CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE - Thèses
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CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE - Thèses
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D’ALFORT ANNEE 2005 CONDUITE A TENIR EN OBSTETRIQUE CANINE ET FELINE THESE pour le DOCTORAT VETERINAIRE présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL le par Axelle, Thérèse, Jacqueline FREVILLE Née le 17 Octobre 1978 à Boulogne sur Mer (Pas de Calais) JURY Président : M. Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL Membres Directeur : M. Fontbonne Maître de conférences à l’ENVA Assesseur : M. Desbois Maître de conférences à l’ENVA -1- -2- REMERCIEMENTS A notre jury de thèse A Monsieur le Professeur Professeur à la faculté de médecine de Créteil qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Hommage respectueux A Monsieur le Docteur Fontbonne Maître de conférences à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort qui nous a fait l’honneur d’accepter de diriger cette thèse. Qu’il soit assuré de notre vive reconnaissance. A Monsieur le Docteur Desbois, Maître de conférences à l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort qui a bien voulu participer à notre jury de thèse. Qu’il soit assuré de notre gratitude. -3- A Papa et Maman, pour vos sacrifices et pour votre soutien, merci aussi pour votre patience, pour votre amour et vos attentions A Camille et Pierrot Je vous aime, plus que je ne le dis A ma famille Grand mère, Renée Claude, Alain, Damien, Marine, Laurène et Armelle, Henry et Eliane, Mimi et Philippe, Olivier et Nicolas, Tante Berthe A Ninick, Antoine et Pomme, A Papy et Mamy, A mes amis de Liège, Nounouk, Nico, Lolo, Tchétché et Audrey, Romain, Ben, Anne, Claire, Anne Cé, Gilles, Catherine, Hélène… A tous les amis rencontrés sur l’Ecole, Mb, Vivier, Flop, Bouli et Babette, Nénette et Light, Eva, Marie, Sélim, Stéfan, Bertrand, Tiphaine, Anne, Christine, Tichou, Mely, Pascal, Grant, Anne, Victoria, … A mes amis du Nord et d’ailleurs, Henri Luc, Fa, Thomas, épicuriens et amateurs de bière, pour les soirées mémorables au Saint Pat et à l’Algys, Lio et Fred, Kaira, Tony et Hélène, Pauline et Périne, François, POC, Alain, Antoine et Marion, Cédric, Rémy… A ceux qui ont fait un petit bout de chemin avec moi, Je garde pour eux une tendresse particulière A mes collègues internes, A la mémoire de nos chers disparus, partis trop tôt, Grand père, Paul et Thérèse, Olivier, Marie Paule, Patrick, Tonton Jacques et Tattie, Aux Docteurs Demeure, Candaele et Verrièle, Pour m’avoir encadrée dans mes premiers pas de vétérinaire A mes professeurs, A Elizabeth, ma bibliothécaire préférée, Virginie et Marie Christine, En remerciement de votre aide si précieuse, de votre disponibilité, de votre gentillesse A sylvain, docteur des ordinateurs, Pour avoir soigné mon disque dur et sauvé ma thèse A Grosse, Cachou, Moon, Nénette et leurs homologues à quatre pattes, Pour leur éternelle bonne humeur et le réconfort qu’ils nous apportent -4- SOMMAIRE PREMIERE PARTIE ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE INTRODUCTION p.11 I. ELEMENTS DE PHYSIOLOGIE ET D’ENDOCRINOLOGIE p.15 I.1 PHYSIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE NEONATALE I.1.1 La placentation I.1.1.1 Structure de l’unité placentaire chez les carnivores domestiques I.1.1.2 Fonctions du placenta I.1.1.2.1 Fonction d’échange I.1.1.2.2 Fonction endocrine I.1.1.2.3 Fonction immunologique I.1.1.2.4 Rôle de l’amnios et de l’allantoïde p.15 p.15 p.15 p.16 p.16 p.16 p.17 p.17 I.1.2 La physiologie fœtale I.1.2.1 La vie fœtale I.1.2.1.1 Circulation I.1.2.1.2 Respiration I.1.2.1.3 Digestion et excrétion I.1.2.2 modifications physiologiques à la naissance I.1.2.2.1 Adaptation de la fonction circulatoire I.1.2.2.2 Adaptation de la fonction respiratoire I.1.2.3.3 Adaptation de la fonction digestive I.1.2.3.4 Adaptation thermorégulatrices du nouveau né I.1.2.3.5 Maturation du système immunitaire p.18 p.18 p.18 p.19 p 20 p.21 p.21 p.22 p.22 p.23 p.23 p.25 I.1.3 La pharmacologie néonatale I.1.3.1 La diminution des protéines liantes p.25 I.1.3.2 L’augmentation de la perméabilité de la barrière hématoméningée p.25 I.1.3.3 Le contenu plus riche en eau et plus faible en graisse p.25 I.1.3.4 L’immaturité rénale et hépatique p.25 I.1.3.5 La concentration alvéolaire minimale (CAM) modifiée p.25 I.2 MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AUTOUR DU PART p.27 I.2.1. Modifications endocrinologiques au cours de la gestation I.2.1.1. Progestérone I.2.1.2. Oestrogènes I.2.1.3 Prolactine I.2.1.4 Cortisol I.2.1.5 Prostaglandines I.2.1.6 Relaxine I.2.1.7 Ocytocine p.27 p.27 p.28 p.29 p.30 p.31 p.32 p.32 -1- I.2.2 Modifications hormonales liées au part I.2.2.1 Le déterminisme du part I.2.2.2 Synthèse de prostaglandines I.2.2.3 Réflexe de Fergusson p.33 p.33 p.33 p.34 I.3 IMPACT DE LA PARTURITION SUR LA PHYSIOLOGIE MATERNELLE p.35 I.3.1 Impact sur la fonction respiratoire p.35 I.3.2 Impact sur la fonction cardiovasculaire p.35 I.3.3 Impact sur la fonction digestive p.36 I.3.4 Impact sur l’appareil reproducteur I.3.4.1 Activité électrique myométriale au cours de la gestation I.3.4.2 activité myométriale autour du part p.37 p.37 p.37 I.3.5 Impact sur le système nerveux p.37 I.3.6 Impact sur les systèmes d’élimination hépatique et rénal p.38 II.MISE BAS EUTOCYQUE p.39 II.1 IMMINENCE DE L'ACCOUCHEMENT p.39 II.1.1 Durée de la gestation II.1.1.1 Durée de la gestation chez la chienne II.1.1.2 Durée de la gestation chez la chatte II.1.1.3 Paramètres influençant la durée de gestation p.39 p.39 p.40 p.40 II.1.2 Evaluation de la date du part II.1.2.1 Chute de la progestéronémie II.1.2.2 Prévision à l’aide de l’imagerie médicale II.1.2.2.1 Radiographie abdominale II.1.2.2.2 Echographie utérine II.1.2.3 Prévision basée sur l’activité électrique myométriale II.1.2.4 Prodromes annonciateurs II.1.2.4.1 Signes comportementaux II.1.2.4.2 Signes physiques et chimiques II.1.2.4.3 Signes fonctionnels p.40 p.40 p.40 p.40 p.41 p.42 p.43 p.43 p.44 p.46 II.1.3 Déclenchement de la mise bas II.1.3.1 Utilisation des prostaglandines II.1.3.2 Utilisation des anti progestérones p.46 p.46 p.47 -2- II.2 DEROULEMENT DE LA MISE BAS p.49 II.2.1 Les trois stades de l’accouchement II.2.1.1 Stade 1 : contractions et relâchement du col II.2.1.2 Stades 2 & 3 : expulsion des fœtus et des placentas II.2.1.3 Particularités de l’espèce féline : le travail interrompu II.2.2 Durée moyenne normale de l’accouchement II.2.2.1 Durée totale du part II.2.2.2 Latence entre deux expulsions II.2.2.3 Durée d’expulsion d’un seul nouveau né p.49 p.49 p.49 p.51 p.51 p.51 p.51 p.52 II.2.3 Présentation normale et expulsion des fœtus II.2.3.1 Expulsion en alternance des deux cornes II.2.3.2 Présentation et position des fœtus à l’expulsion p.52 p.52 p.52 II.2.4 Taille de la portée II.2.4.1 Taille de la portée II.2.4.2 Pertes à la naissance p.53 p.53 p.53 II.3 SOINS AUX NOUVEAUX NES ET A LA MERE p.55 II.3.1 Soins à apporter aux nouveaux nés p.55 II.3.1.1 Physiologie du nouveau né p.55 II.3.1.1.1 Paramètres vitaux et normes sanguines p.55 II.3.1.1.2 Système cardiovasculaire p.56 II.3.1.1.3 Système pulmonaire p.56 II.3.1.1.4 Système rénal p.56 II.3.1.1.5 Système neurologique p.56 II.3.1.1.6 Température corporelle p.56 II.3.1.1.7 Immunité p.57 II.3.1.1.8 Autres particularités physiologiques p.58 II.3.1.2 Notions d’élevage des nouveaux nés p.58 II.3.1.2.1 Soins administrés naturellement par la mère à la portée p.58 II.3.1.2.2 Assistance à la mère par le naisseur p.58 II.3.2 Soins à apporter à la parturiente II.3.2.1 Alimentation II.3.2.2 Surveillance clinique p.64 p.64 p.65 III. PATHOLOGIE AUTOUR DU PART p.67 III.1 LES DYSTOCIES, PRESENTATION ET PRISE EN CHARGE MEDICALE ET CHIRURGICALE p.67 III.1.1 Présentation III.1.1.1 Fréquence III.1.1.2 Facteurs prédisposants -3- p.67 p.67 p.67 III.1.1.3 Etiologie des dystocies III.1.1.3.1 Dystocie par obstruction III.1.1.3.2 Dystocie par défaut fonctionnel III.1.1.4 Evolution des dystocies p.68 p.68 p.69 p.70 III.1.2 Diagnostic d’une dystocie III.1.2.1 Diagnostic clinique III.1.2.2 Diagnostic par imagerie p.71 p.71 p.72 III.1.3 Choix de la thérapeutique III.1.3.1 Expectative III.1.3.2 Exercice III.1.3.3 Moment d’intervention III.1.3.4 Prise en charge médicale ou chirurgicale p.74 p.74 p.74 p.74 p.75 III.1.4 Les manœuvres obstétricales III.1.4.1 Conditions III.1.4.2 Indications et contre-indications III.1.4.3 Assistance manuelle III.1.4.4 Utilisation de forceps p.75 p.75 p.75 p.75 p.76 III.1.5 Thérapeutique médicale lors de dystocie III.1.5.1 Maturation du col utérin III.1.5.2 Renforcement des contractions III.1.5.2.1 Calcium III.1.5.2.2 Ocytocine p.77 p.77 p.77 p.77 p.78 III.1.6 L’anesthésie en obstétrique III.1.6.1 Considérations générales III.1.6.2 Préparation anesthésique du patient III.1.6.3 Prémédication III.1.6.4 Anesthésie générale III.1.6.5 Techniques d’anesthésies loco-régionales III.1.6.6 Gestion postopératoire p.79 p.79 p.80 p.81 p.82 p.84 p.85 III.1.7 Chirurgie en obstétrique III.1.7.1 Episiotomie III.1.7.2 Hystérotomie III.1.7.3 Hystérectomie p.85 p.85 p.86 p.88 III.2 LA GESTION DES PROBLEMES PERIPARTUM III.2.1 Les pathologies de l’utérus III.2.1.1 L’hémorragie utérine postpartum III.2.1.2 Le prolapsus utérin III.2.1.3 La métrite postpartum III.2.1.4 La torsion utérine III.2.1.5 La rupture utérine -4- p.90 p.90 p.90 p.90 p.91 p.92 p.92 III.2.2 Les pathologies de la mamelle et de la lactation III.2.2.1 Les mammites septiques ou le syndrome du lait toxique III.2.2.2 La galactostase III.2.2.3 L’agalactie p.92 p.92 p.93 p.94 III.2.3 Les troubles métaboliques III.2.3.1 L’éclampsie III.2.3.2 L’hypoglycémie III.2.3.3 L’acromégalie p.95 p.95 p.97 p.98 III.2.4 Les troubles du comportement maternel p.98 III.3 LA PATHOLOGIE PERINATALE p.100 III.3.1 Les urgences périnatales du chiot et du chaton III.3.1.1 L’hypoxie III.3.1.2 Le refroidissement III.3.1.3 La déshydratation III.3.1.4 L’hypoglycémie III.3.1.5 Cas de l’érythrolyse néonatale III.3.1.6. Autres pathologies des nouveaux nés p.100 p.100 p.101 p.102 p.103 p.104 p.104 III.3.2 La réanimation des nouveaux nés lors de césarienne p.105 III.3.3 L’élevage de orphelins III.3.3.1 L’alimentation du nouveau né orphelin III.3.3.1.1 La nourrice III.3.3.1.2 Le colostrum III.3.3.1.3 Le lait de remplacement III.3.3.2 Autres soins à administrer p.105 p.106 p.106 p.106 p.106 p.108 III.3.4 La gestion de la prématurité III.3.4.1 Fluidothérapie III.3.4.2 Antibiothérapie III.3.4.3 Réanimation cardiorespiratoire III.3.4.4 Gestion de l’environnement III.3.4.5 Administration de surfactant p.109 p.109 p.109 p.110 p.110 p.110 DEUXIEME PARTIE I. CONDUITES A TENIR Conduite à tenir n°1 : Agalactie Conduite à tenir n°2 : Evaluation de la fréquence cardiaque des fœtus Conduite à tenir n°3 : Chiot unique Conduite à tenir n°4 : Début de mise bas sans effort expulsif Conduite à tenir n°5 : Efforts expulsifs inefficaces Conduite à tenir n°6 : Hypoglycémie -5- p.117 p.118 p.119 p.121 p.123 p.124 Conduite à tenir n°7 : Induction de la mise bas Conduite à tenir n°8 : Inertie utérine secondaire Conduite à tenir n°9 : Malposition fœtale Conduite à tenir n°10 : Pertes hémorragiques après le part Conduite à tenir n°11 : Préparation de la parturiente avant la césarienne Conduite à tenir n°12 : Prolapsus vaginal / utérin Conduite à tenir n°13 : Protocoles d’anesthésie pour la césarienne Conduite à tenir n°14 : Réanimation de nouveaux nés Conduite à tenir n°15 : Suspicion d’éclampsie p.125 p.126 p.127 p.129 p.131 p.132 p.133 p.134 p.136 II. FICHES TECHNIQUES Fiche technique n°1 : Technique de pose d’un cathéter intraosseux Fiche technique n° 2 : L’anesthésie épidurale Fiche technique n° 3 : Manœuvres obstétricales Fiche technique n° 4 : Episiotomie Fiche technique n°5: La césarienne p.137 p.139 p.141 p.143 p.145 CONCLUSION p.147 -6- LISTE DES FIGURES Figure 1 : Placenta endothéliochorial chez la chienne Figure 2 : circulation fœtale schématique Figure 3 : Cellules alvéolaires Figure 4 : Modifications hormonales au cours d’un cycle chez la chienne Figure n°5 : Déterminisme de la parturition Figure n°6 : Plans de coupe utilisés pour mesurer les diamètres bipariétal et abdominal transverse Figure n°7 : Chute de la température prépartum Figure n°8 : Présentations eutociques et dystociques Figure n°9 : Réalisation du toucher vaginal Figure n°10 : Les étapes de la césarienne par hystérectomie Figure n°11 : Chevauchement des os du crâne signant une mort fœtale Figure n°12 : Exemples de malposition fœtale, diagnostic par toucher vaginal Figure n°13 : Coupe transversale de vertèbre Figure n°14 : Administration épidurale lombo-sacrée chez le chien Figure n°15 : Manœuvres obstétricales Figure n°16 : Réalisation d’une épisiotomie Figure n°17 : Les étapes de la césarienne par hystérotomie -7- p16 p.18 p.20 p.33 p.34 p.41 p.46 p.69 p.72 p.88 p.120 p.127 p.140 p.140 p.142 p.144 p.145 LISTE DES PHOTOS Photo n°1 : Placenta zonaire chez le chiot Photo n°2 : Tocodynanomètre Photo n°3 : Col utérin visible sous vaginoscopie Photo n°4 : Bouchon muqueux Photo n°5 : Placenta et fœtus Photo n°6 : Systèmes d’aspiration des fluides fœtaux Photo n°7 : Pesée d’un chiot Photo n°8 : Biberonnage Photo n°9 : Disproportion foeto-matenelle Photo n°10 : Image calcifiée amorphe Photo n°11 : Prolapsus utérin partiel Photo n° 12 : Couveuse pédiatrique Photo n°13 : Présence de gaz Photo n°14 : Prolapsus utérin complet Photo n°15 : Matériel utilisable pour la voie intraosseuse Photo n°16 : Diamètres bipariétal et abdominal transverse -8- p.15 p.43 p.44 p.45 p.50 p.59 p.61 p.63 p.73 p.73 p.91 p.102 p.119 p.132 p.137 p.155 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Modifications des principales fonctions physiologiques Tableau 2 : Données physiologiques du chiot nouveau-né Tableau n°3 : Modifications physiologiques chez la mère au cours de la gestation Tableau n°4 : Informations utilisables pour connaître le moment de la mise bas Tableau n°5 : Présentation, position et posture lors de mise bas Tableau n°6 : Poids de naissance selon la race Tableau n°7 : Recommandations concernant le choix des sondes Tableau n°8 :Recommandations pour la parturiente Tableau n°9 : Causes de dystocie chez la chienne et chez la chatte Tableau n°10 : Diagnostic cytologique différentiel mammite septique / stase laiteuse Tableau n°11 : Valeurs normales de la calcémie totale chez le chien et chez le chat Tableau n°12 : Comparaison des laits de vache / chienne / chatte Tableau n°13 : Exemples de laits maternisés industriels pour le chiot et le chaton Tableau n°14 : Exemples de maternisation de lait de vache destiné à des chiots Tableau n 15 : Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez la chienne de 15 à 30 kg en fonction de droites de régression linéaire des diamètres bipariétal et abdominal transverse Tableau n 16 : Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez des chiennes de très petite taille (Yorkshire) Tableau n 17 : Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez les chiennes de 45 à 70 kg -9- p.24 p.26 p.38 p.48 p.53 p.55 p.60 p.65 p.71 p.94 p.96 p.107 p.107 p.107 p.156 p.157 p.158 LISTE DES ANNEXES Annexe n°1 : Références de prix Annexe n°2 : Dosage de la progestérone Annexe n°3 : Numération formule et biochimie chez le chiot et le chaton Annexe n°4 : Trousses d’épisiotomie et de césarienne Annexe n°5 : Tables de prévision du terme - 10 - p.149 p.153 p.154 p.156 p.158 INTRODUCTION L’obstétrique vétérinaire a pendant longtemps été principalement consacrée au secteur des animaux de rente et à la médecine équine. Depuis quelques années, des progrès indéniables ont été acquis autour du part des carnivores domestiques au point que, aux USA notamment, des cliniques spécialisées dans ce domaine ont vu le jour. En outre, il existe actuellement une demande croissante d’information et de savoir faire en obstétrique et néonatalogie de la part du propriétaire particulier, angoissé à l’idée de gérer une mise bas à domicile, et de l’éleveur pour qui la parturiente et les nouveau nés sont source de revenu, le propriétaire ou l’éleveur souhaitant pouvoir faire appel à de professionnels compétents, chaque fois qu’il l’est nécessaire. Sur le modèle de anglo-saxons et afin de répondre à la sollicitation de particuliers et des professionnels de l’élevage, le service de reproduction canine de l’ENVA a envisagé de créer une structure clinique spécialisée dans la mise bas et la néonatalogie des animaux de compagnie. Dans ce cadre, nous avons choisi de présenter les pré requis et procédures à mettre en œuvre dans une telle unité. Ainsi, la première partie forme une synthèse de la bibliographie récente en obstétrique et néonatalogie. La seconde partie est consacrée à la réalisation de fiches pratiques techniques ou de conduites à tenir dans l’ensemble des situations cliniques rencontrées autour du part. Celles-ci constituent des procédures détaillées, précises et communes, devant servir de référence de travail pour l’ensemble des individus, particulièrement les étudiants, séjournant au sein de ce département, et pourraient être celles des vétérinaires souhaitant développer leurs compétences dans la mise bas. - 11 - - 12 - PREMIERE PARTIE ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE - 13 - - 14 - I. ELEMENTS DE PHYSIOLOGIE ET D’ENDOCRINOLOGIE I.1 PHYSIOLOGIE ET PHARMACOLOGIE NEONATALE I.1.1 LA PLACENTATION [101] Le placenta est la structure tissulaire interposée entre l’endomètre maternel et le fœtus. Il appartient au fœtus et est à ce titre vascularisé par les vaisseaux fœtaux. I.1.1.1 Structure de l’unité placentaire chez les carnivores domestiques [15], [22], [108] Les structures fœtales en contact avec les structures maternelles sont l’allantoïde et le chorion chez la chienne. Les points de contact avec l’endomètre maternel définissent un placenta de type zonaire (photo1) : les villosités allantochorioniques sont regroupées en une bande centrale bien délimitée qui entoure l’œuf. Photo n°1 : Placenta zonaire chez le chiot D’aprés Linde Forsberg et Eneroth [72] La placentation est appelée endothéliochoriale (figure 1) : Au début de la gestation le placenta est de type épithéliochorial (présence d’un épithélium maternel) puis il y a une évolution par simplification des structures traduisant une facilitation des échanges. Cinq couches histologiques différentes séparent les érythrocytes maternels de ceux fœtaux : l’endothélium vasculaire foetal, le conjonctif fœtal, l’épithélium fœtal ou trophoblaste, puis le conjonctif maternel et l’endothélium vasculaire maternel. L’invasion du trophoblaste fœtal vis-à-vis de l’endomètre maternel met en contact quasi direct les endothéliums fœtal et maternel, les villosités chorioniques pouvant baigner directement dans du sang maternel extravasé dont l’hémoglobine modifiée prend une couleur verte caractéristique, qui marque les délivres au moment du part (le placenta est partiellement hémochorial). Le placenta de la chienne et de la chatte est décidué : la parturition s’accompagne d’une lésion de la muqueuse utérine et d’une micro-hémorragie associée. - 15 - Figure 1 : Placenta endothéliochorial chez la chienne D’après Delannoy, [22] I.1.1.2 Fonctions du placenta I.1.1.2.1 Fonction d’échange [22], [63], [108] Le placenta est une structure fonctionnellement adaptée aux échanges par la surface considérable qu’il représente et par son réseau capillaire très développé. Cependant les apports maternels aux fœtus sont parfois juste suffisants pour couvrir certains besoins, particulièrement ceux en oxygène, et ceci va en s’aggravant dés lors que la croissance fœtale progresse. Des facteurs compensateurs, tels les villosités choriales existent, qui se ramifient, augmentant ainsi la surface, et le chorion s’amincit permettant un rapprochement avec structures maternelles. Les mécanismes d’échange sont multiples, de la simple diffusion pour les gaz et l’eau, le transport actif pour les principaux ions, la diffusion facilitée pour le glucose, à l’endocytose pour les macromolécules. Le placenta forme également un filtre sélectif qui permet la nutrition du fœtus. Les protéines ne passent pas, mais les acides aminés sont utilisés par le fœtus pour la synthèse protéique. Le glucose et le fructose passent, pouvant induire une perte de glucose chez la mère. Le calcium sous sa forme ionisé passe également et peut induire une hypocalcémie chez la mère au moment du part. Les substances de poids moléculaire élevé comme les anticorps ne franchissent pas la barrière placentaire, ou de manière négligeable. Le passage des toxiques et pathogènes (plomb, phosphore) est fonction de leur taille. De même, de nombreux médicaments traversent facilement cette membrane. Le passage des agents préanesthésiques et anesthésiques à travers le placenta dépend de plusieurs facteurs : les molécules liposolubles, un faible poids moléculaire, un faible degré de liaison aux protéines et d’ionisation traversent plus facilement. D’autre part, le gradient de concentration de part et d’autre du placenta favorise ce passage. I.1.1.2.2 Fonction endocrine [22], [37], [63], [65], [101] Les modifications hormonales survenant au cours de la gestation sont d’origine placentaire mais également ovarienne. La progestérone, hormone lutéotrope jusqu’au - 16 - terme, est entièrement synthétisée par l’ovaire chez la chienne. Chez la chatte, en revanche, le placenta prend le relais du corps jaune pour sa production à partir du 30e jour de gestation. Dans les espèces canine et féline, les oestrogènes sont synthétisées par l’unité foetoplacentaire et par l’ovaire. Le placenta assure la production de prégnénolone et de progestérone, converties ensuite en oestrogènes par le fœtus. La présence du blastocyste dans l’utérus empêche la production de prostaglandines de la classe F2α et donc la lutéolyse et induit la sécrétion de facteurs maintenant le corps jaune dont les PGE2 et la trophoblastine. Cette dernière produite par les cellules du trophoblaste, diminue la sécrétion de prostaglandines par l’utérus en diminuant l’activité des enzymes de synthèse et la stimulation par l’ocytocine de cette synthèse et de la sécrétion. Le trophoblaste sécrète également la relaxine, détectable de 19 à 28 jours après le pic de LH, utilisée dans le cadre du diagnostic de gestation. La fonction de ces hormones dans le maintien de la gestation, le déterminisme de la parturition et la lactation est envisagée par la suite. I.1.1.2.3 Fonction immunologique [22], [63] D’une part, l’implantation est un phénomène nécessairement inflammatoire, d’autre part, le fœtus possède un demi patrimoine génétique du père, donc étranger à la mère, il est dit semi-allogénique. Pourtant la gestation est possible. Après la parturition, la femelle rejette toute greffe même de son enfant. Deux mécanismes d’immunosuppression expliquent cette tolérance passagère, ils font intervenir pendant l’implantation, l’Early Pregnancy Factor (EPF), la trophoblastine qui fait partie des interférons α de classe II, et de la Platelet Activating Factor (PAF). La progestérone a aussi un rôle immunosuppresseur et des récepteurs sont présents sur des lymphocytes de femme enceinte. Par ailleurs, les cellules trophoblastiques forment une barrière continue qui assure une protection contre les anticorps maternels. Elles n’expriment aucun Complexe Majeur d’Histocompatibilité (CMH) polymorphe. I.1.1.2.4 Rôle de l’amnios et de l’allantoïde [22], [61], [63], [101] A la fin de la gestation, l’amnios forme à la l’approche du part une vaste poche qui englobe entièrement le fœtus et qui contient un liquide amniotique opalescent et visqueux et le surfactant apparaît dans la composition de l’amnios. Les rôles de l’amnios consistent en la protection du fœtus contre les agressions physiques extérieures et les agressions liées à l’activité physique de la mère, au maintien d’une température fœtale constante, au maintien d’une liberté de mouvement du fœtus, à la nutrition et à l’élimination des déchets fœtaux. Une fois absorbé par le tractus digestif, le liquide amniotique fournit lipides, acides aminés essentiels, vitamines aux liquides intra et extra cellulaires et contribue à la formation du méconium (substance aqueuse présente dans la partie terminale de l’intestin du fœtus arrivé à terme). La cavité allantoïdienne entourant l’amnios contient le liquide allantoïdien, de consistance aqueuse et de couleur jaunâtre. - 17 - I.1.2 PHYSIOLOGIE FOETALE I.1.2.1 La vie foetale I.1.2.1.1 Circulation [22], [63], [98] I.1.2.1.1.1 Organisation de la circulation Des shunts sont présents pour favoriser cette circulation (figure 2) : le foramen ovale entre les deux oreillettes et le canal artériel entre l’artère pulmonaire et l’aorte. Une troisième communication rentabilise la fonction d’échange gazeux assurée par le placenta : le ductus venosus entre la veine ombilicale et les veines sus-hépatiques. Le sang passe donc directement du placenta vers le foie, puis le cœur droit. Figure 2 : Circulation fœtale schématique D’après Lefrançois et Tiret [63] I.1.2.1.1.2 Etapes du transport gazeux par le sang : Le sang hématosé qui revient par la veine ombilicale et par le canal veineux gagne la veine cave postérieure (VCP). La veine cave caudale (VCC) assure également le retour du sang veineux épuisé en oxygène par les tissus fœtaux. Dans la VCP coexistent donc du sang oxygéné et du sang non oxygéné, néanmoins ils ne se mélangent que partiellement. A l’entrée du cœur la crista divisens sépare le sang veineux qui gagne directement l’oreillette droite, de celui hématosé qui gagne le cœur gauche puis l’aorte. Le sang oxygéné est donc redistribué aux tissus fœtaux en ayant subi un minimum de mélange avec du sang veineux. Le sang à faible pression partielle en oxygène (PO2) revenu à l’oreillette droite est expulsé dans l’artère pulmonaire. Seul un tiers du débit perfuse le poumon et le reste retourne à l’aorte par le canal artériel (chez le fœtus, l’écoulement du sang se fait dans le canal - 18 - artériel vers l’aorte car la pression dans l’artère pulmonaire est supérieure de 5 mm Hg à celle de l’aorte). Le sang aortique en aval de ce confluent est donc du sang mélangé. Les organes les mieux irrigués sont le foie, qui reçoit directement du sang provenant de l’artère ombilicale, le cœur, car les artères coronaires sont les premières divisions de l’aorte avant le canal artériel, l’encéphale, pour la même raison. I.1.2.1.1.3 Hématose Le débit cardiaque étant globalement élevé, l’oxygénation reste suffisante même pendant les phases de contraction. Le débit des vaisseaux utérins passe de 2% à 20% du débit cardiaque, 84% de ce débit passe dans le placenta. Le placenta est irrigué par la circulation systémique fœtale : les artères ombilicales sont des dérivations des artères iliaques externes, la veine ombilicale rejoint la veine porte et les veines sus-hépatiques. La circulation est équivalente à celle de l’adulte, mais l’oxygénation a lieu dans le placenta, (échange liquide/liquide), à la place du poumon qui n’est pas fonctionnel chez le fœtus (échange liquide/gaz). I.1.2.1.2 Respiration [22], [63], [98], [101] I.1.2.1.2.1 Echanges gazeux La mesure des pressions artérielles fœtale et maternelle en oxygène montre que la pression artérielle maternel part de 95 mm Hg pour tomber à 33 et 10 mm Hg respectivement dans la veine et l’artère ombilicale, le fœtus est donc en hypoxie. Toutefois ce dernier possède un taux d’hémoglobine plus élevé (19 g/L contre 12 à 15 g/L pour l’adulte) et une affinité de cette dernière pour l’oxygène plus importante que chez la mère. L’hyperventilation chez la mère permet de maintenir une pression partielle en CO2 dans son sang plus basse que dans les conditions normales, facilitant la diffusion du CO2 du fœtus à travers le placenta. D’autres gaz passent la barrière placentaire, notamment tous les anesthésiques gazeux, pouvant rendre l’hémoglobine fœtale en partie inactive, précipiter l’hypoxie et causer la mort fœtale. I.1.2.1.2.2 Mouvements respiratoires fœtaux Le poumon fœtal est replié sur lui-même, rempli de liquide et perfusé au minimum. Toutefois des mouvements respiratoires inefficaces et de très faible amplitude, dont la première manifestation est l’apparition de mouvements du diaphragme, sont présents. Ces mouvements traduisent le fait que les centres respiratoires sont déjà actifs. Des mouvements brutaux du diaphragme se produisent au moment de l’expulsion, ayant pour effet comme « d’essorer » le parenchyme pulmonaire. I.1.2.1.2.3 Le surfactant Dans les derniers jours de vie fœtale, le poumon produit du surfactant, substance utile à son déploiement. Ses rôles sont multiples : diminution de la tension de surface alvéolaire, augmentation de la compliance pulmonaire, stabilisation des bronchioles et alvéoles terminales, maintien d’une capacité résiduelle fonctionnelle, diminution du travail respiratoire par effet sur l’équilibre des fluides intra alvéolaires, modulation des fonctions - 19 - macrophagiques, effet cyto-protecteur au niveau des alvéoles. Il joue également un rôle de protection des membranes vis-à-vis de l’action irritante de l’oxygène. Il est élaboré par les pneumocytes II (figure 3), cellules généralement placées aux angles des alvéoles. Dans leur cytoplasme, il est stocké sous forme de « corps lamellaires », puis libéré sous forme de film. Sa constitution comprend des phospholipides et une fraction protéique (dipamitoylphosphatidylcholine associée à la lécithine et à la sphingomyéline). Sa synthèse et sa libération sont particulièrement dépendantes de la présence de corticoïdes, et certainement également de l’adrénaline et de l’hormone corticotrope hypophysaire (ACTH). Lorsque la maturation n’a pu être réalisée, ce qui survient chez les prématurés, il s’ensuit un « syndrome de détresse respiratoire », résultant de la réduction des échanges gazeux par réduction de la compliance pulmonaire. Figure 3 : Cellules alvéolaires (pneumocytes de type II, cuboïdes ; pneumocytes de type I, aplatis ; macrophages) D’après Lefrançois et Tiret [63] I.1.2.1.2.4 Le liquide trachéo-pulmonaire Le fait que le poumon et la trachée soient remplis de liquide chez le fœtus est le résultat d’une sécrétion active par le poumon, dans laquelle un des faits primitifs est un transport d’ions chlorure vers la lumière alvéolaire. Dans les deux derniers jours précédant la naissance, cette sécrétion s’arrête et les transports ioniques s’inversent contribuant à la naissance à l’assèchement des voies respiratoires. I.1.2.1.3 Digestion et excrétion [22] [63] Le liquide amniotique, l’eau absorbée et les substances dissoutes transitent dans le tube digestif fœtal pour constituer le méconium. Il n’y a pas de défécation in utero. Lorsqu’elle se produit, il s’agit généralement d’un signe de souffrance fœtale. La motricité ne s’installe que quelques jours après la naissance. Les activités enzymatiques sont développées bien avant la naissance et sont adaptées à la digestion de l’aliment lacté à la naissance, mais certaines d’entre elles (protéase, - 20 - lipase) subissent un effondrement les tous premiers jours de vie, en relation avec la préservation des constituants du colostrum. I.1.2.2 Modifications physiologiques à la naissance. I.1.2.2.1 Adaptation de la fonction circulatoire [22], [96], [106] I.1.2.2.1.1 Conversion de la circulation fœtale en circulation adulte Le déploiement du poumon et les premiers mouvements respiratoires produisent une baisse de la résistance vasculaire pulmonaire, d’où une chute de pression dans l’oreillette droite. La pression dans l’oreillette gauche devient prédominante et entraîne la fermeture progressive du foramen ovale. L’élévation de pression en oxygène, qui apparaît comme un stimulus pour l’activation des systèmes vasoconstricteurs humoraux, induit la fermeture du canal artériel dés les premières minutes. Sa fermeture complète demande 48 heures. Les prostaglandines semblent maintenir ce canal béant, leur inhibition par les AINS ou par la chloroquine fait que ces produits sont utilisés avec succès pour induire la fermeture des canaux artériels restés ouverts chez les nouveaux nés humains et animaux. La fermeture du canal veineux débute dés que la pression en oxygène augmente, dans des conditions très semblables à celles qui permettent la fermeture du canal artériel. I.1.2.2.1.2 Maturation des systèmes compensateurs Les barorécepteurs ne deviennent fonctionnels vers le 4e jour et le rythme cardiaque varie comme chez l’adulte en fonction de la pression sanguine. La réponse aux agents inotropes (atropine, dopamine, dobutamine) ne devient normale que vers 9 à 10 semaines de vie. I.1.2.2.1.3 Fréquence cardiaque La fréquence cardiaque du nouveau né usuelle est de 180-250 battements par minute. En cas d’hypoxie elle chute alors qu’elle augmenterait chez l’adulte. La pression artérielle n’atteint les valeurs adultes que vers 6 semaines de vie. Elle varie en fonction de nombreux facteurs dont la température interne et la glycémie : une hypoglycémie sévère peut la faire chuter de moitié. I.1.2.2.1.4 Rupture du cordon Quelle que soit la modalité de rupture, le cordon présente très rapidement des phénomènes de vasoconstriction et de coagulation. La vasoconstriction a une origine purement humorale (catécholamines, kinines). Les mécanismes initiaux de la coagulation sont le changement des conditions d’oxygénation et la libération des enzymes tissulaires. - 21 - I.1.2.2.2 Adaptation de la fonction respiratoire [22], [63], [106] I.1.2.2.2.1 L’expansion pulmonaire Le passage à la vie aérienne constitue une agression pour le fœtus qui doit assurer simultanément l’oxygénation de son sang et son homéothermie. L’hypoxie est en effet une cause importante de mortalité chez le chiot et le chaton. Sa tolérance à l’hypoxie est estimée à une dizaine à une trentaine de minutes. Cela s’explique par l’aptitude du cerveau à se mettre en métabolisme anaérobie, par les réserves glycogéniques dans les ventricules cardiaques et par un taux de dégradation de l’ATP inférieur à celui de l’adulte. I.1.2.2.2.2 Evacuation du liquide amniotique intra pulmonaire Au moment de la naissance, la respiration pulmonaire prend en quelques instants le relais des échanges gazeux placentaires : le passage dans la filière pelvienne entraîne l’élimination du liquide amniotique et stimule les récepteurs cutanés. Ce mécanisme est moins présent lors de présentation postérieure. 