4643
5772
5068
5163
6451
5156
2821
2275
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
Evolution des emplois intérimaires dans les
Travaux Publics en Rhône-Alpes
3805
2850
1832
3401
3389
3700
3033
4301
3027
2145
1469
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
7
Une durée moyenne de mission intérimaire de 2,6 semaines en 2004
Evolution de la durée moyenne d'une mission dans le
BTP
2,59
2,64
2,59
2,59
2000
2,58
2001
2002
2003
2004
Source : DARES
La durée moyenne d’une mission intérimaire est relativement stable depuis 2000; elle
oscille autour de à 2,6 semaines.
Evolution de la durée moyenne d'une mission par secteur
du BTP
3,4
3,2
3,0
2,8
2,6
2,4
2,2
2,0
2000
2001
Gros Oeuvre
2002
Second Oeuvre
2003
2004
Travaux Publics
Source : DARES
Le secteur du Gros Œuvre présente la durée moyenne de mission la plus élevée: 3
semaines. La durée moyenne des missions dans le Second Œuvre et les Travaux
Publics sont respectivement de 2,5 et 2,4 semaines.
8
3) Forte croissance du taux de recours aux emplois intérimaires
Le « taux de recours » à l'intérim est le rapport entre équivalents salariés employés
par les entreprises de travail temporaire et salariés propres à l'entreprise utilisatrice.
Evolution du taux de recours à des emplois intérimaires
dans le BTP en Rhône-Alpes
10,7%
9,7%
8,2%
5,8%
10,6%
9,6%
11,5%
9,1%
9,2%
6,6%
4,7%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS, DARES - 2005 : estimation CERA
Celui-ci a fortement augmenté ces dernières années pour atteindre en 2005, 11,5%.
Le taux de recours à l’intérim multiplié par 3 en 10 ans dans tous les
secteurs du BTP
Evolution du taux de recours à des emplois
intérimaires dans le Gros Oeuvre en Rhône-Alpes
9,8%
8,8%
6,6%
4,2%
8,1%
10,7%
7,9%
8,1%
8,0%
5,0%
Le secteur des Travaux Publics
est celui qui enregistre le taux
de recours à l’intérim le plus
élevé avec 15,6%. Le Gros
Œuvre et le Second Œuvre ont
des taux de recours plus
faibles mais très proches.
3,4%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS, DARES - 2005 : estimation CERA
Evolution du taux de recours à des emplois
intérimaires dans le Second Oeuvre en RhôneAlpes
9,9%
5,6%
4,4%
6,0%
5,8%
8,9%
9,1%
8,8%
8,9%
9,6%
10,4%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS, DARES - 2005 : estimation CERA
9
Evolution du taux de recours à des emplois
intérimaires dans les Travaux Pulics en Rhône-Alpes
15,0%
11,4%
6,9%
13,8%
12,7%
13,7%
15,6%
11,3%
11,4%
8,5%
5,4%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : CNS, DARES - 2005 : estimation CERA
Gros Oeuvre
Second Oeuvre
Travaux Publics
Ensemble
1995
3,4%
4,4%
5,4%
4,6%
2005
10,7%
10,4%
15,6%
11,5 %
En 10 ans et quelque soit le sous-secteur d’activité du BTP, le taux de recours aux
emplois intérimaires a quasiment triplé. Le Gros Œuvre est le secteur qui présente la
plus forte évolution de 1995 à 2005.
Evolution du taux de recours à l'intérim par sous secteur
d'activité du BTP
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Second Oeuvre
Gros Oeuvre
Travaux Publics
Source : CNS, DARES - 2005 : estimation CERA
10
4) Une saisonnalité particulièrement marquée en 2005
L’emploi intérimaire est, par nature, fortement marqué par la saisonnalité.
Evolution de l'emploi intérimaire par trimestre de 1995 à 2005
18000
15000
12000
9000
6000
3000
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
T
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
1
2
3
4
0
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
Pour les 4 années représentées ici, de 2002 à 2005, on observe le même phénomène
de saisonnalité :
- l’emploi intérimaire est relativement bas au 1er trimestre,
- le niveau s’accroît au 2ème et 3ème trimestre,
- baisse au 4ème trimestre.
