Un cas de choc septique secondaire à une perforation
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Un cas de choc septique secondaire à une perforation
Un cas de choc septique secondaire à une perforation digestive par corps étranger T. HUGUET1, L. POUDEROUX1, F. COLLARD2 et I. GOY-THOLLOT1* 1 2 Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon – Unité Siamu ; 1 avenue Bourgelat, BP 83 ; 69280 Marcy L’Etoile Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon – Unité Pédagogique chirurgie canine et anesthésiologie, 1 avenue Bourgelat, BP 83 ; 69280 Marcy L’Etoile * Auteur assurant la correspondance : E-mail : [email protected] RÉSUMÉ Une chienne Beauceron de trois ans est présentée pour asthénie, anorexie et vomissements depuis deux jours. Les examens complémentaires permettent de diagnostiquer une occlusion intestinale par corps étranger avec suspicion de péritonite septique. Une laparotomie est réalisée et permet de retirer le corps étranger par gastrotomie et entérotomie. Plusieurs sites de perforation sur le duodénum et le jéjunum sont observés et motivent une entérectomie. En période post-opératoire, la chienne présente un choc septique avec une hypotension réfractaire à la fluidothérapie. Un traitement médical est immédiatement mis en place dont le but est un soutien des fonctions cardiovasculaire, respiratoire et digestive, une antibiothérapie et une analgésie. L’évolution est favorable et six jours après la chirurgie la chienne est rendue à ses propriétaires. Le choc septique est un choc complexe dans lequel une réponse inflammatoire systémique est associée à la présence d’un agent infectieux. Son taux de mortalité est très élevé, tant chez l’homme que chez l’animal. Sa gestion est difficile. Les principaux objectifs thérapeutiques sont de traiter l’hypotension, le phénomène infectieux et de prévenir et/ou de traiter les défaillances organiques. Mots-clés : Sepsis, Sepsis sévère, Choc septique, Péritonite, Occlusion intestinale. Cas clinique ANAMNÈSE ET COMMÉMORATIFS Une chienne Beauceron non stérilisée, âgée de trois ans, est présentée en consultation pour asthénie, anorexie et vomissements depuis deux jours. Les vomissements surviennent moins de quinze minutes après la prise d’eau. Les propriétaires n’ont pas observé de selles depuis deux jours. La chienne est correctement vaccinée et est vermifugée régulièrement. Elle vit dans un élevage avec quatre autres Beaucerons. Une chienne de l’élevage a présenté une gastroentérite supposée infectieuse huit jours auparavant. EXAMEN CLINIQUE LORS DE SON ADMISSION La chienne est abattue et sa déshydratation extracellulaire est évaluée à 8%. Sa température rectale est de 38,5°C. Les muqueuses sont roses et le temps de remplissage capillaire (TRC) est égal à deux secondes. L’auscultation cardiaque ne met pas en évidence d’anomalie. La fréquence Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 SUMMARY A case of septic shock secondary to a digestive perforation by foreign body A Beauceron female dog of three years old has been presented to consultation for asthenia, anorexia and vomiting for 2 days. Complementary examinations allowed the diagnosis of an intestinal occlusion via foreign body with suspicion of septic peritonitis. A laparotomy is carried out and makes it possible to withdraw the foreign body by gastrotomy and enterotomy. Several sites of perforation on the duodenum and the jejunum are observed and justify an enterectomy. In post-operation period, the dog presented a septic shock with a refractory hypotension at the fluiodotherapy. A medical processing has been immediately set up in goal to support the cardiovascular, respiratory and digestive functions, an antibiotherapy and an analgesia. The evolution was good and 6 days after the surgery, the dog was given back to its owners. The septic shock is a complex phenomenon in which systemic inflammatory answer is associated with the presence of an infectious agent. Its death rate is very high, in human as well as in animals. Its management is difficult. The principal objectives of the treatment are to control hypotension, the infectious phenomenon and to prevent and/or treat the organic failures. Keywords : Severe Sepsis, Septic