80% du liquide amniotique est résorbé par voie sanguine par les pneumocytes. Ils vont à leur tour lever l’inhibition des centres respiratoires. Le rythme respiratoire est élevé et irrégulier (15 à 38 mouvements par minute), traduisant une hypoxie relative physiologique, la totalité du poumon n’étant pas encore fonctionnelle. I.1.2.3.3 Adaptation de la fonction digestive [22], [96], [106] I.1.2.3.3.1 Maturation de l’épithélium intestinal A la naissance, les intestins renferment le méconium, issu de la desquamation de l’intestin lors de la gestation. Chez la chienne, durant les 8 premières heures après le part, la muqueuse intestinale plus perméable laisse passer certains composés dont des protéines (immunoglobulines maternelles du colostrum), sur cet intervalle de temps on la considère comme « immunologiquement naïve ». Entre 8 et 48 heures, le taux d’absorption des anticorps chute à 33% [70]. Le renouvellement de l’épithélium par les cellules de la crypte intestinale permet d’acquérir des capacités d’absorption plus limitées. D’autre part, dans les premiers jours de vie, le pH gastrique, proche de la neutralité favorise l’absorption de différentes matières ingérées. L’estomac a un faible volume, ce qui explique la nécessité de tétées répétées. Le péristaltisme débutant est irrégulier et ralenti par rapport à celui de l’adulte. Les selles, qui sont rarement vues car la mère lèche et nettoie les petits, sont normalement jaunâtres et semi moulées. I.1.2.3.3.2 Immaturité des fonctions hépatiques [22], [96], [106] Le nouveau né ne dispose que de réserves très limitées de glycogène hépatique accumulées en fin de gestation et dont la quantité est fonction du niveau alimentaire de la mère. Ces réserves déclinent rapidement au cours d’un jeûne : les besoins d’un chiot ou d’un chaton en glucose sont 2 à 4 fois supérieurs à ceux de l’adulte en raison de l’importance de la masse cérébrale relative au poids corporel, ceci explique que le chiot est particulièrement sensible au jeûne (il est capable de maintenir une glycémie normale durant les 24 premières heures de jeûne) alors que l’adulte peut le supporter plusieurs jours - 22 - sans développer d’hypoglycémie. La néoglucogenèse ne débute dans le foie du nouveau né qu’après 9 heures de jeûne. Ainsi la glycogénolyse dans un premier temps puis la néoglucogenèse assure le maintien de la glycémie durant les 24 premières heures du jeûne. D’autres facteurs comme l’hypothermie peuvent causer une hypoglycémie chez le nouveau né. Enfin, le chiot possède peu de rétrocontrôles assez fonctionnels pour permettre une régulation correcte de la glycémie : leur sensibilité à l’insuline est faible et leur réponse à l’action d’hormones hyperglycémiantes comme le cortisol mitigée. I.1.2.3.4 Adaptation thermorégulatrices du nouveau né [22], [26], [96] Les facteurs qui interviennent dans le maintien de l’équilibre entre thermogenèse (production de chaleur) et thermolyse (perte de chaleur) après la naissance sont multiples. Le chiot ou le chaton peut perdre de la chaleur par plusieurs mécanismes (évaporation, conduction, radiation, convection), cette perte est d’autant plus intense que la surface corporelle est étendue (elle représente 20% du poids du corps du chiot) et est assez mince par rapport à celle de l’adulte. Ces déperditions peuvent être accentuées si l’environnement est froid ou si le petit est séparé de sa mère. Les difficultés rencontrées par le nouveau né dans le cadre de sa thermorégulation sont en parties dues à l’absence de réflexe de frisson et les mécanismes de vasoconstriction jusqu’à 6 jours et aux faibles réserves de gras dans le tissu hypodermique. D’autre part, l’hypoxie entraîne un contexte d’anaérobiose limitant la possibilité de compenser, par des oxydations, la thermolyse. Le nouveau né apporte une réponse comportementale à la perte de chaleur, il recherche d’instinct une source de chaleur externe : mamelle de la mère, contact de ses frères et sœurs. Sécher le pelage du nouveau né est par ailleurs un élément majeur de gestion de sa température. L’absorption de colostrum intervient dans l’apport des nutriments nécessaires à la thermogenèse. Le substrat glucidique est au départ hépatique, puis interviennent les matières grasses du lait et les autres constituants. Les difficultés de régulation de la température jouent donc un rôle essentiel dans l’étiologie de la morbidité néonatale. En effet, une naissance prématurée, ou mal « gérée », peut compromettre l’homéothermie par un accroissement de la thermolyse avant que l’organisme ait pu mobiliser la quantité d’énergie d’origine corporelle ou colostrale nécessaire pour la thermogenèse. I.1.2.3.5 Maturation du système immunitaire [96], [106] A la naissance, le chiot ou le chaton est brusquement confronté dans le milieu extérieur à une grande variété de microorganismes et de virus potentiellement pathogènes provenant de la mère et de l’environnement. I.1.2.3.5.1 Immunité active Au moment de la délivrance, les cellules souches du système hématopoïétique se trouvent déjà au niveau de la moelle osseuse, mais l’immunité active est faible. La stimulation par des antigènes entraîne une réponse humorale de type primaire, caractérisée par une longue période de latence et une faible synthèse d’IgM. - 23 - Les réactions immunitaires à médiation cellulaire apparaissent précocement au cours de la gestation, mais le sérum du nouveau né est souvent déficient en certains éléments du système du complément, ce qui entrave les capacités d’opsonisation et de phagocytose. L’acidité gastrique présente une barrière naturelle contre l’invasion par des germes pathogènes entéritiques. I.1.2.3.5.2 Immunité passive Le chiot reçoit de sa mère une protection humorale, systémique ou locale, principalement par voie colostrale, qui représente 95% des apports et le reste par voie placentaire [66]. A partir du 45e jour de gestation, le placenta endothélial des carnivores ne laisse passer qu’une quantité limitée d’IgG. Le colostrum de la chienne, plus riche en immunoglobulines que son sérum, contient une majorité d’IgG, et des IgA et IgM par ordre décroissant de proportion. Les quantités de chaque classe diminuent au cours de la lactation et dans le lait les IgA prédominent. Ces immunoglobulines sont produites par des lymphocytes implantés dans la glande mammaire pendant une partie de la gestation. L’absorption des Ig G colostrales se fait dans les 24 premières heures de la vie. Elle doit être antérieure à la rencontre avec des germes pathogènes, raison pour laquelle la tétée doit être précoce. Les immunoglobulines non absorbées IgA et IgM restent dans la lumière intestinale et assurent la protection des entérocytes, elles bloquent l’adhésion des bactéries entérogènes. La demi vie des immunoglobulines des carnivores est de neuf jours. La quantité d’immunoglobulines transférées sera fonction de la quantité de colostrum ingéré, de sa richesse (simulation antigéniques subies par la mère) et la qualité du transfert immunitaire (soit le moment de l’ingestion par le chiot). FONCTION MODIFICATIONS Circulation Rupture du cordon ombilical Fermeture du foramen ovale, du canal artériel et du canal veineux Respiration Digestion Excrétion Expansion de la cage thoracique Acquisition des premiers mouvements respiratoires complets Perméabilité de la barrière intestinale Neutralité du pH gastrique Immaturité des mécanismes de régulation de la glycémie Immaturité des fonctions de filtration, de réabsorption et de sécrétion CONSEQUENCES Conversion de la circulation fœtale en circulation adulte, avec perfusion totale du poumon Passage des échanges gazeux du placenta au poumon Facilitation de l’absorption des substances ingérées Risque accru d’hypoglycémie consécutive au jeûne Incapacité à concentrer l’urine Précautions à prendre lors d’utilisation des antibiotiques Tableau 1 : Modifications des principales fonctions physiologiques du chiot à la naissance et leurs conséquences D’après Delannoy [22] - 24 - I.1.3 LA PHARMACOLOGIE NEONATALE [7], [95], [98] Plusieurs facteurs modifient la distribution et le métabolisme des molécules chez le nouveau né. I.1.3.1 La diminution des protéines liantes Le taux de protéines dans le sang est faible, surtout l’albumine (molécule privilégiée de liaison des principes actifs, à laquelle on peut associer les glycoprotéines α1), qui a, en plus une moindre affinité pour les substances. Ainsi la fraction libre et active de certaines molécules est plus importante, entraînant une réponse plus importante chez le petit que chez l’adulte pour une même concentration, et majorant par conséquence le risque de surdosage. I.1.3.2 L’augmentation de la perméabilité de la barrière hématoméningée Cette barrière est 5 à 6 fois plus perméable au pentobarbital et à la morphine chez les nouveau nés que chez les adultes. Cette perméabilité plus élevée participe également à augmenter le risque de surdosage. I.1.3.3 Le contenu plus riche en eau et plus faible en graisse que chez l’adulte La teneur corporelle élevée en eau (80% du poids contre 60% chez l’adulte) et le vaste compartiment aqueux cellulaire fournissent un large volume de distribution aux substances hydrophiles. Il est donc nécessaire d’accroître les posologies des molécules hydrosolubles. La faible masse adipeuse ne permet pas la séquestration des molécules liposolubles (thiopental), celles-ci atteignent rapidement des concentrations sanguines élevées pouvant être trop importantes. La dose d’une molécule liposoluble administrée à un nouveau né doit être diminuée. I.1.3.4 L’immaturité rénale et hépatique Cette immaturité peut retarder le métabolisme et l’élimination des anesthésiques. L’immaturité des systèmes enzymatiques hépatiques entraîne des durées d’action allongées des molécules métabolisées par cette voie avant leur excrétion, notamment certains anesthésiques. Les capacités d’excrétion rénale sont également diminuées. Le rythme d’administration des molécules métabolisées et/ou excrétées par voie hépatique et/ou rénale doit être revu à la baisse chez le nouveau né. I.1.3.5 La concentration alvéolaire minimale (CAM) modifiée Chez les nouveaux nés, la CAM (concentration alvéolaire minimale d’anesthésique qui prévient une réaction motrice à un stimulus douloureux chez 50% d’individus ) est diminuée mais augmente avec l’âge. Les seules données chez les petits animaux ont - 25 - montré que les CAM de l’halothane chez le chat à 4 semaines, 9 semaines et 2 ans étaient respectivement de 1.3%, 1.39% et 1.21%. [95]. NATURE Fréquence cardiaque Pression artérielle Fréquence respiratoire Pression artérielle Densité urinaire Besoins en eau Température interne Besoin calorique Besoin en glucose Poids VALEURS 200-250 battements par minute 30- 70 mm Hg 15-38 mouvements par minute PAs 54 / PAd 30 (PAm 40) 1.006-1.017 180 ml/kg/jour 35.5°C à 24 heures, 38°C le 7e jour 130 kcal/kg la première semaine 2 à 4 fois ceux de l’adulte doublé en 10 jours Tableau 2 : Données physiologiques du chiot nouveau-né. La connaissance des modifications fœtale est donc indispensable à la compréhension des enjeux de l’anesthésie lors de césarienne chez la chienne et la chatte. Les mécanismes du transfert placentaire et les caractéristiques des différents anesthésiques utilisés aujourd’hui doivent également être connus, afin de faire un choix rationnel des molécules et des techniques anesthésiques. - 26 - I.2 MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AUTOUR DU PART Les hormones de la reproduction varient chez la mère au cours de la gestation, autorisant la croissance fœtale et préparant l’organisme maternel au postpartum. Les évolutions hormonales interviennent également dans le processus de mise bas. I.2.1. MODIFICATIONS ENDOCRINOLOGIQUES AU COURS DE LA GESTATION I.2.1.1 Progestérone[15], [18], [32], [53], [68] [106]. I.2.1.1.1 Description et origine Hormone stéroïde sexuelle naturelle dérivée du cholestérol, elle est entièrement lutéale chez chienne pendant toute la gestation [18], [32], [53]. Chez la chatte, les cellules trophoblastiques du placenta la sécrètent parallèlement après le 30e jour de gestation, alors que la sécrétion lutéale est minime après le 40e jour [33]. I.2.1.1.2 Evolution des concentrations (figure 4) La progestéronémie de la chienne est élevée, en général supérieure à 25ng/ml, elle peut atteindre 50 à 90 ng/ml chez certaines chiennes. Son taux décroît progressivement après la 56e semaine, soit le dernier tiers de la gestation pour atteindre un plateau de 4 à 16 ng/ml maintenu pendant une à deux semaines puis on observe une chute brutale et caractéristique 12 à 48 heures avant le part, pour atteindre un taux inférieur à 2 ng/ml, équivalent au niveau de base. Chez la chatte gestante, la progestéronémie est similaire à celle de la chatte pseudo gestante les 14 à 20 premiers jours. Les taux de progestérone augmentent ensuite du fait de la synthèse continue par le corps jaune et du début de sécrétion par le placenta [33], [113], [112]. Au total, les taux varient fortement tout au cours de la gestation entre 5 et 50 ng/ml. Dans cette espèce, la progestérone est nécessaire au maintien de l’état gravide, bien que certaines mères puissent rester gestantes quelques jours après la chute à une valeur inférieure à 1ng/ml, taux minimal apparent pour maintenir la gestation [112]. Chez la chatte, la progestérone ne chute pas toujours au moment du terme et on peut observer des mises bas à 5 ng/ml de progestéronémie (Fontbonne, observations personnelles). Les variations nycthémérales de son taux ne sont pas significativement distinctes au cours des deux dernières semaines de gestation. Le déclin est lié à la lutéolyse chez la chienne, à l’activation de la 17α hydroxylase qui induit la synthèse d’oestrogènes au dépend de la progestérone chez la chatte [63]. La lyse du corps jaune est liée au relargage prépartum de prostaglandine F2 alpha par l’unité foetoplacentaire (13-14 dihydro 15 keto PGF2 alpha) induit par l’augmentation de cortisol fœtal. I.2.1.1.3 Rôles La progestérone joue un rôle essentiel dans le maintien de la gestation pendant toute sa durée [16], [32]. Elle stimule la croissance des glandes endométriales, les sécrétions utérines, - 27 - favorise l’intégrité de l’utérus et inhibe la motilité utérine en confinant le calcium dans le réticulum sarcoplasmique des fibres musculaires [32], [63]. Sa chute est indispensable car elle concourt notamment à augmenter le nombre de récepteurs à l’ocytocine dans le muscle utérin [37]. Elle freine également la production hypophysaire de prolactine et diminue le nombre de récepteurs à la prolactine. Sa chute au moment du part permet ainsi une synthèse lactée plus importante. La progestérone inhibe notamment l’α lactalbumine composant la lactose synthétase. La mifépristone (RU 486 ND), antagoniste de la progestérone, a un effet lactogène en fin de gestation utilisable pour l’induction artificielle de la lactation [63]. La chute de la progestérone circulante, bien que constituant semble t-il, l’évènement majeur dans le déclenchement de la parturition dans l’espèce canine, n’apparaît pas comme le seul mécanisme impliqué dans ce processus : ainsi dans une série de 9 chiennes traitées par la mifépristone (antiprogestérone), les signes de la mise bas sont apparus avec retardement mais sont quand même apparus alors que la progestéronémie n’avait pas chuté et qu’aucune augmentation de PGF2α n’était décelable. Cependant, sur toutes ces chiennes sauf une, une césarienne a été indispensable du fait de mauvaises contractions utérines [91]. Ce phénomène débouche actuellement sur la mise au point de techniques d’induction de la parturition chez la chienne par l’utilisation d’hormones antiprogestérone [37]. I.2.1.1.4 Intérêt du dosage Dans l’état actuel des choses, il semble difficile de déterminer à l’avance le moment de la mise bas en réalisant des dosages de progestérone mais seulement d’en avoir une approximation : l’accouchement doit se produire 12 à 36 heures après la chute de progestérone sous 2 ng/mL [9], [36]. Le dosage de la progestéronémie constitue avant tout une aide à la détection du terme, à la décision opératoire lors de césarienne (il évite d’augmenter les risques d’obtenir des prématurés qui ont une mortalité plus élevée par manque de surfactant pulmonaire) et permet se rendre compte d’un post terme. I.2.1.2 Oestrogènes I.2.1.2.1 Description et origine L’oestradiol 17β et l’oestrone, hormones stéroïdes sexuelles, sont synthétisées par l’unité foetoplacentaire : le placenta assure la synthèse de prégnénolone et de progestérone, qui sont converties en androgènes par le fœtus, puis utilisés par le placenta dans un processus d’aromatisation pour la synthèse d’oestrogènes. L’oestradiol est formé à partir de la testostérone et l’oestrone à partir de l’androsténédione. I.2.1.2.2 Evolution des concentrations (figure 4) Les concentrations d’oestradiol restent basales, de 5 à 15 pg/ml pendant 5 à 6 semaines de gestation [32]. En fin de gestation, ces concentrations atteignent un pic de sécrétion (< 20 pg/ml) avant le part, valeur très inférieure à celle du pic préovulatoire du proœstrus, puis chutent après le part sous 5 à 10 ng/ml [15]. - 28 - L’évaluation quantitative de ces deux hormones reste toutefois difficile à déterminer, en effet les valeurs sanguines sont très faibles, de l’ordre du cinquième de celles observées pendant le prooestrus. Les imprécisions sont dues à la technique de dosage et à l’augmentation du volume plasmatique masquant l’augmentation hormonale [37]. Chez la chatte, durant la première partie de la gestation, les concentrations avoisinent 70 nmol/L mais peuvent occasionnellement augmenter [112], augmentation des concentrations en fin de gestation [33], 100 pg/ml 8 jours avant le part pour chuter le jour du part [55]. I.2.1.2.3 Rôle Ces hormones stimulent le développement des tissus engagés dans la reproduction : l’épithélium vaginal prolifère et se différencie, l’endomètre utérin prolifère, les glandes s’hypertrophient et s’allongent, le myomètre acquiert une motilité rythmique intrinsèque et les conduits lactifères se multiplient. L’oestradiol exerce également des effets anabolisants sur les os et les cartilages, favorisant ainsi la croissance [37], [106]. L’élévation de fin de gestation favorise les contractions du myomètre car elle diminue le potentiel de repos de la fibre myométriale, donc diminue le seuil d’excitabilité, augmente la densité de canaux calciques, stimule la synthèse de protéines de contractions, augmente la synthèse de jonctions communicantes [63]. Progestérone et œstrogène agissent de façon synergique dans la mammogénèse et dans la lactogénèse: la première est nécessaire pour la multiplication de l’épithélium mammaire et l’oestradiol 17β augmente la synthèse de ses récepteurs. Les oestrogènes provoquent la croissance des canaux lactifères, et en association avec la progestérone, ils permettent la croissance des alvéoles. Ces deux hormones permettent l’action de la prolactine sur la croissance des cellules épithéliales. Des facteurs de croissance, synthétisés par les cellules épithéliales, sont contrôlés, soit dans leur production, soit par la présence de leurs récepteurs modulée par les oestrogènes. Le taux élevé d’oestrogènes à la parturition induit des décharges importantes de prolactine, grâce à une action sur la synthèse et la libération [63] Les oestrogènes stimulent la sécrétion des prostaglandines en influençant sur la formation d’une phospholipase A, enzyme qui hydrolyse les phospholipides libérant de l’acide arachidonique, substrat de base dans la synthèse des PGF. Enfin, elles favorisent la formation des récepteurs à l’ocytocine. Du fait de cette augmentation relativement plus modérée de l’oestradiolémie chez la chienne préparturiente par rapport aux autres espèces, le rôle de cette hormone dans le déclenchement de la mise bas n’est pas clair. La plupart des auteurs considèrent néanmoins que le renversement du rapport progestérone/oestradiol, de par l’effet sur la production du surfactant pulmonaire fœtal et la synthèse de prostaglandines sont essentiels dans le déclenchement du processus de mise bas. I.2.1.3 Prolactine (PRL) [37] I.2.1.3.1 Description et origine Hormone protéique gonadotrope, sa sécrétion est assurée par les cellules acidophiles lactotropes de l’hypophyse antérieure. Sa synthèse et sa sécrétion sont régulées par des facteurs hypothalamiques : la TRH (thyréolibérine) favorise la libération de PRL alors que la PIF (prolactin inhibiting factor) exerce une inhibition tonique. - 29 - I.2.1.3.2 Evolution des concentrations [15], [32], [54] (figure 4) La prolactinémie s’accroît chez la chienne dans la dernière moitié de la gestation d’un facteur 10, après le 25-35e jour chez le chat, de manière plus importante que lors de metoestrus non gravide. Cette augmentation semble avoir une origine pituitaire, il est probable également que l’utérus et le placenta synthétisent une protéine prolactine-like. Elle augmente de manière synergique et coordonnée avec le déclin de la progestérone la semaine précédant le part et montre un pic marqué 1 à 2 jours avant le part, parallèlement à l’effondrement de la progestérone [16]. Sa concentration diminue 1 à 2 jours après le part, avant de connaître une nouvelle augmentation en réponse à la tétée et reste élevée pendant 10 à 14 jours de lactation pour ensuite diminuer progressivement jusqu’au sevrage des chiots. Une hypoglycémie, induite par l’insuline, provoque la chute de 50% du taux de prolactine chez les chiennes en fin de gestation [106]. I.2.1.3.3 Rôles La prolactine est le facteur lutéotrope principal tant chez la chienne [16], [32], [49], [53], que chez la chatte, c'est-à-dire qu’elle maintient en activité le corps jaune. Le corps jaune est relativement autonome et est capable de synthétiser de la progestérone sans support pituitaire pendant les 20 premiers jours de gestation. Après le 30e jour, la LH et la prolactine deviennent nécessaire, tout particulièrement la prolactine [16], [53]. Elle est indispensable à la croissance par hypertrophie et par hyperplasie de l’épithélium mammaire. Elle pourrait agir par l’intermédiaire de l’IGF1, synthétisée par le foie. La prolactine a un effet direct sur les cellules épithéliales. Il y a une relation directe entre la quantité de prolactine et l’amplitude la sécrétion lactée. La prolactine induit la transcription de gènes des protéines du lait, agit sur les séquences régulatrices de ces protéines et stabilise les ARNm. Enfin elle stimule la lactose synthétase [63]. La galactopoïèse, ou entretien de la lactation, est assurée par la prolactine mais aussi l’hormone de croissance. L’origine ou stimulus de ce réflexe est la tétée. La stimulation est tactile puis on reconnaît des voies nerveuses ascendantes aboutissant à l’hypothalamus, puis l’antéhypophyse, et une voie humorale descendante incluant la production de prolactine et une augmentation de sécrétion de l’hormone de croissance, de la thyréostimuline (TSH) et de l’ACTH. I.2.1.4 Cortisol [63] I.2.1.4.1 Description et origine Le cortisol est une hormone stéroïde dérivée du cholestérol. Il est synthétisé par la zone glomérulée des glandes surrénales du fœtus au moment du part suite à une boucle de régulation positive : sécrétion de CRH par l’hypothalamus fœtal, puis d’ACTH par l’hypophyse qui provoque la synthèse de cortisol. I.2.1.4.2 Evolution des concentrations Le cortisol maternel sanguin est basal en fin de gestation puis augmente irrégulièrement avant le part, son augmentation n’étant pas toujours en relation avec la chute de la progestérone ni à la délivrance. Le cortisol fœtal augmente également suite à une boucle de régulation positive prenant départ au niveau de l’hypothalamus et au déclin de substances - 30 - inhibitrices. L’hypophyse et les surrénales fœtales augmentent leur capacité de réponse en fin de gestation. Ces constatations suggèrent que les fortes concentrations de cortisol retrouvées au niveau foetoplacentaire sont plus intimement liées au mécanisme de lutéolyse prépartum et à l’initiation de la parturition que ne le sont les concentrations plasmatiques [54]. I.2.1.4.3 Rôle Cortisol fœtal et maternel contribuent tous deux à l’initiation du part. Le cortisol fœtal induit la sécrétion d’oestrogènes par l’unité foeto-placentaire et de prostaglandines par l’utérus, à l’origine de l’initiation du part. I.2.1.5 Prostaglandines(PGF2α) I.2.1.5.1 Description et origine [32] Les prostaglandines sont des acides gras polyinsaturés provenant de la dégradation de l’acide arachidonique, et sont répertoriées en 4 groupes majeurs (E, F, A et B), eux même subdivisés en sous-groupes. Elles sont produites dans presque tous les tissus. Leur action est principalement locale et dépend du type de prostaglandines et du tissu cible : au niveau de l’appareil génital femelle, les prostaglandines du groupe E et du type F2α ont une action prédominante. Leur production est sous l’influence des oestrogènes, du cortisol et /ou d’autres facteurs de l’unité foetoplacentaire. Durant le part, l’endomètre est probablement le site le plus important de synthèse des PGF2 α, il est probable que le myomètre, le placenta et les membranes fœtales sécrètent également des prostaglandines. Le conceptus semble inhiber toute synthèse de prostaglandines jusqu'au terme. I.2.1.5.2 Evolution des concentrations Les taux de PGFM, un métabolite de la PGF2α, sont stables et faibles au cours de la gestation, suite à l’inhibition par la trophoblastine. Ils s’élèvent rapidement avant la parturition, suite à l’inversion du rapport progestérone/œstrogène, à l’augmentation de cortisol fœtal et à la présence de facteurs foetoplacentaires [32], [91]. Elles augmentent la concentration de calcium cytosolique des cellules musculaires myométriales et favorisent le flux calcique et ainsi encouragent les contractions du myomètre [22]. I.2.1.5.3 Rôles En plus de différentes actions qu’on leur connaît, elles influencent la croissance, l’activité (PGE) et la lyse (PGF2α). La 13-14 dihydro-15 kéto prostaglandine F2 alpha représente le principal facteur lutéolytique 24 à 36 heures avant le part, et contribue par conséquence à faire chuter le taux de progestérone [16] Elles ont une action contracturante sur le myomètre en accroissant la concentration de calcium cytosolique et en favorisant le flux calcique, elles augmentent ainsi le tonus de base et la fréquence des contractions. Elles amplifient la sécrétion d’ocytocine ainsi que la sensibilité utérine à l’ocytocine par la surproduction de récepteurs à l’ocytocine. Elles participent à la maturation et à l’hydratation du col [63]. - 31 - I.2.1.6 Relaxine I.2.1.6.1 Description et origine La relaxine est une hormone polypeptidique apparentée à l’insuline. Elle est synthétisée par le placenta [22]. I.2.1.6.2 Evolution des concentrations Son taux devient détectable 19 à 28 jours après le pic de LH, est le plus élevé à 40-50 jours de gestation, puis baisse progressivement jusqu’à la parturition. Le taux de relaxine et de ses récepteurs chute fortement dans les 48 heures précédant la mise bas [37]. I.2.1.6.3 Rôle [32], [63], [106] Elle joue un rôle important dans le maintien de la gestation : elle inhibe les contractions du myomètre et favorise la croissance utérine : dans la deuxième moitié de la gestation, elle est un protagoniste de la maturation cervicale car elle induit la prolifération épithéliale et stromale. Elle prépare également l’appareil génital au part en rendant plus élastique la ceinture pelvienne et en dilatant le col de l’utérus et en induisant la formation de récepteurs à l’ocytocine. I.2.1.7 Ocytocine I.2.1.7.1 Description et origine L’ocytocine a une origine hypophysaire. Elle est produite suite à un réflexe neuroendocrinien appelé « réflexe de Fergusson » : la dilatation du col utérin au moment du part stimule les nerfs afférents provenant des cellules myométriales de l’utérus, puis la voie efférente se fait par le système sanguin [63]. I.2.1.7.2 Rôle [109] L’ocytocine augmente la fréquence, la durée et l’amplitude des salves de potentiels d’action, augmente le calcium intracellulaire par augmentation de la capture, libération des sites de stockage et diminution de l’expulsion extracellulaire de calcium, lorsque les récepteurs existent. Elle stimule également la sécrétion des prostaglandines. - 32 - Figure 4 : Modifications hormonales au cours d’un cycle chez la chienne D’après Fontbonne, Buff et Garnier [37] I.2.2 MODIFICATIONS HORMONALES LIEES AU PART [32], [49], [53], [54] [63], [73] I.2.2.1 Le déterminisme du part Le déterminisme du part serait d’origine fœtale. L’axe hypothalamo-hypophysocorticosurrénalien du fœtus serait à la source du déclenchement. Ceci a été démontré chez la brebis mais pas chez la chienne, cependant cette hypothèse reste fortement probable. La réduction de la nutrition assurée par le placenta et des facteurs de stress ainsi que l’augmentation de la cortisolémie maternelle [16], [73] stimuleraient l’axe hypothalamohypophyso-corticosurrénalien fœtal, induisant le relargage de cortisol fœtal par le cortex des surrénales de ce dernier (figure 5). Le schéma actuellement retenu est que la corticotrophin releasing hormon (CRH) hypothalamique induit une sécrétion adénohypophysaire d’ACTH, qui provoque une production surrénalienne de cortisol par le fœtus. La production de cortisol peut résulter également de l’action de substances trophiques autres que l’ACTH ou par la privation de substances inhibitrices. L’augmentation de cortisol sérique fœtal augmente la production d’oestrogènes par le biais d’induction d’enzymes placentaires, ce qui permet la sécrétion de prostaglandines. Le cortisol exerce un effet de rétrocontrôle positif sur l’hypophyse, il amplifie l’effet positif du CRH et de la vasopressine sur la sécrétion d’ACTH. Il augmente la sensibilité des cellules corticosurrénaliennes à l’ACTH en induisant la synthèse des récepteurs et en améliorant le couplage. I.2.2.2 Synthèse de prostaglandines L’augmentation des concentrations d’oestrogènes, directement et indirectement par le biais de l’ocytocine et du cortisol, avec la chute de la progestérone contribuent à la synthèse et au relargage de prostaglandines F2 alpha (figure 5), principalement par l’endométrium, et possiblement par le myométrium, le col, le placenta et les membranes fœtales. L’ocytocine - 33 - stimule également le relargage de PGF2α. Le fœtus semble inhiber la production de prostaglandines jusqu’à la fin de la gestation par le biais de la trophoblastine. Ces prostaglandines vont agir principalement localement et causer la régression du corps jaune, point de départ du déclin de la progestérone [16], amplifiant la sécrétion d’ocytocine. Elles vont promouvoir les contractions myométriales en augmentant le tonus de base et la fréquence des contractions I.2.2.3 Réflexe de Fergusson Un réflexe neurohormonal (réflexe de Fergusson) se situant au niveau de barorécepteurs situés dans les organes génitaux, induit au moment de la dilatation du col une décharge plus importante d’ocytocine, par la mère, le fœtus et le placenta. Oestrogènes, prostaglandines et relaxine ont pour effet d’augmenter la densité des récepteurs myométriaux à l’ocytocine. Le résultat de ces combinaisons d’actions accroît les effets de l’ocytocine se traduisant par l’augmentation en fréquence, durée et amplitude des salves de potentiels d’action du myomètre (figure 5). L’ocytocine stimule par ailleurs la sécrétion de prostaglandines. Par ailleurs, la relaxine permet une relaxation de la fibre musculaire lise utérine et favorise de cette manière le relâchement des ligaments situés en région pubienne et donc l’ouverture du col utérin. La relaxine, les oestrogènes et les prostaglandines induisent des changements dans la structure du collagène. Ces modifications conduisent à une distension du canal cervical au moment du part. Une meilleure connaissance des variations hormonales fœtales et maternelles autour de la mise bas permet de mieux appréhender celle-ci: détection du terme ou du préterme, induction du part, traitement médical des dystocies et des troubles du post partum et gestion de l’insuffisance lutéale. HYPOTHALAMUS ADENOHYPOPHYSE CORTICOSURRENALE UNITE FOETOPLACENTAIRE ↑ OESTROGENES PGF2 OVAIRE RELAXINE LUTEOLYSE DIMINUTION DE LA PROGESTERONE CONTRACTION MYOMETRIALE MATURATION DU COL OCYTOCINE DILATATION DU COL Figure n°5 : Déterminisme de la parturition En gras : mère, En italique : foetus D’après Lévy [70] - 34 - I.3 IMPACT DE LA PARTURITION SUR LA PHYSIOLOGIE MATERNELLE L’état physiologique particulier de la chienne en gestation implique des considérations particulières dans le choix du protocole anesthésique. Le poids de naissance représente 5.7, 16.1et 13.2 % du poids maternel, respectivement dans les espèces humaine, canine et féline, suggérant que les altérations physiologiques sont plus importantes chez l’animal que chez l’homme. I.3.1 IMPACT SUR LA FONCTION RESPIRATOIRE [19], [73], [83], [87], [105] Les changements ventilatoires observés chez la mère sont une réduction du volume pulmonaire total et de la capacité fonctionnelle résiduelle pulmonaire (FRC). Ces variations s’expliquent par le déplacement antérieur du diaphragme repoussé par l’utérus gravide dans le dernier tiers de la gestation et l’augmentation de la ventilation par minute au cours du travail, ou lors d’inconfort, de douleur. Une ventilation proche de la capacité alvéolaire de fermeture provoque une atélectasie pulmonaire. L’association de la diminution de FCR et de l’augmentation du volume minute rend plus rapide l’équilibre entre concentrations inspirées et alvéolaires d’anesthésiques gazeux. L’augmentation du volume minute conduit à une alcalose respiratoire partiellement compensée par les reins, cette alcalose pouvant déplace la courbe de dissociation de l’hémoglobine vers la gauche, diminuant l’apport d’oxygène au fœtus (effet Bohr). L’hyperventilation diminue également le débit sanguin utérin. La désaturation de l’oxyhémoglobine en hémoglobine dans les tissus se fait plus facilement lors de la gestation. Ce phénomène correspond à un mécanisme de lutte contre l’anémie. Il fait suite à la diminution de la FRC et à la consommation accrue d’oxygène de 20%, générée par les développements fœtal, placentaire, utérin et mammaire. La combinaison de la dépression respiratoire survenant lors du part et de la demande accrue en oxygène rend la parturiente extrêmement vulnérable à l’hypoxémie, particulièrement lors de l’induction de l’anesthésie souvent associée à une dépression respiratoire et à des apnées alors que l’animal respire encore de l’air ambiant. L’oxygénation préalable de la parturiente et l’intubation trachéale et ventilation diminuent ce risque et assure un apport adéquat d’oxygène. I.3.2 IMPACT SUR LA FONCTION CARDIOVASCULAIRE [19], [44], [87], [105] Au cours de la gestation, le volume sanguin est augmenté de 40% et le débit cardiaque maternel et la fréquence cardiaque également accrus pour fournir un débit sanguin adéquat au fœtus. L’augmentation du débit cardiaque est la conséquence d’une fréquence cardiaque plus élevée et d’un volume d’éjection accru pendant le travail, par la libération d’une masse sanguine circulante supplémentaire suite aux contractions utérines ainsi que par la douleur et l’appréhension psychologique. Le débit sanguin utérin peut être affecté par l’hypotension (diminution de la différence de pression artériolo-veineuse) lors de perte de fluide corporel, de dépression anesthésique, lors de douleur, choc, excitation, peur (stimulation sympathique). Fluidothérapie et agents inotropes permettent le soutien de la fonction cardiovasculaire. - 35 - Le volume plasmatique augmentant plus que le volume des globules rouges, cela conduit à une anémie relative de gestation par dilution et à une diminution relative du taux d’albumine. L’hématocrite décroît de façon régulière et constante au cours de la gestation, à partir de l’implantation de l’embryon : 40% à 35 jours et 35% au terme [15], [32], réduction de 20% chez la chatte [33]. L’anémie observée est de type normochrome et normocytaire. Le phénomène d’hémodilution doit être pris en compte lors des mesures des concentrations hormonales en fin de gestation [106]. Etant donné la diminution des résistances périphériques et l’augmentation du débit cardiaque, les pressions artérielles systolique et diastolique ne sont pas diminuées (Pression artérielle = Résistances Périphériques * Débit cardique). Une augmentation de la PAS toutefois possible lors du travail de 10 à 30 mm Hg. La PVC ne change pas, elle peut augmenter avec le travail, et de manière encore plus importante si la douleur est forte On peut observer chez les patientes gravides un ralentissement des réflexes de compensation cardiovasculaire et une moins bonne réponse au traitement par des agents vasopresseurs ou inotropes [87]. Certains auteurs décrivent chez les chiennes de grand format une compression de la veine cave postérieure par l’utérus gravide lors de décubitus dorsal, provoquant une gène au retour veineux et affectant la perfusion foetoplacentaire par diminution du débit cardiaque [19], [44]. Ce phénomène, rapporté chez la femme est considéré comme négligeable chez les carnivores domestiques par d’autres auteurs [87], [105]. Les réserves cardiaques sont donc limitées et le travail du cœur accru et un dysfonctionnement cardiovasculaire sera plus facilement décompensé par l’organisme. I.3.3 IMPACT SUR LA FONCTION DIGESTIVE [19], [83], [105] La vidange gastrique est retardée à cause du déplacement de l’estomac, de la pression de l’utérus sur les autres viscères, de la diminution de la motilité gastrique. L’acidité gastrique est augmentée, le tonus du sphincter oesophagien distal diminué et la pression intragastrique augmentée : ce contexte favorise donc le risque de régurgitation. Ce risque est majoré par les agents de sédation, d’analgésie et d’anesthésie et la manipulation des viscères, lors d’hypotension, d’hypoxie et de réaction toxique aux anesthésiques locaux. Une étude portant sur 9 mortalités maternelles en attribue 5 (56%) à une pneumonie par fausse route [87]. L’utilisation d’agents inhibiteurs des vomissements (métoclopramide) et d’antiacides (cimétidine) est indiquée, de même que l’intubation endotrachéale. La gestation peut aggraver un état diabétique subclinique préexistant : l’augmentation de la progestéronémie stimule l’hormone de croissance qui dérégule les récepteurs à l’insuline et inhibe la transmission du signal après les récepteurs. La sensibilité à l’insuline est réduite à partir du 35e jour de gestation, plus particulièrement chez les femelles d’âge moyen ou âgé. Le diabète qui en résulte est souvent transitoire et réversible. Un traitement doit être initié pour prévenir des dommages pancréatiques. Le pronostic pour les fœtus est mauvais : ils peuvent souffrir de malnutrition ou au contraire grossir énormément suite à un excès de glucose [15], [32]. - 36 - I.3.4 IMPACT SUR L’APPAREIL REPRODUCTEUR I.3.4.1 Activité électrique myométriale au cours de la gestation Une étude de Van Der Weyden [109], indique qu’au cours de la gestation, le tracé électromyographique est caractérisé par des épisodes d’activité électrique du myomètre (EAEM) d’une durée de 3 à 10 minutes et d’une fréquence relativement faible (2.5/heure). Ces EAEM surviennent en même temps au niveau des sites placentaires et non placentaires de la cavité fœtale et au niveau de la paroi utérine. Seulement 18.4% des EAEM ont une durée inférieure à 3 minutes et coïncident fréquemment avec des stimuli environnementaux, comme l’alimentation ou l’entrée d’une personne dans le box de la chienne. L’activité électromyographique apparaît beaucoup plus élevée entre 8h00 et 19h00 (484.6 +/- 21.3 salves / heure) comparativement à l’activité enregistrée entre 20h00 et 7h00 (382.7 +/- 16.3 salves /heure). Cette différence significative pourrait être expliquée par la présence de stimuli plus fréquents en journée. Parfois, l’activité myométriale semble influencer le comportement de la chienne. Ainsi, chez plusieurs chiennes gravides, le sommeil est souvent interrompu dans la minute qui suit le début d’un EAEM. Généralement les chiennes tournent en rond pendant quelques minutes, cherchent à « faire leur nid » puis s’endorment à nouveau à la fin d’un EAEM. On ne connaît pas actuellement le mécanisme d’initiation de ces activités électriques myométriales, ni leur signification fonctionnelle. Il semblerait toutefois que ces EAEM soient engendrés par des facteurs propres au myomètre et non par des substances stimulantes issues de la circulation systémique. D’autre part, la simultanéité de l’activité électrique des sites placentaires et non placentaires de l’utérus suggère que le placenta et/ou ses produits n’exerce aucune influence directe sur l’activité électrique du myomètre chez la chienne. I.3.4.2 activité myométriale autour du part [109] Une semaine environ avant la mise bas, on observe une diminution du nombre d’ondes de contraction de faible durée et une augmentation du nombre d’ondes de durée plus courte (moins de 3 minutes) également plus intenses. La fréquence de ces EAEM courts augmente nettement dans les 24 à 48 heures précédant l’expulsion du premier chiot. Cette survenue précoce (par rapport aux ongulés), serait expliqué par chute modéré de progestérone Au stade II de la parturition, le myomètre montre de petits pics d’intensité modérée durant de 1 à 3 minutes et des pics plus soutenus lors de l’expulsion d’un chiot. En post-partum, le tracé électromyographique du myomètre ne montre plus que des petits pics discrets, de durée courte (moins de 3 minutes). I.3.5 IMPACT SUR LE SYSTEME NERVEUX [19], [87] La gestation augmente la sensibilité aux anesthésiques, partiellement dû aux effets de la progestérone et des endorphines : l’efficacité de l’halothane et de l’isoflurane sont augmentées respectivement de 25% et de 40% [19]. La prise en charge par l’organisme des anesthésiques par inhalation est plus rapide en raison de la diminution de la CFR et de l’augmentation de la ventilation/minute. Le risque de surdosage est majoré étant donné la réduction des besoins et la prise en charge plus rapide. - 37 - I.3.6 IMPACT SUR LES SYSTEMES D’ELIMINATION HEPATIQUE ET RENAL [19], [44], [83], [105] L’augmentation de 60% du flux rénal sanguin et du taux de filtration glomérulaire provoque une diminution des taux sériques de créatinine et d’urée. Les systèmes hépatique et rénal subissent des modifications de peu d’importance ayant peu de conséquence pour la conduite à tenir lors de l’anesthésie de la césarienne. RESPIRATOIRE CARDIOVASCULAIRE NEUROLOGIQUE DIGESTIF MECANIQUE Réduction du volume pulmonaire total, Réduction de la capacité fonctionnelle résiduelle Augmentation des besoins en O2 Augmentation de la ventilation alvéolaire Augmentation du débit cardiaque Augmentation du volume sanguin Ralentissement des réflexes compensatoires lors de pertes sanguines et d’hypovolémie Effets tranquillisants de la progestérone et des β-endorphines Réduction potentielle de la biotransformation des barbituriques Retard de vidange gastrique Augmentation du volume abdominal Tableau n°3 :Modifications physiologiques chez la mère au cours de la gestation D’après Moon [87] La diminution des réserves cardiaques pendant la gestation peut faciliter une décompensation cardiaque. D’autre part, l’altération de la fonction pulmonaire prédispose les parturientes à l’hypoventilation, l’hypoxie et l’hypercapnie. Enfin vomissements et aspiration peuvent survenir si l’induction n’est pas immédiatement suivie d’un contrôle rapide des voies aériennes. Les altérations physiologiques induites par la gestation font de la parturiente un patient à risque anesthésique augmenté. Ainsi la connaissance de la biologie maternelle en fin de gestation est un élément indispensable dans le choix rationnel d’un protocole anesthésique. - 38 - II. MISE BAS EUTOCYQUE Des variations considérables existent dans le déroulement normal des évènements et dans les comportements du part. il est indispensable de bien connaître le déroulement normal de la mise bas afin de pouvoir rapidement déterminer si une intervention est nécessaire. II.1 IMMINENCE DE L'ACCOUCHEMENT La prévision de la date du terme est indispensable à une meilleure surveillance de ce moment critique tant pour les nouveaux nés que pour la mère. Elle présente également un grand intérêt lors de suspicion d’une mise bas dystocique (durée apparente de gestation trop longue, race prédisposée) et en cas de programmation d’une césarienne (notamment chez les races brachycéphales). Les différents paramètres annonçant l’imminence du part ne sont en aucun cas fiables à 100% s’ils sont pris de manière individuelle, dans le doute il ne faut pas se fier à un seul signe mais à un ensemble de critères. II.1.1 DUREE DE LA GESTATION II.1.1.1 Durée de la gestation chez la chienne [15], [18], [32], [68], [73] Le temps apparent de gestation est très variable chez la chienne, il varie de 56 à 72 jours après le premier accouplement, avec une moyenne de 63 jours [18]. Ce large intervalle s’explique par la longue période de réceptivité sexuelle de la chienne (de 1 à 2 semaines) alors que l’ovulation survient à un moment peu précis par rapport au début des pertes sanguines ou du comportement d’oestrus (période d’acceptation du mâle), qui débute 10 jours après l’apparition des pertes. En effet l’émission des ovocytes depuis l’ovaire dans la trompe utérine se produit habituellement 48 heures après le pic de LH mais elle peut s’étaler sur plusieurs jours, sous la forme d’ovocytes I immatures, contrairement à la plupart des espèces animales où les ovocytes sont ovulés au stade métaphyse II immédiatement fécondables. La première division méiotique reprend le jour suivant l’ovulation, dans les portions moyennes de l’oviducte et il faut encore 2 à 3 jours pour que les ovocytes soient fécondables. Ils restent ensuite viables pendant 24 à 72 heures. Cela signifie que les ovules peuvent être fécondés jusqu’à 7 à 8 jours après le pic de LH. Les spermatozoïdes canins restent viables jusqu’à 7 jours dans les voies génitales femelles. Cette longue période fertile influe sur les chances de gestation et sur la taille de la portée : plus la chienne est saillie loin du pic de LH et plus les chances de gestation sont faibles et la taille de la