Evolution de l'emploi intérimaire trimestriel de 2002
à 2005
20000
15000
10000
5000
0
2002
2003
T1
2004
T2
T3
T4
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
11
2005
Une saisonnalité fortement marquée dans les Travaux Publics
Evolution de l'emploi intérimaire trimestriel de 1995 à 2005
par secteur d'activité
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
T1
T2
T3
T4
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
1995
1996
1997
1998
Travaux Publics
1999
2000
2001
Gros Oeuvre
2002
2003
2004
2005
Second Oeuvre
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
Ce phénomène de saisonnalité se retrouve de la même manière pour chacun des
sous-secteurs d’activité du BTP. Le secteur des Travaux Publics présente la
saisonnalité la plus marquée sur la période 1995-2005.
Evolution de l'emploi intérimaire par activité au cours
des 4 trimestres de l'année 2005
8000
6000
4000
2000
0
Travaux Publics
Gros Oeuvre
T1
T2
T3
Second Oeuvre
T4
Source : DARES - 2005 : estimation CERA
12
1) L’intérim en France
Nombre d'agences d'intérim par enseigne
1130
1000
600
400
360
200
163
80
ADECCO
M ANPOWER
VEDIORBIS
ADIA
60
SUPPLAY
CREYF'S
CRIT
RANDSTAD
INTERIM
LEADER
INTERIM
Source : Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire
Les 2 agences spécialisées dans le secteur de la Construction qui comptabilisent le
plus grand nombre d’enseignes en France, ADECCO et MANPOWER, sont également
celles qui détiennent la plus grosse part du marché intérimaire tous secteurs
confondus. MANPOWER, numéro 2 du travail temporaire en France, compte
néanmoins un nombre d’agences supérieur à celui d’ADECCO, le leader.
Chiffre d'affaires des principales
entreprises de travail temporaires en
France (2004)
Adecco
4,3 Mds euros
Autres ETT
5,5 Mds euros
Supplay
240 M d'euros
Manpower
4,2 Mds euros
Vedior-Bis
2,9 Mds euros
Adia
1,5 Mds euros
Source : Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire
ADECCO et MANPOWER sont les 2 agences d’intérim qui réalisent le chiffre d’affaires
le plus élevé (respectivement 4,3 et 4,2 Mds €) en 2004.
13
Part de l'emploi intérim selon les secteurs
En France, le secteur du BTP
emploie un peu moins de 20% des
intérimaires, après le tertiaire et
l’industrie.
BTP
19,3%
Industrie
47,9%
Tertiaire
32,1%
Source : Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire
En France, on compte un peu plus de 6000 agences d’intérim spécialisées dans le
secteur de la construction. L’Île de France et Rhône-Alpes sont les régions qui
comptabilisent à la fois le plus grand nombre d’agences et de salariés permanents.
Ce sont la Champagne-Ardenne et la Bretagne qui présentent l’évolution du nombre
d’agences (en 2004 par rapport à 2003) la plus élevée. En revanche, le Limousin et la
Basse-Normandie affichent les taux les plus faibles.
Nombre d’agences
Évolution (%) du
Nombre d’agences
Nombre de salariés
permanents
décembre 2004
déc.04 / déc.03
au 31/12/2003
Île-de-France
1 192
+0,5%
4 786
Rhône-Alpes
754
+5,6%
1 456
PACA
442
+8,3%
1 313
Pays de la Loire
396
+3,7%
1 225
Nord-Pas-de-Calais
371
+1,1%
1 671
Bretagne
295
+8,9%
967
Centre
283
+3,7%
964
Aquitaine
271
+6,3%
911
Lorraine
266
+8,1%
720
Alsace
264
+7,8%
762
Midi-Pyrénées
247
+8,3%
696
Haute-Normandie
236
+0,4%
979
Picardie
189
+5,6%
580
Bourgogne
178
+7,9%
434
Languedoc-Roussillon
162
+9,5%
520
Franche-Comté
151
+2,0%
259
Champagne-Ardenne
149
+8,0%
505
Poitou-Charentes
144
+5,9%
532
Basse-Normandie
129
-0,8%
532
Auvergne
91
0,0%
333
Limousin
50
-2,0%
178
DOM/TOM
38
0,0%
156
6 299
4,4%
20 479
FRANCE
Source : Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire
14
2) Les agences d’intérim en Rhône Alpes
En 2004, la Région Rhône-Alpes compte 746 agences de travail temporaire, soit
12,1% du réseau. Ils représentent 54% du total.
