CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE - Thèses

Transcription

CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE - Thèses
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT
ANNEE 2005
CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE ET FELINE
THESE
pour le
DOCTORAT VETERINAIRE
présentée et soutenue publiquement
devant
LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
le
par
Axelle, Thérèse, Jacqueline FREVILLE
Née le 17 Octobre 1978 à Boulogne sur Mer (Pas de Calais)
JURY
Président : M.
Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL
Membres
Directeur : M. Fontbonne
Maître de conférences à l’ENVA
Assesseur : M. Desbois
Maître de conférences à l’ENVA
-1-
-2-
REMERCIEMENTS
A notre jury de thèse
A Monsieur le Professeur
Professeur à la faculté de médecine de Créteil
qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse.
Hommage respectueux
A Monsieur le Docteur Fontbonne
Maître de conférences à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort
qui nous a fait l’honneur d’accepter de diriger cette thèse.
Qu’il soit assuré de notre vive reconnaissance.
A Monsieur le Docteur Desbois,
Maître de conférences à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort
qui a bien voulu participer à notre jury de thèse.
Qu’il soit assuré de notre gratitude.
-3-
A Papa et Maman,
pour vos sacrifices et pour votre soutien, merci aussi pour votre patience, pour votre amour
et vos attentions
A Camille et Pierrot
Je vous aime, plus que je ne le dis
A ma famille
Grand mère, Renée Claude, Alain, Damien, Marine, Laurène et Armelle, Henry et Eliane,
Mimi et Philippe, Olivier et Nicolas, Tante Berthe
A Ninick, Antoine et Pomme,
A Papy et Mamy,
A mes amis de Liège,
Nounouk, Nico, Lolo, Tchétché et Audrey, Romain, Ben, Anne, Claire, Anne Cé, Gilles,
Catherine, Hélène…
A tous les amis rencontrés sur l’Ecole,
Mb, Vivier, Flop, Bouli et Babette, Nénette et Light, Eva, Marie, Sélim, Stéfan, Bertrand,
Tiphaine, Anne, Christine, Tichou, Mely, Pascal, Grant, Anne, Victoria, …
A mes amis du Nord et d’ailleurs,
Henri Luc, Fa, Thomas, épicuriens et amateurs de bière, pour les soirées mémorables au
Saint Pat et à l’Algys, Lio et Fred, Kaira, Tony et Hélène, Pauline et Périne, François, POC,
Alain, Antoine et Marion, Cédric, Rémy…
A ceux qui ont fait un petit bout de chemin avec moi,
Je garde pour eux une tendresse particulière
A mes collègues internes,
A la mémoire de nos chers disparus, partis trop tôt,
Grand père, Paul et Thérèse, Olivier, Marie Paule, Patrick, Tonton Jacques et Tattie,
Aux Docteurs Demeure, Candaele et Verrièle,
Pour m’avoir encadrée dans mes premiers pas de vétérinaire
A mes professeurs,
A Elizabeth, ma bibliothécaire préférée, Virginie et Marie Christine,
En remerciement de votre aide si précieuse, de votre disponibilité, de votre gentillesse
A sylvain, docteur des ordinateurs,
Pour avoir soigné mon disque dur et sauvé ma thèse
A Grosse, Cachou, Moon, Nénette et leurs homologues à quatre pattes,
Pour leur éternelle bonne humeur et le réconfort qu’ils nous apportent
-4-
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
INTRODUCTION
p.11
I. ELEMENTS DE PHYSIOLOGIE ET D’ENDOCRINOLOGIE
p.15
I.1 PHYSIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE NEONATALE
I.1.1 La placentation
I.1.1.1 Structure de l’unité placentaire chez les carnivores domestiques
I.1.1.2 Fonctions du placenta
I.1.1.2.1 Fonction d’échange
I.1.1.2.2 Fonction endocrine
I.1.1.2.3 Fonction immunologique
I.1.1.2.4 Rôle de l’amnios et de l’allantoïde
p.15
p.15
p.15
p.16
p.16
p.16
p.17
p.17
I.1.2 La physiologie fœtale
I.1.2.1 La vie fœtale
I.1.2.1.1 Circulation
I.1.2.1.2 Respiration
I.1.2.1.3 Digestion et excrétion
I.1.2.2 modifications physiologiques à la naissance
I.1.2.2.1 Adaptation de la fonction circulatoire
I.1.2.2.2 Adaptation de la fonction respiratoire
I.1.2.3.3 Adaptation de la fonction digestive
I.1.2.3.4 Adaptation thermorégulatrices du nouveau né
I.1.2.3.5 Maturation du système immunitaire
p.18
p.18
p.18
p.19
p 20
p.21
p.21
p.22
p.22
p.23
p.23
p.25
I.1.3 La pharmacologie néonatale
I.1.3.1 La diminution des protéines liantes
p.25
I.1.3.2 L’augmentation de la perméabilité de la barrière hématoméningée p.25
I.1.3.3 Le contenu plus riche en eau et plus faible en graisse
p.25
I.1.3.4 L’immaturité rénale et hépatique
p.25
I.1.3.5 La concentration alvéolaire minimale (CAM) modifiée
p.25
I.2 MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AUTOUR DU PART
p.27
I.2.1. Modifications endocrinologiques au cours de la gestation
I.2.1.1. Progestérone
I.2.1.2. Oestrogènes
I.2.1.3 Prolactine
I.2.1.4 Cortisol
I.2.1.5 Prostaglandines
I.2.1.6 Relaxine
I.2.1.7 Ocytocine
p.27
p.27
p.28
p.29
p.30
p.31
p.32
p.32
-1-
I.2.2 Modifications hormonales liées au part
I.2.2.1 Le déterminisme du part
I.2.2.2 Synthèse de prostaglandines
I.2.2.3 Réflexe de Fergusson
p.33
p.33
p.33
p.34
I.3 IMPACT DE LA PARTURITION SUR LA PHYSIOLOGIE MATERNELLE p.35
I.3.1 Impact sur la fonction respiratoire
p.35
I.3.2 Impact sur la fonction cardiovasculaire
p.35
I.3.3 Impact sur la fonction digestive
p.36
I.3.4 Impact sur l’appareil reproducteur
I.3.4.1 Activité électrique myométriale au cours de la gestation
I.3.4.2 activité myométriale autour du part
p.37
p.37
p.37
I.3.5 Impact sur le système nerveux
p.37
I.3.6 Impact sur les systèmes d’élimination hépatique et rénal
p.38
II.MISE BAS EUTOCYQUE
p.39
II.1 IMMINENCE DE L'ACCOUCHEMENT
p.39
II.1.1 Durée de la gestation
II.1.1.1 Durée de la gestation chez la chienne
II.1.1.2 Durée de la gestation chez la chatte
II.1.1.3 Paramètres influençant la durée de gestation
p.39
p.39
p.40
p.40
II.1.2 Evaluation de la date du part
II.1.2.1 Chute de la progestéronémie
II.1.2.2 Prévision à l’aide de l’imagerie médicale
II.1.2.2.1 Radiographie abdominale
II.1.2.2.2 Echographie utérine
II.1.2.3 Prévision basée sur l’activité électrique myométriale
II.1.2.4 Prodromes annonciateurs
II.1.2.4.1 Signes comportementaux
II.1.2.4.2 Signes physiques et chimiques
II.1.2.4.3 Signes fonctionnels
p.40
p.40
p.40
p.40
p.41
p.42
p.43
p.43
p.44
p.46
II.1.3 Déclenchement de la mise bas
II.1.3.1 Utilisation des prostaglandines
II.1.3.2 Utilisation des anti progestérones
p.46
p.46
p.47
-2-
II.2 DEROULEMENT DE LA MISE BAS
p.49
II.2.1 Les trois stades de l’accouchement
II.2.1.1 Stade 1 : contractions et relâchement du col
II.2.1.2 Stades 2 & 3 : expulsion des fœtus et des placentas
II.2.1.3 Particularités de l’espèce féline : le travail interrompu
II.2.2 Durée moyenne normale de l’accouchement
II.2.2.1 Durée totale du part
II.2.2.2 Latence entre deux expulsions
II.2.2.3 Durée d’expulsion d’un seul nouveau né
p.49
p.49
p.49
p.51
p.51
p.51
p.51
p.52
II.2.3 Présentation normale et expulsion des fœtus
II.2.3.1 Expulsion en alternance des deux cornes
II.2.3.2 Présentation et position des fœtus à l’expulsion
p.52
p.52
p.52
II.2.4 Taille de la portée
II.2.4.1 Taille de la portée
II.2.4.2 Pertes à la naissance
p.53
p.53
p.53
II.3 SOINS AUX NOUVEAUX NES ET A LA MERE
p.55
II.3.1 Soins à apporter aux nouveaux nés
p.55
II.3.1.1 Physiologie du nouveau né
p.55
II.3.1.1.1 Paramètres vitaux et normes sanguines
p.55
II.3.1.1.2 Système cardiovasculaire
p.56
II.3.1.1.3 Système pulmonaire
p.56
II.3.1.1.4 Système rénal
p.56
II.3.1.1.5 Système neurologique
p.56
II.3.1.1.6 Température corporelle
p.56
II.3.1.1.7 Immunité
p.57
II.3.1.1.8 Autres particularités physiologiques
p.58
II.3.1.2 Notions d’élevage des nouveaux nés
p.58
II.3.1.2.1 Soins administrés naturellement par la mère à la portée p.58
II.3.1.2.2 Assistance à la mère par le naisseur
p.58
II.3.2 Soins à apporter à la parturiente
II.3.2.1 Alimentation
II.3.2.2 Surveillance clinique
p.64
p.64
p.65
III. PATHOLOGIE AUTOUR DU PART
p.67
III.1 LES DYSTOCIES, PRESENTATION ET PRISE EN CHARGE MEDICALE ET
CHIRURGICALE
p.67
III.1.1 Présentation
III.1.1.1 Fréquence
III.1.1.2 Facteurs prédisposants
-3-
p.67
p.67
p.67
III.1.1.3 Etiologie des dystocies
III.1.1.3.1 Dystocie par obstruction
III.1.1.3.2 Dystocie par défaut fonctionnel
III.1.1.4 Evolution des dystocies
p.68
p.68
p.69
p.70
III.1.2 Diagnostic d’une dystocie
III.1.2.1 Diagnostic clinique
III.1.2.2 Diagnostic par imagerie
p.71
p.71
p.72
III.1.3 Choix de la thérapeutique
III.1.3.1 Expectative
III.1.3.2 Exercice
III.1.3.3 Moment d’intervention
III.1.3.4 Prise en charge médicale ou chirurgicale
p.74
p.74
p.74
p.74
p.75
III.1.4 Les manœuvres obstétricales
III.1.4.1 Conditions
III.1.4.2 Indications et contre-indications
III.1.4.3 Assistance manuelle
III.1.4.4 Utilisation de forceps
p.75
p.75
p.75
p.75
p.76
III.1.5 Thérapeutique médicale lors de dystocie
III.1.5.1 Maturation du col utérin
III.1.5.2 Renforcement des contractions
III.1.5.2.1 Calcium
III.1.5.2.2 Ocytocine
p.77
p.77
p.77
p.77
p.78
III.1.6 L’anesthésie en obstétrique
III.1.6.1 Considérations générales
III.1.6.2 Préparation anesthésique du patient
III.1.6.3 Prémédication
III.1.6.4 Anesthésie générale
III.1.6.5 Techniques d’anesthésies loco-régionales
III.1.6.6 Gestion postopératoire
p.79
p.79
p.80
p.81
p.82
p.84
p.85
III.1.7 Chirurgie en obstétrique
III.1.7.1 Episiotomie
III.1.7.2 Hystérotomie
III.1.7.3 Hystérectomie
p.85
p.85
p.86
p.88
III.2 LA GESTION DES PROBLEMES PERIPARTUM
III.2.1 Les pathologies de l’utérus
III.2.1.1 L’hémorragie utérine postpartum
III.2.1.2 Le prolapsus utérin
III.2.1.3 La métrite postpartum
III.2.1.4 La torsion utérine
III.2.1.5 La rupture utérine
-4-
p.90
p.90
p.90
p.90
p.91
p.92
p.92
III.2.2 Les pathologies de la mamelle et de la lactation
III.2.2.1 Les mammites septiques ou le syndrome du lait toxique
III.2.2.2 La galactostase
III.2.2.3 L’agalactie
p.92
p.92
p.93
p.94
III.2.3 Les troubles métaboliques
III.2.3.1 L’éclampsie
III.2.3.2 L’hypoglycémie
III.2.3.3 L’acromégalie
p.95
p.95
p.97
p.98
III.2.4 Les troubles du comportement maternel
p.98
III.3 LA PATHOLOGIE PERINATALE
p.100
III.3.1 Les urgences périnatales du chiot et du chaton
III.3.1.1 L’hypoxie
III.3.1.2 Le refroidissement
III.3.1.3 La déshydratation
III.3.1.4 L’hypoglycémie
III.3.1.5 Cas de l’érythrolyse néonatale
III.3.1.6. Autres pathologies des nouveaux nés
p.100
p.100
p.101
p.102
p.103
p.104
p.104
III.3.2 La réanimation des nouveaux nés lors de césarienne
p.105
III.3.3 L’élevage de orphelins
III.3.3.1 L’alimentation du nouveau né orphelin
III.3.3.1.1 La nourrice
III.3.3.1.2 Le colostrum
III.3.3.1.3 Le lait de remplacement
III.3.3.2 Autres soins à administrer
p.105
p.106
p.106
p.106
p.106
p.108
III.3.4 La gestion de la prématurité
III.3.4.1 Fluidothérapie
III.3.4.2 Antibiothérapie
III.3.4.3 Réanimation cardiorespiratoire
III.3.4.4 Gestion de l’environnement
III.3.4.5 Administration de surfactant
p.109
p.109
p.109
p.110
p.110
p.110
DEUXIEME PARTIE
I. CONDUITES A TENIR
Conduite à tenir n°1 : Agalactie
Conduite à tenir n°2 : Evaluation de la fréquence cardiaque des fœtus
Conduite à tenir n°3 : Chiot unique
Conduite à tenir n°4 : Début de mise bas sans effort expulsif
Conduite à tenir n°5 : Efforts expulsifs inefficaces
Conduite à tenir n°6 : Hypoglycémie
-5-
p.117
p.118
p.119
p.121
p.123
p.124
Conduite à tenir n°7 : Induction de la mise bas
Conduite à tenir n°8 : Inertie utérine secondaire
Conduite à tenir n°9 : Malposition fœtale
Conduite à tenir n°10 : Pertes hémorragiques après le part
Conduite à tenir n°11 : Préparation de la parturiente avant la césarienne
Conduite à tenir n°12 : Prolapsus vaginal / utérin
Conduite à tenir n°13 : Protocoles d’anesthésie pour la césarienne
Conduite à tenir n°14 : Réanimation de nouveaux nés
Conduite à tenir n°15 : Suspicion d’éclampsie
p.125
p.126
p.127
p.129
p.131
p.132
p.133
p.134
p.136
II. FICHES TECHNIQUES
Fiche technique n°1 : Technique de pose d’un cathéter intraosseux
Fiche technique n° 2 : L’anesthésie épidurale
Fiche technique n° 3 : Manœuvres obstétricales
Fiche technique n° 4 : Episiotomie
Fiche technique n°5: La césarienne
p.137
p.139
p.141
p.143
p.145
CONCLUSION
p.147
-6-
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Placenta endothéliochorial chez la chienne
Figure 2 : circulation fœtale schématique
Figure 3 : Cellules alvéolaires
Figure 4 : Modifications hormonales au cours d’un cycle chez la chienne
Figure n°5 : Déterminisme de la parturition
Figure n°6 : Plans de coupe utilisés pour mesurer les diamètres bipariétal
et abdominal transverse
Figure n°7 : Chute de la température prépartum
Figure n°8 : Présentations eutociques et dystociques
Figure n°9 : Réalisation du toucher vaginal
Figure n°10 : Les étapes de la césarienne par hystérectomie
Figure n°11 : Chevauchement des os du crâne signant une mort fœtale
Figure n°12 : Exemples de malposition fœtale, diagnostic par toucher vaginal
Figure n°13 : Coupe transversale de vertèbre
Figure n°14 : Administration épidurale lombo-sacrée chez le chien
Figure n°15 : Manœuvres obstétricales
Figure n°16 : Réalisation d’une épisiotomie
Figure n°17 : Les étapes de la césarienne par hystérotomie
-7-
p16
p.18
p.20
p.33
p.34
p.41
p.46
p.69
p.72
p.88
p.120
p.127
p.140
p.140
p.142
p.144
p.145
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 : Placenta zonaire chez le chiot
Photo n°2 : Tocodynanomètre
Photo n°3 : Col utérin visible sous vaginoscopie
Photo n°4 : Bouchon muqueux
Photo n°5 : Placenta et fœtus
Photo n°6 : Systèmes d’aspiration des fluides fœtaux
Photo n°7 : Pesée d’un chiot
Photo n°8 : Biberonnage
Photo n°9 : Disproportion foeto-matenelle
Photo n°10 : Image calcifiée amorphe
Photo n°11 : Prolapsus utérin partiel
Photo n° 12 : Couveuse pédiatrique
Photo n°13 : Présence de gaz
Photo n°14 : Prolapsus utérin complet
Photo n°15 : Matériel utilisable pour la voie intraosseuse
Photo n°16 : Diamètres bipariétal et abdominal transverse
-8-
p.15
p.43
p.44
p.45
p.50
p.59
p.61
p.63
p.73
p.73
p.91
p.102
p.119
p.132
p.137
p.155
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Modifications des principales fonctions physiologiques
Tableau 2 : Données physiologiques du chiot nouveau-né
Tableau n°3 : Modifications physiologiques chez la mère au cours de la gestation
Tableau n°4 : Informations utilisables pour connaître le moment de la mise bas
Tableau n°5 : Présentation, position et posture lors de mise bas
Tableau n°6 : Poids de naissance selon la race
Tableau n°7 : Recommandations concernant le choix des sondes
Tableau n°8 :Recommandations pour la parturiente
Tableau n°9 : Causes de dystocie chez la chienne et chez la chatte
Tableau n°10 : Diagnostic cytologique différentiel mammite septique / stase laiteuse
Tableau n°11 : Valeurs normales de la calcémie totale chez le chien et chez le chat
Tableau n°12 : Comparaison des laits de vache / chienne / chatte
Tableau n°13 : Exemples de laits maternisés industriels pour le chiot et le chaton
Tableau n°14 : Exemples de maternisation de lait de vache destiné à des chiots
Tableau n 15 : Prévision de la date d’accouchement (en jours)
chez la chienne de 15 à 30 kg en fonction de droites de régression linéaire
des diamètres bipariétal et abdominal transverse
Tableau n 16 : Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez des chiennes
de très petite taille (Yorkshire)
Tableau n 17 : Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez les chiennes
de 45 à 70 kg
-9-
p.24
p.26
p.38
p.48
p.53
p.55
p.60
p.65
p.71
p.94
p.96
p.107
p.107
p.107
p.156
p.157
p.158
LISTE DES ANNEXES
Annexe n°1 : Références de prix
Annexe n°2 : Dosage de la progestérone
Annexe n°3 : Numération formule et biochimie chez le chiot et le chaton
Annexe n°4 : Trousses d’épisiotomie et de césarienne
Annexe n°5 : Tables de prévision du terme
- 10 -
p.149
p.153
p.154
p.156
p.158
INTRODUCTION
L’obstétrique vétérinaire a pendant longtemps été principalement consacrée au secteur
des animaux de rente et à la médecine équine. Depuis quelques années, des progrès
indéniables ont été acquis autour du part des carnivores domestiques au point que, aux USA
notamment, des cliniques spécialisées dans ce domaine ont vu le jour.
En outre, il existe actuellement une demande croissante d’information et de savoir faire
en obstétrique et néonatalogie de la part du propriétaire particulier, angoissé à l’idée de gérer
une mise bas à domicile, et de l’éleveur pour qui la parturiente et les nouveau nés sont source
de revenu, le propriétaire ou l’éleveur souhaitant pouvoir faire appel à de professionnels
compétents, chaque fois qu’il l’est nécessaire.
Sur le modèle de anglo-saxons et afin de répondre à la sollicitation de particuliers et des
professionnels de l’élevage, le service de reproduction canine de l’ENVA a envisagé de créer
une structure clinique spécialisée dans la mise bas et la néonatalogie des animaux de
compagnie. Dans ce cadre, nous avons choisi de présenter les pré requis et procédures à
mettre en œuvre dans une telle unité.
Ainsi, la première partie forme une synthèse de la bibliographie récente en obstétrique et
néonatalogie. La seconde partie est consacrée à la réalisation de fiches pratiques techniques
ou de conduites à tenir dans l’ensemble des situations cliniques rencontrées autour du part.
Celles-ci constituent des procédures détaillées, précises et communes, devant servir de
référence de travail pour l’ensemble des individus, particulièrement les étudiants, séjournant
au sein de ce département, et pourraient être celles des vétérinaires souhaitant développer
leurs compétences dans la mise bas.
- 11 -
- 12 -
PREMIERE PARTIE
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
- 13 -
- 14 -
I. ELEMENTS DE PHYSIOLOGIE ET D’ENDOCRINOLOGIE
I.1 PHYSIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE NEONATALE
I.1.1 LA PLACENTATION [101]
Le placenta est la structure tissulaire interposée entre l’endomètre maternel et le
fœtus. Il appartient au fœtus et est à ce titre vascularisé par les vaisseaux fœtaux.
I.1.1.1 Structure de l’unité placentaire chez les carnivores domestiques [15], [22], [108]
Les structures fœtales en contact avec les structures maternelles sont l’allantoïde et le
chorion chez la chienne. Les points de contact avec l’endomètre maternel définissent un
placenta de type zonaire (photo1) : les villosités allantochorioniques sont regroupées en
une bande centrale bien délimitée qui entoure l’œuf.
Photo n°1 : Placenta zonaire chez le chiot
D’aprés Linde Forsberg et Eneroth [72]
La placentation est appelée endothéliochoriale (figure 1) : Au début de la gestation le
placenta est de type épithéliochorial (présence d’un épithélium maternel) puis il y a une
évolution par simplification des structures traduisant une facilitation des échanges. Cinq
couches histologiques différentes séparent les érythrocytes maternels de ceux fœtaux :
l’endothélium vasculaire foetal, le conjonctif fœtal, l’épithélium fœtal ou trophoblaste, puis
le conjonctif maternel et l’endothélium vasculaire maternel. L’invasion du trophoblaste
fœtal vis-à-vis de l’endomètre maternel met en contact quasi direct les endothéliums fœtal
et maternel, les villosités chorioniques pouvant baigner directement dans du sang maternel
extravasé dont l’hémoglobine modifiée prend une couleur verte caractéristique, qui marque
les délivres au moment du part (le placenta est partiellement hémochorial).
Le placenta de la chienne et de la chatte est décidué : la parturition s’accompagne
d’une lésion de la muqueuse utérine et d’une micro-hémorragie associée.
- 15 -
Figure 1 : Placenta endothéliochorial chez la chienne
D’après Delannoy, [22]
I.1.1.2 Fonctions du placenta
I.1.1.2.1 Fonction d’échange [22], [63], [108]
Le placenta est une structure fonctionnellement adaptée aux échanges par la surface
considérable qu’il représente et par son réseau capillaire très développé. Cependant les
apports maternels aux fœtus sont parfois juste suffisants pour couvrir certains besoins,
particulièrement ceux en oxygène, et ceci va en s’aggravant dés lors que la croissance
fœtale progresse. Des facteurs compensateurs, tels les villosités choriales existent, qui se
ramifient, augmentant ainsi la surface, et le chorion s’amincit permettant un rapprochement
avec structures maternelles.
Les mécanismes d’échange sont multiples, de la simple diffusion pour les gaz et
l’eau, le transport actif pour les principaux ions, la diffusion facilitée pour le glucose, à
l’endocytose pour les macromolécules.
Le placenta forme également un filtre sélectif qui permet la nutrition du fœtus. Les
protéines ne passent pas, mais les acides aminés sont utilisés par le fœtus pour la synthèse
protéique. Le glucose et le fructose passent, pouvant induire une perte de glucose chez la
mère. Le calcium sous sa forme ionisé passe également et peut induire une hypocalcémie
chez la mère au moment du part. Les substances de poids moléculaire élevé comme les
anticorps ne franchissent pas la barrière placentaire, ou de manière négligeable. Le passage
des toxiques et pathogènes (plomb, phosphore) est fonction de leur taille. De même, de
nombreux médicaments traversent facilement cette membrane. Le passage des agents
préanesthésiques et anesthésiques à travers le placenta dépend de plusieurs facteurs : les
molécules liposolubles, un faible poids moléculaire, un faible degré de liaison aux
protéines et d’ionisation traversent plus facilement. D’autre part, le gradient de
concentration de part et d’autre du placenta favorise ce passage.
I.1.1.2.2 Fonction endocrine [22], [37], [63], [65], [101]
Les modifications hormonales survenant au cours de la gestation sont d’origine
placentaire mais également ovarienne. La progestérone, hormone lutéotrope jusqu’au
- 16 -
terme, est entièrement synthétisée par l’ovaire chez la chienne. Chez la chatte, en revanche,
le placenta prend le relais du corps jaune pour sa production à partir du 30e jour de
gestation. Dans les espèces canine et féline, les oestrogènes sont synthétisées par l’unité
foetoplacentaire et par l’ovaire. Le placenta assure la production de prégnénolone et de
progestérone, converties ensuite en oestrogènes par le fœtus. La présence du blastocyste
dans l’utérus empêche la production de prostaglandines de la classe F2α et donc la
lutéolyse et induit la sécrétion de facteurs maintenant le corps jaune dont les PGE2 et la
trophoblastine. Cette dernière produite par les cellules du trophoblaste, diminue la
sécrétion de prostaglandines par l’utérus en diminuant l’activité des enzymes de synthèse
et la stimulation par l’ocytocine de cette synthèse et de la sécrétion. Le trophoblaste sécrète
également la relaxine, détectable de 19 à 28 jours après le pic de LH, utilisée dans le cadre
du diagnostic de gestation.
La fonction de ces hormones dans le maintien de la gestation, le déterminisme de la
parturition et la lactation est envisagée par la suite.
I.1.1.2.3 Fonction immunologique [22], [63]
D’une part, l’implantation est un phénomène nécessairement inflammatoire, d’autre
part, le fœtus possède un demi patrimoine génétique du père, donc étranger à la mère, il est
dit semi-allogénique. Pourtant la gestation est possible. Après la parturition, la femelle
rejette toute greffe même de son enfant. Deux mécanismes d’immunosuppression
expliquent cette tolérance passagère, ils font intervenir pendant l’implantation, l’Early
Pregnancy Factor (EPF), la trophoblastine qui fait partie des interférons α de classe II, et
de la Platelet Activating Factor (PAF). La progestérone a aussi un rôle immunosuppresseur
et des récepteurs sont présents sur des lymphocytes de femme enceinte. Par ailleurs, les
cellules trophoblastiques forment une barrière continue qui assure une protection contre les
anticorps maternels. Elles n’expriment aucun Complexe Majeur d’Histocompatibilité
(CMH) polymorphe.
I.1.1.2.4 Rôle de l’amnios et de l’allantoïde [22], [61], [63], [101]
A la fin de la gestation, l’amnios forme à la l’approche du part une vaste poche qui
englobe entièrement le fœtus et qui contient un liquide amniotique opalescent et visqueux
et le surfactant apparaît dans la composition de l’amnios.
Les rôles de l’amnios consistent en la protection du fœtus contre les agressions
physiques extérieures et les agressions liées à l’activité physique de la mère, au maintien
d’une température fœtale constante, au maintien d’une liberté de mouvement du fœtus, à la
nutrition et à l’élimination des déchets fœtaux. Une fois absorbé par le tractus digestif, le
liquide amniotique fournit lipides, acides aminés essentiels, vitamines aux liquides intra et
extra cellulaires et contribue à la formation du méconium (substance aqueuse présente dans
la partie terminale de l’intestin du fœtus arrivé à terme).
La cavité allantoïdienne entourant l’amnios contient le liquide allantoïdien, de
consistance aqueuse et de couleur jaunâtre.
- 17 -
I.1.2 PHYSIOLOGIE FOETALE
I.1.2.1 La vie foetale
I.1.2.1.1 Circulation [22], [63], [98]
I.1.2.1.1.1 Organisation de la circulation
Des shunts sont présents pour favoriser cette circulation (figure 2) : le foramen ovale
entre les deux oreillettes et le canal artériel entre l’artère pulmonaire et l’aorte. Une
troisième communication rentabilise la fonction d’échange gazeux assurée par le placenta :
le ductus venosus entre la veine ombilicale et les veines sus-hépatiques. Le sang passe
donc directement du placenta vers le foie, puis le cœur droit.
Figure 2 : Circulation fœtale schématique
D’après Lefrançois et Tiret [63]
I.1.2.1.1.2 Etapes du transport gazeux par le sang :
Le sang hématosé qui revient par la veine ombilicale et par le canal veineux gagne la
veine cave postérieure (VCP). La veine cave caudale (VCC) assure également le retour du
sang veineux épuisé en oxygène par les tissus fœtaux. Dans la VCP coexistent donc du
sang oxygéné et du sang non oxygéné, néanmoins ils ne se mélangent que partiellement. A
l’entrée du cœur la crista divisens sépare le sang veineux qui gagne directement l’oreillette
droite, de celui hématosé qui gagne le cœur gauche puis l’aorte. Le sang oxygéné est donc
redistribué aux tissus fœtaux en ayant subi un minimum de mélange avec du sang veineux.
Le sang à faible pression partielle en oxygène (PO2) revenu à l’oreillette droite est expulsé
dans l’artère pulmonaire. Seul un tiers du débit perfuse le poumon et le reste retourne à
l’aorte par le canal artériel (chez le fœtus, l’écoulement du sang se fait dans le canal
- 18 -
artériel vers l’aorte car la pression dans l’artère pulmonaire est supérieure de 5 mm Hg à
celle de l’aorte). Le sang aortique en aval de ce confluent est donc du sang mélangé.
Les organes les mieux irrigués sont le foie, qui reçoit directement du sang provenant
de l’artère ombilicale, le cœur, car les artères coronaires sont les premières divisions de
l’aorte avant le canal artériel, l’encéphale, pour la même raison.
I.1.2.1.1.3 Hématose
Le débit cardiaque étant globalement élevé, l’oxygénation reste suffisante même
pendant les phases de contraction. Le débit des vaisseaux utérins passe de 2% à 20% du
débit cardiaque, 84% de ce débit passe dans le placenta. Le placenta est irrigué par la
circulation systémique fœtale : les artères ombilicales sont des dérivations des artères
iliaques externes, la veine ombilicale rejoint la veine porte et les veines sus-hépatiques.
La circulation est équivalente à celle de l’adulte, mais l’oxygénation a lieu dans le
placenta, (échange liquide/liquide), à la place du poumon qui n’est pas fonctionnel chez le
fœtus (échange liquide/gaz).
I.1.2.1.2 Respiration [22], [63], [98], [101]
I.1.2.1.2.1 Echanges gazeux
La mesure des pressions artérielles fœtale et maternelle en oxygène montre que la
pression artérielle maternel part de 95 mm Hg pour tomber à 33 et 10 mm Hg
respectivement dans la veine et l’artère ombilicale, le fœtus est donc en hypoxie. Toutefois
ce dernier possède un taux d’hémoglobine plus élevé (19 g/L contre 12 à 15 g/L pour
l’adulte) et une affinité de cette dernière pour l’oxygène plus importante que chez la mère.
L’hyperventilation chez la mère permet de maintenir une pression partielle en CO2
dans son sang plus basse que dans les conditions normales, facilitant la diffusion du CO2
du fœtus à travers le placenta.
D’autres gaz passent la barrière placentaire, notamment tous les anesthésiques
gazeux, pouvant rendre l’hémoglobine fœtale en partie inactive, précipiter l’hypoxie et
causer la mort fœtale.
I.1.2.1.2.2 Mouvements respiratoires fœtaux
Le poumon fœtal est replié sur lui-même, rempli de liquide et perfusé au minimum.
Toutefois des mouvements respiratoires inefficaces et de très faible amplitude, dont la
première manifestation est l’apparition de mouvements du diaphragme, sont présents. Ces
mouvements traduisent le fait que les centres respiratoires sont déjà actifs.
Des mouvements brutaux du diaphragme se produisent au moment de l’expulsion,
ayant pour effet comme « d’essorer » le parenchyme pulmonaire.
I.1.2.1.2.3 Le surfactant
Dans les derniers jours de vie fœtale, le poumon produit du surfactant, substance utile
à son déploiement. Ses rôles sont multiples : diminution de la tension de surface alvéolaire,
augmentation de la compliance pulmonaire, stabilisation des bronchioles et alvéoles
terminales, maintien d’une capacité résiduelle fonctionnelle, diminution du travail
respiratoire par effet sur l’équilibre des fluides intra alvéolaires, modulation des fonctions
- 19 -
macrophagiques, effet cyto-protecteur au niveau des alvéoles. Il joue également un rôle de
protection des membranes vis-à-vis de l’action irritante de l’oxygène.
Il est élaboré par les pneumocytes II (figure 3), cellules généralement placées aux
angles des alvéoles. Dans leur cytoplasme, il est stocké sous forme de « corps
lamellaires », puis libéré sous forme de film.
Sa constitution comprend des phospholipides et une fraction protéique
(dipamitoylphosphatidylcholine associée à la lécithine et à la sphingomyéline). Sa synthèse
et sa libération sont particulièrement dépendantes de la présence de corticoïdes, et
certainement également de l’adrénaline et de l’hormone corticotrope hypophysaire
(ACTH).
Lorsque la maturation n’a pu être réalisée, ce qui survient chez les prématurés, il
s’ensuit un « syndrome de détresse respiratoire », résultant de la réduction des échanges
gazeux par réduction de la compliance pulmonaire.
Figure 3 : Cellules alvéolaires
(pneumocytes de type II, cuboïdes ; pneumocytes de type I, aplatis ; macrophages)
D’après Lefrançois et Tiret [63]
I.1.2.1.2.4 Le liquide trachéo-pulmonaire
Le fait que le poumon et la trachée soient remplis de liquide chez le fœtus est le
résultat d’une sécrétion active par le poumon, dans laquelle un des faits primitifs est un
transport d’ions chlorure vers la lumière alvéolaire. Dans les deux derniers jours précédant
la naissance, cette sécrétion s’arrête et les transports ioniques s’inversent contribuant à la
naissance à l’assèchement des voies respiratoires.
I.1.2.1.3 Digestion et excrétion [22] [63]
Le liquide amniotique, l’eau absorbée et les substances dissoutes transitent dans le
tube digestif fœtal pour constituer le méconium. Il n’y a pas de défécation in utero.
Lorsqu’elle se produit, il s’agit généralement d’un signe de souffrance fœtale. La motricité
ne s’installe que quelques jours après la naissance.
Les activités enzymatiques sont développées bien avant la naissance et sont adaptées
à la digestion de l’aliment lacté à la naissance, mais certaines d’entre elles (protéase,
- 20 -
lipase) subissent un effondrement les tous premiers jours de vie, en relation avec la
préservation des constituants du colostrum.
I.1.2.2 Modifications physiologiques à la naissance.
I.1.2.2.1 Adaptation de la fonction circulatoire [22], [96], [106]
I.1.2.2.1.1 Conversion de la circulation fœtale en circulation adulte
Le déploiement du poumon et les premiers mouvements respiratoires produisent une
baisse de la résistance vasculaire pulmonaire, d’où une chute de pression dans l’oreillette
droite. La pression dans l’oreillette gauche devient prédominante et entraîne la fermeture
progressive du foramen ovale.
L’élévation de pression en oxygène, qui apparaît comme un stimulus pour
l’activation des systèmes vasoconstricteurs humoraux, induit la fermeture du canal artériel
dés les premières minutes. Sa fermeture complète demande 48 heures. Les prostaglandines
semblent maintenir ce canal béant, leur inhibition par les AINS ou par la chloroquine fait
que ces produits sont utilisés avec succès pour induire la fermeture des canaux artériels
restés ouverts chez les nouveaux nés humains et animaux.
La fermeture du canal veineux débute dés que la pression en oxygène augmente, dans
des conditions très semblables à celles qui permettent la fermeture du canal artériel.
I.1.2.2.1.2 Maturation des systèmes compensateurs
Les barorécepteurs ne deviennent fonctionnels vers le 4e jour et le rythme cardiaque
varie comme chez l’adulte en fonction de la pression sanguine. La réponse aux agents
inotropes (atropine, dopamine, dobutamine) ne devient normale que vers 9 à 10 semaines
de vie.
I.1.2.2.1.3 Fréquence cardiaque
La fréquence cardiaque du nouveau né usuelle est de 180-250 battements par minute.
En cas d’hypoxie elle chute alors qu’elle augmenterait chez l’adulte. La pression artérielle
n’atteint les valeurs adultes que vers 6 semaines de vie. Elle varie en fonction de nombreux
facteurs dont la température interne et la glycémie : une hypoglycémie sévère peut la faire
chuter de moitié.
I.1.2.2.1.4 Rupture du cordon
Quelle que soit la modalité de rupture, le cordon présente très rapidement des
phénomènes de vasoconstriction et de coagulation. La vasoconstriction a une origine
purement humorale (catécholamines, kinines). Les mécanismes initiaux de la coagulation
sont le changement des conditions d’oxygénation et la libération des enzymes tissulaires.
- 21 -
I.1.2.2.2 Adaptation de la fonction respiratoire [22], [63], [106]
I.1.2.2.2.1 L’expansion pulmonaire
Le passage à la vie aérienne constitue une agression pour le fœtus qui doit assurer
simultanément l’oxygénation de son sang et son homéothermie. L’hypoxie est en effet une
cause importante de mortalité chez le chiot et le chaton. Sa tolérance à l’hypoxie est
estimée à une dizaine à une trentaine de minutes. Cela s’explique par l’aptitude du cerveau
à se mettre en métabolisme anaérobie, par les réserves glycogéniques dans les ventricules
cardiaques et par un taux de dégradation de l’ATP inférieur à celui de l’adulte.
I.1.2.2.2.2 Evacuation du liquide amniotique intra pulmonaire
Au moment de la naissance, la respiration pulmonaire prend en quelques instants le
relais des échanges gazeux placentaires : le passage dans la filière pelvienne entraîne
l’élimination du liquide amniotique et stimule les récepteurs cutanés. Ce mécanisme est
moins présent lors de présentation postérieure. 80% du liquide amniotique est résorbé par
voie sanguine par les pneumocytes. Ils vont à leur tour lever l’inhibition des centres
respiratoires. Le rythme respiratoire est élevé et irrégulier (15 à 38 mouvements par
minute), traduisant une hypoxie relative physiologique, la totalité du poumon n’étant pas
encore fonctionnelle.
I.1.2.3.3 Adaptation de la fonction digestive [22], [96], [106]
I.1.2.3.3.1 Maturation de l’épithélium intestinal
A la naissance, les intestins renferment le méconium, issu de la desquamation de
l’intestin lors de la gestation.
Chez la chienne, durant les 8 premières heures après le part, la muqueuse intestinale
plus perméable laisse passer certains composés dont des protéines (immunoglobulines
maternelles du colostrum), sur cet intervalle de temps on la considère comme
« immunologiquement naïve ». Entre 8 et 48 heures, le taux d’absorption des anticorps
chute à 33% [70]. Le renouvellement de l’épithélium par les cellules de la crypte
intestinale permet d’acquérir des capacités d’absorption plus limitées. D’autre part, dans
les premiers jours de vie, le pH gastrique, proche de la neutralité favorise l’absorption de
différentes matières ingérées.
L’estomac a un faible volume, ce qui explique la nécessité de tétées répétées. Le
péristaltisme débutant est irrégulier et ralenti par rapport à celui de l’adulte. Les selles, qui
sont rarement vues car la mère lèche et nettoie les petits, sont normalement jaunâtres et
semi moulées.
I.1.2.3.3.2 Immaturité des fonctions hépatiques [22], [96], [106]
Le nouveau né ne dispose que de réserves très limitées de glycogène hépatique
accumulées en fin de gestation et dont la quantité est fonction du niveau alimentaire de la
mère. Ces réserves déclinent rapidement au cours d’un jeûne : les besoins d’un chiot ou
d’un chaton en glucose sont 2 à 4 fois supérieurs à ceux de l’adulte en raison de
l’importance de la masse cérébrale relative au poids corporel, ceci explique que le chiot est
particulièrement sensible au jeûne (il est capable de maintenir une glycémie normale
durant les 24 premières heures de jeûne) alors que l’adulte peut le supporter plusieurs jours
- 22 -
sans développer d’hypoglycémie. La néoglucogenèse ne débute dans le foie du nouveau né
qu’après 9 heures de jeûne. Ainsi la glycogénolyse dans un premier temps puis la
néoglucogenèse assure le maintien de la glycémie durant les 24 premières heures du jeûne.
D’autres facteurs comme l’hypothermie peuvent causer une hypoglycémie chez le
nouveau né.
Enfin, le chiot possède peu de rétrocontrôles assez fonctionnels pour permettre une
régulation correcte de la glycémie : leur sensibilité à l’insuline est faible et leur réponse à
l’action d’hormones hyperglycémiantes comme le cortisol mitigée.
I.1.2.3.4 Adaptation thermorégulatrices du nouveau né [22], [26], [96]
Les facteurs qui interviennent dans le maintien de l’équilibre entre thermogenèse
(production de chaleur) et thermolyse (perte de chaleur) après la naissance sont multiples.
Le chiot ou le chaton peut perdre de la chaleur par plusieurs mécanismes
(évaporation, conduction, radiation, convection), cette perte est d’autant plus intense que la
surface corporelle est étendue (elle représente 20% du poids du corps du chiot) et est assez
mince par rapport à celle de l’adulte. Ces déperditions peuvent être accentuées si
l’environnement est froid ou si le petit est séparé de sa mère.
Les difficultés rencontrées par le nouveau né dans le cadre de sa thermorégulation
sont en parties dues à l’absence de réflexe de frisson et les mécanismes de vasoconstriction
jusqu’à 6 jours et aux faibles réserves de gras dans le tissu hypodermique. D’autre part,
l’hypoxie entraîne un contexte d’anaérobiose limitant la possibilité de compenser, par des
oxydations, la thermolyse.
Le nouveau né apporte une réponse comportementale à la perte de chaleur, il
recherche d’instinct une source de chaleur externe : mamelle de la mère, contact de ses
frères et sœurs. Sécher le pelage du nouveau né est par ailleurs un élément majeur de
gestion de sa température. L’absorption de colostrum intervient dans l’apport des
nutriments nécessaires à la thermogenèse. Le substrat glucidique est au départ hépatique,
puis interviennent les matières grasses du lait et les autres constituants.
Les difficultés de régulation de la température jouent donc un rôle essentiel dans
l’étiologie de la morbidité néonatale. En effet, une naissance prématurée, ou mal « gérée »,
peut compromettre l’homéothermie par un accroissement de la thermolyse avant que
l’organisme ait pu mobiliser la quantité d’énergie d’origine corporelle ou colostrale
nécessaire pour la thermogenèse.
I.1.2.3.5 Maturation du système immunitaire [96], [106]
A la naissance, le chiot ou le chaton est brusquement confronté dans le milieu
extérieur à une grande variété de microorganismes et de virus potentiellement pathogènes
provenant de la mère et de l’environnement.
I.1.2.3.5.1 Immunité active
Au moment de la délivrance, les cellules souches du système hématopoïétique se
trouvent déjà au niveau de la moelle osseuse, mais l’immunité active est faible. La
stimulation par des antigènes entraîne une réponse humorale de type primaire, caractérisée
par une longue période de latence et une faible synthèse d’IgM.
- 23 -
Les réactions immunitaires à médiation cellulaire apparaissent précocement au cours
de la gestation, mais le sérum du nouveau né est souvent déficient en certains éléments du
système du complément, ce qui entrave les capacités d’opsonisation et de phagocytose.
L’acidité gastrique présente une barrière naturelle contre l’invasion par des germes
pathogènes entéritiques.
I.1.2.3.5.2 Immunité passive
Le chiot reçoit de sa mère une protection humorale, systémique ou locale,
principalement par voie colostrale, qui représente 95% des apports et le reste par voie
placentaire [66]. A partir du 45e jour de gestation, le placenta endothélial des carnivores ne
laisse passer qu’une quantité limitée d’IgG. Le colostrum de la chienne, plus riche en
immunoglobulines que son sérum, contient une majorité d’IgG, et des IgA et IgM par ordre
décroissant de proportion. Les quantités de chaque classe diminuent au cours de la
lactation et dans le lait les IgA prédominent. Ces immunoglobulines sont produites par des
lymphocytes implantés dans la glande mammaire pendant une partie de la gestation.
L’absorption des Ig G colostrales se fait dans les 24 premières heures de la vie. Elle
doit être antérieure à la rencontre avec des germes pathogènes, raison pour laquelle la tétée
doit être précoce. Les immunoglobulines non absorbées IgA et IgM restent dans la lumière
intestinale et assurent la protection des entérocytes, elles bloquent l’adhésion des bactéries
entérogènes. La demi vie des immunoglobulines des carnivores est de neuf jours.
La quantité d’immunoglobulines transférées sera fonction de la quantité de colostrum
ingéré, de sa richesse (simulation antigéniques subies par la mère) et la qualité du transfert
immunitaire (soit le moment de l’ingestion par le chiot).