portée est réduite. La durée réelle de gestation, définie de manière endocrinologique est de 56 à 58 jours après le premier jour de metœstrus ou 63 ± 1 jours après le jour d’ovulation ou 61 ± 1 jour après la fécondation. Le premier jour de metoestrus correspond à une diminution de plus de 20% des cellules superficielles sur le frottis et une augmentation de plus de 20% des cellules basophiles. L’ovulation est caractérisée par un frottis d’oestrus et une progestérone comprise entre 5 et 10 ng/ml. - 39 - II.1.1.2 Durée de la gestation chez la chatte [55], [100], [112] La chatte est une espèce polyoestrale saisonnière. Elle présente des ovulations toutes les 2 à 3 semaines entre le printemps et l’automne. Les accouchements de chatte voient leur fréquence augmenter en début de printemps et en fin d’été dans l’hémisphère Nord. Dans les élevages à lumière contrôlée et dans les maisons où la lumière est laissée la nuit, les chattes peuvent devenir non saisonnières. L’ovulation chez la chatte est provoquée par l’accouplement [100]: la stimulation vaginale au cours de l’accouplement stimule l’hypothalamus, déclenchant une augmentation de sécrétion de gonadotrophin releasing hormone (GnRH), permettant le pic de LH. L’intervalle entre la stimulation vaginale et l’ovulation est indirectement proportionnel au nombre d’accouplements et au statut endocrine au moment du coït. Les chattes ayant été en oestrus depuis plusieurs jours ovulent plus tôt après l’accouplement que celles venant juste d’entrer en oestrus. L’ovulation peut survenir entre 24 et 48 heures après le pic de LH. Du fait des accouplements répétés, la gestation s’étale de 63 jours après le premier accouplement à 63 jours (plus 24 à 48 heures) après le dernier accouplement. Certains auteurs décrivent toutefois des ovulations spontanées : le pic de LH peut survenir spontanément et être suivi d’une ovulation, particulièrement chez les vieilles chattes et celles confinées à proximité des mâles dans un élevage, même sans contact visuel ou physique. Baldwin et Peter [2] rapportent que le phénomène d’ovulation spontanée a pu atteindre 35% des chattes dans une colonie. II.1.1.3 Paramètres influençant la durée de gestation [32] [73] [93] D’autres facteurs influent sur la durée de la gestation, dont la taille de la portée : plus celle-ci sera nombreuse, plus la mise bas sera précoce par manque de place : pour les grandes portées, 55 à 56 jours de gestation, pour les portées d’un à deux chiots, 58 à 59 jours de gestation, après le premier jour de meteostrus. Une étude de Okkens et al [93] indique que la durée de gestation est corrélée négativement avec la taille de la portée pour des portées comprenant jusqu’à 7 chiots. Pour des portées de taille supérieure, aucune corrélation n’est observée. Linde Forsberg et Eneroth [73] indiquent que la corrélation semble être retrouvée dans l’espèce féline, alors que Root et al [100] concluent à une absence de corrélation lors d’une étude sur 14 gestations. Pour la même raison, la naissance est souvent légèrement anticipée chez les chiennes des races de petite taille dont l’abdomen a une extension plus limitée [103]. II.1.2 EVALUATION DE LA DATE DU PART II.1.2.1 Chute de la progestéronémie [68] : Se référer au I.2.1.1. II.1.2.2 Prévision à l’aide de l’imagerie médicale II.1.2.2.1 Radiographie abdominale [32], [33], [52], [68] La radiographie permet de déterminer la date du terme par la chronologie de minéralisation des différents os des fœtus (la minéralisation des os débute 20 à 21 jours avant - 40 - le part, soit 42 à 52 jours après l’accouplement chez la chienne): la colonne des fœtus est visible 18 à 22 jours avant le part, le bassin 7 à 13 jours avant le part, les dents le sont 3 à 6 jours avant. Cette méthode reste cependant peu précise. Les derniers centres s’ossifient vers le 38e à 43e jour chez les chatons. La radiographie permet cependant le dénombrement des fœtus par comptage des colonnes et des têtes. Elle ne permet pas de juger de la présentation des fœtus à la mise bas car 6% de ceux ci se retournent dans les jours précédant le part [110]. II.1.2.2.2 Echographie utérine [14] (se référer à l’annexe 5) Suite à une expérience sur 50 chiennes Labrador (de 15 à 30 kg), England, Allen et Porter [29] publient un tableau grâce auquel il est possible d’évaluer le moment de la mise bas à partir de 2 mesures : la combinaison du diamètre "bipariétal" et du diamètre moyen de l’abdomen du fœtus mesurés au cours de l’examen échographique. Le diamètre bipariétal est mesuré sur une coupe frontale de la tête comprenant les premières vertèbres cervicales, ou sur une coupe transversale du crâne passant par les orbites et les os nasaux. Les os pariétaux sont dans ces deux cas parallèles l’un à l’autre. En théorie, afin d’obtenir le diamètre abdominal transverse, les repères sont très stricts : le plan doit contenir le rachis, l’aorte, l’estomac et la veine ombilicale (figure 6). En pratique il est souvent plus facile de mesurer le diamètre maximal à la jonction thoraco-abdominale sur une coupe horizontale du fœtus ou au niveau de l’estomac quand celui-ci est visible. La mesure du diamètre bipariétal est possible dés 20 jours avant la mise bas, celle du diamètre abdominal transverse dés 30 jours avant la mise bas. L’estimation de la date de mise bas pour les chiennes de 30 à 45 kg peut se faire à partir de la table établie par England. Figure n°6 : Plans de coupe utilisés pour mesurer les diamètres bipariétal et abdominal transverse D’après Chetboul et al 2001 [14] - 41 - Chez les chiennes de race Yorkshire pesant entre 2 et 3.7 kg (et une d’un poids proche de 7 kg), qui ont eu une mise bas eutocique, la corrélation entre la mesure du diamètre bipariétal et la prévision de la date de mise bas est meilleure (r>0.91 qu’entre la mesure du diamètre abdominal transverse et la prévision de la date de mise bas (r>0.84) (le diamètre bipariétal est plus facile à mesurer que le diamètre abdominal). Il est aussi possible de se contenter d’une simple mesure du diamètre bipariétal, à condition de mesurer tous les chiots et de faire la moyenne (le nombre moyen des chiots étant de 2 à 5, avec des extrêmes de 1 à 7), les mâles étant souvent plus gros que les femelles à la naissance (De Gier 2000 d’après [14]). De même, une bonne corrélation est prouvée entre la mesure des diamètres abdominaux de plusieurs chiots de la même portée et la date de la mise bas chez les chiennes de plus de 45 à 70 kg (Rocheteau 2001 d’après [14]). Par ailleurs, une étude de Kutzler, Yeager et al [60]portant sur la prédiction de la date de mise bas pour les chiennes de faible poids (< 9 kg) et celles de poids élevé (> 40 kg) indique qu’afin de prédire avec plus d’exactitude la date de mise bas, il faut établir les mesures sur au moins deux fœtus (ou un seul si fœtus unique), et corriger la date prévue du part (par les tables de England et al), en ajoutant un jour pour les chiennes de petit format et en en retirant 2 pour celles de grand format. En outre, un examen échographique réalisé le 30e jour de gestation permettra d’augmenter la précision des résultats. Toutefois, la technique de England et al a présente certaines limites : lorsque la chienne porte un seul chiot, celui-ci devenant très gros fausse les mesures et une césarienne pourrait alors être pratiquée jusqu’à 8 jours avant terme [68]. Luvoni et Grioni [76] ont établi chez la chienne une relation linéaire de type y = b + ax permettant la prévision de la mise bas à un jour prés avec y = mesure du diamètre bipariétal (à partir de 35 jours prépartum) et x = nombre de jours avant la parturition. Une même équation permettant de dater le terme a été établie chez les chats par Beck et al [5] faisant intervenir la mesure des diamètres bipariétal et abdominal. Des études complémentaires sont toutefois nécessaires afin de connaître les variations dues à la taille de la portée et de la race. Ces formules apparaissent finalement plus difficile à employer qu’un tableau pour prévoir la date de mise bas. II.1.2.3 Prévision basée sur l’activité électrique myométriale [32], [54], [109], [119] (se référer au I.3.4) Cette modification est concomitante de la chute de la température rectale et de l’effondrement de la progestéronémie. C’est à la même période que surviennent les modifications comportementales. Pendant la deuxième moitié de la gestation, on observe des contractions lentes et modérées (3 à 10 minutes, de 2 à 5 fois par heure). Une semaine avant le part, leur durée diminue pour gagner en intensité et en fréquence surtout dans les dernières 48 heures, parallèlement à la chute de la progestérone. Les contractions utérines sont imperceptibles à l’observation, seules les contractions abdominales seront visibles, mais elles s’accompagnent de modifications comportementales : agitation et construction d’un nid. Après expulsion du dernier chiot, l’activité électromyographique devient plus régulière et consiste principalement en des pics d’activité discrets et courts (< 3min). - 42 - Les américains ont développé le système Whelpwise (photo2), tocodynamomètre, instrument mesurant l’intensité des contractions musculaires utérines, associé à un système d’enregistrement et à un modem. Un doppler cardiaque est fourni en plus. Cet équipement permet au propriétaire ou à l’éleveur de suivre l’activité électromyographique utérine et de la fréquence cardiaque des fœtus à la maison. L’activité électrique et le doppler cardiaque des foeti sont enregistrés deux fois par jour pendant une heure et les informations transmises via un modem à un technicien capable d’interpréter les données, qui contacte ensuite le vétérinaire traitant. Ce service permet de détecter avant l’apparition des premiers signes cliniques l’augmentation de l’activité électrique utérine signant l’imminence du part, une inertie utérine, des contractions utérines anormalement intenses indiquant un processus pathologique, un stress fœtal, de compter le nombre des fœtus et enfin de planifier une césarienne. Le coût de ce monitoring est en général inférieur au prix d’un nouveau né (360 dollars américains). Photo n°2 : Tocodynanomètre (aide à l’accouchement à domicile) D’après Whelpwise.com [119] II.1.2.4 Prodromes annonciateurs II.1.2.4.1 Signes comportementaux [9], [59], [65], [103] En période prépartum, les chiennes présentent un comportement de nidification quelques jours avant le part. Elles peuvent s’isoler ou au contraire rechercher la présence des maîtres. Dans les 12 à 36 dernières heures précédant la naissance, jusqu’à une semaine, l’utérus commence à se contracter. A ce stade les contractions sont imperceptibles pour l’œil humain, mais génèrent un changement d’attitude chez chienne : elle est agitée, inquiète, haletante, s’énerve, gratte le sol furieusement avec les antérieurs, se déplace en tout sens exagérément. En général la parturiente refuse également de s’alimenter dans les heures précédant la mise bas. On observe également cette modification du comportement chez la chatte : isolement, confection du nid, grattage des endroits sombres et retirés (armoires, placards) ou au contraire recherche constante d’un contact humain, si la chatte est suffisamment socialisée, toute absence se traduisant par des cris et une recherche frénétique, ronronnements. Les chattes ayant l’habitude de mettre bas dans une pièce particulière cherchent parfois à s’y rendre à quelques jours du terme. - 43 - Un stress trop important peut provoquer chez la chienne ou chez la chatte une interruption des contractions d'origine psychique. II.1.2.4.2 Signes physiques et chimiques Relâchement de la vulve : [9], [65], [85] Au cours de la dernière semaine, on observe une relaxation cervicale, du vestibule vaginal ainsi que de la vulve suite aux concentrations croissantes de relaxine. Le relâchement de la vulve est en général assez net 48 à 72 heures avant le début du travail, moins net et plus tardif (24 heures) chez les primipares. Les ligaments du bassin et de la symphyse pubienne se distendent pour permettre aux chiots de passer, entraînant un aspect basculé de l’arrière train (la chienne semble « cassée »). Chez la chatte, la ptose vulvaire n’est pas visible. Ouverture du col : [102] L’ouverture du col n’est pas appréciable par toucher vaginal en raison de la longueur du vagin chez la chienne (12 à 15 cm chez des chiennes de taille moyenne, 2 à 3 cm chez chatte [3]) et de l’étroitesse du vagin chez la chatte. En revanche, la vaginoscopie (photo 3) apporte des informations immédiates et précises sur l’état du cervix au moment du part : une semaine avant la mise bas, on observe un œdème de la muqueuse vaginale et du cervix et de petits amas de mucus dans le vagin, qui se liquéfient avant la parturition. A l’approche du part, le réseau vasculaire se densifie au sein de la muqueuse en zone paracervicale, le cervix vaginal s’efface partiellement, le pli dorsomédian disparaît presque totalement, mais peut parfois persister. En début de part, on peut voir la dilatation du cervix par un sac amniotique. L’endoscopie vaginale ne présente aucun effet néfaste visible. Photo n°3 : Col utérin visible sous vaginoscopie D’après l’unité de reproduction de l’ENVA - 44 - Perte du bouchon muqueux : [59], [65], [85] La fonte du bouchon muqueux (photo 4) sous la forme d’un liquide filant à la vulve, peut être remarqué par les propriétaires, et signe l’ouverture du col, traduisant le début imminent du travail. C’est le signe le plus tardif, il a lieu au cours des dernières 24 heures dans l’espèce canine, une demi à deux journées avant le début du travail dans l’espèce féline. Cette perte du bouchon peut passer inaperçue car promptement nettoyé par la parturiente. Photo n°4 : Bouchon muqueux D’aprés S. Brau, ENVA Ecoulement verdâtre : [65], [85] L’apparition d’un écoulement verdâtre correspond au pigment libéré lors du décollement placentaire (utéroverdine dérivée de l’hémoglobine) au moment où le travail commence. Il débute juste avant le premier chiot et dure pendant tout l’accouchement. Hypothermie prépartum : [16], [54], [73] Une hypothermie prépartum (signe de Liebenberger) survient dans les 8 à 24 heures avant le part chez la chienne, 12 heures avant chez la chatte, mais semble moins constant voire non observé dans cette espèce. La température rectale chute d’un degré Celcius (figure 7) suite à la conjugaison de la chute du taux de progestérone, hormone hyperthermisante et de l’augmentation du taux des prostaglandines hypothermisantes. Ce signe est retrouvé chez 80% des chiennes. Il n’est cependant pas un très bon critère prédictif de la mise bas, cette chute étant parfois fugace, la température oscillant entre la valeur de chute et la valeur normale chez certaines chiennes, et ne remontant pas avant l’accouchement chez d’autres. Les variations individuelles sont importantes, et dépendent également de la race, chutant à 35°C chez les femelles de race miniature, à 36°C chez les femelles de format moyen alors que la chute est peut prononcée à 37°C chez les femelles de races géantes. Cette différence est probablement un effet du rapport surface corporelle/ volume corporel. Des petites chutes de température sont parfois observées au cours de la dernière semaine parallèlement au déclin de la progestérone. En conclusion ce paramètre est peu fiable, bien que facile à mettre en oeuvre. - 45 - Figure n°7 : Chute de la température prépartum D’aprés Jonhston [54] On peut conseiller au propriétaire d’une future parturiente d’effectuer un monitoring de la température rectale à partir 54 à 55j après l’accouplement, à raison de 2 à 3 prises par jour, effectuées de manière régulière. II.1.2.4.3 Signes fonctionnels Hyperplasie du tissu mammaire : [85] Une hyperplasie du tissu mammaire survient pendant la seconde moitié de la gestation avec un développement complet durant la semaine précédent la parturition chez la chienne. Lactation : [65], [85], [103] La date d’apparition de la lactation chez la chienne est très imprécise, de 2 à 3 jours avant le part chez primipares (24 heures chez les primipares félines) et est plus variable chez les multipares : le colostrum peut être présent 1 semaine, jusqu’à 15 jours avant le part. Chez les « mauvaises laitières », on n’observe parfois pas de lait jusqu’à naissance des chiots. II.1.3 DECLENCHEMENT DE LA MISE BAS Les indications pour déclencher la mise bas sont un blocage psychologique, une inertie utérine, un terme dépassé, la présence de troubles métaboliques antépartum (hypoglycémie grave) et le souhait de programmer le jour de mise bas [70]. II.1.3.1 Utilisation des prostaglandines Jeffcoate [53] a montré que le corps jaune de la chienne est réfractaire à l’injection d’analogues de prostaglandines : chez la chienne, une unique injection de prostaglandines a pour seul effet de réduire de manière transitoire le taux de progestérone circulante. Une répétition des injections est requise afin de faire décliner suffisamment et pour assez longtemps la progestéronémie afin d’obtenir une mise bas. De tels traitements sont mal tolérés et causent abattement et diarrhée. - 46 - En 2000, Meier et Wright [84] démontrent que le part peut être induit en fin de gestation sans effet secondaire indésirable par l’administration continue pendant 24 heures de cloprosténol (analogue de prostaglandines) à faible dose (1 µg/kg/24h). La durée du part, la viabilité des chiots et le comportement maternel sont similaires à ceux observés lors de parturition normale. La naissance du premier chiot se produit après 13.7 +/- 2.9h après la fin du traitement avec une mise bas durant 15.7 +/- 2.2h pour 4 des 6 chiennes. On observe un déclin de la progestéronémie et une chute de température similaires à ceux du part normal. Les essais de déclenchement de la mise bas avec les prostaglandines ont montré des résultats inconstants, une durée du part relativement longue et induisent des effets secondaires non négligeables. II.1.3.2 Utilisation des anti progestérones LA Mifépristone (RU 486) a été utilisée par plusieurs équipes pour déclencher le part : la mise bas débute entre 20 et 76 heures après l’injection, tous les foetus ne sont pas expulsés et un recours aux manœuvres obstétricales ou à la césarienne est nécessaire, la mise bas peut durer jusqu’à 45 heures [91],. [109]. En 2001 le service de reproduction de l’école vétérinaire de Nantes [35] compare deux protocoles d’induction sur 6 chiennes Beagles: injection par voie sous cutanée de 15 mg/kg d’aglépristone (RU534) (anti-progestérone) les 58e (J0) et 59e (J0 + 24h) jours de gestation, suivie d’injections toutes les 2 heures d’alfaprostol à 0.08 mg/kg ou d’ocytocine 0.15 UI/kg. Le part est complet, 95% des chiennes mettent bas entre 29.7 et 34.5 heure après l’administration d’aglépristone, sans modification du pronostic vital des chiots. Aucun effet secondaire n’est noté mais les risques de dystocies ne sont pas diminués. La mise bas est moins longue dans le 2e groupe (association aglépristone / ocytocine) : expulsion en environ 9 heures. La réalisation d’injections tôt le matin permet d’obtenir une mise bas dans la journée suivante. L’aglépristone ne provoque pas de chute de la progestéronémie (au contraire elle simule un rétrocontrôle positif sur l’hypothalamus), elle ne possède donc pas d’action lutéolytique, mais elle augmente la sensibilité du myométrium aux prostaglandines endogènes, dont la synthèse est favorisée par l’ocytocine et autorise l’action contracturante de l’ocytocine. Les différents paramètres annonçant l’imminence du part ne sont en aucun cas fiables à 100% s’ils sont pris de manière individuelle, dans le doute le clinicien doit s’appuyer sur la confrontation de plusieurs d’éléments (tableau 4). L’association de l’aglépristone et de l’ocytocine semble prometteuse : elle permettrait d’induire la mise bas en limitant la durée d’expulsion. Toutefois, on manque de recul dans le domaine du déclenchement du part : les études réalisées n’ont porté que sur des effectifs de petite taille et une seule race a été étudiée. Des essais sur ce type de protocole sont actuellement en cours. - 47 - SIGNES VARIABLES SIGNES FIABLES Montée laiteuse 56 à 58 jour après J1 metoestrus Dilatation et relâchement vulvaire 65 ± 1j après l’ovulation Dilatation du col Fonte du bouchon muqueux : 24 heures avant le début du travail, difficile à observer alternative : vaginoscopie Chute de température Baisse de la progestérone : Pg < 2 ng/ml 24 à 36 heures avant le part chez la chienne Plus variable chez la chatte Pertes vulvaires d’utéroverdine : expulsion dans les 2 heures Contractions utérines : Intenses 48 heures avant le part, imperceptibles mais entraînant des modifications comportementales chez la parturiente Tableau n°4 : Informations utilisables pour connaître le moment de la mise bas - 48 - II.2 DEROULEMENT DE LA MISE BAS L’accouchement normal peut être défini comme la mise au monde sans aucune assistance de chiots ou chatons normaux et vivants et sans que la femelle présente une quelconque pathologie pre per ou postpartum. Il est classique de le décomposer en 3 phases. II.2.1 LES TROIS STADES DE L’ACCOUCHEMENT II.2.1.1 Stade 1 : contractions et relâchement du col [32], [33], [54], [55], [65], [73], [85] Il débute avec les contractions utérines et finit avec la relaxation vaginale et la dilatation complète du col. Ce stade préparatoire dure de 6 à 12 heures, jusqu’à 36 heures chez l’animal primipare nerveux. Le myomètre devient sensible à ocytocine, suite à la chute de la progestérone, l’élévation des corticoïdes, et l’imprégnation oestrogénique : les premières contractions sont intermittentes et ne s’accompagnent pas d’effort visible, col utérin et tissus mous de la filière pelvienne se dilatent. La chienne se tient en général couchée sur le côté, jetant des regards sur son abdomen. Elle présente anorexie, agitation, tachypnée, est haletante et tremblante, peut parfois présenter des vomissements, elle peut déchirer sa couche pour la réarranger. La chatte peut vocaliser, tourner en rond, et se lécher constamment, refuser de s’alimenter, chercher à se cacher. Certaines mères ne montrent aucun signe de part imminent. Puis les contractions deviennent plus courtes, s’intensifient en fréquence et en intensité, par séries entrecoupées de pauses, jusqu’à provoquer le début du désengrènement placentaire. Au cours de la gestation, l’orientation des fœtus dans l’utérus est répartie moitié en présentation antérieure, moitié en présentation postérieure. Lors du premier stade les fœtus vont effectuer une rotation sur leur grand axe et on obtiendra par la suite un nombre plus important de présentations antérieures. Les fluides fœtaux sont expulsés des fœtus sous l’effet des efforts de propulsion utérine. A ce stade, tout stress (hospitalisation) ou perturbation de son environnement peut retarder mise bas, c’est pourquoi il est toujours préférable que la chienne accouche dans un environnement familier plutôt qu’en hospitalisation lorsqu’il s’agit d’un accouchement à priori normal. On peut éventuellement habituer la parturiente, dans les quinze jours précédant le part, à dormir dans la caisse où elle devra accoucher. II.2.1.2 Stades 2 & 3 : expulsion des fœtus et des placentas [32], [33], [54], [55], [65], [73], [85] [110] Le stade II débute avec la dilatation complète du col et finit lorsque l’ensemble des fœtus a été expulsé. Le stade III commence après l’expulsion du fœtus et finit avec l’expulsion du placenta. La distinction est en général difficile entre ces deux stades puisque chaque chiot est suivi la plupart du temps de son placenta. Ils se chevauchent parfois lorsque deux chiots sortent avant deux placentas. Ces deux stades durent de 3 à 12 heures, dans de rares cas 24 à 36 heures. Au début de ce stage, la température rectale s’élève, et retourne rapidement à la normale. - 49 - La parturiente se tient couchée sur le côté, parfois accroupie, dans une position rappelant la défécation. Le col se dilate et la filière pelvienne se relâche, puis les muscles abdominaux se contractent. Lors d’un travail normal, la femelle peut montrer des efforts faibles et inconstants 2 à 4 heures avant de donner naissance au premier nouveau né. Il s’écoule en général 10 à 30 minutes entre le début du stade II et l’expulsion du premier fœtus. L’arrivée du chiot au passage du col et dans le vagin déclenche des contractions abdominales réflexes (réflexe de Fergusson) permettant la progression du premier fœtus, il agit comme un « coin » sur le col, et permet d’en achever sa dilatation et son effacement complet. La respiration s’accélère parallèlement progressivement. Le premier chiot apparaît dans la première heure suivant le pic de cette période de travail chez le chat et sous les 4 premières heures chez le chien. Le chiot apparaît alors aux lèvres de la vulve, sous la forme d’une poche de couleur verdâtre et noirâtre (photo 5). Les placentas de la chatte ont une couleur brun rouge. La couleur verte des écoulements est physiologique, elle correspond à la présence d’utéroverdine, pigment provenant de la dégradation de l’hémoglobine qui est libéré dés le premier désengrènement placentaire. Le chiot sera expulsé très rapidement à la faveur d’une contraction un peu plus puissante que les précédentes, il sort entouré de l’amnios, membrane interne. La membrane externe, l’allantochorion, peut se rompre lors de l’expulsion et une libération de fluide séreux est notée, qui constitue alors un excellent lubrifiant. L’amnios peut aussi être déchiré à terre par la mère dans un délai de 30 secondes à 2 minutes. Une seconde poche correspondant au placenta sort à la suite du chiot, soit immédiatement ou dans les 5 à 15 minutes, il est fréquemment mangé par la mère en même temps alors qu’elle sectionne le cordon ombilical, ce qui ne représente aucun bénéfice, cette pratique ne doit d’ailleurs pas être encouragée car elle provoque souvent des vomissements des placentas. Le chiot gémit et très rapidement bouge la tête. Occasionnellement deux placentas peuvent suivre la naissance de deux chiots. L’expulsion des chiots se fait alternativement depuis l’une ou l’autre corne utérine. Quand les expulsions sont rapprochées (contractions intenses), la naissance du deuxième chiot peut précéder l’expulsion du placenta du premier. Les placentas peuvent ne pas être aperçus comme la mère les ingère, cette habitude ne présente aucun bénéfice et ne doit pas être encouragée. Observer des vomissements de placentas n’est pas inhabituel. L’ingestion des placentas peut aussi entraîner des diarrhées noirâtres abondantes. Photo n°5 : Placenta et fœtus D’après l’unité de reproduction de l ENVA - 50 - Lors de stress de la chienne parturiente, l’expulsion d’un ou plusieurs chiots peut être différée par rapport à celle du reste de la portée, parfois de 24 heures. II.2.1.3 Particularités de l’espèce féline : le travail interrompu [33], [48], [55], [59], [85] Après la naissance d’un ou de plusieurs chatons, la mise bas semble être à son terme : la chatte ronronne, est calme, elle nourrit ses petits et on ne remarque plus de contractions ni d’écoulements vulvaires. Tout indique que le part est terminé. Néanmoins il peut rester un ou plusieurs chatons à naître (mise en évidence par examen radiographique ou par palpation abdominale). Le travail peut reprendre 12 à 48 heures plus tard, sans aucune intervention, pour donner naissance à des chatons complètement viables sauf en cas de décollement placentaire. Une chatte pouvant être fécondée par plusieurs mâles à quelques heures ou jours d’intervalle, subit donc autant d’accouchements successifs que de fécondations différées, c’est la superfoetation. Ce phénomène est fréquemment relaté dans l’espèce féline, certaines chattes en sont même coutumières : le Docteur Kretz [59] rapporte le cas d’une chatte de sa clientèle ayant connu un travail interrompu sur chacune de ses 15 portées, avec 48 heures d’intervalle. Lors de suspicion de travail interrompu, il est nécessaire de pratiquer un examen radiographique ou échographique, dans le but de rechercher une dystocie. II.2.2 DUREE MOYENNE NORMALE DE L’ACCOUCHEMENT [9], [65], [85], [100], [103] II.2.2.1 Durée totale du part Dans l’espèce canine, les moyennes en général acceptées comme durée de la mise bas sont relativement variables selon les auteurs, elles oscillent entre 4 et 18 heures au total, selon la taille de la portée, le délai pouvant être allongé jusqu’à 24 à 36 heures chez les primipares ou lors de portée très nombreuse. Comme dans d’autres espèces, il a été démontré que lors de stress, de variations dans l’environnement de la chienne parturiente, la motilité utérine peut être complètement inhibée et ainsi l’expulsion d’un ou plusieurs chiots peut être différée par rapport à celle du reste de la portée, parfois de 24 heures [109]. Dans l’espèce féline, la durée totale du part est très variable, grossièrement de 1 à 8 heures jusqu’à 12 heures chez les primipares. Des chiffres plus importants de 2 ou 3 jours (lors de travail interrompu) sont rapportés [9], [55]. II.2.2.2 Latence entre deux expulsions Les contractions se calment entre la naissance de deux chiots pendant environ 30 à 60 minutes. Cette période d’accalmie correspond à une phase de repos utérin avec espacement des contractions et expulsion des enveloppes, immédiatement après celle du chiot ou quelques minutes plus tard. Plus de 20 à 30 minutes de contractions actives ou une latence de plus de 2 à 4 heures entre 2 chiots constitue un délai anormal [32], [73]. En fin d’accouchement, du fait de la fatigue, les délais sont en général augmentés, parfois après 12 voire 24 heures de repos - 51 - apparent. Une chienne nerveuse ou apeurée qui est dérangée peut également interrompre sa mise bas. L’expulsion du dernier placenta se fait au plus tard 12h après la dernière naissance. Dans l’espèce féline, on considère un intervalle de 3 minutes à deux heures entre la naissance de deux chatons [55] ou de 30 à 60 minutes [33]. II.2.2.3 Durée d’expulsion d’un seul nouveau né La durée d’expulsion d’un chiot est très variable, de quelques minutes à 1h30. L’expulsion est plus longue pour le premier chiot ainsi que lors de présentation postérieure [9]. La naissance en présentation antérieure est plus rapide, car la tête du chiot facilite la dilatation du col et déclenche des contractions abdominales puissantes. Un chiot apparaissant à la vulve doit être sorti en une heure. Chez la chatte, la durée d’expulsion d’un chaton dure de 1 à 30 minutes [59]. II.2.3 PRESENTATION NORMALE ET EXPULSION DES FOETUS II.2.3.1 Expulsion en alternance des deux cornes Une étude de Van der Weyden [110] réalisée par marquage spécifique de 89 fœtus grâce à des substances radioopaques sur 14 chiennes montre que lors de l’expulsion, l’alternance des deux cornes est vérifiée dans environ 80%. Ces résultats semblent être similaires pour la chatte. 6.2% des chiots changent de position dans les derniers jours qui précèdent la mise-bas et seulement semble-t-il dans les portées nombreuses (de plus de 8 chiots) : le changement de position se produit toujours de la présentation postérieure vers celle antérieure. Dans 6 cas sur 8 le premier chiot expulsé provient de la corne la plus remplie. L’expulsion débute par les chiots les plus distaux en premier et ainsi de suite jusqu’aux plus proximaux. On n’observe jamais de corne complètement vidée avant que l’autre corne n’ait expulsé de chiots. II.2.3.2 Présentation et position des fœtus à l’expulsion (tableau 5) 60% des expulsions se font chez la chienne en présentation antérieure, soit la tête la première et les pattes antérieures allongées de part et d’autre, et 40% en présentation postérieure, soit les membres allongés vers l’arrière [20]. Si on introduit un doigt dans le vagin, on doit sentir deux petites pattes en présentation postérieure, en présentation antérieure on doit en plus palper le museau. Si l’une de ces sensations manque on est en présence d’une malposition qui risque d’empêcher l’expulsion. Présentations antérieure et postérieure sont toutes deux considérées comme normales [20], [65], [73]. Toutefois en présentation postérieure la tête peut rester coincée et peut être à l’origine d’une dystocie si une manœuvre obstétricale ne vient aider la mère. Chez le chat, on note 50 à 55% de présentation antérieure et 45 à 50% de présentation postérieure, sans problèmes particuliers. L’auteur indique que lors de présentation postérieure, du fait de l’absence de pression de la tête sur le col, l’expulsion peut être prolongée [59]. Le chiot est en position dorso-pubienne pendant la gestation et effectue une rotation de 180° avant la naissance (position ventro-pubienne). Si la rotation est incomplète, il en résulte un vice de position [65]. - 52 - Présentation : relation entre l’axe longitudinal du fœtus et l’axe longitudinal de la mère Position : relation entre la colonne vertébrale du fœtus et l’utérus Posture : état de la tête et des membres des chiots. Les défauts de posture des chiots de taille normale entraînent rarement une dystocie. Tableau n°5 : Présentation, position et posture lors de mise bas D’après Lennoz [65] II.2.4 TAILLE DE LA PORTEE II.2.4.1 Taille de la portée [20], [27], [32], [33], [54], [55], [73] La taille de la portée varie dans l’espèce canine avec la taille de la race : une portée peut varier d’un seul chiot dans les races miniatures à plus de 15 petits dans certaines races géantes. Le nombre est inférieur chez les jeunes mères, augmente vers l’âge de 3-4 ans et décroît avec l’âge. La taille de la porté varie également avec la qualité du sperme, la date de l’accouplement (notamment le nombre est maximal lorsque l’accouplement fécondant est compris entre 2 jours avant à 5 jours après le pic de LH [33]), la santé de la chienne et l’état de l’utérus. La taille moyenne de la portée chez la chienne est de 3 chiots environ. Les petites portées (1 à 2 chiots) constituent dans l’espèce canine un facteur majeur d’inertie utérine primaire, à cause de l’insuffisante stimulation utérine et de la grande taille des fœtus, ce que l’on appelle le syndrome du chiot unique [20], [73]. Ce syndrome peut être retrouvé dans tous les formats de race. Lors de syndrome du chiot unique, une injection d’aglépristone (Alizine ®), anti progestérone, à 15 mg/kg par voie sous-cutanée, soit 0.5 ml/kg, permet d’induire la parturition dans les 27 à 38 heures après l’administration, par césarienne. Dans l’espèce féline, la taille de la portée varie entre 1 et 9 chattons, avec une moyenne de 3.5 à 4.6 chaton par portée. Chez les primipares, la moyenne est inférieure, elle est égale à 2.8. Une petite portée ne semble pas prédisposer à l’inertie utérine chez la chatte [73]. La radiographie est constitue le meilleur examen complémentaire permettant le dénombrement des fœtus. II.2.4.2 Pertes à la naissance Plus de 65% de la mortalité néonatale survient au moment de la parturition et durant la première semaine de vie [73]. La période de risque maximum de mortalité se situe dans les 48 premières heures [65]. Les chiffres de la mortinatalité diffèrent selon les auteurs : 10 à 12 % [9], 2.2% à la naissance et 8% à 24 heures chez le chiot né naturellement, 8% à la naissance et 13% à 2 heures chez le chiot né de césarienne [88]. La mortalité néonatale augmente significativement avec le rang de la portée, donc avec l’âge de la chienne (probable atonie utérine acquise et hypoxie des chiots). D’autre part, le rang du chiot au sein de la portée est important : le premier et le dernier individu à naître souffrent statistiquement plus de syndrome de dépérissement et de mortalité [65]. Enfin tous les accidents obstétricaux peuvent compromettre le développement du nouveau né (dystocie, césarienne avant terme, abus d’injections d’ocytocine...) d’autant que le nouveau né est - 53 - naturellement prédisposé à l’hypoxie, l’hypothermie, la déshydratation et l’hypoglycémie, favorisant l’installation d’un processus pathologique et menaçant la survie du chiot. Les traumatismes du postpartum (écrasement, cannibalisme…), les anomalies congénitales et les infections participent à augmenter les pertes [106]. Les taux de mortalité rapportés sont moins homogènes chez le chat : de 5.9 à 7.6% chez le chat [100], jusqu’à 11.6% [55] voire 27.3% à 8 jours lors d’une étude portant sur 370 accouchements de 1329 chatons. Bucheler [8] rapporte un taux de mortinatalité de 3% dans les races croisées contre 11% chez les races pures. Une gestation apparemment courte (moins de 61 à 62 jours) semble augmenter le risque de mortalité. La consanguinité est associée avec une forte incidence de mortalité fœtale et néonatale [73]. - 54 - II.3 SOINS AUX NOUVEAUX NES ET A LA MERE La biologie du nouveau né est très différente de celle de l’adulte. De plus, les taux de mortinatalité et de mortalité à 8 jours restent élevés et n’ont pu être réduits au cours des dernières années. Une meilleure gestion des soins à apporter au nouveau né passe par la réalisation d’examens clinique et paraclinique rigoureux des nouveaux nés, associées à une meilleure connaissance de leurs différences physiologiques. II.3.1 SOINS A APPORTER AUX NOUVEAUX NES II.3.1.1 Physiologie du nouveau né II.3.1.1.1 Paramètres vitaux [26], [39], [48], [56], [88] Un signe majeur de bonne santé est un gain de poids adéquat. Le poids d’un chiot à la naissance est dépendant de la race à laquelle il appartient (tableau 6) : de 120g pour un Epagneul Papillon jusqu’à 600g pour un Dogue Allemand. Le poids de naissance d’un chiot ou d’un chaton par rapport au poids de la mère est respectivement de 16.1 et 13.2%. Classiquement, il est admis qu’un chiot double son poids de naissance à 10-12 jours, et le quadruple à 30 jours. On pourra se servir pour plus de précision dans la pesée des nouveaux nés d’une balance de cuisine. Ainsi on estime qu’un chiot gagne 5 à 10% de son poids de naissance ou de 2 à 4 grammes par kilo de poids adulte prévu, chaque jour. Le poids d’un chaton à la naissance est de 100g +/- 10g, un poids inférieur à 90g augmente le risque de mortalité néonatal. Il est admis qu’un chaton doit prendre 7 à 10g par jour, leur poids doit doubler en 14 jours. Airedale Terrier 300g Barzoï 450g Berger Allemand 445g Berger Shetland 260g Bichon Maltais 155g Bouledogue anglais 295g Bouledogue français 215g Bouvier Bernois 445g Boxer 440g Braque allemand 415g Caniche nain 165g CKC spaniel 230g Chihuahua 140g Chowchow 460g Cocker anglais 230g Doberman pinscher 410g English springer spaniel 375g Fox terrier 260g Grand saint bernard 640g Hovawart 435g Labrador retriever 450g Montagne des pyrénées 705g Papillon 120g Schnauzer nain 155g Schnauzer standart 285g Scottish terrier 240g Sloughi 670g Teckel 215g Terre neuve 595g Terrier irlandais 270g Terrier norwich 225g Yorkshire terrier 95g Tableau n°6 : Poids de naissance selon la race D’après Small Animal Nutrition [21] - 55 - La pression sanguine et la température corporelle d’un nouveau né sont inférieures aux valeurs de l’adulte, en revanche les fréquences cardiaque et respiratoire sont plus élevées. La numération formule évolue, alors que la biochimie est semblable à celle de l’adulte (se référer au tableau 2). A la naissance, le chiot est hypoxique et en acidose. II.3.1.1.2 Système cardiovasculaire [88], [96], [106] Les muqueuses du nouveau né sont rouges, l’hématocrite élevé et la pression artérielle systémique basse. L’hématocrite diminue lors de parasitisme important La fréquence cardiaque varie en réponse aux variations de pression artérielle. L’électrocardiogramme diffère de celui de l’adulte : le QRS prend une direction cranio-ventrale droite. La fréquence cardiaque d’un nouveau né normotherme est de 200 à 250 battements par minute. Dans un contexte de stress le nouveau né a des capacités de réponse limités, le débit cardiaque ne peut être augmenté. En réponse à l’hypoxémie, il y a alors une redistribution du flux sanguin au cœur, au cerveau, au diaphragme, aux glandes surrénales au désavantage de la rate, du tractus gastro-intestinal, de la peau et des reins. A la naissance, les taux de thrombine sont diminués et les nouveaux nés plus sujets aux hémorragies que les adultes. II.3.1.1.3 Système Pulmonaire [88], [106] La fréquence respiratoire du nouveau né lors de sa première semaine de vie est de 10 à 18 mouvements par minute. Sa réponse à l’hypoxie est peu développée. Chez le chiot né à terme, l’entrée de l’air dans les poumons