Principales enseignes en Rhône-Alpes
11
7
6
5
3
2
Adecco
Adia
2
Agyr Intérim M anpower
Randstad
intérim
R.A.S (SA)
Védiorbis
Source : Syndicat des Entreprises de Travail Temporaire
ADECCO comptabilise le plus grand nombre d’agences intérimaires en Rhône-Alpes,
suivi par MANPOWER et RANDSTAD INTERIM.
15
Le rôle de l’intérim dans la formation a été analysé par le biais d’entretiens menés
auprès de responsables d’agences d’Intérim:
Cette enquête a permis de cerner :
• les méthodes de prise en compte de la qualification, de la formation et des
aptitudes du salarié lors de son recrutement par une agence intérim.
• la mise en adéquation de la demande des entreprises et du niveau de
qualification et de formation des intérimaires,
• la formation des intérimaires mise en place par les agences intérim et le suivi du
devenir des salariés.
L’entretien s’est déroulé en 3 parties :
1. Analyse des méthodes de recrutement :
Modalités d’inscription dans l’agence,
Provenance des personnes qui souhaitent s’inscrire,
Évaluation des compétences,
Utilisation des éléments recueillis
2. Réponse à la demande de l’entreprise :
Identification du besoin de l’entreprise,
Critères de choix du salarié,
Modalités de vérification de l’adéquation entre le besoin de l’entreprise et
l’intérimaire,
Difficultés rencontrées par l’intérimaire pour s’intégrer aux équipes en place.
3. La politique de formation des agences d’intérim :
Y a-t-il une politique de formation des intérimaires,
Si oui, quels sont les moyens utilisés,
Y a-t-il des dispositions particulières prises en amont du démarrage des
grands chantiers ?
En conclusion de l’entretien, plusieurs documents ont été fournis par les agences:
grille de classement ou d’évaluation des intérimaires, une fiche de demande de
l’entreprise, une fiche d’analyse de mission, un cadre d’un entretien d’embauche, ou
encore un cadre de demande d’inscription.
14 entretiens ont été menés auprès des agences représentatives de l’intérim dans le
Bâtiment et les Travaux Publics en Rhône-Alpes :
ADIA
Adequat Intérim
Randstad Intérim (Annecy)
Métal Inter
Crit Intérim
ADECCO
DITE Intérim
Actibat Lyon
CREYF’S
ITS
SPIR
GS Technologie travail temporaire
SOVITRAT
Randstad Intérim (Lyon)
Les réponses apportées par les responsables d’agence sont représentatives des autres
agences d’une même enseigne. En effet, des protocoles sont mis en place au niveau
national et appliqués dans chaque agence du groupe.
16
1) Analyse des méthodes de recrutement
Les modalités d’inscription
Les intérimaires qui désirent s’inscrire dans une agence de travail temporaire doivent
remplir dans tous les cas un dossier administratif. A titre d’exemple voici les éléments
qui peuvent être demandés à un intérimaire :
Photo d’identité
Permis de conduire
Pièce d’identité/carte de séjour
Autorisation de conduite
Carte de sécurité sociale
CCP cariste ou autre
Relevé d’identité bancaire
Certificat de qualification Soudeur
Curriculum vitae
Attestation de Formation aux risques
Diplôme(s)
Électrique et Nucléaires
Certificat(s) de travail
Carnet d’accès sur site nucléaire
(ou bulletins de salaire)
Attestation de formation aux risques
Attestation(s) de stage
chimiques
Justificatif de visite médicale
Habilitation défense nationale
du travail ( de moins de 6 mois)
Extrait casier judiciaire
Justificatif de domicile
Autorisation parentale (pour mineur)
(de moins de 3 mois)
Langue(s) étrangère(s)
Reconnaissance cotorep
Disponibilité ...
Sur les 14 agences interrogées, 71% exigent le CV lors de l’inscription, 64% sollicitent
la fourniture des diplômes.
Modalités d'inscription
71%
CV
64%
Diplomes
50%
Pièce d'identité
43%
Certificat de travail
Les divers permis
21%
Fiche de paie
21%
Au-delà de ce dossier administratif, le processus d’inscription est ensuite très variable
d’une agence à une autre.