FONCTION
MODIFICATIONS
Circulation
Rupture du cordon ombilical
Fermeture du foramen ovale, du
canal artériel et du canal veineux
Respiration
Digestion
Excrétion
Expansion de la cage thoracique
Acquisition des premiers
mouvements respiratoires complets
Perméabilité de la barrière
intestinale
Neutralité du pH gastrique
Immaturité des mécanismes de
régulation de la glycémie
Immaturité des fonctions de
filtration, de réabsorption et de
sécrétion
CONSEQUENCES
Conversion de la circulation
fœtale en circulation adulte,
avec perfusion totale du
poumon
Passage des échanges gazeux
du placenta au poumon
Facilitation de l’absorption
des substances ingérées
Risque accru d’hypoglycémie
consécutive au jeûne
Incapacité à concentrer
l’urine
Précautions à prendre lors
d’utilisation des antibiotiques
Tableau 1 : Modifications des principales fonctions physiologiques
du chiot à la naissance et leurs conséquences
D’après Delannoy [22]
- 24 -
I.1.3 LA PHARMACOLOGIE NEONATALE [7], [95], [98]
Plusieurs facteurs modifient la distribution et le métabolisme des molécules chez le
nouveau né.
I.1.3.1 La diminution des protéines liantes
Le taux de protéines dans le sang est faible, surtout l’albumine (molécule privilégiée
de liaison des principes actifs, à laquelle on peut associer les glycoprotéines α1), qui a, en
plus une moindre affinité pour les substances. Ainsi la fraction libre et active de certaines
molécules est plus importante, entraînant une réponse plus importante chez le petit que
chez l’adulte pour une même concentration, et majorant par conséquence le risque de
surdosage.
I.1.3.2 L’augmentation de la perméabilité de la barrière hématoméningée
Cette barrière est 5 à 6 fois plus perméable au pentobarbital et à la morphine chez les
nouveau nés que chez les adultes. Cette perméabilité plus élevée participe également à
augmenter le risque de surdosage.
I.1.3.3 Le contenu plus riche en eau et plus faible en graisse que chez l’adulte
La teneur corporelle élevée en eau (80% du poids contre 60% chez l’adulte) et le
vaste compartiment aqueux cellulaire fournissent un large volume de distribution aux
substances hydrophiles. Il est donc nécessaire d’accroître les posologies des molécules
hydrosolubles.
La faible masse adipeuse ne permet pas la séquestration des molécules liposolubles
(thiopental), celles-ci atteignent rapidement des concentrations sanguines élevées pouvant
être trop importantes. La dose d’une molécule liposoluble administrée à un nouveau né doit
être diminuée.
I.1.3.4 L’immaturité rénale et hépatique
Cette immaturité peut retarder le métabolisme et l’élimination des anesthésiques.
L’immaturité des systèmes enzymatiques hépatiques entraîne des durées d’action allongées
des molécules métabolisées par cette voie avant leur excrétion, notamment certains
anesthésiques. Les capacités d’excrétion rénale sont également diminuées. Le rythme
d’administration des molécules métabolisées et/ou excrétées par voie hépatique et/ou
rénale doit être revu à la baisse chez le nouveau né.
I.1.3.5 La concentration alvéolaire minimale (CAM) modifiée
Chez les nouveaux nés, la CAM (concentration alvéolaire minimale d’anesthésique
qui prévient une réaction motrice à un stimulus douloureux chez 50% d’individus ) est
diminuée mais augmente avec l’âge. Les seules données chez les petits animaux ont
- 25 -
montré que les CAM de l’halothane chez le chat à 4 semaines, 9 semaines et 2 ans étaient
respectivement de 1.3%, 1.39% et 1.21%. [95].
NATURE
Fréquence cardiaque
Pression artérielle
Fréquence respiratoire
Pression artérielle
Densité urinaire
Besoins en eau
Température interne
Besoin calorique
Besoin en glucose
Poids
VALEURS
200-250 battements par minute
30- 70 mm Hg
15-38 mouvements par minute
PAs 54 / PAd 30 (PAm 40)
1.006-1.017
180 ml/kg/jour
35.5°C à 24 heures, 38°C le 7e jour
130 kcal/kg la première semaine
2 à 4 fois ceux de l’adulte
doublé en 10 jours
Tableau 2 : Données physiologiques du chiot nouveau-né.
La connaissance des modifications fœtale est donc indispensable à la compréhension
des enjeux de l’anesthésie lors de césarienne chez la chienne et la chatte. Les mécanismes
du transfert placentaire et les caractéristiques des différents anesthésiques utilisés
aujourd’hui doivent également être connus, afin de faire un choix rationnel des molécules
et des techniques anesthésiques.
- 26 -
I.2 MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AUTOUR DU PART
Les hormones de la reproduction varient chez la mère au cours de la gestation,
autorisant la croissance fœtale et préparant l’organisme maternel au postpartum. Les
évolutions hormonales interviennent également dans le processus de mise bas.
I.2.1. MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AU COURS DE LA GESTATION
I.2.1.1 Progestérone[15], [18], [32], [53], [68] [106].
I.2.1.1.1 Description et origine
Hormone stéroïde sexuelle naturelle dérivée du cholestérol, elle est entièrement lutéale
chez chienne pendant toute la gestation [18], [32], [53]. Chez la chatte, les cellules
trophoblastiques du placenta la sécrètent parallèlement après le 30e jour de gestation, alors
que la sécrétion lutéale est minime après le 40e jour [33].
I.2.1.1.2 Evolution des concentrations (figure 4)
La progestéronémie de la chienne est élevée, en général supérieure à 25ng/ml, elle peut
atteindre 50 à 90 ng/ml chez certaines chiennes. Son taux décroît progressivement après la 56e semaine, soit le dernier tiers de la gestation pour atteindre un plateau de 4 à 16 ng/ml
maintenu pendant une à deux semaines puis on observe une chute brutale et caractéristique 12
à 48 heures avant le part, pour atteindre un taux inférieur à 2 ng/ml, équivalent au niveau de
base.
Chez la chatte gestante, la progestéronémie est similaire à celle de la chatte pseudo
gestante les 14 à 20 premiers jours. Les taux de progestérone augmentent ensuite du fait de la
synthèse continue par le corps jaune et du début de sécrétion par le placenta [33], [113], [112].
Au total, les taux varient fortement tout au cours de la gestation entre 5 et 50 ng/ml. Dans
cette espèce, la progestérone est nécessaire au maintien de l’état gravide, bien que certaines
mères puissent rester gestantes quelques jours après la chute à une valeur inférieure à 1ng/ml,
taux minimal apparent pour maintenir la gestation [112]. Chez la chatte, la progestérone ne
chute pas toujours au moment du terme et on peut observer des mises bas à 5 ng/ml de
progestéronémie (Fontbonne, observations personnelles). Les variations nycthémérales de son
taux ne sont pas significativement distinctes au cours des deux dernières semaines de
gestation.
Le déclin est lié à la lutéolyse chez la chienne, à l’activation de la 17α hydroxylase qui
induit la synthèse d’oestrogènes au dépend de la progestérone chez la chatte [63]. La lyse du
corps jaune est liée au relargage prépartum de prostaglandine F2 alpha par l’unité foetoplacentaire (13-14 dihydro 15 keto PGF2 alpha) induit par l’augmentation de cortisol fœtal.
I.2.1.1.3 Rôles
La progestérone joue un rôle essentiel dans le maintien de la gestation pendant toute sa
durée [16], [32]. Elle stimule la croissance des glandes endométriales, les sécrétions utérines,
- 27 -
favorise l’intégrité de l’utérus et inhibe la motilité utérine en confinant le calcium dans le
réticulum sarcoplasmique des fibres musculaires [32], [63].
Sa chute est indispensable car elle concourt notamment à augmenter le nombre de
récepteurs à l’ocytocine dans le muscle utérin [37].
Elle freine également la production hypophysaire de prolactine et diminue le nombre de
récepteurs à la prolactine. Sa chute au moment du part permet ainsi une synthèse lactée plus
importante. La progestérone inhibe notamment l’α lactalbumine composant la lactose
synthétase. La mifépristone (RU 486 ND), antagoniste de la progestérone, a un effet lactogène
en fin de gestation utilisable pour l’induction artificielle de la lactation [63].
La chute de la progestérone circulante, bien que constituant semble t-il, l’évènement
majeur dans le déclenchement de la parturition dans l’espèce canine, n’apparaît pas comme le
seul mécanisme impliqué dans ce processus : ainsi dans une série de 9 chiennes traitées par la
mifépristone (antiprogestérone), les signes de la mise bas sont apparus avec retardement mais
sont quand même apparus alors que la progestéronémie n’avait pas chuté et qu’aucune
augmentation de PGF2α n’était décelable. Cependant, sur toutes ces chiennes sauf une, une
césarienne a été indispensable du fait de mauvaises contractions utérines [91]. Ce phénomène
débouche actuellement sur la mise au point de techniques d’induction de la parturition chez la
chienne par l’utilisation d’hormones antiprogestérone [37].
I.2.1.1.4 Intérêt du dosage
Dans l’état actuel des choses, il semble difficile de déterminer à l’avance le moment de
la mise bas en réalisant des dosages de progestérone mais seulement d’en avoir une
approximation : l’accouchement doit se produire 12 à 36 heures après la chute de
progestérone sous 2 ng/mL [9], [36].
Le dosage de la progestéronémie constitue avant tout une aide à la détection du terme, à
la décision opératoire lors de césarienne (il évite d’augmenter les risques d’obtenir des
prématurés qui ont une mortalité plus élevée par manque de surfactant pulmonaire) et permet
se rendre compte d’un post terme.
I.2.1.2 Oestrogènes
I.2.1.2.1 Description et origine
L’oestradiol 17β et l’oestrone, hormones stéroïdes sexuelles, sont synthétisées par
l’unité foetoplacentaire : le placenta assure la synthèse de prégnénolone et de progestérone,
qui sont converties en androgènes par le fœtus, puis utilisés par le placenta dans un processus
d’aromatisation pour la synthèse d’oestrogènes. L’oestradiol est formé à partir de la
testostérone et l’oestrone à partir de l’androsténédione.
I.2.1.2.2 Evolution des concentrations (figure 4)
Les concentrations d’oestradiol restent basales, de 5 à 15 pg/ml pendant 5 à 6 semaines
de gestation [32]. En fin de gestation, ces concentrations atteignent un pic de sécrétion (< 20
pg/ml) avant le part, valeur très inférieure à celle du pic préovulatoire du proœstrus, puis
chutent après le part sous 5 à 10 ng/ml [15].
- 28 -
L’évaluation quantitative de ces deux hormones reste toutefois difficile à déterminer, en
effet les valeurs sanguines sont très faibles, de l’ordre du cinquième de celles observées
pendant le prooestrus. Les imprécisions sont dues à la technique de dosage et à
l’augmentation du volume plasmatique masquant l’augmentation hormonale [37].
Chez la chatte, durant la première partie de la gestation, les concentrations avoisinent 70
nmol/L mais peuvent occasionnellement augmenter [112], augmentation des concentrations
en fin de gestation [33], 100 pg/ml 8 jours avant le part pour chuter le jour du part [55].
I.2.1.2.3 Rôle
Ces hormones stimulent le développement des tissus engagés dans la reproduction :
l’épithélium vaginal prolifère et se différencie, l’endomètre utérin prolifère, les glandes
s’hypertrophient et s’allongent, le myomètre acquiert une motilité rythmique intrinsèque et les
conduits lactifères se multiplient. L’oestradiol exerce également des effets anabolisants sur les
os et les cartilages, favorisant ainsi la croissance [37], [106].
L’élévation de fin de gestation favorise les contractions du myomètre car elle diminue le
potentiel de repos de la fibre myométriale, donc diminue le seuil d’excitabilité, augmente la
densité de canaux calciques, stimule la synthèse de protéines de contractions, augmente la
synthèse de jonctions communicantes [63].
Progestérone et œstrogène agissent de façon synergique dans la mammogénèse et dans
la lactogénèse: la première est nécessaire pour la multiplication de l’épithélium mammaire et
l’oestradiol 17β augmente la synthèse de ses récepteurs. Les oestrogènes provoquent la
croissance des canaux lactifères, et en association avec la progestérone, ils permettent la
croissance des alvéoles. Ces deux hormones permettent l’action de la prolactine sur la
croissance des cellules épithéliales. Des facteurs de croissance, synthétisés par les cellules
épithéliales, sont contrôlés, soit dans leur production, soit par la présence de leurs récepteurs
modulée par les oestrogènes. Le taux élevé d’oestrogènes à la parturition induit des décharges
importantes de prolactine, grâce à une action sur la synthèse et la libération [63]
Les oestrogènes stimulent la sécrétion des prostaglandines en influençant sur la
formation d’une phospholipase A, enzyme qui hydrolyse les phospholipides libérant de
l’acide arachidonique, substrat de base dans la synthèse des PGF.
Enfin, elles favorisent la formation des récepteurs à l’ocytocine.
Du fait de cette augmentation relativement plus modérée de l’oestradiolémie chez la
chienne préparturiente par rapport aux autres espèces, le rôle de cette hormone dans le
déclenchement de la mise bas n’est pas clair. La plupart des auteurs considèrent néanmoins
que le renversement du rapport progestérone/oestradiol, de par l’effet sur la production du
surfactant pulmonaire fœtal et la synthèse de prostaglandines sont essentiels dans le
déclenchement du processus de mise bas.
I.2.1.3 Prolactine (PRL) [37]
I.2.1.3.1 Description et origine
Hormone protéique gonadotrope, sa sécrétion est assurée par les cellules acidophiles
lactotropes de l’hypophyse antérieure. Sa synthèse et sa sécrétion sont régulées par des
facteurs hypothalamiques : la TRH (thyréolibérine) favorise la libération de PRL alors que la
PIF (prolactin inhibiting factor) exerce une inhibition tonique.
- 29 -
I.2.1.3.2 Evolution des concentrations [15], [32], [54] (figure 4)
La prolactinémie s’accroît chez la chienne dans la dernière moitié de la gestation d’un
facteur 10, après le 25-35e jour chez le chat, de manière plus importante que lors de
metoestrus non gravide. Cette augmentation semble avoir une origine pituitaire, il est
probable également que l’utérus et le placenta synthétisent une protéine prolactine-like. Elle
augmente de manière synergique et coordonnée avec le déclin de la progestérone la semaine
précédant le part et montre un pic marqué 1 à 2 jours avant le part, parallèlement à
l’effondrement de la progestérone [16]. Sa concentration diminue 1 à 2 jours après le part,
avant de connaître une nouvelle augmentation en réponse à la tétée et reste élevée pendant 10
à 14 jours de lactation pour ensuite diminuer progressivement jusqu’au sevrage des chiots.
Une hypoglycémie, induite par l’insuline, provoque la chute de 50% du taux de
prolactine chez les chiennes en fin de gestation [106].
I.2.1.3.3 Rôles
La prolactine est le facteur lutéotrope principal tant chez la chienne [16], [32], [49],
[53], que chez la chatte, c'est-à-dire qu’elle maintient en activité le corps jaune. Le corps
jaune est relativement autonome et est capable de synthétiser de la progestérone sans support
pituitaire pendant les 20 premiers jours de gestation. Après le 30e jour, la LH et la prolactine
deviennent nécessaire, tout particulièrement la prolactine [16], [53].
Elle est indispensable à la croissance par hypertrophie et par hyperplasie de l’épithélium
mammaire. Elle pourrait agir par l’intermédiaire de l’IGF1, synthétisée par le foie. La
prolactine a un effet direct sur les cellules épithéliales. Il y a une relation directe entre la
quantité de prolactine et l’amplitude la sécrétion lactée. La prolactine induit la transcription de
gènes des protéines du lait, agit sur les séquences régulatrices de ces protéines et stabilise les
ARNm. Enfin elle stimule la lactose synthétase [63].
La galactopoïèse, ou entretien de la lactation, est assurée par la prolactine mais aussi
l’hormone de croissance. L’origine ou stimulus de ce réflexe est la tétée. La stimulation est
tactile puis on reconnaît des voies nerveuses ascendantes aboutissant à l’hypothalamus, puis
l’antéhypophyse, et une voie humorale descendante incluant la production de prolactine et une
augmentation de sécrétion de l’hormone de croissance, de la thyréostimuline (TSH) et de
l’ACTH.
I.2.1.4 Cortisol [63]
I.2.1.4.1 Description et origine
Le cortisol est une hormone stéroïde dérivée du cholestérol. Il est synthétisé par la zone
glomérulée des glandes surrénales du fœtus au moment du part suite à une boucle de
régulation positive : sécrétion de CRH par l’hypothalamus fœtal, puis d’ACTH par
l’hypophyse qui provoque la synthèse de cortisol.
I.2.1.4.2 Evolution des concentrations
Le cortisol maternel sanguin est basal en fin de gestation puis augmente irrégulièrement
avant le part, son augmentation n’étant pas toujours en relation avec la chute de la
progestérone ni à la délivrance. Le cortisol fœtal augmente également suite à une boucle de
régulation positive prenant départ au niveau de l’hypothalamus et au déclin de substances
- 30 -
inhibitrices. L’hypophyse et les surrénales fœtales augmentent leur capacité de réponse en fin
de gestation. Ces constatations suggèrent que les fortes concentrations de cortisol retrouvées
au niveau foetoplacentaire sont plus intimement liées au mécanisme de lutéolyse prépartum et
à l’initiation de la parturition que ne le sont les concentrations plasmatiques [54].
I.2.1.4.3 Rôle
Cortisol fœtal et maternel contribuent tous deux à l’initiation du part. Le cortisol fœtal
induit la sécrétion d’oestrogènes par l’unité foeto-placentaire et de prostaglandines par
l’utérus, à l’origine de l’initiation du part.
I.2.1.5 Prostaglandines(PGF2α)
I.2.1.5.1 Description et origine [32]
Les prostaglandines sont des acides gras polyinsaturés provenant de la dégradation de
l’acide arachidonique, et sont répertoriées en 4 groupes majeurs (E, F, A et B), eux même
subdivisés en sous-groupes.
Elles sont produites dans presque tous les tissus. Leur action est principalement locale et
dépend du type de prostaglandines et du tissu cible : au niveau de l’appareil génital femelle,
les prostaglandines du groupe E et du type F2α ont une action prédominante. Leur production
est sous l’influence des oestrogènes, du cortisol et /ou d’autres facteurs de l’unité
foetoplacentaire. Durant le part, l’endomètre est probablement le site le plus important de
synthèse des PGF2 α, il est probable que le myomètre, le placenta et les membranes fœtales
sécrètent également des prostaglandines. Le conceptus semble inhiber toute synthèse de
prostaglandines jusqu'au terme.
I.2.1.5.2 Evolution des concentrations
Les taux de PGFM, un métabolite de la PGF2α, sont stables et faibles au cours de la
gestation, suite à l’inhibition par la trophoblastine. Ils s’élèvent rapidement avant la
parturition, suite à l’inversion du rapport progestérone/œstrogène, à l’augmentation de cortisol
fœtal et à la présence de facteurs foetoplacentaires [32], [91]. Elles augmentent la
concentration de calcium cytosolique des cellules musculaires myométriales et favorisent le
flux calcique et ainsi encouragent les contractions du myomètre [22].
I.2.1.5.3 Rôles
En plus de différentes actions qu’on leur connaît, elles influencent la croissance,
l’activité (PGE) et la lyse (PGF2α). La 13-14 dihydro-15 kéto prostaglandine F2 alpha
représente le principal facteur lutéolytique 24 à 36 heures avant le part, et contribue par
conséquence à faire chuter le taux de progestérone [16]
Elles ont une action contracturante sur le myomètre en accroissant la concentration de
calcium cytosolique et en favorisant le flux calcique, elles augmentent ainsi le tonus de base
et la fréquence des contractions.
Elles amplifient la sécrétion d’ocytocine ainsi que la sensibilité utérine à l’ocytocine par
la surproduction de récepteurs à l’ocytocine.
Elles participent à la maturation et à l’hydratation du col [63].
- 31 -
I.2.1.6 Relaxine
I.2.1.6.1 Description et origine
La relaxine est une hormone polypeptidique apparentée à l’insuline. Elle est synthétisée
par le placenta [22].
I.2.1.6.2 Evolution des concentrations
Son taux devient détectable 19 à 28 jours après le pic de LH, est le plus élevé à 40-50
jours de gestation, puis baisse progressivement jusqu’à la parturition. Le taux de relaxine et de
ses récepteurs chute fortement dans les 48 heures précédant la mise bas [37].
I.2.1.6.3 Rôle [32], [63], [106]
Elle joue un rôle important dans le maintien de la gestation : elle inhibe les contractions
du myomètre et favorise la croissance utérine : dans la deuxième moitié de la gestation, elle
est un protagoniste de la maturation cervicale car elle induit la prolifération épithéliale et
stromale. Elle prépare également l’appareil génital au part en rendant plus élastique la
ceinture pelvienne et en dilatant le col de l’utérus et en induisant la formation de récepteurs à
l’ocytocine.
I.2.1.7 Ocytocine
I.2.1.7.1 Description et origine
L’ocytocine a une origine hypophysaire. Elle est produite suite à un réflexe
neuroendocrinien appelé « réflexe de Fergusson » : la dilatation du col utérin au moment du
part stimule les nerfs afférents provenant des cellules myométriales de l’utérus, puis la voie
efférente se fait par le système sanguin [63].
I.2.1.7.2 Rôle [109]
L’ocytocine augmente la fréquence, la durée et l’amplitude des salves de potentiels
d’action, augmente le calcium intracellulaire par augmentation de la capture, libération des
sites de stockage et diminution de l’expulsion extracellulaire de calcium, lorsque les
récepteurs existent. Elle stimule également la sécrétion des prostaglandines.
- 32 -
Figure 4 : Modifications hormonales au cours d’un cycle chez la chienne
D’après Fontbonne, Buff et Garnier [37]
I.2.2 MODIFICATIONS HORMONALES LIEES AU PART [32], [49], [53], [54] [63],
[73]
I.2.2.1 Le déterminisme du part
Le déterminisme du part serait d’origine fœtale. L’axe hypothalamo-hypophysocorticosurrénalien du fœtus serait à la source du déclenchement. Ceci a été démontré chez la
brebis mais pas chez la chienne, cependant cette hypothèse reste fortement probable.
La réduction de la nutrition assurée par le placenta et des facteurs de stress ainsi que
l’augmentation de la cortisolémie maternelle [16], [73] stimuleraient l’axe hypothalamohypophyso-corticosurrénalien fœtal, induisant le relargage de cortisol fœtal par le cortex des
surrénales de ce dernier (figure 5). Le schéma actuellement retenu est que la corticotrophin
releasing hormon (CRH) hypothalamique induit une sécrétion adénohypophysaire d’ACTH,
qui provoque une production surrénalienne de cortisol par le fœtus. La production de cortisol
peut résulter également de l’action de substances trophiques autres que l’ACTH ou par la
privation de substances inhibitrices.
L’augmentation de cortisol sérique fœtal augmente la production d’oestrogènes par le
biais d’induction d’enzymes placentaires, ce qui permet la sécrétion de prostaglandines. Le
cortisol exerce un effet de rétrocontrôle positif sur l’hypophyse, il amplifie l’effet positif du
CRH et de la vasopressine sur la sécrétion d’ACTH. Il augmente la sensibilité des cellules
corticosurrénaliennes à l’ACTH en induisant la synthèse des récepteurs et en améliorant le
couplage.
I.2.2.2 Synthèse de prostaglandines
L’augmentation des concentrations d’oestrogènes, directement et indirectement par le
biais de l’ocytocine et du cortisol, avec la chute de la progestérone contribuent à la synthèse et
au relargage de prostaglandines F2 alpha (figure 5), principalement par l’endométrium, et
possiblement par le myométrium, le col, le placenta et les membranes fœtales. L’ocytocine
- 33 -
stimule également le relargage de PGF2α. Le fœtus semble inhiber la production de
prostaglandines jusqu’à la fin de la gestation par le biais de la trophoblastine. Ces
prostaglandines vont agir principalement localement et causer la régression du corps jaune,
point de départ du déclin de la progestérone [16], amplifiant la sécrétion d’ocytocine. Elles
vont promouvoir les contractions myométriales en augmentant le tonus de base et la fréquence
des contractions
I.2.2.3 Réflexe de Fergusson
Un réflexe neurohormonal (réflexe de Fergusson) se situant au niveau de barorécepteurs
situés dans les organes génitaux, induit au moment de la dilatation du col une décharge plus
importante d’ocytocine, par la mère, le fœtus et le placenta. Oestrogènes, prostaglandines et
relaxine ont pour effet d’augmenter la densité des récepteurs myométriaux à l’ocytocine. Le
résultat de ces combinaisons d’actions accroît les effets de l’ocytocine se traduisant par
l’augmentation en fréquence, durée et amplitude des salves de potentiels d’action du
myomètre (figure 5). L’ocytocine stimule par ailleurs la sécrétion de prostaglandines.
Par ailleurs, la relaxine permet une relaxation de la fibre musculaire lise utérine et
favorise de cette manière le relâchement des ligaments situés en région pubienne et donc
l’ouverture du col utérin.
La relaxine, les oestrogènes et les prostaglandines induisent des changements dans la
structure du collagène. Ces modifications conduisent à une distension du canal cervical au
moment du part.
Une meilleure connaissance des variations hormonales fœtales et maternelles autour de la
mise bas permet de mieux appréhender celle-ci: détection du terme ou du préterme, induction
du part, traitement médical des dystocies et des troubles du post partum et gestion de
l’insuffisance lutéale.
HYPOTHALAMUS
ADENOHYPOPHYSE
CORTICOSURRENALE
UNITE FOETOPLACENTAIRE
↑ OESTROGENES
PGF2
OVAIRE
RELAXINE
LUTEOLYSE
DIMINUTION DE
LA PROGESTERONE
CONTRACTION
MYOMETRIALE
MATURATION DU COL
OCYTOCINE
DILATATION DU COL
Figure n°5 : Déterminisme de la parturition
En gras : mère,
En italique : foetus
D’après Lévy [70]
- 34 -
I.3 IMPACT DE LA PARTURITION SUR LA PHYSIOLOGIE MATERNELLE
L’état physiologique particulier de la chienne en gestation implique des considérations
particulières dans le choix du protocole anesthésique. Le poids de naissance représente 5.7,
16.1et 13.2 % du poids maternel, respectivement dans les espèces humaine, canine et féline,
suggérant que les altérations physiologiques sont plus importantes chez l’animal que chez
l’homme.
I.3.1 IMPACT SUR LA FONCTION RESPIRATOIRE [19], [73], [83], [87], [105]
Les changements ventilatoires observés chez la mère sont une réduction du volume
pulmonaire total et de la capacité fonctionnelle résiduelle pulmonaire (FRC). Ces variations
s’expliquent par le déplacement antérieur du diaphragme repoussé par l’utérus gravide dans le
dernier tiers de la gestation et l’augmentation de la ventilation par minute au cours du travail,
ou lors d’inconfort, de douleur. Une ventilation proche de la capacité alvéolaire de fermeture
provoque une atélectasie pulmonaire.
L’association de la diminution de FCR et de l’augmentation du volume minute rend plus
rapide l’équilibre entre concentrations inspirées et alvéolaires d’anesthésiques gazeux.
L’augmentation du volume minute conduit à une alcalose respiratoire partiellement
compensée par les reins, cette alcalose pouvant déplace la courbe de dissociation de
l’hémoglobine vers la gauche, diminuant l’apport d’oxygène au fœtus (effet Bohr).
L’hyperventilation diminue également le débit sanguin utérin.
La désaturation de l’oxyhémoglobine en hémoglobine dans les tissus se fait plus
facilement lors de la gestation. Ce phénomène correspond à un mécanisme de lutte contre
l’anémie. Il fait suite à la diminution de la FRC et à la consommation accrue d’oxygène de
20%, générée par les développements fœtal, placentaire, utérin et mammaire.
La combinaison de la dépression respiratoire survenant lors du part et de la demande
accrue en oxygène rend la parturiente extrêmement vulnérable à l’hypoxémie,
particulièrement lors de l’induction de l’anesthésie souvent associée à une dépression
respiratoire et à des apnées alors que l’animal respire encore de l’air ambiant. L’oxygénation
préalable de la parturiente et l’intubation trachéale et ventilation diminuent ce risque et assure
un apport adéquat d’oxygène.
I.3.2 IMPACT SUR LA FONCTION CARDIOVASCULAIRE [19], [44], [87], [105]
Au cours de la gestation, le volume sanguin est augmenté de 40% et le débit cardiaque
maternel et la fréquence cardiaque également accrus pour fournir un débit sanguin adéquat au
fœtus. L’augmentation du débit cardiaque est la conséquence d’une fréquence cardiaque plus
élevée et d’un volume d’éjection accru pendant le travail, par la libération d’une masse
sanguine circulante supplémentaire suite aux contractions utérines ainsi que par la douleur et
l’appréhension psychologique. Le débit sanguin utérin peut être affecté par l’hypotension
(diminution de la différence de pression artériolo-veineuse) lors de perte de fluide corporel, de
dépression anesthésique, lors de douleur, choc, excitation, peur (stimulation sympathique).
Fluidothérapie et agents inotropes permettent le soutien de la fonction cardiovasculaire.
- 35 -
Le volume plasmatique augmentant plus que le volume des globules rouges, cela
conduit à une anémie relative de gestation par dilution et à une diminution relative du taux
d’albumine. L’hématocrite décroît de façon régulière et constante au cours de la gestation, à
partir de l’implantation de l’embryon : 40% à 35 jours et 35% au terme [15], [32], réduction
de 20% chez la chatte [33]. L’anémie observée est de type normochrome et normocytaire. Le
phénomène d’hémodilution doit être pris en compte lors des mesures des concentrations
hormonales en fin de gestation [106].
Etant donné la diminution des résistances périphériques et l’augmentation du débit
cardiaque, les pressions artérielles systolique et diastolique ne sont pas diminuées (Pression
artérielle = Résistances Périphériques * Débit cardique). Une augmentation de la PAS
toutefois possible lors du travail de 10 à 30 mm Hg. La PVC ne change pas, elle peut
augmenter avec le travail, et de manière encore plus importante si la douleur est forte
On peut observer chez les patientes gravides un ralentissement des réflexes de
compensation cardiovasculaire et une moins bonne réponse au traitement par des agents
vasopresseurs ou inotropes [87].
Certains auteurs décrivent chez les chiennes de grand format une compression de la
veine cave postérieure par l’utérus gravide lors de décubitus dorsal, provoquant une gène au
retour veineux et affectant la perfusion foetoplacentaire par diminution du débit cardiaque
[19], [44]. Ce phénomène, rapporté chez la femme est considéré comme négligeable chez les
carnivores domestiques par d’autres auteurs [87], [105].
Les réserves cardiaques sont donc limitées et le travail du cœur accru et un
dysfonctionnement cardiovasculaire sera plus facilement décompensé par l’organisme.
I.3.3 IMPACT SUR LA FONCTION DIGESTIVE [19], [83], [105]
La vidange gastrique est retardée à cause du déplacement de l’estomac, de la pression de
l’utérus sur les autres viscères, de la diminution de la motilité gastrique. L’acidité gastrique
est augmentée, le tonus du sphincter oesophagien distal diminué et la pression intragastrique
augmentée : ce contexte favorise donc le risque de régurgitation. Ce risque est majoré par les
agents de sédation, d’analgésie et d’anesthésie et la manipulation des viscères, lors
d’hypotension, d’hypoxie et de réaction toxique aux anesthésiques locaux. Une étude portant
sur 9 mortalités maternelles en attribue 5 (56%) à une pneumonie par fausse route [87].
L’utilisation d’agents inhibiteurs des vomissements (métoclopramide) et d’antiacides
(cimétidine) est indiquée, de même que l’intubation endotrachéale.
La gestation peut aggraver un état diabétique subclinique préexistant : l’augmentation de
la progestéronémie stimule l’hormone de croissance qui dérégule les récepteurs à l’insuline et
inhibe la transmission du signal après les récepteurs. La sensibilité à l’insuline est réduite à
partir du 35e jour de gestation, plus particulièrement chez les femelles d’âge moyen ou âgé.
Le diabète qui en résulte est souvent transitoire et réversible. Un traitement doit être initié
pour prévenir des dommages pancréatiques. Le pronostic pour les fœtus est mauvais : ils
peuvent souffrir de malnutrition ou au contraire grossir énormément suite à un excès de
glucose [15], [32].
- 36 -
I.3.4 IMPACT SUR L’APPAREIL REPRODUCTEUR
I.3.4.1 Activité électrique myométriale au cours de la gestation
Une étude de Van Der Weyden [109], indique qu’au cours de la gestation, le tracé
électromyographique est caractérisé par des épisodes d’activité électrique du myomètre
(EAEM) d’une durée de 3 à 10 minutes et d’une fréquence relativement faible (2.5/heure).
Ces EAEM surviennent en même temps au niveau des sites placentaires et non placentaires de
la cavité fœtale et au niveau de la paroi utérine. Seulement 18.4% des EAEM ont une durée
inférieure à 3 minutes et coïncident fréquemment avec des stimuli environnementaux, comme
l’alimentation ou l’entrée d’une personne dans le box de la chienne. L’activité
électromyographique apparaît beaucoup plus élevée entre 8h00 et 19h00 (484.6 +/- 21.3
salves / heure) comparativement à l’activité enregistrée entre 20h00 et 7h00 (382.7 +/- 16.3
salves /heure). Cette différence significative pourrait être expliquée par la présence de stimuli
plus fréquents en journée.
Parfois, l’activité myométriale semble influencer le comportement de la chienne. Ainsi,
chez plusieurs chiennes gravides, le sommeil est souvent interrompu dans la minute qui suit le
début d’un EAEM. Généralement les chiennes tournent en rond pendant quelques minutes,
cherchent à « faire leur nid » puis s’endorment à nouveau à la fin d’un EAEM.
On ne connaît pas actuellement le mécanisme d’initiation de ces activités électriques
myométriales, ni leur signification fonctionnelle. Il semblerait toutefois que ces EAEM soient
engendrés par des facteurs propres au myomètre et non par des substances stimulantes issues
de la circulation systémique. D’autre part, la simultanéité de l’activité électrique des sites
placentaires et non placentaires de l’utérus suggère que le placenta et/ou ses produits n’exerce
aucune influence directe sur l’activité électrique du myomètre chez la chienne.
I.3.4.2 activité myométriale autour du part [109]
Une semaine environ avant la mise bas, on observe une diminution du nombre d’ondes
de contraction de faible durée et une augmentation du nombre d’ondes de durée plus courte
(moins de 3 minutes) également plus intenses. La fréquence de ces EAEM courts augmente
nettement dans les 24 à 48 heures précédant l’expulsion du premier chiot. Cette survenue
précoce (par rapport aux ongulés), serait expliqué par chute modéré de progestérone
Au stade II de la parturition, le myomètre montre de petits pics d’intensité modérée
durant de 1 à 3 minutes et des pics plus soutenus lors de l’expulsion d’un chiot.
En post-partum, le tracé électromyographique du myomètre ne montre plus que des
petits pics discrets, de durée courte (moins de 3 minutes).
I.3.5 IMPACT SUR LE SYSTEME NERVEUX [19], [87]
La gestation augmente la sensibilité aux anesthésiques, partiellement dû aux effets de la
progestérone et des endorphines : l’efficacité de l’halothane et de l’isoflurane sont
augmentées respectivement de 25% et de 40% [19]. La prise en charge par l’organisme des
anesthésiques par inhalation est plus rapide en raison de la diminution de la CFR et de
l’augmentation de la ventilation/minute. Le risque de surdosage est majoré étant donné la
réduction des besoins et la prise en charge plus rapide.
- 37 -
I.3.6 IMPACT SUR LES SYSTEMES D’ELIMINATION HEPATIQUE ET RENAL
[19], [44], [83], [105]
L’augmentation de 60% du flux rénal sanguin et du taux de filtration glomérulaire
provoque une diminution des taux sériques de créatinine et d’urée. Les systèmes hépatique et
rénal subissent des modifications de peu d’importance ayant peu de conséquence pour la
conduite à tenir lors de l’anesthésie de la césarienne.
RESPIRATOIRE
CARDIOVASCULAIRE
NEUROLOGIQUE
DIGESTIF
MECANIQUE
Réduction du volume pulmonaire total,
Réduction de la capacité fonctionnelle
résiduelle
Augmentation des besoins en O2
Augmentation de la ventilation alvéolaire
Augmentation du débit cardiaque
Augmentation du volume sanguin
Ralentissement des réflexes compensatoires
lors de pertes sanguines et d’hypovolémie
Effets tranquillisants de la progestérone
et des β-endorphines
Réduction potentielle
de la biotransformation des barbituriques
Retard de vidange gastrique
Augmentation du volume abdominal
Tableau n°3 :Modifications physiologiques chez la mère au cours de la gestation
D’après Moon [87]
La diminution des réserves cardiaques pendant la gestation peut faciliter une
décompensation cardiaque. D’autre part, l’altération de la fonction pulmonaire prédispose les
parturientes à l’hypoventilation, l’hypoxie et l’hypercapnie. Enfin vomissements et aspiration
peuvent survenir si l’induction n’est pas immédiatement suivie d’un contrôle rapide des voies
aériennes. Les altérations physiologiques induites par la gestation font de la parturiente un
patient à risque anesthésique augmenté. Ainsi la connaissance de la biologie maternelle en fin
de gestation est un élément indispensable dans le choix rationnel d’un protocole anesthésique.
- 38 -
II. MISE BAS EUTOCYQUE
Des variations considérables existent dans le déroulement normal des évènements et
dans les comportements du part. il est indispensable de bien connaître le déroulement normal
de la mise bas afin de pouvoir rapidement déterminer si une intervention est nécessaire.
II.1 IMMINENCE DE L'ACCOUCHEMENT
La prévision de la date du terme est indispensable à une meilleure surveillance de ce
moment critique tant pour les nouveaux nés que pour la mère. Elle présente également un
grand intérêt lors de suspicion d’une mise bas dystocique (durée apparente de gestation trop
longue, race prédisposée) et en cas de programmation d’une césarienne (notamment chez les
races brachycéphales). Les différents paramètres annonçant l’imminence du part ne sont en
aucun cas fiables à 100% s’ils sont pris de manière individuelle, dans le doute il ne faut pas se
fier à un seul signe mais à un ensemble de critères.
II.1.1 DUREE DE LA GESTATION
II.1.1.1 Durée de la gestation chez la chienne [15], [18], [32], [68], [73]
Le temps apparent de gestation est très variable chez la chienne, il varie de 56 à 72 jours
après le premier accouplement, avec une moyenne de 63 jours [18]. Ce large intervalle
s’explique par la longue période de réceptivité sexuelle de la chienne (de 1 à 2 semaines) alors
que l’ovulation survient à un moment peu précis par rapport au début des pertes sanguines ou
du comportement d’oestrus (période d’acceptation du mâle), qui débute 10 jours après
l’apparition des pertes.
En effet l’émission des ovocytes depuis l’ovaire dans la trompe utérine se produit
habituellement 48 heures après le pic de LH mais elle peut s’étaler sur plusieurs jours, sous la
forme d’ovocytes I immatures, contrairement à la plupart des espèces animales où les
ovocytes sont ovulés au stade métaphyse II immédiatement fécondables. La première division
méiotique reprend le jour suivant l’ovulation, dans les portions moyennes de l’oviducte et il
faut encore 2 à 3 jours pour que les ovocytes soient fécondables. Ils restent ensuite viables
pendant 24 à 72 heures. Cela signifie que les ovules peuvent être fécondés jusqu’à 7 à 8 jours
après le pic de LH. Les spermatozoïdes canins restent viables jusqu’à 7 jours dans les voies
génitales femelles.
Cette longue période fertile influe sur les chances de gestation et sur la taille de la
portée : plus la chienne est saillie loin du pic de LH et plus les chances de gestation sont
faibles et la taille de la portée est réduite.
La durée réelle de gestation, définie de manière endocrinologique est de 56 à 58 jours
après le premier jour de metœstrus ou 63 ± 1 jours après le jour d’ovulation ou 61 ± 1 jour
après la fécondation. Le premier jour de metoestrus correspond à une diminution de plus de
20% des cellules superficielles sur le frottis et une augmentation de plus de 20% des cellules
basophiles. L’ovulation est caractérisée par un frottis d’oestrus et une progestérone comprise
entre 5 et 10 ng/ml.
- 39 -
II.1.1.2 Durée de la gestation chez la chatte [55], [100], [112]
La chatte est une espèce polyoestrale saisonnière. Elle présente des ovulations toutes les
2 à 3 semaines entre le printemps et l’automne. Les accouchements de chatte voient leur
fréquence augmenter en début de printemps et en fin d’été dans l’hémisphère Nord. Dans les
élevages à lumière contrôlée et dans les maisons où la lumière est laissée la nuit, les chattes
peuvent devenir non saisonnières.
L’ovulation chez la chatte est provoquée par l’accouplement [100]: la stimulation
vaginale au cours de l’accouplement stimule l’hypothalamus, déclenchant une augmentation
de sécrétion de gonadotrophin releasing hormone (GnRH), permettant le pic de LH.
L’intervalle entre la stimulation vaginale et l’ovulation est indirectement proportionnel au
nombre d’accouplements et au statut endocrine au moment du coït. Les chattes ayant été en
oestrus depuis plusieurs jours ovulent plus tôt après l’accouplement que celles venant juste
d’entrer en oestrus. L’ovulation peut survenir entre 24 et 48 heures après le pic de LH. Du fait
des accouplements répétés, la gestation s’étale de 63 jours après le premier accouplement à 63
jours (plus 24 à 48 heures) après le dernier accouplement.
Certains auteurs décrivent toutefois des ovulations spontanées : le pic de LH peut
survenir spontanément et être suivi d’une ovulation, particulièrement chez les vieilles chattes
et celles confinées à proximité des mâles dans un élevage, même sans contact visuel ou
physique. Baldwin et Peter [2] rapportent que le phénomène d’ovulation spontanée a pu
atteindre 35% des chattes dans une colonie.
II.1.1.3 Paramètres influençant la durée de gestation [32] [73] [93]
D’autres facteurs influent sur la durée de la gestation, dont la taille de la portée : plus
celle-ci sera nombreuse, plus la mise bas sera précoce par manque de place : pour les grandes
portées, 55 à 56 jours de gestation, pour les portées d’un à deux chiots, 58 à 59 jours de
gestation, après le premier jour de meteostrus. Une étude de Okkens et al [93] indique que la
durée de gestation est corrélée négativement avec la taille de la portée pour des portées
comprenant jusqu’à 7 chiots. Pour des portées de taille supérieure, aucune corrélation n’est
observée. Linde Forsberg et Eneroth [73] indiquent que la corrélation semble être retrouvée
dans l’espèce féline, alors que Root et al [100] concluent à une absence de corrélation lors
d’une étude sur 14 gestations.
Pour la même raison, la naissance est souvent légèrement anticipée chez les chiennes
des races de petite taille dont l’abdomen a une extension plus limitée [103].
II.1.2 EVALUATION DE LA DATE DU PART
II.1.2.1 Chute de la progestéronémie [68] : Se référer au I.2.1.1.
II.1.2.2 Prévision à l’aide de l’imagerie médicale
II.1.2.2.1 Radiographie abdominale [32], [33], [52], [68]
La radiographie permet de déterminer la date du terme par la chronologie de
minéralisation des différents os des fœtus (la minéralisation des os débute 20 à 21 jours avant
- 40 -
le part, soit 42 à 52 jours après l’accouplement chez la chienne): la colonne des fœtus est
visible 18 à 22 jours avant le part, le bassin 7 à 13 jours avant le part, les dents le sont 3 à 6
jours avant. Cette méthode reste cependant peu précise.
Les derniers centres s’ossifient vers le 38e à 43e jour chez les chatons.
La radiographie permet cependant le dénombrement des fœtus par comptage des
colonnes et des têtes. Elle ne permet pas de juger de la présentation des fœtus à la mise bas
car 6% de ceux ci se retournent dans les jours précédant le part [110].
II.1.2.2.2 Echographie utérine [14] (se référer à l’annexe 5)
Suite à une expérience sur 50 chiennes Labrador (de 15 à 30 kg), England, Allen et
Porter [29] publient un tableau grâce auquel il est possible d’évaluer le moment de la mise bas
à partir de 2 mesures : la combinaison du diamètre "bipariétal" et du diamètre moyen de
l’abdomen du fœtus mesurés au cours de l’examen échographique.
Le diamètre bipariétal est mesuré sur une coupe frontale de la tête comprenant les
premières vertèbres cervicales, ou sur une coupe transversale du crâne passant par les orbites
et les os nasaux. Les os pariétaux sont dans ces deux cas parallèles l’un à l’autre. En théorie,
afin d’obtenir le diamètre abdominal transverse, les repères sont très stricts : le plan doit
contenir le rachis, l’aorte, l’estomac et la veine ombilicale (figure 6). En pratique il est
souvent plus facile de mesurer le diamètre maximal à la jonction thoraco-abdominale sur une
coupe horizontale du fœtus ou au niveau de l’estomac quand celui-ci est visible. La mesure du
diamètre bipariétal est possible dés 20 jours avant la mise bas, celle du diamètre abdominal
transverse dés 30 jours avant la mise bas. L’estimation de la date de mise bas pour les
chiennes de 30 à 45 kg peut se faire à partir de la table établie par England.
Figure n°6 : Plans de coupe utilisés pour mesurer
les diamètres bipariétal et abdominal transverse
D’après Chetboul et al 2001 [14]
- 41 -
Chez les chiennes de race Yorkshire pesant entre 2 et 3.7 kg (et une d’un poids proche
de 7 kg), qui ont eu une mise bas eutocique, la corrélation entre la mesure du diamètre
bipariétal et la prévision de la date de mise bas est meilleure (r>0.91 qu’entre la mesure du
diamètre abdominal transverse et la prévision de la date de mise bas (r>0.84) (le diamètre
bipariétal est plus facile à mesurer que le diamètre abdominal). Il est aussi possible de se
contenter d’une simple mesure du diamètre bipariétal, à condition de mesurer tous les chiots
et de faire la moyenne (le nombre moyen des chiots étant de 2 à 5, avec des extrêmes de 1 à
7), les mâles étant souvent plus gros que les femelles à la naissance (De Gier 2000 d’après
[14]).