induit la formation d’un revêtement lipoprotéique empêchant le collapsus des alvéoles et augmentant la surface de contact entre les alvéoles et l’air inspiré. C’est le manque de surfactant à la naissance qui est à l’origine du syndrome de détresse respiratoire. II.3.1.1.4 Rénal [56], [96], [106], [88], [96], [106] La première miction a lieu dans les 24 heures. La densité urinaire est faible (comprise entre 1.006 et 1.017) car le filtration glomérulaire limitée et la réabsorption tubulaire incomplète. Une glucosurie est fréquemment détectée. II.3.1.1.5 Système neurologique [50], [56], [96] A la naissance, le système nerveux est incomplètement développé. La posture proéminente est la flexion, puis est remplacée vers le 4e-5e jour par l’extension. Les réflexes posturaux sont absents les deux premières semaines de vie. Les nouveaux nés se déplacent en rampant. Le réflexe de succion doit être présent au plus tard une heure après la naissance. La stimulation tactile de l’anus et de la vulve ou du prépuce initie par réflexe défécation ou miction. La barrière hémato-méningée est plus perméable à la naissance qu’à l’âge adulte, majorant le risque de surdosage lors de l’utilisation de médicaments neurotropes. II.3.1.1.6 Température corporelle [26], [39], [56], [80] Durant les deux premières semaines de sa vie, et à un degré bien moindre durant les deux semaines suivantes, le chiot ou le chaton est poïkilotherme : il est incapable de frissonner, la vasoconstriction périphérique n’est pas encore acquise, la couverture graisseuse est inexistante et la surface corporelle trop importante, d’où une mauvaise régulation thermique et des pertes de chaleur plus importantes. En revanche il est capable de haleter lors - 56 - de température trop haute, et utilise sa graisse brune pour augmenter sa température, mécanisme qui requiert une énergie importante pouvant induire un affaiblissement important. Durant les deux premiers jours, le nouveau-né est hypoxique, la production d’adrénaline en est affectée et il en résulte des chutes de température pouvant atteindre un à trois degrés par rapport à la température de naissance. Cette dernière se situe en moyenne à 36°C +/- 1.5 et chute à 30°C dans les premières heures. A la fin de la première semaine, la température rectale doit atteindre 37 °C, à 38°C. Des températures inférieures à 21.2°C sont incompatibles avec la survie de l’animal, mais la situation est récupérable si cette température n’est pas maintenue plus de 12 heures. Le réchauffement doit être très lent. II.3.1.1.7 Immunité [11], [56], [97] Transfert d’immunité passive Le système immunitaire des nouveaux nés est immature. La protection contre les agents infectieux est principalement permise passivement à la naissance par le colostrum, le transfert transplacentaire avant la naissance étant faible chez le chien (5 à 10% des immunoglobulines passent sont transmises à travers le placenta de la chienne aux chiots) et le chat. Immunité et colostrum Dans l’espèce canine, les taux du lait et du colostrum en immunoglobulines (Ig) G, A et M sont respectivement 120, 110 et 10 fois supérieurs à ceux du sérum pendant les 4 premières semaines de lactation. Ces comparaisons suggèrent que les immunoglobulines G proviennent de la à la fois d’une production locale et d’un transfert depuis le sang vers la glande mammaire, alors que les immunoglobulines A et M semblent être produits uniquement dans la glande. La faible quantité d’Ig dans le lait et le colostrum de la chatte en comparaison des taux sanguins pourrait être attribué à un transfert inefficace depuis le sérum vers la glande, une faible production locale ou une production locale plus volumineuse de lait. Dans l’espèce féline, en revanche, on ne note pas de différence de concentration en immunoglobulines dans le lait ou le colostrum. Ceci peut être du à une stimulation antigénique induisant la présence croissante de ces dernières dans la glande mammaire, ou peut s’expliquer par la décroissance d’une fraction d’immunoglobulines G pendant qu’une autre fraction croît, induisant en apparence des concentrations totales égales dans le lait et le colostrum. Ces résultats suggèrent que le lait obtenu à tout moment de la lactation peut être utilisé comme source d’immunoglobulines pour les chattons privés du colostrum de leur mère, bien que l’administration de colostrum reste préférable car celui-ci contient des composants cellulaires et de la proline [11]. L’administration orale du colostrum (ou du lait dans le cas des chatons) doit avoir lieu dans les 24 premières heures de vie respectivement pour les chiots avec un pic d’absorption à 8 heures [97] et dans les 3 premiers jours pour les chatons [56], le pH gastrique étant élevé, la barrière intestinale devenant ensuite imperméable. Le réflexe de succion est présent à la naissance du nouveau né, qui doit être capable de téter dés sa première heure de vie. Les chiots continuent à être protégés par le lait qui va déposer des IgG et IgA sur les muqueuses orale et intestinale et permettre une immunité locale. - 57 - II.3.1.1.8 Autres particularités physiologiques [26], [48], [50], [80] Par rapport aux bovins, ovins et équidés, le chiot et le chaton dépendent dans la période néonatale beaucoup plus étroitement de la mère pour la protection, le soutien et la nutrition : ouverture tardive des yeux (J10, J5 à J14 pour les chatons), des oreilles (J13 à J15, J6 à J14 pour les chatons), contrôle des mictions et de la défécation (J20). Le nouveau né présente à la naissance une posture de flexion et il se déplace en rampant les premiers jours de vie avant que les extenseurs, le tonus musculaire est faible. Des pleurs surviennent suite à la douleur, le froid, la perte de contact avec la mère. Des cris persistant pendant 20 minutes sont anormaux. II.3.1.2 Notions d’élevage des nouveaux nés II.3.1.2.1 Soins administrés naturellement par la mère à la portée [22], [56] La rupture du cordon est spontanée chez le chiot et le chaton. La plupart du temps, du fait de sa faible longueur, la déchirure a lieu lors de l’expulsion du fœtus. Chez les espèces polytoques, il peut arriver que cette rupture n’ait pas lieu à l’expulsion. Les mouvements de la mère, son comportement maternel qui la pousse à lécher ses petits et son comportement d’ingestion des enveloppes amène à cette rupture. Le léchage ainsi que la couvée des petits permettent de maintenir la température corporelle des nouveaux nés. La mère encourage les nouveaux nés à la tétée et stimule les fonctions de miction et de défécation des nouveaux nés en leur léchant l’aire périnéale. II.3.1.2.2 Assistance à la mère par le naisseur II.3.1.2.2.1 Lieu de couchage [32], [59], [103] Pour les petites races, le lieu de couchage peut être un simple panier, il faut prévoir l’aménagement d’une caisse de mise bas avec barres de protection « anti-écrasement » pour les moyennes et grandes races. Le fond sera garni de draps facilement lavables, le papier journal n’étant pas aussi doux et chaud que le tissu, d’autre part l’encre peut déteindre sur les nouveaux nés. Il doit être assez grand pour que la mère soit à l’aise, et ses rebords assez hauts pour que les petits ne puissent pas les franchir. Le box de mise bas doit être fourni une à deux semaines avant le part afin que la mère s’y habitue, et être situé dans un environnement familier lui procurant également intimité, vis à vis de l’homme, et dans le cas de la chatte vis à vis des autres chats. A la fin du part, on nettoiera et séchera la mère et on changera les draps qui ont garni la caisse. Le choix du lieu d’accouchement est de première importance chez la chatte, car si elle apprécie ce lieu choisi pour et/ou par elle, elle ne subit aucun stress psychologique, met bas dans le calme et accepte d’y nourrir ses chatons. Dans le cas contraire, l’erreur de choix a pour conséquence de l’agitation, une interruption psychogène des contractions. Dés la fin de la mise bas, la femelle transporte ses chatons, voire elle peut les abandonner ou les manger. - 58 - II.3.1.2.2.2 Premiers soins [25] [32], [48], [51], [56], [73] Retrait des fluides fœtaux : L’assistant doit déchirer la poche si la mère ne le fait pas elle-même dans les 1 à 3 minutes suivant la naissance, par exemple chez la parturiente inexpérimentée ou dans les races brachycéphales. Il procède ensuite au retrait des membranes foetales, particulièrement au niveau de la bouche et du nez, en frictionnant vigoureusement le nouveau né avec des serviettes préchauffées (prévoir un grand nombre de linge vu l’abondance des fluides fœtaux). Les frictions permettent également de stimuler la respiration. Une poire, une seringue non montée, un mouche bébé ou un système d’aspiration continue (photo 6) peuvent également être utilisées pour aspirer ces fluides. La gueule est maintenue ouverte. Le nouveau né est balancé, la tête en bas, dans le creux de la main dans un mouvement de haut en bas, ou suspendu par les pattes arrières pendant quelques minutes Deux à trois gouttes sur la langue de doxapram 20 mg/ml (Dopram ®) facilitent l’initiation à la respiration et augmentent l’intensité de la première inspiration. Cette administration ne doit être réalisée que lorsque le clinicien s’est assuré de la perméabilité des voies aériennes. Le Doxapram est un stimulant central et son efficacité est diminuée lorsque le cerveau est hypoxique. Il doit être utilisé dans le but d’augmenter les efforts ventilatoires une fois qu’ils ont été initiés. Le syndrome d’aspiration des fluides amniotiques est diagnostiqué par une détresse respiratoire, un jetage nasal et oral, et des signes radiographiques typiques d’aspiration. Si le nouveau né respire spontanément, on lui administre de l’oxygène (100%), à l’aide d’un masque et la trachée doit être aspirée en prenant soin de ne pas léser les muqueuses grâce à un cathéter. Si la fausse route a lieu au cours d’une césarienne, l’aspiration du méconium présent dans la trachée doit être réalisé avant de clamper le cordon ombilical. Les périodes d’aspiration ne doivent pas dépasser 10 secondes, afin d’éviter d’induire une bradycardie ou une apnée (la fonction cardiaque du nouveau né doit être surveillée en parallèle). Photo n°6 : Systèmes d’aspiration des fluides fœtaux : aspiration continue, poire D’après whelpwise.com [119] - 59 - Evaluation de la fonction cardiorespiratoire : [22], [88] Une fois les fluides fœtaux dégagés, la fonction cardiorespiratoire doit être évaluée : on recherchera une respiration spontanée, une fréquence cardiaque supérieure à 120-150 battements par minute, et des muqueuses assez rouges. Lors d’apnée, une stimulation tactile associée à l’administration d’oxygène par un masque suffisent à provoquer la respiration en moins d’une minute. En cas contraire, la fréquence cardiaque commence à diminuer, on cherche alors à appliquer une pression positive, dans le but de déployer les alvéoles pulmonaires en utilisant un masque, en maintenant le nouveau né en position d’orthopnée permettant de réduire l’accumulation de gaz dans l’estomac, ou mieux en utilisant un tube endotrachéal (tableau 7) : ventiler par périodes de 2 à 3 secondes, à une pression de 20 cm d’eau. La ventilation peut alors être réalisée à l’aide d’un Ambubag ® pédiatrique auquel est relié une source d’oxygène. La plupart des Ambubag ® ont une valve évitant la réinhalation des gaz expirés [22]. Une fois l’expansion réalisée on peut retirer l’Ambubag ® de la sonde, laisser l’animal intubé et revenir à des temps d’inspiration plus courts (0.5 à 1.0 seconde). Quand la respiration spontanée est rétablie, on procède au retrait du tube endotrachéal et à une oxygénothérapie à l’aide d’un masque. Diamètre interne de la sonde (en mm) 2.5 3 3 à 3.5 3.5 à 4 Profondeur d’insertion A partir des lèvres (en cm) 6.5 à 7 7à8 8à9 >9 Poids du nouveau né (en g) Age de gestation (en semaine) < 1000 1000 à 2000 2000 à 3000 > 3000 < 28 28 à 34 34 à 38 > 38 Tableau n°7 : Recommandations concernant le choix des sondes D’après Delannoy[22] La ventilation est prioritaire car un massage cardiaque se révèle sans efficacité sur un animal hypoxique, et l’hypoxie est la cause majeure de bradycardie. Si les battements cardiaques sont faibles, lents ou absents, on effectue un massage cardiaque délicate apposant un doigt de chaque côté du thorax et e imprimant un rythme de 100 à 120 compressions par minute [22]. Lorsque l’on suspecte une origine iatrogène de la bradycardie, on antagonise de manière spécifique les molécules injectées (naloxone pour opïoides, atipémazole pour les alpha2 agonistes) avant d’utiliser un traitement à base d’anticholinergique. L’adrénaline est la molécule de choix de l’arrêt cardiaque. Le glucose est le principal substrat énergétique utilisé par le cerveau et le myocarde, il est donc primordial de vérifier régulièrement la glycémie. Une acidose de degré variable peut survenir lors de la mise en œuvre d’une réanimation cardiorespiratoire, et peut si elle est sévère déprimer la contractilité cardiaque et altérer la réponse aux catécholamines. Elle associe une composante métabolique (diminution de la perfusion tissulaire) et une composante respiratoire (diminution de la ventilation). Son traitement est fondé sur une restauration rapide de la ventilation et une perfusion de l’organisme. - 60 - Coupe du cordon ombilical : [32], [56], [69] Lorsque le cordon n’a pas été déchiré au cours du part ou par la mère, il faut clamper le cordon ombilical à 4 cm de l’ombilic à l’aide d’une pince à forcipressure et laisser la pince en place 10 minutes. Après section du cordon, on ligature et on imbibe ce dernier d’antiseptique comme la chlorhexidine. Lors d’hémorragie, on ligature le cordon à l’aide d’un fil résorbable (suture en masse). Au moment de la mise bas on peut craindre l’enroulement du cordon autour du cou ou d’un membre, du fœtus correspondant, ou plus souvent d’un deuxième fœtus expulsé quasisimultanément ou du cordon de celui-ci. Si le cordon n’est pas sectionné, le résultat peut être la strangulation ou la perte d’un membre. Place à la mamelle : Si les nouveaux nés expriment des difficultés à trouver les mamelles, le propriétaire ou le naisseur doit placer leur bouche au niveau d’une mamelle. Une pression exercée de part et d’autre d’un mamelon permet l’éjection de lait du mamelon. II.3.1.2.2.3 Examen clinique des nouveau nés [39] A la fin du part, tout nouveau né, qu’il soit né de manière naturelle ou délivré par césarienne doit être examiné afin de rechercher des anormalités physiques telles fente palatine, pectum excavacum, atrésie de l’anus ou malformation d’un membre, ainsi que de détecter une éventuelle maladie. Les jeunes doivent être pesés (photo 7) deux fois par jour et divisés en trois lots : ceux qui gagnent du poids régulièrement et ne posent pas de problèmes, ceux qui restent stables et nécessitent une évaluation de leurs conditions d’élevage, ceux qui perdent du poids et doivent recevoir une alimentation plus concentrée et un traitement spécifique. Chez le chiot, une perte de poids peut se rencontrer dans les premiers jours de vie, mais ne doit pas dépasser 10% du poids de naissance, en revanche un chaton ne doit pas perdre de poids. En cas de chute de poids, non expliquée par une erreur d’élevage ou une affection précise, il faudra changer de lait de substitution ou le concentrer un peu plus. Photo n°7 : Pesée d’un chiot D’après l’unité de reproduction de l’ENVA - 61 - On peut observer une opacification de la cornée qui régresse en 2 semaines ainsi qu’un strabisme (souvent présent) qui disparaît progressivement jusqu’à 8 semaines Les petits doivent ramper, être mobiles, dormir 90% du temps, téter ensuite et ne jamais crier. Une manipulation douce et régulière des nouveaux nés semble améliorer le développement physique et social. II.3.1.2.2.4 Administration des molécules [88] L’accès intraveineux est difficile sur un petit organisme. Ainsi la veine ombilicale est le site d’injection parentérale à préférer lors de la réanimation du nouveau né. On veillera donc lors de césarienne à couper le cordon assez loin du corps du nouveau né. La veine ombilicale est la structure vasculaire impaire et possédant la paroi la plus épaisse alors que les artères sont paires et de paroi plus fine. Un cathéter est introduit dans la veine, sur une longueur de 1 à 2 cm. Si on l’introduit plus loin, on risque de cathétériser la veine hépatique. Il est possible mais cependant plus difficile de cathétériser les artères du fait de la vasoconstriction plus importante. Avant d’injecter il est important de diluer la molécule dans un volume suffisamment important afin que le principe actif rejoigne la circulation générale. En fin de réanimation le cathéter est enlevé pour éviter toute infection ascendante. Une autre voie est utilisable : l’os du chiot ou du chaton est assez mou pour être cathétérisé. Trois sites sont utilisables : l’humérus proximal, le fémur proximal et la partie proximale et médiale du tibia. On n’observe pas d’effet secondaire néfaste sur la croissance après cathétérisme intraosseux. Certaines drogues liposolubles telles l’atropine, l’adrénaline, la lidocaïne ou la naloxone peuvent être administrées par voie endotrachéale après avoir été diluées dans un volume suffisant pour augmenter la surface de contact avec la muqueuse respiratoire. Cependant l’utilisation de cette voie ne permet pas de prévoie la pharmacodynamique de la molécule. On manque actuellement de données sur cette voie d’administration chez le chiot et le chaton. II.3.1.2.2.5 Gestion de l’environnement Température moyenne à créer au contact des jeunes [32], [39], [48], [59] Moore et Sturgess [51] recommandent d’assurer à proximité des chiots nouveaux nés une température de 30 à 33°C dans les premières 24 heures, 26 à 30°C les 3 à 4 jours suivants. Dumon [26] recommande de maintenir une température de 31 à 32°C dans les maternités de chien jusqu’à 8 jours. Pour les chatons, on maintiendra autour du nid une température de 3032°C. Entre 8 et 15 jours, il faut progressivement diminuer le chauffage pour stabiliser la température de 22-26°C jusqu’au sevrage. Le contact de la mère procure aux jeunes la chaleur additionnelle nécessaire [59]. Toutefois, lorsque la température ambiante est supérieure à 20-25°, les parturientes peuvent manifester des signes d’inconfort et d’halètement, aussi on réservera un endroit plus frais dans la maternité, où la mère pourra se refroidir. D’autre part, une température trop élevée entraînera un dessèchement des muqueuses, une accélération des rythmes respiratoire et cardiaque et des désordres hydroélectrolytiques. Les 24 premières heures, on laissera les petits blottis contre la mère et l’eau et la nourriture (ainsi que la litière dans le cas du chat) à proximité pour éviter que la mère ne quitte le lieu de couchage. - 62 - Degré hygrométrique à créer au contact des jeunes : [26], [32], [39] Il doit se situer entre 55 et 65 % mais peut être porté à 85-90% quand les animaux sont chétifs ou prématurés. Sous 35%, le risque de déshydratation est très important. Au dessus de 95%, on observe une gène respiratoire mais surtout le microbisme ambiant est décuplé. Ventilation [39] Le renouvellement de l’air au contact des jeunes doit être de cinq fois par heure. Audelà le degré hygrométrique peut chuter et en dessous le gaz carbonique et l’ammoniac s’accumulent. On doit préférer une ventilation passive à une ventilation active (mécanique). II.3.1.2.2.6 Gestion de l’alimentation Le colostrum et le lait : [66], [97] Le colostrum est la sécrétion lactée initiale (36 premières heures chez la chienne, jusqu’à 72 heures chez la chatte). Il est très riche en immunoglobulines IgG, IgA et IgM produites localement par des lymphocytes de la glande mammaire. L’administration orale (photo 8) du colostrum (ou de lait dans le cas des chatons) doit avoir lieu sous les 3 premiers jours de vie des chatons, sous les 24 heures chez les chiots. Le pic d’absorption est maximal à 8 heures chez les chiots. Des auteurs ont suggéré l’administration de sérum de la mère aux nouveaux nés par voie orale ou sous cutanée, lorsque l’utilisation de colostrum n’est pas réalisable. Il semble que les effets bénéfiques du colostrum ne puissent pas être remplacés par l’administration de sérum. Photo n°8 : Biberonnage D’après l’unité de reproduction de l’ENVA La tétée : [39], [67], [103] Le soigneur doit s’assurer que la mère l’accepte et qu’une tétée a lieu régulièrement toutes les 2 à 3 heures. Si la mère ne laisse pas téter les petits, il faut la calmer, la mettre en confiance et la rassurer quand les petits tètent. Si le lait maternel est insuffisant ou de mauvaise qualité, il faut se procurer un lait maternisé ou provisoirement réhydrater les chiots avec de l’eau tiède sucrée (se référer au III.3). Un manque complet ou partiel de lait est un type de problème qui récidive généralement à chaque mise bas de la chienne concernée. Si les tétées sont trop peu - 63 - fréquentes, certains nouveaux nés « affamés » ingèrent de trop grandes quantités de lait et font des fausses déglutitions avec risque de pneumonie. D’autres sont écartés des mamelles et dépérissent. Si la portée comporte plus de 6 petits, l’assistant devra en biberonner quelques uns à chaque tétée pour limiter la fatigue de la mère, cela permettra une meilleure récupération de la mère ainsi qu’une meilleure croissance des petits. Il est important de surveiller l’état des mamelles pendant la lactation : elles doivent rester souples, roses et non douloureuses et le lait doit être clair. Si la mamelle devient dure, rouge, douloureuse ou que le lait change de couleur ou devient malodorant, il faut séparer immédiatement les petits et prendre le relais par une alimentation artificielle. En cas de chute de poids non expliquée par une erreur d’élevage (température, degré hygrométrique) ou une affection précise, il faudra changer de lait de substitution ou le concentrer un peu plus. Il sera possible de multiplier le nombre de repas, en aucun cas il ne faut augmenter le volume unitaire, car une suralimentation peut avoir pour conséquence l’installation d’une diarrhée. La plupart des médicaments administrés à la mère peuvent passer dans le lait. Il convient donc de toujours penser à l’effet toxique potentiel d’un médicament sur les nouveaux nés, notamment pour le choix d’un antibiotique. A l’inverse, le phénomène peut être mis à profit pour traiter indirectement les chiots ou chatons. II.3.2 SOINS A APPORTER A LA PARTURIENTE II.3.2.1 Alimentation [42], [54], [66] Le placenta brun rouge est expulsé dans les minutes à heures suivant après naissance des chatons, la mère l’ingère ce qui peut provoquer parfois une baisse d’appétit pendant environ 48h, après émission d’une grande quantité de fécès noires. L’appétit revient généralement dés 24h après la mise bas. La chienne sera alimentée le plus tôt après la mise bas. Afin d’obtenir une bonne croissance de la portée, il faut couvrir chez la mère les besoins nutritionnels d’entretien, auxquels viennent s’ajouter ceux liés à l’exportation de nutriments par la mamelle. En lactation, l’exigence est généralisée : le besoin énergétique, taux de protéines, calcium, phosphore et couverture vitaminique sont révisés à la hausse (tableau 8). La digestibilité doit être élevée afin de limiter l’encombrement et de prévenir la diarrhée et la sous nutrition. Le rythme alimentaire est de 3 repas par jour. L’eau est distribuée ad libitum L’aliment pour chienne en lactation correspond l’association d’un aliment « croissance » et un aliment « effort » [66]. La chatte mange en quantité le double de ce qu’elle ingère lorsqu’elle n’est pas gestante. Il est important de permettre à la femelle de pouvoir s’alimenter tranquillement sans être dérangée par ses petits. - 64 - Besoin énergétique (Mgal) Densité énergétique (kcal/g) RPC Protéines (%) Calcium (%) Phosphore (%) Chienne BEE * k3 Avec k3 = 2 à 4 3.5-4.5 (4 chiots ou moins) 4.0-5.0 (plus de 4 chiots) > 75 22-32 (4 chiots ou moins) 25-35 (plus de 4 chiots) 0.75-1.5 (4 chiots ou moins) 1.0-1.7 (plus de 4 chiots) 0.6-1.3 (4 chiots ou moins) 0.7-1.3 (plus de 4 chiots) Chatte 250 kcal/kg 4.0-5.0 > 90 35-50 1.0-1.6 0.8-1.4 Tableau n°8 :Recommandations pour la parturiente D’aprés Debraekeleer, Gross et, Zicker [21], Paragon et Grandjean [42] et Kirk, Debraekeleer et Armstrong [58] II.3.2.3 Surveillance clinique [54], [86], [103] A la fin de l’accouchement, la couche de la parturiente sera nettoyée. La mère sera nettoyée et séchée. Les placentas peuvent ne pas être aperçus par le propriétaire, la parturiente les ingérant fréquemment. Toutefois on tentera de vérifier que tous les placentas et les fœtus ont été expulsés. L’ocytocine sera administrée uniquement si un ou des placentas n’ont pas été expulsés, si la portée meurt ou est sacrifiée à la naissance. On recherchera la présence d’écoulements purulents vaginaux ou mammaires (il est normal d’observer un léger écoulement verdâtre puis marron à la vulve pendant les 3 à 4 premiers jours), de fièvre, de dysorexie, ou de négligences vis à vis de la portée. Un examen quotidien des mamelles permet de rechercher signes de mammite : gonflements, rougeur, chaleur, douleur des mamelles, modification de la consistance du lait. Les symptômes peuvent être frustres, notamment le lait peut se révéler macroscopiquement « normal ». La température rectale est surveillée une à deux fois par jour dans les 10 à 15 jours qui suit, sachant qu’elle monte normalement jusqu’à 39.5° C le lendemain du part, parallèlement au début de la lactogénèse, mais sans atteinte de l’état général. Cette hyperthermie modérée et transitoire est la conséquence d’une augmentation du métabolisme énergétique de l’organisme pour satisfaire aux besoins de la sécrétion. Une légère hyperthermie peut être le signal d’alarme d’un début de mammite ou de métrite (se référer au chapitre III.2). Lors de rejet d’un petit par sa mère, frotter un placenta sur ce dernier aide sa mère à le reconnaître comme sien. Si la mère est agressive avec ses nouveaux nés, on peut la museler ou la tranquilliser pour une courte période. - 65 - - 66 - III. PATHOLOGIE AUTOUR DU PART Les pathologies accompagnant le part sont multiples : elles intéressent à la fois la mère et le nouveau né. III.1 LES DYSTOCIES, PRESENTATION ET PRISE EN CHARGE MEDICALE ET CHIRURGICALE Le terme dystocie définit les complications pouvant survenir au cours de l’accouchement et compromettant son bon déroulement. On peut les classer en dystocies d’origine maternelle ou d’origine foetale, mais il est plus intéressant d’un point de vue clinique de les classer en dystocies par obstruction ou par défaut fonctionnel III.1.1 PRESENTATION III.1.1.1 Fréquence La fréquence des dystocies dans l’espèce féline varie selon les auteurs de 3.3% à 5.8% [54]. La fréquence moyenne est de 5% chez le chien mais elle peut atteindre presque 100% dans certaines races [72]. III.1.1.2 Facteurs prédisposants Certains auteurs décrivent des prédispositions de race, particulièrement les brachycéphales, et les races naines (se référer au III.1.1.1.2.2. et III.1.1.1.2.2.1). Darvelid et Linde [20] concluent à une absence de prédisposition raciale. Gunn Moore et Thrusfield [43] indiquent un risque plus élevé de dystocie chez les races félines pures (Siamois, Persans, Devon), ainsi que chez les dolicocéphales et les brachycéphales par rapport aux mésocéphales. Le risque de complications à la mise bas semble plus important chez des chiennes gestantes pour la première fois après l’âge de 4 ou 5 ans [20]. D’une façon générale, il est recommandé d’attendre l’âge de 2 ans avant de mettre une chienne à la reproduction, et il est considéré comme non éthique de faire mettre bas une chienne de plus de 8 ans. La majorité des auteurs s’accordent pour dire que les portées de petite taille augmentent la fréquence des dystocies dans l’espèce canine : le signal d’initiation du part est alors insuffisant [20], [72]. Cette affirmation est discutée dans l’espèce féline [13], [27], [43]. Lennoz [65] indique que l’existence de lignées de chiennes à troubles obstétricaux répétés fait suspecter une part de déterminisme génétique dans le risque de dystocie. Darvelid et Linde [20] indiquent que 42% chiennes dystociques dans leur étude l’ont déjà été dans le passé. Linde et Ekstrand [27]. suggèrent que les chattes ayant souffert auparavant de dystocie seraient prédisposées. Une chienne ayant présenté deux fois de suite des signes d’inertie devrait être retirée de la reproduction. - 67 - III.1.1.3 Etiologie des dystocies Les dystocies ont une origine maternelle dans 75,3% chez la chienne [20] et dans 67.1% chez la chatte [27]. III.1.1.3.1 Dystocie par obstruction [9], [65] - Présentation fœtale dystocique, vices de posture ou de position (figure 8) : Ce sont les causes les plus courantes de dystocie d’origine fœtale dans les deux espèces canine et féline (tableau 9) [20], [27]. On retrouve la présentation transversale résultant de l’engagement d’un fœtus dans l’autre corne utérine, la présentation simultanée de deux chiots dans la filière pelvienne, la position dorso-pelvienne (chiot ou chaton mort), les vices de posture du petit à naître, fœtus anormaux (hydrocéphales) ou mort-nés (emphysémateux), malformations fœtales (spina bifida, hernie abdominale, malformation de la cage thoracique, fœtus oedémateux, duplications). La présentation longitudinale postérieure est considérée comme physiologique, mais prédisposant à une dystocie car la dilatation cervicale est moins facile. Contrairement aux espèces de grand format, la flexion des membres perturbe rarement le déroulement part [85]. - Disproportion fœtus/mère : La disproportion foeto-maternelle est observée dans les portées de petite taille (1 à 2 chiots ou chatons « gros ») lors de gestation anormalement longue ayant permis un développement corporel exagéré, dans les races toys ou brachycéphales (pékinois, bouledogues) ou à tête volumineuse (scottish terriers), ou quand la parturiente a été accouplée avec un mâle de grande taille, malgré « l’effet de moule utérin » : lorsqu’une chienne est saillie par un mâle d’une race différente et beaucoup plus grande, si l’accouplement s’est effectué naturellement, la taille des petits à la naissance sera calquée sur la taille de l’utérus de la mère : c’est l’effet « moule utérin ». Les chiots peuvent néanmoins devenir très grands à l’âge adulte. L’excès de volume du fœtus est un facteur moins fréquent de dystocie dans l’espèce féline, cela est probablement dû à la relative unité de taille. Dans le cas où le fœtus est trop volumineux, il s’agit en général d’un fœtus unique et/ou d’une gestation prolongée, éventuellement d’une tête du chaton trop volumineuse dans les races Persan et Exotic Shortair et au sein de ces races chez les sujets sélectionnés vers l’hypertype, ou d’anomalies congénitales de la tête chez le Burmese mericain [59]. La disproportion peut également avoir une origine maternelle : anomalies du tissu osseux ou des tissus mous, séquelles (cal volumineux ou déformation) de fracture du bassin, dilatation insuffisante des tissus mous, fibrose du col, atrésie vulvo-vestibulaire, fibrome chez la chienne. Chez la chatte, on peut observer une ostéodystrophie secondaire à une hyperparathyroïdie induite par un régime tout viande, des anomalies du tissu osseux d’origine iatrogène par administration excessive de vitamine D, un développement insuffisant du squelette. - 68 - Figure n°8 : Présentations eutociques et dystociques A : présentation craniale normale B : présentation caudale normale C : repli des membres antérieures sous le corps D : repli des membres postérieurs sous le corps = « siège » E : déviation latérale de la tête F : déviation ventrale de la tête G : présentation transverse D’après Johnston [54] III.1.1.3.2 Dystocie par défaut fonctionnel [20], [72] III.1.1.3.2.1 Inertie utérine primaire L’inertie utérine primaire représente la cause majeure de dystocies chez la chienne et chez la chatte (tableau 9). Elle peut être complète ou partielle. Lorsqu’elle est complète, la parturiente ne présente pas de signes de stade II (contractons utérines et sortie de fluides fœtaux), bien que le terme soit dépassé. Lorsqu’elle est partielle, le col utérin est ouvert et les contractions abdominales actives, mais la parturiente est incapable de délivrer l’ensemble de sa portée. On assiste parfois à la sortie d‘un ou deux chiots mais après des heures d’attente, puis rien, alors qu’aucun obstacle ne gène le part, les contractions utérines s’affaiblissent voire cessent complètement. - 69 - La petite taille de la portée est reconnue comme étant un facteur de risque important d’inertie utérine primitive, car elle conduit à une stimulation insuffisante pour initier le part : c’est le syndrome du chiot unique [72]. 40% des cas d’atonie utérine primaire la chienne n’ont eu qu’un ou deux chiots dans l’étude de Darvelid et Linde [20]. Un mauvais état d’entretien (parasitisme, malnutrition), une maladie systémique, une alimentation inadéquate, l’obésité, la vieillesse, une portée trop nombreuse générant une distension utérine trop importante, la mort fœtale, la nervosité de la parturiente, l’hypocalcémie et l’hypoglycémie, la constipation représentent d’autres facteurs prédisposant à l’inertie utérine [34]. On reconnaît également une« origine psychique » à l’inertie utérine primitive : prédisposition raciale (Siamois), perturbations de l’environnement. Les terriers seraient prédisposés héréditairement à l’inertie primitive ainsi que les races petites ou miniatures à cause de leur tendance aux portées de petite taille et leur caractère nerveux [34]. III.1.1.3.2.2 Inertie utérine secondaire La parturiente présente des contractions improductives, prolongées et douloureuses, cédant à une fatigue musculaire. Le myomètre et les muscles abdominaux ne se contractent plus. Elle peut être la conséquence de dystocies par obstruction, ou survenir chez des chiennes de format moyen ou grand, accouchant d’un nombre important de chiots, après l’expulsion de la moitié ou des deux tiers de portée. Les races brachycéphales à tête et épaules larges (Bulldogs, Boston Terrier, Scottisch Terrier) seraient prédisposées à l’inertie utérine secondaire [34]. Si la parturiente a insuffisamment été surveillée, le diagnostic différentiel avec l’inertie primaire est difficile, alors que le traitement de ces deux pathologies est très différent : l’examen clinique et/ou radiographique permettra d’établir un diagnostic de certitude. III.1.1.3.2.3 Inertie utérine iatrogène Une inertie utérine est parfois observée sur des chattes ayant reçu une thérapie hormonale à base de progestérone pour prévenir l’apparition de l’oestrus. Les propriétaires n’ayant pas perçu la gestation ont continué le traitement malgré la gestation. On n’a pas observé de malformations sur les chatons [27]. III.1.1.4 Evolution des dystocies [85] Si aucune intervention médicale ou chirurgicale n’est effectuée, il s’ensuit un désengrènement placentaire, ayant pour conséquence une anoxie et la mort des fœtus. En l’absence d’infection utérine, la parturiente supporte très bien la rétention fœtale et il se produit le plus souvent une lise aseptique, plus rarement une momification intra utérine, voire abdominale lors rupture utérine. Lors de surinfection utérine, les fœtus sont emphysémateux et des symptômes graves apparaissent rapidement : abattement marqué, hyperthermie, puis installation d’une toxémie avec déshydratation et hypothermie. Localement, on observe des écoulements vulvaires putrides, couleur lie de vin. Le diagnostic d’une dystocie nécessite donc une intervention rapide. - 70 - Chienne (%) 75.3 48.9 23.1 1.1 1.1 0.5 0.5 24.7 15.4 1.6 6.6 1.1 Maternelle Inertie primaire complète Inertie primaire partielle Filière pelvienne trop étroite Torsion utérine Prolapsus utérin Strangulation utérine Hydroallantois Septum vaginal Fœtale Mauvaises présentations Malformations Fœtus de trop grande taille Mort foetale Chatte (%) 67.1 36.8 22.6 0.6 0.6 29.7 15.5 7.7 1.9 1.1 Tableau n°9 : Causes de dystocie chez la chienne et chez la chatte (résultats obtenus d’après 182 dystocies de chienne et 155 dystocies de chatte) D’après Darvelid, Linde-Forsberg et Ekstrand [20], [27] III.1.2 DIAGNOSTIC DES DYSTOCIES III.1.2.1 Diagnostic clinique [24], [34], [72], [85], [104] Les critères permettant de suspecter une dystocie sont: - Une gestation prolongée (supérieure à 70-72 jours après le premier accouplement ou supérieure à 60 jours après le premier jour de metoestrus) - Une chute de la température rectale depuis 24 à 36 heures sans signe de part imminent - Des pertes vulvaires de couleur verte sans délivrance de nouveaux nés. - Des perte des fluides fœtaux depuis 2 à 3 heures sans signe de travail - Une absence de stade II plus de 8 à 12 heures après le début du stade I - Des contractions interrompues depuis plus de 2 heures ou de faible intensité et irrégulières depuis 2 à 4 heures - Des contractions fortes mais improductives depuis plus de 20 à 30 minutes - Une cause évidente de dystocie (fracture du bassin, fœtus coincé et visible…) - Des signes de toxémie : altération de l’état général, choc… Un toucher vaginal (figure 9) permet de mettre en évidence une dilatation incomplète, une malformation congénitale du vagin : atrésie, brides, lésion des tissus mous (tumeur, polype), un prolapsus, la présence de membranes foetales ou d’un chiot dans le vagin. - 71 - Figure n°9 : Réalisation du toucher vaginal D’après Feldman et Nelson [34] Par ailleurs, le toucher vaginal doit déclencher des contractures réflexes de la partie proximale de ce dernier sur une parturiente au stade expulsif et permet de diagnostiquer une éventuelle inertie utérine. Enfin la palpation vaginale aide à déterminer la présentation et la position, et dans le cas où le chiot est vivant et en bonne position, de le délivrer par manipulation et en provoquant des contractions. III.1.2.2 Diagnostic par imagerie III.1.2.2.1 Diagnostic échographique [14], [34], [72], [85], [104] L’évaluation de l’état général des fœtus se fait par la mesure de leur fréquence cardiaque par examen échographique ou par doppler. On cherchera également à voir des mouvements des fœtus. La fréquence doit être supérieure à 150, voire 200 battements par minute. Si elle est inférieure à 150 battements par minute, sans augmenter lors de mouvements fœtaux ou après plusieurs observations, on conclut à une souffrance foetale. Des décélérations cardiaques temporaires peuvent survenir, causées par le stress lors de contractions utérines mais on observe rapidement un retour à la normale. Une fréquence inférieure à 100 bpm est signe d’une détresse fœtale. III.1.2.2.2 Diagnostic radiographique [15], [72], [81], [85] La radiographie comme moyen de prédiction des dystocies n’est pas recommandée : difficulté d’obtenir des clichés radiographiques sous une incidence précise, problèmes d’interprétation lorsque la disproportion foetomaternelle modérée, absence de visualisation des tissus mous…[34]. En revanche, l’examen radiographique permet de mettre en évidence la cause de la dystocie: Lors de disproportion foetomaternelle (photo 9) : elle peut être évidente mais on peut également l’apprécier en mesurant les diamètres trans-crânien du fœtus et bi-iliaque de la chienne. Pour effectuer la première mesure, il peut être nécessaire de réaliser en plus des projections de face et de profil, une radiographie supplémentaire après avoir placé le fœtus en position sagittale sous l’incidence dorso-ventrale grâce à une compression abdominale. Si cette méthode est séduisante, son utilisation est souvent délicate : difficulté d’obtenir des - 72 - clichés radiographiques avec le ou les fœtus en position sagittale dorso-ventrale, problèmes d’interprétation dans les cas limites. D’autre part la radiographie ne permet pas d’évaluer la taille des tissus mous [104]. Lorsque le rapport fœtus/pelvien est supérieur à 1.25, l’accouchement sans mutilation par les voies naturelles est impossible. Lors d’anomalie de position des fœtus qui perdent leur forme de « C » et se placent en extension, avec les membres dirigés dans diverses directions. Lorsqu’il existe un obstacle dans la cavité pelvienne, surtout au niveau du bassin (cal osseux lors de fracture ancienne...). Photo n°9 : Disproportion foeto-matenelle (syndrome du chiot unique) D’après le service d‘imagerie