shock, Peritonitis, Intestinal occlusion. cardiaque est de 160 battements par minute. Le pouls fémoral est faible mais concordant. L’allongement du TRC associé à la tachycardie et la faiblesse du pouls laissent suspecter un choc distributif, c’est-à-dire un état de choc par déficit perfusionnel. Une masse tubulaire de cinq centimètres de diamètre est palpée dans l’abdomen moyen. Les anses digestives sont dilatées par du liquide. Aucun borborygme n’est audible. Des examens complémentaires sont réalisés afin d’explorer les différentes causes de vomissements aigus (tableau I). Origine digestive Origine extradigestive Inflammatoire Infectieuse Mécanique Parasitaire Toxique Néoplasique Insuffisance rénale Insuffisance hépatique Pancréatite Pyomètre Péritonite Endocrinopathie TABLEAU I : étiologie des vomissements aigus 20 HUGUET (T.) ET COLLABORATEURS EXAMENS COMPLÉMENTAIRES Numération et formule sanguine Une leucocytose est notée (30100/mm3 (6000-18000/ mm3)) compatible avec un phénomène inflammatoire, infectieux ou néoplasique, ainsi qu’une augmentation de l’hématocrite à 65% (37-55%), valeur compatible avec la déshydratation observée cliniquement. Biochimie sanguine Le bilan biochimique met en évidence une hyperlactatémie (augmentation de la concentration plasmatique en ions lactate) à 4,1 mmol/l (norme <2 mmol/l). Les autres paramètres (Urée, Créatinine, PAL, AlAT, PT, Glucose) sont dans les valeurs usuelles. Ionogramme et gaz sanguin On note une alcalémie sanguine (pH 7,55 (7,35-7,46)) due à une alcalose métabolique non compensée (HCO3- 38,9 mmol/ l (18-26 mmol/l)). On observe également une hypokaliémie à 2,9 mmol/l (3,7-5,8 mmol/l). Ces modifications peuvent être liées aux vomissements, à la déshydratation et à l’anorexie. Radiographie abdominale Une dilatation sévère des anses intestinales par du gaz est observée en regard du jéjunum associée à la présence d’une structure ronde d’opacité liquidienne en regard du duodénum distal. Ces images sont compatibles avec une occlusion par corps étranger. Une perte de contraste abdominal compatible avec une péritonite et la présence de gaz soulignant la paroi abdominale laissant suspecter un pneumopéritoine sont également observées (figure 1). Figure 2. Echographie de l'abdomen mettant en évidence une structure intraluminale compatible avec un corps étranger et une hyperéchogénicité du mésentère compatible dans ce contexte avec une péritonite (crédit photo : service d’imagerie ENVL) Diagnostic Une occlusion digestive par corps étranger et une péritonite sont fortement suspectés. TRAITEMENT Réanimation pré-opératoire Une réanimation pré-opératoire est entreprise afin de stabiliser l’animal avant la chirurgie. Une oxygénothérapie est assurée par une sonde nasale à O2. Une fluidothérapie adaptée permet dans un premier temps de restaurer la volémie avec une perfusion de NaCl 0,9% à un débit de 90 ml/kg/h et dans un second temps de corriger les déséquilibres électrolytiques avec une perfusion de NaCl 0,9% complémentée en chlorure de potassium (40 meq de potassium/litre de NaCl) à 3 ml/kg/h. Intervention chirurgicale L’antibiothérapie est assurée avec l’injection d’amoxicilline-acide clavulanique (Augmentin® 12,5 mg/kg IV) pré et per-opératoire. Figure 1. Radiographie de l'abdomen mettant en évidence une perte de contraste dans l’abdomen crânial droit, un effet masse compatible avec la présence d’un corps étranger dans l’abdomen moyen droit, une dilatation aérique du tube digestif et une opacification aérique le long de la paroi abdominale droite compatible avec un pneumopéritoine (crédit photo : service d’imagerie ENVL) Echographie abdominale Une structure intraluminale est présente en regard du duodénum distal et du jéjunum. Les anses digestives sont dilatées en amont par du liquide (figure 2). Du gaz est également présent en quantité importante dans les anses intestinales. Ces éléments sont en faveur d’une occlusion par corps étranger. Une hyperéchogénicité du mésentère est compatible dans ce contexte avec la présence d’une péritonite. Une laparotomie exploratrice est réalisée et révèle une adénomégalie mésentérique, un iléus avec dilatation liquidienne des anses intestinales et un corps étranger s’étendant de l’estomac au jéjunum