De même, une bonne corrélation est prouvée entre la mesure des diamètres abdominaux
de plusieurs chiots de la même portée et la date de la mise bas chez les chiennes de plus de 45
à 70 kg (Rocheteau 2001 d’après [14]).
Par ailleurs, une étude de Kutzler, Yeager et al [60]portant sur la prédiction de la date de
mise bas pour les chiennes de faible poids (< 9 kg) et celles de poids élevé (> 40 kg) indique
qu’afin de prédire avec plus d’exactitude la date de mise bas, il faut établir les mesures sur au
moins deux fœtus (ou un seul si fœtus unique), et corriger la date prévue du part (par les
tables de England et al), en ajoutant un jour pour les chiennes de petit format et en en retirant
2 pour celles de grand format. En outre, un examen échographique réalisé le 30e jour de
gestation permettra d’augmenter la précision des résultats.
Toutefois, la technique de England et al a présente certaines limites : lorsque la chienne
porte un seul chiot, celui-ci devenant très gros fausse les mesures et une césarienne pourrait
alors être pratiquée jusqu’à 8 jours avant terme [68].
Luvoni et Grioni [76] ont établi chez la chienne une relation linéaire de type y = b + ax
permettant la prévision de la mise bas à un jour prés avec y = mesure du diamètre bipariétal (à
partir de 35 jours prépartum) et x = nombre de jours avant la parturition.
Une même équation permettant de dater le terme a été établie chez les chats par Beck et
al [5] faisant intervenir la mesure des diamètres bipariétal et abdominal. Des études
complémentaires sont toutefois nécessaires afin de connaître les variations dues à la taille de
la portée et de la race.
Ces formules apparaissent finalement plus difficile à employer qu’un tableau pour
prévoir la date de mise bas.
II.1.2.3 Prévision basée sur l’activité électrique myométriale [32], [54], [109], [119] (se
référer au I.3.4)
Cette modification est concomitante de la chute de la température rectale et de
l’effondrement de la progestéronémie. C’est à la même période que surviennent les
modifications comportementales.
Pendant la deuxième moitié de la gestation, on observe des contractions lentes et
modérées (3 à 10 minutes, de 2 à 5 fois par heure). Une semaine avant le part, leur durée
diminue pour gagner en intensité et en fréquence surtout dans les dernières 48 heures,
parallèlement à la chute de la progestérone. Les contractions utérines sont imperceptibles à
l’observation, seules les contractions abdominales seront visibles, mais elles s’accompagnent
de modifications comportementales : agitation et construction d’un nid. Après expulsion du
dernier chiot, l’activité électromyographique devient plus régulière et consiste principalement
en des pics d’activité discrets et courts (< 3min).
- 42 -
Les américains ont développé le système Whelpwise (photo2), tocodynamomètre,
instrument mesurant l’intensité des contractions musculaires utérines, associé à un système
d’enregistrement et à un modem. Un doppler cardiaque est fourni en plus. Cet équipement
permet au propriétaire ou à l’éleveur de suivre l’activité électromyographique utérine et de la
fréquence cardiaque des fœtus à la maison. L’activité électrique et le doppler cardiaque des
foeti sont enregistrés deux fois par jour pendant une heure et les informations transmises via
un modem à un technicien capable d’interpréter les données, qui contacte ensuite le
vétérinaire traitant. Ce service permet de détecter avant l’apparition des premiers signes
cliniques l’augmentation de l’activité électrique utérine signant l’imminence du part, une
inertie utérine, des contractions utérines anormalement intenses indiquant un processus
pathologique, un stress fœtal, de compter le nombre des fœtus et enfin de planifier une
césarienne. Le coût de ce monitoring est en général inférieur au prix d’un nouveau né (360
dollars américains).
Photo n°2 : Tocodynanomètre
(aide à l’accouchement à domicile)
D’après Whelpwise.com [119]
II.1.2.4 Prodromes annonciateurs
II.1.2.4.1 Signes comportementaux [9], [59], [65], [103]
En période prépartum, les chiennes présentent un comportement de nidification
quelques jours avant le part. Elles peuvent s’isoler ou au contraire rechercher la présence des
maîtres. Dans les 12 à 36 dernières heures précédant la naissance, jusqu’à une semaine,
l’utérus commence à se contracter. A ce stade les contractions sont imperceptibles pour l’œil
humain, mais génèrent un changement d’attitude chez chienne : elle est agitée, inquiète,
haletante, s’énerve, gratte le sol furieusement avec les antérieurs, se déplace en tout sens
exagérément. En général la parturiente refuse également de s’alimenter dans les heures
précédant la mise bas.
On observe également cette modification du comportement chez la chatte : isolement,
confection du nid, grattage des endroits sombres et retirés (armoires, placards) ou au contraire
recherche constante d’un contact humain, si la chatte est suffisamment socialisée, toute
absence se traduisant par des cris et une recherche frénétique, ronronnements. Les chattes
ayant l’habitude de mettre bas dans une pièce particulière cherchent parfois à s’y rendre à
quelques jours du terme.
- 43 -
Un stress trop important peut provoquer chez la chienne ou chez la chatte une
interruption des contractions d'origine psychique.
II.1.2.4.2 Signes physiques et chimiques
Relâchement de la vulve : [9], [65], [85]
Au cours de la dernière semaine, on observe une relaxation cervicale, du vestibule vaginal
ainsi que de la vulve suite aux concentrations croissantes de relaxine. Le relâchement de la
vulve est en général assez net 48 à 72 heures avant le début du travail, moins net et plus tardif
(24 heures) chez les primipares. Les ligaments du bassin et de la symphyse pubienne se
distendent pour permettre aux chiots de passer, entraînant un aspect basculé de l’arrière train
(la chienne semble « cassée »). Chez la chatte, la ptose vulvaire n’est pas visible.
Ouverture du col : [102]
L’ouverture du col n’est pas appréciable par toucher vaginal en raison de la longueur du
vagin chez la chienne (12 à 15 cm chez des chiennes de taille moyenne, 2 à 3 cm chez chatte
[3]) et de l’étroitesse du vagin chez la chatte.
En revanche, la vaginoscopie (photo 3) apporte des informations immédiates et précises
sur l’état du cervix au moment du part : une semaine avant la mise bas, on observe un œdème
de la muqueuse vaginale et du cervix et de petits amas de mucus dans le vagin, qui se
liquéfient avant la parturition. A l’approche du part, le réseau vasculaire se densifie au sein de
la muqueuse en zone paracervicale, le cervix vaginal s’efface partiellement, le pli dorsomédian disparaît presque totalement, mais peut parfois persister. En début de part, on peut
voir la dilatation du cervix par un sac amniotique. L’endoscopie vaginale ne présente aucun
effet néfaste visible.
Photo n°3 : Col utérin visible sous vaginoscopie
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
- 44 -
Perte du bouchon muqueux : [59], [65], [85]
La fonte du bouchon muqueux (photo 4) sous la forme d’un liquide filant à la vulve,
peut être remarqué par les propriétaires, et signe l’ouverture du col, traduisant le début
imminent du travail. C’est le signe le plus tardif, il a lieu au cours des dernières 24 heures
dans l’espèce canine, une demi à deux journées avant le début du travail dans l’espèce féline.
Cette perte du bouchon peut passer inaperçue car promptement nettoyé par la parturiente.
Photo n°4 : Bouchon muqueux
D’aprés S. Brau, ENVA
Ecoulement verdâtre : [65], [85]
L’apparition d’un écoulement verdâtre correspond au pigment libéré lors du décollement
placentaire (utéroverdine dérivée de l’hémoglobine) au moment où le travail commence. Il
débute juste avant le premier chiot et dure pendant tout l’accouchement.
Hypothermie prépartum : [16], [54], [73]
Une hypothermie prépartum (signe de Liebenberger) survient dans les 8 à 24 heures
avant le part chez la chienne, 12 heures avant chez la chatte, mais semble moins constant
voire non observé dans cette espèce. La température rectale chute d’un degré Celcius (figure
7) suite à la conjugaison de la chute du taux de progestérone, hormone hyperthermisante et de
l’augmentation du taux des prostaglandines hypothermisantes. Ce signe est retrouvé chez 80%
des chiennes. Il n’est cependant pas un très bon critère prédictif de la mise bas, cette chute
étant parfois fugace, la température oscillant entre la valeur de chute et la valeur normale chez
certaines chiennes, et ne remontant pas avant l’accouchement chez d’autres. Les variations
individuelles sont importantes, et dépendent également de la race, chutant à 35°C chez les
femelles de race miniature, à 36°C chez les femelles de format moyen alors que la chute est
peut prononcée à 37°C chez les femelles de races géantes. Cette différence est probablement
un effet du rapport surface corporelle/ volume corporel. Des petites chutes de température
sont parfois observées au cours de la dernière semaine parallèlement au déclin de la
progestérone. En conclusion ce paramètre est peu fiable, bien que facile à mettre en oeuvre.
- 45 -
Figure n°7 : Chute de la température prépartum
D’aprés Jonhston [54]
On peut conseiller au propriétaire d’une future parturiente d’effectuer un monitoring de
la température rectale à partir 54 à 55j après l’accouplement, à raison de 2 à 3 prises par jour,
effectuées de manière régulière.
II.1.2.4.3 Signes fonctionnels
Hyperplasie du tissu mammaire : [85]
Une hyperplasie du tissu mammaire survient pendant la seconde moitié de la gestation
avec un développement complet durant la semaine précédent la parturition chez la chienne.
Lactation : [65], [85], [103]
La date d’apparition de la lactation chez la chienne est très imprécise, de 2 à 3 jours
avant le part chez primipares (24 heures chez les primipares félines) et est plus variable chez
les multipares : le colostrum peut être présent 1 semaine, jusqu’à 15 jours avant le part. Chez
les « mauvaises laitières », on n’observe parfois pas de lait jusqu’à naissance des chiots.
II.1.3 DECLENCHEMENT DE LA MISE BAS
Les indications pour déclencher la mise bas sont un blocage psychologique, une inertie
utérine, un terme dépassé, la présence de troubles métaboliques antépartum (hypoglycémie
grave) et le souhait de programmer le jour de mise bas [70].
II.1.3.1 Utilisation des prostaglandines
Jeffcoate [53] a montré que le corps jaune de la chienne est réfractaire à l’injection
d’analogues de prostaglandines : chez la chienne, une unique injection de prostaglandines a
pour seul effet de réduire de manière transitoire le taux de progestérone circulante. Une
répétition des injections est requise afin de faire décliner suffisamment et pour assez
longtemps la progestéronémie afin d’obtenir une mise bas. De tels traitements sont mal tolérés
et causent abattement et diarrhée.
- 46 -
En 2000, Meier et Wright [84] démontrent que le part peut être induit en fin de gestation
sans effet secondaire indésirable par l’administration continue pendant 24 heures de
cloprosténol (analogue de prostaglandines) à faible dose (1 µg/kg/24h). La durée du part, la
viabilité des chiots et le comportement maternel sont similaires à ceux observés lors de
parturition normale. La naissance du premier chiot se produit après 13.7 +/- 2.9h après la fin
du traitement avec une mise bas durant 15.7 +/- 2.2h pour 4 des 6 chiennes. On observe un
déclin de la progestéronémie et une chute de température similaires à ceux du part normal.
Les essais de déclenchement de la mise bas avec les prostaglandines ont montré des
résultats inconstants, une durée du part relativement longue et induisent des effets secondaires
non négligeables.
II.1.3.2 Utilisation des anti progestérones
LA Mifépristone (RU 486) a été utilisée par plusieurs équipes pour déclencher le part :
la mise bas débute entre 20 et 76 heures après l’injection, tous les foetus ne sont pas expulsés
et un recours aux manœuvres obstétricales ou à la césarienne est nécessaire, la mise bas peut
durer jusqu’à 45 heures [91],. [109].
En 2001 le service de reproduction de l’école vétérinaire de Nantes [35] compare deux
protocoles d’induction sur 6 chiennes Beagles: injection par voie sous cutanée de 15 mg/kg
d’aglépristone (RU534) (anti-progestérone) les 58e (J0) et 59e (J0 + 24h) jours de gestation,
suivie d’injections toutes les 2 heures d’alfaprostol à 0.08 mg/kg ou d’ocytocine 0.15 UI/kg.
Le part est complet, 95% des chiennes mettent bas entre 29.7 et 34.5 heure après
l’administration d’aglépristone, sans modification du pronostic vital des chiots. Aucun effet
secondaire n’est noté mais les risques de dystocies ne sont pas diminués. La mise bas est
moins longue dans le 2e groupe (association aglépristone / ocytocine) : expulsion en environ 9
heures. La réalisation d’injections tôt le matin permet d’obtenir une mise bas dans la journée
suivante.
L’aglépristone ne provoque pas de chute de la progestéronémie (au contraire elle simule
un rétrocontrôle positif sur l’hypothalamus), elle ne possède donc pas d’action lutéolytique,
mais elle augmente la sensibilité du myométrium aux prostaglandines endogènes, dont la
synthèse est favorisée par l’ocytocine et autorise l’action contracturante de l’ocytocine.
Les différents paramètres annonçant l’imminence du part ne sont en aucun cas fiables à
100% s’ils sont pris de manière individuelle, dans le doute le clinicien doit s’appuyer sur la
confrontation de plusieurs d’éléments (tableau 4). L’association de l’aglépristone et de
l’ocytocine semble prometteuse : elle permettrait d’induire la mise bas en limitant la durée
d’expulsion. Toutefois, on manque de recul dans le domaine du déclenchement du part : les
études réalisées n’ont porté que sur des effectifs de petite taille et une seule race a été étudiée.
Des essais sur ce type de protocole sont actuellement en cours.
- 47 -
SIGNES VARIABLES
SIGNES FIABLES
Montée laiteuse
56 à 58 jour après J1 metoestrus
Dilatation et relâchement vulvaire
65 ± 1j après l’ovulation
Dilatation du col
Fonte du bouchon muqueux :
24 heures avant le début du travail,
difficile à observer
alternative : vaginoscopie
Chute de température
Baisse de la progestérone :
Pg < 2 ng/ml 24 à 36 heures avant le
part chez la chienne
Plus variable chez la chatte
Pertes vulvaires d’utéroverdine :
expulsion dans les 2 heures
Contractions utérines :
Intenses 48 heures avant le part,
imperceptibles mais entraînant des
modifications comportementales chez la
parturiente
Tableau n°4 : Informations utilisables pour connaître le moment de la mise bas
- 48 -
II.2 DEROULEMENT DE LA MISE BAS
L’accouchement normal peut être défini comme la mise au monde sans aucune
assistance de chiots ou chatons normaux et vivants et sans que la femelle présente une
quelconque pathologie pre per ou postpartum. Il est classique de le décomposer en 3 phases.
II.2.1 LES TROIS STADES DE L’ACCOUCHEMENT
II.2.1.1 Stade 1 : contractions et relâchement du col [32], [33], [54], [55], [65], [73], [85]
Il débute avec les contractions utérines et finit avec la relaxation vaginale et la dilatation
complète du col. Ce stade préparatoire dure de 6 à 12 heures, jusqu’à 36 heures chez l’animal
primipare nerveux.
Le myomètre devient sensible à ocytocine, suite à la chute de la progestérone,
l’élévation des corticoïdes, et l’imprégnation oestrogénique : les premières contractions sont
intermittentes et ne s’accompagnent pas d’effort visible, col utérin et tissus mous de la filière
pelvienne se dilatent.
La chienne se tient en général couchée sur le côté, jetant des regards sur son abdomen.
Elle présente anorexie, agitation, tachypnée, est haletante et tremblante, peut parfois présenter
des vomissements, elle peut déchirer sa couche pour la réarranger. La chatte peut vocaliser,
tourner en rond, et se lécher constamment, refuser de s’alimenter, chercher à se cacher.
Certaines mères ne montrent aucun signe de part imminent.
Puis les contractions deviennent plus courtes, s’intensifient en fréquence et en intensité,
par séries entrecoupées de pauses, jusqu’à provoquer le début du désengrènement placentaire.
Au cours de la gestation, l’orientation des fœtus dans l’utérus est répartie moitié en
présentation antérieure, moitié en présentation postérieure. Lors du premier stade les fœtus
vont effectuer une rotation sur leur grand axe et on obtiendra par la suite un nombre plus
important de présentations antérieures.
Les fluides fœtaux sont expulsés des fœtus sous l’effet des efforts de propulsion utérine.
A ce stade, tout stress (hospitalisation) ou perturbation de son environnement peut
retarder mise bas, c’est pourquoi il est toujours préférable que la chienne accouche dans un
environnement familier plutôt qu’en hospitalisation lorsqu’il s’agit d’un accouchement à
priori normal. On peut éventuellement habituer la parturiente, dans les quinze jours précédant
le part, à dormir dans la caisse où elle devra accoucher.
II.2.1.2 Stades 2 & 3 : expulsion des fœtus et des placentas [32], [33], [54], [55], [65], [73],
[85] [110]
Le stade II débute avec la dilatation complète du col et finit lorsque l’ensemble des
fœtus a été expulsé. Le stade III commence après l’expulsion du fœtus et finit avec
l’expulsion du placenta. La distinction est en général difficile entre ces deux stades puisque
chaque chiot est suivi la plupart du temps de son placenta. Ils se chevauchent parfois lorsque
deux chiots sortent avant deux placentas. Ces deux stades durent de 3 à 12 heures, dans de
rares cas 24 à 36 heures.
Au début de ce stage, la température rectale s’élève, et retourne rapidement à la
normale.
- 49 -
La parturiente se tient couchée sur le côté, parfois accroupie, dans une position rappelant
la défécation.
Le col se dilate et la filière pelvienne se relâche, puis les muscles abdominaux se
contractent. Lors d’un travail normal, la femelle peut montrer des efforts faibles et inconstants
2 à 4 heures avant de donner naissance au premier nouveau né. Il s’écoule en général 10 à 30
minutes entre le début du stade II et l’expulsion du premier fœtus. L’arrivée du chiot au
passage du col et dans le vagin déclenche des contractions abdominales réflexes (réflexe de
Fergusson) permettant la progression du premier fœtus, il agit comme un « coin » sur le col, et
permet d’en achever sa dilatation et son effacement complet. La respiration s’accélère
parallèlement progressivement. Le premier chiot apparaît dans la première heure suivant le
pic de cette période de travail chez le chat et sous les 4 premières heures chez le chien.
Le chiot apparaît alors aux lèvres de la vulve, sous la forme d’une poche de couleur
verdâtre et noirâtre (photo 5). Les placentas de la chatte ont une couleur brun rouge. La
couleur verte des écoulements est physiologique, elle correspond à la présence d’utéroverdine,
pigment provenant de la dégradation de l’hémoglobine qui est libéré dés le premier
désengrènement placentaire.
Le chiot sera expulsé très rapidement à la faveur d’une contraction un peu plus puissante
que les précédentes, il sort entouré de l’amnios, membrane interne. La membrane externe,
l’allantochorion, peut se rompre lors de l’expulsion et une libération de fluide séreux est
notée, qui constitue alors un excellent lubrifiant. L’amnios peut aussi être déchiré à terre par
la mère dans un délai de 30 secondes à 2 minutes. Une seconde poche correspondant au
placenta sort à la suite du chiot, soit immédiatement ou dans les 5 à 15 minutes, il est
fréquemment mangé par la mère en même temps alors qu’elle sectionne le cordon ombilical,
ce qui ne représente aucun bénéfice, cette pratique ne doit d’ailleurs pas être encouragée car
elle provoque souvent des vomissements des placentas. Le chiot gémit et très rapidement
bouge la tête. Occasionnellement deux placentas peuvent suivre la naissance de deux chiots.
L’expulsion des chiots se fait alternativement depuis l’une ou l’autre corne utérine. Quand les
expulsions sont rapprochées (contractions intenses), la naissance du deuxième chiot peut
précéder l’expulsion du placenta du premier.
Les placentas peuvent ne pas être aperçus comme la mère les ingère, cette habitude ne
présente aucun bénéfice et ne doit pas être encouragée. Observer des vomissements de
placentas n’est pas inhabituel. L’ingestion des placentas peut aussi entraîner des diarrhées
noirâtres abondantes.
Photo n°5 : Placenta et fœtus
D’après l’unité de reproduction de l ENVA
- 50 -
Lors de stress de la chienne parturiente, l’expulsion d’un ou plusieurs chiots peut être
différée par rapport à celle du reste de la portée, parfois de 24 heures.
II.2.1.3 Particularités de l’espèce féline : le travail interrompu [33], [48], [55], [59], [85]
Après la naissance d’un ou de plusieurs chatons, la mise bas semble être à son terme : la
chatte ronronne, est calme, elle nourrit ses petits et on ne remarque plus de contractions ni
d’écoulements vulvaires. Tout indique que le part est terminé. Néanmoins il peut rester un ou
plusieurs chatons à naître (mise en évidence par examen radiographique ou par palpation
abdominale). Le travail peut reprendre 12 à 48 heures plus tard, sans aucune intervention,
pour donner naissance à des chatons complètement viables sauf en cas de décollement
placentaire. Une chatte pouvant être fécondée par plusieurs mâles à quelques heures ou jours
d’intervalle, subit donc autant d’accouchements successifs que de fécondations différées, c’est
la superfoetation.
Ce phénomène est fréquemment relaté dans l’espèce féline, certaines chattes en sont
même coutumières : le Docteur Kretz [59] rapporte le cas d’une chatte de sa clientèle ayant
connu un travail interrompu sur chacune de ses 15 portées, avec 48 heures d’intervalle.
Lors de suspicion de travail interrompu, il est nécessaire de pratiquer un examen
radiographique ou échographique, dans le but de rechercher une dystocie.
II.2.2 DUREE MOYENNE NORMALE DE L’ACCOUCHEMENT [9], [65], [85], [100],
[103]
II.2.2.1 Durée totale du part
Dans l’espèce canine, les moyennes en général acceptées comme durée de la mise bas
sont relativement variables selon les auteurs, elles oscillent entre 4 et 18 heures au total, selon
la taille de la portée, le délai pouvant être allongé jusqu’à 24 à 36 heures chez les primipares
ou lors de portée très nombreuse. Comme dans d’autres espèces, il a été démontré que lors de
stress, de variations dans l’environnement de la chienne parturiente, la motilité utérine peut
être complètement inhibée et ainsi l’expulsion d’un ou plusieurs chiots peut être différée par
rapport à celle du reste de la portée, parfois de 24 heures [109].
Dans l’espèce féline, la durée totale du part est très variable, grossièrement de 1 à 8
heures jusqu’à 12 heures chez les primipares. Des chiffres plus importants de 2 ou 3 jours
(lors de travail interrompu) sont rapportés [9], [55].
II.2.2.2 Latence entre deux expulsions
Les contractions se calment entre la naissance de deux chiots pendant environ 30 à 60
minutes. Cette période d’accalmie correspond à une phase de repos utérin avec espacement
des contractions et expulsion des enveloppes, immédiatement après celle du chiot ou quelques
minutes plus tard. Plus de 20 à 30 minutes de contractions actives ou une latence de plus de 2
à 4 heures entre 2 chiots constitue un délai anormal [32], [73]. En fin d’accouchement, du fait
de la fatigue, les délais sont en général augmentés, parfois après 12 voire 24 heures de repos
- 51 -
apparent. Une chienne nerveuse ou apeurée qui est dérangée peut également interrompre sa
mise bas. L’expulsion du dernier placenta se fait au plus tard 12h après la dernière naissance.
Dans l’espèce féline, on considère un intervalle de 3 minutes à deux heures entre la
naissance de deux chatons [55] ou de 30 à 60 minutes [33].
II.2.2.3 Durée d’expulsion d’un seul nouveau né
La durée d’expulsion d’un chiot est très variable, de quelques minutes à 1h30.
L’expulsion est plus longue pour le premier chiot ainsi que lors de présentation postérieure
[9]. La naissance en présentation antérieure est plus rapide, car la tête du chiot facilite la
dilatation du col et déclenche des contractions abdominales puissantes. Un chiot apparaissant
à la vulve doit être sorti en une heure.
Chez la chatte, la durée d’expulsion d’un chaton dure de 1 à 30 minutes [59].
II.2.3 PRESENTATION NORMALE ET EXPULSION DES FOETUS
II.2.3.1 Expulsion en alternance des deux cornes
Une étude de Van der Weyden [110] réalisée par marquage spécifique de 89 fœtus grâce
à des substances radioopaques sur 14 chiennes montre que lors de l’expulsion, l’alternance
des deux cornes est vérifiée dans environ 80%. Ces résultats semblent être similaires pour la
chatte. 6.2% des chiots changent de position dans les derniers jours qui précèdent la mise-bas
et seulement semble-t-il dans les portées nombreuses (de plus de 8 chiots) : le changement de
position se produit toujours de la présentation postérieure vers celle antérieure. Dans 6 cas sur
8 le premier chiot expulsé provient de la corne la plus remplie. L’expulsion débute par les
chiots les plus distaux en premier et ainsi de suite jusqu’aux plus proximaux. On n’observe
jamais de corne complètement vidée avant que l’autre corne n’ait expulsé de chiots.
II.2.3.2 Présentation et position des fœtus à l’expulsion (tableau 5)
60% des expulsions se font chez la chienne en présentation antérieure, soit la tête la
première et les pattes antérieures allongées de part et d’autre, et 40% en présentation
postérieure, soit les membres allongés vers l’arrière [20]. Si on introduit un doigt dans le
vagin, on doit sentir deux petites pattes en présentation postérieure, en présentation antérieure
on doit en plus palper le museau. Si l’une de ces sensations manque on est en présence d’une
malposition qui risque d’empêcher l’expulsion. Présentations antérieure et postérieure sont
toutes deux considérées comme normales [20], [65], [73]. Toutefois en présentation
postérieure la tête peut rester coincée et peut être à l’origine d’une dystocie si une manœuvre
obstétricale ne vient aider la mère.
Chez le chat, on note 50 à 55% de présentation antérieure et 45 à 50% de présentation
postérieure, sans problèmes particuliers. L’auteur indique que lors de présentation postérieure,
du fait de l’absence de pression de la tête sur le col, l’expulsion peut être prolongée [59].
Le chiot est en position dorso-pubienne pendant la gestation et effectue une rotation de
180° avant la naissance (position ventro-pubienne). Si la rotation est incomplète, il en résulte
un vice de position [65].
- 52 -
Présentation : relation entre l’axe longitudinal du fœtus et l’axe longitudinal de la mère
Position : relation entre la colonne vertébrale du fœtus et l’utérus
Posture : état de la tête et des membres des chiots. Les défauts de posture des chiots de
taille normale entraînent rarement une dystocie.
Tableau n°5 : Présentation, position et posture lors de mise bas
D’après Lennoz [65]
II.2.4 TAILLE DE LA PORTEE
II.2.4.1 Taille de la portée [20], [27], [32], [33], [54], [55], [73]
La taille de la portée varie dans l’espèce canine avec la taille de la race : une portée peut
varier d’un seul chiot dans les races miniatures à plus de 15 petits dans certaines races
géantes. Le nombre est inférieur chez les jeunes mères, augmente vers l’âge de 3-4 ans et
décroît avec l’âge. La taille de la porté varie également avec la qualité du sperme, la date de
l’accouplement (notamment le nombre est maximal lorsque l’accouplement fécondant est
compris entre 2 jours avant à 5 jours après le pic de LH [33]), la santé de la chienne et l’état
de l’utérus. La taille moyenne de la portée chez la chienne est de 3 chiots environ.
Les petites portées (1 à 2 chiots) constituent dans l’espèce canine un facteur majeur
d’inertie utérine primaire, à cause de l’insuffisante stimulation utérine et de la grande taille
des fœtus, ce que l’on appelle le syndrome du chiot unique [20], [73]. Ce syndrome peut être
retrouvé dans tous les formats de race. Lors de syndrome du chiot unique, une injection
d’aglépristone (Alizine ®), anti progestérone, à 15 mg/kg par voie sous-cutanée, soit 0.5
ml/kg, permet d’induire la parturition dans les 27 à 38 heures après l’administration, par
césarienne.
Dans l’espèce féline, la taille de la portée varie entre 1 et 9 chattons, avec une moyenne
de 3.5 à 4.6 chaton par portée. Chez les primipares, la moyenne est inférieure, elle est égale à
2.8. Une petite portée ne semble pas prédisposer à l’inertie utérine chez la chatte [73].
La radiographie est constitue le meilleur examen complémentaire permettant le
dénombrement des fœtus.
II.2.4.2 Pertes à la naissance
Plus de 65% de la mortalité néonatale survient au moment de la parturition et durant la
première semaine de vie [73]. La période de risque maximum de mortalité se situe dans les 48
premières heures [65]. Les chiffres de la mortinatalité diffèrent selon les auteurs : 10 à 12 %
[9], 2.2% à la naissance et 8% à 24 heures chez le chiot né naturellement, 8% à la naissance et
13% à 2 heures chez le chiot né de césarienne [88].
La mortalité néonatale augmente significativement avec le rang de la portée, donc avec
l’âge de la chienne (probable atonie utérine acquise et hypoxie des chiots). D’autre part, le
rang du chiot au sein de la portée est important : le premier et le dernier individu à naître
souffrent statistiquement plus de syndrome de dépérissement et de mortalité [65]. Enfin tous
les accidents obstétricaux peuvent compromettre le développement du nouveau né (dystocie,
césarienne avant terme, abus d’injections d’ocytocine...) d’autant que le nouveau né est
- 53 -
naturellement prédisposé à l’hypoxie, l’hypothermie, la déshydratation et l’hypoglycémie,
favorisant l’installation d’un processus pathologique et menaçant la survie du chiot. Les
traumatismes du postpartum (écrasement, cannibalisme…), les anomalies congénitales et les
infections participent à augmenter les pertes [106].
Les taux de mortalité rapportés sont moins homogènes chez le chat : de 5.9 à 7.6% chez
le chat [100], jusqu’à 11.6% [55] voire 27.3% à 8 jours lors d’une étude portant sur 370
accouchements de 1329 chatons. Bucheler [8] rapporte un taux de mortinatalité de 3% dans
les races croisées contre 11% chez les races pures. Une gestation apparemment courte (moins
de 61 à 62 jours) semble augmenter le risque de mortalité. La consanguinité est associée avec
une forte incidence de mortalité fœtale et néonatale [73].
- 54 -
II.3 SOINS AUX NOUVEAUX NES ET A LA MERE
La biologie du nouveau né est très différente de celle de l’adulte. De plus, les taux de
mortinatalité et de mortalité à 8 jours restent élevés et n’ont pu être réduits au cours des
dernières années. Une meilleure gestion des soins à apporter au nouveau né passe par la
réalisation d’examens clinique et paraclinique rigoureux des nouveaux nés, associées à une
meilleure connaissance de leurs différences physiologiques.
II.3.1 SOINS A APPORTER AUX NOUVEAUX NES
II.3.1.1 Physiologie du nouveau né
II.3.1.1.1 Paramètres vitaux [26], [39], [48], [56], [88]
Un signe majeur de bonne santé est un gain de poids adéquat. Le poids d’un chiot à la
naissance est dépendant de la race à laquelle il appartient (tableau 6) : de 120g pour un
Epagneul Papillon jusqu’à 600g pour un Dogue Allemand. Le poids de naissance d’un chiot
ou d’un chaton par rapport au poids de la mère est respectivement de 16.1 et 13.2%.
Classiquement, il est admis qu’un chiot double son poids de naissance à 10-12 jours, et le
quadruple à 30 jours. On pourra se servir pour plus de précision dans la pesée des nouveaux
nés d’une balance de cuisine. Ainsi on estime qu’un chiot gagne 5 à 10% de son poids de
naissance ou de 2 à 4 grammes par kilo de poids adulte prévu, chaque jour.
Le poids d’un chaton à la naissance est de 100g +/- 10g, un poids inférieur à 90g
augmente le risque de mortalité néonatal. Il est admis qu’un chaton doit prendre 7 à 10g par
jour, leur poids doit doubler en 14 jours.
Airedale Terrier 300g
Barzoï 450g
Berger Allemand 445g
Berger Shetland 260g
Bichon Maltais 155g
Bouledogue anglais 295g
Bouledogue français 215g
Bouvier Bernois 445g
Boxer 440g
Braque allemand 415g
Caniche nain 165g
CKC spaniel 230g
Chihuahua 140g
Chowchow 460g
Cocker anglais 230g
Doberman pinscher 410g
English springer spaniel 375g
Fox terrier 260g
Grand saint bernard 640g
Hovawart 435g
Labrador retriever 450g
Montagne des pyrénées 705g
Papillon 120g
Schnauzer nain 155g
Schnauzer standart 285g
Scottish terrier 240g
Sloughi 670g
Teckel 215g
Terre neuve 595g
Terrier irlandais 270g
Terrier norwich 225g
Yorkshire terrier 95g
Tableau n°6 : Poids de naissance selon la race
D’après Small Animal Nutrition [21]
- 55 -
La pression sanguine et la température corporelle d’un nouveau né sont inférieures aux
valeurs de l’adulte, en revanche les fréquences cardiaque et respiratoire sont plus élevées. La
numération formule évolue, alors que la biochimie est semblable à celle de l’adulte (se référer
au tableau 2). A la naissance, le chiot est hypoxique et en acidose.
II.3.1.1.2 Système cardiovasculaire [88], [96], [106]
Les muqueuses du nouveau né sont rouges, l’hématocrite élevé et la pression artérielle
systémique basse. L’hématocrite diminue lors de parasitisme important La fréquence
cardiaque varie en réponse aux variations de pression artérielle. L’électrocardiogramme
diffère de celui de l’adulte : le QRS prend une direction cranio-ventrale droite. La fréquence
cardiaque d’un nouveau né normotherme est de 200 à 250 battements par minute. Dans un
contexte de stress le nouveau né a des capacités de réponse limités, le débit cardiaque ne peut
être augmenté. En réponse à l’hypoxémie, il y a alors une redistribution du flux sanguin au
cœur, au cerveau, au diaphragme, aux glandes surrénales au désavantage de la rate, du tractus
gastro-intestinal, de la peau et des reins. A la naissance, les taux de thrombine sont diminués
et les nouveaux nés plus sujets aux hémorragies que les adultes.
II.3.1.1.3 Système Pulmonaire [88], [106]
La fréquence respiratoire du nouveau né lors de sa première semaine de vie est de 10 à
18 mouvements par minute. Sa réponse à l’hypoxie est peu développée. Chez le chiot né à
terme, l’entrée de l’air dans les poumons induit la formation d’un revêtement lipoprotéique
empêchant le collapsus des alvéoles et augmentant la surface de contact entre les alvéoles et
l’air inspiré. C’est le manque de surfactant à la naissance qui est à l’origine du syndrome de
détresse respiratoire.
II.3.1.1.4 Rénal [56], [96], [106], [88], [96], [106]
La première miction a lieu dans les 24 heures. La densité urinaire est faible (comprise
entre 1.006 et 1.017) car le filtration glomérulaire limitée et la réabsorption tubulaire
incomplète. Une glucosurie est fréquemment détectée.
II.3.1.1.5 Système neurologique [50], [56], [96]
A la naissance, le système nerveux est incomplètement développé. La posture
proéminente est la flexion, puis est remplacée vers le 4e-5e jour par l’extension. Les réflexes
posturaux sont absents les deux premières semaines de vie. Les nouveaux nés se déplacent en
rampant. Le réflexe de succion doit être présent au plus tard une heure après la naissance. La
stimulation tactile de l’anus et de la vulve ou du prépuce initie par réflexe défécation ou
miction. La barrière hémato-méningée est plus perméable à la naissance qu’à l’âge adulte,
majorant le risque de surdosage lors de l’utilisation de médicaments neurotropes.
II.3.1.1.6 Température corporelle [26], [39], [56], [80]
Durant les deux premières semaines de sa vie, et à un degré bien moindre durant les
deux semaines suivantes, le chiot ou le chaton est poïkilotherme : il est incapable de
frissonner, la vasoconstriction périphérique n’est pas encore acquise, la couverture graisseuse
est inexistante et la surface corporelle trop importante, d’où une mauvaise régulation
thermique et des pertes de chaleur plus importantes. En revanche il est capable de haleter lors
- 56 -
de température trop haute, et utilise sa graisse brune pour augmenter sa température,
mécanisme qui requiert une énergie importante pouvant induire un affaiblissement important.
Durant les deux premiers jours, le nouveau-né est hypoxique, la production d’adrénaline
en est affectée et il en résulte des chutes de température pouvant atteindre un à trois degrés par
rapport à la température de naissance. Cette dernière se situe en moyenne à 36°C +/- 1.5 et
chute à 30°C dans les premières heures. A la fin de la première semaine, la température
rectale doit atteindre 37 °C, à 38°C. Des températures inférieures à 21.2°C sont incompatibles
avec la survie de l’animal, mais la situation est récupérable si cette température n’est pas
maintenue plus de 12 heures. Le réchauffement doit être très lent.
II.3.1.1.7 Immunité [11], [56], [97]
Transfert d’immunité passive
Le système immunitaire des nouveaux nés est immature. La protection contre les agents
infectieux est principalement permise passivement à la naissance par le colostrum, le transfert
transplacentaire avant la naissance étant faible chez le chien (5 à 10% des immunoglobulines
passent sont transmises à travers le placenta de la chienne aux chiots) et le chat.
Immunité et colostrum
Dans l’espèce canine, les taux du lait et du colostrum en immunoglobulines (Ig) G, A et
M sont respectivement 120, 110 et 10 fois supérieurs à ceux du sérum pendant les 4 premières
semaines de lactation. Ces comparaisons suggèrent que les immunoglobulines G proviennent
de la à la fois d’une production locale et d’un transfert depuis le sang vers la glande
mammaire, alors que les immunoglobulines A et M semblent être produits uniquement dans la
glande. La faible quantité d’Ig dans le lait et le colostrum de la chatte en comparaison des
taux sanguins pourrait être attribué à un transfert inefficace depuis le sérum vers la glande,
une faible production locale ou une production locale plus volumineuse de lait.
Dans l’espèce féline, en revanche, on ne note pas de différence de concentration en
immunoglobulines dans le lait ou le colostrum. Ceci peut être du à une stimulation
antigénique induisant la présence croissante de ces dernières dans la glande mammaire, ou
peut s’expliquer par la décroissance d’une fraction d’immunoglobulines G pendant qu’une
autre fraction croît, induisant en apparence des concentrations totales égales dans le lait et le
colostrum. Ces résultats suggèrent que le lait obtenu à tout moment de la lactation peut être
utilisé comme source d’immunoglobulines pour les chattons privés du colostrum de leur mère,
bien que l’administration de colostrum reste préférable car celui-ci contient des composants
cellulaires et de la proline [11].
L’administration orale du colostrum (ou du lait dans le cas des chatons) doit avoir lieu
dans les 24 premières heures de vie respectivement pour les chiots avec un pic d’absorption à
8 heures [97] et dans les 3 premiers jours pour les chatons [56], le pH gastrique étant élevé, la
barrière intestinale devenant ensuite imperméable. Le réflexe de succion est présent à la
naissance du nouveau né, qui doit être capable de téter dés sa première heure de vie. Les
chiots continuent à être protégés par le lait qui va déposer des IgG et IgA sur les muqueuses
orale et intestinale et permettre une immunité locale.
- 57 -
II.3.1.1.8 Autres particularités physiologiques [26], [48], [50], [80]
Par rapport aux bovins, ovins et équidés, le chiot et le chaton dépendent dans la période
néonatale beaucoup plus étroitement de la mère pour la protection, le soutien et la nutrition :
ouverture tardive des yeux (J10, J5 à J14 pour les chatons), des oreilles (J13 à J15, J6 à J14
pour les chatons), contrôle des mictions et de la défécation (J20). Le nouveau né présente à la
naissance une posture de flexion et il se déplace en rampant les premiers jours de vie avant
que les extenseurs, le tonus musculaire est faible. Des pleurs surviennent suite à la douleur, le
froid, la perte de contact avec la mère. Des cris persistant pendant 20 minutes sont anormaux.
II.3.1.2 Notions d’élevage des nouveaux nés
II.3.1.2.1 Soins administrés naturellement par la mère à la portée [22], [56]
La rupture du cordon est spontanée chez le chiot et le chaton. La plupart du temps, du
fait de sa faible longueur, la déchirure a lieu lors de l’expulsion du fœtus. Chez les espèces
polytoques, il peut arriver que cette rupture n’ait pas lieu à l’expulsion. Les mouvements de la
mère, son comportement maternel qui la pousse à lécher ses petits et son comportement
d’ingestion des enveloppes amène à cette rupture.
Le léchage ainsi que la couvée des petits permettent de maintenir la température
corporelle des nouveaux nés.
La mère encourage les nouveaux nés à la tétée et stimule les fonctions de miction et de
défécation des nouveaux nés en leur léchant l’aire périnéale.
II.3.1.2.2 Assistance à la mère par le naisseur
II.3.1.2.2.1 Lieu de couchage [32], [59], [103]
Pour les petites races, le lieu de couchage peut être un simple panier, il faut prévoir
l’aménagement d’une caisse de mise bas avec barres de protection « anti-écrasement » pour
les moyennes et grandes races. Le fond sera garni de draps facilement lavables, le papier
journal n’étant pas aussi doux et chaud que le tissu, d’autre part l’encre peut déteindre sur les
nouveaux nés. Il doit être assez grand pour que la mère soit à l’aise, et ses rebords assez hauts
pour que les petits ne puissent pas les franchir. Le box de mise bas doit être fourni une à deux
semaines avant le part afin que la mère s’y habitue, et être situé dans un environnement
familier lui procurant également intimité, vis à vis de l’homme, et dans le cas de la chatte vis
à vis des autres chats. A la fin du part, on nettoiera et séchera la mère et on changera les draps
qui ont garni la caisse.
Le choix du lieu d’accouchement est de première importance chez la chatte, car si elle
apprécie ce lieu choisi pour et/ou par elle, elle ne subit aucun stress psychologique, met bas
dans le calme et accepte d’y nourrir ses chatons. Dans le cas contraire, l’erreur de choix a
pour conséquence de l’agitation, une interruption psychogène des contractions. Dés la fin de
la mise bas, la femelle transporte ses chatons, voire elle peut les abandonner ou les manger.
- 58 -
II.3.1.2.2.2 Premiers soins [25] [32], [48], [51], [56], [73]
Retrait des fluides fœtaux :
L’assistant doit déchirer la poche si la mère ne le fait pas elle-même dans les 1 à 3
minutes suivant la naissance, par exemple chez la parturiente inexpérimentée ou dans les
races brachycéphales.
Il procède ensuite au retrait des membranes foetales, particulièrement au niveau de la
bouche et du nez, en frictionnant vigoureusement le nouveau né avec des serviettes
préchauffées (prévoir un grand nombre de linge vu l’abondance des fluides fœtaux). Les
frictions permettent également de stimuler la respiration. Une poire, une seringue non montée,
un mouche bébé ou un système d’aspiration continue (photo 6) peuvent également être
utilisées pour aspirer ces fluides. La gueule est maintenue ouverte. Le nouveau né est balancé,
la tête en bas, dans le creux de la main dans un mouvement de haut en bas, ou suspendu par
les pattes arrières pendant quelques minutes
Deux à trois gouttes sur la langue de doxapram 20 mg/ml (Dopram ®) facilitent
l’initiation à la respiration et augmentent l’intensité de la première inspiration. Cette
administration ne doit être réalisée que lorsque le clinicien s’est assuré de la perméabilité des
voies aériennes. Le Doxapram est un stimulant central et son efficacité est diminuée lorsque le
cerveau est hypoxique. Il doit être utilisé dans le but d’augmenter les efforts ventilatoires une
fois qu’ils ont été initiés.
Le syndrome d’aspiration des fluides amniotiques est diagnostiqué par une détresse
respiratoire, un jetage nasal et oral, et des signes radiographiques typiques d’aspiration. Si le
nouveau né respire spontanément, on lui administre de l’oxygène (100%), à l’aide d’un
masque et la trachée doit être aspirée en prenant soin de ne pas léser les muqueuses grâce à un
cathéter. Si la fausse route a lieu au cours d’une césarienne, l’aspiration du méconium présent
dans la trachée doit être réalisé avant de clamper le cordon ombilical. Les périodes
d’aspiration ne doivent pas dépasser 10 secondes, afin d’éviter d’induire une bradycardie ou
une apnée (la fonction cardiaque du nouveau né doit être surveillée en parallèle).
Photo n°6 : Systèmes d’aspiration des fluides fœtaux : aspiration continue, poire
D’après whelpwise.com [119]
- 59 -
Evaluation de la fonction cardiorespiratoire : [22], [88]
Une fois les fluides fœtaux dégagés, la fonction cardiorespiratoire doit être évaluée : on
recherchera une respiration spontanée, une fréquence cardiaque supérieure à 120-150
battements par minute, et des muqueuses assez rouges. Lors d’apnée, une stimulation tactile
associée à l’administration d’oxygène par un masque suffisent à provoquer la respiration en
moins d’une minute. En cas contraire, la fréquence cardiaque commence à diminuer, on
cherche alors à appliquer une pression positive, dans le but de déployer les alvéoles
pulmonaires en utilisant un masque, en maintenant le nouveau né en position d’orthopnée
permettant de réduire l’accumulation de gaz dans l’estomac, ou mieux en utilisant un tube
endotrachéal (tableau 7) : ventiler par périodes de 2 à 3 secondes, à une pression de 20 cm
d’eau. La ventilation peut alors être réalisée à l’aide d’un Ambubag ® pédiatrique auquel est
relié une source d’oxygène. La plupart des Ambubag ® ont une valve évitant la réinhalation
des gaz expirés [22]. Une fois l’expansion réalisée on peut retirer l’Ambubag ® de la sonde,
laisser l’animal intubé et revenir à des temps d’inspiration plus courts (0.5 à 1.0 seconde).