Mise en place du
dossier
administratif
100% des agences
Entretien
formalisé
80% des agences
17
Test
Période test
20% des agences
100% des agences
Provenance des personnes qui souhaitent s’inscrire
Provenance des intérimaires
Ouvrier
expérimenté
64%
Professionnel du
BTP
57%
Demandeur d'emploi
36%
Ouvrier qualifié
Jeune diplômé
29%
7%
64% des agences d’intérim enquêtées recrutent majoritairement des ouvriers
expérimentés, et 57% emploient des professionnels du BTP.
Évaluation des compétences
Le processus
80% des agences interrogées évaluent les compétences. Ces évaluations sont
cependant d’un niveau très variable selon les agences, et notamment selon les
métiers du Bâtiment et des Travaux Publics qu’elles représentent. Des tests sont
réalisés dans le cas des métiers techniques « électricité », « plomberie », …
Voici le protocole « type » d’évaluation des compétences tel que nous avons pu le
définir au travers de nos entretiens.
Entretien d’1/4 d’heure
Entretien formalisé avec
grille d’entretien pour
l’évaluation des
compétences
Évaluation
théorique sur la
base de références
Test
18
Positionnement des agences d’intérim sur les métiers du BTP
Fort
Spécialisation dans les métiers du BTP
+
Faible
Faible
Exigence du niveau de qualification du public
-
Fort
+
Légende
-
Pas d’évaluation
+
Références
19
++
Évaluation théorique
+++
Évaluation effective
L’évaluation des compétences se traduit le plus souvent par des contrôles de références
auprès d’anciens employeurs : cette méthode est utilisée par 79% des agences
d’intérim interrogées. Les intérimaires peuvent également être soumis à des tests
spécifiques (pour 36% des agences enquêtées), ou évalués lors de la réalisation de leur
première mission test, directement sur le chantier (pour 29% des agences). Pour le
classement ou l’évaluation du personnel, des agences utilisent la grille syndicale du
bâtiment.
Evaluation des compétences
Contrôle des références professionnelles
79%
Tests spécifiques
36%
Première mission test
29%
Entretien
29%
Pas d'évaluation
21%
Le déroulement des entretiens
Les questions posées lors des entretiens sont les suivantes :
Quels métiers ou postes recherchez-vous ?
Secteurs d’activités souhaités ?
Vos diplômes (obtenus ou niveau) ?
Quels logiciels bureautiques connaissez-vous ?
Langues étrangères connues ?
Avez-vous des Habilitations ou Licences (soudure, électricité, pétrochimie, …)
Quels équipements de sécurité possédez-vous (chaussures, casque, …) ?
Les entretiens d’évaluation des compétences permettent d’identifier les savoir-faire
professionnels en matière de types de travaux, de matériels utilisés, de métiers. Ils
permettent d’identifier dans quels contextes professionnels l’intérimaire est le plus
adapté (environnement des postes de travail).
Ils permettent également de cerner les qualités professionnelles et points d’amélioration
(facilités, capacités, aides et freins). Ces entretiens permettent d’attribuer au candidat
un profil type.
Il y a une relation directe entre le niveau d’exigence des agences d’intérim et leur
niveau de « spécialisation ». Pour les agences spécialisées, des tests d’évaluation dans
les métiers concernés sont effectués.
20
Modèle de grille d’entretien
FAITS ET PREUVES (Notes
d’entretien)
Compétences validées
Fiche technique métier utilisée
Formation complémentaires :
•
•
•
Savoirs faire professionnels :
(types de travaux, matériels , métiers, logiciels
spécifiques...)
•
•
•
•
Contextes professionnels :
(Environnements de postes, situations de travail,
milieux à risques...)
•
•
•
Qualités professionnelles et points
d’amélioration
(facilités, capacités ,aides et freins)
•
•
•
Objectifs professionnels : (projets ,motivations,
entreprises souhaitées...)
•
•
•
Salaire souhaité :
Utilisation des éléments recueillis
Cas d'utilisation des éléments recueillis
Requalification
43%
Besoin en formation
(permis)
36%
Placement
36%
Pour 43% des agences d’intérim interrogées, les entretiens réalisés permettent de
procéder à une requalification du salarié. Les éléments fournis par l’intérimaire peuvent
également permettre au salarié d’accéder à des formations complémentaires (permis
casses devenu obligatoire).