médicale, ENVA La radiographie permet également de rechercher de conséquences d’une dystocie. On peut effectivement dans certains cas prouver la mort des fœtus (l’absence de modification radiographique ne permet pas d’exclure une mort foetale) : par la présence de gaz (zones radiotransparentes après 6 heures dans les tissus fœtaux ou la cavité thoracique ou abdominale) lors de putréfaction, par des modifications du squelette fœtal : le signe le plus précoce est le chevauchement des os de la boite crânienne, mais ce signe ne peut être identifié que lorsque les rayons abordent les os du crâne tangentiellement et il n’apparaît que 2 jours ou plus après la mort des fœtus [70], puis ultérieurement on observe l’écrasement des os de la voûte crânienne. La radiographie peut également mettre en évidence la dissociation des os des membres, enfin lors de momification, les os sont regroupés en une ou plusieurs masses (image calcifiée amorphe, photo 10), le contour et le contraste sont nets car les eaux fœtales se sont résorbées. Photo n°10 : Image calcifiée amorphe D’après l’unité de reproduction de l’ENVA - 73 - III.1.3 CHOIX DE LA THERAPEUTIQUE III.1.3.1 Expectative [59], [72], [85] Lorsque la parturiente n’est pas à terme, l’expectative est évidemment de mise. En présence d’atonie d’origine psychogène, certains auteurs préconisent de tranquilliser l’animal [73] : diazépam (Valium ®) 2 à 10mg [85] ou acépromazine (Calmivet ®, Vétranquil ®)[34]. Cependant l’utilisation de tranquillisants est déconseillée car ils traversent le placenta et dépriment les fœtus. Une fois le part terminé, des l’acépromazine peut être utilisée, mais sa présence dans le lait déprime les fœtus [54]. III.1.3.2 Exercice [72] Une marche de quelques minutes (chez le propriétaire) ou une élévation des membres antérieurs peuvent aider à initier le part. Un nombre considérable de chiots sont nés au cours du trajet en voiture amenant chez le vétérinaire. Lors de malposition ou de présentation simultanée de deux chiots élever les membres postérieurs peut déplacer le jeune crânialement vers l’utérus et laisse de la place pour se repositionner. III.1.3.3 Moment d’intervention [65] Le diagnostic doit se faire le plus rapidement possible, ce diagnostic est simple si on note de fortes contractions improductives sur un foetus engagé ou non, mais peut se révéler plus délicat lors d’un retard à l’accouchement, la date d’ovulation n’étant généralement pas connue avec précision. L’intervention ne doit en revanche pas être trop pressée : provoquer médicalement l’accouchement est inefficace si la parturiente n’est pas à terme, c'est-à-dire sous l’imprégnation hormonale adéquate, par ailleurs une césarienne pratiquée prématurément mettra en péril la vie des chiots (détresse respiratoire secondaire au manque de surfactant pulmonaire) [24]. Cependant si 70 jours se sont écoulés depuis la date de saillie ou si la chienne présente des écoulements vulvaires verdâtres signant un décollement placentaire (utéroverdine), il y a indication de césarienne. Une progestéronémie inférieure à 2 ng/ml indique que la gestation est à son terme. Une fois le diagnostic de dystocie établi, on peut intervenir rapidement : après trois quarts d’heure à une heure de contractions sans résultat, on risque un décollement des placentas et un défaut d’oxygénation. Les fœtus peuvent devenir trop faibles pour pouvoir survivre, ou alors le développement sera compromis : on peut observer des décès de chiots jusqu’à 15 jours qui sont la conséquence d’un part difficile. La thérapeutique doit être mise en place dans un délai de 1 à 2 heures lors de contractions faibles et irrégulières, de 20 à 30 minutes lors de contractions fortes et fréquentes [20]. Le taux de chiots morts après 3 semaines d’âge lors de mise bas eutocique est de 11.6% [73] ce même taux lors de dystocie est de 22.3%. Ce taux est de 5.8% lorsque le stade II a duré entre 1 et 4 heures avant hospitalisation et augmente de plus de deux fois (13.7%) lorsque le stade II a duré de 5 à 24 heures, confirmant la nécessité d’un traitement rapide [20]. Les délais annoncés pour la chatte dans la littérature sont supérieurs mais les taux de mortalité - 74 - sont sans aucune mesure : 10% dans les 30 premières heures, 25% entre la 30e et la 40e heure et 70% au-delà de 40 heures [9], [10]. III.1.3.4 Prise en charge médicale ou chirurgicale Dès qu’une interruption de la progression des conceptus dans la filière pelvienne est constatée, ou dès qu’une inertie utérine s’instaure, il convient de mettre en œuvre un protocole médical, si la chienne est en bon état général et après avoir vérifié qu’il n’existe pas d’obstacle à l’expulsion fœtale par les voies naturelles. Au-delà de 4 heures (6 heures [65], 8 heures [59] pour la chatte), la solution chirurgicale est souvent la plus raisonnable. Le taux de survie des nouveaux nés dépend étroitement de la rapidité des décisions prises : la mortalité néonatale augmente avec le délai d’intervention [9] (se référer au III.1.2.1.4). Tant qu’on ne note pas de souffrance fœtale et que le délai depuis la prise en charge de la femelle ne dépasse pas 4 heures, le praticien a la possibilité de stimuler médicalement les contractions. III.1.4 LES MANŒUVRES OBSTETRICALES [9]. [59], [65], [72], [85], [104] III.1.4.1 Conditions La chienne doit présenter des efforts expulsifs spontanés, il est contre-indiqué d’effectuer des manœuvres obstétricales lors d’atonie utérine complète. Ces manipulations doivent être réalisées dans des conditions optimales d’antisepsie : aire génitale lavée, désinfectée, utilisation par l’opérateur de gants stériles, et lubrification abondante du vagin de la parturiente à l’aide d’un savon gynécologique dilué (Istogel ® ou Lotagen gel ®), de l’huile de paraffine ou de la vaseline. III.1.4.2 Indications et contre-indications Les manœuvres obstétricales peuvent être tentées lorsqu’un fœtus est engagé dans la filière pelvienne, son extraction devant permettre l’expulsion du reste de la portée ou lorsqu’un faible nombre de fœtus à expulser, les chiots étant sans valeur pour le propriétaire (risques de mutilation) et enfin lors de fœtus morts ou emphysémateux. Elles sont en revanche contre-indiquées lors de fœtus hors d’atteinte par toucher vaginal ou si l’opérateur est inexpérimenté. III.1.4.3 Assistance manuelle (se référer à la fiche « manœuvres obstétricales ») L’assistance manuelle est recommandée si le chiot est visible à la vulve ou palpable en région périnéale. Le chiot enclavé doit être bien engagé afin de pouvoir saisir correctement la tête ou la moitié postérieure du corps, la mère doit être en bon état général et encore présenter des contractions. - 75 - Il faudra toujours préférer une assistance manuelle simple, l’usage de forceps ou de pince d’extraction étant plus dangereux (sauf s’il s’agit du dernier chiot mort à extraire), car il s’agit de délivrer un petit indemne, sans blesser la mère et en général on intervient sur des chiennes de petite taille. En raison de la petite taille des voies génitales de la chatte, les manœuvres obstétricales se limitent souvent à une aide à l’expulsion lorsqu’une partie de corps de fœtus émerge à la vulve. On respectera les axes anatomiques des voies génitales et on demandera à un aide de maintenir l’animal debout. Lorsque les enveloppes recouvrent encore le fœtus, elles sont rompues, puis les lèvres de la vulve sont repoussées d’une main. En présentation antérieure, l’aide saisit la tête en passant un doigt replié derrière chaque oreille, le pouce soutenant la mâchoire inférieure. Il exercer des tractions douces vers le bas en synchronisme avec les contractions utérines afin de dégager les épaules du petit. En position postérieure, il saisit les membres d’abord au niveau des jarrets (une compresse permet d’obtenir une meilleure prise) puis dés que possible sur le bassin. Si la tête gène l’expulsion, des mouvements de rotation associés à une lubrification du vagin suffisent souvent à délivrer le chiot ou le chaton. Dés que le petit est délivré, les voies respiratoires sont rapidement dégagées (cette présentation augmente le risque d’hypoxie). Chez la chatte, lors de présentation postérieure, il faut parfois aider la mère afin d’éviter que le chaton longuement enclavé dans la filière pelvienne n’inhale du liquide amniotique [59]. Quand le fœtus n’est pas atteignable, on peut donner de légers coups sur la paroi vaginale (pression dans le vagin contre le sacrum) ou étirer les parois avec les doigts repliés, stimulant ainsi la mère à pousser le chiot caudalement (réflexe de Fergusson). L’épisiotomie peut faciliter grandement la manœuvre obstétricale chez les parturientes présentant une atrésie vulvo-vestibulaire. Les manipulations seront stoppées après 10 minutes si elles n’ont pas eu de succès. Un bilan clinique et par imagerie permettra d’évaluer les morts fœtales éventuelles ou une souffrance fœtale. S’il reste des chiots à naître à la suite du chiot enclavé, il convient de s’assurer par des examens radiographique et échographiques que leur taille autorisera la suite de l’accouchement par les voies naturelles et qu’ils sont vivants. Dans le cas contraire, une hystérotomie est d’emblée envisagée. III.1.4.4 Utilisation de forceps Un bon forceps ne doit ni blesser la mère ni le futur né : les mors sont souples, non jointifs. On préférera l’utilisation de forceps à branches démontables mises en place l’une après l’autre [85]. Aux forceps très traumatisants, on préfèrera dans l’espèce féline l’usage d’un crochet (type crochet à ovariectomie, dangereux pour le chaton mais peu traumatique pour la mère) [59]. Les forceps doivent être utilisés pour tracter un fœtus trop gros quand le reste de la portée est de taille plus petite ou lorsqu’il ne reste qu’un ou deux fœtus [72]. Le forceps fermé est guidé par un doigt jusqu’au fœtus, les mors sont alors écartés puis l’instrument est avancé afin d’enserrer la partie à saisir (tête, bassin ou membre postérieur). Le manipulateur doit s’assurer alors que le forceps ne pince pas en même temps la paroi - 76 - vaginale. Puis il effectue des tractions dans un sens parallèle à celui de la colonne vertébrale et dirigées vers le bas en fin d’extraction [85]. III.1.5 THERAPEUTIQUE MEDICALE LORS DE DYSTOCIE Les indications du traitement médical sont : l’inertie utérine récente, de moins de 8 heures depuis le début du travail ou le retard à l’expulsion des derniers chiots, sous condition qu’ils soient peu nombreux, qu’il n’existe pas d’obstacle. Les contre-indications sont les dystocies par obstruction ou la présence d’un désengrènement placentaire datant de plus de 3 heures. III.1.5.1 Maturation du col utérin Elle est indispensable pour l’expulsion. En son absence, l’utilisation de substances contracturantes (telles ocytocine) est dangereuse. L’appréciation par palpation du relâchement et de l’ouverture du col est difficile étant donné la profondeur du vagin de la chienne, mais peut être évaluable par endoscopie vaginale [9] (se référer au II.1.2.4.2). Les mécanismes de maturation cervicale sont mal connus dans toutes espèces. Chez la femme l’utilisation d’oestrogènes sous forme de gel intracervical est décevante. Les prostaglandines sous même forme accélèrent la maturation. Aucun essai clinique n’est concluant chez chienne [70]. III.1.5.2 Renforcement des contractions III.1.5.2.1 Calcium Le calcium est indispensable à toute contraction musculaire dans un organisme (se référer au III.2.3.1.3) Lors d’inertie utérine à l’accouchement, il est notamment nécessaire dans les races de petit format, chez lesquelles un déficit en calcium peut aggraver un manque de tonicité de l’utérus. Une calcémie inférieure à 90 mg/l dans un contexte de dystocie nécessite d’être complémentée [104]. Si la calcémie est inférieure 70 mg/litre et que des symptômes d’hypocalcémie sont présents, une correction par voie intraveineuse est obligatoire (se référer au III.2.3.1.4). Plusieurs protocoles sont réalisables : - 0.2 ml/kg de gluconate de calcium 10% en intraveineuse lente (1ml/min) ou sur 3 à 5 minutes [69]. Certains auteurs recommandent des posologies plus élevées : 1 à 3 ml par chatte [59] ou 5 à 25 ml par chienne en fonction du format [45], [104] ou 0.5 à 1.5 ml/kg (2-20 ml) [72]. - 1 ampoule de gluconate de calcium dans une poche de 250 ml de glucose 5%, à la vitesse de 5 à 20 ml/kg/heure. En effet, l’injection de calcium associée à celle de glucose 10 à 30 minutes avant celle d’ocytocine potentialise les effets de cette dernière même sans hypocalcémie[9], [59], [72]. - 1 à 5 ml par animal par voie sous cutanée ou orale sans dépasser 5ml par animal lorsque le dosage de la calcémie n’est pas disponible. On suivra les indications du fabriquant - 77 - car les injections peuvent causer des dépilations si elles sont administrées par une voie non indiquée [104]. L’administration de calcium présente deux risques majeurs : les surdosages et les administrations trop rapides en traînant des arythmies cardiaques et parfois une mort brutale. Les injections seront réalisées sous auscultation cardiaque ou mieux sous monitoring ECG, et ralenties voire stoppées en cas de nécessité. La fluidothérapie n’est pas nécessaire dans tous les cas de dystocie, mais elle est recommandée chez les chiennes déshydratées ou hypovolémiques. La déshydratation peut altérer la perfusion utérine et réduire les échanges placentaires d’oxygène et de nutriments [65], [85], [104]. III.1.5.2.2 Ocytocine L’ocytocine est efficace pour produire contractions de l’utérus car elle favorise la mobilisation et l’utilisation du calcium par le myomètre. En revanche, elle ne possède pas d’effet lutéolytique ni d’effet sur la maturation cervicale et nécessite pour être active, la présence de récepteurs. Elle ne doit donc être utilisée que sur des parturientes dont la progestérone a chuté et dont le col est ouvert [104]. Si le col n’est pas complètement ouvert, et le terme proche, ou si un chiot est bloqué, il se produit une vasoconstriction utérine et placentaire, un décollement des placentas qui permettent l’arrivée d’oxygène et une asphyxie des fœtus. Lorsque le col se dilatera, des chiots morts nés seront expulsés. Pour la même raison une lésion obstructive (fœtale ou maternelle) est une contre indication absolue à l’emploi d’ocytocine. L’ouverture du col étant impossible à confirmer sauf par endoscopie, la raison indique d’attendre qu’un premier chiot soit né ou au moins engagé dans le bassin. D’autre part, si le rythme cardiaque des foetus est bas, il est préférable de pratiquer directement une césarienne : un protocole médical à base d’ocytocine peut provoque la mort en favorisant la désinsertion placentaire et augmentera les délais avant de procéder à la chirurgie [104]. Suite à la mise bas, l’ocytocine favorisera la vidange utérine et l’expulsion des lochies car l’utérus reste sensible à son action pendant 24 à 48 heures. Les posologies chez la chienne varient fortement : 0.25 à 4 UI jusque 10 UI chez un animal de grand format [69], [70] ou 1 à 2 UI [9], par voie sous cutanée, intramusculaire, ou intraveineuse lente, jusqu’à 1à 12 par chienne par voie intraveineuse [72] voire 5 à 20 UI par voie intramusculaire [34], [104]. Le rythme d’administration est en revanche homogène dans l’ensemble de publications : 1 injection toutes les 30 à 40 minutes. Chez la chatte les doses indiquées sont également très variables : 0,2 à 1 UI [9], [69], [70] jusqu’à 2 à 4 UI par animal [59], voire 3 à 5 UI par voie intramusculaire [55]. Entre les naissances, il faudra respecter un repos utérin d’une heure avant de réitérer une série d’injections d’ocytocine, sans dépasser un maximum de 3 injections par délivrance d’un chiot [45] [104]. L’administration répétée de doses faibles mime la sécrétion physiologique qui est pulsatile. Il est inutile d’utiliser de fortes doses pour obtenir un effet. Un surdosage risque de désensibiliser l’organe utérin à cette molécule et de désengrener les placentas, le recours à la césarienne sera dès lors obligatoire [104]. De fortes posologies peuvent provoquer une rupture utérine [59]. Il ne faut pas oublier l’effet vasodilatateur périphérique donc hypotenseur de l’ocytocine, entraînant chez la mère et les fœtus une diminution de la perfusion tissulaire [24], [54]. On attendra une trentaine de minutes après la dernière injection avant de recourir à une anesthésie pour une chirurgie. Le danger majeur reste l’utilisation inappropriée de ce produit - 78 - par certains éleveurs, qui peuvent se la procurer facilement (Fontbonne, observations personnelles). Les résultats rapportés de part complet, avec l’utilisation conjointe du calcium et d’ocytocine, sans recours à la chirurgie, dans un contexte de dystocie, sont environ de 30% chez la chienne et chez la chatte [20], [27]. III.1.6 L’ANESTHESIE EN OBSTETRIQUE On considère actuellement que la vitalité fœtale à la naissance, volonté du nouveau-né de bouger, de téter et le taux de survie fœtale dépendent principalement du protocole utilisés [87]. III.1.6.1 Considérations générales [19] Les objectifs de l’anesthésie sont : D’assurer analgésie, myorelaxation et/ou perte de conscience suffisante pour procéder à une césarienne De créer une dépression de durée limitée chez la mère, afin de la replacer le plus rapidement possible avec sa portée dans leur environnement De mettre au monde des nouveaux-nés viables et capables de trouver les mamelles et de téter (anesthésie de courte durée, faible rémanence de la dépression des systèmes respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques) Tous les tranquillisants, analgésiques et anesthésiques passent facilement la barrière ménagée. Ils traversent donc aussi la barrière placentaire (se référer au I.1.1.2.1). La dépression fœtale sera donc proportionnelle à l’effet obtenu chez la mère. D’autre part, chez les nouveaux nés les systèmes de métabolisation et d’élimination ne sont pas matures au moment de la naissance, engendrant un effet prolongé des produits. La quantité de protéines circulantes, dont l’albumine, est moins importante augmentant la fraction libre active des molécules anesthésiques. De par leurs effets dépresseurs et hypotensifs direct et indirect, les anesthésiques diminuent la perfusion placentaire, parfois déjà réduite par l’effet vasodilatateur de l’ocytocine et majorée par les pertes sanguines au cours de la chirurgie. Les pertes lors de chirurgie sont deux fois plus importantes que lors de mise bas par les voies naturelles. Le choix du protocole anesthésique repose donc avant tout sur des molécules ne nécessitant pas de métabolisation ou possédant des antagonistes, et de courte durée d’action. L’anesthésiste a en outre pour objectif de réduire au maximum le temps entre l’induction de l’anesthésie et la délivrance : l’induction est réalisée quand le chirurgien est prêt à inciser la paroi abdominale. L’anesthésie est la plus légère possible avant l’extraction de l’ensemble de la portée, elle peut ensuite être approfondie afin d’obtenir un confort optimal à la fois pour le chirurgien et pour la mère. On veille toutefois à ne pas trop approfondir l’anesthésie afin d’obtenir un réveil rapide de la mère. Il n’existe pas actuellement de consensus sur protocole anesthésique idéal pour la césarienne chez la chienne et la chatte. - 79 - III.1.6.2 Préparation anesthésique du patient [98] III.1.6.2.1 Examen préanesthésique Au cours de l’examen de la parturiente, une attention particulière est portée aux fonctions cardiovasculaire et respiratoire et à l’état d’hydratation. Les déficits sont corrigés avant la chirurgie. Un examen sanguin minimal est réalisé avant l’anesthésie : hématocrite et protéines totales, glucose et calcium et urée. Une hypoglycémie ou une hypocalcémie nécessite d’être traitée avant toute chirurgie, ainsi qu’une estimation du contenu stomacal. Si l’animal n’est pas à jeun, il est nécessaire d’utiliser une technique anesthésique permettant un contrôle rapide des voies respiratoires (se référer au I.3.3). Avant de calculer la dose d’agent de prémédication, d’induction ou d’analgésie, le poids estimé de la portée doit être déduit du poids mesuré de la parturiente [38]. III.1.6.2.2 Préparation à la chirurgie [41], [46], [87], [95] La manipulation de la parturiente se fait dans le calme afin d’éviter tout stress, source de relargage de catécholamines. Une césarienne réalisée dans le cadre de l’urgence requiert préalablement une réanimation médicale et une stabilisation du patient. On procède si nécessaire à un remplissage vasculaire afin de prévenir la survenue d’une hypotension (majorée par les agents anesthésiques ou des injections répétées d’ocytocine) et à une correction des troubles acidobasiques et électrolytiques. L’hypotension est cause d’hypoxie, or la privation d’oxygène est le facteur le plus souvent à l’origine de la mortinatalité. Le remplissage vasculaire est accompli par une fluidothérapie intraveineuse avec une solution cristalloïde, à une vitesse de 10 à 20 ml/kg/h pour une chienne, 5 ml/kg/h pour une chatte. Le remplissage du secteur sanguin est indispensable lors d’épidurale. Lors de pertes de fluides peropératoires (hémorragies), on remplace les solutés cristalloïdes par des macromolécules. Si l’hypotension n’est pas jugulée par les fluides, on peut utiliser l’éphédrine (30 à 60 µg/kg IV), molécule de choix ou la dopamine ou la dobutamine (1 à 5 µg/kg/min IV) [87], [95]. Une situation idéale comprend un soigneur par nouveau né. Une bonne organisation pré et peropératoires permet de diminuer les temps anesthésiques. La plus grande partie de la préparation du site chirurgical est effectuée avant l’administration de tout anesthésique et le décubitus dorsal est le plus tardif (se référer au I.3.2) : on préfère une position confortable, ventrolatérale par exemple, particulièrement pour les chiennes de plus de 30 kg [24]. Afin de prévenir d’éventuels vomissements ou régurgitations, liés à une diminution de tonus gastrique et à une augmentation d’acidité, la parturiente reçoit du métoclopramide, ou de la cimétidine (se référer à la fiche de conduite à tenir). Le métoclopramide est un antagoniste de la dopamine : il augmente la motilité et la vidange gastrique et inhibe le chemorecepteur trigger zone. La cimétidine est un antagoniste des récepteurs H2 à l’histamine, elle inhibe les sécrétions acides et augmente le pH stomacal [83]. Une pré oxygénation est très profitable si elle ne génère pas de stress, car elle permet d’accroître les réserves en oxygène de la mère, plus sensible à l’hypoxie physiologique « initiale » et des jeunes, cela permet également de passer des caps délicats comme l’induction. Elle est indispensable chez les animaux débilités. L’oxygène est administré au masque ou par le biais d’un dispositif intra nasal pendant les 5 à 10 minutes précédant - 80 - l’induction. Le débit doit être supérieur ou égal au volume minute de l’animal, soit 250ml/kg/min ou 4 à 6 L/min au masque [19], [87], [95]. III.1.6.3 Prémédication La prémédication n’est pas utilisée si la parturiente est déjà en travail et fatiguée. Cette étape n’est pas indispensable mais elle constitue un réel bénéfice pour le patient anxieux ou agressif dans la mesure où elle aide à la perfusion utérine en réduisant la réponse maternelle au stress (libération de cortisol et de catécholamines et augmentation des résistances vasculaires). Elle permet en outre de diminuer les doses d’agents anesthésiques nécessaires à l’induction et au maintien de l’anesthésie, de préparer le site chirurgical plus aisément et l’administration d’oxygène au masque est mieux tolérée [87]. III.1.6.3.1 Anticholinergiques L’administration d’un anticholinergique a pour but de limiter le tonus vagal exacerbé par les tractions sur l’utérus et les mésos, les sécrétions salivaires excessives ou la bradycardie. Les anticholinergiques sont indiqués chez les brachycéphales et chez le chat, sujet aux réflexes vagaux. Cependant, ils sont tachyarythmogènes et augmentent le risque de reflux gastrique : ils ne sont utilisés qu’en cas de nécessité. Le glycopyrrolate à 0.01 mg/kg, chez le chien et chez le chat, par voie intramusculaire 30 minutes minimum avant l’induction, est préféré à l’atropine par voie sous cutanée ou intramusculaire, 45 minutes avant l’induction, car il passe moins facilement la barrière placentaire et n’altère pas la fréquence cardiaque des fœtus [83]. On utilisera la voie intraveineuse si le délai ne peut être respecté. Les doses d’atropine recommandées sont de 0.02 à 0.1 mg/kg chez le chien et de 0.045 à 0.1 mg/kg chez le chat. III.1.6.3.2 Opioïdes Les opioïdes induisent une dépression respiratoire dose dépendante, une bradycardie et possèdent un pouvoir émétisant. Toutefois les faibles posologies utilisées pour la césarienne ne constituent pas un facteur de risque. Un antagoniste, la naloxone, peut être administré aux nouveaux nés, mais pas à la mère afin de ne pas lever l’analgésie. La durée d’action de la naloxone étant plus courte, on surveillera la réapparition d’une narcose chez les nouveaux nés. Leur intérêt repose sur leurs propriétés de sédation et d’analgésie. III.1.6.3.3 Alpha2 agonistes Les alpha2 agonistes, xylazine, médétomidine et romifidine sont à l’origine d’une dépression respiratoire, d’une bradycardie avec hypotension, d’une vasoconstriction périphérique et d’une réduction du débit cardiaque. Il a néanmoins été démontré chez l’homme et chez les animaux, que les alpha 2 agonistes réorientent le flux sanguin vers les organes principaux dont l’utérus. La xylazine est associée à un taux élevé de mortalité [87], [95]. Toutefois, l’injection d’alpha2 agonistes permet d’induire des vomissements avant la période d’induction et de prévenir le risque de régurgitation au cours de la chirurgie. D’autre part, les alpha 2 agonistes permettent d’obtenir une relaxation musculaire, une analgésie, une sédation et potentialisent l’effet d’autres agents. Ils possèdent un autre avantage d’être antagonisables par l’atipémazole (1 goutte sous la langue du nouveau né pour lever la - 81 - sédation), autorisant le contrôle de leur effet et de leur temps d’action. Ils représentent une bonne alternative lorsque les agents volatiles ne sont pas utilisables. La pré oxygénation est intéressante lors de leur utilisation. III.1.6.3.4 Phénothiazines Les phénothiazines sont des antagonistes de la dopamine. Ils induisent une dépression cardiovasculaire et respiratoire [83]. L’acépromazine de par ses effets alpha1 antagonistes provoque une vasodilatation pouvant entraîner une hypotension. Elle traverse rapidement le placenta mais semble avoir peu d’effets cliniques chez le nouveau né cependant sa durée d’action est longue : de 3 à 8 heures. Il est donc souhaitable d’éviter son utilisation chez la femelle gestante d’autant que l’immaturité hépatique des fœtus n’autorise pas une bonne élimination [95]. On ne les utilisera que lors d’inquiétude ou d’excitation, à de faibles posologies [83] soit 0.025 à 0.05 mg/kg. III.1.6.3.5 Benzodiazépines Ce sont des antagonistes des récepteurs du GABA. Ils sont de bons myorelaxants, peu dépresseurs cardiaque et respiratoire et sédatifs, mais sont peu analgésiques et peu sédatifs. Ils créent parfois une excitation paradoxale chez le patient. Le diazépam et le midazolam sont respectivement administrés à la posologie de 0.2 mg/kg par voie intraveineuse et 0.1 à 0.2 mg/kg par voie intramusculaire. Ces deux agents sont antagonisables par le flumazénil à la posologie de 0.1 mg/kg (si les chiots ou chatons semblent avoir peu de tonus musculaire). Un protocole consiste à les associer à un dissociatif. Une présentation, le Zolétil ®, associe le zolazépam à la tilétamine. III.1.6.4 Anesthésie générale III.1.6.4.1 Anesthésie locale ou générale [19] La technique à utiliser dépend en dehors des considérations purement anesthésiques, de l’expérience du clinicien et du personnel disponible. L’anesthésie générale induit en comparaison d’une anesthésie régionale une dépression fœtale plus importante et des risques de fausse déglutition et de surdosage majorés. Le degré de dépression fœtale est dépendant de l’agent utilisé, de la durée et de la profondeur de l’anesthésie. Cependant le recours à de nouveaux anesthésiques et à des protocoles appropriés permet une induction rapide, une hypotension modérée et un meilleur contrôle de la fonction respiratoire par le biais d’une intubation endotrachéale. L’anesthésie générale permet en outre des conditions chirurgicales optimales. C’est la technique actuellement la plus appliquée et la plus applicable en médecine vétérinaire chez les petits animaux. III.1.6.4.2 Induction au masque L’induction au masque chez des patientes gravides est plus rapide que chez un patient normal: l’équilibre entre les pressions partielles en anesthésique volatil de l’air inspiré et de l’air alvéolaire est atteint plus rapidement chez la parturiente du fait de l’augmentation de la ventilation alvéolaire et de la diminution de la capacité fonctionnelle résiduelle. D’autre part les besoins en anesthésiques seront moindres: la CAM est diminuée de 25% pour l’halothane et de 40% pour l’isoflurane chez des brebis gestantes [19], [83], [95]. - 82 - Cependant ce temps nécessaire à l’induction par des volatils au moyen d’un masque reste trop long, il n’autorise pas un contrôle rapide des voies respiratoires. D’autre part, cette technique expose le personnel aux vapeurs anesthésiques. Toutefois la dépression des nouveaux nés est moindre. Lors d’induction au masque, il est préférable d’utiliser en premier choix l’isoflurane, en deuxième choix l’halothane. L’isoflurane offre une induction et un réveil plus rapides et il ne sensibilise pas le cœur aux catécholamines [83]. III.1.6.4.3 Induction par injection de molécules L’induction par des injectables provoque une dépression plus importante mais le temps d’induction est plus rapide et l’intubation se fait sans délai. L’anesthésiste utilise les dosages les plus faibles possibles, avant un relais par des agents volatils. Barbituriques : Ils traversent la barrière placentaire et créent une dépression respiratoire importante chez les fœtus et chez la mère (apnées). Ils ne possèdent aucun pouvoir analgésique direct. Leur métabolisation hépatique ralentit leur élimination chez les fœtus, ayant pour conséquence une dépression et une incapacité à se mouvoir et à téter. On évitera donc de recourir à leur utilisation. Dissociatifs : Les dissociatifs tels la kétamine traversent le placenta et sont à l’origine d’un effet dépresseur résiduel chez le nouveau né d’autant plus long que leur métabolisation est hépatique. En outre on ne leur connaît pas d’antagonistes. Ils sont proconvulsifiants et à l’origine d’hallucinations associées à une augmentation du tonus musculaire, de l’incoordination, de l’excitation, de la tachycardie et une dépression respiratoire. Le réveil de la mère est retardé. La dépression cardiaque et respiratoire est toutefois moins importante qu’avec les barbituriques et le propofol. Ils sont utilisés chez les parturientes présentant un mauvais état général. On les utilise à faible dose, en association avec du diazépam ou du midazolam. Propofol : Sa courte durée d’action permet un réveil rapide de la mère. La dépression fœtale est minimale. Il possède cependant des effets cardiaques et pulmonaires : diminution de la contractilité myocardique et de la précharge, bradycardie, arythmies, diminution du débit cardiaque et de la pression sanguine et du flux utérin et apnées transitoires. On l’ utilise particulièrement lors d’anesthésie des races à syndrome respiratoire obstructif supérieur. La posologie recommandée est de 4 à 6 mg/kg chez le chien par voie intraveineuse. L’injection se fait sur 30 à 60 secondes, « à effet » : la dose effectivement injectée à effet est en général inférieure à celle calculée. Funkquist [38] recommande d’attendre 18 à 20 minutes après l’induction pour délivrer la portée afin que le propofol soit éliminé, les chiots sont alors alertes 5 minutes après la délivrance et la chienne peut être remise en contact avec sa portée dans les 5 à 15 minutes suivant l’arrêt de l’anesthésie. Une étude du même auteur, menée sur 141 césariennes, indique un taux de mortalité néonatale à 24 heures similaire à celle obtenue avec l’anesthésie épidurale, anesthésie considérée comme optimale d’un point de vue fœtal. - 83 - Le propofol est moins utilisé chez le chat, espèce pour laquelle on observe une récupération plus lente et moins de vigueur de la portée. III.1.6.4.5 Intubation [19] L’intubation endotrachéale est systématique lors d’anesthésie générale et doit être rapide pour éviter une régurgitation et ses conséquences. L’extubation ne doit pas être trop rapide car ce type de patient peut avoir un estomac plein et également vomir au réveil. L’intubation présente l’autre avantage de mieux contrôler la respiration (dépression suite induction) et d’administrer de l’oxygène directement dans les bronches. Une induction à la kétamine ne supprime pas le réflexe laryngé, aussi une pulvérisation d’un anesthésique local, au niveau du larynx avant l’intubation est recommandée. III.1.6.4.6 Maintien de l’anesthésie Le recours à des agents volatils constituent la technique de choix. L’isoflurane présente plus d’avantages que l’halothane (cf supra) et augmente la survie néonatale, mais coûte 5 fois plus cher que l’halothane. Le protoxyde d’azote diminue la fraction inspirée en oxygène et n’est pas recommandé vu le risque hypoxique. Au cours de la chirurgie, une ventilation intermittente réalisée toutes les 5-7 minutes distend les poumons et diminuer la sévérité de l’atélectasie [87]. Toutefois une hyperventilation (Pa CO2 < 32 mm Hg) accroît la résistance vasculaire utérine et amoindrit le débit sanguin utérin. L’animal doit être si possible surveillé à l’aide d’un oxymètre de pouls ou mieux d’un capnomètre [19]. L’anesthésie est maintenue à effet et on évaluera fréquemment la profondeur de l’anesthésie afin d’éviter tout surdosage. Une fois les chiots ou chatons délivrés, l’anesthésie peut être approfondie A la fin de la procédure chirurgicale, l’administration des agents anesthésiques volatils est interrompue. L’administration de plusieurs inspirations maximales permet de rouvrir les zones pulmonaires atélectasiées avant un retour à respiration de l’air ambiant [83]. III.1.6.5 Techniques d’anesthésies loco-régionales Elles sont surtout utilisées dans le but de diminuer la dépression fœtale. III.1.6.5.1 Infiltration locale Cette technique nécessite de recourir à de grandes quantités d’anesthésiques, qui seront absorbées et déprimeront les fœtus. L’infiltration locale autorise analgésie et myorelaxation, mais moins profondes et uniformes qu’avec une épidurale [83]. L’animal reste conscient rendant impossible de réelles conditions d’aseptie, à moins de procéder à une neuroleptanalgésie préalablement à l’infiltration. - 84 - III.1.6.5.2 Epidurale (se référer à la fiche « anesthésie épidurale ») Cette technique est largement utilisée chez la femme et présente un faible coût. Elle est simple, ne déprime pas les fœtus et autorise un contact rapide entre la mère et sa portée. Le risque de vomissements et de fausse déglutition est faible car la mère reste éveillée. L’analgésie peut être de longue durée (10 à 24 heures). La relaxation des muscles abdominaux est excellente. Les inconvénients sont un effet hypotenseur (bloc des fibres du contingent sympathique) augmentant les risques de saignement et l’hypothermie, et une paralysie des membres postérieurs. Le déplacement crânial du produit peut également induire une dépression respiratoire. On veillera donc à élever la tête de la mère et à effectuer un remplissage vasculaire. L’épidurale nécessite en outre la coopération de l’animal, souvent difficile chez le chat, ce qui requiert souvent un recours à une tranquillisation ou une anesthésie légère. On perd alors les bénéfices de l’épidurale. III.1.6.5.3 Gestion postopératoire L’extubation sera réalisée le plus tard possible afin de diminuer le risque de fausse route. Si du mucus est présent sur la sonde endotrachéale, on placera la parturiente sous antibiotiques. La mère sera remise en contact de ses petits le plus tôt possible, et on les surveillera jusqu’à ce que l’on se soit assuré d’une reprise totale de conscience. Si la mère a reçu des opioïdes, l’administration de naloxone sur la langue des petits à la posologie de 0.04 mg/kg, soit une à deux gouttes d’une seringue à tuberculination pour antagoniser la dépression respiratoire La durée d’action de la naloxone est plus courte que celle des opioïdes, on répètera si besoin les administrations afin d’éviter toute renarcotisation. Si on n’obtient pas de réponse, on peut intuber le nouveau né à l’aide d’un cathéter intraveineux et le ventiler à une fréquence de 12 mouvements par minute jusqu’à obtenir une respiration spontanée. En dernier recours, le doxapram analeptique respiratoire, est donné aux nouveaux nés à la posologie de 1 à 5 mg/kg, soit 5 gouttes d’une aiguille 20 ou 22G. Lors de bradycardie (fréquence cardiaque inférieure à 80 battements par minute) chez un nouveau né, on utilise l’atropine à 0.04 mg/kg par voie intraveineuse. Un biberon de lait reconstitué peut être donné entre une et deux heures après la naissance pour permettre aux nouveaux nés d’attendre le réveil complet de la mère sans risque de déshydratation ou d’hypoglycémie [24]. III.1.7 CHIRURGIE EN OBSTETRIQUE III.1.7.1 Episiotomie [46] [65], [82] (se référer à la fiche « épisiotomie ») L’épisiotomie est indiquée lors de dilatation insuffisante de la vulve. Elle est précédée par une anesthésie locale (par le froid par exemple), épidurale ou générale et par une suture en bourse. La région périnéale est tondue et nettoyée aseptiquement. Sa mise en pratique consiste à débrider la commissure supérieure de la vulve dans le plan sagittal sur 4 à 5 centimètres de long à l’aide de ciseaux de mayo droits. Une sonde est introduite stérilement dans l’urètre afin de mieux repérer le méat urinaire pour ne pas le léser. Dans la pratique, elle est rarement utilisée, les simples manipulations de la vulve suffisant souvent à en dilater les lèvres. - 85 - III.1.7.2 Hystérotomie III.1.7.2.1 Indications [59], [65] [104] Les indications de la césarienne en urgence sont : une dystocie par obstruction irréductible, une inertie utérine primaire après échec du traitement médical ou d’emblée si la valeur des petits est élevée, des signes de désengrènement placentaire datant de plus de 3 heures, une dystocie associée à une bradycardie des fœtus. Les indications de la césarienne élective sont : un historique d’inertie utérine, de dystocie ou de césarienne, un historique de traumatisme du bassin ou de malformation congénitale de la filière pelvienne, la prévention d’une dystocie attendue. La décision de césarienne doit toujours être prise après concertation avec le propriétaire. Dans le cas contraire, le praticien pourra se voir reprocher soit d’être intervenu sans réelle nécessité, soit d’être intervenu trop tard en cas de mort des chiots ou des chatons, voire de la mère lors de l’intervention. III.1.7.2.2 Anatomie [3] L’utérus gravide repose sur le fond de l’abdomen à partir de la deuxième moitié de la gestation. Les cornes utérines gravides sont parallèles et en contact l’une avec l’autre, contrairement aux cornes divergentes chez l’animal non gravide. Suite à l’augmentation de leur taille, les cornes se fléchissent et replient l’utérus cranialement et ventralement sur luimême. Lors de l’incision de la paroi abdominale le chirurgien fera attention car l’utérus se trouve très proche de la peau, distendant la paroi abdominale. L’utérus est composé de trois couches : la couche séreuse (périmétrium), la couche musculaire (myométrium) et la couche muqueuse (endométrium). La séreuse est la couche de péritoine qui recouvre l’ensemble de l’utérus et est en continuité avec le mésometrium (ligament large). La couche musculaire consiste en une fine couche longitudinale externe et une fine couche interne. Le myomètre profond contient les vaisseaux sanguins, les nerfs et les muscles circulaires et obliques. La tunique musculaire est celle la plus résistante, la muqueuse est la plus fine. L’utérus est vascularisé par du sang issu des artères ovarienne et utérine. Les vaisseaux utérins se développant lors de la gestation, cela peut constituer