Quand la respiration spontanée est rétablie, on procède au retrait du tube endotrachéal et à une
oxygénothérapie à l’aide d’un masque.
Diamètre
interne
de la sonde
(en mm)
2.5
3
3 à 3.5
3.5 à 4
Profondeur
d’insertion
A partir des lèvres
(en cm)
6.5 à 7
7à8
8à9
>9
Poids du
nouveau né
(en g)
Age de
gestation
(en semaine)
< 1000
1000 à 2000
2000 à 3000
> 3000
< 28
28 à 34
34 à 38
> 38
Tableau n°7 : Recommandations concernant le choix des sondes
D’après Delannoy[22]
La ventilation est prioritaire car un massage cardiaque se révèle sans efficacité sur un
animal hypoxique, et l’hypoxie est la cause majeure de bradycardie. Si les battements
cardiaques sont faibles, lents ou absents, on effectue un massage cardiaque délicate apposant
un doigt de chaque côté du thorax et e imprimant un rythme de 100 à 120 compressions par
minute [22]. Lorsque l’on suspecte une origine iatrogène de la bradycardie, on antagonise de
manière spécifique les molécules injectées (naloxone pour opïoides, atipémazole pour les
alpha2 agonistes) avant d’utiliser un traitement à base d’anticholinergique. L’adrénaline est la
molécule de choix de l’arrêt cardiaque.
Le glucose est le principal substrat énergétique utilisé par le cerveau et le myocarde, il
est donc primordial de vérifier régulièrement la glycémie.
Une acidose de degré variable peut survenir lors de la mise en œuvre d’une réanimation
cardiorespiratoire, et peut si elle est sévère déprimer la contractilité cardiaque et altérer la
réponse aux catécholamines. Elle associe une composante métabolique (diminution de la
perfusion tissulaire) et une composante respiratoire (diminution de la ventilation). Son
traitement est fondé sur une restauration rapide de la ventilation et une perfusion de
l’organisme.
- 60 -
Coupe du cordon ombilical : [32], [56], [69]
Lorsque le cordon n’a pas été déchiré au cours du part ou par la mère, il faut clamper le
cordon ombilical à 4 cm de l’ombilic à l’aide d’une pince à forcipressure et laisser la pince en
place 10 minutes. Après section du cordon, on ligature et on imbibe ce dernier d’antiseptique
comme la chlorhexidine. Lors d’hémorragie, on ligature le cordon à l’aide d’un fil résorbable
(suture en masse).
Au moment de la mise bas on peut craindre l’enroulement du cordon autour du cou ou
d’un membre, du fœtus correspondant, ou plus souvent d’un deuxième fœtus expulsé quasisimultanément ou du cordon de celui-ci. Si le cordon n’est pas sectionné, le résultat peut être
la strangulation ou la perte d’un membre.
Place à la mamelle :
Si les nouveaux nés expriment des difficultés à trouver les mamelles, le propriétaire ou
le naisseur doit placer leur bouche au niveau d’une mamelle. Une pression exercée de part et
d’autre d’un mamelon permet l’éjection de lait du mamelon.
II.3.1.2.2.3 Examen clinique des nouveau nés [39]
A la fin du part, tout nouveau né, qu’il soit né de manière naturelle ou délivré par
césarienne doit être examiné afin de rechercher des anormalités physiques telles fente
palatine, pectum excavacum, atrésie de l’anus ou malformation d’un membre, ainsi que de
détecter une éventuelle maladie.
Les jeunes doivent être pesés (photo 7) deux fois par jour et divisés en trois lots : ceux
qui gagnent du poids régulièrement et ne posent pas de problèmes, ceux qui restent stables et
nécessitent une évaluation de leurs conditions d’élevage, ceux qui perdent du poids et doivent
recevoir une alimentation plus concentrée et un traitement spécifique. Chez le chiot, une perte
de poids peut se rencontrer dans les premiers jours de vie, mais ne doit pas dépasser 10% du
poids de naissance, en revanche un chaton ne doit pas perdre de poids. En cas de chute de
poids, non expliquée par une erreur d’élevage ou une affection précise, il faudra changer de
lait de substitution ou le concentrer un peu plus.
Photo n°7 : Pesée d’un chiot
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
- 61 -
On peut observer une opacification de la cornée qui régresse en 2 semaines ainsi qu’un
strabisme (souvent présent) qui disparaît progressivement jusqu’à 8 semaines
Les petits doivent ramper, être mobiles, dormir 90% du temps, téter ensuite et ne jamais
crier.
Une manipulation douce et régulière des nouveaux nés semble améliorer le
développement physique et social.
II.3.1.2.2.4 Administration des molécules [88]
L’accès intraveineux est difficile sur un petit organisme. Ainsi la veine ombilicale est le
site d’injection parentérale à préférer lors de la réanimation du nouveau né. On veillera donc
lors de césarienne à couper le cordon assez loin du corps du nouveau né. La veine ombilicale
est la structure vasculaire impaire et possédant la paroi la plus épaisse alors que les artères
sont paires et de paroi plus fine. Un cathéter est introduit dans la veine, sur une longueur de 1
à 2 cm. Si on l’introduit plus loin, on risque de cathétériser la veine hépatique. Il est possible
mais cependant plus difficile de cathétériser les artères du fait de la vasoconstriction plus
importante. Avant d’injecter il est important de diluer la molécule dans un volume
suffisamment important afin que le principe actif rejoigne la circulation générale. En fin de
réanimation le cathéter est enlevé pour éviter toute infection ascendante.
Une autre voie est utilisable : l’os du chiot ou du chaton est assez mou pour être
cathétérisé. Trois sites sont utilisables : l’humérus proximal, le fémur proximal et la partie
proximale et médiale du tibia. On n’observe pas d’effet secondaire néfaste sur la croissance
après cathétérisme intraosseux.
Certaines drogues liposolubles telles l’atropine, l’adrénaline, la lidocaïne ou la naloxone
peuvent être administrées par voie endotrachéale après avoir été diluées dans un volume
suffisant pour augmenter la surface de contact avec la muqueuse respiratoire. Cependant
l’utilisation de cette voie ne permet pas de prévoie la pharmacodynamique de la molécule. On
manque actuellement de données sur cette voie d’administration chez le chiot et le chaton.
II.3.1.2.2.5 Gestion de l’environnement
Température moyenne à créer au contact des jeunes [32], [39], [48], [59]
Moore et Sturgess [51] recommandent d’assurer à proximité des chiots nouveaux nés
une température de 30 à 33°C dans les premières 24 heures, 26 à 30°C les 3 à 4 jours suivants.
Dumon [26] recommande de maintenir une température de 31 à 32°C dans les maternités de
chien jusqu’à 8 jours. Pour les chatons, on maintiendra autour du nid une température de 3032°C. Entre 8 et 15 jours, il faut progressivement diminuer le chauffage pour stabiliser la
température de 22-26°C jusqu’au sevrage. Le contact de la mère procure aux jeunes la chaleur
additionnelle nécessaire [59].
Toutefois, lorsque la température ambiante est supérieure à 20-25°, les parturientes
peuvent manifester des signes d’inconfort et d’halètement, aussi on réservera un endroit plus
frais dans la maternité, où la mère pourra se refroidir. D’autre part, une température trop
élevée entraînera un dessèchement des muqueuses, une accélération des rythmes respiratoire
et cardiaque et des désordres hydroélectrolytiques.
Les 24 premières heures, on laissera les petits blottis contre la mère et l’eau et la
nourriture (ainsi que la litière dans le cas du chat) à proximité pour éviter que la mère ne
quitte le lieu de couchage.
- 62 -
Degré hygrométrique à créer au contact des jeunes : [26], [32], [39]
Il doit se situer entre 55 et 65 % mais peut être porté à 85-90% quand les animaux sont
chétifs ou prématurés. Sous 35%, le risque de déshydratation est très important. Au dessus de
95%, on observe une gène respiratoire mais surtout le microbisme ambiant est décuplé.
Ventilation [39]
Le renouvellement de l’air au contact des jeunes doit être de cinq fois par heure. Audelà le degré hygrométrique peut chuter et en dessous le gaz carbonique et l’ammoniac
s’accumulent. On doit préférer une ventilation passive à une ventilation active (mécanique).
II.3.1.2.2.6 Gestion de l’alimentation
Le colostrum et le lait : [66], [97]
Le colostrum est la sécrétion lactée initiale (36 premières heures chez la chienne,
jusqu’à 72 heures chez la chatte). Il est très riche en immunoglobulines IgG, IgA et IgM
produites localement par des lymphocytes de la glande mammaire. L’administration orale
(photo 8) du colostrum (ou de lait dans le cas des chatons) doit avoir lieu sous les 3 premiers
jours de vie des chatons, sous les 24 heures chez les chiots. Le pic d’absorption est maximal à
8 heures chez les chiots.
Des auteurs ont suggéré l’administration de sérum de la mère aux nouveaux nés par voie
orale ou sous cutanée, lorsque l’utilisation de colostrum n’est pas réalisable. Il semble que les
effets bénéfiques du colostrum ne puissent pas être remplacés par l’administration de sérum.
Photo n°8 : Biberonnage
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
La tétée : [39], [67], [103]
Le soigneur doit s’assurer que la mère l’accepte et qu’une tétée a lieu régulièrement
toutes les 2 à 3 heures. Si la mère ne laisse pas téter les petits, il faut la calmer, la mettre en
confiance et la rassurer quand les petits tètent.
Si le lait maternel est insuffisant ou de mauvaise qualité, il faut se procurer un lait
maternisé ou provisoirement réhydrater les chiots avec de l’eau tiède sucrée (se référer au
III.3). Un manque complet ou partiel de lait est un type de problème qui récidive
généralement à chaque mise bas de la chienne concernée. Si les tétées sont trop peu
- 63 -
fréquentes, certains nouveaux nés « affamés » ingèrent de trop grandes quantités de lait et
font des fausses déglutitions avec risque de pneumonie. D’autres sont écartés des mamelles et
dépérissent.
Si la portée comporte plus de 6 petits, l’assistant devra en biberonner quelques uns à
chaque tétée pour limiter la fatigue de la mère, cela permettra une meilleure récupération de la
mère ainsi qu’une meilleure croissance des petits.
Il est important de surveiller l’état des mamelles pendant la lactation : elles doivent
rester souples, roses et non douloureuses et le lait doit être clair. Si la mamelle devient dure,
rouge, douloureuse ou que le lait change de couleur ou devient malodorant, il faut séparer
immédiatement les petits et prendre le relais par une alimentation artificielle.
En cas de chute de poids non expliquée par une erreur d’élevage (température, degré
hygrométrique) ou une affection précise, il faudra changer de lait de substitution ou le
concentrer un peu plus. Il sera possible de multiplier le nombre de repas, en aucun cas il ne
faut augmenter le volume unitaire, car une suralimentation peut avoir pour conséquence
l’installation d’une diarrhée.
La plupart des médicaments administrés à la mère peuvent passer dans le lait. Il
convient donc de toujours penser à l’effet toxique potentiel d’un médicament sur les nouveaux
nés, notamment pour le choix d’un antibiotique. A l’inverse, le phénomène peut être mis à
profit pour traiter indirectement les chiots ou chatons.
II.3.2 SOINS A APPORTER A LA PARTURIENTE
II.3.2.1 Alimentation [42], [54], [66]
Le placenta brun rouge est expulsé dans les minutes à heures suivant après naissance
des chatons, la mère l’ingère ce qui peut provoquer parfois une baisse d’appétit pendant
environ 48h, après émission d’une grande quantité de fécès noires. L’appétit revient
généralement dés 24h après la mise bas. La chienne sera alimentée le plus tôt après la mise
bas.
Afin d’obtenir une bonne croissance de la portée, il faut couvrir chez la mère les besoins
nutritionnels d’entretien, auxquels viennent s’ajouter ceux liés à l’exportation de nutriments
par la mamelle. En lactation, l’exigence est généralisée : le besoin énergétique, taux de
protéines, calcium, phosphore et couverture vitaminique sont révisés à la hausse (tableau 8).
La digestibilité doit être élevée afin de limiter l’encombrement et de prévenir la diarrhée et la
sous nutrition. Le rythme alimentaire est de 3 repas par jour. L’eau est distribuée ad libitum
L’aliment pour chienne en lactation correspond l’association d’un aliment « croissance » et un
aliment « effort » [66]. La chatte mange en quantité le double de ce qu’elle ingère lorsqu’elle
n’est pas gestante. Il est important de permettre à la femelle de pouvoir s’alimenter
tranquillement sans être dérangée par ses petits.
- 64 -
Besoin énergétique
(Mgal)
Densité énergétique
(kcal/g)
RPC
Protéines (%)
Calcium (%)
Phosphore (%)
Chienne
BEE * k3
Avec k3 = 2 à 4
3.5-4.5 (4 chiots ou moins)
4.0-5.0 (plus de 4 chiots)
> 75
22-32 (4 chiots ou moins)
25-35 (plus de 4 chiots)
0.75-1.5 (4 chiots ou moins)
1.0-1.7 (plus de 4 chiots)
0.6-1.3 (4 chiots ou moins)
0.7-1.3 (plus de 4 chiots)
Chatte
250 kcal/kg
4.0-5.0
> 90
35-50
1.0-1.6
0.8-1.4
Tableau n°8 :Recommandations pour la parturiente
D’aprés Debraekeleer, Gross et, Zicker [21],
Paragon et Grandjean [42]
et Kirk, Debraekeleer et Armstrong [58]
II.3.2.3 Surveillance clinique [54], [86], [103]
A la fin de l’accouchement, la couche de la parturiente sera nettoyée. La mère sera
nettoyée et séchée. Les placentas peuvent ne pas être aperçus par le propriétaire, la parturiente
les ingérant fréquemment. Toutefois on tentera de vérifier que tous les placentas et les fœtus
ont été expulsés. L’ocytocine sera administrée uniquement si un ou des placentas n’ont pas été
expulsés, si la portée meurt ou est sacrifiée à la naissance.
On recherchera la présence d’écoulements purulents vaginaux ou mammaires (il est
normal d’observer un léger écoulement verdâtre puis marron à la vulve pendant les 3 à 4
premiers jours), de fièvre, de dysorexie, ou de négligences vis à vis de la portée. Un examen
quotidien des mamelles permet de rechercher signes de mammite : gonflements, rougeur,
chaleur, douleur des mamelles, modification de la consistance du lait. Les symptômes peuvent
être frustres, notamment le lait peut se révéler macroscopiquement « normal ».
La température rectale est surveillée une à deux fois par jour dans les 10 à 15 jours qui
suit, sachant qu’elle monte normalement jusqu’à 39.5° C le lendemain du part, parallèlement
au début de la lactogénèse, mais sans atteinte de l’état général. Cette hyperthermie modérée et
transitoire est la conséquence d’une augmentation du métabolisme énergétique de l’organisme
pour satisfaire aux besoins de la sécrétion. Une légère hyperthermie peut être le signal
d’alarme d’un début de mammite ou de métrite (se référer au chapitre III.2).
Lors de rejet d’un petit par sa mère, frotter un placenta sur ce dernier aide sa mère à le
reconnaître comme sien. Si la mère est agressive avec ses nouveaux nés, on peut la museler
ou la tranquilliser pour une courte période.
- 65 -
- 66 -
III. PATHOLOGIE AUTOUR DU PART
Les pathologies accompagnant le part sont multiples : elles intéressent à la fois la mère
et le nouveau né.
III.1 LES DYSTOCIES, PRESENTATION ET PRISE EN CHARGE MEDICALE ET
CHIRURGICALE
Le terme dystocie définit les complications pouvant survenir au cours de
l’accouchement et compromettant son bon déroulement. On peut les classer en dystocies
d’origine maternelle ou d’origine foetale, mais il est plus intéressant d’un point de vue
clinique de les classer en dystocies par obstruction ou par défaut fonctionnel
III.1.1 PRESENTATION
III.1.1.1 Fréquence
La fréquence des dystocies dans l’espèce féline varie selon les auteurs de 3.3% à 5.8%
[54]. La fréquence moyenne est de 5% chez le chien mais elle peut atteindre presque 100%
dans certaines races [72].
III.1.1.2 Facteurs prédisposants
Certains auteurs décrivent des prédispositions de race, particulièrement les
brachycéphales, et les races naines (se référer au III.1.1.1.2.2. et III.1.1.1.2.2.1). Darvelid et
Linde [20] concluent à une absence de prédisposition raciale. Gunn Moore et Thrusfield [43]
indiquent un risque plus élevé de dystocie chez les races félines pures (Siamois, Persans,
Devon), ainsi que chez les dolicocéphales et les brachycéphales par rapport aux
mésocéphales.
Le risque de complications à la mise bas semble plus important chez des chiennes
gestantes pour la première fois après l’âge de 4 ou 5 ans [20]. D’une façon générale, il est
recommandé d’attendre l’âge de 2 ans avant de mettre une chienne à la reproduction, et il est
considéré comme non éthique de faire mettre bas une chienne de plus de 8 ans.
La majorité des auteurs s’accordent pour dire que les portées de petite taille augmentent
la fréquence des dystocies dans l’espèce canine : le signal d’initiation du part est alors
insuffisant [20], [72]. Cette affirmation est discutée dans l’espèce féline [13], [27], [43].
Lennoz [65] indique que l’existence de lignées de chiennes à troubles obstétricaux
répétés fait suspecter une part de déterminisme génétique dans le risque de dystocie. Darvelid
et Linde [20] indiquent que 42% chiennes dystociques dans leur étude l’ont déjà été dans le
passé. Linde et Ekstrand [27]. suggèrent que les chattes ayant souffert auparavant de dystocie
seraient prédisposées. Une chienne ayant présenté deux fois de suite des signes d’inertie
devrait être retirée de la reproduction.
- 67 -
III.1.1.3 Etiologie des dystocies
Les dystocies ont une origine maternelle dans 75,3% chez la chienne [20] et dans 67.1%
chez la chatte [27].
III.1.1.3.1 Dystocie par obstruction [9], [65]
- Présentation fœtale dystocique, vices de posture ou de position (figure 8) :
Ce sont les causes les plus courantes de dystocie d’origine fœtale dans les deux espèces
canine et féline (tableau 9) [20], [27].
On retrouve la présentation transversale résultant de l’engagement d’un fœtus dans
l’autre corne utérine, la présentation simultanée de deux chiots dans la filière pelvienne, la
position dorso-pelvienne (chiot ou chaton mort), les vices de posture du petit à naître, fœtus
anormaux (hydrocéphales) ou mort-nés (emphysémateux), malformations fœtales (spina
bifida, hernie abdominale, malformation de la cage thoracique, fœtus oedémateux,
duplications).
La présentation longitudinale postérieure est considérée comme physiologique, mais
prédisposant à une dystocie car la dilatation cervicale est moins facile. Contrairement aux
espèces de grand format, la flexion des membres perturbe rarement le déroulement part [85].
- Disproportion fœtus/mère :
La disproportion foeto-maternelle est observée dans les portées de petite taille (1 à 2
chiots ou chatons « gros ») lors de gestation anormalement longue ayant permis un
développement corporel exagéré, dans les races toys ou brachycéphales (pékinois,
bouledogues) ou à tête volumineuse (scottish terriers), ou quand la parturiente a été accouplée
avec un mâle de grande taille, malgré « l’effet de moule utérin » : lorsqu’une chienne est
saillie par un mâle d’une race différente et beaucoup plus grande, si l’accouplement s’est
effectué naturellement, la taille des petits à la naissance sera calquée sur la taille de l’utérus de
la mère : c’est l’effet « moule utérin ». Les chiots peuvent néanmoins devenir très grands à
l’âge adulte. L’excès de volume du fœtus est un facteur moins fréquent de dystocie dans
l’espèce féline, cela est probablement dû à la relative unité de taille. Dans le cas où le fœtus
est trop volumineux, il s’agit en général d’un fœtus unique et/ou d’une gestation prolongée,
éventuellement d’une tête du chaton trop volumineuse dans les races Persan et Exotic Shortair
et au sein de ces races chez les sujets sélectionnés vers l’hypertype, ou d’anomalies
congénitales de la tête chez le Burmese mericain [59].
La disproportion peut également avoir une origine maternelle : anomalies du tissu
osseux ou des tissus mous, séquelles (cal volumineux ou déformation) de fracture du bassin,
dilatation insuffisante des tissus mous, fibrose du col, atrésie vulvo-vestibulaire, fibrome chez
la chienne. Chez la chatte, on peut observer une ostéodystrophie secondaire à une
hyperparathyroïdie induite par un régime tout viande, des anomalies du tissu osseux d’origine
iatrogène par administration excessive de vitamine D, un développement insuffisant du
squelette.
- 68 -
Figure n°8 : Présentations eutociques et dystociques
A : présentation craniale normale
B : présentation caudale normale
C : repli des membres antérieures sous le corps
D : repli des membres postérieurs
sous le corps = « siège »
E : déviation latérale de la tête
F : déviation
ventrale de la tête
G : présentation transverse
D’après Johnston [54]
III.1.1.3.2 Dystocie par défaut fonctionnel [20], [72]
III.1.1.3.2.1 Inertie utérine primaire
L’inertie utérine primaire représente la cause majeure de dystocies chez la chienne et
chez la chatte (tableau 9). Elle peut être complète ou partielle. Lorsqu’elle est complète, la
parturiente ne présente pas de signes de stade II (contractons utérines et sortie de fluides
fœtaux), bien que le terme soit dépassé. Lorsqu’elle est partielle, le col utérin est ouvert et les
contractions abdominales actives, mais la parturiente est incapable de délivrer l’ensemble de
sa portée. On assiste parfois à la sortie d‘un ou deux chiots mais après des heures d’attente,
puis rien, alors qu’aucun obstacle ne gène le part, les contractions utérines s’affaiblissent
voire cessent complètement.
- 69 -
La petite taille de la portée est reconnue comme étant un facteur de risque important
d’inertie utérine primitive, car elle conduit à une stimulation insuffisante pour initier le part :
c’est le syndrome du chiot unique [72]. 40% des cas d’atonie utérine primaire la chienne n’ont
eu qu’un ou deux chiots dans l’étude de Darvelid et Linde [20].
Un mauvais état d’entretien (parasitisme, malnutrition), une maladie systémique, une
alimentation inadéquate, l’obésité, la vieillesse, une portée trop nombreuse générant une
distension utérine trop importante, la mort fœtale, la nervosité de la parturiente,
l’hypocalcémie et l’hypoglycémie, la constipation représentent d’autres facteurs prédisposant
à l’inertie utérine [34].
On reconnaît également une« origine psychique » à l’inertie utérine primitive :
prédisposition raciale (Siamois), perturbations de l’environnement. Les terriers seraient
prédisposés héréditairement à l’inertie primitive ainsi que les races petites ou miniatures à
cause de leur tendance aux portées de petite taille et leur caractère nerveux [34].
III.1.1.3.2.2 Inertie utérine secondaire
La parturiente présente des contractions improductives, prolongées et douloureuses,
cédant à une fatigue musculaire. Le myomètre et les muscles abdominaux ne se contractent
plus. Elle peut être la conséquence de dystocies par obstruction, ou survenir chez des chiennes
de format moyen ou grand, accouchant d’un nombre important de chiots, après l’expulsion de
la moitié ou des deux tiers de portée.
Les races brachycéphales à tête et épaules larges (Bulldogs, Boston Terrier, Scottisch
Terrier) seraient prédisposées à l’inertie utérine secondaire [34].
Si la parturiente a insuffisamment été surveillée, le diagnostic différentiel avec l’inertie
primaire est difficile, alors que le traitement de ces deux pathologies est très différent :
l’examen clinique et/ou radiographique permettra d’établir un diagnostic de certitude.
III.1.1.3.2.3 Inertie utérine iatrogène
Une inertie utérine est parfois observée sur des chattes ayant reçu une thérapie
hormonale à base de progestérone pour prévenir l’apparition de l’oestrus. Les propriétaires
n’ayant pas perçu la gestation ont continué le traitement malgré la gestation. On n’a pas
observé de malformations sur les chatons [27].
III.1.1.4 Evolution des dystocies [85]
Si aucune intervention médicale ou chirurgicale n’est effectuée, il s’ensuit un
désengrènement placentaire, ayant pour conséquence une anoxie et la mort des fœtus. En
l’absence d’infection utérine, la parturiente supporte très bien la rétention fœtale et il se
produit le plus souvent une lise aseptique, plus rarement une momification intra utérine, voire
abdominale lors rupture utérine. Lors de surinfection utérine, les fœtus sont emphysémateux
et des symptômes graves apparaissent rapidement : abattement marqué, hyperthermie, puis
installation d’une toxémie avec déshydratation et hypothermie. Localement, on observe des
écoulements vulvaires putrides, couleur lie de vin. Le diagnostic d’une dystocie nécessite
donc une intervention rapide.
- 70 -
Chienne (%)
75.3
48.9
23.1
1.1
1.1
0.5
0.5
24.7
15.4
1.6
6.6
1.1
Maternelle
Inertie primaire complète
Inertie primaire partielle
Filière pelvienne trop étroite
Torsion utérine
Prolapsus utérin
Strangulation utérine
Hydroallantois
Septum vaginal
Fœtale
Mauvaises présentations
Malformations
Fœtus de trop grande taille
Mort foetale
Chatte (%)
67.1
36.8
22.6
0.6
0.6
29.7
15.5
7.7
1.9
1.1
Tableau n°9 : Causes de dystocie chez la chienne et chez la chatte
(résultats obtenus d’après 182 dystocies de chienne et 155 dystocies de chatte)
D’après Darvelid, Linde-Forsberg et Ekstrand [20], [27]
III.1.2 DIAGNOSTIC DES DYSTOCIES
III.1.2.1 Diagnostic clinique [24], [34], [72], [85], [104]
Les critères permettant de suspecter une dystocie sont:
- Une gestation prolongée (supérieure à 70-72 jours après le premier accouplement ou
supérieure à 60 jours après le premier jour de metoestrus)
- Une chute de la température rectale depuis 24 à 36 heures sans signe de part
imminent
- Des pertes vulvaires de couleur verte sans délivrance de nouveaux nés.
- Des perte des fluides fœtaux depuis 2 à 3 heures sans signe de travail
- Une absence de stade II plus de 8 à 12 heures après le début du stade I
- Des contractions interrompues depuis plus de 2 heures ou de faible intensité et
irrégulières depuis 2 à 4 heures
- Des contractions fortes mais improductives depuis plus de 20 à 30 minutes
- Une cause évidente de dystocie (fracture du bassin, fœtus coincé et visible…)
- Des signes de toxémie : altération de l’état général, choc…
Un toucher vaginal (figure 9) permet de mettre en évidence une dilatation incomplète,
une malformation congénitale du vagin : atrésie, brides, lésion des tissus mous (tumeur,
polype), un prolapsus, la présence de membranes foetales ou d’un chiot dans le vagin.
- 71 -
Figure n°9 : Réalisation du toucher vaginal
D’après Feldman et Nelson [34]
Par ailleurs, le toucher vaginal doit déclencher des contractures réflexes de la partie
proximale de ce dernier sur une parturiente au stade expulsif et permet de diagnostiquer une
éventuelle inertie utérine.
Enfin la palpation vaginale aide à déterminer la présentation et la position, et dans le cas
où le chiot est vivant et en bonne position, de le délivrer par manipulation et en provoquant
des contractions.
III.1.2.2 Diagnostic par imagerie
III.1.2.2.1 Diagnostic échographique [14], [34], [72], [85], [104]
L’évaluation de l’état général des fœtus se fait par la mesure de leur fréquence cardiaque
par examen échographique ou par doppler. On cherchera également à voir des mouvements
des fœtus. La fréquence doit être supérieure à 150, voire 200 battements par minute. Si elle est
inférieure à 150 battements par minute, sans augmenter lors de mouvements fœtaux ou après
plusieurs observations, on conclut à une souffrance foetale. Des décélérations cardiaques
temporaires peuvent survenir, causées par le stress lors de contractions utérines mais on
observe rapidement un retour à la normale. Une fréquence inférieure à 100 bpm est signe
d’une détresse fœtale.
III.1.2.2.2 Diagnostic radiographique [15], [72], [81], [85]
La radiographie comme moyen de prédiction des dystocies n’est pas recommandée :
difficulté d’obtenir des clichés radiographiques sous une incidence précise, problèmes
d’interprétation lorsque la disproportion foetomaternelle modérée, absence de visualisation
des tissus mous…[34]. En revanche, l’examen radiographique permet de mettre en évidence
la cause de la dystocie:
Lors de disproportion foetomaternelle (photo 9) : elle peut être évidente mais on peut
également l’apprécier en mesurant les diamètres trans-crânien du fœtus et bi-iliaque de la
chienne. Pour effectuer la première mesure, il peut être nécessaire de réaliser en plus des
projections de face et de profil, une radiographie supplémentaire après avoir placé le fœtus en
position sagittale sous l’incidence dorso-ventrale grâce à une compression abdominale. Si
cette méthode est séduisante, son utilisation est souvent délicate : difficulté d’obtenir des
- 72 -
clichés radiographiques avec le ou les fœtus en position sagittale dorso-ventrale, problèmes
d’interprétation dans les cas limites. D’autre part la radiographie ne permet pas d’évaluer la
taille des tissus mous [104]. Lorsque le rapport fœtus/pelvien est supérieur à 1.25,
l’accouchement sans mutilation par les voies naturelles est impossible.
Lors d’anomalie de position des fœtus qui perdent leur forme de « C » et se placent en
extension, avec les membres dirigés dans diverses directions.
Lorsqu’il existe un obstacle dans la cavité pelvienne, surtout au niveau du bassin (cal
osseux lors de fracture ancienne...).
Photo n°9 : Disproportion foeto-matenelle (syndrome du chiot unique)
D’après le service d‘imagerie médicale, ENVA
La radiographie permet également de rechercher de conséquences d’une dystocie. On
peut effectivement dans certains cas prouver la mort des fœtus (l’absence de modification
radiographique ne permet pas d’exclure une mort foetale) : par la présence de gaz (zones
radiotransparentes après 6 heures dans les tissus fœtaux ou la cavité thoracique ou
abdominale) lors de putréfaction, par des modifications du squelette fœtal : le signe le plus
précoce est le chevauchement des os de la boite crânienne, mais ce signe ne peut être identifié
que lorsque les rayons abordent les os du crâne tangentiellement et il n’apparaît que 2 jours ou
plus après la mort des fœtus [70], puis ultérieurement on observe l’écrasement des os de la
voûte crânienne. La radiographie peut également mettre en évidence la dissociation des os des
membres, enfin lors de momification, les os sont regroupés en une ou plusieurs masses (image
calcifiée amorphe, photo 10), le contour et le contraste sont nets car les eaux fœtales se sont
résorbées.
Photo n°10 : Image calcifiée amorphe
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
- 73 -
III.1.3 CHOIX DE LA THERAPEUTIQUE
III.1.3.1 Expectative [59], [72], [85]
Lorsque la parturiente n’est pas à terme, l’expectative est évidemment de mise. En
présence d’atonie d’origine psychogène, certains auteurs préconisent de tranquilliser l’animal
[73] : diazépam (Valium ®) 2 à 10mg [85] ou acépromazine (Calmivet ®, Vétranquil ®)[34].
Cependant l’utilisation de tranquillisants est déconseillée car ils traversent le placenta et
dépriment les fœtus. Une fois le part terminé, des l’acépromazine peut être utilisée, mais sa
présence dans le lait déprime les fœtus [54].
III.1.3.2 Exercice [72]
Une marche de quelques minutes (chez le propriétaire) ou une élévation des membres
antérieurs peuvent aider à initier le part. Un nombre considérable de chiots sont nés au cours
du trajet en voiture amenant chez le vétérinaire. Lors de malposition ou de présentation
simultanée de deux chiots élever les membres postérieurs peut déplacer le jeune crânialement
vers l’utérus et laisse de la place pour se repositionner.
III.1.3.3 Moment d’intervention [65]
Le diagnostic doit se faire le plus rapidement possible, ce diagnostic est simple si on
note de fortes contractions improductives sur un foetus engagé ou non, mais peut se révéler
plus délicat lors d’un retard à l’accouchement, la date d’ovulation n’étant généralement pas
connue avec précision.
L’intervention ne doit en revanche pas être trop pressée : provoquer médicalement
l’accouchement est inefficace si la parturiente n’est pas à terme, c'est-à-dire sous
l’imprégnation hormonale adéquate, par ailleurs une césarienne pratiquée prématurément
mettra en péril la vie des chiots (détresse respiratoire secondaire au manque de surfactant
pulmonaire) [24]. Cependant si 70 jours se sont écoulés depuis la date de saillie ou si la
chienne présente des écoulements vulvaires verdâtres signant un décollement placentaire
(utéroverdine), il y a indication de césarienne. Une progestéronémie inférieure à 2 ng/ml
indique que la gestation est à son terme.
Une fois le diagnostic de dystocie établi, on peut intervenir rapidement : après trois
quarts d’heure à une heure de contractions sans résultat, on risque un décollement des
placentas et un défaut d’oxygénation. Les fœtus peuvent devenir trop faibles pour pouvoir
survivre, ou alors le développement sera compromis : on peut observer des décès de chiots
jusqu’à 15 jours qui sont la conséquence d’un part difficile. La thérapeutique doit être mise en
place dans un délai de 1 à 2 heures lors de contractions faibles et irrégulières, de 20 à 30
minutes lors de contractions fortes et fréquentes [20].
Le taux de chiots morts après 3 semaines d’âge lors de mise bas eutocique est de 11.6%
[73] ce même taux lors de dystocie est de 22.3%. Ce taux est de 5.8% lorsque le stade II a
duré entre 1 et 4 heures avant hospitalisation et augmente de plus de deux fois (13.7%)
lorsque le stade II a duré de 5 à 24 heures, confirmant la nécessité d’un traitement rapide [20].
Les délais annoncés pour la chatte dans la littérature sont supérieurs mais les taux de mortalité
- 74 -
sont sans aucune mesure : 10% dans les 30 premières heures, 25% entre la 30e et la 40e heure
et 70% au-delà de 40 heures [9], [10].
III.1.3.4 Prise en charge médicale ou chirurgicale
Dès qu’une interruption de la progression des conceptus dans la filière pelvienne est
constatée, ou dès qu’une inertie utérine s’instaure, il convient de mettre en œuvre un protocole
médical, si la chienne est en bon état général et après avoir vérifié qu’il n’existe pas
d’obstacle à l’expulsion fœtale par les voies naturelles.
Au-delà de 4 heures (6 heures [65], 8 heures [59] pour la chatte), la solution chirurgicale
est souvent la plus raisonnable. Le taux de survie des nouveaux nés dépend étroitement de la
rapidité des décisions prises : la mortalité néonatale augmente avec le délai d’intervention [9]
(se référer au III.1.2.1.4).
Tant qu’on ne note pas de souffrance fœtale et que le délai depuis la prise en charge de
la femelle ne dépasse pas 4 heures, le praticien a la possibilité de stimuler médicalement les
contractions.
III.1.4 LES MANŒUVRES OBSTETRICALES [9]. [59], [65], [72], [85], [104]
III.1.4.1 Conditions
La chienne doit présenter des efforts expulsifs spontanés, il est contre-indiqué
d’effectuer des manœuvres obstétricales lors d’atonie utérine complète. Ces manipulations
doivent être réalisées dans des conditions optimales d’antisepsie : aire génitale lavée,
désinfectée, utilisation par l’opérateur de gants stériles, et lubrification abondante du vagin de
la parturiente à l’aide d’un savon gynécologique dilué (Istogel ® ou Lotagen gel ®), de
l’huile de paraffine ou de la vaseline.
III.1.4.2 Indications et contre-indications
Les manœuvres obstétricales peuvent être tentées lorsqu’un fœtus est engagé dans la
filière pelvienne, son extraction devant permettre l’expulsion du reste de la portée ou
lorsqu’un faible nombre de fœtus à expulser, les chiots étant sans valeur pour le propriétaire
(risques de mutilation) et enfin lors de fœtus morts ou emphysémateux.
Elles sont en revanche contre-indiquées lors de fœtus hors d’atteinte par toucher vaginal
ou si l’opérateur est inexpérimenté.
III.1.4.3 Assistance manuelle (se référer à la fiche « manœuvres obstétricales »)
L’assistance manuelle est recommandée si le chiot est visible à la vulve ou palpable en
région périnéale. Le chiot enclavé doit être bien engagé afin de pouvoir saisir correctement la
tête ou la moitié postérieure du corps, la mère doit être en bon état général et encore présenter
des contractions.
- 75 -
Il faudra toujours préférer une assistance manuelle simple, l’usage de forceps ou de
pince d’extraction étant plus dangereux (sauf s’il s’agit du dernier chiot mort à extraire), car
il s’agit de délivrer un petit indemne, sans blesser la mère et en général on intervient sur des
chiennes de petite taille. En raison de la petite taille des voies génitales de la chatte, les
manœuvres obstétricales se limitent souvent à une aide à l’expulsion lorsqu’une partie de
corps de fœtus émerge à la vulve.
On respectera les axes anatomiques des voies génitales et on demandera à un aide de
maintenir l’animal debout. Lorsque les enveloppes recouvrent encore le fœtus, elles sont
rompues, puis les lèvres de la vulve sont repoussées d’une main. En présentation antérieure,
l’aide saisit la tête en passant un doigt replié derrière chaque oreille, le pouce soutenant la
mâchoire inférieure. Il exercer des tractions douces vers le bas en synchronisme avec les
contractions utérines afin de dégager les épaules du petit. En position postérieure, il saisit les
membres d’abord au niveau des jarrets (une compresse permet d’obtenir une meilleure prise)
puis dés que possible sur le bassin. Si la tête gène l’expulsion, des mouvements de rotation
associés à une lubrification du vagin suffisent souvent à délivrer le chiot ou le chaton. Dés que
le petit est délivré, les voies respiratoires sont rapidement dégagées (cette présentation
augmente le risque d’hypoxie). Chez la chatte, lors de présentation postérieure, il faut parfois
aider la mère afin d’éviter que le chaton longuement enclavé dans la filière pelvienne n’inhale
du liquide amniotique [59].
Quand le fœtus n’est pas atteignable, on peut donner de légers coups sur la paroi
vaginale (pression dans le vagin contre le sacrum) ou étirer les parois avec les doigts repliés,
stimulant ainsi la mère à pousser le chiot caudalement (réflexe de Fergusson). L’épisiotomie
peut faciliter grandement la manœuvre obstétricale chez les parturientes présentant une atrésie
vulvo-vestibulaire.
Les manipulations seront stoppées après 10 minutes si elles n’ont pas eu de succès. Un
bilan clinique et par imagerie permettra d’évaluer les morts fœtales éventuelles ou une
souffrance fœtale.
S’il reste des chiots à naître à la suite du chiot enclavé, il convient de s’assurer par des
examens radiographique et échographiques que leur taille autorisera la suite de
l’accouchement par les voies naturelles et qu’ils sont vivants. Dans le cas contraire, une
hystérotomie est d’emblée envisagée.
III.1.4.4 Utilisation de forceps
Un bon forceps ne doit ni blesser la mère ni le futur né : les mors sont souples, non
jointifs. On préférera l’utilisation de forceps à branches démontables mises en place l’une
après l’autre [85]. Aux forceps très traumatisants, on préfèrera dans l’espèce féline l’usage
d’un crochet (type crochet à ovariectomie, dangereux pour le chaton mais peu traumatique
pour la mère) [59].
Les forceps doivent être utilisés pour tracter un fœtus trop gros quand le reste de la
portée est de taille plus petite ou lorsqu’il ne reste qu’un ou deux fœtus [72].
Le forceps fermé est guidé par un doigt jusqu’au fœtus, les mors sont alors écartés puis
l’instrument est avancé afin d’enserrer la partie à saisir (tête, bassin ou membre postérieur).
Le manipulateur doit s’assurer alors que le forceps ne pince pas en même temps la paroi
- 76 -
vaginale. Puis il effectue des tractions dans un sens parallèle à celui de la colonne vertébrale
et dirigées vers le bas en fin d’extraction [85].
III.1.5 THERAPEUTIQUE MEDICALE LORS DE DYSTOCIE
Les indications du traitement médical sont : l’inertie utérine récente, de moins de 8
heures depuis le début du travail ou le retard à l’expulsion des derniers chiots, sous condition
qu’ils soient peu nombreux, qu’il n’existe pas d’obstacle.
Les contre-indications sont les dystocies par obstruction ou la présence d’un
désengrènement placentaire datant de plus de 3 heures.
III.1.5.1 Maturation du col utérin
Elle est indispensable pour l’expulsion. En son absence, l’utilisation de substances
contracturantes (telles ocytocine) est dangereuse. L’appréciation par palpation du relâchement
et de l’ouverture du col est difficile étant donné la profondeur du vagin de la chienne, mais
peut être évaluable par endoscopie vaginale [9] (se référer au II.1.2.4.2).
Les mécanismes de maturation cervicale sont mal connus dans toutes espèces. Chez la
femme l’utilisation d’oestrogènes sous forme de gel intracervical est décevante. Les
prostaglandines sous même forme accélèrent la maturation. Aucun essai clinique n’est
concluant chez chienne [70].
III.1.5.2 Renforcement des contractions
III.1.5.2.1 Calcium
Le calcium est indispensable à toute contraction musculaire dans un organisme (se
référer au III.2.3.1.3)
Lors d’inertie utérine à l’accouchement, il est notamment nécessaire dans les races de
petit format, chez lesquelles un déficit en calcium peut aggraver un manque de tonicité de
l’utérus. Une calcémie inférieure à 90 mg/l dans un contexte de dystocie nécessite d’être
complémentée [104]. Si la calcémie est inférieure 70 mg/litre et que des symptômes
d’hypocalcémie sont présents, une correction par voie intraveineuse est obligatoire (se référer
au III.2.3.1.4).
Plusieurs protocoles sont réalisables :
- 0.2 ml/kg de gluconate de calcium 10% en intraveineuse lente (1ml/min) ou sur 3 à 5
minutes [69]. Certains auteurs recommandent des posologies plus élevées : 1 à 3 ml par chatte
[59] ou 5 à 25 ml par chienne en fonction du format [45], [104] ou 0.5 à 1.5 ml/kg (2-20 ml)
[72].
- 1 ampoule de gluconate de calcium dans une poche de 250 ml de glucose 5%, à la
vitesse de 5 à 20 ml/kg/heure. En effet, l’injection de calcium associée à celle de glucose 10 à
30 minutes avant celle d’ocytocine potentialise les effets de cette dernière même sans
hypocalcémie[9], [59], [72].
- 1 à 5 ml par animal par voie sous cutanée ou orale sans dépasser 5ml par animal
lorsque le dosage de la calcémie n’est pas disponible. On suivra les indications du fabriquant
- 77 -
car les injections peuvent causer des dépilations si elles sont administrées par une voie non
indiquée [104].
L’administration de calcium présente deux risques majeurs : les surdosages et les
administrations trop rapides en traînant des arythmies cardiaques et parfois une mort brutale.
Les injections seront réalisées sous auscultation cardiaque ou mieux sous monitoring ECG, et
ralenties voire stoppées en cas de nécessité.
La fluidothérapie n’est pas nécessaire dans tous les cas de dystocie, mais elle est
recommandée chez les chiennes déshydratées ou hypovolémiques. La déshydratation peut
altérer la perfusion utérine et réduire les échanges placentaires d’oxygène et de nutriments
[65], [85], [104].
III.1.5.2.2 Ocytocine
L’ocytocine est efficace pour produire contractions de l’utérus car elle favorise la
mobilisation et l’utilisation du calcium par le myomètre.
En revanche, elle ne possède pas d’effet lutéolytique ni d’effet sur la maturation
cervicale et nécessite pour être active, la présence de récepteurs. Elle ne doit donc être utilisée
que sur des parturientes dont la progestérone a chuté et dont le col est ouvert [104]. Si le col
n’est pas complètement ouvert, et le terme proche, ou si un chiot est bloqué, il se produit une
vasoconstriction utérine et placentaire, un décollement des placentas qui permettent l’arrivée
d’oxygène et une asphyxie des fœtus. Lorsque le col se dilatera, des chiots morts nés seront
expulsés. Pour la même raison une lésion obstructive (fœtale ou maternelle) est une contre
indication absolue à l’emploi d’ocytocine. L’ouverture du col étant impossible à confirmer
sauf par endoscopie, la raison indique d’attendre qu’un premier chiot soit né ou au moins
engagé dans le bassin.
D’autre part, si le rythme cardiaque des foetus est bas, il est préférable de pratiquer
directement une césarienne : un protocole médical à base d’ocytocine peut provoque la mort
en favorisant la désinsertion placentaire et augmentera les délais avant de procéder à la
chirurgie [104].
Suite à la mise bas, l’ocytocine favorisera la vidange utérine et l’expulsion des lochies
car l’utérus reste sensible à son action pendant 24 à 48 heures.
Les posologies chez la chienne varient fortement : 0.25 à 4 UI jusque 10 UI chez un
animal de grand format [69], [70] ou 1 à 2 UI [9], par voie sous cutanée, intramusculaire, ou
intraveineuse lente, jusqu’à 1à 12 par chienne par voie intraveineuse [72] voire 5 à 20 UI par
voie intramusculaire [34], [104]. Le rythme d’administration est en revanche homogène dans
l’ensemble de publications : 1 injection toutes les 30 à 40 minutes. Chez la chatte les doses
indiquées sont également très variables : 0,2 à 1 UI [9], [69], [70] jusqu’à 2 à 4 UI par animal
[59], voire 3 à 5 UI par voie intramusculaire [55].
Entre les naissances, il faudra respecter un repos utérin d’une heure avant de réitérer une
série d’injections d’ocytocine, sans dépasser un maximum de 3 injections par délivrance d’un
chiot [45] [104].