21
2) La demande de l’entreprise
Identification des besoins de l’entreprise
Parmi les trois principales raisons du recours à l’intérim, on trouve le plus souvent par
ordre décroissant :
les variations importantes d’activité,
la souplesse des contrats d’intérim,
l’impossibilité de trouver du personnel qualifié sur le marché de l’emploi
l’essai avant l’embauche
Question posée à l'entreprise qui demande un intérimaire
Le niveau de qualification
64%
Les tâches à savoir faire
50%
La rémunération
36%
Le lieu du chantier
36%
La durée de la mission
29%
Les horaires
29%
Le type d'entreprise
21%
Les risques professionnels
21%
Les outils à savoir utiliser
21%
Le motif du recours à l'intérim
14%
Le type de chantier
14%
Le niveau d'encadrement
7%
Le degrè d'autonomie
7%
64% des agences d’intérim enquêtées demandent à l’entreprise quel est le niveau de
qualification recherché et 50% des agences les interrogent à propos des tâches que
l’intérimaire devra savoir accomplir. Les questions de la rémunération et du lieu de
chantier sont abordées par 30% des agences.
Critères de choix du salarié
Critères de choix du salarié
Compétences
50%
Expérience
50%
Motivation
36%
Sérieux
29%
Qualification
21%
Moyen de locomotion
14%
Salaire
14%
Mobilité
7%
Disponobilité
7%
Ponctualité
7%
Réactivité
7%
Autonomie
7%
Les compétences et l’expérience sont les 2 critères les plus importants : en effet, ils
sont mentionnés par 50% des agences d’intérim interrogées. La motivation est citée
par 36% des agences, suivie du sérieux du salarié, évoqué par 29% des agences
22
d’intérim.
Le traitement des demandes des entreprises est plus ou moins formalisé selon les
agences.
Dans le cas le plus élaboré, la procédure est la suivante :
1. « Un consultant » s’assure d’avoir obtenu l’intégralité des informations
nécessaires afin de sélectionner les personnes qui correspondent au besoin
exprimé par l’interlocuteur :
nom de l’entreprise
qualification demandée
caractéristiques du poste de travail
dates de début et de fin de mission
2. Un bon de commande est élaboré
3. Une fiche client est mise en place
4. Un rendez-vous téléphonique est pris afin d’informer le client sur les résultats
de la recherche
5. Les consultants effectuent la sélection des intérimaires. Certaines agences
disposent, pour cette phase, d’outils informatisés. Via ces bases de données, les
consultants sélectionnent les intérimaires à l’aide des critères énoncés par
l’entreprise. Dans tous les cas, l’expérience du consultant est déterminante. C’est elle
qui permettra une bonne adéquation entre la demande de l’entreprise et l’intérimaire
choisi.
6. Les intérimaires sont sélectionnés en fonction de leurs disponibilités
7. Le « consultant » affine sa sélection par rapport à l’adéquation entre la
description du poste de travail et les compétences sélectionnées :
Expérience
Formation
Note
Dans tous les cas, l’adéquation besoin de l’entreprise/intérimaire repose sur les
compétences du consultant qui n’est plus uniquement un commercial. Celui-ci
s’appuiera selon les cas sur un système d’information plus ou moins élaboré. On
observe des systèmes moins formalisés mais basés sur un travail en réseau très fort.
Dans ce cas de figure, l’agence est également le plus souvent spécialisée sur des
métiers très ciblés. Les attentes des entreprises peuvent être anticipées et sont de fait
bien intégrées.
Agence d’intérim
« Consultants »
Intérimaires
Attentes des entreprises
Compétences
Expérience
Motivation
Niveau de qualification
Savoir-faire
23
Modalités de vérification de l’adéquation entre le besoin de
l’entreprise et de l’intérimaire
Certaines agences spécialisées sur des métiers « techniques » ont mis en place des
fiches d’évaluation de mission par métier. Elles permettent d’évaluer selon les critères
« faible », « moyen », « bon » :
les compétences (lecture de plan, ...)
les aptitudes (manipulation nacelle, travail en hauteur, autonomie,...)
les comportements (ponctualité, initiative, curiosité, intégration,...)