une complication si une ovario-hystérectomie est prévue. Le drainage lymphatique de l’utérus se fait par les nœuds lymphatiques iliaques et lombaires. L’innervation autonome est réalisée par les plexus pelvien et hypogastrique [4]. III.1.7.2.3Technique chirurgicale [4], [41], [46], [92], (se référer à la fiche « les étapes de la césarienne ») La préparation du site chirurgical majoritairement réalisée avant l’induction. Après préparation aseptique du site chirurgical, l’animal est déplacé dans le bloc opératoire et posé en décubitus dorsal pour effectuer les derniers nettoyages du site. La rapidité pour opérer est un paramètre important car un long intervalle « incision délivrance » est associé à une asphyxie et une détresse fœtale plus importante. Une fois l’induction réalisée et les champs mis en place, le chirurgien procède à une incision cutanée médiane de l’ombilic au pubis. La glande mammaire est hypertrophié et le chirurgien doit prendre garde à ne pas envahir le tissu mammaire lors de cette incision. La ligne blanche et est plus fine car étirée et l’abdomen distendu, une attention plus particulière - 86 - est recommandée lors de l’incision de la paroi musculaire, afin de ne pas inciser les organes sous jacents, l’utérus notamment. La paroi musculaire est incisée avec un scalpel ou des ciseaux de Mayo. La première puis la deuxième corne sont extériorisées doucement et isolées de l’abdomen à l’aide de compresses à laparotomie, humidifiées de solution saline stérile tiède. Le reste des viscères sont maintenus dans l’abdomen avec une compresse à laparotomie pour prévenir la contamination abdominale par des fluides fœtaux. Une petite incision est réalisée avec un scalpel dans une zone la plus avasculaire sur la face dorsale ou ventrale d’une corne, en portant une attention particulière afin de ne pas lacérer un fœtus. L’incision est étendue à l’aide de ciseaux et doit être assez longue pour permettre d’extérioriser rapidement et facilement les fœtus. Le fœtus présent dans le corps est dégagé le premier, suivi de ceux présents dans les cornes. Chaque fœtus présent dans une corne est déplacé jusqu’au site de l’incision par des mouvements doux. Le chirurgien simultanément saisit le fœtus dans la lumière avec la main dominant et exerce des tractions douces. Une fois extériorisé, le sac amniotique est rompu pour permettre à la respiration aérienne de s’installer et les fluides fœtaux essuyés ou aspirés sur le fœtus et le site chirurgical. Si le placenta se désengrène facilement de l’utérus, celui-ci doit être ôté avec le nouveau-né, mais cette technique provoque des hémorragies maternelles plus importantes. Le cordon ombilical est ensuite clampé à 2-3 cm du corps du petit et le placenta séparé. Si cela s’avère difficile ou que cela génère des hémorragies trop importantes, le placenta est laissé en place. Si des difficultés sont rencontrées lors de la mobilisation des fœtus au travers des cornes, des incisions supplémentaires sont réalisées. Après avoir fait sortir tous les fœtus, l’utérus est palpé minutieusement des ovaires au col, s’assurant ainsi qu’il ne reste aucun fœtus. Les sérosités et l’incision sont nettoyées avant de procéder à la fermeture. Une fois l’ensemble des fœtus extraits, l’utérus commence à se contracter, contribuant à stopper les hémorragies. Si l’utérus ne commence pas à involuer durant la fermeture ou que les saignements sont excessifs, de 5 à 20 UI d’ocytocine sont injectes par voie intramusculaire. Si l’abdomen est contaminé par des fluides fœtaux, il doit être rincé avec 100 à 200ml/kg de solution saline tiède électrolytique isotonique. La fermeture est réalisée avec un fil de suture fin (3-0 ou 4-0) et résorbable (polydioxanone, polyglyconate). L’utérus est suturé par un surjet simple continu (en évitant de pénétrer la lumière) suivi d’un surjet de cushing continu enfouissant. Si les sutures sont soigneusement placées et les nœuds enfouis, les adhérences sont minimales par la suite. L’omentum est replacé sur l’utérus et les viscères abdominaux avant fermeture abdominale. La ligne blanche est refermée à l’aide de points simples résorbables, le tissu sous cutané avec un fil résorbable 3-0 ou 2-0, et la peau avec du fil non résorbable. Certains auteurs [99] préfèrent utiliser des sutures sous cutanée puis intradermique du fait de la proximité de la plaie avec le tissu mammaire. Les points seront retirés classiquement après 7 à 10 jours. III.1.7.2.4 Gestion des gestations suivantes [41] Une fois que l’animal a subi une césarienne, il est dit que les portées suivantes doivent être délivrées par hystérotomie. Pour les femmes, l’adage est « une césarienne, toujours une césarienne… ». Cet adage reste vrai lors d’hystérotomie effectuée au milieu de face antérieure du corps de l’utérus, mais n’est plus vrai lors d’incision transverse basse, effectuée plus souvent. En se fondant sur les connaissances en obstétrique humaine et jusqu’à l’obtention d’information supplémentaire, il est probablement recommandé de délivrer les portées suivantes de manière chirurgicale. Des études supplémentaires sont nécessaires afin d’évaluer l’utilisation de l’incision transverse basse et les essais conséquents de travail. - 87 - III.1.7.3 Hystérectomie Une étude de Robbins et Mullen [99] réalisée sur 37 chiens et 26 chats, démontre également que la technique de césarienne « en bloc », soit ovario-hystérectomie suivie rapidement par le dégagement des fœtus de l’utérus est efficace et sans danger chez la chienne et chez la chatte. III.1.7.3.1 Indications [65] L’ovario-hystérectomie en bloc est indiquée quand les petits sont morts, que le contenu utérin est putride, ou à la découverte per-opératoire d’un utérus en mauvais état : infection, déchirures, hémorragies, distension excessive. Elle peut aussi être réalisée après l’hystérotomie, souvent reportée au lendemain afin de permettre un premier contact rapide entre mère et portée, lorsque l’utérus présente une lésion ou une zone suspecte, afin d’éviter une péritonite III.1.7.3.2 Technique [90], [99] La stabilisation préopératoire et la prise en charge anesthésique sont identiques à ce qui a été dit pour l’hystérotomie. L’incision de la peau, du tissu sous cutané et de ligne blanche est effectuée classiquement. L’utérus est extériorisé et les cornes disposées latéralement à l’incision. Ensuite les ligaments suspenseurs sont coupés ou arrachés afin de permettre la mobilisation des ovaires par leur pédicule vasculaire. Le ligament large est rompu de chaque côté de l’utérus des pédicules ovariens au col utérin. Cela laisse le sang alimenter l’utérus. Le chirurgien palpe le col et le vagin de la patiente pour contrôler la présence d’un fœtus. Si un fœtus est présent dans le vagin, celui-ci est déplacé manuellement cranialement dans le corps utérin. Deux clamps hémostatiques sont placés sur chaque pédicule ovarien et trois clamps sur le corps utérin juste crânialement au col (figure 10). L’utérus gravide et les ovaires sont retirés en incisant entre les clamps. L’hystérectomie est ainsi exécutée rapidement et en toute sécurité, avec un maximum de 30 à 60 secondes s’écoulant entre le clampage des pédicules ovariens et du corps utérin et la délivrance des fœtus. (se référer à la fiche technique). A B Figure n°10 : Les étapes de la césarienne par hystérectomie D’après Mullen [90] L’utérus gravide est donné à une équipe assistante, qui l’emmène du bloc opératoire stérile à un local préalablement préparé pour réanimer les nouveaux nés. L’utérus est ouvert à - 88 - l’aide de ciseaux ou d’une lame de scalpel, en prenant soin de ne pas inciser un fœtus. Idéalement un assistant doit être disponible par nouveau né, toutefois une personne peut s’occuper de deux à trois nouveaux nés à la fois si ceux-ci sont en bon état de santé. Les pédicules ovariens et le moignon utérin sont ligaturés et l’abdomen est refermé comme lors d’une ovario-hystérectomie de convenance. Une suture sous cutanée est préférée à une suture cutanée, afin de prévenir tout phénomène d’irritation lors de la tétée. III.1.7.3.3 Avantages et limites [90], [99] Cette technique offre les avantages d’être plus rapide, plus simple à mettre en œuvre, minimise le temps anesthésique et réduit les contaminations par le contenu utérin. Les chiennes et chattes parturientes ont une lactation normale. On n’observe pas les pertes vulvaires qui suivent normalement le part. L’anémie ne constitue pas une complication de cette technique, le déficit en hématocrite est compris entre 1 et 4% chez la chienne et de 1 à 9% chez la chatte. Les auteurs n’ont pas non plus observé d’hypotension significative. Le taux de mortalité des chiots et chatons délivrés par ovario-hystérectomie est selon les auteurs plus faible que celui lors de césarienne classique par hystérotomie ou lors de part naturel. Ces conclusions suggèrent que la césarienne « en bloc » comme traitement d’une dystocie n’a pas d’effets défavorables sur la survie néonatale. La limite principale est le nombre important d’assistants qui est nécessaire lors de ressuscitation simultanée d’une portée de taille importante. Une ovario-hystérectomie signifie aussi la perte future de toute capacité de reproduction, ce qui est un avantage ou une limite selon qu’elle est désirée par le propriétaire. Cela peut participer au contrôle des populations des animaux de compagnie. - 89 - III.2 LA GESTION DES PROBLEMES PERIPARTUM Les troubles du postpartum sont en règle générale des urgences comportementales ou gynécologiques, alarmant les propriétaires déjà sensibilisés par le « spectacle » de l’accouchement. Si ces urgences ne mettent pas toujours en cause la survie de la mère, elles peuvent atteindre l’appareil reproducteur de manière irréversible et elles compromettent toujours fortement l’avenir des nouveaux nés. III.2.1 LA PATHOLOGIE DE L’UTERUS III.2.1.1 L’hémorragie utérine postpartum [13], [59], [72], [78], [86] Cette affection est relativement rare et doit être différenciée des pertes normales et importantes du postpartum des 3 à 4 premiers jours. Chez la chatte les pertes sanguines postpartum sont usuellement peu abondantes et d’autant moins visibles que la femelle les lèche rapidement. Leur durée ne dépasse pas 3 jours. Les hémorragies du postpartum sont souvent la conséquence d’une mauvaise involution, parfois d’une coagulopathie. On observe alors des pertes vulvaires exagérément sanguinolentes vers le 3e ou 4e jour après le part, une léthargie, des muqueuses pâles (la valeur de l’hématocrite autour du terme est 30%), un pouls faible et rapide. En cas de pertes abondantes après le part, il faut instaurer un traitement à base d’ocytocine à la posologie de 5UI à 20 UI (selon le format de l’animal) par voie intraveineuse et de gluconate de Calcium 10% à la posologie de 5 ml en intraveineuse lente. On peut également administrer de l’ergométrine (Méthergin ®) à la posologie de 0.2 à 0.5 mg/15 kg. Si les signes persistent, une laparotomie précisera le pronostic et permettra de réaliser une ovario-hystérectomie. Lorsque l’hématocrite est bas, il faut procéder à une transfusion sanguine après avoir réalisé un crossmatch autorisant la transfusion. L’analyse des temps de coagulation sur tube citraté permet de rechercher une coagulopathie. III.2.1.2 Le prolapsus utérin [13], [33], [59], [72], [78], [86] Le prolapsus est très rare tant chez la chienne que chez la chatte. On l’observe au moment où le col est ouvert, pendant le part ou dans les 48 heures qui suivent, généralement quand la mise bas se déroule rapidement. Le prolapsus peut être complet ou partiel (il peut n’intéresser qu’une corne), des fœtus étant encore présents dans l’autre corne Il s’observe chez des animaux de tout âge, et est favorisé par le relâchement de l’utérus consécutif à une atonie utérine ou à des traumatismes. Il peut également suivre des efforts expulsifs prolongés en cas de dystocie. Le diagnostic est clinique et se fait par l’observation de la masse (photo 11), de son aspect et par un examen délicat du vagin. - 90 - Photo n°11 : Prolapsus utérin partiel D’après l’unité de reproduction de l’ENVA La réduction manuelle sous anesthésie générale ou épidurale peut permettre de remettre l’organe en place à condition d’intervenir juste après l’accident. L’administration en nappe de soluté hyperosmotique sur l’utérus prolabé permet de réduire la taille de ce dernier. Une épisiotomie peut aider à la réduction. Plus tardivement, une chirurgie doit être effectuée : l’utérus est laissé en place s’il n’est pas trop abîmé et pexié ou non à la paroi abdominale, une hystéropexie prédisposerait à l’inertie utérine dans les gestations futures, voire à une rupture au site de pexié. Si l’utérus est trop lésé, on procède à son exérèse. III.2.1.3 La métrite postpartum, [13], [33], [34], [72], [78], [86] La métrite est une affection bactérienne survenant dans les 12 à 96 heures postpartum. Elle fait suite à une infection ou à une mort fœtale, à des manœuvres obstétricales ou à la rétention d’un placenta ou d’un fœtus. Elle peut parfois suivre une parturition en apparence normale. On note alors des écoulements vulvaires muco-purulents et malodorants, une hyperthermie supérieure à 40°C, de l’anorexie, un abattement, des troubles digestifs, une polyuropolydipsie, une agalactie totale et parfois une mammite peut être associée. Des signes digestifs peuvent être associés, suite au léchage de la vulve. Une palpation abdominale attentive peut permettre de sentir un utérus volumineux. Enfin, la mère montre du désintérêt pour ses petits. Des complications surviennent parfois, elles consistent en une péritonite (abdomen aigu), une gangrène utérine entraînant la mort brutale de l’animal, une septicémie puerpérale (avec une température supérieure 41°C), une pyohémie puerpérale avec embole dans différents organes (cœur, poumon, rate, foie, mamelle). Lorsque la métrite devient chronique, elle entraîne de l’infertilité. Afin de savoir si tous les placentas ont été expulsés, on peut tenter de les compter, mais la mère peut engloutir plusieurs d’entre eux sans que l’on s’en aperçoive. La palpation abdominale, effectuée quelques heures après la fin du travail, met aisément en évidence les placentas restants, sous la forme d’une masse compacte fusiforme. - 91 - Des examens complémentaires confirmeront la suspicion : une hyperprotéinémie signant une déshydratation, des urines iso à hyposthénuriques, une leucocytose ou une leucopénie et la cytologie sur les écoulements révèlera une réaction de type inflammatoire aiguë avec neutrophiles et bactéries à état libre ou phagocyté. L’échographie est l’examen de choix pour confirmer une métrite : on note alors une accumulation de liquide, de pus dans l’utérus, on peut aussi observer une rétention fœtale ou placentaire. La radiographie est indiquée lors de suspicion de fœtus non expulsés. Le traitement consiste en une antibiothérapie massive et rapide par voie générale, éventuellement associée à une antibiothérapie locale et à une stimulation du drainage de l’utérus (ocytocine 0.5 à 1 UI/kg IM toutes les 1 à 2 heures [117], ou prostaglandines 0.25 mg/kg SC pendant 5 jours [34], [80]). Une rupture de l’utérus peut survenir si ce dernier est nécrosé. Une thérapeutique liquidienne doit être mise en place pour prévenir ou traiter le choc et assurer une bonne perfusion des reins. Si le traitement médical ne donne pas de résultats dans les 24 heures, on procède à l’ovariohystérectomie. III.2.1.4 La torsion utérine [78], [86] Une torsion utérine peut survenir à la fin de la gestation ou lors de la parturition ou lorsque la mise bas est impossible. Le tableau clinique comprend un état de choc, une douleur abdominale et des signes de péritonite. La radiographie montre un utérus élargi. Lors de torsion l’hystérectomie est le traitement indiqué, après mise en place d’un traitement du choc. III.2.1.5 La rupture utérine [72], [86] Une rupture utérine peut survenir suite à traumatisme occasionné par un choc ou une palpation abdominale indélicate ou encore suite à l’emploi inconsidéré d’ocytocine (dosage supérieur à 1 UI/kg, sur col fermé ou sur utérus contenant fœtus excessivement volumineux). Si la rupture est large et complète, on peut retrouver des fœtus mort flottants dans un liquide sanieux dans l’abdomen. La suspicion clinique est confirmée par un examen radiographique de l’abdomen (perte de contraste). Lors de rupture récente, celle-ci peut être suturée et permet donc de conserver l’utérus, mais l’on émettra des réserves quant à l’aptitude reproductrice future de la femelle. Lors de rupture ancienne, une ovario-hystérectomie s’impose. Un traitement du choc doit être entrepris. III.2.2 LES PATHOLOGIES DES MAMELLES ET DE LA LACTATION III.2.2.1 Les mammites septiques ou le syndrome du lait toxique [13], [72], [78], [86] Les mammites sont peu fréquentes mais présentent un caractère dramatique. Ce sont des affections aiguës du postpartum souvent associées à une infection utérine, mais elles peuvent évoluer isolément et signent alors une mauvaise hygiène de l’environnement. Une ou plusieurs mamelles peuvent être atteintes. La forme la plus fréquente est la mammite - 92 - gangréneuse de la chienne (ou mammite staphylococcique) avec tendance à la gangrène ou à la suppuration. On retrouve parfois des Escherichia coli ou des Streptocoques β hémolytiques. Chez la chatte le germe le plus fréquemment rencontré est le Staphylocoque, plus rarement le Streptocoque. La congestion des mamelles est un facteur favorisant. On leur connaît différentes étiologies : infection ascendante par les mamelons, infection par voie hématogène, dans ce dernier cas on observe l’association mammite - métrite avec risque de septicémie. Succion et griffures des nouveaux nés engendrent plus souvent une infection à 15 jours. Cliniquement on observe une mère délaissant sa portée, des nouveaux nés refusant la tétée. La parturiente est abattue, hyperthermique (>41°C), les mamelles sont chaudes et douloureuses, le liquide sortant des mamelles est purulent et teinté de sang. Des abcès apparaissent ensuite dans le tissu mammaire. L’évolution gangréneuse est fréquente entraînant la chute partielle ou totale des mamelles. La portée peut occasionnellement être malade, faible et pleurer. On peut observer parfois la mort de la mère ou de la portée. Les symptômes peuvent être absents chez la mère mais les chiots ou les chatons sont en mauvais état : pleurs, ballonnement, diarrhée et mort en l’absence de traitement. Avant de débuter toute thérapeutique, on recueillera un échantillon de lait sur lequel sera effectué un antibiogramme. Au stade de la congestion initiale et avant la rupture des abcès, on applique localement des compresses chaudes. Après rupture, on procède à l’application de compresses bétadinées et de pommade antiseptique et cicatrisante (Dermaflon ®). On peut éventuellement procéder à des lavages intramammaires avec du sérum physiologique stérile et/ou des antibiotiques. L’antibiothérapie, qui durera une quinzaine de jours, comprendra en première intention de la pénicilline, de l’ampicilline, de l’amoxicilline. Puis il sera adapté aux résultats de l’antibiogramme. On peut également se baser sur le pH du lait pour le choix de l’antibiothérapie : on utilisera des bases faibles (clindamycine) lors de pH < 7.3 et des acides faibles (ampicilline ou céphalosporines) lors de pH > 7.4. La spiramycine est l’antibiotique de choix de la mammite staphylococcique. Lors de nécrose, le parage chirurgical de la glande est nécessaire, lors de mamelle abcédée, il faut drainer. Les affections mammaires sont une cause essentielle de septicémie néonatale, aussi toute mammite nécessite un sevrage immédiat et définitif des chiots ou des chatons. III.2.2.2 La galactostase [34], [72], [116] La galactostase correspond à un engorgement des mamelles qui durcissent à cause du lait. Les symptômes locaux sont identiques à ceux de la mammite (mamelles congestionnées, chaudes, douloureuses), mais la parturiente ne présente pas d’atteinte de l’état général. Le diagnostic différentiel avec la mammite septique se fait par la cytologie (tableau 10). On appliquera des compresses d’eau froide, un bandage léger, et on administrera des analgésiques par voie générale afin que la parturiente puisse continuer à nourrir ses petits. L’ocytocine peut faciliter le réflexe d’éjection du lait. Si la congestion sévère, la portée doit être nourrie artificiellement, et du furosémide est injecté (1 mg/kg 2 fois par jour pendant 1 à 3 jours). Feldman et Nelson suggèrent l’utilisation de glucocorticoïdes en association avec les diurétiques. Le traitement de la galactostase passe également par une diminution de la ration alimentaire (25% de ration quotidienne le 1er jour, 50 et 75% les 2e et 3e jours) afin de diminuer la production lactée. - 93 - La cabergoline, agoniste de la dopamine, réduit la sécrétion de prolactine et par conséquence la lactation. Elle peut être administrée pendant 4 à 6 jours à la posologie de 2.5 à 5 µg/kg. Son inconvénient est de tarir la lactation en cours. Mammite septique Stase laiteuse Forte concentration de cellules Plus de 80% de neutrophiles, érythrocytes Caryolyse et dégénérescence cellulaire importante Bactéries en suspension ou phagocytées par des macrophages ou des neutrophiles Macrophages de 15 à 80%, neutrophiles de 10 à 80% Morphologie normale des cellules Si présence de bactéries : contamination cutanée, pas d’images de phagocytose des bactéries Tableau n°10 : Diagnostic cytologique différentiel mammite septique / stase laiteuse D’après Mimouni [86] III.2.2.3 L’agalactie [13], [66], [86] L’étiologie de l’agalactie est un défaut de production ou d’éjection du lait. Chez certaines chiennes primipares ou césarisées, la montée de lait n’est pas synchronisée avec la mise bas : c’est l’agalactie temporaire. Ceci oblige le soigneur à prendre le relais de la mère pour que la portée ne souffre pas de déshydratation et d’hypoglycémie. L’agalactie vraie est rare et d’étiologie mal connue : un environnement défavorable, une sous-nutrition et principalement des troubles neurogènes. Un défaut d’éjection peut être la conséquence d’une sécrétion massive d’adrénaline suite à de la douleur ou du stress. L’adrénaline bloque la sécrétion hypophysaire d’ocytocine et diminue l’irrigation sanguine donc l’arrivée d’ocytocine dans mamelle. Les autres causes d’agalactie comprennent une parturition prématurée, un état de choc, une fatigue excessive, une mammite sous-jacente, une infection générale, un déséquilibre endocrinien. L’élimination du trouble permet de rétablir la lactation. Le traitement est inefficace si le développement mammaire est inexistant. La thérapeutique est dans tous les cas difficile et aléatoire. Certains auteurs signalent l’efficacité de l’administration de 2 UI par voie intramusculaire de prolactine par jour sur une chienne cependant la prolactine de chienne n’est pas disponible en France à l’heure actuelle. Il semblerait intéressant d’utiliser le véralipride (Agréal ®, 1 gélule/20 kg), un neuroleptique à usage humain ou le métoclopramide pour stimuler indirectement la sécrétion de prolactine ou l’ocytocine à la posologie de 2 à 5 UI. On veillera également à assurer une alimentation de qualité, appétente et suffisante en quantité et un apport hydrique adapté. Lors de nervosité chez la parturiente, on procède à une tranquillisation à l’aide de l’acépromazine. Les chiots doivent être fréquemment mis à la tétée pour stimuler le réflexe d’éjection du lait en même temps qu’un allaitement de substitution est instauré. Un défaut d’éjection du lait ne doit pas être confondu avec une mammite, mais peut être compliqué de mammite s’il est mal traité. Les mamelles sont enflées et dures, sans sortie de lait. Un défaut d’éjection est vraisemblablement la conséquence d’une sécrétion massive d’adrénaline suite à de la douleur ou du stress. L’adrénaline bloque la sécrétion hypophysaire d’ocytocine et diminue l’irrigation sanguine donc l’arrivée d’ocytocine dans mamelle. La - 94 - thérapeutique passe par 4 injections quotidiennes d’ocytocine à 2 à 5 UI par voie intramusculaire. Le traitement est arrêté dés la reprise d’éjection lait. Les autres causes d’agalactie comprennent une parturition prématurée, un état de choc, une fatigue excessive, une mammite sous-jacente, une infection générale, un déséquilibre endocrinien. L’élimination du trouble permet de rétablir la lactation. III.2.3 LES TROUBLES METABOLIQUES III.2.3.1 L’éclampsie [34], [62], [72], [78], [86], [103], [117] III.2.3.1.1 Etiologie L’éclampsie est un syndrome convulsif de la chienne en lactation, causé par une diminution importante de la concentration de calcium circulant. On la rencontre essentiellement chez les chiennes de petit et moyen format, dans les 20 premiers jours suivant la mise bas et plus rarement en fin de gestation. On note une prédisposition particulière des races petites ou naines en raison du faible rapport poids fœtal/poids maternel en comparaison des grandes races. En fin de gestation, la perte de calcium est liée à la croissance des fœtus, en postpartum, elle est due à la lactation : perte de calcium supérieure aux apports exogènes et plus rapide que la mobilisation du calcium à partir du squelette. On l’observe rarement chez la chatte. III.2.3.1.2 Symptômes On observe progressivement : Agitation inhabituelle, anxiété, gémissements, salivation augmentée, rigidité de la démarche, ataxie et douleur lors de la marche. La chienne semble perdre son instinct maternel vis-à-vis de sa portée. Tachypnée puis dyspnée Tachycardie, congestion des muqueuses, hyperthermie Electrocardiogramme : allongement de l’onde QT (>0,24s) Les premiers signes peuvent être vagues surtout pour les propriétaires inexpérimentés. Quelques minutes à quelques heures après l’apparition des symptômes d’hypocalcémie, l’état général de la chienne se dégrade. La tétanie s’exprime sous la forme de spasmes musculaires toniques ou cloniques, de fasciculations musculaires prononcées, ou d’une impossibilité à se tenir debout. La durée de la crise varie de 15 minutes à 5 heures, on observe parfois un retour au calme, une guérison spontanée mais avec des récidives fréquentes. Généralement les crises ne cèdent pas et évoluent vers un coma. La mort pourra résulter d’une dépression respiratoire sévère, de l’hyperthermie ou d’un œdème cérébral associé. La tétanie puerpérale est rare chez le chat. Les symptômes retrouvés sont une hyperexcitabilité, une hypersensibilité, des trémulations, une flaccidité musculaire plutôt que des crises épileptiformes et une hypothermie [31]. III.2.3.1.3 Diagnostic Il est avant tout clinique. Le dosage de la calcémie (tableau 11) permet de confirmer ce diagnostic : calcémie totale inférieure à 70 mg/L ou 1.45 mmol/L ou calcémie ionisée - 95 - inférieure à 0.6 mmol/L. La calcémie ionisée représente la forme active du calcium : elle est reliée à la contraction musculaire, joue le rôle de messager au niveau cellulaire et intervient dans la neurosécrétion [1]. L’interprétation de la calcémie totale nécessite de corriger la valeur mesurée en fonction de la protidémie ou de l’albuminémie car le calcium est en partie lié en partie aux protéines. En 1999, Aroch et al [1] ont montré que seulement 59% de 27 chiennes atteintes d’éclampsie présentaient une calcémie ionisée inférieure à 0.6 mmol/L. Ils ont également montré une relation linéaire significative entre les concentrations de calcium total et ionisé chez ces chiennes. D’autre part le taux de calcium ionisé représente 50% du taux de calcium total chez un animal en bonne santé. Ces données suggèrent que le dosage du calcium total fournit des informations suffisantes au clinicien pour le diagnostic et que la valeur de calcium ionisé peut être extrapolée à partir de la valeur de calcium total (30 à 50% du calcium total). La calcémie est une valeur relativement stable, cependant on connaît des variations avec l’âge et la taille de l’animal. Toute variation de 10% de la calcémie par rapport aux valeurs usuelles peut conduire à suspecter une altération pathologique. Dans 10% des cas d’éclampsie, la calcémie reste normale. Chien 2.35 à 2.93 mmol/L 94 à 122 mg/L Chat 2.18 à 2.98 mmol 62 à 102 mg/L Tableau n°11 : Valeurs normales de la calcémie totale chez le chien et chez le chat D’après Hébert [45] et Moraillon [89] Ca corrigé (mg/l) = Ca mesuré (mg/l) – albumine (g/l) + 35 Ca corrigé (mg/l) = Ca mesuré (mg/l) – (0,4 x protéines totales (g/l)) + 33 III.2.3.1.4 Thérapeutique La crise peut passer spontanément dans une bonne partie de cas, mais il y a un fort risque de rechute. Le traitement d’urgence a pour but de ramener la calcémie à un niveau normal par l’administration parentérale d’une solution de gluconate de calcium à 10% : 1ml/kg chez la chatte et 5 à 20 ml [34], [78], [116] en fonction du degré d’hypocalcémie et de la taille de la chienne. L’injection est réalisée en mélangeant le gluconate de calcium à un soluté glucosé isotonique. On ne mélangera jamais le gluconate de calcium avec une solution contenant des bicarbonates car le calcium précipite alors sous forme de carbonate de calcium. L’injection se fait par voie intraveineuse lente, sur 15 à 30 minutes, compte tenu de la cardiotoxicité. Une surveillance électrocardiographique est souhaitable pendant l’injection. L’observation d’une bradycardie, d’arythmies ou d’un raccourcissement de l’intervalle QT doit inciter à ralentir la perfusion. Les injections peuvent être répétées si nécessaires, en ne dépassant pas la dose de 5 à 15 mg/kg/h. Des sels de calcium injectables par voie souscutanée ou intramusculaire sont parfois préférés au gluconate car la cardiotoxicité par ces voies d’injection est moindre. Il est conseillé d’effectuer des contrôles de la calcémie, si possible pendant la correction de l’hypocalcémie. - 96 - Le traitement à long terme comprend 3 injections quotidiennes sous cutanées de gluconate de calcium à la dose utilisée pour résoudre les symptômes en urgence, mélangé à volume égal à du sérum physiologique, pour prévenir les rechutes [34] ou un apport de calcium par voie orale : carbonate de calcium, 100 mg/kg/ jour ou gluconate de calcium ½ à 1 ampoule de 10 ml 5 fois par jour. Les glucocorticoïdes ne sont pas utilisés car ils diminuent l’absorption intestinale et augmentent l’excrétion rénale de calcium. L’hypoglycémie est rapportée comme étant une complication de l’hypocalcémie. De plus les symptômes de ces deux entités pathologiques sont similaires. Linde Forsberg et Eneroth [72] conseillent d’administrer du glucose par voie intraveineuse en plus du traitement de l’hypocalcémie. Les chiennes avec une hyperthermie importante seront soulagées avec des bains de glace et leur température sera suivie dans les 30 à 45 minute suivant les injections de calcium. L’injection de diazépam peut être effectuée en complément pour réduire les crises tétaniques, si le glucose ne suffit pas. Les chiots doivent être retirés 24h au moment de la crise et alimentés artificiellement. III.2.3.1.5 Prévention Les chiennes qui ont eu une crise d’éclampsie pourront récidiver à la portée suivante. Il faut veiller à une alimentation équilibrée avant la mise bas et à éviter les carences comme les excès de calcium. Toute supplémentation sera stoppée au moins une semaine avant le part, afin de ne pas déprimer la fonction parathyroïdienne, répondant ensuite moins bien à une demande soudaine et importante de calcium. La supplémentation peut être reprise pendant la lactation. III.2.3.1.6 Hypocalcémie et hypomagnésiémie L’étude d’Aroch et al [1] révèle que 12 des 27 chiennes (44%) présentaient une hypomagnésiémie (de 0.3 à 1.0 mmol/L, moyenne 0.7 mmol/L). Ce trouble électrolytique a précédemment été associé à des symptômes neuromusculaires semblables à ceux de l’éclampsie. L’hypomagniésiémie pouvant conduire à ou aggraver une hypocalcémie en interférant avec la fonction parathyroïdienne, ce trouble métabolique nécessiterait d’être traité ou mieux prévenu. III.2.3.2 L’hypoglycémie [72], [86] Une hypoglycémie peut apparaître indépendamment de toute hypocalcémie, particulièrement dans les 10 jours précédant l’accouchement et les chiennes de petit format après un travail prolongé. Les chiennes carencées en glucides pendant la gestation seront hypoglycémiques dans les deux dernières semaines de gestation. Elles présenteront un nombre accru de morts nés et une mortalité importante des chiots pendant les 3 premiers jours. L’hypoglycémie est vraisemblablement sous-estimée et est souvent confondue avec une hypocalcémie. Lors d’hypoglycémie, on observe anorexie et prostration, vomissements et odeur d’acétone de l’haleine. Biologiquement, la glycémie est inférieure à 0.7 mg/L, on observe également cétonémie et cétonurie. - 97 - Les injections de glucose : glucose 10 à 20% 5 à 20ml par voie intraveineuse, font rétrocéder les symptômes mais souvent pour peu de temps et doivent donc être répétées quotidiennement jusqu'au terme. III.2.3.3 L’acromégalie [34], [86] Ce trouble n’est pas caractéristique du postpartum. Les taux élevés de progestérone rencontrés lors de la gestation peuvent parfois entraîner une acromégalie spontanée transitoire chez la chienne. La progestérone stimule alors la production excessive d’hormone de croissance (GH) qui peut entraîner une augmentation de volume des tissus mous dans la région du pharynx/larynx, en plus d’une apathie, d’un abdomen distendu, d’une polyuropolydipsie. On observe des espaces interdentaires élargis et des plis de peau excessifs dans les régions de la tête et du cou. Les symptômes disparaissent peu de temps après la mise bas avec la chute de progestérone précédant le part. Si les symptômes deviennent inquiétants, on accélèrera la mise bas par une thérapeutique aux prostaglandines 2α ou par une ovario-hystérectomie. III.2.4 LES TROUBLES DU COMPORTEMENT MATERNEL [59], [86] La plupart des chiennes et des chattes ont un comportement maternel marqué. La construction du nid, l’acceptation de la tétée et la protection des chiots ou des chatons dépend particulièrement de l’équilibre hormonal de la mère, mais également du potentiel génétique, de l’état de santé et de facteurs environnants. L’augmentation de la prolactine semble être en majeure partie responsable du comportement maternel. Le caractère de « mauvaise mère » peut être héréditaire et certaines races ont un fort pourcentage de comportement maternel inexistant. Mais dans la majorité des cas, le comportement instinctif initial a été modifié par un attachement excessif au maître ou par une éducation inadéquate. Une mère rendue nerveuse par les excitations de son maître pourra prendre peur. Certaines mères craignent l’intervention de l’homme à tel point que l’assistance lors de l’accouchement n’est pas acceptée et elles peuvent tuer leur progéniture à la première occasion. La douleur de la première naissance peut également masquer le comportement maternel pour le premier chiot, il redeviendra normal pour le reste de la portée. Une modification de l’environnement peut entraîner un allongement de la durée de la parturition. De plus le comportement maternel est très vulnérable pendant les 48 premières heures. L’utilisation de désinfectants à forte odeur peut bloquer la perception des phéromones et entraîner un comportement anormal voire du cannibalisme. Un chauffage excessif de la couche peut faire fuir la mère. Les chattes primipares peuvent, une fois le part terminé, chercher à laisser leurs petits pour reprendre leurs habitudes antérieures. Elles semblent ne pas réaliser leur nouvelle condition et oublier leurs chatons. Il faut alors insister pour qu’elles restent dans le nid et allaitent, après quelques heures, tout rentre dans l’ordre. Lors d’un comportement anormal il faudra donc s’assurer qu’il n’y a aucun trouble associé (métrite, mammite..) ou aucune perturbation de l’environnement. Le meilleur - 98 - stimulant lors de trouble du comportement maternel reste encore la présence des petits dans les premières phases de la mise bas. Chez la chienne, la mutilation ou le cannibalisme est attribuée à une instabilité mentale, à des chiots muets, à une surdité maternelle ou à un mauvais alignement des dents. Chez la chatte il faut ajouter aux causes déjà citées, une portée plus importante que la normale, une deuxième gestation dans la saison ou un chaton anormal. Il peut également arriver qu’une chatte abandonne tout ou partie de sa portée. Le plus souvent il s’agit de chatons morts, faibles ou porteurs d’anomalies. Le phénomène est alors normal. Il peut arriver cependant que les chatons abandonnés soient en excellent état général. Le rejet peut se compliquer de cannibalisme, lors d’hypernervosité ou d’anxiété de la mère, il peut alors être utile d’administrer de l’acépromazine à la dose de 0,25 à 0,5 mg/kg par voie intramusculaire. Chez la chienne on recommande d’injecter de la progestérone par voie intramusculaire à la posologie de 0.8 mg/kg. Il a été envisagé que le cannibalisme soit rapporté à un manque de programmation génétique en vue du comportement maternel. Le fait d’allaiter les chatons artificiellement participe à la propagation de la tare dans la lignée. Les troubles du postpartum ne posent en général pas de problème de diagnostic. En revanche, la coexistence de troubles est fréquente (métrite/mammite, éclampsie/hypoglycémie, éclampsie/atonie utérine) et peut entraîner des échecs thérapeutiques. Le propriétaire doit veiller à maintenir une bonne hygiène autour du part et à apporter une alimentation appropriée à la mère. - 99 - III.3 LA PATHOLOGIE PERINATALE III.3.1 LES URGENCES PERINATALES DU CHIOT ET DU CHATON Les premières 36 heures de vie constituent la période la plus critique pour le nouveau né et l’adaptation la plus difficile, la plus importante est la mise en place d’une bonne ventilation pulmonaire. D’autre part, le chiot et le chaton physiologiquement immatures sont incapables d’assurer leur régulation thermique et leur homéostasie hydrique et glycémique. Quatre pathologies majeurs le guettent : l’hypoxie, le refroidissement, la déshydratation et l’hypoglycémie. III.3.1.1 L’hypoxie [26], [56], [80] III.3.1.1.1 Etiologie La première inspiration détermine le déploiement des alvéoles à la naissance et par conséquence la capacité respiratoire. Après cette première inspiration, le collapsus alvéolaire est impossible du fait du dépôt sur la paroi pulmonaire du surfactant. L’augmentation de la pression en CO2 dans les vaisseaux ombilicaux, induite par la compression de ces vaisseaux au moment du passage dans la filière pelvienne ou par une déhiscence placentaire prématurée, déclenche le réflexe inspiratoire. Ainsi lors d’une expulsion trop lente (présentation postérieure), la première inspiration aura lieu alors que les voies respiratoires du nouveau né, encore dans les eaux fœtales, absorberont ces fluides et se retrouveront encombrées. De la même manière, tout ce qui sera susceptible de diminuer l’intensité de la première inspiration compromettra l’expansion alvéolaire (chiots ou chatons prématurés, nés par césarienne, anesthésiés). III.3.1.1.2 Symptômes Les symptômes de l’hypoxie sont une polypnée, une cyanose, une fréquence respiratoire augmentée supérieure à 40 rpm, une bradycardie et une vocalisation expiratoire aiguë. Les petits sont mal maternés par la mère, voire rejetés du nid, ce qui entraîne des perturbations en série et une évolution rapidement mortelle. III.3.1.1.3 Traitement et prévention On se réfèrera à ce quia été décrit en II.3.1.2.2.2. La maîtrise de la mise bas et de l’hystérotomie permet d’éviter l’hypoxie néo-natale : par une intervention rapide lorsque le passage de la filière pelvienne ou du vagin est trop laborieux, en particulier quand il s’écoule plus de 30 minutes avec un fœtus engagé, par une gestion rapide de la préparation de la parturiente lors de césarienne, (penser à éviter un décubitus dorsal prolongé chez les femelles de grand format), par un choix raisonné des agents anesthésiques, par une réanimation efficace à la naissance. - 100 - III.3.1.2 Le refroidissement [26], [56], [80], [96] III.3.1.2.1 Etiologie Le chiot peut perdre de la chaleur par évaporation, conduction, radiation et convection. Le refroidissement est dû à l’absence du réflexe du frisson et de vasoconstriction cutanée chez le chiot et le chaton. Cette prédisposition au refroidissement est atténuée lorsque que la portée est