est palpé. La paroi digestive présente de nombreuses zones nécrotiques et cinq sites de perforation. Les anses digestives sont repliées sur ellesmêmes au niveau des sites de perforation ce qui semble avoir limité la contamination de la cavité abdominale par le contenu digestif. (figure 3 et 4). Le corps étranger (une serpillière) est retiré par gastrotomie et entérotomie. Une entérectomie est réalisée sur la portion présentant les sites de perforation (figure 5 et 6). Les sutures digestives sont ensuite épiploïsées. La cavité abdominale est abondement rincée avec du sérum physiologique tiède et la paroi est suturée de manière conventionnelle. Au cours de la chirurgie, la pression artérielle (PA) systolique mesurée par méthode oscillométrique est de 60mmHg. Deux bolus de colloïdes (Plasmohès® 4 ml/kg sur 20 minutes) sont réalisés mais ne permettent pas de rétablir une pression artérielle normale, c’est-à-dire compatible avec une perfusion adéquate des organes (PA systolique ≥.90 mmHg ou PA moyenne ≥.60 mmHg). Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 UN CAS DE CHOC SEPTIQUE SECONDAIRE À UNE PERFORATION DIGESTIVE PAR CORPS ÉTRANGER 21 Une hyperlactatémie est observée au cours de la chirurgie (4,9 puis 3,8 mmol/l), ce qui peut évoquer une diminution de la perfusion tissulaire (tube digestif dans notre cas). La glycémie est également suivie lors de la chirurgie et reste dans les valeurs usuelles (1,4 puis 1 g/l). Suivi post-opératoire Figure 3. nécrose paroi du jéjunum (1) (crédit photo F. Collard) A son réveil, la chienne présente une hyperthermie à 39°C, des muqueuses congestionnées avec un temps de remplissage capillaire diminué, une tachycardie à 170 battements par minute, un pouls fémoral faible. Un état de sepsis est alors suspecté. Un monitorage est mis en place avec un suivi de l’électrocardiogramme (ECG) mettant en évidence des salves d’extrasystoles, un suivi de la pression artérielle mettant en évidence une hypotension avec une pression artérielle systolique de 60 mmHg, et un suivi de la saturation en O2 qui reste voisine de 95%. Une sonde urinaire raccordée à un circuit de recueil des urines est mis en place afin de pouvoir quantifier la diurèse. Figure 4. nécrose paroi du jéjunum (2) (crédit photo F. Collard) La lactatémie est évaluée toutes les quatre heures et met en évidence une hyperlactatémie pendant les douze premières heures post-opératoires. La glycémie est également mesurée toutes les quatre heures et révèle une hypoglycémie en postopératoire immédiat. On note également une hypokaliémie modérée à 3,2 mmol/l et une acidémie due à une acidose respiratoire. Une prise en charge thérapeutique du sepsis est immédiatement mise en place : – une oxygénothérapie réalisée à l’aide d’une sonde nasale à 02 (150 ml/kg/min) – une antibiothérapie large spectre avec de l’amoxicillineacide clavulanique (Augmentin® 12,5 mg/kg IV deux fois par jour) associé à de la gentamicine (Septigen® 6,6 mg/kg IV une fois par jour pendant 3 jours) après contrôle des paramètres rénaux sanguins – une héparinothérapie (Fraxiparine® SC 57 UI/kg une fois par jour pendant 3 jours) afin de prévenir une agrégation plaquettaire (prévention du risque d’embolie vasculaire et de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)) Figure 5. retrait du corps étranger par gastrotomie (crédit photo F. Collard) – une analgésie avec du butorphanol (Torbugésic® IV 0,1 mg/kg/h) – une fluidothérapie visant à rétablir une pression artérielle systolique supérieure à 90 mmHg. Des colloïdes sont administrés en bolus à plusieurs reprises (Plasmohès® 4 ml/kg sur 20 minutes) puis en perfusion (Plasmohès® 12 ml/kg sur 12h) sans permettre d’augmentation de la PA systolique qui reste voisine de 60 mmHg. L’hypotension ne répondant pas à la fluidothérapie, un choc septique est suspecté et une perfusion de dobutamine (5 µg/kg/min sur 40 min, diluée dans du NaCl 0,9%) est administrée. La PA systolique augmente progressivement jusqu’à 110 mmHg. Un cathéter veineux central est mis en place afin d’optimiser la fluidothérapie et de réaliser une nutrition parentérale. Figure 6. portion de jéjunum retirée par entérectomie Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 – une perfusion de cristalloïde