L’administration répétée de doses faibles mime la sécrétion physiologique qui est
pulsatile. Il est inutile d’utiliser de fortes doses pour obtenir un effet. Un surdosage risque de
désensibiliser l’organe utérin à cette molécule et de désengrener les placentas, le recours à la
césarienne sera dès lors obligatoire [104]. De fortes posologies peuvent provoquer une rupture
utérine [59]. Il ne faut pas oublier l’effet vasodilatateur périphérique donc hypotenseur de
l’ocytocine, entraînant chez la mère et les fœtus une diminution de la perfusion tissulaire [24],
[54]. On attendra une trentaine de minutes après la dernière injection avant de recourir à une
anesthésie pour une chirurgie. Le danger majeur reste l’utilisation inappropriée de ce produit
- 78 -
par certains éleveurs, qui peuvent se la procurer facilement (Fontbonne, observations
personnelles).
Les résultats rapportés de part complet, avec l’utilisation conjointe du calcium et
d’ocytocine, sans recours à la chirurgie, dans un contexte de dystocie, sont environ de 30%
chez la chienne et chez la chatte [20], [27].
III.1.6 L’ANESTHESIE EN OBSTETRIQUE
On considère actuellement que la vitalité fœtale à la naissance, volonté du nouveau-né
de bouger, de téter et le taux de survie fœtale dépendent principalement du protocole utilisés
[87].
III.1.6.1 Considérations générales [19]
Les objectifs de l’anesthésie sont :
D’assurer analgésie, myorelaxation et/ou perte de conscience suffisante pour procéder à
une césarienne
De créer une dépression de durée limitée chez la mère, afin de la replacer le plus
rapidement possible avec sa portée dans leur environnement
De mettre au monde des nouveaux-nés viables et capables de trouver les mamelles et de
téter (anesthésie de courte durée, faible rémanence de la dépression des systèmes
respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques)
Tous les tranquillisants, analgésiques et anesthésiques passent facilement la barrière
ménagée. Ils traversent donc aussi la barrière placentaire (se référer au I.1.1.2.1). La
dépression fœtale sera donc proportionnelle à l’effet obtenu chez la mère.
D’autre part, chez les nouveaux nés les systèmes de métabolisation et d’élimination ne
sont pas matures au moment de la naissance, engendrant un effet prolongé des produits. La
quantité de protéines circulantes, dont l’albumine, est moins importante augmentant la
fraction libre active des molécules anesthésiques.
De par leurs effets dépresseurs et hypotensifs direct et indirect, les anesthésiques
diminuent la perfusion placentaire, parfois déjà réduite par l’effet vasodilatateur de
l’ocytocine et majorée par les pertes sanguines au cours de la chirurgie. Les pertes lors de
chirurgie sont deux fois plus importantes que lors de mise bas par les voies naturelles.
Le choix du protocole anesthésique repose donc avant tout sur des molécules ne
nécessitant pas de métabolisation ou possédant des antagonistes, et de courte durée d’action.
L’anesthésiste a en outre pour objectif de réduire au maximum le temps entre l’induction de
l’anesthésie et la délivrance : l’induction est réalisée quand le chirurgien est prêt à inciser la
paroi abdominale. L’anesthésie est la plus légère possible avant l’extraction de l’ensemble de
la portée, elle peut ensuite être approfondie afin d’obtenir un confort optimal à la fois pour le
chirurgien et pour la mère. On veille toutefois à ne pas trop approfondir l’anesthésie afin
d’obtenir un réveil rapide de la mère. Il n’existe pas actuellement de consensus sur protocole
anesthésique idéal pour la césarienne chez la chienne et la chatte.
- 79 -
III.1.6.2 Préparation anesthésique du patient [98]
III.1.6.2.1 Examen préanesthésique
Au cours de l’examen de la parturiente, une attention particulière est portée aux
fonctions cardiovasculaire et respiratoire et à l’état d’hydratation. Les déficits sont corrigés
avant la chirurgie.
Un examen sanguin minimal est réalisé avant l’anesthésie : hématocrite et protéines
totales, glucose et calcium et urée. Une hypoglycémie ou une hypocalcémie nécessite d’être
traitée avant toute chirurgie, ainsi qu’une estimation du contenu stomacal. Si l’animal n’est
pas à jeun, il est nécessaire d’utiliser une technique anesthésique permettant un contrôle
rapide des voies respiratoires (se référer au I.3.3).
Avant de calculer la dose d’agent de prémédication, d’induction ou d’analgésie, le poids
estimé de la portée doit être déduit du poids mesuré de la parturiente [38].
III.1.6.2.2 Préparation à la chirurgie [41], [46], [87], [95]
La manipulation de la parturiente se fait dans le calme afin d’éviter tout stress, source de
relargage de catécholamines.
Une césarienne réalisée dans le cadre de l’urgence requiert préalablement une
réanimation médicale et une stabilisation du patient. On procède si nécessaire à un
remplissage vasculaire afin de prévenir la survenue d’une hypotension (majorée par les agents
anesthésiques ou des injections répétées d’ocytocine) et à une correction des troubles acidobasiques et électrolytiques. L’hypotension est cause d’hypoxie, or la privation d’oxygène est
le facteur le plus souvent à l’origine de la mortinatalité. Le remplissage vasculaire est
accompli par une fluidothérapie intraveineuse avec une solution cristalloïde, à une vitesse de
10 à 20 ml/kg/h pour une chienne, 5 ml/kg/h pour une chatte. Le remplissage du secteur
sanguin est indispensable lors d’épidurale. Lors de pertes de fluides peropératoires
(hémorragies), on remplace les solutés cristalloïdes par des macromolécules. Si l’hypotension
n’est pas jugulée par les fluides, on peut utiliser l’éphédrine (30 à 60 µg/kg IV), molécule de
choix ou la dopamine ou la dobutamine (1 à 5 µg/kg/min IV) [87], [95].
Une situation idéale comprend un soigneur par nouveau né. Une bonne organisation pré
et peropératoires permet de diminuer les temps anesthésiques. La plus grande partie de la
préparation du site chirurgical est effectuée avant l’administration de tout anesthésique et le
décubitus dorsal est le plus tardif (se référer au I.3.2) : on préfère une position confortable,
ventrolatérale par exemple, particulièrement pour les chiennes de plus de 30 kg [24].
Afin de prévenir d’éventuels vomissements ou régurgitations, liés à une diminution de
tonus gastrique et à une augmentation d’acidité, la parturiente reçoit du métoclopramide, ou
de la cimétidine (se référer à la fiche de conduite à tenir). Le métoclopramide est un
antagoniste de la dopamine : il augmente la motilité et la vidange gastrique et inhibe le
chemorecepteur trigger zone. La cimétidine est un antagoniste des récepteurs H2 à
l’histamine, elle inhibe les sécrétions acides et augmente le pH stomacal [83].
Une pré oxygénation est très profitable si elle ne génère pas de stress, car elle permet
d’accroître les réserves en oxygène de la mère, plus sensible à l’hypoxie physiologique
« initiale » et des jeunes, cela permet également de passer des caps délicats comme
l’induction. Elle est indispensable chez les animaux débilités. L’oxygène est administré au
masque ou par le biais d’un dispositif intra nasal pendant les 5 à 10 minutes précédant
- 80 -
l’induction. Le débit doit être supérieur ou égal au volume minute de l’animal, soit
250ml/kg/min ou 4 à 6 L/min au masque [19], [87], [95].
III.1.6.3 Prémédication
La prémédication n’est pas utilisée si la parturiente est déjà en travail et fatiguée. Cette
étape n’est pas indispensable mais elle constitue un réel bénéfice pour le patient anxieux ou
agressif dans la mesure où elle aide à la perfusion utérine en réduisant la réponse maternelle
au stress (libération de cortisol et de catécholamines et augmentation des résistances
vasculaires). Elle permet en outre de diminuer les doses d’agents anesthésiques nécessaires à
l’induction et au maintien de l’anesthésie, de préparer le site chirurgical plus aisément et
l’administration d’oxygène au masque est mieux tolérée [87].
III.1.6.3.1 Anticholinergiques
L’administration d’un anticholinergique a pour but de limiter le tonus vagal exacerbé
par les tractions sur l’utérus et les mésos, les sécrétions salivaires excessives ou la
bradycardie. Les anticholinergiques sont indiqués chez les brachycéphales et chez le chat,
sujet aux réflexes vagaux. Cependant, ils sont tachyarythmogènes et augmentent le risque de
reflux gastrique : ils ne sont utilisés qu’en cas de nécessité. Le glycopyrrolate à 0.01 mg/kg,
chez le chien et chez le chat, par voie intramusculaire 30 minutes minimum avant l’induction,
est préféré à l’atropine par voie sous cutanée ou intramusculaire, 45 minutes avant l’induction,
car il passe moins facilement la barrière placentaire et n’altère pas la fréquence cardiaque des
fœtus [83]. On utilisera la voie intraveineuse si le délai ne peut être respecté. Les doses
d’atropine recommandées sont de 0.02 à 0.1 mg/kg chez le chien et de 0.045 à 0.1 mg/kg chez
le chat.
III.1.6.3.2 Opioïdes
Les opioïdes induisent une dépression respiratoire dose dépendante, une bradycardie et
possèdent un pouvoir émétisant. Toutefois les faibles posologies utilisées pour la césarienne
ne constituent pas un facteur de risque. Un antagoniste, la naloxone, peut être administré aux
nouveaux nés, mais pas à la mère afin de ne pas lever l’analgésie. La durée d’action de la
naloxone étant plus courte, on surveillera la réapparition d’une narcose chez les nouveaux nés.
Leur intérêt repose sur leurs propriétés de sédation et d’analgésie.
III.1.6.3.3 Alpha2 agonistes
Les alpha2 agonistes, xylazine, médétomidine et romifidine sont à l’origine d’une
dépression respiratoire, d’une bradycardie avec hypotension, d’une vasoconstriction
périphérique et d’une réduction du débit cardiaque. Il a néanmoins été démontré chez
l’homme et chez les animaux, que les alpha 2 agonistes réorientent le flux sanguin vers les
organes principaux dont l’utérus. La xylazine est associée à un taux élevé de mortalité [87],
[95].
Toutefois, l’injection d’alpha2 agonistes permet d’induire des vomissements avant la
période d’induction et de prévenir le risque de régurgitation au cours de la chirurgie. D’autre
part, les alpha 2 agonistes permettent d’obtenir une relaxation musculaire, une analgésie, une
sédation et potentialisent l’effet d’autres agents. Ils possèdent un autre avantage d’être
antagonisables par l’atipémazole (1 goutte sous la langue du nouveau né pour lever la
- 81 -
sédation), autorisant le contrôle de leur effet et de leur temps d’action. Ils représentent une
bonne alternative lorsque les agents volatiles ne sont pas utilisables. La pré oxygénation est
intéressante lors de leur utilisation.
III.1.6.3.4 Phénothiazines
Les phénothiazines sont des antagonistes de la dopamine. Ils induisent une dépression
cardiovasculaire et respiratoire [83]. L’acépromazine de par ses effets alpha1 antagonistes
provoque une vasodilatation pouvant entraîner une hypotension. Elle traverse rapidement le
placenta mais semble avoir peu d’effets cliniques chez le nouveau né cependant sa durée
d’action est longue : de 3 à 8 heures. Il est donc souhaitable d’éviter son utilisation chez la
femelle gestante d’autant que l’immaturité hépatique des fœtus n’autorise pas une bonne
élimination [95]. On ne les utilisera que lors d’inquiétude ou d’excitation, à de faibles
posologies [83] soit 0.025 à 0.05 mg/kg.
III.1.6.3.5 Benzodiazépines
Ce sont des antagonistes des récepteurs du GABA. Ils sont de bons myorelaxants, peu
dépresseurs cardiaque et respiratoire et sédatifs, mais sont peu analgésiques et peu sédatifs. Ils
créent parfois une excitation paradoxale chez le patient. Le diazépam et le midazolam sont
respectivement administrés à la posologie de 0.2 mg/kg par voie intraveineuse et 0.1 à 0.2
mg/kg par voie intramusculaire. Ces deux agents sont antagonisables par le flumazénil à la
posologie de 0.1 mg/kg (si les chiots ou chatons semblent avoir peu de tonus musculaire). Un
protocole consiste à les associer à un dissociatif. Une présentation, le Zolétil ®, associe le
zolazépam à la tilétamine.
III.1.6.4 Anesthésie générale
III.1.6.4.1 Anesthésie locale ou générale [19]
La technique à utiliser dépend en dehors des considérations purement anesthésiques, de
l’expérience du clinicien et du personnel disponible. L’anesthésie générale induit en
comparaison d’une anesthésie régionale une dépression fœtale plus importante et des risques
de fausse déglutition et de surdosage majorés. Le degré de dépression fœtale est dépendant de
l’agent utilisé, de la durée et de la profondeur de l’anesthésie. Cependant le recours à de
nouveaux anesthésiques et à des protocoles appropriés permet une induction rapide, une
hypotension modérée et un meilleur contrôle de la fonction respiratoire par le biais d’une
intubation endotrachéale. L’anesthésie générale permet en outre des conditions chirurgicales
optimales. C’est la technique actuellement la plus appliquée et la plus applicable en médecine
vétérinaire chez les petits animaux.
III.1.6.4.2 Induction au masque
L’induction au masque chez des patientes gravides est plus rapide que chez un patient
normal: l’équilibre entre les pressions partielles en anesthésique volatil de l’air inspiré et de
l’air alvéolaire est atteint plus rapidement chez la parturiente du fait de l’augmentation de la
ventilation alvéolaire et de la diminution de la capacité fonctionnelle résiduelle. D’autre part
les besoins en anesthésiques seront moindres: la CAM est diminuée de 25% pour l’halothane
et de 40% pour l’isoflurane chez des brebis gestantes [19], [83], [95].
- 82 -
Cependant ce temps nécessaire à l’induction par des volatils au moyen d’un masque
reste trop long, il n’autorise pas un contrôle rapide des voies respiratoires. D’autre part, cette
technique expose le personnel aux vapeurs anesthésiques. Toutefois la dépression des
nouveaux nés est moindre.
Lors d’induction au masque, il est préférable d’utiliser en premier choix l’isoflurane, en
deuxième choix l’halothane. L’isoflurane offre une induction et un réveil plus rapides et il ne
sensibilise pas le cœur aux catécholamines [83].
III.1.6.4.3 Induction par injection de molécules
L’induction par des injectables provoque une dépression plus importante mais le temps
d’induction est plus rapide et l’intubation se fait sans délai. L’anesthésiste utilise les dosages
les plus faibles possibles, avant un relais par des agents volatils.
Barbituriques :
Ils traversent la barrière placentaire et créent une dépression respiratoire importante chez
les fœtus et chez la mère (apnées). Ils ne possèdent aucun pouvoir analgésique direct. Leur
métabolisation hépatique ralentit leur élimination chez les fœtus, ayant pour conséquence une
dépression et une incapacité à se mouvoir et à téter. On évitera donc de recourir à leur
utilisation.
Dissociatifs :
Les dissociatifs tels la kétamine traversent le placenta et sont à l’origine d’un effet
dépresseur résiduel chez le nouveau né d’autant plus long que leur métabolisation est
hépatique. En outre on ne leur connaît pas d’antagonistes. Ils sont proconvulsifiants et à
l’origine d’hallucinations associées à une augmentation du tonus musculaire, de
l’incoordination, de l’excitation, de la tachycardie et une dépression respiratoire. Le réveil de
la mère est retardé.
La dépression cardiaque et respiratoire est toutefois moins importante qu’avec les
barbituriques et le propofol. Ils sont utilisés chez les parturientes présentant un mauvais état
général. On les utilise à faible dose, en association avec du diazépam ou du midazolam.
Propofol :
Sa courte durée d’action permet un réveil rapide de la mère. La dépression fœtale est
minimale. Il possède cependant des effets cardiaques et pulmonaires : diminution de la
contractilité myocardique et de la précharge, bradycardie, arythmies, diminution du débit
cardiaque et de la pression sanguine et du flux utérin et apnées transitoires. On l’ utilise
particulièrement lors d’anesthésie des races à syndrome respiratoire obstructif supérieur. La
posologie recommandée est de 4 à 6 mg/kg chez le chien par voie intraveineuse. L’injection
se fait sur 30 à 60 secondes, « à effet » : la dose effectivement injectée à effet est en général
inférieure à celle calculée. Funkquist [38] recommande d’attendre 18 à 20 minutes après
l’induction pour délivrer la portée afin que le propofol soit éliminé, les chiots sont alors
alertes 5 minutes après la délivrance et la chienne peut être remise en contact avec sa portée
dans les 5 à 15 minutes suivant l’arrêt de l’anesthésie. Une étude du même auteur, menée sur
141 césariennes, indique un taux de mortalité néonatale à 24 heures similaire à celle obtenue
avec l’anesthésie épidurale, anesthésie considérée comme optimale d’un point de vue fœtal.
- 83 -
Le propofol est moins utilisé chez le chat, espèce pour laquelle on observe une récupération
plus lente et moins de vigueur de la portée.
III.1.6.4.5 Intubation [19]
L’intubation endotrachéale est systématique lors d’anesthésie générale et doit être rapide
pour éviter une régurgitation et ses conséquences. L’extubation ne doit pas être trop rapide car
ce type de patient peut avoir un estomac plein et également vomir au réveil.
L’intubation présente l’autre avantage de mieux contrôler la respiration (dépression suite
induction) et d’administrer de l’oxygène directement dans les bronches.
Une induction à la kétamine ne supprime pas le réflexe laryngé, aussi une pulvérisation
d’un anesthésique local, au niveau du larynx avant l’intubation est recommandée.
III.1.6.4.6 Maintien de l’anesthésie
Le recours à des agents volatils constituent la technique de choix. L’isoflurane présente
plus d’avantages que l’halothane (cf supra) et augmente la survie néonatale, mais coûte 5 fois
plus cher que l’halothane. Le protoxyde d’azote diminue la fraction inspirée en oxygène et
n’est pas recommandé vu le risque hypoxique. Au cours de la chirurgie, une ventilation
intermittente réalisée toutes les 5-7 minutes distend les poumons et diminuer la sévérité de
l’atélectasie [87]. Toutefois une hyperventilation (Pa CO2 < 32 mm Hg) accroît la résistance
vasculaire utérine et amoindrit le débit sanguin utérin. L’animal doit être si possible surveillé
à l’aide d’un oxymètre de pouls ou mieux d’un capnomètre [19].
L’anesthésie est maintenue à effet et on évaluera fréquemment la profondeur de
l’anesthésie afin d’éviter tout surdosage. Une fois les chiots ou chatons délivrés, l’anesthésie
peut être approfondie
A la fin de la procédure chirurgicale, l’administration des agents anesthésiques volatils
est interrompue. L’administration de plusieurs inspirations maximales permet de rouvrir les
zones pulmonaires atélectasiées avant un retour à respiration de l’air ambiant [83].
III.1.6.5 Techniques d’anesthésies loco-régionales
Elles sont surtout utilisées dans le but de diminuer la dépression fœtale.
III.1.6.5.1 Infiltration locale
Cette technique nécessite de recourir à de grandes quantités d’anesthésiques, qui seront
absorbées et déprimeront les fœtus. L’infiltration locale autorise analgésie et myorelaxation,
mais moins profondes et uniformes qu’avec une épidurale [83]. L’animal reste conscient
rendant impossible de réelles conditions d’aseptie, à moins de procéder à une
neuroleptanalgésie préalablement à l’infiltration.
- 84 -
III.1.6.5.2 Epidurale (se référer à la fiche « anesthésie épidurale »)
Cette technique est largement utilisée chez la femme et présente un faible coût. Elle est
simple, ne déprime pas les fœtus et autorise un contact rapide entre la mère et sa portée. Le
risque de vomissements et de fausse déglutition est faible car la mère reste éveillée.
L’analgésie peut être de longue durée (10 à 24 heures). La relaxation des muscles abdominaux
est excellente. Les inconvénients sont un effet hypotenseur (bloc des fibres du contingent
sympathique) augmentant les risques de saignement et l’hypothermie, et une paralysie des
membres postérieurs. Le déplacement crânial du produit peut également induire une
dépression respiratoire. On veillera donc à élever la tête de la mère et à effectuer un
remplissage vasculaire. L’épidurale nécessite en outre la coopération de l’animal, souvent
difficile chez le chat, ce qui requiert souvent un recours à une tranquillisation ou une
anesthésie légère. On perd alors les bénéfices de l’épidurale.
III.1.6.5.3 Gestion postopératoire
L’extubation sera réalisée le plus tard possible afin de diminuer le risque de fausse
route. Si du mucus est présent sur la sonde endotrachéale, on placera la parturiente sous
antibiotiques. La mère sera remise en contact de ses petits le plus tôt possible, et on les
surveillera jusqu’à ce que l’on se soit assuré d’une reprise totale de conscience.
Si la mère a reçu des opioïdes, l’administration de naloxone sur la langue des petits à la
posologie de 0.04 mg/kg, soit une à deux gouttes d’une seringue à tuberculination pour
antagoniser la dépression respiratoire La durée d’action de la naloxone est plus courte que
celle des opioïdes, on répètera si besoin les administrations afin d’éviter toute renarcotisation.
Si on n’obtient pas de réponse, on peut intuber le nouveau né à l’aide d’un cathéter
intraveineux et le ventiler à une fréquence de 12 mouvements par minute jusqu’à obtenir une
respiration spontanée. En dernier recours, le doxapram analeptique respiratoire, est donné aux
nouveaux nés à la posologie de 1 à 5 mg/kg, soit 5 gouttes d’une aiguille 20 ou 22G. Lors de
bradycardie (fréquence cardiaque inférieure à 80 battements par minute) chez un nouveau né,
on utilise l’atropine à 0.04 mg/kg par voie intraveineuse.
Un biberon de lait reconstitué peut être donné entre une et deux heures après la
naissance pour permettre aux nouveaux nés d’attendre le réveil complet de la mère sans risque
de déshydratation ou d’hypoglycémie [24].
III.1.7 CHIRURGIE EN OBSTETRIQUE
III.1.7.1 Episiotomie [46] [65], [82] (se référer à la fiche « épisiotomie »)
L’épisiotomie est indiquée lors de dilatation insuffisante de la vulve. Elle est précédée
par une anesthésie locale (par le froid par exemple), épidurale ou générale et par une suture en
bourse. La région périnéale est tondue et nettoyée aseptiquement. Sa mise en pratique consiste
à débrider la commissure supérieure de la vulve dans le plan sagittal sur 4 à 5 centimètres de
long à l’aide de ciseaux de mayo droits. Une sonde est introduite stérilement dans l’urètre afin
de mieux repérer le méat urinaire pour ne pas le léser. Dans la pratique, elle est rarement
utilisée, les simples manipulations de la vulve suffisant souvent à en dilater les lèvres.
- 85 -
III.1.7.2 Hystérotomie
III.1.7.2.1 Indications [59], [65] [104]
Les indications de la césarienne en urgence sont : une dystocie par obstruction
irréductible, une inertie utérine primaire après échec du traitement médical ou d’emblée si la
valeur des petits est élevée, des signes de désengrènement placentaire datant de plus de 3
heures, une dystocie associée à une bradycardie des fœtus.
Les indications de la césarienne élective sont : un historique d’inertie utérine, de
dystocie ou de césarienne, un historique de traumatisme du bassin ou de malformation
congénitale de la filière pelvienne, la prévention d’une dystocie attendue.
La décision de césarienne doit toujours être prise après concertation avec le propriétaire.
Dans le cas contraire, le praticien pourra se voir reprocher soit d’être intervenu sans réelle
nécessité, soit d’être intervenu trop tard en cas de mort des chiots ou des chatons, voire de la
mère lors de l’intervention.
III.1.7.2.2 Anatomie [3]
L’utérus gravide repose sur le fond de l’abdomen à partir de la deuxième moitié de la
gestation. Les cornes utérines gravides sont parallèles et en contact l’une avec l’autre,
contrairement aux cornes divergentes chez l’animal non gravide. Suite à l’augmentation de
leur taille, les cornes se fléchissent et replient l’utérus cranialement et ventralement sur luimême. Lors de l’incision de la paroi abdominale le chirurgien fera attention car l’utérus se
trouve très proche de la peau, distendant la paroi abdominale.
L’utérus est composé de trois couches : la couche séreuse (périmétrium), la couche
musculaire (myométrium) et la couche muqueuse (endométrium). La séreuse est la couche de
péritoine qui recouvre l’ensemble de l’utérus et est en continuité avec le mésometrium
(ligament large). La couche musculaire consiste en une fine couche longitudinale externe et
une fine couche interne. Le myomètre profond contient les vaisseaux sanguins, les nerfs et les
muscles circulaires et obliques. La tunique musculaire est celle la plus résistante, la muqueuse
est la plus fine.
L’utérus est vascularisé par du sang issu des artères ovarienne et utérine. Les vaisseaux
utérins se développant lors de la gestation, cela peut constituer une complication si une
ovario-hystérectomie est prévue. Le drainage lymphatique de l’utérus se fait par les nœuds
lymphatiques iliaques et lombaires. L’innervation autonome est réalisée par les plexus pelvien
et hypogastrique [4].
III.1.7.2.3Technique chirurgicale [4], [41], [46], [92], (se référer à la fiche « les étapes de la
césarienne »)
La préparation du site chirurgical majoritairement réalisée avant l’induction. Après
préparation aseptique du site chirurgical, l’animal est déplacé dans le bloc opératoire et posé
en décubitus dorsal pour effectuer les derniers nettoyages du site.
La rapidité pour opérer est un paramètre important car un long intervalle « incision délivrance » est associé à une asphyxie et une détresse fœtale plus importante.
Une fois l’induction réalisée et les champs mis en place, le chirurgien procède à une
incision cutanée médiane de l’ombilic au pubis. La glande mammaire est hypertrophié et le
chirurgien doit prendre garde à ne pas envahir le tissu mammaire lors de cette incision. La
ligne blanche et est plus fine car étirée et l’abdomen distendu, une attention plus particulière
- 86 -
est recommandée lors de l’incision de la paroi musculaire, afin de ne pas inciser les organes
sous jacents, l’utérus notamment. La paroi musculaire est incisée avec un scalpel ou des
ciseaux de Mayo. La première puis la deuxième corne sont extériorisées doucement et isolées
de l’abdomen à l’aide de compresses à laparotomie, humidifiées de solution saline stérile
tiède. Le reste des viscères sont maintenus dans l’abdomen avec une compresse à laparotomie
pour prévenir la contamination abdominale par des fluides fœtaux. Une petite incision est
réalisée avec un scalpel dans une zone la plus avasculaire sur la face dorsale ou ventrale d’une
corne, en portant une attention particulière afin de ne pas lacérer un fœtus. L’incision est
étendue à l’aide de ciseaux et doit être assez longue pour permettre d’extérioriser rapidement
et facilement les fœtus. Le fœtus présent dans le corps est dégagé le premier, suivi de ceux
présents dans les cornes. Chaque fœtus présent dans une corne est déplacé jusqu’au site de
l’incision par des mouvements doux. Le chirurgien simultanément saisit le fœtus dans la
lumière avec la main dominant et exerce des tractions douces.
Une fois extériorisé, le sac amniotique est rompu pour permettre à la respiration
aérienne de s’installer et les fluides fœtaux essuyés ou aspirés sur le fœtus et le site
chirurgical. Si le placenta se désengrène facilement de l’utérus, celui-ci doit être ôté avec le
nouveau-né, mais cette technique provoque des hémorragies maternelles plus importantes. Le
cordon ombilical est ensuite clampé à 2-3 cm du corps du petit et le placenta séparé. Si cela
s’avère difficile ou que cela génère des hémorragies trop importantes, le placenta est laissé en
place.
Si des difficultés sont rencontrées lors de la mobilisation des fœtus au travers des
cornes, des incisions supplémentaires sont réalisées. Après avoir fait sortir tous les fœtus,
l’utérus est palpé minutieusement des ovaires au col, s’assurant ainsi qu’il ne reste aucun
fœtus. Les sérosités et l’incision sont nettoyées avant de procéder à la fermeture.
Une fois l’ensemble des fœtus extraits, l’utérus commence à se contracter, contribuant à
stopper les hémorragies. Si l’utérus ne commence pas à involuer durant la fermeture ou que
les saignements sont excessifs, de 5 à 20 UI d’ocytocine sont injectes par voie
intramusculaire. Si l’abdomen est contaminé par des fluides fœtaux, il doit être rincé avec 100
à 200ml/kg de solution saline tiède électrolytique isotonique.
La fermeture est réalisée avec un fil de suture fin (3-0 ou 4-0) et résorbable
(polydioxanone, polyglyconate). L’utérus est suturé par un surjet simple continu (en évitant
de pénétrer la lumière) suivi d’un surjet de cushing continu enfouissant. Si les sutures sont
soigneusement placées et les nœuds enfouis, les adhérences sont minimales par la suite.
L’omentum est replacé sur l’utérus et les viscères abdominaux avant fermeture abdominale.
La ligne blanche est refermée à l’aide de points simples résorbables, le tissu sous cutané avec
un fil résorbable 3-0 ou 2-0, et la peau avec du fil non résorbable. Certains auteurs [99]
préfèrent utiliser des sutures sous cutanée puis intradermique du fait de la proximité de la
plaie avec le tissu mammaire.
Les points seront retirés classiquement après 7 à 10 jours.
III.1.7.2.4 Gestion des gestations suivantes [41]
Une fois que l’animal a subi une césarienne, il est dit que les portées suivantes doivent
être délivrées par hystérotomie. Pour les femmes, l’adage est « une césarienne, toujours une
césarienne… ». Cet adage reste vrai lors d’hystérotomie effectuée au milieu de face antérieure
du corps de l’utérus, mais n’est plus vrai lors d’incision transverse basse, effectuée plus
souvent. En se fondant sur les connaissances en obstétrique humaine et jusqu’à l’obtention
d’information supplémentaire, il est probablement recommandé de délivrer les portées
suivantes de manière chirurgicale. Des études supplémentaires sont nécessaires afin d’évaluer
l’utilisation de l’incision transverse basse et les essais conséquents de travail.
- 87 -
III.1.7.3 Hystérectomie
Une étude de Robbins et Mullen [99] réalisée sur 37 chiens et 26 chats, démontre
également que la technique de césarienne « en bloc », soit ovario-hystérectomie suivie
rapidement par le dégagement des fœtus de l’utérus est efficace et sans danger chez la chienne
et chez la chatte.
III.1.7.3.1 Indications [65]
L’ovario-hystérectomie en bloc est indiquée quand les petits sont morts, que le contenu
utérin est putride, ou à la découverte per-opératoire d’un utérus en mauvais état : infection,
déchirures, hémorragies, distension excessive.
Elle peut aussi être réalisée après l’hystérotomie, souvent reportée au lendemain afin de
permettre un premier contact rapide entre mère et portée, lorsque l’utérus présente une lésion
ou une zone suspecte, afin d’éviter une péritonite
III.1.7.3.2 Technique [90], [99]
La stabilisation préopératoire et la prise en charge anesthésique sont identiques à ce qui
a été dit pour l’hystérotomie. L’incision de la peau, du tissu sous cutané et de ligne blanche
est effectuée classiquement. L’utérus est extériorisé et les cornes disposées latéralement à
l’incision. Ensuite les ligaments suspenseurs sont coupés ou arrachés afin de permettre la
mobilisation des ovaires par leur pédicule vasculaire. Le ligament large est rompu de chaque
côté de l’utérus des pédicules ovariens au col utérin. Cela laisse le sang alimenter l’utérus.
Le chirurgien palpe le col et le vagin de la patiente pour contrôler la présence d’un
fœtus. Si un fœtus est présent dans le vagin, celui-ci est déplacé manuellement cranialement
dans le corps utérin. Deux clamps hémostatiques sont placés sur chaque pédicule ovarien et
trois clamps sur le corps utérin juste crânialement au col (figure 10). L’utérus gravide et les
ovaires sont retirés en incisant entre les clamps. L’hystérectomie est ainsi exécutée
rapidement et en toute sécurité, avec un maximum de 30 à 60 secondes s’écoulant entre le
clampage des pédicules ovariens et du corps utérin et la délivrance des fœtus. (se référer à la
fiche technique).
A
B
Figure n°10 : Les étapes de la césarienne par hystérectomie
D’après Mullen [90]
L’utérus gravide est donné à une équipe assistante, qui l’emmène du bloc opératoire
stérile à un local préalablement préparé pour réanimer les nouveaux nés. L’utérus est ouvert à
- 88 -
l’aide de ciseaux ou d’une lame de scalpel, en prenant soin de ne pas inciser un fœtus.
Idéalement un assistant doit être disponible par nouveau né, toutefois une personne peut
s’occuper de deux à trois nouveaux nés à la fois si ceux-ci sont en bon état de santé.
Les pédicules ovariens et le moignon utérin sont ligaturés et l’abdomen est refermé
comme lors d’une ovario-hystérectomie de convenance. Une suture sous cutanée est préférée
à une suture cutanée, afin de prévenir tout phénomène d’irritation lors de la tétée.
III.1.7.3.3 Avantages et limites [90], [99]
Cette technique offre les avantages d’être plus rapide, plus simple à mettre en œuvre,
minimise le temps anesthésique et réduit les contaminations par le contenu utérin. Les
chiennes et chattes parturientes ont une lactation normale. On n’observe pas les pertes
vulvaires qui suivent normalement le part. L’anémie ne constitue pas une complication de
cette technique, le déficit en hématocrite est compris entre 1 et 4% chez la chienne et de 1 à
9% chez la chatte. Les auteurs n’ont pas non plus observé d’hypotension significative. Le taux
de mortalité des chiots et chatons délivrés par ovario-hystérectomie est selon les auteurs plus
faible que celui lors de césarienne classique par hystérotomie ou lors de part naturel. Ces
conclusions suggèrent que la césarienne « en bloc » comme traitement d’une dystocie n’a pas
d’effets défavorables sur la survie néonatale.
La limite principale est le nombre important d’assistants qui est nécessaire lors de
ressuscitation simultanée d’une portée de taille importante.
Une ovario-hystérectomie signifie aussi la perte future de toute capacité de reproduction,
ce qui est un avantage ou une limite selon qu’elle est désirée par le propriétaire. Cela peut
participer au contrôle des populations des animaux de compagnie.
- 89 -
III.2 LA GESTION DES PROBLEMES PERIPARTUM
Les troubles du postpartum sont en règle générale des urgences comportementales ou
gynécologiques, alarmant les propriétaires déjà sensibilisés par le « spectacle » de
l’accouchement. Si ces urgences ne mettent pas toujours en cause la survie de la mère, elles
peuvent atteindre l’appareil reproducteur de manière irréversible et elles compromettent
toujours fortement l’avenir des nouveaux nés.
III.2.1 LA PATHOLOGIE DE L’UTERUS
III.2.1.1 L’hémorragie utérine postpartum [13], [59], [72], [78], [86]
Cette affection est relativement rare et doit être différenciée des pertes normales et
importantes du postpartum des 3 à 4 premiers jours. Chez la chatte les pertes sanguines
postpartum sont usuellement peu abondantes et d’autant moins visibles que la femelle les
lèche rapidement. Leur durée ne dépasse pas 3 jours.
Les hémorragies du postpartum sont souvent la conséquence d’une mauvaise involution,
parfois d’une coagulopathie.
On observe alors des pertes vulvaires exagérément sanguinolentes vers le 3e ou 4e jour
après le part, une léthargie, des muqueuses pâles (la valeur de l’hématocrite autour du terme
est 30%), un pouls faible et rapide.
En cas de pertes abondantes après le part, il faut instaurer un traitement à base
d’ocytocine à la posologie de 5UI à 20 UI (selon le format de l’animal) par voie intraveineuse
et de gluconate de Calcium 10% à la posologie de 5 ml en intraveineuse lente. On peut
également administrer de l’ergométrine (Méthergin ®) à la posologie de 0.2 à 0.5 mg/15 kg.
Si les signes persistent, une laparotomie précisera le pronostic et permettra de réaliser une
ovario-hystérectomie. Lorsque l’hématocrite est bas, il faut procéder à une transfusion
sanguine après avoir réalisé un crossmatch autorisant la transfusion. L’analyse des temps de
coagulation sur tube citraté permet de rechercher une coagulopathie.
III.2.1.2 Le prolapsus utérin [13], [33], [59], [72], [78], [86]
Le prolapsus est très rare tant chez la chienne que chez la chatte. On l’observe au
moment où le col est ouvert, pendant le part ou dans les 48 heures qui suivent, généralement
quand la mise bas se déroule rapidement. Le prolapsus peut être complet ou partiel (il peut
n’intéresser qu’une corne), des fœtus étant encore présents dans l’autre corne
Il s’observe chez des animaux de tout âge, et est favorisé par le relâchement de l’utérus
consécutif à une atonie utérine ou à des traumatismes. Il peut également suivre des efforts
expulsifs prolongés en cas de dystocie.
Le diagnostic est clinique et se fait par l’observation de la masse (photo 11), de son
aspect et par un examen délicat du vagin.
- 90 -
Photo n°11 : Prolapsus utérin partiel
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
La réduction manuelle sous anesthésie générale ou épidurale peut permettre de remettre
l’organe en place à condition d’intervenir juste après l’accident. L’administration en nappe de
soluté hyperosmotique sur l’utérus prolabé permet de réduire la taille de ce dernier. Une
épisiotomie peut aider à la réduction. Plus tardivement, une chirurgie doit être effectuée :
l’utérus est laissé en place s’il n’est pas trop abîmé et pexié ou non à la paroi abdominale, une
hystéropexie prédisposerait à l’inertie utérine dans les gestations futures, voire à une rupture
au site de pexié. Si l’utérus est trop lésé, on procède à son exérèse.
III.2.1.3 La métrite postpartum, [13], [33], [34], [72], [78], [86]
La métrite est une affection bactérienne survenant dans les 12 à 96 heures postpartum.
Elle fait suite à une infection ou à une mort fœtale, à des manœuvres obstétricales ou à la
rétention d’un placenta ou d’un fœtus. Elle peut parfois suivre une parturition en apparence
normale. On note alors des écoulements vulvaires muco-purulents et malodorants, une
hyperthermie supérieure à 40°C, de l’anorexie, un abattement, des troubles digestifs, une
polyuropolydipsie, une agalactie totale et parfois une mammite peut être associée. Des signes
digestifs peuvent être associés, suite au léchage de la vulve. Une palpation abdominale
attentive peut permettre de sentir un utérus volumineux. Enfin, la mère montre du désintérêt
pour ses petits.
Des complications surviennent parfois, elles consistent en une péritonite (abdomen
aigu), une gangrène utérine entraînant la mort brutale de l’animal, une septicémie puerpérale
(avec une température supérieure 41°C), une pyohémie puerpérale avec embole dans
différents organes (cœur, poumon, rate, foie, mamelle). Lorsque la métrite devient chronique,
elle entraîne de l’infertilité.
Afin de savoir si tous les placentas ont été expulsés, on peut tenter de les compter, mais
la mère peut engloutir plusieurs d’entre eux sans que l’on s’en aperçoive. La palpation
abdominale, effectuée quelques heures après la fin du travail, met aisément en évidence les
placentas restants, sous la forme d’une masse compacte fusiforme.
- 91 -
Des examens complémentaires confirmeront la suspicion : une hyperprotéinémie signant
une déshydratation, des urines iso à hyposthénuriques, une leucocytose ou une leucopénie et
la cytologie sur les écoulements révèlera une réaction de type inflammatoire aiguë avec
neutrophiles et bactéries à état libre ou phagocyté. L’échographie est l’examen de choix pour
confirmer une métrite : on note alors une accumulation de liquide, de pus dans l’utérus, on
peut aussi observer une rétention fœtale ou placentaire. La radiographie est indiquée lors de
suspicion de fœtus non expulsés.
Le traitement consiste en une antibiothérapie massive et rapide par voie générale,
éventuellement associée à une antibiothérapie locale et à une stimulation du drainage de
l’utérus (ocytocine 0.5 à 1 UI/kg IM toutes les 1 à 2 heures [117], ou prostaglandines 0.25
mg/kg SC pendant 5 jours [34], [80]). Une rupture de l’utérus peut survenir si ce dernier est
nécrosé. Une thérapeutique liquidienne doit être mise en place pour prévenir ou traiter le choc
et assurer une bonne perfusion des reins. Si le traitement médical ne donne pas de résultats
dans les 24 heures, on procède à l’ovariohystérectomie.
III.2.1.4 La torsion utérine [78], [86]
Une torsion utérine peut survenir à la fin de la gestation ou lors de la parturition ou
lorsque la mise bas est impossible. Le tableau clinique comprend un état de choc, une douleur
abdominale et des signes de péritonite. La radiographie montre un utérus élargi. Lors de
torsion l’hystérectomie est le traitement indiqué, après mise en place d’un traitement du choc.
III.2.1.5 La rupture utérine [72], [86]
Une rupture utérine peut survenir suite à traumatisme occasionné par un choc ou une
palpation abdominale indélicate ou encore suite à l’emploi inconsidéré d’ocytocine (dosage
supérieur à 1 UI/kg, sur col fermé ou sur utérus contenant fœtus excessivement volumineux).
Si la rupture est large et complète, on peut retrouver des fœtus mort flottants dans un liquide
sanieux dans l’abdomen.
La suspicion clinique est confirmée par un examen radiographique de l’abdomen (perte
de contraste).
Lors de rupture récente, celle-ci peut être suturée et permet donc de conserver l’utérus,
mais l’on émettra des réserves quant à l’aptitude reproductrice future de la femelle. Lors de
rupture ancienne, une ovario-hystérectomie s’impose. Un traitement du choc doit être
entrepris.
III.2.2 LES PATHOLOGIES DES MAMELLES ET DE LA LACTATION
III.2.2.1 Les mammites septiques ou le syndrome du lait toxique [13], [72], [78], [86]
Les mammites sont peu fréquentes mais présentent un caractère dramatique. Ce sont des
affections aiguës du postpartum souvent associées à une infection utérine, mais elles peuvent
évoluer isolément et signent alors une mauvaise hygiène de l’environnement. Une ou
plusieurs mamelles peuvent être atteintes. La forme la plus fréquente est la mammite
- 92 -
gangréneuse de la chienne (ou mammite staphylococcique) avec tendance à la gangrène ou à
la suppuration. On retrouve parfois des Escherichia coli ou des Streptocoques β hémolytiques.
Chez la chatte le germe le plus fréquemment rencontré est le Staphylocoque, plus rarement le
Streptocoque. La congestion des mamelles est un facteur favorisant. On leur connaît
différentes étiologies : infection ascendante par les mamelons, infection par voie hématogène,
dans ce dernier cas on observe l’association mammite - métrite avec risque de septicémie.
Succion et griffures des nouveaux nés engendrent plus souvent une infection à 15 jours.
Cliniquement on observe une mère délaissant sa portée, des nouveaux nés refusant la
tétée. La parturiente est abattue, hyperthermique (>41°C), les mamelles sont chaudes et
douloureuses, le liquide sortant des mamelles est purulent et teinté de sang. Des abcès
apparaissent ensuite dans le tissu mammaire. L’évolution gangréneuse est fréquente entraînant
la chute partielle ou totale des mamelles. La portée peut occasionnellement être malade, faible
et pleurer. On peut observer parfois la mort de la mère ou de la portée. Les symptômes
peuvent être absents chez la mère mais les chiots ou les chatons sont en mauvais état : pleurs,
ballonnement, diarrhée et mort en l’absence de traitement.
Avant de débuter toute thérapeutique, on recueillera un échantillon de lait sur lequel sera
effectué un antibiogramme.
Au stade de la congestion initiale et avant la rupture des abcès, on applique localement
des compresses chaudes. Après rupture, on procède à l’application de compresses bétadinées
et de pommade antiseptique et cicatrisante (Dermaflon ®). On peut éventuellement procéder à
des lavages intramammaires avec du sérum physiologique stérile et/ou des antibiotiques.
L’antibiothérapie, qui durera une quinzaine de jours, comprendra en première intention de la
pénicilline, de l’ampicilline, de l’amoxicilline. Puis il sera adapté aux résultats de
l’antibiogramme. On peut également se baser sur le pH du lait pour le choix de
l’antibiothérapie : on utilisera des bases faibles (clindamycine) lors de pH < 7.3 et des acides
faibles (ampicilline ou céphalosporines) lors de pH > 7.4. La spiramycine est l’antibiotique de
choix de la mammite staphylococcique. Lors de nécrose, le parage chirurgical de la glande est
nécessaire, lors de mamelle abcédée, il faut drainer.
Les affections mammaires sont une cause essentielle de septicémie néonatale, aussi
toute mammite nécessite un sevrage immédiat et définitif des chiots ou des chatons.
III.2.2.2 La galactostase [34], [72], [116]
La galactostase correspond à un engorgement des mamelles qui durcissent à cause du
lait. Les symptômes locaux sont identiques à ceux de la mammite (mamelles congestionnées,
chaudes, douloureuses), mais la parturiente ne présente pas d’atteinte de l’état général. Le
diagnostic différentiel avec la mammite septique se fait par la cytologie (tableau 10).
On appliquera des compresses d’eau froide, un bandage léger, et on administrera des
analgésiques par voie générale afin que la parturiente puisse continuer à nourrir ses petits.
L’ocytocine peut faciliter le réflexe d’éjection du lait. Si la congestion sévère, la portée doit
être nourrie artificiellement, et du furosémide est injecté (1 mg/kg 2 fois par jour pendant 1 à
3 jours). Feldman et Nelson suggèrent l’utilisation de glucocorticoïdes en association avec les
diurétiques.
Le traitement de la galactostase passe également par une diminution de la ration
alimentaire (25% de ration quotidienne le 1er jour, 50 et 75% les 2e et 3e jours) afin de
diminuer la production lactée.
- 93 -
La cabergoline, agoniste de la dopamine, réduit la sécrétion de prolactine et par
conséquence la lactation. Elle peut être administrée pendant 4 à 6 jours à la posologie de 2.5 à
5 µg/kg. Son inconvénient est de tarir la lactation en cours.