importante, les petits se réchauffant mutuellement en se serrant les uns contre les autres. La chaleur maternelle et surtout le lait maternel contribuent à lutter contre cette tendance. En revanche, lorsqu’il n’y a que 2 ou 3 chiots dans la portée ou encore en présence de chiots orphelins, le risque de refroidissement est augmenté. La température extérieure est une cause déterminante, le risque étant pratiquement systématique lorsqu’elle est inférieure à 26°C. III.3.1.2.2 Symptômes A la température rectale de 35°C, le chiot est incapable de téter par perte du réflexe de succion. On observe une augmentation de la fréquence respiratoire avec vocalisation expiratoire aiguë et une diminution de la fréquence cardiaque. Privés d’apport énergétique, hypoxie tissulaire et acidose métabolique s’installent ce qui fait encore chuter la température. A 34°C, le chiot malgré ses cris est rejeté par sa mère. C’est en général le signe d’alerte. A cette température, un iléus gastro-intestinal s’installe et le nouveau né refuse de se nourrir. Une alimentation forcée induit alors une régurgitation, et une fausse déglutition peut avoir lieu. Si l’on n’intervient pas immédiatement, les cris diminuent, torpeur et coma s’installent et la mort survient rapidement. L’hypothermie favorise également les infections car elle diminue la transformation des lymphocytes. III.3.1.2.3 Traitement et prophylaxie En cas de chute de la température corporelle en dessous de 34,8°C, il est prioritaire de réchauffer lentement le chiot, sur une à trois heures. Un réchauffement trop rapide entraîne une vasodilatation périphérique qui augmente les besoins du sang en oxygène et provoque un surmenage cardiaque et pulmonaire que l’état de l’animal ne peut supporter. Le réchauffement est effectué en plaçant l’animal en couveuse (respecter une humidité de 55 à 65%) ou dans une poche du vêtement du soigneur. L’emploi de couveuses pédiatriques (photo 12) présente l’avantage d’obtenir une température contrôlée, de maintenir un taux d’humidité optimal, compris entre 55 et 65% afin d’éviter un assèchement trop important des muqueuses, et de procurer de l’oxygène pur lors d’hypoxie. Une température trop importante associée à une humidité trop forte peut induire une détresse respiratoire. L’utilisation de tapis chauffants thermostatés a le privilège par rapport aux lampes à infrarouge de chauffer le ventre et non le dos du jeune. Des tapis « faits main » peuvent être réalisés à bas prix à partir de housses de coussin et de chaufferies introduites dans la housse. Cette technique permet elle aussi de chauffer le ventre des nourrissons et présente l’autre avantage d’être très peu cher et facilement nettoyable. A distance du parcours des résistances électriques, s’établit un gradient de température que le jeune adapte à ses besoins spontanément. Les lampes rouges doivent être placées à une distance suffisante afin d’éviter chaleur excessive, brûlures et déshydratation. Des lampes suspendues au dessus des nourrissons à une hauteur minimale permet une meilleure répartition de la chaleur. Les bouillottes nécessitent d’être entourées d’une serviette afin d’éviter les brûlures, l’eau doit être - 101 - changée dés qu’elle se refroidit. On peut enfin administrer des fluides tièdes en intraveineux ou intraosseux. La présence d’un thermomètre au niveau des nouveaux nés permet de vérifier la température à leur niveau. Il faut souligner que le nouveau né malade ou comateux n’est pas capable de se mouvoir lors de source de température excessive, et ils doivent être attentivement surveillés pour éviter et déshydratation. Même les nouveaux nés en bonne santé, vu le développement incomplet de leurs réflexes neuromusculaires ne sont pas capables de s’éloigner d’une source de température excessive la première semaine après la naissance. A l’élévation très progressive de la température s’ajouteront des mouvements qui berceront le jeune et contraindront son corps à régir par de simples postures d’équilibre, ces mouvements contribuant à élever la température corporelle. Il faudra ensuite corriger l’hypoglycémie concomitante. Photo n° 12 : Couveuse pédiatrique D’après l’unité de reproduction de l’ENVA III.3.1.3 La déshydratation [26], [56], [80] Le chiot nouveau né dont l’eau constitue 82% du poids du corps est particulièrement sensible à la déshydratation dés que les apports sont insuffisants. III.3.1.3.1 Etiologie Deux facteurs intrinsèques prédisposent naturellement à cette pathologie : la surface corporelle élevée par rapport au poids et l’immaturité rénale. La peau représente en effet 25% du poids du nouveau né avec une couche kératinisée qui ne sera définitivement fonctionnelle qu’entre 20 et 30 jours, et qui, à la naissance est quasi inexistante. Le rein du nouveau né ne devient fonctionnel que vers 2 à 3 semaines. La réabsorption de l’eau par le rein est insuffisante pour assurer une bonne régulation du métabolisme de l’eau même si cet inconvénient est partiellement compensé par des besoins protéiques de croissance de l’animal qui sont très élevés laissant ainsi très peu de déchets à excréter. - 102 - A côté de ces facteurs intrinsèques, le rôle de l’humidité ambiante est très important. III.3.1.3.2 Diagnostic Le statut hydrique est difficile à établir chez le nouveau né : la turgescence de la peau n’est pas en liaison avec l’hydratation du fait du contenu plus important en eau et moins important en graisse du nouveau né. Des muqueuses pâles et un temps de recoloration capillaire augmenté en l’absence d’anémie signent un collapsus circulatoire et une déshydratation de 12 à 15%. Le chiot déshydraté arrête de se nourrir, perd toute vitalité, puis se refroidit et est rejeté par la mère. Des cris alertent le propriétaire. On observe une persistance du pli cutané, mais le signe majeur est la perte de poids. III.3.1.3.3 Traitement Si le chiot perd plus de 10% de son poids de naissance dans les premières 24 heures, il faut le réhydrater avec un biberon d’eau sucrée. Si l’équilibre n’est pas retrouvé, il faut l’allaiter artificiellement (biberon d’eau sucrée) et lui administrer par voie sous -cutanée du sérum physiologique isotonique tiède à raison de 20ml/100g/jour ou 1ml/30g toutes les 5 à 10 minutes. Les fluides sont maintenus jusqu’à retrouver des muqueuses plus colorées et un TRC dans les normes. On réévalue toutes les30 minutes. III.3.1.4 L’hypoglycémie [26], [39], [56], [80], [96] III.3.1.4.1 Etiologie Le chiot nouveau né, surtout âgé de moins de 5 jours, et à fortiori prématuré, ne dispose pas de réserves et son potentiel d’enzymes indispensable à la néoglucogénèse est insuffisant. Le mécanisme de feedback entre la glucogénèse hépatique et la glycémie n’existe pas et son organisme est insensible à l’insuline. Privé de l’apport ombilical, il doit immédiatement ajuster sa glycémie avec la nutrition intermittente qu’il reçoit. La glycémie chute à 0.45g/L 4 à 6 heures après la naissance puis remonte autour de 0.70g/L après 72 heures. Les réserves de glycogène hépatique sont épuisées en 24 à 36 heures de jeun et la néoglucogenèse inopérante pendant 10 jours. De nombreux autres facteurs peuvent prédisposer le nouveau né à l’hypoglycémie : endotoxémie, sepsis, shunt portosystémique… les portées nombreuses, le stress, une sécrétion insuffisante de lait. Les races naines, particulièrement la race Yorkshire semblent être prédisposées par rapport aux grandes races : réserves plus faibles, glycogenèse et glycogénolyse immature, demandes métaboliques plus importantes. Une cétonurie peut être associée. Une glycosurie est physiologique chez le nouveau né. III.3.1.4.2 Symptômes Les signes cliniques évoquant une hypoglycémie sont une hypothermie, de la faiblesse, l’impossibilité de téter, des pleurs permanents, une dépression ou de la stupeur, une faim importante. Puis l’animal s’épuise, il entre en bradycardie, la respiration devient irrégulière, s’ensuivent convulsions et coma. Le nouveau né peut être déshydraté simultanément. Associée à la clinique, on note une glycémie inférieure à 0.3 g/L (glycémie normale du nouveau né de 0.5 à 1.2 mg/L de 1 à 3 jours). - 103 - III.3.1.4.3 Traitement et prophylaxie La restauration d’une glycémie physiologique passe par l’administration orale de glucose 5 à 10% lors d’hypoglycémie seule, et par l’injection sous cutanée ou intraveineuse de mélange de soluté cristalloïde isotonique avec une solution de dextrose 2.5% (posologie de 1 ml /25g de poids 2 fois /jour) ou avec une solution de glucose 5% (4 ml pour 100 grammes de poids), lorsqu’il faut en plus corriger une déshydratation. A titre indicatif, le volume de l’estomac d’un chiot représente environ 5% de son poids corporel. On évitera toute administration sous cutanée d’une solution hypertonique de type dextrose ou glucose. Lorsque la voie intraveineuse est utilisée, l’injection doit se faire sur plusieurs minutes et le glucose doit être dilué à l’aide sérum physiologique afin d’éviter l’apparition d’une phlébite Le traitement est poursuivi jusqu’à l’arrêt des pleurs, une reprise de la tétée et la température rectale stabilisée au dessus de 36°C. Si l’apport maternel est insuffisant, une alimentation artificielle complémentaire est mise en place. Au-delà de 35°C une solution de glucose à 10% est administrée à la sonde gastrique toutes les demi heures jusqu’à obtention d’une température rectale de 37°C, l’allaitement artificiel pourra alors être repris. (Ganivet 1989) Du fait de l’immaturité des mécanismes métaboliques et de régulation du glucose, on peut induire une hyperglycémie iatrogène, un contrôle de la glycémie est conseillé avant de procéder à toute nouvelle ré-injection. Limiter le nombre de chiots par portée qui seront allaités naturellement prévient la survenue d’hypoglycémie. III.3.1.5 Cas de l’érythrolyse néonatale [8], [12], [57] Cette situation pathologique est plus fréquente chez le chat que chez le chien. Le transfert d’anticorps de la mère à ses chatons ne fournit pas seulement une protection contre l’infection, mais peut aussi être source d’érythrolyse néonatale. Les chatons acquièrent de leur mère des anticorps de classe G et de classe M par le biais du colostrum. Ainsi les chatons de type sanguin A acquièrent des anticorps anti-B, et inversement. Les symptômes semblent plus souvent développés chez les chatons de type A ou AB nés de mère typées B. Cliniquement on observe quelques heures à quelques jours après la prise de colostrum, de la léthargie, une répugnance à la tétée, une sévère hémoglobinurie, un ictère, et une mort soudaine. En élevage félin un typage sanguin des reproducteurs est particulièrement indiqué pour prévenir ce risque d’accident. Les chatons à risque pour l’érythrolyse néonatale devront être séparés uniquement de leur mère le premier jour de leur vie, étant donné la période de perméabilité aux Ig de la barrière intestinale. L’érythrolyse néonatale survient rarement chez les chats domestiques mais est assez fréquente chez les chats de pure race, ce qui pourrait expliquer une mortinatalité apparemment plus importante dans les élevages. III.3.1.6 Autres pathologies des nouveaux nés [80] Des infections ombilicales peuvent survenir dans les 4 premiers jours de vie et sont souvent dues à des germes d’origine fécale ou des streptocoques. Le traitement est celui de l’abcès ombilical en plus de l’état de choc. La prévention passe par l’application d’une solution antiseptique sur le cordon un environnement propre. - 104 - La septicémie néonatale peut être secondaire à un manque de colostrum, ou à des affections maternelles comme métrite ou mammite. Les organismes responsables incluent des staphylocoques, des streptocoques, Escherichia Coli et Pseudomonas. Le nouveau né doit alors être séparé de la mère, traités par antibiotiques, fluides et autre traitement de support. Le syndrome du lait toxique peut causer des hémorragies, une diarrhée verte, des pleurs et un œdème du rectum. Les petits doivent être séparés de la mère et supplémentés en lait industriel et la chienne évaluée à la recherche d’une affection sous jacente comme une métrite ou une mammite. III.3.2 LA REANIMATION DES NOUVEAUX NES LORS DE CESARIENNE [51] En cas de travail prolongé nécessitant une hystérotomie, les fœtus sont particulièrement sujets à l’hypoxie et peuvent montrer des signes de dépression respiratoire du secondaires à l’injection d’ agents anesthésiques au cours de la chirurgie, nécessitant une réanimation respiratoire comme décrit auparavant. En outre, si la mère a reçu des opioïdes, on administre sous la langue des nouveaux nés 2 à 5 gouttes de naloxone afin de contrer la dépression respiratoire induite et on surveille la fonction respiratoire sur les heures suivantes pour éviter toute récidive de dépression respiratoire. Le reste de la réanimation est effectuée comme lors d’une mise bas naturelle. En attendant le réveil de la mère, l’assistant place les nouveaux nés dans un environnement préchauffé à 30-33°C. Une fois que la mère et que la portée ont complètement recouvré des effets des agents anesthésiques, les petits sont mis en contact de la mère. Si cette dernière les rejette, on imprègne les nouveaux nés avec les placentas. Quelques chiennes nécessitent qu’on les muselle ou qu’on les tranquillise dans les premières heures suivant le part. On vérifié également la présence de colostrum et les mamelles de la parturiente sont nettoyées des solutions de préparation chirurgicale, des fluides fœtaux et du sang. Une agalactie peut survenir chez la chatte ou la chienne après la césarienne mais le lait apparaît en général sous les premières 24 heures. De l’ocytocine ou du métoclopramide peuvent être injectés pour aider à la production (se référer au III.2). La parturiente et sa portée pourront être rendues au propriétaire dés que celle-ci est capable de se tenir debout et de s’occuper de sa portée. Le propriétaire doit être instruit des précautions à prendre pour surveiller la mère les 24 à 48 premières heures. Il doit porter son attention sur des signes d’hémorragie utérine persistante, d’infection, de déhiscence de plaie, et d’anorexie. III.3.3 L’ELEVAGE DES ORPHELINS [51], [56] Un orphelin nécessite que l’on supplée à l’ensemble de ses besoins par une source différente de celle de sa mère. - 105 - III.3.3.1 L’alimentation du nouveau né orphelin. Les animaux âgés de 0 à 30 jours, issus de mère décédée ou dont le lait est toxique ou tari, doivent être totalement pris en charge. Les animaux issus d’une portée trop nombreuse peuvent aussi nécessiter une assistance à la lactation, les autres fonctions d’élevage pouvant être remplies par la mère [39]. III.3.3.1.1 La nourrice [34] Une chienne ou une chatte en gestation peut accepter d’allaiter des nouveaux nés orphelins, pourvu que ceux-ci soient similaires en taille au reste de la portée. Plus la différence de taille et l’âge entre orphelins et nouveaux nés est importante, moins la mère nourricière sera disposée à s’occuper de ces orphelins. III.3.3.1.2 Le colostrum (se référer au II.3.1.1.6 et au I.1.2.3.3.1) La mise en place de banques de colostrum congelé permet d’assurer le transfert d’immunité passive et l’apport de nutriments essentiels. III.3.3.1.3 Le lait de remplacement [51] Le lait de remplacement doit, dans sa composition être proche du lait maternel. III.3.3.1.3.1 Besoins nutritionnels [21], [42], [58] Il est important que le lait de remplacement ait une composition la plus proche possible du lait de la chienne ou de la chatte. Energie : Les recommandations en énergie pour le chiot orphelin sont de 134 kcal/kg la première semaine, puis 156 la deuxième semaine, 180 à 200 la troisième et 220 kcal/kg la 4e semaine. Ses besoins en eau sont de 180 ml/kg/jour. Le besoin énergétique du chaton à la naissance est de 380 kcal/kg jusqu’à l’âge de 4 semaines. Besoin protéique : On augmente pour le chiot le rapport protido-calorique (RPC) par rapport à l’entretien, soit un RPC > 70 g/Mcal pour les petites races, égal à 75 pour les races moyennes et à 80 pour les grandes races. Le RPC du chaton à la naissance doit être supérieur à 80 à 90 g/Mcal. Minéraux : les recommandations en minéraux sont les suivantes : Pour le chiot : Ca/P 1.3 Ca 0.9 à 1.4% MS Pour le chaton : Ca/P=1.3 Ca 0.9% MS P 0.7 à 1.1% MS P 0.7% MS Le lait maternisé industriel (tableau 13) constitue le meilleur lait de remplacement car il est adapté aux besoins. Le soigneur veillera à bien respecter le mode d’emploi en particulier la dilution. Lorsque l’on ne dispose pas de lait industriel, il est possible de recourir à des formules ménagères que l’on utilise pendant un temps le plus limité possible, avant de recourir à une formulation plus équilibrée. La maternisation du lait de vache (tableau 14) consistera à augmenter les teneurs en matière sèche, protéines et matières grasses [120]. Le lait de vache contient plus de lactose, qui peut être à l’origine de diarrhées osmotiques (tableau 12). - 106 - Lait de vache 135 35 40 50 8 1.2 0.9 750 Matière sèche Protéines Lipides Lactose Cendres Calcium Phosphore Energie (kcal/litre) Lait de chienne 230 80 95 40 14 2.3 1.6 1300 Lait de chatte 270 110 120 30 15 1400 Tableau n°12 : Comparaison des laits de vache/chienne/chatte D’après Wolter 1992 [120] Humidité Protéines Matières grasses Lactose Calcium Phosphore Energie métabolisable Puppy Milk Cat Milk (Royal Canin) (vétérinaire) Lait maternisé Biocanina (Biocanina) (pharmacie) (Royal Canin) (vétérinaire) 3% 33% 39% 18.5% 1.1% 0.8% 5.59 kcal/g (Vétoquinol) (vétérinaire) 3% 33% 39% 18.5% 1.1% 0.8% 5.59 kcal/g 30% 26% 1.0% 0.7% - 3.5% 28% 26% 4.4 kcal/g Tableau n°13 : Exemples de laits maternisés industriels pour le chiot et le chaton composants Lait de vache entier Lait concentré non sucré Crème fraîche Œufs entiers sans coquille Œufs entiers avec coquille Jaunes d’œufs Poudre d’os Eau minérale A 100g 5 - B 600g 10 20g - C 800g 200g 1 6g - D 50g 1 4g - E 1 verre 1 verre 1 - F 270g 70g 9 1 154g Tableau n°14 : Exemples de maternisation de lait de vache destiné à des chiots D’après Grandjean et al [42] - 107 - III.3.2.1.2.2 Rythme et quantité à administrer [39] La capacité de l’estomac d’un nouveau né est de 50 ml/kg. Initialement les chiots doivent recevoir 10 ml toutes les 4 à 6 heures ou des repas à intervalles réguliers entre 7h et 22h [55], le total est augmenté de 1ml par repas. Les chatons doivent recevoir 5 ml par repas et le total est augmenté de 1 ml/jour. III.3.2.1.2.3 Mode d’emploi pour l’administration [32], [56], [80] Le lait doit être porté entre 25 et 37°C avant d’être distribué, soit par biberon soit par sonde gastrique souple ou à la seringue. Le sondage gastrique doit être réalisé avec précaution afin de ne pas intuber la trachée, d’autant que le réflexe de la toux ne se développe que vers le 10e jour. La sonde doit mesurer en longueur 75% de la distance nez – dernière côte. Le gavage doit être relativement lent et doux, on évitera d’administrer de l’air. Le nouveau né est tenu dans une main avec la tête surélevée et le corps doucement étiré. La tétine est placée dans la bouche de l’animal puis retirée ce qui provoque le réflexe de succion. On prend garde à ne pas tirer la tête trop en arrière et à ne pas mettre un débit trop rapide afin d’éviter une fausse route. Le nouveau né rejette le biberon quand il est rassasié. III.3.2.1.2.4 Conduite à tenir lors de diarrhée [39], [80] La pathologie de l’orphelin la plus fréquemment retrouvée est la diarrhée souvent due à une suralimentation. La diarrhée résulte également d’un lait mal préparé ou mal conservé (pollution bactérienne), d’une alimentation hyperosmolaire (addition insuffisante d’eau) ou d’un lait distribué à une température inadéquate. En cas de diarrhée profuse on remplacera le lait par du sérum glucosé à 10%. Dans les cas plus modérés, on diminue de moitié l’apport unitaire en lait et on complète par un mélange à parts égales de ringer lactate et de sérum glucosé à 5%. Ringer et glucose seront réduits ultérieurement au fur et à mesure que les selles prendront de la consistance. III.3.3.2 Autres soins à administrer [56] Jusqu’à 3 semaines les orphelins devraient être élevés isolément, ce qui permet d’éviter les souillures mutuelles et les succions réciproques. Au-delà de 3 semaines, les orphelins doivent cohabiter pour des raisons de structuration du comportement social intraspécifique. La température à maintenir auprès des orphelins est plus élevée : entre 29° et 32° pendant la première semaine, puis 26° à 29° la 2e semaine, l’humidité doit être de 50%. On utilisera un incubateur permettant de régler à la fois température et humidité ou à défaut des tapis chauffant le ventre des nouveaux nés associés à une source d’humidité (bols d’eau aux marges de la couche). La mise en place constante d’un thermomètre dans le box permet de surveiller la température. Durant les deux premières semaines, le soigneur doit se substituer à la mère dans ses fonctions de stimulation des émonctoires après chaque repas à l’aide d’un coton humide chaud appliqué sur les régions génitale et anale, de stimulation cutanée et corporelle, par des massages doux et réguliers, des manipulations des membres et du corps, surtout au réveil. Avant les repas, il est très important d’introduire une routine : manipulations à heures régulières, dans une séquence répétitive, dans un contexte constant. - 108 - III.3.4 LA GESTION DE LA PREMATURITE [22] III.3.4 1 Fluidothérapie : III.3.4 1.1 Indications : Un remplissage du secteur vasculaire est recommandé lors de choc hypovolémique (hémorragie, pertes liquidiennes gastro-intestinales) qui provoque une chute de la perfusion et une mauvaise oxygénation des organes conduisant à l’hypoxie cellulaire. Il est aussi préconisé dans le choc septique source d’une diminution de la perfusion tissulaire. Les mécanismes compensateurs mis en jeu chez l’adulte ne sont pas totalement fonctionnels chez le nouveau né du fait de son immaturité, et sont encore moins présents chez le prématuré. Un état de choc chez un nouveau né est difficile à objectiver car les mécanismes compensateurs participent au diagnostic. Le traitement de l’hypoglycémie recourt à la fluidothérapie: (se référer au III.3.1.4) : la voie parentérale est utilisée pour corriger les déséquilibres métaboliques. III.3.4 1.2 Voie d’administration (se référer au II.3.1.2.2.2) Les solutés cristalloïdes sont administrés par voie intraveineuse, intraosseuse (se référer à la fiche technique) ou intra ombilicale. La voie intraosseuse doit être utilisée en première intention afin d’obtenir la restauration rapide d’une volémie autorisant l’emploi d’une voie intraveineuse. III.3.4 1.3 Rythme d’administration La vitesse d’administration est de 60 à 180 ml/kg/jour par voie intraveineuse ou 29 ml/min maximum par voie intraosseuse, ce qui est insuffisant en cas de choc hypovolémique majeur. Dans cette situation, il est conseillé de perfuser en 15 à 20 minutes, un mélange de solutés colloïdes (10 à 15 ml/kg) associé à 4 ml/kg de NaCl hypertonique à 7.5%. Un cathéter intraveineux est ensuite mis en place [40]. En cas de tendance aux saignements associée à des temps de coagulation augmentés, Macintire [80] recommande de supplémenter en vitamines K : de 0.5 à 2.5 mg/kg en SC. III.3.4 2 L’antibiothérapie De nombreux facteurs font que l’absorption, la distribution, la métabolisation et l’élimination des principes actifs chez le nouveau né est unique. : son taux de protéines est plus faible que celui de l’adulte (particulièrement l’albumine qui est la molécule privilégiée de liaison des principes actifs), ses capacités excrétrices rénales sont réduites, ses systèmes hépatiques d’oxydation et de glucuronoconjugaison sont immatures, sa barrière hémato encéphalique est perméable et son système nerveux autonome n’est pas totalement fonctionnel [56], [96]. La flore intestinale du nouveau né est en pleine en croissance et très sensible à l’action des antibiotiques administrés par voie orale. On privilégie donc les voies parentérales notamment la voie intraveineuse. La voie intra osseuse peut également être utilisée. La voie sous cutanée donne une réponse qui varie avec l’âge de l’animal et son niveau d’hydratation. - 109 - Aucune étude n’indique un schéma posologique standart à suivre pour respecter la physiologie du nouveau né, une réduction de 30 à 50% de la posologie adulte et un allongement de 4 heures de l’intervalle entre deux administrations semblerait judicieux. Le métronidazole est la molécule de choix pour traiter les affections à germes anaérobies et les giardioses. La diminution de sa clairance et l’allongement de son temps de demi vie chez le nouveau né nécessite de réduire la dose ou d’allonger l’intervalle de temps entre deux administrations afin d’éviter une toxicité nerveuse centrale. Les β lactamines et les céphalosporines de première génération sont bien tolérées, on veillera cependant à diminuer le rythme d’administration. Les autres anti-infectieux sont proscrits : la gentamicine est néphrotoxique, le chloramphénicol est cardiotoxique et hématotoxique, les tétracyclines chélatent le calcium, les fluoroquinolones détruisent les cartilages des os longs, les sulfamides potentialisés peuvent induire une hépatite ou une anémie [56]. III.3.4 3 Réanimation cardiorespiratoire : se référer au III.3.1.1 et au II.3.1.2.2.2 III.3.4 4 Gestion de l’environnement : se référer au III.3.1.2.3 Lors de mise bas à terme, le chiot n’est pas capable de réguler lui-même sa température corporelle. Chez le prématuré, la situation est plus critique encore. Une attention particulière doit être accordée aux nouveaux nés : l’utilisation de couveuses pédiatriques est spécialement recommandée afin de maintenir la température et l’humidité recommandée. III.3.4 5 Administration de surfactant : Lors de naissance prématurée, la détresse respiratoire est de à un relargage insuffisant de surfactant au niveau pulmonaire. Chez la vache, la maturation du surfactant pulmonaire fœtal est accélérée par l’administration de corticoïdes ou prostaglandines en fin de gestation. Les prostaglandines sont abortives chez la chienne et risquent d’induire un part avant terme. Les corticoïdes ne sont pas abortives. Des travaux sont nécessaires pour déterminer leur effet sur la maturation du surfactant. Les corticoïdes limitent l’augmentation de la perméabilité de la barrière intestinale et l’absorption du colostrum. Une alternative à la maturation du surfactant peut être l’administration de surfactant aux prématurés à l’exemple de ce qui est fait en médecine humaine. Aucune donnée clinique n’est disponible en pédiatrie canine actuellement. La dose initiale serait fonction de la gravité de la détresse respiratoire, soit la posologie de 100 mg/kg utilisée en première intention par les obstétriciens peut être prise comme référence. La réévaluation de la fonction respiratoire permet d’ajuster les apports ultérieurs. Le surfactant est donné dés la naissance, afin que la première ventilation favorise sa diffusion dans les poumons et prévienne l’endommagement du parenchyme pulmonaire qui est dépourvu de couche protectrice de surfactant. On préfère le surfactant de type naturel modifié, d’action plus rapide que le surfactant synthétique. L’administration se fait par bolus par voie intratrachéale. - 110 - Cette première partie a permis d’établir des rappels de physiologie et d’endocrinologie et des points de repère chiffrés sur la mise bas. Les dystocies, la pathologie maternelle péripartum et la pathologie néonatale sont ensuite abordées et des thérapeutiques médicales ou chirurgicales proposées. La gestion des nouveau nés des orphelins et de prématuré est enfin évoquée. La synthèse de ces données bibliographiques permet dans une deuxième partie la mise en place de conduites à tenir dans l’ensemble de situations rencontrées autour du part. - 111 - - 112 - DEUXIEME PARTIE CONDUITES A TENIR ET GESTES TECHNIQUES - 113 - - 114 - CONDUITES A TENIR Agalactie Evaluation de la fréquence cardiaque des fœtus Chiot unique Début de mise bas sans effort expulsif (Inertie utérine primitive) Efforts expulsifs inefficaces Hypoglycémie Induction de la mise bas Inertie utérine secondaire Malposition fœtale Pertes hémorragiques après le part Préparation de la parturiente avant la césarienne Prolapsus vaginal / utérin Protocoles d’anesthésie pour la césarienne Réanimation de nouveaux nés Suspicion d’éclampsie FICHES TECHNIQUES Technique de pose d’un cathéter intraosseux L’anesthésie épidurale Manœuvres obstétricales Episiotomie La césarienne (Hystérotomie) - 115 - - 116 - CONDUITE A TENIR n°1 AGALACTIE 1 : CONFIMER L’AGALACTIE: A : Examen des mamelles : - Vérifier l’absence de mulsion en exerçant une pression depuis la mamelle jusqu’à la base des mamelons - Rechercher la présence (défaut d’éjection du lait) ou l’absence (agalactie vraie) d’engorgement des mamelles - En cas d’engorgement des mamelles, rechercher d’éventuelles complications de mammite associées : rougeur, chaleur, douleur des mamelles B : Pesée des chiots : Pas de prise de poids ou perte de poids après 24-48 heures 2 : TRAITEMENT : A : Traitement de l’agalactie vraie : Métoclopramide (Primpérid ®) 0.5 mg/kg. Galéga, malt et phosphate tricalcique (Galactogyl ®) par voie orale, en plus du métoclopramide lors de réponse insuffisante B : Traitement en cas de défaut d’éjection du lait : - Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 2 à 5 UI IM ou SC Acépromazine (Calmivet ®, Vetranquil ®) 0.4 mg/ kg per os si la parturiente est nerveuse afin de faciliter la tétée - !! vérifier que la chienne n’écrase pas ses chiots lorsqu’elle est tranquillisée - Stimuler l’éjection du lait en mettant les chiots ou les chatons à la tétée - Traire la mamelle pour l’assouplir C : Alimentation : - Pour la chienne, respecter le besoin (besoin d’entretien * 2 à 4) et le RPC (>75). L’aliment doit avoir une densité énergétique de 3.5 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 22 à 35%, un taux de calcium de 0.75 à 1.7% et un taux de phosphore de 0.6 à 1.3% de la matière sèche - Pour la chatte : respecter le besoin (250 kcal/kg) et le RPC (>90). L’aliment doit avoir une densité énergétique de 4.0 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 35 à 50 %, un taux de calcium de 1.0 à 1.6% et un taux de phosphore de 0.8 à 1.4% de la matière sèche - 117 - - Eau fraîche ad libitum D : En cas d’échec du traitement de l’agalactie : Alimenter artificiellement la portée (se référer aux fiches « prise de colostrum » et « réanimation des nouveaux nés ») 3 : CORRIGER LA CAUSE SOUS JACENTE OU TOUTE PATHOLOGIE ASSOCIEE : Etat de choc, pathologie utérine, fatigue excessive, mammite, infection générale, déséquilibre endocrinien CONDUITE A TENIR n°2 EVALUATION DE LA FREQUENCE CARDIAQUE DES FOETUS 1 : Auscultation transabdominale avec un stéthoscope en plusieurs sites, en commençant par l’ombilic. Prise du pouls maternel en parallèle 2 : Echographie transabdominale FC > 150 160 bpm : bon état général FC<130 bpm : doit être délivré en moins de 2 heures - 118 - CONDUITE A TENIR n°3 CHIOT UNIQUE ou 2 CHIOTS DANS LES RACES GEANTES Programmer systématiquement une hystérotomie 1 : VERIFIER LE NOMBRE DE CHIOTS Examen radiographique abdominal : 1 fœtus = 1 tête + 1 colonne vertébrale 2 : VERIFIER LE TERME - Commémoratifs : + de 63 jours post ovulation = terme - Prévision du terme par mesures échographiques : mesure des diamètres bipariétal et abdominal transverse et détermination du terme par les tables (se référer à l’annexe 5) !! L’interprétation de la progestéronémie n’est pas fiable : la progestéronémie ne devient pas toujours basale (< 2ng/ml) lors de chiot unique 3 : VERIFIER LE BON ETAT GENERAL DU FŒTUS - Examen radiographique abdominal : rechercher des signes de mort fœtale (présence de gaz 6 heures postmortem, chevauchement des os du crâne 2 jours postmortem, dissociation des os des membres, os regroupés en une image calcifiée amorphe) (photo 13, figure 11) !! L’absence de modification radiographique ne permet pas d’exclure une mort fœtale Photo n°13 : Présence de gaz D’après l’unité de reproduction de l’ENVA - 119 - Figure n°11 : Chevauchement des os du crâne signant une mort fœtale D’après Mialot [85] Mesure de la fréquence cardiaque par échographie ou auscultation des nouveaux nés (se référer à la fiche « évaluation de la fréquence cardiaque des fœtus ») : FC > 180 – 200 bpm : absence de souffrance foetale 4 : DECLENCHEMENT MEDICAL DU PART et HYSTEROTOMIE A partir de 59 à 60 jours post ovulation Injection d’Aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg (0.5 ml/kg) SC Hystérotomie 12 à 24 heures plus tard - 120 - CONDUITE A TENIR n°4 DEBUT DE MISE BAS SANS EFFORT EXPULSIF (Inertie utérine primitive) Aucun chiot ou chaton n’est né. 1 : VERIFIER L’ABSENCE PROGESTERONE DE TRAITEMENT HORMONAL A BASE DE Dans le cadre d’un traitement d’insuffisance lutéale Dans le cadre d’une prévention de l’oestrus (chatte) 2 : VERIFIER LE TERME A : Commémoratifs : Terme : > 63 jours post ovulation, > 67 jours post saillie chez la chienne > 65 jours post saillie chez la chatte B : Evaluation de la dilatation du col : - Col dilaté à l’endoscopie : mise bas imminente - Pertes d’utéroverdine (écoulement verdâtre) : stade I de mise bas ou avortement tardif C : Doser la progestérone : - Pg < 2ng/ml chez la chienne ou < 5 ng/ml chez la chatte et fréquence cardiaque des fœtus > 180 bpm : mise bas imminente - Progestérone n’ayant pas encore chuté et absence de mouvement cardiaque : mort fœtale - Progestérone n’ayant pas encore chuté et fréquence cardiaque des fœtus > 180 bpm : parturiente pas à terme (sauf si chiot unique : se référer à la fiche « chiot unique ») D : Evaluation du terme par échographie : Mesure des diamètres bipariétal et abdominal transverse et évaluation du terme par les tables (se référer à l’annexe 5) E : Recherche de facteurs aggravants : Si une inertie utérine primitive complète est confirmée, doser glycémie, calcium, et protéines totales : lors de déficit (glycémie < 0.7 mg/L, calcémie totale < 70 mg/L) : complémenter (se référer aux fiches « hypoglycémie » et « suspicion d’éclampsie ») - 121 - 3 : VERIFIER LA TAILLE DE LA PORTEE, SA VIABILITE ET L’ABSENCE DE DYSTOCIE : - Examen radiographique : évaluer la taille de la portée, rechercher des signes de mort fœtale (présence de gaz 6 heures postmortem, chevauchement des os du crâne 2 jours postmortem, dissociation des os des membres, os regroupés en une image calcifiée amorphe), rechercher une malposition ou une mauvaise présentation fœtale, une disproportion foetao-maternelle (se référer au 3° de la fiche n°2) - Examen échographique ou auscultation transabdominale des cœurs foetaux associée à une prise de pouls de la mère : mesure de la fréquence cardiaque de plusieurs fœtus (se référer à la fiche « auscultation de la fréquence cardiaque des fœtus ») 4 : TRAITEMENT A METTRE EN ŒUVRE : A : Portée d’un ou deux chiots avec ou sans hyper développement fœtal → se référer à la fiche « chiot unique » B : Plus de 5 chiots ou chatons encore à naître → césarienne (se référer à la fiche « césarienne ») C : Fréquence cardiaque des chiots ou des chatons < 110 bpm → césarienne immédiate < 130 bpm : les foetus doivent être sortis en moins de 2 heures D : Moins de 5 chiots ou chatons à naître / Fréquence cardiaque supérieure à 140 bpm / Pas d’obstruction des voies génitales Faire marcher la parturiente Toucher vaginal (reproduire le réflexe de Fergusson) Traitement médical : - 1 ampoule de 10 ml de gluconate calcium 10% dans une perfusion de 250ml de glucose 5% 5 ml/kg/heure (CT) à 10ml/kg/heure (CN) par voie intraveineuse pendant 30 minutes à 1 heure sous contrôle ECG - 30 minutes après le calcium : Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 1UI / Cte, 1 à 5 UI / Cne, en IM, 3 injections à 30 minutes d’intervalle - si voie veineuse impossible à poser : carbonate de calcium 100mg/kg/j ou gluconate de calcium ½ à 1 ampoule 5 fois par jour per os ou gluconate de calcium sous cutané - si échec après 3 séries de 3 injections : césarienne - 122 - CONDUITE A TENIR n°5 EFFORTS EXPULSIFS INEFFICACES Contractions visibles depuis 1à 2 heures sans sortie de chiot ou de chaton 1 : EVALUER LA SOUFFRANCE FŒTALE Examen échographique ou auscultation transabdominale des cœurs fœtaux associée à prise de pouls de la mère : mesure de la fréquence cardiaque de plusieurs fœtus ( se référer à la fiche « auscultation cardiaque des fœtus ») 2 : DETERMINER L’ORIGINE DE LA DYSTOCIE Toucher vaginal, examens radiographique et échographique abdominaux : déterminer si l’obstruction est haute (utérus) ou basse (vagin) 3 : TRAITEMENT Torsion ou rupture utérine : césarienne (se référer à la fiche « césarienne ») Hernie inguinale utérine : réduction chirurgicale de la hernie et repositionnement intraabdominal de l’utérus. Lorsque la vascularisation utérine est compromise ou les tissus utérins endommagés, procéder à une hystérectomie Malformation congénitale utérine (aplasie ou hypoplasie d’une corne ou du corps ou du col utérin): hystérectomie Anomalies des tissus mous (néoplasme, fibrose, septum…) : chirurgie d’exérèse du néoplasme ou du septum, délivrance des fœtus lors de fibrose, l’avenir reproducteur est compromis lors de fibrose (toute chirurgie aggrave le processus de fibrose) Filière pelvienne de diamètre diminué (congénital ou acquis) : césarienne Fœtus de trop grosse taille (races prédisposées : brachycéphales, races à faible fertilité et petite portée) : césarienne Lors de mauvaise présentation : - si le fœtus est situé dans la filière pelvienne et accessible et que des contractions fortes ont débuté depuis moins de 30 minutes, des manœuvres obstétricales doivent être essayées (se référer aux fiches « manœuvres obstétricales » et « malposition fœtale ») - en cas contraire, si l’obstruction se situe au niveau du vagin : épisiotomie (se référer à la fiche « épisiotomie ») - si l’obstruction est plus haute ou lors d’échec de l’épisiotomie : césarienne - 123 - CONDUITE A TENIR n°6 HYPOGLYCEMIE 1 : CONFIRMER L’HYPOGLYCEMIE : Suspicion si : anorexie, prostration, vomissements, odeur d’acétone + chez les chiennes de petit format, lors de travail prolongé Confirmation : glycémie < 0.7 g/L, cétonurie 2 : TRAITEMENT : A : traitement étiologique : Glucose 50 % (Glucose Aguettant ®) IV lente 1-5 ml → attention effet rebond Préférer une administration continue : glucose 5% IV 5 ml/kg/heure (CT) à 10 ml/kg/heure (CN), jusqu’à rétablissement de la glycémie En parallèle : contrôle régulier pendant l’injection puis dans les heures suivantes Surveillance (clinique et biologique) régulière jusqu’au terme B : Traitement de soutien : Apport alimentaire adéquat : - Pour la chienne, respecter le besoin (besoin d’entretien * 2 à 4) et le RPC (>75). L’aliment doit avoir une densité énergétique de 3.5 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 22 à 35%, un taux de calcium de 0.75 à 1.7% et un taux de phosphore de 0.6 à 1.3% de la matière sèche - Pour la chatte : respecter le besoin (250 kcal/kg) et le RPC (>90). L’aliment doit avoir une densité énergétique de 4.0 à 5.0 kcal/g, un taux de protéines de 35 à 50 %, un taux de calcium de 1.0 à 1.6% et un taux de phosphore de 0.8 à 1.4% de la matière sèche Tarir la chienne après la mise bas : antiprolactine = Métergoline (Contralac ®) 0.1 mg/kg/12 heures pendant 8 jours ou Cabergoline (Galastop ®) 5µg/kg/j pendant 10 jours Adoption de la portée ou alimentation artificielle 3 : CONDUITE DE LA MISE BAS : Induction de la mise bas : Aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg SC après J58 Césarienne le lendemain ou d’emblée une fois le diagnostic posé, si les fœtus sont morts ou souffrants ou que l’état général de la mère ne s’améliore pas (voir fiche « césarienne ») - 124 - CONDUITE A TENIR n°7 INDUCTION DE LA MISE BAS 1 : INDICATIONS Risques de défaut d’expulsion : blocage psychologique, inertie utérine (syndrome du chiot unique) Terme dépassé Troubles métaboliques antépartum (hypoglycémie grave) Programmation de la mise bas (mise bas de jour) 2 : PROTOCOLE Protocole de l’étude de Fiéni et al [35] de l’ENVN : A partir du 59 à 60e jour post ovulation : T0 (J59 ou J60) → aglépristone (Alizine ®) 15 mg/kg SC (0.5 ml/kg) T0 + 24 heures → ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 0.15 UI /kg SC toutes les 2 heures jusqu’à l’expulsion de l’ensemble des fœtus + gluconate de calcium (Calcium Aguettant ®) per os ad libitum