Moyens de vérification de l'adéquation entre les besoins de
l'entreprise et l'intérimaire
Bonne connaissance des clients
43%
Bilan en fin de mission, fiche d'appréciation
36%
Parfaite connaissance des intérims
29%
Déplacement sur le chantier
29%
Suivi tout au long de la mission
21%
Appel téléphonique
21%
Vérification en fin de période d'essai
14%
Bouche à oreille
14%
Vérification le 1er jour
7%
Pour 43% des agences d’intérim interrogées, le moyen de vérification de l’adéquation
entre les besoins de l’entreprise et l’intérimaire est la bonne connaissance de ses
clients. Le bilan en fin de mission et la fiche d’appréciation sont utilisés pour 36%
d’entre elles.
Difficultés d’intégration de l’intérimaire
Les agences d’intérim gèrent au quotidien les problèmes d’intégration des intérimaires.
Difficultés d'intégration de l'intérimaire
Considéré moins compétent
21%
Pas de problème
21%
Le racisme
14%
Etre efficace dès la première heure
14%
Problème de langue
7%
La jalousie (si trop compétent)
7%
Les cadences de travail
7%
Respecter les règles de sécurité
7%
Se plier aux règles de l'entreprise
7%
Pour 21% des agences interrogées, l’intérimaire ne rencontre aucune difficulté
d’adaptation et d’intégration. Cependant, l’intérimaire peut éprouver des difficultés pour
s’intégrer dans l’équipe de travailleurs permanents en étant considéré comme moins
compétent pour 21% des agences enquêtées. Le racisme et le temps d’adaptation
avant d’être complètement efficace entrent24
en ligne de compte pour 14% des agences.
3) Politique de formation des intérimaires
80% des agences interrogées indiquent mener une politique de formation des
intérimaires. Des formations devenues obligatoires pour certains métiers sont en effet
proposées par toutes les agences. Certaines agences d’intérim lancent ainsi
régulièrement des campagnes de formation en partenariat avec le FAFFT (Fond
d’assurance formation du travail temporaire).
Moyens utilisés
Les moyens utilisés pour la formation des intérimaires
Partenariat avec des centres de formation
agréés
36%
Entretien avec le candidat
21%
Evaluation du type de formation
21%
Plan de formation
21%
14%
Formation chez l'entreprise utilisatrice
36% des agences d’intérim interrogées mettent en place un système de partenariat
avec des centres de formation agréés afin de fournir une formation à leurs intérimaires.
Dans 21% des agences, un entretien est réalisé pour établir un bilan professionnel pour
les intérimaires ayant une ancienneté. A la suite de cet entretien, les agences d’intérim
détectent un projet professionnel et les aident à la réalisation du projet. Une évaluation
du type de formation est effectuée et un plan de formation est fourni pour 21% des
agences enquêtées.
Dispositions particulières prises par les agences d’intérim
Dispositions particulières prises en amont du démarrage de grands
chantier
57%
Pas concernés
Mise en place de formation
14%
Recrutement
14%
Evaluation des besoins sur le long terme
7%
Visite chantier
7%
Sensibilisation au respect de la sécurité
7%
Sensibilisation des intérims
7%
57% des agences d’intérim enquêtées ne prennent aucune disposition particulière en
amont du démarrage de grands chantiers. Une formation ou un dispositif de
recrutement sont néanmoins mis en place dans
25 14% des agences interrogées.
Méthodologie
Les données utilisées pour les analyses proviennent des bases de la DARES
(exploitation des fichiers de l’Unedic des déclarations mensuelles des missions des
agences de travail temporaires).
Le principal indicateur utilisé dans l’étude est la notion d’équivalents emplois à temps
plein qui permet d’avoir une appréciation en volume comparable aux emplois salariés
Quelques définitions
Équivalents emplois à temps plein (ETM) en fin de trimestre : rapport du volume de travail effectué par les intérimaires à celui effectué par une personne à
temps plein.
Contrats conclus en fin de trimestre : missions dont la date de début appartient au
trimestre.
Intérimaires en fin de trimestre : nombre de personnes intérimaires, calculé en
collaboration avec l'Insee, à partir du nombre d'intérimaires du recensement de la
population que l'on fait évoluer comme la moyenne des contrats en cours les cinq
derniers jours ouvrés du trimestre.
Taux de recours : rapport des intérimaires à l'emploi salarié en fin de trimestre.
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