Mammite septique
Stase laiteuse
Forte concentration de cellules
Plus de 80% de neutrophiles, érythrocytes
Caryolyse et dégénérescence cellulaire
importante
Bactéries en suspension ou phagocytées par
des macrophages ou des neutrophiles
Macrophages de 15 à 80%, neutrophiles de 10
à 80%
Morphologie normale des cellules
Si présence de bactéries : contamination
cutanée, pas d’images de phagocytose des
bactéries
Tableau n°10 : Diagnostic cytologique différentiel mammite septique / stase laiteuse
D’après Mimouni [86]
III.2.2.3 L’agalactie [13], [66], [86]
L’étiologie de l’agalactie est un défaut de production ou d’éjection du lait. Chez
certaines chiennes primipares ou césarisées, la montée de lait n’est pas synchronisée avec la
mise bas : c’est l’agalactie temporaire. Ceci oblige le soigneur à prendre le relais de la mère
pour que la portée ne souffre pas de déshydratation et d’hypoglycémie.
L’agalactie vraie est rare et d’étiologie mal connue : un environnement défavorable, une
sous-nutrition et principalement des troubles neurogènes. Un défaut d’éjection peut être la
conséquence d’une sécrétion massive d’adrénaline suite à de la douleur ou du stress.
L’adrénaline bloque la sécrétion hypophysaire d’ocytocine et diminue l’irrigation sanguine
donc l’arrivée d’ocytocine dans mamelle.
Les autres causes d’agalactie comprennent une parturition prématurée, un état de choc,
une fatigue excessive, une mammite sous-jacente, une infection générale, un déséquilibre
endocrinien. L’élimination du trouble permet de rétablir la lactation.
Le traitement est inefficace si le développement mammaire est inexistant. La
thérapeutique est dans tous les cas difficile et aléatoire. Certains auteurs signalent l’efficacité
de l’administration de 2 UI par voie intramusculaire de prolactine par jour sur une chienne
cependant la prolactine de chienne n’est pas disponible en France à l’heure actuelle. Il
semblerait intéressant d’utiliser le véralipride (Agréal ®, 1 gélule/20 kg), un neuroleptique à
usage humain ou le métoclopramide pour stimuler indirectement la sécrétion de prolactine ou
l’ocytocine à la posologie de 2 à 5 UI. On veillera également à assurer une alimentation de
qualité, appétente et suffisante en quantité et un apport hydrique adapté. Lors de nervosité
chez la parturiente, on procède à une tranquillisation à l’aide de l’acépromazine. Les chiots
doivent être fréquemment mis à la tétée pour stimuler le réflexe d’éjection du lait en même
temps qu’un allaitement de substitution est instauré.
Un défaut d’éjection du lait ne doit pas être confondu avec une mammite, mais peut être
compliqué de mammite s’il est mal traité. Les mamelles sont enflées et dures, sans sortie de
lait. Un défaut d’éjection est vraisemblablement la conséquence d’une sécrétion massive
d’adrénaline suite à de la douleur ou du stress. L’adrénaline bloque la sécrétion hypophysaire
d’ocytocine et diminue l’irrigation sanguine donc l’arrivée d’ocytocine dans mamelle. La
- 94 -
thérapeutique passe par 4 injections quotidiennes d’ocytocine à 2 à 5 UI par voie
intramusculaire. Le traitement est arrêté dés la reprise d’éjection lait.
Les autres causes d’agalactie comprennent une parturition prématurée, un état de choc,
une fatigue excessive, une mammite sous-jacente, une infection générale, un déséquilibre
endocrinien. L’élimination du trouble permet de rétablir la lactation.
III.2.3 LES TROUBLES METABOLIQUES
III.2.3.1 L’éclampsie [34], [62], [72], [78], [86], [103], [117]
III.2.3.1.1 Etiologie
L’éclampsie est un syndrome convulsif de la chienne en lactation, causé par une
diminution importante de la concentration de calcium circulant. On la rencontre
essentiellement chez les chiennes de petit et moyen format, dans les 20 premiers jours suivant
la mise bas et plus rarement en fin de gestation. On note une prédisposition particulière des
races petites ou naines en raison du faible rapport poids fœtal/poids maternel en comparaison
des grandes races. En fin de gestation, la perte de calcium est liée à la croissance des fœtus, en
postpartum, elle est due à la lactation : perte de calcium supérieure aux apports exogènes et
plus rapide que la mobilisation du calcium à partir du squelette. On l’observe rarement chez la
chatte.
III.2.3.1.2 Symptômes
On observe progressivement :
Agitation inhabituelle, anxiété, gémissements, salivation augmentée, rigidité de la
démarche, ataxie et douleur lors de la marche. La chienne semble perdre son instinct
maternel vis-à-vis de sa portée.
Tachypnée puis dyspnée
Tachycardie, congestion des muqueuses, hyperthermie
Electrocardiogramme : allongement de l’onde QT (>0,24s)
Les premiers signes peuvent être vagues surtout pour les propriétaires inexpérimentés.
Quelques minutes à quelques heures après l’apparition des symptômes d’hypocalcémie, l’état
général de la chienne se dégrade. La tétanie s’exprime sous la forme de spasmes musculaires
toniques ou cloniques, de fasciculations musculaires prononcées, ou d’une impossibilité à se
tenir debout. La durée de la crise varie de 15 minutes à 5 heures, on observe parfois un retour
au calme, une guérison spontanée mais avec des récidives fréquentes. Généralement les crises
ne cèdent pas et évoluent vers un coma. La mort pourra résulter d’une dépression respiratoire
sévère, de l’hyperthermie ou d’un œdème cérébral associé.
La tétanie puerpérale est rare chez le chat. Les symptômes retrouvés sont une
hyperexcitabilité, une hypersensibilité, des trémulations, une flaccidité musculaire plutôt que
des crises épileptiformes et une hypothermie [31].
III.2.3.1.3 Diagnostic
Il est avant tout clinique. Le dosage de la calcémie (tableau 11) permet de confirmer ce
diagnostic : calcémie totale inférieure à 70 mg/L ou 1.45 mmol/L ou calcémie ionisée
- 95 -
inférieure à 0.6 mmol/L. La calcémie ionisée représente la forme active du calcium : elle est
reliée à la contraction musculaire, joue le rôle de messager au niveau cellulaire et intervient
dans la neurosécrétion [1]. L’interprétation de la calcémie totale nécessite de corriger la
valeur mesurée en fonction de la protidémie ou de l’albuminémie car le calcium est en partie
lié en partie aux protéines.
En 1999, Aroch et al [1] ont montré que seulement 59% de 27 chiennes atteintes
d’éclampsie présentaient une calcémie ionisée inférieure à 0.6 mmol/L. Ils ont également
montré une relation linéaire significative entre les concentrations de calcium total et ionisé
chez ces chiennes. D’autre part le taux de calcium ionisé représente 50% du taux de calcium
total chez un animal en bonne santé. Ces données suggèrent que le dosage du calcium total
fournit des informations suffisantes au clinicien pour le diagnostic et que la valeur de calcium
ionisé peut être extrapolée à partir de la valeur de calcium total (30 à 50% du calcium total).
La calcémie est une valeur relativement stable, cependant on connaît des variations avec
l’âge et la taille de l’animal. Toute variation de 10% de la calcémie par rapport aux valeurs
usuelles peut conduire à suspecter une altération pathologique. Dans 10% des cas
d’éclampsie, la calcémie reste normale.
Chien
2.35 à 2.93 mmol/L
94 à 122 mg/L
Chat
2.18 à 2.98 mmol
62 à 102 mg/L
Tableau n°11 : Valeurs normales de la calcémie totale chez le chien et chez le chat
D’après Hébert [45] et Moraillon [89]
Ca corrigé (mg/l) = Ca mesuré (mg/l) – albumine (g/l) + 35
Ca corrigé (mg/l) = Ca mesuré (mg/l) – (0,4 x protéines totales (g/l)) + 33
III.2.3.1.4 Thérapeutique
La crise peut passer spontanément dans une bonne partie de cas, mais il y a un fort
risque de rechute.
Le traitement d’urgence a pour but de ramener la calcémie à un niveau normal par
l’administration parentérale d’une solution de gluconate de calcium à 10% : 1ml/kg chez la
chatte et 5 à 20 ml [34], [78], [116] en fonction du degré d’hypocalcémie et de la taille de la
chienne.
L’injection est réalisée en mélangeant le gluconate de calcium à un soluté glucosé
isotonique. On ne mélangera jamais le gluconate de calcium avec une solution contenant des
bicarbonates car le calcium précipite alors sous forme de carbonate de calcium. L’injection se
fait par voie intraveineuse lente, sur 15 à 30 minutes, compte tenu de la cardiotoxicité. Une
surveillance électrocardiographique est souhaitable pendant l’injection.
L’observation d’une bradycardie, d’arythmies ou d’un raccourcissement de l’intervalle
QT doit inciter à ralentir la perfusion. Les injections peuvent être répétées si nécessaires, en
ne dépassant pas la dose de 5 à 15 mg/kg/h. Des sels de calcium injectables par voie souscutanée ou intramusculaire sont parfois préférés au gluconate car la cardiotoxicité par ces
voies d’injection est moindre. Il est conseillé d’effectuer des contrôles de la calcémie, si
possible pendant la correction de l’hypocalcémie.
- 96 -
Le traitement à long terme comprend 3 injections quotidiennes sous cutanées de
gluconate de calcium à la dose utilisée pour résoudre les symptômes en urgence, mélangé à
volume égal à du sérum physiologique, pour prévenir les rechutes [34] ou un apport de
calcium par voie orale : carbonate de calcium, 100 mg/kg/ jour ou gluconate de calcium ½ à 1
ampoule de 10 ml 5 fois par jour. Les glucocorticoïdes ne sont pas utilisés car ils diminuent
l’absorption intestinale et augmentent l’excrétion rénale de calcium.
L’hypoglycémie est rapportée comme étant une complication de l’hypocalcémie. De
plus les symptômes de ces deux entités pathologiques sont similaires. Linde Forsberg et
Eneroth [72] conseillent d’administrer du glucose par voie intraveineuse en plus du traitement
de l’hypocalcémie.
Les chiennes avec une hyperthermie importante seront soulagées avec des bains de glace
et leur température sera suivie dans les 30 à 45 minute suivant les injections de calcium.
L’injection de diazépam peut être effectuée en complément pour réduire les crises
tétaniques, si le glucose ne suffit pas.
Les chiots doivent être retirés 24h au moment de la crise et alimentés artificiellement.
III.2.3.1.5 Prévention
Les chiennes qui ont eu une crise d’éclampsie pourront récidiver à la portée suivante. Il
faut veiller à une alimentation équilibrée avant la mise bas et à éviter les carences comme les
excès de calcium. Toute supplémentation sera stoppée au moins une semaine avant le part,
afin de ne pas déprimer la fonction parathyroïdienne, répondant ensuite moins bien à une
demande soudaine et importante de calcium. La supplémentation peut être reprise pendant la
lactation.
III.2.3.1.6 Hypocalcémie et hypomagnésiémie
L’étude d’Aroch et al [1] révèle que 12 des 27 chiennes (44%) présentaient une
hypomagnésiémie (de 0.3 à 1.0 mmol/L, moyenne 0.7 mmol/L). Ce trouble électrolytique a
précédemment été associé à des symptômes neuromusculaires semblables à ceux de
l’éclampsie. L’hypomagniésiémie pouvant conduire à ou aggraver une hypocalcémie en
interférant avec la fonction parathyroïdienne, ce trouble métabolique nécessiterait d’être traité
ou mieux prévenu.
III.2.3.2 L’hypoglycémie [72], [86]
Une hypoglycémie peut apparaître indépendamment de toute hypocalcémie,
particulièrement dans les 10 jours précédant l’accouchement et les chiennes de petit format
après un travail prolongé. Les chiennes carencées en glucides pendant la gestation seront
hypoglycémiques dans les deux dernières semaines de gestation. Elles présenteront un
nombre accru de morts nés et une mortalité importante des chiots pendant les 3 premiers
jours. L’hypoglycémie est vraisemblablement sous-estimée et est souvent confondue avec une
hypocalcémie.
Lors d’hypoglycémie, on observe anorexie et prostration, vomissements et odeur
d’acétone de l’haleine. Biologiquement, la glycémie est inférieure à 0.7 mg/L, on observe
également cétonémie et cétonurie.
- 97 -
Les injections de glucose : glucose 10 à 20% 5 à 20ml par voie intraveineuse, font
rétrocéder les symptômes mais souvent pour peu de temps et doivent donc être répétées
quotidiennement jusqu'au terme.
III.2.3.3 L’acromégalie [34], [86]
Ce trouble n’est pas caractéristique du postpartum. Les taux élevés de progestérone
rencontrés lors de la gestation peuvent parfois entraîner une acromégalie spontanée transitoire
chez la chienne. La progestérone stimule alors la production excessive d’hormone de
croissance (GH) qui peut entraîner une augmentation de volume des tissus mous dans la
région du pharynx/larynx, en plus d’une apathie, d’un abdomen distendu, d’une polyuropolydipsie. On observe des espaces interdentaires élargis et des plis de peau excessifs dans les
régions de la tête et du cou. Les symptômes disparaissent peu de temps après la mise bas avec
la chute de progestérone précédant le part.
Si les symptômes deviennent inquiétants, on accélèrera la mise bas par une
thérapeutique aux prostaglandines 2α ou par une ovario-hystérectomie.
III.2.4 LES TROUBLES DU COMPORTEMENT MATERNEL [59], [86]
La plupart des chiennes et des chattes ont un comportement maternel marqué. La
construction du nid, l’acceptation de la tétée et la protection des chiots ou des chatons dépend
particulièrement de l’équilibre hormonal de la mère, mais également du potentiel génétique,
de l’état de santé et de facteurs environnants. L’augmentation de la prolactine semble être en
majeure partie responsable du comportement maternel.
Le caractère de « mauvaise mère » peut être héréditaire et certaines races ont un fort
pourcentage de comportement maternel inexistant. Mais dans la majorité des cas, le
comportement instinctif initial a été modifié par un attachement excessif au maître ou par une
éducation inadéquate. Une mère rendue nerveuse par les excitations de son maître pourra
prendre peur. Certaines mères craignent l’intervention de l’homme à tel point que l’assistance
lors de l’accouchement n’est pas acceptée et elles peuvent tuer leur progéniture à la première
occasion.
La douleur de la première naissance peut également masquer le comportement maternel
pour le premier chiot, il redeviendra normal pour le reste de la portée.
Une modification de l’environnement peut entraîner un allongement de la durée de la
parturition. De plus le comportement maternel est très vulnérable pendant les 48 premières
heures. L’utilisation de désinfectants à forte odeur peut bloquer la perception des phéromones
et entraîner un comportement anormal voire du cannibalisme. Un chauffage excessif de la
couche peut faire fuir la mère.
Les chattes primipares peuvent, une fois le part terminé, chercher à laisser leurs petits
pour reprendre leurs habitudes antérieures. Elles semblent ne pas réaliser leur nouvelle
condition et oublier leurs chatons. Il faut alors insister pour qu’elles restent dans le nid et
allaitent, après quelques heures, tout rentre dans l’ordre.
Lors d’un comportement anormal il faudra donc s’assurer qu’il n’y a aucun trouble
associé (métrite, mammite..) ou aucune perturbation de l’environnement. Le meilleur
- 98 -
stimulant lors de trouble du comportement maternel reste encore la présence des petits dans
les premières phases de la mise bas.
Chez la chienne, la mutilation ou le cannibalisme est attribuée à une instabilité mentale,
à des chiots muets, à une surdité maternelle ou à un mauvais alignement des dents. Chez la
chatte il faut ajouter aux causes déjà citées, une portée plus importante que la normale, une
deuxième gestation dans la saison ou un chaton anormal. Il peut également arriver qu’une
chatte abandonne tout ou partie de sa portée. Le plus souvent il s’agit de chatons morts,
faibles ou porteurs d’anomalies. Le phénomène est alors normal. Il peut arriver cependant que
les chatons abandonnés soient en excellent état général. Le rejet peut se compliquer de
cannibalisme, lors d’hypernervosité ou d’anxiété de la mère, il peut alors être utile
d’administrer de l’acépromazine à la dose de 0,25 à 0,5 mg/kg par voie intramusculaire. Chez
la chienne on recommande d’injecter de la progestérone par voie intramusculaire à la
posologie de 0.8 mg/kg. Il a été envisagé que le cannibalisme soit rapporté à un manque de
programmation génétique en vue du comportement maternel. Le fait d’allaiter les chatons
artificiellement participe à la propagation de la tare dans la lignée.
Les troubles du postpartum ne posent en général pas de problème de diagnostic. En
revanche,
la
coexistence
de
troubles
est
fréquente
(métrite/mammite,
éclampsie/hypoglycémie, éclampsie/atonie utérine) et peut entraîner des échecs
thérapeutiques. Le propriétaire doit veiller à maintenir une bonne hygiène autour du part et à
apporter une alimentation appropriée à la mère.
- 99 -
III.3 LA PATHOLOGIE PERINATALE
III.3.1 LES URGENCES PERINATALES DU CHIOT ET DU CHATON
Les premières 36 heures de vie constituent la période la plus critique pour le nouveau
né et l’adaptation la plus difficile, la plus importante est la mise en place d’une bonne
ventilation pulmonaire. D’autre part, le chiot et le chaton physiologiquement immatures sont
incapables d’assurer leur régulation thermique et leur homéostasie hydrique et glycémique.
Quatre pathologies majeurs le guettent : l’hypoxie, le refroidissement, la déshydratation et
l’hypoglycémie.
III.3.1.1 L’hypoxie [26], [56], [80]
III.3.1.1.1 Etiologie
La première inspiration détermine le déploiement des alvéoles à la naissance et par
conséquence la capacité respiratoire. Après cette première inspiration, le collapsus alvéolaire
est impossible du fait du dépôt sur la paroi pulmonaire du surfactant.
L’augmentation de la pression en CO2 dans les vaisseaux ombilicaux, induite par la
compression de ces vaisseaux au moment du passage dans la filière pelvienne ou par une
déhiscence placentaire prématurée, déclenche le réflexe inspiratoire. Ainsi lors d’une
expulsion trop lente (présentation postérieure), la première inspiration aura lieu alors que les
voies respiratoires du nouveau né, encore dans les eaux fœtales, absorberont ces fluides et se
retrouveront encombrées. De la même manière, tout ce qui sera susceptible de diminuer
l’intensité de la première inspiration compromettra l’expansion alvéolaire (chiots ou chatons
prématurés, nés par césarienne, anesthésiés).
III.3.1.1.2 Symptômes
Les symptômes de l’hypoxie sont une polypnée, une cyanose, une fréquence respiratoire
augmentée supérieure à 40 rpm, une bradycardie et une vocalisation expiratoire aiguë. Les
petits sont mal maternés par la mère, voire rejetés du nid, ce qui entraîne des perturbations en
série et une évolution rapidement mortelle.
III.3.1.1.3 Traitement et prévention
On se réfèrera à ce quia été décrit en II.3.1.2.2.2.
La maîtrise de la mise bas et de l’hystérotomie permet d’éviter l’hypoxie néo-natale :
par une intervention rapide lorsque le passage de la filière pelvienne ou du vagin est trop
laborieux, en particulier quand il s’écoule plus de 30 minutes avec un fœtus engagé, par une
gestion rapide de la préparation de la parturiente lors de césarienne, (penser à éviter un
décubitus dorsal prolongé chez les femelles de grand format), par un choix raisonné des
agents anesthésiques, par une réanimation efficace à la naissance.
- 100 -
III.3.1.2 Le refroidissement [26], [56], [80], [96]
III.3.1.2.1 Etiologie
Le chiot peut perdre de la chaleur par évaporation, conduction, radiation et convection.
Le refroidissement est dû à l’absence du réflexe du frisson et de vasoconstriction cutanée chez
le chiot et le chaton. Cette prédisposition au refroidissement est atténuée lorsque que la portée
est importante, les petits se réchauffant mutuellement en se serrant les uns contre les autres.
La chaleur maternelle et surtout le lait maternel contribuent à lutter contre cette tendance. En
revanche, lorsqu’il n’y a que 2 ou 3 chiots dans la portée ou encore en présence de chiots
orphelins, le risque de refroidissement est augmenté.
La température extérieure est une cause déterminante, le risque étant pratiquement
systématique lorsqu’elle est inférieure à 26°C.
III.3.1.2.2 Symptômes
A la température rectale de 35°C, le chiot est incapable de téter par perte du réflexe de
succion. On observe une augmentation de la fréquence respiratoire avec vocalisation
expiratoire aiguë et une diminution de la fréquence cardiaque. Privés d’apport énergétique,
hypoxie tissulaire et acidose métabolique s’installent ce qui fait encore chuter la température.
A 34°C, le chiot malgré ses cris est rejeté par sa mère. C’est en général le signe d’alerte. A
cette température, un iléus gastro-intestinal s’installe et le nouveau né refuse de se nourrir.
Une alimentation forcée induit alors une régurgitation, et une fausse déglutition peut avoir
lieu. Si l’on n’intervient pas immédiatement, les cris diminuent, torpeur et coma s’installent et
la mort survient rapidement. L’hypothermie favorise également les infections car elle diminue
la transformation des lymphocytes.
III.3.1.2.3 Traitement et prophylaxie
En cas de chute de la température corporelle en dessous de 34,8°C, il est prioritaire de
réchauffer lentement le chiot, sur une à trois heures. Un réchauffement trop rapide entraîne
une vasodilatation périphérique qui augmente les besoins du sang en oxygène et provoque un
surmenage cardiaque et pulmonaire que l’état de l’animal ne peut supporter.
Le réchauffement est effectué en plaçant l’animal en couveuse (respecter une humidité
de 55 à 65%) ou dans une poche du vêtement du soigneur. L’emploi de couveuses
pédiatriques (photo 12) présente l’avantage d’obtenir une température contrôlée, de maintenir
un taux d’humidité optimal, compris entre 55 et 65% afin d’éviter un assèchement trop
important des muqueuses, et de procurer de l’oxygène pur lors d’hypoxie. Une température
trop importante associée à une humidité trop forte peut induire une détresse respiratoire.
L’utilisation de tapis chauffants thermostatés a le privilège par rapport aux lampes à
infrarouge de chauffer le ventre et non le dos du jeune. Des tapis « faits main » peuvent être
réalisés à bas prix à partir de housses de coussin et de chaufferies introduites dans la housse.
Cette technique permet elle aussi de chauffer le ventre des nourrissons et présente l’autre
avantage d’être très peu cher et facilement nettoyable. A distance du parcours des résistances
électriques, s’établit un gradient de température que le jeune adapte à ses besoins
spontanément. Les lampes rouges doivent être placées à une distance suffisante afin d’éviter
chaleur excessive, brûlures et déshydratation. Des lampes suspendues au dessus des
nourrissons à une hauteur minimale permet une meilleure répartition de la chaleur. Les
bouillottes nécessitent d’être entourées d’une serviette afin d’éviter les brûlures, l’eau doit être
- 101 -
changée dés qu’elle se refroidit. On peut enfin administrer des fluides tièdes en intraveineux
ou intraosseux.
La présence d’un thermomètre au niveau des nouveaux nés permet de vérifier la
température à leur niveau. Il faut souligner que le nouveau né malade ou comateux n’est pas
capable de se mouvoir lors de source de température excessive, et ils doivent être
attentivement surveillés pour éviter et déshydratation. Même les nouveaux nés en bonne
santé, vu le développement incomplet de leurs réflexes neuromusculaires ne sont pas capables
de s’éloigner d’une source de température excessive la première semaine après la naissance.
A l’élévation très progressive de la température s’ajouteront des mouvements
qui berceront le jeune et contraindront son corps à régir par de simples postures d’équilibre,
ces mouvements contribuant à élever la température corporelle. Il faudra ensuite corriger
l’hypoglycémie concomitante.
Photo n° 12 : Couveuse pédiatrique
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
III.3.1.3 La déshydratation [26], [56], [80]
Le chiot nouveau né dont l’eau constitue 82% du poids du corps est particulièrement
sensible à la déshydratation dés que les apports sont insuffisants.
III.3.1.3.1 Etiologie
Deux facteurs intrinsèques prédisposent naturellement à cette pathologie : la surface
corporelle élevée par rapport au poids et l’immaturité rénale. La peau représente en effet 25%
du poids du nouveau né avec une couche kératinisée qui ne sera définitivement fonctionnelle
qu’entre 20 et 30 jours, et qui, à la naissance est quasi inexistante. Le rein du nouveau né ne
devient fonctionnel que vers 2 à 3 semaines. La réabsorption de l’eau par le rein est
insuffisante pour assurer une bonne régulation du métabolisme de l’eau même si cet
inconvénient est partiellement compensé par des besoins protéiques de croissance de l’animal
qui sont très élevés laissant ainsi très peu de déchets à excréter.
- 102 -
A côté de ces facteurs intrinsèques, le rôle de l’humidité ambiante est très important.
III.3.1.3.2 Diagnostic
Le statut hydrique est difficile à établir chez le nouveau né : la turgescence de la peau
n’est pas en liaison avec l’hydratation du fait du contenu plus important en eau et moins
important en graisse du nouveau né. Des muqueuses pâles et un temps de recoloration
capillaire augmenté en l’absence d’anémie signent un collapsus circulatoire et une
déshydratation de 12 à 15%. Le chiot déshydraté arrête de se nourrir, perd toute vitalité, puis
se refroidit et est rejeté par la mère. Des cris alertent le propriétaire. On observe une
persistance du pli cutané, mais le signe majeur est la perte de poids.
III.3.1.3.3 Traitement
Si le chiot perd plus de 10% de son poids de naissance dans les premières 24 heures, il
faut le réhydrater avec un biberon d’eau sucrée. Si l’équilibre n’est pas retrouvé, il faut
l’allaiter artificiellement (biberon d’eau sucrée) et lui administrer par voie sous -cutanée du
sérum physiologique isotonique tiède à raison de 20ml/100g/jour ou 1ml/30g toutes les 5 à 10
minutes. Les fluides sont maintenus jusqu’à retrouver des muqueuses plus colorées et un TRC
dans les normes. On réévalue toutes les30 minutes.
III.3.1.4 L’hypoglycémie [26], [39], [56], [80], [96]
III.3.1.4.1 Etiologie
Le chiot nouveau né, surtout âgé de moins de 5 jours, et à fortiori prématuré, ne dispose
pas de réserves et son potentiel d’enzymes indispensable à la néoglucogénèse est insuffisant.
Le mécanisme de feedback entre la glucogénèse hépatique et la glycémie n’existe pas et son
organisme est insensible à l’insuline. Privé de l’apport ombilical, il doit immédiatement
ajuster sa glycémie avec la nutrition intermittente qu’il reçoit.
La glycémie chute à 0.45g/L 4 à 6 heures après la naissance puis remonte autour de
0.70g/L après 72 heures. Les réserves de glycogène hépatique sont épuisées en 24 à 36 heures
de jeun et la néoglucogenèse inopérante pendant 10 jours.
De nombreux autres facteurs peuvent prédisposer le nouveau né à l’hypoglycémie :
endotoxémie, sepsis, shunt portosystémique… les portées nombreuses, le stress, une sécrétion
insuffisante de lait. Les races naines, particulièrement la race Yorkshire semblent être
prédisposées par rapport aux grandes races : réserves plus faibles, glycogenèse et
glycogénolyse immature, demandes métaboliques plus importantes.
Une cétonurie peut être associée. Une glycosurie est physiologique chez le nouveau né.
III.3.1.4.2 Symptômes
Les signes cliniques évoquant une hypoglycémie sont une hypothermie, de la faiblesse,
l’impossibilité de téter, des pleurs permanents, une dépression ou de la stupeur, une faim
importante. Puis l’animal s’épuise, il entre en bradycardie, la respiration devient irrégulière,
s’ensuivent convulsions et coma. Le nouveau né peut être déshydraté simultanément.
Associée à la clinique, on note une glycémie inférieure à 0.3 g/L (glycémie normale du
nouveau né de 0.5 à 1.2 mg/L de 1 à 3 jours).
- 103 -
III.3.1.4.3 Traitement et prophylaxie
La restauration d’une glycémie physiologique passe par l’administration orale de
glucose 5 à 10% lors d’hypoglycémie seule, et par l’injection sous cutanée ou intraveineuse
de mélange de soluté cristalloïde isotonique avec une solution de dextrose 2.5% (posologie de
1 ml /25g de poids 2 fois /jour) ou avec une solution de glucose 5% (4 ml pour 100 grammes
de poids), lorsqu’il faut en plus corriger une déshydratation. A titre indicatif, le volume de
l’estomac d’un chiot représente environ 5% de son poids corporel. On évitera toute
administration sous cutanée d’une solution hypertonique de type dextrose ou glucose. Lorsque
la voie intraveineuse est utilisée, l’injection doit se faire sur plusieurs minutes et le glucose
doit être dilué à l’aide sérum physiologique afin d’éviter l’apparition d’une phlébite
Le traitement est poursuivi jusqu’à l’arrêt des pleurs, une reprise de la tétée et la
température rectale stabilisée au dessus de 36°C. Si l’apport maternel est insuffisant, une
alimentation artificielle complémentaire est mise en place. Au-delà de 35°C une solution de
glucose à 10% est administrée à la sonde gastrique toutes les demi heures jusqu’à obtention
d’une température rectale de 37°C, l’allaitement artificiel pourra alors être repris. (Ganivet
1989)
Du fait de l’immaturité des mécanismes métaboliques et de régulation du glucose, on
peut induire une hyperglycémie iatrogène, un contrôle de la glycémie est conseillé avant de
procéder à toute nouvelle ré-injection.
Limiter le nombre de chiots par portée qui seront allaités naturellement prévient la
survenue d’hypoglycémie.
III.3.1.5 Cas de l’érythrolyse néonatale [8], [12], [57]
Cette situation pathologique est plus fréquente chez le chat que chez le chien. Le
transfert d’anticorps de la mère à ses chatons ne fournit pas seulement une protection contre
l’infection, mais peut aussi être source d’érythrolyse néonatale. Les chatons acquièrent de leur
mère des anticorps de classe G et de classe M par le biais du colostrum. Ainsi les chatons de
type sanguin A acquièrent des anticorps anti-B, et inversement. Les symptômes semblent plus
souvent développés chez les chatons de type A ou AB nés de mère typées B. Cliniquement on
observe quelques heures à quelques jours après la prise de colostrum, de la léthargie, une
répugnance à la tétée, une sévère hémoglobinurie, un ictère, et une mort soudaine.
En élevage félin un typage sanguin des reproducteurs est particulièrement indiqué pour
prévenir ce risque d’accident. Les chatons à risque pour l’érythrolyse néonatale devront être
séparés uniquement de leur mère le premier jour de leur vie, étant donné la période de
perméabilité aux Ig de la barrière intestinale.
L’érythrolyse néonatale survient rarement chez les chats domestiques mais est assez
fréquente chez les chats de pure race, ce qui pourrait expliquer une mortinatalité apparemment
plus importante dans les élevages.
III.3.1.6 Autres pathologies des nouveaux nés [80]
Des infections ombilicales peuvent survenir dans les 4 premiers jours de vie et sont
souvent dues à des germes d’origine fécale ou des streptocoques. Le traitement est celui de
l’abcès ombilical en plus de l’état de choc. La prévention passe par l’application d’une
solution antiseptique sur le cordon un environnement propre.
- 104 -
La septicémie néonatale peut être secondaire à un manque de colostrum, ou à des
affections maternelles comme métrite ou mammite. Les organismes responsables incluent des
staphylocoques, des streptocoques, Escherichia Coli et Pseudomonas. Le nouveau né doit
alors être séparé de la mère, traités par antibiotiques, fluides et autre traitement de support.
Le syndrome du lait toxique peut causer des hémorragies, une diarrhée verte, des pleurs
et un œdème du rectum. Les petits doivent être séparés de la mère et supplémentés en lait
industriel et la chienne évaluée à la recherche d’une affection sous jacente comme une métrite
ou une mammite.
III.3.2 LA REANIMATION DES NOUVEAUX NES LORS DE CESARIENNE [51]
En cas de travail prolongé nécessitant une hystérotomie, les fœtus sont
particulièrement sujets à l’hypoxie et peuvent montrer des signes de dépression respiratoire du
secondaires à l’injection d’ agents anesthésiques au cours de la chirurgie, nécessitant une
réanimation respiratoire comme décrit auparavant. En outre, si la mère a reçu des opioïdes, on
administre sous la langue des nouveaux nés 2 à 5 gouttes de naloxone afin de contrer la
dépression respiratoire induite et on surveille la fonction respiratoire sur les heures suivantes
pour éviter toute récidive de dépression respiratoire. Le reste de la réanimation est effectuée
comme lors d’une mise bas naturelle.
En attendant le réveil de la mère, l’assistant place les nouveaux nés dans un
environnement préchauffé à 30-33°C. Une fois que la mère et que la portée ont complètement
recouvré des effets des agents anesthésiques, les petits sont mis en contact de la mère. Si cette
dernière les rejette, on imprègne les nouveaux nés avec les placentas. Quelques chiennes
nécessitent qu’on les muselle ou qu’on les tranquillise dans les premières heures suivant le
part.
On vérifié également la présence de colostrum et les mamelles de la parturiente sont
nettoyées des solutions de préparation chirurgicale, des fluides fœtaux et du sang. Une
agalactie peut survenir chez la chatte ou la chienne après la césarienne mais le lait apparaît en
général sous les premières 24 heures. De l’ocytocine ou du métoclopramide peuvent être
injectés pour aider à la production (se référer au III.2).
La parturiente et sa portée pourront être rendues au propriétaire dés que celle-ci est
capable de se tenir debout et de s’occuper de sa portée. Le propriétaire doit être instruit des
précautions à prendre pour surveiller la mère les 24 à 48 premières heures. Il doit porter son
attention sur des signes d’hémorragie utérine persistante, d’infection, de déhiscence de plaie,
et d’anorexie.
III.3.3 L’ELEVAGE DES ORPHELINS [51], [56]
Un orphelin nécessite que l’on supplée à l’ensemble de ses besoins par une source différente
de celle de sa mère.
- 105 -
III.3.3.1 L’alimentation du nouveau né orphelin.
Les animaux âgés de 0 à 30 jours, issus de mère décédée ou dont le lait est toxique ou tari,
doivent être totalement pris en charge. Les animaux issus d’une portée trop nombreuse
peuvent aussi nécessiter une assistance à la lactation, les autres fonctions d’élevage pouvant
être remplies par la mère [39].
III.3.3.1.1 La nourrice [34]
Une chienne ou une chatte en gestation peut accepter d’allaiter des nouveaux nés orphelins,
pourvu que ceux-ci soient similaires en taille au reste de la portée. Plus la différence de taille
et l’âge entre orphelins et nouveaux nés est importante, moins la mère nourricière sera
disposée à s’occuper de ces orphelins.
III.3.3.1.2 Le colostrum (se référer au II.3.1.1.6 et au I.1.2.3.3.1)
La mise en place de banques de colostrum congelé permet d’assurer le transfert d’immunité
passive et l’apport de nutriments essentiels.
III.3.3.1.3 Le lait de remplacement [51]
Le lait de remplacement doit, dans sa composition être proche du lait maternel.
III.3.3.1.3.1 Besoins nutritionnels [21], [42], [58]
Il est important que le lait de remplacement ait une composition la plus proche possible du lait
de la chienne ou de la chatte.
Energie : Les recommandations en énergie pour le chiot orphelin sont de 134 kcal/kg la
première semaine, puis 156 la deuxième semaine, 180 à 200 la troisième et 220 kcal/kg la 4e
semaine. Ses besoins en eau sont de 180 ml/kg/jour. Le besoin énergétique du chaton à la
naissance est de 380 kcal/kg jusqu’à l’âge de 4 semaines.
Besoin protéique : On augmente pour le chiot le rapport protido-calorique (RPC) par rapport à
l’entretien, soit un RPC > 70 g/Mcal pour les petites races, égal à 75 pour les races moyennes
et à 80 pour les grandes races. Le RPC du chaton à la naissance doit être supérieur à 80 à 90
g/Mcal.
Minéraux : les recommandations en minéraux sont les suivantes :
Pour le chiot :
Ca/P 1.3
Ca 0.9 à 1.4% MS
Pour le chaton :
Ca/P=1.3
Ca 0.9% MS
P 0.7 à 1.1% MS
P 0.7% MS
Le lait maternisé industriel (tableau 13) constitue le meilleur lait de remplacement car il
est adapté aux besoins. Le soigneur veillera à bien respecter le mode d’emploi en particulier la
dilution. Lorsque l’on ne dispose pas de lait industriel, il est possible de recourir à des
formules ménagères que l’on utilise pendant un temps le plus limité possible, avant de
recourir à une formulation plus équilibrée. La maternisation du lait de vache (tableau 14)
consistera à augmenter les teneurs en matière sèche, protéines et matières grasses [120]. Le
lait de vache contient plus de lactose, qui peut être à l’origine de diarrhées osmotiques
(tableau 12).
- 106 -
Lait
de
vache
135
35
40
50
8
1.2
0.9
750
Matière sèche
Protéines
Lipides
Lactose
Cendres
Calcium
Phosphore
Energie (kcal/litre)
Lait
de
chienne
230
80
95
40
14
2.3
1.6
1300
Lait
de
chatte
270
110
120
30
15
1400
Tableau n°12 : Comparaison des laits de vache/chienne/chatte
D’après Wolter 1992 [120]
Humidité
Protéines
Matières grasses
Lactose
Calcium
Phosphore
Energie
métabolisable
Puppy Milk
Cat Milk
(Royal Canin)
(vétérinaire)
Lait maternisé
Biocanina
(Biocanina)
(pharmacie)
(Royal Canin)
(vétérinaire)
3%
33%
39%
18.5%
1.1%
0.8%
5.59 kcal/g
(Vétoquinol)
(vétérinaire)
3%
33%
39%
18.5%
1.1%
0.8%
5.59 kcal/g
30%
26%
1.0%
0.7%
-
3.5%
28%
26%
4.4 kcal/g
Tableau n°13 : Exemples de laits maternisés industriels pour le chiot et le chaton
composants
Lait de vache entier
Lait concentré non sucré
Crème fraîche
Œufs entiers sans coquille
Œufs entiers avec coquille
Jaunes d’œufs
Poudre d’os
Eau minérale
A
100g
5
-
B
600g
10
20g
-
C
800g
200g
1
6g
-
D
50g
1
4g
-
E
1 verre
1 verre
1
-
F
270g
70g
9
1
154g
Tableau n°14 : Exemples de maternisation de lait de vache destiné à des chiots
D’après Grandjean et al [42]
- 107 -
III.3.2.1.2.2 Rythme et quantité à administrer [39]
La capacité de l’estomac d’un nouveau né est de 50 ml/kg. Initialement les chiots
doivent recevoir 10 ml toutes les 4 à 6 heures ou des repas à intervalles réguliers entre 7h et
22h [55], le total est augmenté de 1ml par repas. Les chatons doivent recevoir 5 ml par repas
et le total est augmenté de 1 ml/jour.
III.3.2.1.2.3 Mode d’emploi pour l’administration [32], [56], [80]
Le lait doit être porté entre 25 et 37°C avant d’être distribué, soit par biberon soit par
sonde gastrique souple ou à la seringue. Le sondage gastrique doit être réalisé avec précaution
afin de ne pas intuber la trachée, d’autant que le réflexe de la toux ne se développe que vers le
10e jour. La sonde doit mesurer en longueur 75% de la distance nez – dernière côte. Le
gavage doit être relativement lent et doux, on évitera d’administrer de l’air.
Le nouveau né est tenu dans une main avec la tête surélevée et le corps doucement étiré.
La tétine est placée dans la bouche de l’animal puis retirée ce qui provoque le réflexe de
succion. On prend garde à ne pas tirer la tête trop en arrière et à ne pas mettre un débit trop
rapide afin d’éviter une fausse route. Le nouveau né rejette le biberon quand il est rassasié.
III.3.2.1.2.4 Conduite à tenir lors de diarrhée [39], [80]
La pathologie de l’orphelin la plus fréquemment retrouvée est la diarrhée souvent due à
une suralimentation. La diarrhée résulte également d’un lait mal préparé ou mal conservé
(pollution bactérienne), d’une alimentation hyperosmolaire (addition insuffisante d’eau) ou
d’un lait distribué à une température inadéquate. En cas de diarrhée profuse on remplacera le
lait par du sérum glucosé à 10%. Dans les cas plus modérés, on diminue de moitié l’apport
unitaire en lait et on complète par un mélange à parts égales de ringer lactate et de sérum
glucosé à 5%. Ringer et glucose seront réduits ultérieurement au fur et à mesure que les selles
prendront de la consistance.
III.3.3.2 Autres soins à administrer [56]
Jusqu’à 3 semaines les orphelins devraient être élevés isolément, ce qui permet d’éviter
les souillures mutuelles et les succions réciproques. Au-delà de 3 semaines, les orphelins
doivent cohabiter pour des raisons de structuration du comportement social intraspécifique.
La température à maintenir auprès des orphelins est plus élevée : entre 29° et 32°
pendant la première semaine, puis 26° à 29° la 2e semaine, l’humidité doit être de 50%. On
utilisera un incubateur permettant de régler à la fois température et humidité ou à défaut des
tapis chauffant le ventre des nouveaux nés associés à une source d’humidité (bols d’eau aux
marges de la couche). La mise en place constante d’un thermomètre dans le box permet de
surveiller la température.
Durant les deux premières semaines, le soigneur doit se substituer à la mère dans ses
fonctions de stimulation des émonctoires après chaque repas à l’aide d’un coton humide
chaud appliqué sur les régions génitale et anale, de stimulation cutanée et corporelle, par des
massages doux et réguliers, des manipulations des membres et du corps, surtout au réveil.
Avant les repas, il est très important d’introduire une routine : manipulations à heures
régulières, dans une séquence répétitive, dans un contexte constant.
- 108 -
III.3.4 LA GESTION DE LA PREMATURITE [22]
III.3.4 1 Fluidothérapie :
III.3.4 1.1 Indications :
Un remplissage du secteur vasculaire est recommandé lors de choc hypovolémique
(hémorragie, pertes liquidiennes gastro-intestinales) qui provoque une chute de la perfusion et
une mauvaise oxygénation des organes conduisant à l’hypoxie cellulaire. Il est aussi préconisé
dans le choc septique source d’une diminution de la perfusion tissulaire.
Les mécanismes compensateurs mis en jeu chez l’adulte ne sont pas totalement
fonctionnels chez le nouveau né du fait de son immaturité, et sont encore moins présents chez
le prématuré. Un état de choc chez un nouveau né est difficile à objectiver car les mécanismes
compensateurs participent au diagnostic.
Le traitement de l’hypoglycémie recourt à la fluidothérapie: (se référer au III.3.1.4) : la
voie parentérale est utilisée pour corriger les déséquilibres métaboliques.
III.3.4 1.2 Voie d’administration (se référer au II.3.1.2.2.2)
Les solutés cristalloïdes sont administrés par voie intraveineuse, intraosseuse (se référer
à la fiche technique) ou intra ombilicale. La voie intraosseuse doit être utilisée en première
intention afin d’obtenir la restauration rapide d’une volémie autorisant l’emploi d’une voie
intraveineuse.
III.3.4 1.3 Rythme d’administration
La vitesse d’administration est de 60 à 180 ml/kg/jour par voie intraveineuse ou 29
ml/min maximum par voie intraosseuse, ce qui est insuffisant en cas de choc hypovolémique
majeur. Dans cette situation, il est conseillé de perfuser en 15 à 20 minutes, un mélange de
solutés colloïdes (10 à 15 ml/kg) associé à 4 ml/kg de NaCl hypertonique à 7.5%. Un cathéter
intraveineux est ensuite mis en place [40].
En cas de tendance aux saignements associée à des temps de coagulation augmentés,
Macintire [80] recommande de supplémenter en vitamines K : de 0.5 à 2.5 mg/kg en SC.
III.3.4 2 L’antibiothérapie
De nombreux facteurs font que l’absorption, la distribution, la métabolisation et
l’élimination des principes actifs chez le nouveau né est unique. : son taux de protéines est
plus faible que celui de l’adulte (particulièrement l’albumine qui est la molécule privilégiée de
liaison des principes actifs), ses capacités excrétrices rénales sont réduites, ses systèmes
hépatiques d’oxydation et de glucuronoconjugaison sont immatures, sa barrière hémato
encéphalique est perméable et son système nerveux autonome n’est pas totalement
fonctionnel [56], [96].
La flore intestinale du nouveau né est en pleine en croissance et très sensible à l’action
des antibiotiques administrés par voie orale. On privilégie donc les voies parentérales
notamment la voie intraveineuse. La voie intra osseuse peut également être utilisée. La voie
sous cutanée donne une réponse qui varie avec l’âge de l’animal et son niveau d’hydratation.
- 109 -
Aucune étude n’indique un schéma posologique standart à suivre pour respecter la
physiologie du nouveau né, une réduction de 30 à 50% de la posologie adulte et un
allongement de 4 heures de l’intervalle entre deux administrations semblerait judicieux.
Le métronidazole est la molécule de choix pour traiter les affections à germes
anaérobies et les giardioses. La diminution de sa clairance et l’allongement de son temps de
demi vie chez le nouveau né nécessite de réduire la dose ou d’allonger l’intervalle de temps
entre deux administrations afin d’éviter une toxicité nerveuse centrale.
Les β lactamines et les céphalosporines de première génération sont bien tolérées, on
veillera cependant à diminuer le rythme d’administration.
Les autres anti-infectieux sont proscrits : la gentamicine est néphrotoxique, le
chloramphénicol est cardiotoxique et hématotoxique, les tétracyclines chélatent le calcium, les
fluoroquinolones détruisent les cartilages des os longs, les sulfamides potentialisés peuvent
induire une hépatite ou une anémie [56].