Initiation de la mise bas à T0 + 30 à 34 heures: si les injections sont débutées à 14 heures, la mise bas commence le surlendemain matin vers 9 heures !! Hospitalisation nécessaire !! Ce protocole reste à valider dans les races autres que le Beagle. - 125 - CONDUITE A TENIR n°8 INERTIE UTERINE SECONDAIRE 1 : RECONNAITRE L’INERTIE UTERINE SECONDAIRE Absence de contractions depuis plus de 2 heures sur une parturiente ayant déjà débuté sa mise bas 2 : DETERMINER L’ORIGINE DE L’INERTIE UTERINE SECONDAIRE A : Rechercher une obstruction haute ou basse (mauvaise présentation ou malposition fœtale, disproportion foeto-maternelle) : Palpation de la région périvulvaire, toucher vaginal Examen radiographique abdominal B :Suspecter une fatigue secondaire à l’expulsion de nombreux chiots : Si la chienne est de moyen ou grand format et la portée est importante (commémoratifs ou examen radiographique) Historique du début du part : part languissant 3 : TRAITEMENT A : En cas d’obstruction : Se référer aux fiches « efforts expulsifs inefficaces » et « malposition fœtale » B : En cas de fatigue après l’expulsion de nombreux chiots sur une chienne de moyen ou de grand format (il reste alors peu de chiots) : - 1 ampoule de Gluconate de calcium 10% (Calcium Aguettant ®) dans une poche de 250 ml de Glucose 5%, à la vitesse de 5 ml/kg/heure (CT) à 10 ml/kg/heure (CN), pendant 30 minutes à 1 heure, 30 minutes avant l’administration d’ocytocine sous monitoring ECG (à défaut sous auscultation cardiaque) + - Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 0.25 à 4 UI par animal, jusque 10 UI chez une chienne de grand format, par voie sous cutanée, intramusculaire, ou intraveineuse lente, toutes les 30 minutes, sans dépasser 1 UI chez la chatte Entre les naissances, respecter un repos utérin d’une heure avant de réitérer une série d’injections d’ocytocine, sans dépasser un maximum de 3 injections par délivrance d’un chiot Lors d’échec (pas d’expulsion après 1 heure de perfusion et 3 injections d’ocytocine) : césarienne ( se référer à la fiche « césarienne ») - 126 - CONDUITE A TENIR n°9 MALPOSITION FŒTALE 1 : DIAGNOSTIQUER et EVALUER LA MALPOSITION : Contractions abdominales visibles = stade II initié Fœtus engagé : visible à la vulve ou palpable en région périnéale ou par toucher vaginal ou diagnostic radiographique de l’abdomen et du bassin. Profiter de ces examens pour évaluer quel est le type de malposition du fœtus pour ensuite connaître la manœuvre à appliquer pour la corriger figure 12). Figure n°12 : Exemples de malposition fœtale, diagnostic par toucher vaginal D’après Lévy [69] - 127 - 2 : TRAITEMENT DE LA MALPOSITION : A : Lors d’obstruction dans la filière pelvienne et de stade II (phase d’expulsion des fœtus) < 4-5 heures : Manœuvres obstétricales manuelles (voir fiche « manœuvres obstétricales » ± Episiotomie ± Utilisation des forceps : lors de fœtus de grosse taille + reste de la portée de taille normale ou + reste 1 ou 2 chiot à naître NB : forceps contre indiqués chez la chatte B : Lors d’échec des manœuvres obstétricales ou de fœtus non atteignable ou de stade II > 4-5 heures : Césarienne (se référer à la fiche « césarienne ») - 128 - CONDUITE A TENIR n°10 PERTES HEMORRAGIQUES APRES LE PART Pertes survenant moins de 3 à 4 jours postpartum 1 : EXAMEN DE LA PATIENTE : A : Examen clinique : Rechercher une hyperthermie : signe un processus infectieux (secondaire à une rétention placentaire) Examen de la fonction cardiovasculaire : rechercher les conséquences d’une hémorragie massive = muqueuses pâles, tachycardie, tachypnée, pouls faible (objectiver une anémie voire un état de choc) Estimation du volume des pertes : des pertes modérées sont normales après le part, elles sont la conséquence d’une involution utérine, des pertes de grand volume sont pathologiques Détermination de l’aspect des pertes : hémorragiques (mauvaise involution des zones d’insertion placentaire) ou plus foncées (rétention placentaire) Inspection de la vulve et du vagin (localiser l’origine du saignement) Palpation abdominale (objectiver une rétention placentaire) B: Examens complémentaires : Numération formule sanguine – L’hématocrite doit être supérieur à 30% afin de déterminer les conséquences des pertes hémorragiques : anémie régénérative, anémie par carence en fer Exploration de l’hémostase afin de rechercher une coagulopathie Examen échographique de l’abdomen afin d’objectiver une rétention placentaire) Cytologie de l’écoulement afin de confirmer la nature hémorragique des écoulements et d’exclure une infection (polynucléaires neutrophiles, bactéries) 3 : TRAITEMENT : A : En cas d’atteinte modérée : Ocytocine (Biocytocine ®, Ocytocine Rigaux ®, Ocytovem ®) 5 à 20 UI IM Ergométrine (Méthergin ®) : 0.2 à 0.5 mg/15kg dans le but de promouvoir l’involution utérine et la contraction du myomètre et d’aider à l’expulsion de placentas en rétention - 129 - B : Dans les cas plus sévères : Transfusion après réalisation de tests de compatibilité (22 ml/kg/24 heures IV de sang frais sur 10 à 30 minutes minimum) Ou hystérectomie (se référer à la fiche « césarienne ») C : Prévention des complications septiques : Antibiothérapie prophylactique par voie générale - 130 - CONDUITE A TENIR n°11 PREPARATION DE LA PARTURIENTE AVANT LA CESARIENNE 1 : EXAMEN GENERAL DE LA PATIENTE : - Examen des fonctions cardiovasculaire et respiratoire - Etat d’hydratation - Examen sanguin : numération formule sanguine, examen biochimique (glycémie, calcium, protéines totales, urémie) - Estimation du contenu stomacal : commémoratifs 2 : PREVENTION DES VOMISSEMENTS : Métoclopramide (Primpérid ®) 0.2 à 0.5 mg/kg SC, IM ou IV (début d’action 10 à 15 min après injection IM avec une durée d’action de 1 à 2 heures) + Cimétidine (Tagamet ®) 5 à 10 mg/kg IM ou per os (début action 15 à 20 min après injection IM, 45 à 60 minutes après administration orale, durée d’action de 2 à 4 heures) 3 : PREOXYGENATION 5 à 10 minutes avant le début de l’anesthésie ou de l’induction, au masque (ou cage pour les chats), débit minimum de 250 ml/kg/min ou en cage pour les chats, débit de 4 à 6 L/min Cesser si source de stress 4 : POSE D’UNE VOIE VEINEUSE : - Remplissage vasculaire : Perfusion d’entretien (2/3 glucose 5% + 1/3 NaCl 0.9% + 20 meq/L K+), 5 ml/kg/heure (CT) ou 10 à 20 ml/kg/heure (CN) IV Colloïdes si hypotension importante Ephédrine (30 à 60 µg/kg IV) si l’hypotension est réfractaire à la fluidothérapie - Correction des troubles acido-basiques 5 : PREPARATION DU SITE CHIRURGICAL : En décubitus latéral ou dorso-latéral : Tonte et préparation aseptique (5 passages bétadinés avant induction et un passage après induction) - 131 - CONDUITE A TENIR n°12 PROLAPSUS VAGINAL / UTERIN POSTPARTUM 1 : INSPECTION DE LA PARTIE HERNIEE - Déterminer l’étendue de la hernie : vagin ± 1 corne utérine ou prolapsus complet (photo 14) - Déterminer l’aspect macroscopique du (des) organe(s) hernié(s) Photo n°14 : Prolapsus utérin complet D’après l’unité de reproduction de l’ENVA 2 : TRAITEMENT : Le traitement doit être mis en place dés que le prolapsus est observé A : Si les tissus herniés sont viables : Réduction manuelle sous anesthésie générale ou épidurale ± administration en nappe de soluté hyperosmotique (NaCL 7.5%) sur l’utérus prolabé ± épisiotomie Réduction sous laparotomie ± pexie (une hystéropexie prédisposerait à l’inertie utérine ou à la rupture utérine) B : Si les tissus herniés sont dévitalisés ou le ligament large déchiré : Ovario-hystérectomie 3 : GESTION DE LA PORTEE Retirer la portée de sous la mère, l’alimenter artificiellement et lui procurer une source de chaleur (se référer à la fiche « réanimation des nouveaux nés ») - 132 - CONDUITE A TENIR n°13 PROTOCOLES D’ANESTHESIE POUR LA CESARIENNE Préparation préanesthésique: se référer à la fiche « préparation de la parturiente avant la césarienne » 1. PROTOCOLE D’INDUCTION RECOMMANDE A L’ENVA POUR LES CHIENS Propofol (Rapinovet ®) IV (à effet, sur 30 à 60 secondes) Intubation endotrachéale Maintenance isoflurane (0.5 à 2%, dans 100% O2) Attendre 20 minutes après l’induction avant de procéder à la délivrance des fœtus 2. PROTOCOLE RECOMMANDE A L’ENVA POUR LA CHATTE ET POUR LA PARTURIENTE PRESENTANT UN ETAT GENERAL ALTERE Diazépam (Valium ®) 0.2 mg/kg IV + Imalgène (Kétamine ®) 5 mg/kg IV Vaporisation de lidocaïne (Xylocaïne ®) au niveau du larynx Intubation endotrachéale Maintenance isoflurane (0.5 à 1% chez la Cte, 0.5 à 2% chez la Cne, dans 100% O2) 3. PROTOCOLE RECOMMANDE CHEZ LES BRACHYCEPHALES ET CHEZ LES PARTURIENTES CALMES (et de format rond) +/- Prémédication = Médétomidine (Domitor ®) 10 à 20 µg/kg IV Epidurale : Lidocaïne 2% (Laocaïne ®, Lurocaïne ®) 0.1 à 0.3 ml/kg chez la chienne dans l’espace péridural L7S1 Antagoniser la médétomidine chez les nouveau nés :atipémazole (Antisédan ®) 1 goutte sous la langue 4. PROTOCOLE RECOMMANDE LORSQUE DES AGENTS VOLATILS NE SONT PAS DISPONIBLES : Médétomidine (Domitor ®) 10 à 20 µg/kg + Morphine (Morphine Aguettant ®) 0.1 mg/kg IV Intubation endotrachéale Maintenance isoflurane (0.5 à 2%, dans 100% O2) ou médétomidine (Domitor ®) 20 à 40 µg/kg IV si volatils non disponibles Après délivrance naloxone 1 goutte sous la langue et Atipémazole (Antisédan ®) 1 goutte sous la langue des nouveau nés - 133 - CONDUITE A TENIR n°14 REANIMATION DES NOUVEAUX NES 1 : DEGAGEMENT DES VOIES AERIENNES Aspiration des fluides : seringue à insuline, poire aspirative, mouche bébé Friction du thorax des nouveaux nés, tête en bas, linge sec et tiède 2 : SECTION ET DESINFECTION DU CORDON OMBILICAL Lorsque le cordon n’a pas été déchiré par la mère, clamper le cordon ombilical à 4 cm de l’ombilic à l’aide d’une pince à forcipressure et laisser la pince en place 10 minutes, puis le ligaturer Imbiber le cordon d’antiseptique (Bétadine ®) 3 : MAINTIEN DE LA TEMPERATURE Température de 30 à 32°C / humidité de 55 à 65 % Si la mère s’occupe suffisamment de sa portée, laisser les nouveau nés sous la mère En cas contraire : Couveuse pédiatrique > tapis thermostaté ou à air chaud > lampe chauffante > bouillotes 4 : ALIMENTATION Tétée sous la mère : elle doit avoir lieu dans la première heure suivant la naissance A défaut : lait de remplacement industriel : Chiots : 10 ml toutes les 4 à 6 heures repas réguliers entre 7h et 22h Chatons : 5 ml par repas Augmenter de 1 ml par repas 5 : EXAMEN CLINIQUE Si l’examen clinique est normal (muqueuses rouges, FR= 10-18rpm, FC = 200-250 bpm, Température > 36°C), → maintenir la température et des nouveau nés et les alimenter (voir supra) Si l’examen clinique révèle : polypnée, cyanose, FR>40, FC<100, vocalisations, le nouveau né souffre d’hypoxie → l’oxygéner : couveuse > intubation > masque (100%O2) Si l’examen clinique révèle T° < 36°C ↑ FR, ↓ FC, anorexie vocalisations, le nouveau né souffre d’hypothermie → le réchauffer lentement : couveuse > tapis > lampes > bouillottes - 134 - Si l’examen clinique révèle Muqueuses pâles, TRC ↑ sans anémie, ↓ poids, anorexie, ↓ T°, vocalisations, le nouveau né souffre de déshydratation → lui administrer de l’eau sucrée par voir orale à raison de 180 ml/kg/24 heures ou lui injecter une solution cristalloïde par voies SC/IV/IO à raison de 20 ml/100g/jour ou 1ml/30g toutes les 5 à 10 minutes. Si l’examen clinique révèle Hypothermie, faiblesse, anorexie, vocalisations, glu < 0.3g/L, convulsions, coma, le nouveau né souffre d’hypoglycémie → lui injecter des solutés cristalloïdes isotoniques + du dextrose 2.5% à la dose de 1 ml/25g/12 heures ou du glucose 5% à la dose de 1ml/25g/jour SC ou IV - 135 - CONDUITE A TENIR n°15 SUSPICION D’ECLAMPSIE 1 : CONFIRMATION DU DIAGNOSTIC : - Examen clinique : principaux symptômes de l’éclampsie = agitation, gémissements, salivation, ataxie, tachycardie, tachypnée, hyperthermie, tétanie. - Dosage de la calcémie : calcémie totale corrigée < 70 mg/ml ou 1.45 mmol/L ou calcémie ionisée < 0.6 mmol/L : hypocalcémie - Dosage de la glycémie et du magnésium : glycémie < 0.7 mg/L, magnésium <0.7 mmol/L → hypoglycémie et hypomagnésiémie associées 2 : TRAITEMENT D’URGENCE : A : Traitement étiologique : Gluconate de calcium 10% 1 ml/kg (CT) ou 5 à 20 ml (CN) en fonction du degré de l’hypocalcémie et de la taille de la chienne Par voie IV lente (sur 15 minutes minimum) Sous surveillance ECG Répéter les injections jusqu’à la résolution des signes cliniques et la normalisation de la calcémie En réévaluant la calcémie : à la moitié de l’injection puis à la fin puis régulièrement dans les 3 jours suivants l’éclampsie B : Retrait de la portée pendant 24 heures et alimentation artificielle C : Traitement symptomatique : - Application de glace sur le corps de la parturiente si hyperthermie - Administration de diazépam (Valium ®) 2 mg/kg IV ou IR si convulsions D : Correction de l’hypoglycémie ou de l’hypomagnésiémie : Se référer à la fiche « hypoglycémie » 3 : TRAITEMENT A LONG TERME : Pendant toute la lactation - 3 injections sous cutanées de gluconate de calcium (Calcium Aguettant ®) + volume égal de sérum physiologique : utiliser la dose de gluconate de calcium qui a permis de résoudre les symptômes en urgence ou - gluconate de Calcium ½ à 1 ampoule 5 fois par jour ou à ad libitum - 136 - FICHES TECHNIQUES FICHE 1 : TECHNIQUE DE POSE D’UN CATHETER PEDIATRIQUE INTRA OSSEUX 1 : MATERIEL : Cathéter intraosseux (photo 15) Aiguille à ponction lombaire (photo 15) Photo n°15 : Matériel utilisable pour la voie intraosseuse D’après Garnier [40] 2 : SITES : Sites principaux : zone craniale du grand tubercule de l’humérus fosse sous trochantérienne du fémur proximal Autres sites : zone médiale du tibia proximal, aile de l’ilium, ischium 3 : PREPARATION DU SITE : Tonte et nettoyage aseptique du site de ponction 4 :TECHNIQUE : Exemple : site de la fosse sous trochantérienne du fémur proximal : Repérer la fosse sous trochantérienne, dépression médiale au grand trochanter et latérale à la tête fémorale. Introduire le cathéter dans la fosse sous trochantérienne, parallèlement à l’axe du fémur, jusque dans la cavité médullaire Retirer le mandrin Injecter un petit volume (3 à 5 ml) de NaCl 0.9% pour vérifier la perméabilité Appliquer une compresse imbibée d’un antiseptique autour du point de pénétration du cathéter Mettre en place d’un pansement protecteur pour éviter le bris du cathéter lors des mouvements de l’animal Brancher la perfusion - 137 - 5 : MOLECULES : Cristalloïdes : 30 ml/kg/min maximum, Colloïdes, Transfusion, Atropine, Adrénaline L’efficacité de la voie intraosseuse est comparable à celle de la voie intraveineuse 6 : CONDITIONS DE MAINTENANCE : Changement du pansement protecteur quotidiennement Changement du cathéter et du site tous les 3 jours 7 : COMPLICATIONS : Abcès, ostéomyélite, embolie graisseuse, lésion du cartilage de croissance Epanchement du liquide autour du site de ponction Positionnement du cathéter dans les muscles si les corticales osseuses ont été traversées Douleur lors de perfusion de solutés froids - 138 - FICHE 2 : L’ANESTHESIE EPIDURALE 1 : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS Indications: dépression légère, chirurgie immédiate, animaux présentant une contre indication majeure à l’anesthésie générale, âge, chirurgie planifiée dans un environnement adéquat Contre-indications: choc hypovolémique, septicémie, coagulopathie, excitation, infection de peau ou affection systémique 2 : REALISATION A : Site : La ponction est réalisée dans l’espace L7 S1 : triangle formé par les 2 tubérosités iliaques et le processus épineux de L7 B : Préparation du site : Rasage et antiseptie comme pour une chirurgie Pas de champ sinon perte des repères anatomiques Décubitus ventral ou latéral, le décubitus latéral est plus confortable pour la parturiente. Placer l’animal en ventroflexion afin d’ouvrir l’espace vertébral C : Réalisation : Repérer le lieu de ponction d’une main : palper les épines iliaques crânio dorsales, le processus épineux dorsal de L7 et la crête sacrale médiane Introduire l’aiguille spinale de diamètre de 20G ou 22G et de 4 à 9 cm de long selon la taille de l’animal avec l’autre main, perpendiculairement à la peau, dans le plan sagittal, se servir de l’index comme guide Après avoir passé la peau, avancer doucement jusqu’à traverser le ligament jaune, en se positionnant sur la ligne médiane du dos, afin d’éviter de ponctionner les veines péridurales latérodorsales L’espace épidural est localisé entre la dure mère et la vertèbre. Sous l’espace épidural on retrouve l’espace sous arachnoïdien limité par la pie mère et l’arachnoïde, et qui contient le LCR (figures 13 et 14). Repérage de l’espace épidural : une première technique est basée sur l’existence d’une pression péridurale négative = la technique de la goutte pendante. Une autre technique repose sur la résistance élastique opposée à l’avance de l’aiguille de ponction par le ligament jaune et la perte brutale de résistance à la traversée de ce même ligament = technique de la perte de résistance utilisant un mandrin liquide ou un mandrin gazeux. D : Injection : L’injection de 0.2 à 0.3 ml/kg d’anesthésique se fait lentement sur 45 à 60 secondes. - 139 - Figure n°13 : Coupe transversale de vertèbre D’après Troncy [107} Figure n°14 : Administration épidurale lombo-sacrée chez le chien D’après Troncy [107} 3 : MOLECULES Anesthésiques locaux : lidocaïne 2% (Xylovet ®) 6 mg/kg ou bupivacaïne 0.5% (Marcaïne ®) 2 mg/kg Opioïdes : morphine (Morphine Aguettant ®) 0.1 à 0.3 mg/kg diluée dans 0.4 ml/kg de NaCl à 0.9% ou association à un anesthésique local avec un volume maximal total de 6 ml 4 : EFFETS SECONDAIRES Effets cardiovasculaires : vasodilatation donc risque et tachycardie et d’hypotension Effets respiratoires : dépression respiratoire possible en cas de migration crâniale de l’anesthésique Effets locomoteurs : paralysie des membres postérieurs de durée variable 5 : COMPLICATIONS Les complications sont rares. Le risque d’infection est faible si la procédure est réalisée dans des conditions aseptiques - 140 - FICHE 3 : MANŒUVRES OBSTETRICALES 1 : INDICATIONS Chiot visible à la vulve, palpable en région périnéale ou par toucher vaginal Mère en bon état général et présentant encore des contractions 2 PREPARATION - Réaliser un bilan clinique et des examens radiographique et échographique abdominaux avant et après les manœuvres afin de rechercher la présence de morts ou de souffrance fœtales ( se référer au 3° de la fiche 2) - Lubrifier les voies génitales : huile de paraffine, vaseline - Rompre les enveloppes fœtales - Repousser les lèvres de la vulve 3 REALISATION A : Principes : L’animal est maintenu debout La diagonale pelvienne a la plus grande dimension : effectuer une rotation délicate de 45°du fœtus (figure 15) Repousser le chiot vers l’utérus facilite les manipulations du foetus Les tractions sont exercées en synchronisme avec les contractions de la chienne, vers le bas Les manœuvres sont tentées pour ne durée maximale de 10 minutes A la suite d’une délivrance, les voies respiratoires sont rapidement dégagées (surtout lors de présentation postérieure qui augmente le risque d’hypoxie) B : En présentation antérieure : Saisir la tête en passant un doigt replié derrière chaque oreille, le pouce soutenant la mâchoire inférieure. Placer un doigt dans bouche aide à corriger les déviations de la tête (figure 15). C : En position postérieure : Saisir les membres d’abord au niveau des jarrets (une compresse permet d’obtenir une meilleure prise) puis dés que possible sur le bassin (figure 15). D : Aide aux manœuvres : Une pression dans le vagin contre le sacrum ou l’étirement des parois avec les doigts repliés initie le réflexe de Fergusson. La réalisation d’une épisiotomie aide aux manœuvres obstétricales, notamment lors d’atrésie vulvo-vestibulaire. - 141 - Figure n°15 : Manœuvres obstétricales D’après Linde Forsberg et Eneroth [72] 4 : SUITE S’il reste des chiots à naître à la suite du chiot enclavé, des examens radiographique et échographique sont effectués pour s’assurer que leur taille autorisera la suite de l’accouchement par les voies naturelles et qu’ils sont vivants. Dans le cas contraire une hystérotomie doit être mis en place. - 142 - FICHE 4 : EPISIOTOMIE 1 : INDICATIONS Atrésie vulvo vestibulaire, dilatation insuffisante de la vulve. 2 : PREPARATION DU SITE Maintenir la parturiente debout Suturer l’anus en bourse Tondre et nettoyer aseptiquement les régions périvulvaire et périanale avec une solution de bétadine ou de chlorhexidine diluées au dixième Mettre en place une sonde (de type Folley) dans l’urètre afin de visualiser par la suite la papille urétrale 3 : ANESTHESIE A : Locale : - Par le froid : application de glace sur la zone périnéale - Par anesthésie locale : Lidocaïne 2% (Laocaïne ®, Lurocaïne ®) < 4 mg/kg (CT) ou 6 mg/kg, (CN) Bupivacaïne 0.5% (Marcaïne ®) 2mg/kg Diluer 2ml d’agent anesthésique dans 4 ml de NaCl, utiliser une aiguille de 25G 5/8’’, injecter sous la peau, en « traçante », de part et d’autre du site d’incision B : Epidurale (se référer à la fiche technique épidurale) C : Générale (se référer à la fiche technique protocoles anesthésiques) 4 : REALISATION Mettre en place un champ opératoire stérile sur le site d’incision A B - 143 - C Figure n°16 : Réalisation d’une épisiotomie D’après Maretta [82] A : Inciser la peau du périnée au bistouri dans le plan sagittal sur quelques cm B : Inciser le plan musculaire et la muqueuse aux ciseaux de Mayo sans léser le sphincter externe C : Visualiser la papille urétrale D : Suturer par un surjet simple la muqueuse au fil résorbable (Vicryl ®) décimale 2, par un surjet simple les plans musculaire et sous cutané au fil résorbable dec 2 ou 1,5, par un surjet simple la peau au fil non résorbable (Ethilon ®) dec 2. Retirer la suture en bourse 5 : POSTOPERATOIRE Effectuer des soins locaux quotidiens à l’aide d’un antiseptique Retirer les points 10 jours après l’épisiotomie 6 : COMPLICATIONS Les complications sont minimes : douleur, inconfort lors de mauvaise réalisation des surjets - 144 - FICHE 5 : LA CESARIENNE par HYSTERECTOMIE Réaliser une laparotomie classique. L’abord doit être d’emblée large : 2 cm au dessus de l’ombilic jusqu’à la dernière paire de mamelles. Extérioriser délicatement l’utérus et le protéger par des compresses à laparotomie. A B C D E Figure n°17 : Les étapes de la césarienne D’après Bebchuck and Probst [4] A : Inciser en face ventrale (incision unique si possible) de l’utérus, dans la région du corps utérin, en zone peu vascularisée, vers la corne la plus remplie B : Appliquer des pressions douces pour faire progresser les fœtus jusqu’au site d’incision, puis de tractions douces pour les extérioriser. Sortir chaque fœtus avec son placenta C : Déchirer le sac amniotique lorsque le nouveau né est extériorisé D : Clamper le cordon ombilical à 3 cm du fœtus avant de le couper E : Refermer en 2 plans : 1 surjet simple + 1 surjet enfouissant de Cushing, ou en 1 plan : suture d’apposition ou surjet enfouissant de Cushing Refermer de manière classique. Le surjet cutané peut être remplacé par un surjet intradermique - 145 - - 146 - CONCLUSION Des ouvrages pratiques sont actuellement édités dans de multiples domaines de la médecine vétérinaire des animaux de compagnie afin d’épauler les vétérinaires dans leur exercice médical et chirurgical quotidien. On observe cependant l’absence de guide spécialisé en obstétrique et en néonatalogie dans les espèces canine et féline. L’objet de ce travail a été d’apporter des éléments dans ce domaine. Notre but a été que, quelques soient les compétences, de l’étudiant au vétérinaire diplômé désirant se spécialiser en obstétrique, chacun puisse trouver dans cette thèse des protocoles précis et pratiques, permettant d’affronter les différentes situations rencontrées autour du part et de connaître les gestes techniques à effectuer. En outre, nous y avons joint des informations en terme d’équipement spécifique à posséder dans le cadre de cet exercice spécialisé . Néanmoins, certaines données concernant des points particuliers sont encore peu développées et insuffisamment connues à ce jour. De ce fait, en obstétrique et néonatalogie des carnivores, on ne possède pas encore hélas en 2005 le même niveau de compétence qu’en médecine humaine. L’assistance à l’accouchement à la maison par le biais de la tocodynanométrie n’est pour le moment disponible qu’outre Atlantique. Les protocoles d’induction du part n’en sont qu’au stade de l’expérimentation et nécessitent encore d’être validés dans les races autres que le Beagle. La gestion de la prématurité, particulièrement de la détresse respiratoire, dans l’espèce canine n’en est qu’à ses prémices et des avancées thérapeutiques sont attendues autour de la maturation et de l’utilisation du surfactant et de la pharmacologie néonatale plus généralement. Notre travail se place donc dans le cadre d’une discipline en pleine évolution. Espérons que très prochainement d’autres fiches viendront s’ajouter à celles que nous avons rédigées ici et les compléter. - 147 - - 148 - ANNEXES ANNEXE n°1 REFERENCES DE PRIX D’après Alcyon, centrale d’achat catalogue 2004 MATERIEL D’ANESTHESIE Appareil d’anesthésie 2300 à 3600 euros + cuve à chaux 950 euros + tuyau à oxygène 60 euros + tuyau d’expiration 15 euros Molécules de réanimation (prix de la centrale d’achat Alcyon, année ?) Circuit de bain 65 euros Valve de sécurité de pression 80 euros Laryngoscope 25 euros pour une poignée 35 à 45 euros par lame Sondes trachéales 13 euros par sonde caoutchouc (90 euros pour les sondes de plus de 12 mm) 2,5 à 6 euros par sonde plastique Masque 55 euros Capnographe 3300 à 4150 euros Moniteur 5 paramètres 5050 à 5500 euros avec imprimante (fréquence cardiaque, saturation en O2, ECG, température, pression non invasive) Aiguille à ponction lombaire 0.98 à 1.84 euros - 149 - MOLECULES D’ANESTHESIE MOLECULE Atropine 0.025% Atropine 0.025% Atropine 0.05% Atropine 0.05% Bupivacaïne 0.25% Bupivacaïne 0.5% Bupivacaïne 0.25% Bupivacaïne 0.5% Calmivet Calmivet Calmivet Calmivet Imalgène 1000 Imalgène 500 Kétamine 1000 kétamine 500 Laocaïne Nesdonal 0.5g Nesdonal 10g Procaïne Rapinovet Robinul Vetranquil 1% Vetranquil 1% Xylovet Zolétil 50 mg Zolétil 100 mg PRESENTATION LABORATOIRE 100 ampoules 1ml Aguettant 10 ampoules 1ml Aguettant 100 ampoules 1ml Aguettant 10 ampoules 1ml Aguettant 10 flacons 20 ml Aguettant 10 flacons 20 ml Aguettant 10 flacons 20 ml Merck 10 flacons 20 ml Merck sol inj 50 ml Vétoquinol 20 comprimés Vétoquinol 40 comprimés Vétoquinol 100 comprimés Virbac flacon 10 ml Mérial flacon 10 ml Mérial flacon 10 ml Virbac flacon 10 ml Virbac flacon 50 ml Schering Plough poudre inj, 10 flacons Mérial poudre inj, 10 flacons Mérial 10 flacons 10 ml Aguettant 10 flacons 20 ml Schering Plough flacon 5 ml Vétoquinol flacon 50 ml Ceva Santé 10 ampoules 10 ml Ceva Santé sol inj, flacon 50 ml Ceva Santé 1 flacon Virbac 1 flacon Virbac - 150 - PRIX DE VENTE (euros) 16 3 17 3 70 70 70 70 6 4 6 14 14 9 13 10 5 35 45 17 220 15 11 19 6 21 35 MOLECULES DU PART MOLECULE Alizine Alizine C. Calcium Calci + Calci + Calci + Gluconate de 10% Dopram V 1% Dopram V 2% Glucose 5% Glucose 5% Glucose 5% Glucose 5% Glucose 5% Glucose 5% Ocytex Ocytex Ocytocine Ocytovem Ocytovem Ocytovet Plasmohes 6% Primpérid Respirot PRESENTATION LABORATOIRE 5 ml 10 ml sol inj 10 ml 1 kg 30 comprimés 100 comprimés Virbac Virbac Ceva Virbac Virbac Virbac PRIX DE VENTE (euros) 25 42 9 22 5 14 Ca 100 flacons 10 ml Aguettant sol inj 20 ml Vétoquinol intranasale 10 ml Vétoquinol 20 poches 250 ml Aguettant 20 poches 250 ml Virbac 30 poches 250 ml Ceva Santé 10 poches 500 ml Virbac 20 poches 500 ml Ceva Santé 20 poches 500 ml Aguettant sol inj, 10 ampoules 5 ml Coophavet sol inj, 12 flacons 5 ml Coophavet sol inj, flacon 50 ml Schering Plough flacon 50 ml Ceva Santé susp inj, 10 ampoules 3 ml Ceva Santé sol inj, flacon 50 ml Virbac poche 500 ml Aguettant sol inj, 6 amp 2 ml Ceva Santé flacon 20 ml Novartis - 151 - 30 14 14 46 60 80 38 62 47 11 60 7 5 19 6 17 5 12 MATERIEL D’ECHOGRAPHIE Echographe Doggy relax 11000 à 45000 euros 85, 105 et 130 euros MATERIEL DE RADIOGRAPHIE Appareil de radiographie Développeuse Révélateur Fixateur K7 avec écran Films radiographiques marque du film Radioprotection : Gants Tablier Protège thyroïde 15000 à 19000 euros 4500 euros 30 à 56 euros 20 à 36 euros 240 à 420 euros selon les tailles de K7 30 à 80 euros, 60 à 155 euros selon la taille et la 110 euros 250 euros 50 euros - 152 - ANNEXE n°2 DOSAGE DE LA PROGESTERONE Le dosage de la progestéronémie permettrait de mieux appréhender le moment du terme. Plusieurs études ont été réalisées pour comparaître le dosage de la progestéronémie sanguine par méthode RIA (Radio Immunological Assay) et par méthode ELISA (Enzym Linked Immuno Sorbent Assay). Le principe du dosage par ELISA est basé sur la compétition entre la progestérone et une molécule analogue, toutes deux se fixant sur l’anticorps monoclonal antiprogestérone, présent dans la cupule. Après lavage de la cupule, on ajoute le conjugué correspondant au complexe progestérone-enzyme qui se fixera aux anticorps restés libres. L’enzyme liée à la molécule analogue est révélée par un chromogène ajouté dans la cupule, qui donne une coloration bleue, couleur d’autant plus intense que le plasma à tester est pauvre en progestérone. Le test semi quantitatif est visuel : il comporte plusieurs classes de bleu et correspondant à des intervalles de progestérone Le test quantitatif mesure à l’aide d’un spectrophotomètre les taux d’absorption qui sont ensuite traduits en concentration. L’étude de Leroyer, Tainturier et al [68] réalisée en 2002 sur 27 chiennes conclut aux résultats suivants : le test RIA permet de détecter 100% des chiennes à terme le jour de l’accouchement contre 89.5% pour l’ELISA, et 81.5% contre 48.1% la veille. Le dosage quantitatif est donc plus précis, mais également plus coûteux et moins rapide et limité par l’accès au laboratoire [47]. L’inconvénient majeur du test ELISA est le nombre de faux négatifs très important, principalement la veille de la mise bas : 35% des chiennes prêtes à accoucher ne sont pas considérées comme étant à terme, il faut donc porter une attention particulière aux chiennes présentées à la consultation pour dépassement apparent du terme. Un autre inconvénient réside dans l’interprétation des variations de bleu est parfois floue entre les deux plus faibles classes et peut être fonction de la luminosité extérieure. Les tests ELISA ont une demi vie de 1 an, ils doivent être utilisés à température ambiante, les temps d’incubation indiqués doivent être respectés. Le test ELISA est également validé chez le chat [2], [55]. La progestérone peut aussi être dosée en laboratoire spécialisé vétérinaire ou humain : le dosage nécessite un étalonnage si le laboratoire réalise des dosages sérologiques humains. - 153 - ANNEXE n°3 NUMERATION FORMULE ET BIOCHIMIE CHEZ LE CHIOT ET LE CHATON D’après Moon, Massat et Pascoe 2001 [88] HEMOGRAMME DU CHIOT RBC (x 10 exp6 µ) Hémoglobine (g/dL) Hématocrite (%) Réticulocytes (%) GB (x10exp3 µL) Neutrophiles Lymphocytes Monocytes Eosinophiles Basophiles 5.1 (4.7 - 5.6) 15.2 ( 14.0 – 17.0) 47.5 (45.0 – 52.5) 6.5 (4.5 – 9.2) 12.0 (6.8 – 18.4) 8.6 (4.4 – 15.8) 1.9 (0.5 – 4.2) 0.9 (0.2 – 2.2) 0.4 (0 -1.3) 0 BIOCHIMIE DU CHIOT Albumine (g/dL) ALAT (UI/L) PAL (UI/L) Urée (mg/dL) Calcium (mg/dL) Cholestérol mg/dL) Créatinine (mg/dL) Glucose (mg/dL) Phosphore (mg/dL) Potassium (mEq/L) Sodium (mEq/L) Bilirubine totale (mg/dL) Protéines totales (g/dL) 2.1 (1.5-2.8) 69 (17-337) 3845 (618-8760) ND ND 136 (112-204) ND 88 (52-127) ND ND ND 0.5 (0.2-1.0) 4.1 (3.4-5.2) - 154 - HEMOGRAMME DU CHATON RBC (x 10 exp6 µ) Hémoglobine (g/dL) Hématocrite (%) GB (x10exp3 µL) Neutrophiles Lymphocytes Monocytes Eosinophiles Basophiles 5.29 ± 0.24 12.1 ± 0.6 35.3 ± 1.7 9.67 ± 0.57 5.96 ± 0.68 3.73 ± 0.52 0.01 ± 0.01 0.96 ± 0.43 0.02 ± 0.01 BIOCHIMIE DU CHATON Albumine (g/dL) ALAT (UI/L) PAL (UI/L) Urée (mg/dL) Calcium (mg/dL) Cholestérol mg/dL) Créatinine (mg/dL) Glucose (mg/dL) Phosphore (mg/dL) Potassium (mEq/L) Sodium (mEq/L) Bilirubine totale (mg/dL) Protéines totales (g/dL) 2.1 (2.0-2.4) 18 (11-24) 123 (68-269) ND ND 229 (164-443) ND 117 (76-129) ND ND ND 0.3 4.4 (4.0-5.2) - 155 - ANNEXE n°4 TROUSSE D’EPISIOTOMIE Porte aiguille Ciseaux de mayo droits Pince hémostatique droite Manche de bistouri et lames Compresses stériles Sonde Folley Fil synthétique résorbable de type Vicryl ND décimale 2 et 1,5, fil synthétique irrésorbable de type Ethilon ND décimale 2 TROUSSE DE CESARIENNE Manches de bistouri et lames de 15 et de 24 Ciseaux de Mayo droit et courbe Ciseaux de Metzenbaum Pince à tissu d’Adson Sonde canelée Ecarteur de Farabeuf Clamps vasculaires de Hopkins droits et courbes Compresses stériles Compresses à laparotomie Soluté physiologique stérile de rinçage type Versol ND Système d’aspiration des fluides Fil synthétique résorbable de type Vicryl ND décimale 2, 3 et 4, fil synthétique irrésorbable de type Ethilon ND décimale 2 et 3. - 156 - ANNEXE n°5 TABLES DE PREVISION DU TERME D’après Chetboul [14] Photo n°16a : Diamètre bipariétal : coupe frontale comprenant les premières vertèbres cervicales Photo n°16b : Diamètre bipariétal : coupe transversale passant par les orbites et les os nasaux Photo n°16c : Diamètre abdominal : coupe transversale passant par l’estomac et la veine ombilicale Photo n°16 : Diamètres bipariétal et abdominal transverse D’après Chetboul et al [14] - 157 - Diamètre abdominal transverse (cm) 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 2,2 2,4 2,6 2,8 3 3,2 3,4 3,6 3,8 4 4,2 4,4 4,6 4,8 5 5,2 5,4 5,6 5,8 6 6,2 6,4 1,2 26 25 24 24 23 23 22 22 21 21 20 19 19 18 18 17 17 16 16 15 14 14 1,3 25 24 24 23 23 22 22 21 21 20 19 19 18 18 17 17 16 16 15 14 14 13 13 1,4 24 24 23 23 22 22 21 20 20 19 19 18 18 17 17 16 16 15 14 14 13 13 12 12 1,5 24 23 23 22 22 21 20 20 19 19 18 18 17 17 16 15 15 14 14 13 13 12 12 11 10 1,6 23 23 22 22 21 20 20 19 19 18 18 17 17 16 15 15 14 14 13 13 12 12 11 10 10 9 1,7 23 22 21 21 20 20 19 19 18 18 17 16 16 15 15 14 14 13 13 12 12 11 10 10 9 9 8 1,8 22 21 21 20 20 19 19 18 18 17 16 16 15 15 14 14 13 13 12 11 11 10 10 9 9 8 8 7 Diamètre bipariétal du fœtus (cm) 1,9 2 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 21 21 20 20 19 18 18 21 20 20 19 18 18 17 17 20 20 19 18 18 17 17 16 20 19 19 18 17 17 16 16 19 19 18 17 17 16 16 15 19 18 17 17 16 16 15 15 18 17 17 16 16 15 15 14 18 17 16 16 15 15 14 13 17 16 16 15 15 14 13 13 16 16 15 15 14 13 13 12 16 15 15 14 14 13 12 12 15 15 14 14 13 12 12 11 15 14 14 13 12 12 11 11 14 14 13 12 12 11 11 10 14 13 12 12 11 11 10 10 13 13 12 11 11 10 10 9 13 12 11 11 10 10 9 8 12 11 11 10 10 9 8 8 11 11 10 10 9 8 8 7 11 10 10 9 8 8 7 7 10 10 9 8 8 7 7 6 10 9 8 8 7 7 6 6 9 9 8 7 7 6 6 5 9 8 8 7 6 6 5 5 8 8 7 6 6 5 5 4 8 7 6 6 5 5 4 3 7 6 6 5 5 4 3 3 6 6 5 5 4 4 3 2 6 5 5 4 4 3 2 2 5 4 4 3 2 2 1 2,7 2,8 2,9 16 15 14 14 13 13 12 12 11 11 10 9 9 8 8 7 7 6 6 5 5 4 3 3 2 2 1 1 14 14 13 13 12 12 11 11 10 9 9 8 8 7 7 6 6 5 4 4 3 3 2 2 1 1 0 13 13 12 12 11 11 10 9 9 8 8 7 7 6 6 5 4 4 3 3 2 2 1 1 0 3 3,1 3,2 3,3 12 12 11 11 10 10 10 10 9 10 9 9 9 9 8 9 8 8 8 8 7 8 7 7 7 7 6 7 6 5 6 5 5 6 5 4 5 4 4 4 4 3 4 3 3 3 3 2 3 2 2 2 2 1 2 1 0 1 0 0 1 0 0 Tableau n 15: Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez la chienne de 15 à 30 kg en fonction de droites de régression linéaire de diamètres bipariétal et abdominal transverse D’après Chetboul et al [14] - 158 - 9 8 8 7 7 6 5 5 4 4 3 3 2 2 1 0 0 Diamètre abdominal transverse (cm) 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 3 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 1,1 25 24 24 23 22 22 21 21 20 20 19 19 19 18 18 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 14 1,2 23 23 22 21 21 20 20 19 19 18 18 17 17 17 16 16 16 15 15 15 14 14 14 14 13 13 13 1,3 33 21 21 20 19 19 18 18 17 17 16 16 16 15 15 15 14 14 14 13 13 13 12 12 12 12 11 1,4 21 20 19 19 18 17 17 16 16 16 15 15 14 14 14 13 13 13 12 12 12 11 11 11 11 10 10 Diamètre bipariétal du fœtus (cm) 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2 2,1 2,2 2,3 19 18 17 16 15 14 13 13 12 19 18 16 15 15 14 13 12 11 18 17 16 15 14 13 12 11 10 17 16 15 14 13 12 11 11 10 17 16 15 14 13 12 11 10 9 16 15 14 13 12 11 10 9 9 16 15 13 12 11 11 10 9 8 15 14 13 12 11 10 9 8 8 15 14 13 11 11 10 9 8 7 14 13 12 11 10 9 8 7 7 14 13 12 11 10 9 8 7 6 13 12 11 10 9 8 7 7 6 13 12 11 10 9 8 7 6 5 13 12 10 9 8 8 7 6 5 12 11 10 9 8 7 6 5 5 12 11 10 9 8 7 6 5 4 12 10 9 8 7 7 6 5 4 11 10 9 8 7 6 5 4 4 11 10 9 8 7 6 5 4 3 11 10 8 7 6 6 5 4 3 10 9 8 7 6 5 4 4 3 10 9 8 7 6 5 4 3 3 10 9 8 7 6 5 4 4 3 10 8 7 6 5 4 4 3 2 9 8 7 6 5 4 3 2 2 9 8 7 6 5 4 3 2 1 9 8 7 6 5 4 3 2 1 2,4 2,5 2,6 2,7 11 10 10 9 10 10 9 8 10 9 8 8 9 8 8 7 8 8 7 6 8 7 6 6 7 7 6 5 7 6 5 5 6 6 5 4 6 5 4 4 5 5 4 3 5 4 4 3 5 4 3 3 4 4 3 2 4 3 3 2 4 3 2 2 3 3 2 1 3 2 2 1 3 2 1 1 2 2 1 0 2 1 1 0 2 1 0 0 2 1 0 1 0 0 1 1 0 1 0 0 0 Tableau n 16: Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez de chiennes de très petite taille (Yorkshire) D’après Chetboul et al [14] - 159 - Diamètre abdominal transverse (cm) 2,6 2,7 2,8 2,9 3 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 3,9 4 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 4,7 4,8 4,9 5 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 5,7 5,8 5,9 6 1,6 22 22 21 21 20 20 19 19 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 1,7 21 21 20 20 19 19 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 15 14 14 1,8 20 20 19 19 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 15 14 14 14 14 14 1,9 19 19 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 15 14 14 14 14 14 13 13 12 2 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 15 14 14 14 14 14 13 13 12 11 11 10 2,1 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 15 15 14 14 14 14 14 13 13 12 11 11 10 10 10 10 Diamètre bipariétal du fœtus (cm) 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 17 17 16 15 15 17 16 16 15 15 15 17 16 15 15 15 14 14 16 16 15 15 15 14 14 13 16 15 15 15 14 14 14 13 16 15 15 15 14 14 13 12 15 15 15 14 14 14 13 11 15 15 15 14 14 13 12 10 15 15 14 14 14 13 11 10 15 15 14 14 13 12 10 10 15 14 14 14 13 11 10 10 15 14 14 13 12 10 10 10 14 14 14 13 11 10 10 9 14 14 14 12 10 10 10 9 14 14 13 11 10 10 9 8 14 13 12 10 10 10 9 8 14 13 11 10 10 9 8 7 13 12 11 10 10 9 8 7 13 11 10 10 9 8 7 7 12 11 10 10 9 8 7 6 11 10 10 10 8 7 7 6 11 10 10 9 8 7 6 5 10 10 10 9 7 7 6 5 10 10 9 8 7 6 5 4 10 10 9 7 7 6 5 4 10 9 8 7 6 5 4 4 10 9 7 7 6 5 4 4 9 8 7 6 5 5 4 4 9 8 7 6 5 4 4 3 7 6 5 5 4 4 3 6 5 4 4 3 3 5 4 4 3 3 4 3 3 2 3 3 2 2 2 3 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 12 11 10 10 10 10 10 10 9 10 9 9 8 9 8 8 7 8 7 7 7 7 6 7 6 6 5 6 5 5 4 5 4 4 4 4 4 4 4 4 3 4 3 3 3 3 3 3 2 3 2 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 Tableau n 17: Prévision de la date d’accouchement (en jours) chez les chiennes de 45 à 70 kg d’après Chetoul et al [14] - 160 - 9 9 8 8 7 7 7 6 6 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 8 7 7 7 6 6 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 7 6 6 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 0 5 5 4 4 4 4 4 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 0 0 BIBLIOGRAPHIE [1] AROCH I, SREBRO H, SHPIGEL NY. 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Mots clés: CHIENNE, CHATTE, MISE BAS, PARTURITION, NOUVEAU NE, DYSTOCIE, NEONATALOGIE Jury: Président: Directeur: Dr.Fontbonne Assesseur: Dr. Desbois Adresse de l’auteur: FREVILLE Axelle 13 boulevard Foch 62120 Aire sur la Lys - 171 - PROCEDURES TO FOLLOW IN CANINE AND FELINE OBSTETRIC Name: FREVILLE Surname:Axelle ABSTRACT In the first part, the author describe the psychological and endocrinologist particularity of the gestation and parturition within the domestically carnivore, following up by the description of the normal and unnormal parturition of these species. The second part is dedicated to the practical and pedagogical procedure to follow, but also, to the medical and chirurgical procedure form, potentially support of a future work within the obstetric unit of the ENVA. It may also be within a veterinary clinic specialize in obstetric and neonatology. Key Words: BITCH, QUEEN, PARTURITION, NEW BORN, DYSTOCIA, NEONATALOGY Jury: President: Director: M.Fontbonne Assessor: M. Desbois Author’s adress: FREVILLE Axelle 13 boulevard Foch 62120 Aire sur la Lys - 172 -