III.3.4 3 Réanimation cardiorespiratoire : se référer au III.3.1.1 et au II.3.1.2.2.2
III.3.4 4 Gestion de l’environnement : se référer au III.3.1.2.3
Lors de mise bas à terme, le chiot n’est pas capable de réguler lui-même sa température
corporelle. Chez le prématuré, la situation est plus critique encore. Une attention particulière
doit être accordée aux nouveaux nés : l’utilisation de couveuses pédiatriques est spécialement
recommandée afin de maintenir la température et l’humidité recommandée.
III.3.4 5 Administration de surfactant :
Lors de naissance prématurée, la détresse respiratoire est de à un relargage insuffisant de
surfactant au niveau pulmonaire.
Chez la vache, la maturation du surfactant pulmonaire fœtal est accélérée par
l’administration de corticoïdes ou prostaglandines en fin de gestation. Les prostaglandines
sont abortives chez la chienne et risquent d’induire un part avant terme. Les corticoïdes ne
sont pas abortives. Des travaux sont nécessaires pour déterminer leur effet sur la maturation
du surfactant. Les corticoïdes limitent l’augmentation de la perméabilité de la barrière
intestinale et l’absorption du colostrum.
Une alternative à la maturation du surfactant peut être l’administration de surfactant aux
prématurés à l’exemple de ce qui est fait en médecine humaine. Aucune donnée clinique n’est
disponible en pédiatrie canine actuellement. La dose initiale serait fonction de la gravité de la
détresse respiratoire, soit la posologie de 100 mg/kg utilisée en première intention par les
obstétriciens peut être prise comme référence. La réévaluation de la fonction respiratoire
permet d’ajuster les apports ultérieurs.
Le surfactant est donné dés la naissance, afin que la première ventilation favorise sa
diffusion dans les poumons et prévienne l’endommagement du parenchyme pulmonaire qui
est dépourvu de couche protectrice de surfactant.
On préfère le surfactant de type naturel modifié, d’action plus rapide que le surfactant
synthétique. L’administration se fait par bolus par voie intratrachéale.
- 110 -
Cette première partie a permis d’établir des rappels de physiologie et d’endocrinologie
et des points de repère chiffrés sur la mise bas. Les dystocies, la pathologie maternelle
péripartum et la pathologie néonatale sont ensuite abordées et des thérapeutiques médicales
ou chirurgicales proposées. La gestion des nouveau nés des orphelins et de prématuré est
enfin évoquée.
La synthèse de ces données bibliographiques permet dans une deuxième partie la mise
en place de conduites à tenir dans l’ensemble de situations rencontrées autour du part.
- 111 -
- 112 -
DEUXIEME PARTIE
CONDUITES A TENIR
ET
GESTES TECHNIQUES
- 113 -
- 114 -
CONDUITES A TENIR
Agalactie
Evaluation de la fréquence cardiaque des fœtus
Chiot unique
Début de mise bas sans effort expulsif (Inertie utérine primitive)
Efforts expulsifs inefficaces
Hypoglycémie
Induction de la mise bas
Inertie utérine secondaire
Malposition fœtale
Pertes hémorragiques après le part
Préparation de la parturiente avant la césarienne
Prolapsus vaginal / utérin
Protocoles d’anesthésie pour la césarienne
Réanimation de nouveaux nés
Suspicion d’éclampsie
FICHES TECHNIQUES
Technique de pose d’un cathéter intraosseux
L’anesthésie épidurale
Manœuvres obstétricales
Episiotomie
La césarienne (Hystérotomie)
- 115 -
- 116 -
CONDUITE A TENIR n°1
AGALACTIE
1 : CONFIMER L’AGALACTIE:
A : Examen des mamelles :
- Vérifier l’absence de mulsion en exerçant une pression depuis la mamelle jusqu’à la
base des mamelons
- Rechercher la présence (défaut d’éjection du lait) ou l’absence (agalactie vraie)
d’engorgement des mamelles
- En cas d’engorgement des mamelles, rechercher d’éventuelles complications de
mammite associées : rougeur, chaleur, douleur des mamelles
B : Pesée des chiots :
Pas de prise de poids ou perte de poids après 24-48 heures
2 : TRAITEMENT :
A : Traitement de l’agalactie vraie :
Métoclopramide (Primpérid ®) 0.5 mg/kg.
Galéga, malt et phosphate tricalcique (Galactogyl ®) par voie orale, en plus du
métoclopramide lors de réponse insuffisante
B : Traitement en cas de défaut d’éjection du lait :
- Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 2 à 5 UI IM ou SC
Acépromazine (Calmivet ®, Vetranquil ®) 0.4 mg/ kg per os si la parturiente est
nerveuse afin de faciliter la tétée
- !! vérifier que la chienne n’écrase pas ses chiots lorsqu’elle est tranquillisée
- Stimuler l’éjection du lait en mettant les chiots ou les chatons à la tétée
- Traire la mamelle pour l’assouplir
C : Alimentation :
- Pour la chienne, respecter le besoin (besoin d’entretien * 2 à 4) et le RPC (>75).
L’aliment doit avoir une densité énergétique de 3.5 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines
de 22 à 35%, un taux de calcium de 0.75 à 1.7% et un taux de phosphore de 0.6 à 1.3%
de la matière sèche
- Pour la chatte : respecter le besoin (250 kcal/kg) et le RPC (>90). L’aliment doit
avoir une densité énergétique de 4.0 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 35 à 50 %,
un taux de calcium de 1.0 à 1.6% et un taux de phosphore de 0.8 à 1.4% de la matière
sèche
- 117 -
- Eau fraîche ad libitum
D : En cas d’échec du traitement de l’agalactie :
Alimenter artificiellement la portée (se référer aux fiches « prise de colostrum » et
« réanimation des nouveaux nés »)
3 : CORRIGER LA CAUSE SOUS JACENTE OU TOUTE PATHOLOGIE ASSOCIEE :
Etat de choc, pathologie utérine, fatigue excessive, mammite, infection générale,
déséquilibre endocrinien
CONDUITE A TENIR n°2
EVALUATION DE LA FREQUENCE CARDIAQUE DES FOETUS
1 : Auscultation transabdominale avec un stéthoscope en plusieurs sites, en commençant par
l’ombilic. Prise du pouls maternel en parallèle
2 : Echographie transabdominale
FC > 150 160 bpm : bon état général
FC<130 bpm : doit être délivré en moins de 2 heures
- 118 -
CONDUITE A TENIR n°3
CHIOT UNIQUE ou 2 CHIOTS DANS LES RACES GEANTES
Programmer systématiquement une hystérotomie
1 : VERIFIER LE NOMBRE DE CHIOTS
Examen radiographique abdominal : 1 fœtus = 1 tête + 1 colonne vertébrale
2 : VERIFIER LE TERME
- Commémoratifs : + de 63 jours post ovulation = terme
- Prévision du terme par mesures échographiques : mesure des diamètres bipariétal et
abdominal transverse et détermination du terme par les tables (se référer à l’annexe 5)
!! L’interprétation de la progestéronémie n’est pas fiable : la progestéronémie ne
devient pas toujours basale (< 2ng/ml) lors de chiot unique
3 : VERIFIER LE BON ETAT GENERAL DU FŒTUS
- Examen radiographique abdominal :
rechercher des signes de mort fœtale (présence de gaz 6 heures postmortem,
chevauchement des os du crâne 2 jours postmortem, dissociation des os des membres,
os regroupés en une image calcifiée amorphe) (photo 13, figure 11)
!! L’absence de modification radiographique ne permet pas d’exclure une mort fœtale
Photo n°13 : Présence de gaz
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
- 119 -
Figure n°11 : Chevauchement des os du crâne signant une mort fœtale
D’après Mialot [85]
Mesure de la fréquence cardiaque par échographie ou auscultation des nouveaux nés (se
référer à la fiche « évaluation de la fréquence cardiaque des fœtus ») :
FC > 180 – 200 bpm : absence de souffrance foetale
4 : DECLENCHEMENT MEDICAL DU PART et HYSTEROTOMIE
A partir de 59 à 60 jours post ovulation
Injection d’Aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg (0.5 ml/kg) SC
Hystérotomie 12 à 24 heures plus tard
- 120 -
CONDUITE A TENIR n°4
DEBUT DE MISE BAS SANS EFFORT EXPULSIF
(Inertie utérine primitive)
Aucun chiot ou chaton n’est né.
1 : VERIFIER L’ABSENCE
PROGESTERONE
DE
TRAITEMENT
HORMONAL
A
BASE
DE
Dans le cadre d’un traitement d’insuffisance lutéale
Dans le cadre d’une prévention de l’oestrus (chatte)
2 : VERIFIER LE TERME
A : Commémoratifs :
Terme :
> 63 jours post ovulation, > 67 jours post saillie chez la chienne
> 65 jours post saillie chez la chatte
B : Evaluation de la dilatation du col :
- Col dilaté à l’endoscopie : mise bas imminente
- Pertes d’utéroverdine (écoulement verdâtre) : stade I de mise bas ou avortement
tardif
C : Doser la progestérone :
- Pg < 2ng/ml chez la chienne ou < 5 ng/ml chez la chatte et fréquence cardiaque des
fœtus > 180 bpm : mise bas imminente
- Progestérone n’ayant pas encore chuté et absence de mouvement cardiaque : mort
fœtale
- Progestérone n’ayant pas encore chuté et fréquence cardiaque des fœtus > 180 bpm :
parturiente pas à terme (sauf si chiot unique : se référer à la fiche « chiot unique »)
D : Evaluation du terme par échographie :
Mesure des diamètres bipariétal et abdominal transverse et évaluation du terme par les
tables (se référer à l’annexe 5)
E : Recherche de facteurs aggravants :
Si une inertie utérine primitive complète est confirmée, doser glycémie, calcium, et
protéines totales :
lors de déficit (glycémie < 0.7 mg/L, calcémie totale < 70 mg/L) : complémenter (se
référer aux fiches « hypoglycémie » et « suspicion d’éclampsie »)
- 121 -
3 : VERIFIER LA TAILLE DE LA PORTEE, SA VIABILITE ET L’ABSENCE DE
DYSTOCIE :
- Examen radiographique :
évaluer la taille de la portée, rechercher des signes de mort fœtale (présence de gaz 6
heures postmortem, chevauchement des os du crâne 2 jours postmortem, dissociation
des os des membres, os regroupés en une image calcifiée amorphe), rechercher une
malposition ou une mauvaise présentation fœtale, une disproportion foetao-maternelle
(se référer au 3° de la fiche n°2)
- Examen échographique ou auscultation transabdominale des cœurs foetaux associée
à une prise de pouls de la mère :
mesure de la fréquence cardiaque de plusieurs fœtus (se référer à la fiche
« auscultation de la fréquence cardiaque des fœtus »)
4 : TRAITEMENT A METTRE EN ŒUVRE :
A : Portée d’un ou deux chiots avec ou sans hyper développement fœtal → se référer à la
fiche « chiot unique »
B : Plus de 5 chiots ou chatons encore à naître → césarienne (se référer à la fiche
« césarienne »)
C : Fréquence cardiaque des chiots ou des chatons < 110 bpm → césarienne immédiate
< 130 bpm : les foetus doivent être sortis
en moins de 2 heures
D : Moins de 5 chiots ou chatons à naître / Fréquence cardiaque supérieure à 140 bpm / Pas
d’obstruction des voies génitales
Faire marcher la parturiente
Toucher vaginal (reproduire le réflexe de Fergusson)
Traitement médical :
- 1 ampoule de 10 ml de gluconate calcium 10% dans une perfusion de 250ml de
glucose 5%
5 ml/kg/heure (CT) à 10ml/kg/heure (CN) par voie intraveineuse
pendant 30 minutes à 1 heure
sous contrôle ECG
- 30 minutes après le calcium : Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®,
Ocytovem ®)
1UI / Cte, 1 à 5 UI / Cne, en IM, 3 injections à 30 minutes d’intervalle
- si voie veineuse impossible à poser : carbonate de calcium 100mg/kg/j ou gluconate
de calcium ½ à 1 ampoule 5 fois par jour per os ou gluconate de calcium sous cutané
- si échec après 3 séries de 3 injections : césarienne
- 122 -
CONDUITE A TENIR n°5
EFFORTS EXPULSIFS INEFFICACES
Contractions visibles depuis 1à 2 heures sans sortie de chiot ou de chaton
1 : EVALUER LA SOUFFRANCE FŒTALE
Examen échographique ou auscultation transabdominale des cœurs fœtaux associée à
prise de pouls de la mère :
mesure de la fréquence cardiaque de plusieurs fœtus ( se référer à la fiche
« auscultation cardiaque des fœtus »)
2 : DETERMINER L’ORIGINE DE LA DYSTOCIE
Toucher vaginal, examens radiographique et échographique abdominaux : déterminer
si l’obstruction est haute (utérus) ou basse (vagin)
3 : TRAITEMENT
Torsion ou rupture utérine : césarienne (se référer à la fiche « césarienne »)
Hernie inguinale utérine : réduction chirurgicale de la hernie et repositionnement
intraabdominal de l’utérus. Lorsque la vascularisation utérine est compromise ou les
tissus utérins endommagés, procéder à une hystérectomie
Malformation congénitale utérine (aplasie ou hypoplasie d’une corne ou du corps ou
du col utérin): hystérectomie
Anomalies des tissus mous (néoplasme, fibrose, septum…) : chirurgie d’exérèse du
néoplasme ou du septum, délivrance des fœtus lors de fibrose, l’avenir reproducteur
est compromis lors de fibrose (toute chirurgie aggrave le processus de fibrose)
Filière pelvienne de diamètre diminué (congénital ou acquis) : césarienne
Fœtus de trop grosse taille (races prédisposées : brachycéphales, races à faible fertilité
et petite portée) : césarienne
Lors de mauvaise présentation :
- si le fœtus est situé dans la filière pelvienne et accessible et que des contractions
fortes ont débuté depuis moins de 30 minutes, des manœuvres obstétricales doivent
être essayées (se référer aux fiches « manœuvres obstétricales » et « malposition
fœtale »)
- en cas contraire, si l’obstruction se situe au niveau du vagin : épisiotomie (se référer
à la fiche « épisiotomie »)
- si l’obstruction est plus haute ou lors d’échec de l’épisiotomie : césarienne
- 123 -
CONDUITE A TENIR n°6
HYPOGLYCEMIE
1 : CONFIRMER L’HYPOGLYCEMIE :
Suspicion si : anorexie, prostration, vomissements, odeur d’acétone + chez les
chiennes de petit format, lors de travail prolongé
Confirmation : glycémie < 0.7 g/L, cétonurie
2 : TRAITEMENT :
A : traitement étiologique :
Glucose 50 % (Glucose Aguettant ®) IV lente 1-5 ml → attention effet rebond
Préférer une administration continue : glucose 5% IV 5 ml/kg/heure (CT)
à 10 ml/kg/heure (CN), jusqu’à rétablissement de la glycémie
En parallèle : contrôle régulier pendant l’injection puis dans les heures suivantes
Surveillance (clinique et biologique) régulière jusqu’au terme
B : Traitement de soutien :
Apport alimentaire adéquat :
- Pour la chienne, respecter le besoin (besoin d’entretien * 2 à 4) et le RPC (>75).
L’aliment doit avoir une densité énergétique de 3.5 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines
de 22 à 35%, un taux de calcium de 0.75 à 1.7% et un taux de phosphore de 0.6 à 1.3%
de la matière sèche
- Pour la chatte : respecter le besoin (250 kcal/kg) et le RPC (>90). L’aliment doit
avoir une densité énergétique de 4.0 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 35 à 50 %,
un taux de calcium de 1.0 à 1.6% et un taux de phosphore de 0.8 à 1.4% de la matière
sèche
Tarir la chienne après la mise bas : antiprolactine = Métergoline (Contralac ®) 0.1
mg/kg/12 heures pendant 8 jours ou Cabergoline (Galastop ®) 5µg/kg/j pendant 10
jours
Adoption de la portée ou alimentation artificielle
3 : CONDUITE DE LA MISE BAS :
Induction de la mise bas : Aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg SC après J58
Césarienne le lendemain ou d’emblée une fois le diagnostic posé, si les fœtus sont morts ou
souffrants ou que l’état général de la mère ne s’améliore pas (voir fiche « césarienne »)
- 124 -
CONDUITE A TENIR n°7
INDUCTION DE LA MISE BAS
1 : INDICATIONS
Risques de défaut d’expulsion : blocage psychologique, inertie utérine (syndrome du
chiot unique)
Terme dépassé
Troubles métaboliques antépartum (hypoglycémie grave)
Programmation de la mise bas (mise bas de jour)
2 : PROTOCOLE
Protocole de l’étude de Fiéni et al [35] de l’ENVN :
A partir du 59 à 60e jour post ovulation :
T0 (J59 ou J60)
→ aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg SC (0.5 ml/kg)
T0 + 24 heures
→ ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®,
Ocytovem ®)
0.15 UI /kg SC toutes les 2 heures jusqu’à l’expulsion de
l’ensemble des fœtus
+ gluconate de calcium (Calcium Aguettant ®) per os ad libitum
Initiation de la mise bas à T0 + 30 à 34 heures: si les injections sont débutées à 14 heures, la
mise bas commence le surlendemain matin vers 9 heures
!! Hospitalisation nécessaire
!! Ce protocole reste à valider dans les races autres que le Beagle.
- 125 -
CONDUITE A TENIR n°8
INERTIE UTERINE SECONDAIRE
1 : RECONNAITRE L’INERTIE UTERINE SECONDAIRE
Absence de contractions depuis plus de 2 heures sur une parturiente ayant déjà débuté
sa mise bas
2 : DETERMINER L’ORIGINE DE L’INERTIE UTERINE SECONDAIRE
A : Rechercher une obstruction haute ou basse (mauvaise présentation ou malposition fœtale,
disproportion foeto-maternelle) :
Palpation de la région périvulvaire, toucher vaginal
Examen radiographique abdominal
B :Suspecter une fatigue secondaire à l’expulsion de nombreux chiots :
Si la chienne est de moyen ou grand format et la portée est importante
(commémoratifs ou examen radiographique)
Historique du début du part : part languissant
3 : TRAITEMENT
A : En cas d’obstruction :
Se référer aux fiches « efforts expulsifs inefficaces » et « malposition fœtale »
B : En cas de fatigue après l’expulsion de nombreux chiots sur une chienne de moyen ou de
grand format (il reste alors peu de chiots) :
- 1 ampoule de Gluconate de calcium 10% (Calcium Aguettant ®) dans une poche de
250 ml de Glucose 5%, à la vitesse de 5 ml/kg/heure (CT) à 10 ml/kg/heure (CN),
pendant 30 minutes à 1 heure, 30 minutes avant l’administration d’ocytocine
sous monitoring ECG (à défaut sous auscultation cardiaque)
+
- Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 0.25 à 4 UI par
animal, jusque 10 UI chez une chienne de grand format, par voie sous cutanée,
intramusculaire, ou intraveineuse lente, toutes les 30 minutes, sans dépasser 1 UI chez
la chatte
Entre les naissances, respecter un repos utérin d’une heure avant de réitérer une série
d’injections d’ocytocine, sans dépasser un maximum de 3 injections par délivrance
d’un chiot
Lors d’échec (pas d’expulsion après 1 heure de perfusion et 3 injections d’ocytocine) :
césarienne ( se référer à la fiche « césarienne »)
- 126 -
CONDUITE A TENIR n°9
MALPOSITION FŒTALE
1 : DIAGNOSTIQUER et EVALUER LA MALPOSITION :
Contractions abdominales visibles = stade II initié
Fœtus engagé : visible à la vulve ou palpable en région périnéale ou par toucher
vaginal ou diagnostic radiographique de l’abdomen et du bassin.
Profiter de ces examens pour évaluer quel est le type de malposition du fœtus pour
ensuite connaître la manœuvre à appliquer pour la corriger figure 12).
Figure n°12 : Exemples de malposition fœtale, diagnostic par toucher vaginal
D’après Lévy [69]
- 127 -
2 : TRAITEMENT DE LA MALPOSITION :
A : Lors d’obstruction dans la filière pelvienne et de stade II (phase d’expulsion des fœtus)
< 4-5 heures :
Manœuvres obstétricales manuelles (voir fiche « manœuvres obstétricales »
± Episiotomie
± Utilisation des forceps : lors de fœtus de grosse taille + reste de la portée de taille
normale ou + reste 1 ou 2 chiot à naître
NB : forceps contre indiqués chez la chatte
B : Lors d’échec des manœuvres obstétricales ou de fœtus non atteignable ou de stade II
> 4-5 heures :
Césarienne (se référer à la fiche « césarienne »)
- 128 -
CONDUITE A TENIR n°10
PERTES HEMORRAGIQUES APRES LE PART
Pertes survenant moins de 3 à 4 jours postpartum
1 : EXAMEN DE LA PATIENTE :
A : Examen clinique :
Rechercher une hyperthermie : signe un processus infectieux (secondaire à une
rétention placentaire)
Examen de la fonction cardiovasculaire : rechercher les conséquences d’une
hémorragie massive = muqueuses pâles, tachycardie, tachypnée, pouls faible
(objectiver une anémie voire un état de choc)
Estimation du volume des pertes : des pertes modérées sont normales après le part,
elles sont la conséquence d’une involution utérine, des pertes de grand volume sont
pathologiques
Détermination de l’aspect des pertes : hémorragiques (mauvaise involution des zones
d’insertion placentaire) ou plus foncées (rétention placentaire)
Inspection de la vulve et du vagin (localiser l’origine du saignement)
Palpation abdominale (objectiver une rétention placentaire)
B: Examens complémentaires :
Numération formule sanguine – L’hématocrite doit être supérieur à 30% afin de
déterminer les conséquences des pertes hémorragiques : anémie régénérative, anémie
par carence en fer
Exploration de l’hémostase afin de rechercher une coagulopathie
Examen échographique de l’abdomen afin d’objectiver une rétention placentaire)
Cytologie de l’écoulement afin de confirmer la nature hémorragique des écoulements
et d’exclure une infection (polynucléaires neutrophiles, bactéries)
3 : TRAITEMENT :
A : En cas d’atteinte modérée :
Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 5 à 20 UI IM
Ergométrine (Méthergin ®) : 0.2 à 0.5 mg/15kg
dans le but de promouvoir l’involution utérine et la contraction du myomètre et d’aider
à l’expulsion de placentas en rétention
- 129 -
B : Dans les cas plus sévères :
Transfusion après réalisation de tests de compatibilité (22 ml/kg/24 heures IV de sang
frais sur 10 à 30 minutes minimum)
Ou hystérectomie (se référer à la fiche « césarienne »)
C : Prévention des complications septiques :
Antibiothérapie prophylactique par voie générale
- 130 -
CONDUITE A TENIR n°11
PREPARATION DE LA PARTURIENTE AVANT LA CESARIENNE
1 : EXAMEN GENERAL DE LA PATIENTE :
- Examen des fonctions cardiovasculaire et respiratoire
- Etat d’hydratation
- Examen sanguin : numération formule sanguine, examen biochimique (glycémie,
calcium, protéines totales, urémie)
- Estimation du contenu stomacal : commémoratifs
2 : PREVENTION DES VOMISSEMENTS :
Métoclopramide (Primpérid ®) 0.2 à 0.5 mg/kg SC, IM ou IV (début d’action 10 à 15
min après injection IM avec une durée d’action de 1 à 2 heures)
+
Cimétidine (Tagamet ®) 5 à 10 mg/kg IM ou per os (début action 15 à 20 min après
injection IM, 45 à 60 minutes après administration orale, durée d’action de 2 à 4
heures)
3 : PREOXYGENATION
5 à 10 minutes avant le début de l’anesthésie ou de l’induction, au masque (ou cage
pour les chats), débit minimum de 250 ml/kg/min ou en cage pour les chats, débit de 4
à 6 L/min
Cesser si source de stress
4 : POSE D’UNE VOIE VEINEUSE :
-
Remplissage vasculaire :
Perfusion d’entretien (2/3 glucose 5% + 1/3 NaCl 0.9% + 20 meq/L K+),
5 ml/kg/heure (CT) ou 10 à 20 ml/kg/heure (CN) IV
Colloïdes si hypotension importante
Ephédrine (30 à 60 µg/kg IV) si l’hypotension est réfractaire à la fluidothérapie
- Correction des troubles acido-basiques
5 : PREPARATION DU SITE CHIRURGICAL :
En décubitus latéral ou dorso-latéral :
Tonte et préparation aseptique (5 passages bétadinés avant induction et un passage
après induction)
- 131 -
CONDUITE A TENIR n°12
PROLAPSUS VAGINAL / UTERIN POSTPARTUM
1 : INSPECTION DE LA PARTIE HERNIEE
- Déterminer l’étendue de la hernie : vagin ± 1 corne utérine ou prolapsus complet
(photo 14)
- Déterminer l’aspect macroscopique du (des) organe(s) hernié(s)
Photo n°14 : Prolapsus utérin complet
D’après l’unité de reproduction de l’ENVA
2 : TRAITEMENT :
Le traitement doit être mis en place dés que le prolapsus est observé
A : Si les tissus herniés sont viables :
Réduction manuelle sous anesthésie générale ou épidurale
± administration en nappe de soluté hyperosmotique (NaCL 7.5%) sur l’utérus prolabé
± épisiotomie
Réduction sous laparotomie ± pexie (une hystéropexie prédisposerait à l’inertie utérine
ou à la rupture utérine)
B : Si les tissus herniés sont dévitalisés ou le ligament large déchiré :
Ovario-hystérectomie
3 : GESTION DE LA PORTEE
Retirer la portée de sous la mère, l’alimenter artificiellement et lui procurer une source
de chaleur (se référer à la fiche « réanimation des nouveaux nés »)
- 132 -
CONDUITE A TENIR n°13
PROTOCOLES D’ANESTHESIE POUR LA CESARIENNE
Préparation préanesthésique: se référer à la fiche « préparation de la parturiente avant la
césarienne »
1. PROTOCOLE D’INDUCTION RECOMMANDE A L’ENVA POUR LES CHIENS
Propofol (Rapinovet ®) IV (à effet, sur 30 à 60 secondes)
Intubation endotrachéale
Maintenance isoflurane (0.5 à 2%, dans 100% O2)
Attendre 20 minutes après l’induction avant de procéder à la délivrance des fœtus
2. PROTOCOLE RECOMMANDE A L’ENVA POUR LA CHATTE ET POUR LA
PARTURIENTE PRESENTANT UN ETAT GENERAL ALTERE
Diazépam (Valium ®) 0.2 mg/kg IV + Imalgène (Kétamine ®) 5 mg/kg IV
Vaporisation de lidocaïne (Xylocaïne ®) au niveau du larynx
Intubation endotrachéale
Maintenance isoflurane (0.5 à 1% chez la Cte, 0.5 à 2% chez la Cne, dans 100% O2)
3. PROTOCOLE RECOMMANDE CHEZ LES BRACHYCEPHALES ET CHEZ LES
PARTURIENTES CALMES (et de format rond)
+/- Prémédication = Médétomidine (Domitor ®) 10 à 20 µg/kg IV
Epidurale : Lidocaïne 2% (Laocaïne ®, Lurocaïne ®) 0.1 à 0.3 ml/kg chez la chienne
dans l’espace péridural L7S1
Antagoniser la médétomidine chez les nouveau nés :atipémazole (Antisédan ®) 1
goutte sous la langue
4. PROTOCOLE RECOMMANDE LORSQUE DES AGENTS VOLATILS NE SONT PAS
DISPONIBLES :
Médétomidine (Domitor ®) 10 à 20 µg/kg + Morphine (Morphine Aguettant ®)
0.1 mg/kg IV
Intubation endotrachéale
Maintenance isoflurane (0.5 à 2%, dans 100% O2) ou médétomidine (Domitor ®)
20 à 40 µg/kg IV si volatils non disponibles
Après délivrance naloxone 1 goutte sous la langue et Atipémazole (Antisédan ®) 1
goutte sous la langue des nouveau nés
- 133 -
CONDUITE A TENIR n°14
REANIMATION DES NOUVEAUX NES
1 : DEGAGEMENT DES VOIES AERIENNES
Aspiration des fluides : seringue à insuline, poire aspirative, mouche bébé
Friction du thorax des nouveaux nés, tête en bas, linge sec et tiède
2 : SECTION ET DESINFECTION DU CORDON OMBILICAL
Lorsque le cordon n’a pas été déchiré par la mère, clamper le cordon ombilical à 4 cm
de l’ombilic à l’aide d’une pince à forcipressure et laisser la pince en place 10 minutes,
puis le ligaturer
Imbiber le cordon d’antiseptique (Bétadine ®)
3 : MAINTIEN DE LA TEMPERATURE
Température de 30 à 32°C / humidité de 55 à 65 %
Si la mère s’occupe suffisamment de sa portée, laisser les nouveau nés sous la mère
En cas contraire : Couveuse pédiatrique > tapis thermostaté ou à air chaud
> lampe chauffante > bouillotes
4 : ALIMENTATION
Tétée sous la mère : elle doit avoir lieu dans la première heure suivant la naissance
A défaut : lait de remplacement industriel :
Chiots : 10 ml toutes les 4 à 6 heures repas réguliers entre 7h et 22h
Chatons : 5 ml par repas
Augmenter de 1 ml par repas
5 : EXAMEN CLINIQUE
Si l’examen clinique est normal (muqueuses rouges, FR= 10-18rpm, FC = 200-250
bpm, Température > 36°C),
→ maintenir la température et des nouveau nés et les alimenter (voir supra)
Si l’examen clinique révèle : polypnée, cyanose, FR>40, FC<100, vocalisations, le
nouveau né souffre d’hypoxie
→ l’oxygéner : couveuse > intubation > masque (100%O2)
Si l’examen clinique révèle T° < 36°C ↑ FR, ↓ FC, anorexie vocalisations, le nouveau
né souffre d’hypothermie
→ le réchauffer lentement : couveuse > tapis > lampes > bouillottes
- 134 -
Si l’examen clinique révèle Muqueuses pâles, TRC ↑ sans anémie, ↓ poids, anorexie,
↓ T°, vocalisations, le nouveau né souffre de déshydratation
→ lui administrer de l’eau sucrée par voir orale à raison de 180 ml/kg/24 heures ou lui
injecter une solution cristalloïde par voies SC/IV/IO à raison de 20 ml/100g/jour ou
1ml/30g toutes les 5 à 10 minutes.
Si l’examen clinique révèle Hypothermie, faiblesse, anorexie, vocalisations,
glu < 0.3g/L, convulsions, coma, le nouveau né souffre d’hypoglycémie
→ lui injecter des solutés cristalloïdes isotoniques + du dextrose 2.5% à la dose de
1 ml/25g/12 heures ou du glucose 5% à la dose de 1ml/25g/jour SC ou IV
- 135 -
CONDUITE A TENIR n°15
SUSPICION D’ECLAMPSIE
1 : CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC :
- Examen clinique : principaux symptômes de l’éclampsie = agitation, gémissements,
salivation, ataxie, tachycardie, tachypnée, hyperthermie, tétanie.
- Dosage de la calcémie : calcémie totale corrigée < 70 mg/ml ou 1.45 mmol/L ou
calcémie ionisée < 0.6 mmol/L : hypocalcémie
- Dosage de la glycémie et du magnésium : glycémie < 0.7 mg/L,
magnésium <0.7 mmol/L → hypoglycémie et hypomagnésiémie associées
2 : TRAITEMENT D’URGENCE :
A : Traitement étiologique :
Gluconate de calcium 10% 1 ml/kg (CT) ou 5 à 20 ml (CN) en fonction du degré de
l’hypocalcémie et de la taille de la chienne
Par voie IV lente (sur 15 minutes minimum)
Sous surveillance ECG
Répéter les injections jusqu’à la résolution des signes cliniques et la normalisation de
la calcémie
En réévaluant la calcémie : à la moitié de l’injection puis à la fin puis régulièrement
dans les 3 jours suivants l’éclampsie
B : Retrait de la portée pendant 24 heures et alimentation artificielle
C : Traitement symptomatique :
- Application de glace sur le corps de la parturiente si hyperthermie
- Administration de diazépam (Valium ®) 2 mg/kg IV ou IR si convulsions
D : Correction de l’hypoglycémie ou de l’hypomagnésiémie :
Se référer à la fiche « hypoglycémie »
3 : TRAITEMENT A LONG TERME :
Pendant toute la lactation
- 3 injections sous cutanées de gluconate de calcium (Calcium Aguettant ®) + volume
égal de sérum physiologique : utiliser la dose de gluconate de calcium qui a permis de
résoudre les symptômes en urgence
ou
- gluconate de Calcium ½ à 1 ampoule 5 fois par jour ou à ad libitum
- 136 -
FICHES TECHNIQUES
FICHE 1 : TECHNIQUE DE POSE
D’UN CATHETER PEDIATRIQUE INTRA OSSEUX
1 : MATERIEL :
Cathéter intraosseux (photo 15)
Aiguille à ponction lombaire (photo 15)
Photo n°15 : Matériel utilisable pour la voie intraosseuse
D’après Garnier [40]
2 : SITES :
Sites principaux :
zone craniale du grand tubercule de l’humérus
fosse sous trochantérienne du fémur proximal
Autres sites : zone médiale du tibia proximal, aile de l’ilium, ischium
3 : PREPARATION DU SITE :
Tonte et nettoyage aseptique du site de ponction
4 :TECHNIQUE :
Exemple : site de la fosse sous trochantérienne du fémur proximal :
Repérer la fosse sous trochantérienne, dépression médiale au grand trochanter et
latérale à la tête fémorale.
Introduire le cathéter dans la fosse sous trochantérienne, parallèlement à l’axe du
fémur, jusque dans la cavité médullaire
Retirer le mandrin
Injecter un petit volume (3 à 5 ml) de NaCl 0.9% pour vérifier la perméabilité
Appliquer une compresse imbibée d’un antiseptique autour du point de pénétration du
cathéter
Mettre en place d’un pansement protecteur pour éviter le bris du cathéter lors des
mouvements de l’animal
Brancher la perfusion
- 137 -
5 : MOLECULES :
Cristalloïdes : 30 ml/kg/min maximum, Colloïdes, Transfusion, Atropine, Adrénaline
L’efficacité de la voie intraosseuse est comparable à celle de la voie intraveineuse
6 : CONDITIONS DE MAINTENANCE :
Changement du pansement protecteur quotidiennement
Changement du cathéter et du site tous les 3 jours
7 : COMPLICATIONS :
Abcès, ostéomyélite, embolie graisseuse, lésion du cartilage de croissance
Epanchement du liquide autour du site de ponction
Positionnement du cathéter dans les muscles si les corticales osseuses ont été
traversées
Douleur lors de perfusion de solutés froids
- 138 -
FICHE 2 : L’ANESTHESIE EPIDURALE
1 : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS
Indications: dépression légère, chirurgie immédiate, animaux présentant une contre
indication majeure à l’anesthésie générale, âge, chirurgie planifiée dans un
environnement adéquat
Contre-indications: choc hypovolémique, septicémie, coagulopathie, excitation,
infection de peau ou affection systémique
2 : REALISATION
A : Site :
La ponction est réalisée dans l’espace L7 S1 : triangle formé par les 2 tubérosités
iliaques et le processus épineux de L7
B : Préparation du site :
Rasage et antiseptie comme pour une chirurgie
Pas de champ sinon perte des repères anatomiques
Décubitus ventral ou latéral, le décubitus latéral est plus confortable pour la
parturiente. Placer l’animal en ventroflexion afin d’ouvrir l’espace vertébral
C : Réalisation :
Repérer le lieu de ponction d’une main : palper les épines iliaques crânio dorsales, le
processus épineux dorsal de L7 et la crête sacrale médiane
Introduire l’aiguille spinale de diamètre de 20G ou 22G et de 4 à 9 cm de long selon la
taille de l’animal avec l’autre main, perpendiculairement à la peau, dans le plan
sagittal, se servir de l’index comme guide
Après avoir passé la peau, avancer doucement jusqu’à traverser le ligament jaune, en
se positionnant sur la ligne médiane du dos, afin d’éviter de ponctionner les veines
péridurales latérodorsales
L’espace épidural est localisé entre la dure mère et la vertèbre. Sous l’espace épidural
on retrouve l’espace sous arachnoïdien limité par la pie mère et l’arachnoïde, et qui
contient le LCR (figures 13 et 14).
Repérage de l’espace épidural : une première technique est basée sur l’existence d’une
pression péridurale négative = la technique de la goutte pendante. Une autre technique
repose sur la résistance élastique opposée à l’avance de l’aiguille de ponction par le
ligament jaune et la perte brutale de résistance à la traversée de ce même ligament =
technique de la perte de résistance utilisant un mandrin liquide ou un mandrin gazeux.
D : Injection :
L’injection de 0.2 à 0.3 ml/kg d’anesthésique se fait lentement sur 45 à 60 secondes.
- 139 -
Figure n°13 : Coupe transversale de vertèbre
D’après Troncy [107}
Figure n°14 : Administration épidurale lombo-sacrée chez le chien
D’après Troncy [107}
3 : MOLECULES
Anesthésiques locaux : lidocaïne 2% (Xylovet ®) 6 mg/kg ou bupivacaïne 0.5%
(Marcaïne ®) 2 mg/kg
Opioïdes : morphine (Morphine Aguettant ®) 0.1 à 0.3 mg/kg diluée dans 0.4 ml/kg
de NaCl à 0.9% ou association à un anesthésique local avec un volume maximal total
de 6 ml
4 : EFFETS SECONDAIRES
Effets cardiovasculaires : vasodilatation donc risque et tachycardie et d’hypotension
Effets respiratoires : dépression respiratoire possible en cas de migration crâniale de
l’anesthésique
Effets locomoteurs : paralysie des membres postérieurs de durée variable
5 : COMPLICATIONS
Les complications sont rares. Le risque d’infection est faible si la procédure est
réalisée dans des conditions aseptiques
- 140 -
FICHE 3 : MANŒUVRES OBSTETRICALES
1 : INDICATIONS
Chiot visible à la vulve, palpable en région périnéale ou par toucher vaginal
Mère en bon état général et présentant encore des contractions
2 PREPARATION
- Réaliser un bilan clinique et des examens radiographique et échographique
abdominaux avant et après les manœuvres afin de rechercher la présence de morts ou
de souffrance fœtales ( se référer au 3° de la fiche 2)
- Lubrifier les voies génitales : huile de paraffine, vaseline
- Rompre les enveloppes fœtales
- Repousser les lèvres de la vulve
3 REALISATION
A : Principes :
L’animal est maintenu debout
La diagonale pelvienne a la plus grande dimension : effectuer une rotation délicate de
45°du fœtus (figure 15)
Repousser le chiot vers l’utérus facilite les manipulations du foetus
Les tractions sont exercées en synchronisme avec les contractions de la chienne, vers
le bas
Les manœuvres sont tentées pour ne durée maximale de 10 minutes
A la suite d’une délivrance, les voies respiratoires sont rapidement dégagées (surtout
lors de présentation postérieure qui augmente le risque d’hypoxie)
B : En présentation antérieure :
Saisir la tête en passant un doigt replié derrière chaque oreille, le pouce soutenant la
mâchoire inférieure. Placer un doigt dans bouche aide à corriger les déviations de la
tête (figure 15).
C : En position postérieure :
Saisir les membres d’abord au niveau des jarrets (une compresse permet d’obtenir une
meilleure prise) puis dés que possible sur le bassin (figure 15).
D : Aide aux manœuvres :
Une pression dans le vagin contre le sacrum ou l’étirement des parois avec les doigts
repliés initie le réflexe de Fergusson.
La réalisation d’une épisiotomie aide aux manœuvres obstétricales, notamment lors
d’atrésie vulvo-vestibulaire.
- 141 -
Figure n°15 : Manœuvres obstétricales
D’après Linde Forsberg et Eneroth [72]
4 : SUITE
S’il reste des chiots à naître à la suite du chiot enclavé, des examens radiographique et
échographique sont effectués pour s’assurer que leur taille autorisera la suite de
l’accouchement par les voies naturelles et qu’ils sont vivants.
Dans le cas contraire une hystérotomie doit être mis en place.
- 142 -
FICHE 4 : EPISIOTOMIE
1 : INDICATIONS
Atrésie vulvo vestibulaire, dilatation insuffisante de la vulve.
2 : PREPARATION DU SITE
Maintenir la parturiente debout
Suturer l’anus en bourse
Tondre et nettoyer aseptiquement les régions périvulvaire et périanale avec une
solution de bétadine ou de chlorhexidine diluées au dixième
Mettre en place une sonde (de type Folley) dans l’urètre afin de visualiser par la suite
la papille urétrale
3 : ANESTHESIE
A : Locale :
- Par le froid : application de glace sur la zone périnéale
- Par anesthésie locale :
Lidocaïne 2% (Laocaïne ®, Lurocaïne ®) < 4 mg/kg (CT) ou 6 mg/kg, (CN)
Bupivacaïne 0.5% (Marcaïne ®) 2mg/kg
Diluer 2ml d’agent anesthésique dans 4 ml de NaCl, utiliser une aiguille de 25G
5/8’’, injecter sous la peau, en « traçante », de part et d’autre du site d’incision
B : Epidurale (se référer à la fiche technique épidurale)
C : Générale (se référer à la fiche technique protocoles anesthésiques)
4 : REALISATION
Mettre en place un champ opératoire stérile sur le site d’incision
A
B
- 143 -
C
Figure n°16 : Réalisation d’une épisiotomie
D’après Maretta [82]
A : Inciser la peau du périnée au bistouri dans le plan sagittal sur quelques cm
B : Inciser le plan musculaire et la muqueuse aux ciseaux de Mayo sans léser le
sphincter externe
C : Visualiser la papille urétrale
D : Suturer par un surjet simple la muqueuse au fil résorbable (Vicryl ®) décimale 2,
par un surjet simple les plans musculaire et sous cutané au fil résorbable dec 2 ou 1,5,
par un surjet simple la peau au fil non résorbable (Ethilon ®) dec 2. Retirer la suture
en bourse
5 : POSTOPERATOIRE
Effectuer des soins locaux quotidiens à l’aide d’un antiseptique
Retirer les points 10 jours après l’épisiotomie
6 : COMPLICATIONS
Les complications sont minimes : douleur, inconfort lors de mauvaise réalisation des
surjets
- 144 -
FICHE 5 : LA CESARIENNE par HYSTERECTOMIE
Réaliser une laparotomie classique. L’abord doit être d’emblée large : 2 cm au dessus de
l’ombilic jusqu’à la dernière paire de mamelles. Extérioriser délicatement l’utérus et le
protéger par des compresses à laparotomie.
A
B
C
D
E
Figure n°17 : Les étapes de la césarienne
D’après Bebchuck and Probst [4]
A : Inciser en face ventrale (incision unique si possible) de l’utérus, dans la région du
corps utérin, en zone peu vascularisée, vers la corne la plus remplie
B : Appliquer des pressions douces pour faire progresser les fœtus jusqu’au site
d’incision, puis de tractions douces pour les extérioriser. Sortir chaque fœtus avec son
placenta
C : Déchirer le sac amniotique lorsque le nouveau né est extériorisé
D : Clamper le cordon ombilical à 3 cm du fœtus avant de le couper
E : Refermer en 2 plans : 1 surjet simple + 1 surjet enfouissant de Cushing, ou en 1
plan : suture d’apposition ou surjet enfouissant de Cushing
Refermer de manière classique. Le surjet cutané peut être remplacé par un surjet
intradermique
- 145 -
- 146 -
CONCLUSION
Des ouvrages pratiques sont actuellement édités dans de multiples domaines de la
médecine vétérinaire des animaux de compagnie afin d’épauler les vétérinaires dans leur
exercice médical et chirurgical quotidien. On observe cependant l’absence de guide spécialisé
en obstétrique et en néonatalogie dans les espèces canine et féline. L’objet de ce travail a été
d’apporter des éléments dans ce domaine.
Notre but a été que, quelques soient les compétences, de l’étudiant au vétérinaire
diplômé désirant se spécialiser en obstétrique, chacun puisse trouver dans cette thèse des
protocoles précis et pratiques, permettant d’affronter les différentes situations rencontrées
autour du part et de connaître les gestes techniques à effectuer. En outre, nous y avons joint
des informations en terme d’équipement spécifique à posséder dans le cadre de cet exercice
spécialisé .
Néanmoins, certaines données concernant des points particuliers sont encore peu
développées et insuffisamment connues à ce jour. De ce fait, en obstétrique et néonatalogie
des carnivores, on ne possède pas encore hélas en 2005 le même niveau de compétence qu’en
médecine humaine. L’assistance à l’accouchement à la maison par le biais de la
tocodynanométrie n’est pour le moment disponible qu’outre Atlantique. Les protocoles
d’induction du part n’en sont qu’au stade de l’expérimentation et nécessitent encore d’être
validés dans les races autres que le Beagle. La gestion de la prématurité, particulièrement de
la détresse respiratoire, dans l’espèce canine n’en est qu’à ses prémices et des avancées
thérapeutiques sont attendues autour de la maturation et de l’utilisation du surfactant et de la
pharmacologie néonatale plus généralement. Notre travail se place donc dans le cadre d’une
discipline en pleine évolution. Espérons que très prochainement d’autres fiches viendront
s’ajouter à celles que nous avons rédigées ici et les compléter.
- 147 -
- 148 -
ANNEXES
ANNEXE n°1
REFERENCES DE PRIX
D’après Alcyon, centrale d’achat
catalogue 2004
MATERIEL D’ANESTHESIE
Appareil d’anesthésie
2300 à 3600 euros
+ cuve à chaux
950 euros
+ tuyau à oxygène
60 euros
+ tuyau d’expiration
15 euros
Molécules de réanimation
(prix de la centrale d’achat Alcyon, année ?)
Circuit de bain
65 euros
Valve de sécurité de pression
80 euros
Laryngoscope
25 euros pour une poignée
35 à 45 euros par lame
Sondes trachéales
13 euros par sonde caoutchouc
(90 euros pour les sondes de plus de 12 mm)
2,5 à 6 euros par sonde plastique
Masque
55 euros
Capnographe
3300 à 4150 euros
Moniteur 5 paramètres
5050 à 5500 euros avec imprimante
(fréquence cardiaque, saturation en O2, ECG, température, pression non invasive)
Aiguille à ponction lombaire
0.98 à 1.84 euros
- 149 -
MOLECULES D’ANESTHESIE
MOLECULE
Atropine 0.025%
Atropine 0.025%
Atropine 0.05%
Atropine 0.05%
Bupivacaïne 0.25%
Bupivacaïne 0.5%
Bupivacaïne 0.25%
Bupivacaïne 0.5%
Calmivet
Calmivet
Calmivet
Calmivet
Imalgène 1000
Imalgène 500
Kétamine 1000
kétamine 500
Laocaïne
Nesdonal 0.5g
Nesdonal 10g
Procaïne
Rapinovet
Robinul
Vetranquil 1%
Vetranquil 1%
Xylovet
Zolétil 50 mg
Zolétil 100 mg
PRESENTATION LABORATOIRE
100 ampoules 1ml
Aguettant
10 ampoules 1ml
Aguettant
100 ampoules 1ml
Aguettant
10 ampoules 1ml
Aguettant
10 flacons 20 ml
Aguettant
10 flacons 20 ml
Aguettant
10 flacons 20 ml
Merck
10 flacons 20 ml
Merck
sol inj 50 ml
Vétoquinol
20 comprimés
Vétoquinol
40 comprimés
Vétoquinol
100 comprimés
Virbac
flacon 10 ml
Mérial
flacon 10 ml
Mérial
flacon 10 ml
Virbac
flacon 10 ml
Virbac
flacon 50 ml
Schering Plough
poudre inj, 10
flacons
Mérial
poudre inj, 10
flacons
Mérial
10 flacons 10 ml
Aguettant
10 flacons 20 ml Schering Plough
flacon 5 ml
Vétoquinol
flacon 50 ml
Ceva Santé
10 ampoules 10 ml
Ceva Santé
sol inj, flacon 50 ml
Ceva Santé
1 flacon
Virbac
1 flacon
Virbac
- 150 -
PRIX DE VENTE
(euros)
16
3
17
3
70
70
70
70
6
4
6
14
14
9
13
10
5
35
45
17
220
15
11
19
6
21
35
MOLECULES DU PART
MOLECULE
Alizine
Alizine
C. Calcium
Calci +
Calci +
Calci +
Gluconate de
10%
Dopram V 1%
Dopram V 2%
Glucose 5%
Glucose 5%
Glucose 5%
Glucose 5%
Glucose 5%
Glucose 5%
Ocytex
Ocytex
Ocytocine
Ocytovem
Ocytovem
Ocytovet
Plasmohes 6%
Primpérid
Respirot
PRESENTATION
LABORATOIRE
5 ml
10 ml
sol inj 10 ml
1 kg
30 comprimés
100 comprimés
Virbac
Virbac
Ceva
Virbac
Virbac
Virbac
PRIX DE VENTE
(euros)
25
42
9
22
5
14
Ca
100 flacons 10 ml
Aguettant
sol inj 20 ml
Vétoquinol
intranasale 10 ml
Vétoquinol
20 poches 250 ml
Aguettant
20 poches 250 ml
Virbac
30 poches 250 ml
Ceva Santé
10 poches 500 ml
Virbac
20 poches 500 ml
Ceva Santé
20 poches 500 ml
Aguettant
sol inj, 10 ampoules 5
ml
Coophavet
sol inj, 12 flacons 5 ml
Coophavet
sol inj, flacon 50 ml Schering Plough
flacon 50 ml
Ceva Santé
susp inj, 10 ampoules
3 ml
Ceva Santé
sol inj, flacon 50 ml
Virbac
poche 500 ml
Aguettant
sol inj, 6 amp 2 ml
Ceva Santé
flacon 20 ml
Novartis
- 151 -
30
14
14
46
60
80
38
62
47
11
60
7
5
19
6
17
5
12
MATERIEL D’ECHOGRAPHIE
Echographe
Doggy relax
11000 à 45000 euros
85, 105 et 130 euros
MATERIEL DE RADIOGRAPHIE
Appareil de radiographie
Développeuse
Révélateur
Fixateur
K7 avec écran
Films radiographiques
marque du film
Radioprotection :
Gants
Tablier
Protège thyroïde
15000 à 19000 euros
4500 euros
30 à 56 euros
20 à 36 euros
240 à 420 euros selon les tailles de K7
30 à 80 euros, 60 à 155 euros selon la taille et la
110 euros
250 euros
50 euros
- 152 -
ANNEXE n°2
DOSAGE DE LA PROGESTERONE
Le dosage de la progestéronémie permettrait de mieux appréhender le moment du terme.
Plusieurs études ont été réalisées pour comparaître le dosage de la progestéronémie sanguine
par méthode RIA (Radio Immunological Assay) et par méthode ELISA (Enzym Linked
Immuno Sorbent Assay).
Le principe du dosage par ELISA est basé sur la compétition entre la progestérone et
une molécule analogue, toutes deux se fixant sur l’anticorps monoclonal antiprogestérone,
présent dans la cupule. Après lavage de la cupule, on ajoute le conjugué correspondant au
complexe progestérone-enzyme qui se fixera aux anticorps restés libres. L’enzyme liée à la
molécule analogue est révélée par un chromogène ajouté dans la cupule, qui donne une
coloration bleue, couleur d’autant plus intense que le plasma à tester est pauvre en
progestérone.
Le test semi quantitatif est visuel : il comporte plusieurs classes de bleu et correspondant
à des intervalles de progestérone
Le test quantitatif mesure à l’aide d’un spectrophotomètre les taux d’absorption qui sont
ensuite traduits en concentration.
L’étude de Leroyer, Tainturier et al [68] réalisée en 2002 sur 27 chiennes conclut aux
résultats suivants : le test RIA permet de détecter 100% des chiennes à terme le jour de
l’accouchement contre 89.5% pour l’ELISA, et 81.5% contre 48.1% la veille. Le dosage
quantitatif est donc plus précis, mais également plus coûteux et moins rapide et limité par
l’accès au laboratoire [47]. L’inconvénient majeur du test ELISA est le nombre de faux
négatifs très important, principalement la veille de la mise bas : 35% des chiennes prêtes à
accoucher ne sont pas considérées comme étant à terme, il faut donc porter une attention
particulière aux chiennes présentées à la consultation pour dépassement apparent du terme.
Un autre inconvénient réside dans l’interprétation des variations de bleu est parfois floue entre
les deux plus faibles classes et peut être fonction de la luminosité extérieure.
Les tests ELISA ont une demi vie de 1 an, ils doivent être utilisés à température
ambiante, les temps d’incubation indiqués doivent être respectés. Le test ELISA est également
validé chez le chat [2], [55].
La progestérone peut aussi être dosée en laboratoire spécialisé vétérinaire ou humain : le
dosage nécessite un étalonnage si le laboratoire réalise des dosages sérologiques humains.
- 153 -
ANNEXE n°3
NUMERATION FORMULE ET BIOCHIMIE
CHEZ LE CHIOT ET LE CHATON
D’après Moon, Massat et Pascoe 2001 [88]
HEMOGRAMME DU CHIOT
RBC (x 10 exp6 µ)
Hémoglobine (g/dL)
Hématocrite (%)
Réticulocytes (%)
GB (x10exp3 µL)
Neutrophiles
Lymphocytes
Monocytes
Eosinophiles
Basophiles
5.1 (4.7 - 5.6)
15.2 ( 14.0 – 17.0)
47.5 (45.0 – 52.5)
6.5 (4.5 – 9.2)
12.0 (6.8 – 18.4)
8.6 (4.4 – 15.8)
1.9 (0.5 – 4.2)
0.9 (0.2 – 2.2)
0.4 (0 -1.3)
0
BIOCHIMIE DU CHIOT
Albumine (g/dL)
ALAT (UI/L)
PAL (UI/L)
Urée (mg/dL)
Calcium (mg/dL)
Cholestérol mg/dL)
Créatinine (mg/dL)
Glucose (mg/dL)
Phosphore (mg/dL)
Potassium (mEq/L)
Sodium (mEq/L)
Bilirubine totale (mg/dL)
Protéines totales (g/dL)
2.1 (1.5-2.8)
69 (17-337)
3845 (618-8760)
ND
ND
136 (112-204)
ND
88 (52-127)
ND
ND
ND
0.5 (0.2-1.0)
4.1 (3.4-5.2)
- 154 -
HEMOGRAMME DU CHATON
RBC (x 10 exp6 µ)
Hémoglobine (g/dL)
Hématocrite (%)
GB (x10exp3 µL)
Neutrophiles
Lymphocytes
Monocytes
Eosinophiles
Basophiles
5.29 ± 0.24
12.1 ± 0.6
35.3 ± 1.7
9.67 ± 0.57
5.96 ± 0.68
3.73 ± 0.52
0.01 ± 0.01
0.96 ± 0.43
0.02 ± 0.01
BIOCHIMIE DU CHATON
Albumine (g/dL)
ALAT (UI/L)
PAL (UI/L)
Urée (mg/dL)
Calcium (mg/dL)
Cholestérol mg/dL)
Créatinine (mg/dL)
Glucose (mg/dL)
Phosphore (mg/dL)
Potassium (mEq/L)
Sodium (mEq/L)
Bilirubine totale (mg/dL)
Protéines totales (g/dL)
2.1 (2.0-2.4)
18 (11-24)
123 (68-269)
ND
ND
229 (164-443)
ND
117 (76-129)
ND
ND
ND
0.3
4.4 (4.0-5.2)
- 155 -
ANNEXE n°4
TROUSSE D’EPISIOTOMIE
Porte aiguille
Ciseaux de mayo droits
Pince hémostatique droite
Manche de bistouri et lames
Compresses stériles
Sonde Folley
Fil synthétique résorbable de type Vicryl ND décimale 2 et 1,5, fil synthétique irrésorbable de
type Ethilon ND décimale 2
TROUSSE DE CESARIENNE
Manches de bistouri et lames de 15 et de 24
Ciseaux de Mayo droit et courbe
Ciseaux de Metzenbaum
Pince à tissu d’Adson
Sonde canelée
Ecarteur de Farabeuf
Clamps vasculaires de Hopkins droits et courbes
Compresses stériles
Compresses à laparotomie
Soluté physiologique stérile de rinçage type Versol ND
Système d’aspiration des fluides
Fil synthétique résorbable de type Vicryl ND décimale 2, 3 et 4, fil synthétique irrésorbable
de type Ethilon ND décimale 2 et 3.
- 156 -
ANNEXE n°5
TABLES DE PREVISION DU TERME
D’après Chetboul [14]
Photo n°16a : Diamètre bipariétal :
coupe frontale comprenant les premières vertèbres cervicales
Photo n°16b : Diamètre bipariétal :
coupe transversale passant par les orbites et les os nasaux
Photo n°16c : Diamètre abdominal :
coupe transversale passant par l’estomac et la veine ombilicale
Photo n°16 : Diamètres bipariétal et abdominal transverse
D’après Chetboul et al [14]
- 157 -
Diamètre abdominal transverse (cm)
0,6
0,8
1
1,2
1,4
1,6
1,8
2
2,2
2,4
2,6
2,8
3
3,2
3,4
3,6
3,8
4
4,2
4,4
4,6
4,8
5
5,2
5,4
5,6
5,8
6
6,2
6,4
1,2
26
25
24
24
23
23
22
22
21
21
20
19
19
18
18
17
17
16
16
15
14
14
1,3
25
24
24
23
23
22
22
21
21
20
19
19
18
18
17
17
16
16
15
14
14
13
13
1,4
24
24
23
23
22
22
21
20
20
19
19
18
18
17
17
16
16
15
14
14
13
13
12
12
1,5
24
23
23
22
22
21
20
20
19
19
18
18
17
17
16
15
15
14
14
13
13
12
12
11
10
1,6
23
23
22
22
21
20
20
19
19
18
18
17
17
16
15
15
14
14
13
13
12
12
11
10
10
9
1,7
23
22
21
21
20
20
19
19
18
18
17
16
16
15
15
14
14
13
13
12
12
11
10
10
9
9
8
1,8
22
21
21
20
20
19
19
18
18
17
16
16
15
15
14
14
13
13
12
11
11
10
10
9
9
8
8
7
Diamètre bipariétal du fœtus (cm)
1,9 2 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6
21 21 20 20 19 18 18
21 20 20 19 18 18 17 17
20 20 19 18 18 17 17 16
20 19 19 18 17 17 16 16
19 19 18 17 17 16 16 15
19 18 17 17 16 16 15 15
18 17 17 16 16 15 15 14
18 17 16 16 15 15 14 13
17 16 16 15 15 14 13 13
16 16 15 15 14 13 13 12
16 15 15 14 14 13 12 12
15 15 14 14 13 12 12 11
15 14 14 13 12 12 11 11
14 14 13 12 12 11 11 10
14 13 12 12 11 11 10 10
13 13 12 11 11 10 10 9
13 12 11 11 10 10 9 8
12 11 11 10 10 9 8 8
11 11 10 10 9 8 8 7
11 10 10 9 8 8 7 7
10 10 9 8 8 7 7 6
10 9 8 8 7 7 6 6
9 9 8 7 7 6 6 5
9 8 8 7 6 6 5 5
8 8 7 6 6 5 5 4
8 7 6 6 5 5 4 3
7 6 6 5 5 4 3 3
6 6 5 5 4 4 3 2
6 5 5 4 4 3 2 2
5 4 4 3 2 2 1
2,7 2,8 2,9
16
15
14
14
13
13
12
12
11
11
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
5
4
3
3
2
2
1
1
14
14
13
13
12
12
11
11
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
4
4
3
3
2
2
1
1
0
13
13
12
12
11
11
10
9
9
8
8
7
7
6
6
5
4
4
3
3
2
2
1
1
0
3
3,1 3,2 3,3
12
12 11
11 10 10
10 10 9
10 9 9
9 9 8
9 8 8
8 8 7
8 7 7
7 7 6
7 6 5
6 5 5
6 5 4
5 4 4
4 4 3
4 3 3
3 3 2
3 2 2
2 2 1
2 1 0
1 0 0
1 0
0
Tableau n 15: Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez la chienne de 15 à 30 kg en
fonction de droites de régression linéaire de diamètres bipariétal et abdominal transverse
D’après Chetboul et al [14]
- 158 -
9
8
8
7
7
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
0
0
Diamètre abdominal transverse (cm)
1,2
1,3
1,4
1,5
1,6
1,7
1,8
1,9
2
2,1
2,2
2,3
2,4
2,5
2,6
2,7
2,8
2,9
3
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
1,1
25
24
24
23
22
22
21
21
20
20
19
19
19
18
18
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
14
1,2
23
23
22
21
21
20
20
19
19
18
18
17
17
17
16
16
16
15
15
15
14
14
14
14
13
13
13
1,3
33
21
21
20
19
19
18
18
17
17
16
16
16
15
15
15
14
14
14
13
13
13
12
12
12
12
11
1,4
21
20
19
19
18
17
17
16
16
16
15
15
14
14
14
13
13
13
12
12
12
11
11
11
11
10
10
Diamètre bipariétal du fœtus (cm)
1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2 2,1 2,2 2,3
19 18 17 16 15 14 13 13 12
19 18 16 15 15 14 13 12 11
18 17 16 15 14 13 12 11 10
17 16 15 14 13 12 11 11 10
17 16 15 14 13 12 11 10 9
16 15 14 13 12 11 10 9 9
16 15 13 12 11 11 10 9 8
15 14 13 12 11 10 9 8 8
15 14 13 11 11 10 9 8 7
14 13 12 11 10 9 8 7 7
14 13 12 11 10 9 8 7 6
13 12 11 10 9 8 7 7 6
13 12 11 10 9 8 7 6 5
13 12 10 9 8 8 7 6 5
12 11 10 9 8 7 6 5 5
12 11 10 9 8 7 6 5 4
12 10 9 8 7 7 6 5 4
11 10 9 8 7 6 5 4 4
11 10 9 8 7 6 5 4 3
11 10 8 7 6 6 5 4 3
10 9 8 7 6 5 4 4 3
10 9 8 7 6 5 4 3 3
10 9 8 7 6 5 4 4 3
10 8 7 6 5 4 4 3 2
9 8 7 6 5 4 3 2 2
9 8 7 6 5 4 3 2 1
9 8 7 6 5 4 3 2 1
2,4 2,5 2,6 2,7
11 10 10 9
10 10 9 8
10 9 8 8
9 8 8 7
8 8 7 6
8 7 6 6
7 7 6 5
7 6 5 5
6 6 5 4
6 5 4 4
5 5 4 3
5 4 4 3
5 4 3 3
4 4 3 2
4 3 3 2
4 3 2 2
3 3 2 1
3 2 2 1
3 2 1 1
2 2 1 0
2 1 1 0
2 1 0 0
2 1 0
1 0 0
1 1 0
1 0
0 0
Tableau n 16: Prévision de la date d’accouchement (en jours)
chez de chiennes de très petite taille (Yorkshire)
D’après Chetboul et al [14]
- 159 -
Diamètre abdominal transverse (cm)
2,6
2,7
2,8
2,9
3
3,1
3,2
3,3
3,4
3,5
3,6
3,7
3,8
3,9
4
4,1
4,2
4,3
4,4
4,5
4,6
4,7
4,8
4,9
5
5,1
5,2
5,3
5,4
5,5
5,6
5,7
5,8
5,9
6
1,6
22
22
21
21
20
20
19
19
18
18
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
1,7
21
21
20
20
19
19
18
18
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
15
14
14
1,8
20
20
19
19
18
18
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
15
14
14
14
14
14
1,9
19
19
18
18
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
15
14
14
14
14
14
13
13
12
2
18
18
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
15
14
14
14
14
14
13
13
12
11
11
10
2,1
17
17
17
17
17
16
16
16
15
15
15
15
15
15
14
14
14
14
14
13
13
12
11
11
10
10
10
10
Diamètre bipariétal du fœtus (cm)
2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9
17 17 16 15 15
17 16 16 15 15 15
17 16 15 15 15 14 14
16 16 15 15 15 14 14 13
16 15 15 15 14 14 14 13
16 15 15 15 14 14 13 12
15 15 15 14 14 14 13 11
15 15 15 14 14 13 12 10
15 15 14 14 14 13 11 10
15 15 14 14 13 12 10 10
15 14 14 14 13 11 10 10
15 14 14 13 12 10 10 10
14 14 14 13 11 10 10 9
14 14 14 12 10 10 10 9
14 14 13 11 10 10 9 8
14 13 12 10 10 10 9 8
14 13 11 10 10 9 8 7
13 12 11 10 10 9 8 7
13 11 10 10 9 8 7 7
12 11 10 10 9 8 7 6
11 10 10 10 8 7 7 6
11 10 10 9 8 7 6 5
10 10 10 9 7 7 6 5
10 10 9 8 7 6 5 4
10 10 9 7 7 6 5 4
10 9 8 7 6 5 4 4
10 9 7 7 6 5 4 4
9 8 7 6 5 5 4 4
9 8 7 6 5 4 4 3
7 6 5 5 4 4 3
6 5 4 4 3 3
5 4 4 3 3
4 3 3 2
3 3 2
2 2
3
3,1 3,2 3,3 3,4 3,5
12
11 10
10 10
10 10
10 9
10 9
9 8
9 8
8 7
8 7
7 7
7 6
7 6
6 5
6 5
5 4
5 4
4 4
4 4
4 4
4 3
4 3
3 3
3 3
3 2
3 2
3 2
2 2
2 2
2 2
2 2
Tableau n 17: Prévision de la date d’accouchement (en jours)
chez les chiennes de 45 à 70 kg
d’après Chetoul et al [14]
- 160 -
9
9
8
8
7
7
7
6
6
5
5
4
4
4
4
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
1
1
1
8
7
7
7
6
6
5
5
4
4
4
4
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
7
6
6
5
5
4
4
4
4
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
0
5
5
4
4
4
4
4
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
1
1
1
1
0
0
BIBLIOGRAPHIE
[1] AROCH I, SREBRO H, SHPIGEL NY. Serum electrolyte in bitches with eclampsia. Vet.
Rec., 1999, 145(11), 318-320.
[2] BALDWIN CJ, PETER AT, Evans LE. Use of ELISA test kits for estimation of serum
progesterone concentrations in cats. Feline Pract. 1996, 24, 27-31.
[3] BARONE R. Appareil Génital Femelle. Dans : Anatomie Comparée des Mammifères
Domestiques. Tome 4, Splanchnologie II. Paris, Editions Vigot, 1990 : 268-435.
[4] BEBCHUCK TN, PROBST CW Cesarean section In: BOJRAB MJ, ELLISON GW,
SLOCUM B, editors. Current techniques in small animal surgery. 4e ed. Baltimore: Willimas
and Wilkins, 1996, 496-500.
[5] BECK A, BALDWIN CJ, BOSU WTK. Ultrasound prediction of parturition in queens.
Vet. Radiol. 1990, 31, 32-35.
[6] BLANCHARD G. Alimentation de carnivores domestiques. Polycopié. Ecole Nationale
Vétérinaire d`Alfort, Unité Pédagogique d’alimentation. 2003.
[7] BOOTHE DM., BUCHELER J. (2001) Drug and blood component therapy and neonatal
isoerythrolysis. In: HOSKINS JD, editor. Veterinary pediatrics dogs and cats from birth to six
months. Philadelphia:WB Saunders, 35-56.
[8] BUCHELER J. Fading kitten syndrome and neonatal isoerythrolysis. Vet. Clin. North Am.
Small Anim. Pract., 1999, 17, 853-870.
[9] BUFF S. Mise bas et dystocie chez la chienne et chez la chatte. Nouv. Prat. Vet. Hors
série, 2002, 117-120.
[10] BUFF S. Quand réaliser une césarienne lors de dystocie chez la chienne et la chatte.
Nouv. Prat. Vet., 2004, 39-40.
[11] CASAL MS, JEZYK PF , GIGER U. Transfer of colostral antibodies from queen to their
kittens. Am. J. Vet. Res., 1996, 57, 1653-1658.
[12] CHABANNE L, PEYRONNET L, FOUNEL C, MEYER F, RIGAL D Les groupes
sanguins des carnivores domestiques. Transfusions et maladies hemolytiques neonatales.
Point vet., 1994, 25, 819-832.
[13] CHAFFAUX S. La pathologie de la reproduction féline. Rec. Med. Vet., 1990, 166, 699709.
[14] CHETBOUL V, TESSIER VETZEL D, BUREA AMAGLIO S. Examen échographique
de l’appareil reproducteur femelle. In :.Echographie abdominale et oculaire. Paris : Masson,
2001, 209-254.
- 161 -
[15] CONCANNON PW. Canine Pregnancy and Parturition. Vet. Clin. North Am. Small
Anim. Pract., 1996, 16(3), 453-475.
[16] CONCANNON PW, Mc CANN JP, TEMPLE M. Biology and endocrinology of
ovulation, pregnancy and parturition in the dog. J. Reprod. Fert. (suppl), 1989, 39(3), 3-25.
[17] CONCANNON PW, RENDANO V. Radiographic diagnosis of canine pregnancy :
Onset of fetal skeletal radiopacity in relation to times of breeding, preovulatory luteinizing
hormone release, and parturition. Am. J. Vet. Res. 1983, 44(8), 1506-1511.
[18] CONCANNON PW, WHALEY S, LEIN D et al. Canine gestation length: Variation
related to time of mating and fertile life of sperm. Am. J. Vet. Res., 1983, 44(10), 1819-1821.
[19] COPPENS P. Conduite de l’anesthésie de la césarienne. In : FONTONNE A, DUMONT
C, editors. Les indispensables de l`animal de compagnie. Paris : PMCAC, 1992, 105-108.
[20] DARVELID AW. , LINDE-FORSBERG C. Dystocia in the bitch : a retrospective study
of 182 cases. J. Small Anim. Pract., 1994, 35, 402-407.
[21] DEBRAEKELEER J, GROSS KL, ZICKER SC; Normal dogs In : HAND MS,
THATCHER CD, REMILLARD RL, ROUDEBUSH P. Small Animal Clinical Nutrition,
2000, 4e ed, 211-260.
[22] DELANNOY M. : La gestion de la prématurité chez le chiot: étude bibliographique et
comparée. Th. Méd. Vét. Alfort, 2002, 178.
[23] DUFAC JP. : La mortalité néonatale chez le chien, Th. Méd. Vét. Toulouse, 1988, 38.
[24] DUMON C. Hystérotomie, optimisation des résultats. In : Compte rendu du congrès de la
CNVSPA, date ?. Paris : CNVSPA, 1993, 111-114.
[25] DUMON C. L`accouchement chez la chienne. Prat. Med. Chir. Anim. Comp., Suppl.
personnel soignant, 1990, 2, 9-14.
[26] DUMON C. Pathologie périnatale du chiot. In : FONTONNE A, DUMONT C, editors.
Les indispensables de l`animal de compagnie. Paris : PMCAC, 1992, 109-120.
[27] EKSTRAND C, LINDE-FORSBERG C. Dystocia in the cat : a retrospective study of
155 cases. J. Small Anim. Pract., 1994, 35, 459-464.
[28] ENGLAND GCW, ALLEN WE, PORTER DJ. A comparison of radioimmunoassay with
quantitative and qualitative enzyme-linked immunoassay for plasma progesterone detection in
bitches. Vet. Rec., 1989, 125(5),107-108.
[29] ENGLAND GCW, ALLEN WE, PORTER DJ. Studies on canine pregnancy using Bmode ultrasound : Development of the conceptus and determination of gestational age. J.
Small Anim. Pract., 1990, 31, 324-329.
- 162 -
[30] ENGLAND GCW, VERSTEGEN JP. Prediction of parturition in the bitch using semiquantitative ELISA measurement of plasma progesterone concentration. Vet. Rec., 1996, 139
(20), 496-497.
[31] FASCETTI AJ, HICKMAN MA. Preparturient hypocalcemia in four cats. J. Am. Vet.
Med. Assoc., 1999, 215, 1127-1129.
[32] FELDMAN EC. NELSON RW. Breeding Pregnancy and parturition. In: Canine and
feline Endocrinology and Reproduction. 3e ed. Philadelphia: WB Saunders, 2004, 775-807.
[33] FELDMAN EC. NELSON RW. Feline reproduction
In: Canine and feline
Endocrinology and Reproduction. 3e ed. Philadelphia: WB Saunders, 2004, 1016-1045.
[34] FELDMAN EC, NELSON RW. Periparturient diseases. In : Canine and Feline
Endocrinology and Reproduction, 2e ed. Philadelphia: WB Saunders, 2004, 808-834.
[35] FIENI F. MARNET PG. Comparison of two protocols with progesterone antagonist
aglepristone (RU534) to induce parturition in bitches. J. Reprod. Fertil., 2001, 237-242.
[36] FONTBONNE A. Utilisation du dosage de la progesteronemie chez la chienne. In :
FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les indispensables de l`animal de compagnie. Paris :
PMCAC, 1992 : 53-58.
[37] FONTBONNE A, BUFF S, GARNIER F, Données récentes en physiologie et
endocrinologie sexuelles dans l’espèce canine. Point Vet., 2000, 31, 395-401.
[38] FUNKIST PME, NYMAN GC, LOFGREN AMJ, FAHLBRINK EM. Use of propofolisoflurane as an anesthetic regimen for cesarean section in dogs. J. Am. Vet. Med. Assoc.,
1997, 221, 313-317.
[39] GANIVET A. Notions d’élevage des chiots et des chatons orphelins. Point Vet., 1989, 21
(pédiatrie), 301-303.
[40] GARNIER E. Technique de pose d’un cathéter intraosseux chez le chien et chez le chat.
Point Vet, 2001, 32, 56-57.
[41] GILSON SD. Cesarean section. In: SLATTER. Textbook of Small Animal Surgery. 2e
ed Philadelphia: Saunders WB, 1993, 1322-1325.
[42] GRANDJEAN D, PARAGON BM, PIBOT P. Alimentation du chiot de la naissance au
sevrage. Point Vet. spécial pédiatrie , 1989, 21, 305-309.
[43] GUNN- MOORE DA, THRUSFIELD MV. Feline Dystocia: Prevalence and association
with cranial conformation and breed. Vet. Rec., 1995, 136, 350-353.
[44] HALL LW, CLARKE KW, TRIM CM. Anesthesia for obstetrics. In: HALL LW,
CLARKE KW, TRIM CM, editors. Anaesthesia for obstetrics, 2001, 10e ed London: WB
Saunders, 481-491.
- 163 -
[45] HEBERT F. Guide pratique de Médecine Interne canine et feline. Paris:. Medcom, 2002,
456p.
[46] HEDLUND CS. Surgery of the female reproductive tract. In: WELCH FOSSUM T,
HEDLUND CS, HULSE DA et al. Small Animal Surgery, Topeka (kansas) : Mark Morris
Institute, 2002, 632-647.
[47] HEGSTAD RL, JOHNSTON SD. : Use of serum progesterone ELISA tests in canine
breeding management. In Kirk RW , Bonagura JD (eds): Current Veterinary TherapyXI.
Philadelphia, WB Saunders Co, 1992, 943-947.
[48] HEURTIN A. La mise bas chez la chatte et les soins aux nouveaux nés. Prat. Med. Chir.
Anim. Comp. suppl personnel Soignant, 2001, 36(suppl.3),5-7.
[49] HOFFMAN B., RIESENBECK A. and KLEIN R. Reproductive endocrinology of
bitches. Anim. Reprod. Sci., 1996, 42, 275-288.
[50] HOSKINS JD. Clinical evaluation of the kitten: From birth to eight weeks of age.
Compend. Cont. Educ. Pract. Vet., 1990, 12, 1215-1225.
[51] HOSTON MOORE P, STURGESS K Care of Neonate and Young Animals. In: BSAVA
Manual of Small Animal Reproduction and Neonatalogy. BSAVA Ed. Shurdington
Cheltenham. 1998, 155-157.
[52] JAMES AM., NORSWORTHY GD. Partial caesarean section followed by normal birth
in in a queen. Vet. Med., 1995, 90, 750-753.
[53] JEFFCOATE I. Physiology and Endocrinology of the Bitch. In: BSAVA Manual of
Small Animal Reproduction and Neonatalogy. BSAVA Ed. Shurdington Cheltenham. 1998:19.
[54] JOHNSTON SD, ROOT KUSTRITZ MV, OLSON PN. Canine parturition – eutocia and
dystocia. In: Johnston SD, Root Kustritz MV, Olson PN eds. Canine and feline
theriogenology. Philadelphia: WB Saunders Compagny, 2001: 105-128.
[55] JOHNSTON SD, ROOT KUSTRITZ MV, OLSON PN. Feline parturition. In: Johnston
SD, Root Kustritz MV, Olson PN eds. Canine and feline theriogenology. Philadelphia: WB
Saunders Compagny, 2001: 431-437.
[56] JOHNSTON SD, ROOT KUSTRITZ MV, OLSON PN. The neonate-from birth to
weaning In: Johnston SD, Root Kustritz MV, Olson PN eds. Canine and feline
theriogenology. Philadelphia: WB Saunders Compagny, 2001: 146-167.
[57] JOHNSTON SD, ROOT KUSTRITZ MV, OLSON PN. The postpartum period in the cat
In: Johnston SD, Root Kustritz MV, Olson PN eds. Canine and feline theriogenology.
Philadelphia: WB Saunders Compagny, 2001: 438-446.
[58] KIRK A, DEBRAEKELEER J, ARMSTRONG PJ; Normal cats In : HAND MS,
THATCHER CD, REMILLARD RL, ROUDEBUSH P. Small Animal Clinical Nutrition,
2000, 4e ed, 291-350.
- 164 -
[59] KRETZ C. Mise bas chez la chatte. In : FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les
indispensables de l`animal de compagnie. Paris : PMCAC, 1992 : 121-129.
[60] KUTZLER MA. YEAGER AE. MOHAMED HO. MEYERS WALLEN VN. Accuracy
of canine parturition date prediction using fetal measurements by ultrasonography. In:
Theriogenology, 2003, 60, 1309-1317.
[61] LACHATRE VENETZ S. : Le placenta et les annexes fœtales des principales espèces
domestiques. Th. Méd. Vét. Toulouse, 1994, 11.
[62] LAIGLE J. : Hypercalcémie et hypocalcémie chez le chien et le chat. Th. Méd. Vét
Alfort, 1999, 58.
[63] LEFRANCOIS T, TIRET L. Physiologie de l`appareil reproducteur. Polycopié. Ecole
Nationale Vétérinaire d`Alfort, Unité Pédagogique de Physiologie et de Thérapeutique. 1999.
88p.
[64] LENNOZ M. Anesthésie de la césarienne et soins aux chiots nouveaux nés. In : Cours du
Geres. Verneuil. 1999.
[65] LENNOZ H. Mise bas chez la chienne. In : FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les
indispensables de l`animal de compagnie. Paris : PMCAC, 1992, 99-104.
[66] LENNOZ M. Mortalité des chiots nouveaux nés : influences du déroulement de la
gestation, de la mise-bas et de l’allaitement. Point Vet, 1998, 29, 17-23.
[67] LENNOZ ROLAND M. Conduite à tenir devant la mise-bas. Point Vet., 1998, 29, 609614.
[68] LEROYER C, TAINTURIER D, DARDENNE N, DESTRUMELLE S et BENCHARIF
D. Prévision de la mise bas chez la chienne par dosage de la progestérone. Revue Med. Vet.,
2002, 153, 467-476.
[69] LEVY X. FONTBONNE A. Gestion de la mise bas et soins aux nouveaux nés.
Conférence d’internat. Paris, Avril 2005.
[70] LEVY X. COUREIL P. FONTBONNE A. La mise bas eutocique et dystocique chez la
chienne et la chatte. In : Conférence de l’AFVAC. Paris Mai 2005.
[71] LE BERRE K. : La mortalité néonatale du chiot. Thèse Med. Vet. Nantes, 1996, 35.
[72] LINDE-FORSBERG C., ENEROTH A. Abnormalities in pregnancy, parturition and the
peripartirient period. In: ETTINGER SJ, FELDMAN EC. Textbook of veterinary internal
medicine : diseases of the dog and the cat. 5e ed, 2000, 1527-1539.
[73] LINDE-FORSBERG C., ENEROTH A., (1998) Parturition. In: SIMPSON GM,
ENGLAND GCW, HARVEY M, editors. Manual of small reproduction and neonatalogy.
Kingsley, Church Lane: BSAVA, 1998, 127-142.
- 165 -
[74] LINDE FORSBERG C, ENENROTH A. HALL M et al. Radiographic pelvimetry for
assessment of dystocia in bitches: clinical study In two terrier breeds. J. Small. Anim. Pract.,
1999, 40, 257-264.
[75] LUNA SPL, CASSU RN, CASTRO GB et al. Effects of four anesthetic protocols on the
neurological and cardiorespiratory variables of puppies born by caesarean section. Vet. Rec.,
2004, 154, 387-389.
[76] LUVONI GC, GRIONI A. Determination of gestational age in medium and small size
bitches using ultrasonographic fetal measurements. J. Small Anim. Pract., 2000, 41, 292-294.
[77] LYE SJ. Initiation of parturition. Anim. Reprod. Sci., 1996, 42, 495-503.
[78] MACINTIRE DK. Emergencies of the female reproductive tract. Vet. Clin.. North Am.
Small Anim. Pract., 1994, 24, 1179-1188.
[79] MACINTIRE DK. Obstetrical Emergencies. In: Clin. Techn. Small Anim. Pract.,
Philadelphia : WB Saunders, 2000, 15(2), 88-93.
[80] MACINTIRE DK. Pediatric intensive care. Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract.,
1999, 29, 971-988.
[81] MAI W. Guide pratique de radiographie canine et féline. Paris : Medcom, 2003, 350p.
[82] MARRETA SM. Episiotomy.. In : BOJRAB MJ, ELLISON GW, SLOCUMB, editors.
Current techniques in small animal surgery. 3e ed Baltimore : Williams and Wilkins, 1990,
413-415.
[83] MARTIN DD. Anesthesia for special patients : cesarean section patients. In:
THURMON JC, TRANQUILLI WJ, BENSON GJ. Veterinary anesthesia, Baltimore, 1996,
3e ed , 818-828.
[84] MEIER S. WRIGHT PJ. The induction of parturition in the bitch using sodium
cloprostenol. Theriogenology, 2000, 54, 457-465.
[85] MIALOT JP. Mise bas normale et mise bas pathologique chez la chienne. Point Vet.,
1980, 10, 85-96.
[86] MIMOUNI P. Pathologie du postpartum. In : FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les
indispensables de l`animal de compagnie. Paris : PMCAC, 1992, 131-143.
[87] MOON PF. Anesthésie lors de la césarienne chez la chienne. Med. Vet. Quebec, 1998,
28, 11-17.
[88] MOON PF, MASSAT BJ, PASCOE PJ. Neonatal critical care. Vet. Clin. North Am.
Small Anim. Pract., 2001, 31, 343-365.
[89] MORAILLON R, LEGEAY Y, FOURNIER P, LAPEIRE C Dictionnaire pratique de
thérapeutique canine et féline. 4e ed. Paris : Masson, 1997, 569p.
- 166 -
[90] MULLEN HS Cesarean section by ovariohysterectomy. In : BOJRAB MJ, ELLISON
GW, SLOCUMB, editors. Current techniques in small animal surgery. 4e ed Baltimore :
Williams and Wilkins, 1996, 500-502.
[91] NOHR B, HOFFMAN B, STEINETZ BE. Investigation of the endocrine control of
parturition in the dog by application of an antigestagen. J. Reprod. Fertil., Suppl., 1993, 47,
542-543.
[92] NUDELMANN N. La césarienne chez la chienne. Point Vet., 1998, 29, 531-534.
[93] OKKENS AC., HEKERMAN TW., DE VOGEL JWA. And VAN HAAFTEN B., 1993.
Influence of litter size and breed on variation in length of gestation in the dog. Veterinary
Quaterly, 15(4):160-161.
[94] PARAGON BM, GRANDJEAN D. Conduite du rationnement de la chienne en période
reproduction. In : FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les indispensables de l`animal de
compagnie. Paris : PMCAC, 1992, 277-283.
[95] PASCOE PJ, MOON PF. Periparturient and neonatal anesthesia. Vet. Clin. North Am.
Small Anim. Pract., 2001, 31, 315-341.
[96] POFFENBARGER EM, RALSTON SL, CHANDLER ML.???? Canine neonatalogy.
Part I. Physiologic differences between puppies and adults. Compend. Cont. Educ. Pract. Vet.,
1990, 12, 1601-1627.
[97] POFFENBARGER EM, OLSON PN, CHANDLER ML et al. Use of adult dog serum as
a substitute for colostrum in the neonatal dog. Am. J. Vet. Res., 1991, 52, 1221-1224.
[98] RIHAL E. : L`anesthésie pour la césarienne chez la chienne: étude bibliographique. Th.
Méd. Vét. Alfort, 2003, 29.
[99] ROBBINS MA, MULLER HS. En bloc ovariohysterectomy as a treatment of dystocia in
dogs and cats. Vet. Surg., 1994, 23, 48-52.
[100] ROOT MV, JOHNSTON SD, OLSON PN. Oetrous length , pregnancy rate, gestation
and parturition lengths, litter size, and juvenile mortality in the domestic cat. J. Am. Anim.
Hospit. Assoc., 1995, 31, 429-433.
[101] RUCKEBUSH Y, PHANEUF D, DUNLOP F. Fetomaternal unit of pregnancy. In:
physiology of small and large animals. Philadelphia: BC Decker, 595-605 source.
[102] SAINT DIZIER M. : Contribution à l’étude de l’endoscopie vaginale et de ses
applications chez la chienne. Th. Méd. Vét. Lyon, 1998, 85.
[103] SALESSE H. Gestation et mise bas chez la chienne. Prat. Med. Chir. Anim. Comp.
Suppl Personnel soignant. 2001, 36, 17-21.
[104] SCHWEIZER CM., MEYERS WALLEN VN. Medical Management of Dystocia and
Indications for Cesarean Section in the Bitch. In Kirk’s current veterinary therapy XIII: small
animal practice. 2000, 933-939.
- 167 -
[105] SEYMOUR C. Cesarian section In : SEYMOUR C and GLEED R. Manual of Small
Animal Anaesthesia and Analgesia,:BSAVA, 1999, 217-222.
[106] TOUZEAU N. : Induction de la parturition de la chienne par une molécule
antiprogestérone : l`aglépristone. Th. Méd. Vét. Nantes, 2000, 18.
[107] TRONCY E. Analgésie épidurale chez le chien et le chat. Med. Vet. Québec ,. 1998,
28(1) : 24-32.
[108] TRONCY E, DISS N, COUPAT P, CUVELLIEZ S, GENEVOIS JP. Anesthésie
locorégionale chez les carnivores domestiques. Point Vet., 1999, 30, 437-450.
[109] VAN DER WEYDEN GC, TAVERNE MAM, DIELEMAN SJ, WURTH Y, BEVERS
MM, VAN OORD HA. Physiologycal aspects of pregnancy and parturition in dogs. J.
Reprod. Fertil. Suppl., 1989, 39, 211-224.
[110] VAN DER WEYDEN GC, TAVERNE MAM, OKKENS AC, et al The intra uterine
position of canine foetuses and their sequence to expulsion at birth. J. Small Anim. Pract.,
1981, 22, 503-510.
[111] VERSTEGEN JP., 1993. Particularites physiologiques de la chienne. In : Association
pour l`étude de la reproduction animale, Maisons Alfort, 30 Janvier 1997, pp 88-99.
[112] VERSTEGEN JP. Physiology and Endocrinology of Reproduction in Female Cats. In:
BSAVA Manual of Small Animal Reproduction and Neonatalogy. BSAVA Ed. Shurdington
Cheltenham. 1998:11-16.
[113] VERSTEGEN J., DECAR, ONCLIN K. Estrous cycle regulation, estrous induction and
pregnancy termination in the queen. 334-339.
[114] VERSTEGEN J ONCLIN K Mortalités néonatales chez le chien, Avortements et
mortalité néonatale chez la chienne. Documentation Association pour l’étude de la
reproduction animale (AERA) Janvier 1997, Paris
[115] VERSTEGEN JP, ONCLIN K, SILVA LDM, WOUTERS-BALLMAN P,
DELAHAUT P ECTORS F. Regulation of progesterone during pregnancy in the cat: studies
on the roles of corpora lutea, placenta and prolactin secretion. J. Reprod. Fert. Suppl., 1993,
47, 165-173.
[116] WALLACE MS. Management of parturition and problems of the periparturient period
of dogs and cats. Seminars in. Vet. Med. Surg. (Small. Anim.), 1994, 9 (1) : 28-37.
[117] WALLACE MS., DAVIDSON AP.: Abnormalities in pregnancy, parturition, and the
periparturient period. In ETTINGER SJ., FELDMAN EC. Editors. Textbook of Veterinary
Internal Medecine, (2), 4e ed. Philadelphia: WB Saunders, 1995, 1614-1624.
[119] WhelpWise Service. In : Veterinary Perinatal Specialties Inc. 1997, Colorado [http :
whelpwise.com] 17/04/05.
- 168 -
[120] WOLTER R. Conduite du rationnement de la chatte en période de reproduction. In :
FONTONNE A, DUMONT C, editors. Les indispensables de l`animal de compagnie. Paris :
PMCAC, 1992, 286-289.
[121] WYKES PM., OLSON PN: Normal and abnormal parturition , In: SLATTER.
Textbook of Small Animal Surgery. 2e ed Philadelphia: Saunders WB, 1993, 1316-1325.
- 169 -
- 170 -
CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE ET FELINE
Nom: FREVILLE
Prénom: Axelle
RESUME
Après avoir rappelé dans une première partie les particularités physiologiques et
endocrinologiques de la gestation et de la parturition chez les carnivores domestiques, l'auteur
décrit les caractéristiques de la mise bas normale et pathologique dans ces espèces.
La deuxième partie est consacrée à l’élaboration d'arbres décisionnels pratiques et
pédagogiques et de fiches de synthèse médicales et chirurgicales destinées à être le support de
travail au sein d’une éventuelle future unité d'obstétrique de l'ENVA, mais aussi au sein d’une
clinique vétérinaire spécialisée en obstétrique et néonatalogie canine et féline.
Mots clés:
CHIENNE, CHATTE, MISE BAS, PARTURITION, NOUVEAU NE, DYSTOCIE,
NEONATALOGIE
Jury:
Président:
Directeur: Dr.Fontbonne
Assesseur: Dr. Desbois
Adresse de l’auteur:
FREVILLE Axelle
13 boulevard Foch
62120 Aire sur la Lys
- 171 -
PROCEDURES TO FOLLOW IN CANINE AND FELINE OBSTETRIC
Name: FREVILLE
Surname:Axelle
ABSTRACT
In the first part, the author describe the psychological and endocrinologist particularity of the
gestation and parturition within the domestically carnivore, following up by the description of
the normal and unnormal parturition of these species.
The second part is dedicated to the practical and pedagogical procedure to follow, but also, to
the medical and chirurgical procedure form, potentially support of a future work within the
obstetric unit of the ENVA. It may also be within a veterinary clinic specialize in obstetric
and neonatology.
Key Words:
BITCH, QUEEN, PARTURITION, NEW BORN, DYSTOCIA, NEONATALOGY
Jury:
President:
Director: M.Fontbonne
Assessor: M. Desbois
Author’s adress:
FREVILLE Axelle
13 boulevard Foch
62120 Aire sur la Lys
- 172 -

Documents pareils