complémentée en potassium pour correction des déséquilibres électrolytiques et acidobasiques 22 EVOLUTION L’état général de la chienne s’améliore lentement avec cependant une persistance de l’hyperthermie pendant quatre jours et une tachypnée. Une radiographie thoracique est réalisée et révèle un discret épanchement pleural et un œdème pulmonaire compatibles avec une surcharge volumique (figure 7). Des salves d’extrasystoles sont également observées pendant plusieurs jours et peuvent être la conséquence d’une hypoxie myocardique secondaire au choc septique. La chienne présente deux épisodes de vomissements verdâtres faisant suspecter un iléus et un retard à la vidange gastrique. Une hypoalbuminémie, une leucocytose et une augmentation des transaminases (ALAT) liées au choc septique persistent pendant trois jours alors que les lactates reviennent dans les valeurs usuelles. Une augmentation du temps de céphaline activée et une diminution de la numération plaquettaire sont observées et laissent suspecter l’installation d’une CIVD. Figure 7. Radiographie du thorax mettant en évidence une opacification broncho-alvéolaire péri-ilaire et un discret épanchement pleural (crédit photo : service d’imagerie ENVL) HUGUET (T.) ET COLLABORATEURS Discussion SIRS, SEPSIS, SEPSIS SÉVÈRE ET CHOC SEPTIQUE. Ce cas illustre le diagnostic et la prise en charge d’un sepsis, d’un sepsis sévère puis d’un choc septique chez une chienne. Un sepsis est diagnostiqué lorsqu’un syndrome inflammatoire à réponse systémique est associé à l’infection de l’organisme par un agent bactérien, viral ou fongique. Un syndrome inflammatoire à réponse systémique (SIRS ou SRIS) est une réponse de l’organisme à la production et à la libération excessive de médiateurs de l’inflammation dans la circulation sanguine. Cliniquement, un SIRS se définit par l’association d’au moins deux des quatre paramètres ou symptômes suivants : hyper ou hypothermie, tachy ou bradycardie, tachypnée, leucocytose ou leucopénie [5, 13] (tableau II). Dans le cas décrit, la chienne présentait en postopératoire une tachycardie, une hyperthermie et une leucocytose autorisant le diagnostic d’une réponse inflammatoire systémique, celle-ci associée à la contamination de la cavité péritonéale par la flore bactérienne digestive permet de conclure à un sepsis. Paramètre clinique Chien Chat Fréquence cardiaque (btm/ min) >120 <140 ou >225 Fréquence respiratoire (mvt/min) >40 >40 Température (°C) <38 ou >39 <37,8 ou >39 Numération leucocytaire (cellules/mm3) >18000 ou <5000 >19000 ou <5000 TABLEAU II : Paramètres modifiés lors de SIRS L’antibiothérapie, l’analgésie et l’héparinothérapie sont poursuivies tout au long de l’hospitalisation. Des protecteurs de la muqueuse gastro-intestinale (sucralfate Ulcar® per os trois fois par jour) ainsi que des gastrokinétiques (métoclopramide Primpérid® 0,33 mg/kg IV trois fois par jour) sont administrés jusqu’à la reprise du transit afin de prévenir des lésions de la muqueuse digestive et favoriser la vidange gastrique. L’oxygénothérapie est maintenue jusqu’à la normalisation de la courbe respiratoire. Une perfusion de lidocaïne (Xylovet® 30 µg/kg/min) est mise en place pour lutter contre les extrasystoles. Une transfusion de sang frais est réalisée pour apporter des facteurs de coagulation et pour ses propriétés colloïdes. Quatre jours après la chirurgie, des borborygmes sont auscultés et l’appétit redevient normal. L’ensemble des paramètres biochimique et hématologique est dans les valeurs usuelles et l’état général de la chienne est très satisfaisant le cinquième jour. Elle est rendue à ses propriétaires le sixième jour avec poursuite de l’antibiothérapie pendant encore huit jours. Les propriétaires sont contactés trois mois plus tard et rapportent un très bon état général de leur animal. Le sepsis est considéré comme sévère s’il est associé à des dysfonctionnements organiques, à une hypotension ou à une hypoperfusion tissulaire. L’hypoperfusion tissulaire peut se traduire par une acidose lactique, une oligurie justifiant la mise en place d’une sonde urinaire pour quantification précise et suivi de la diurèse, une hypoxémie ou une altération du statut mental. Enfin, le choc septique se définit par un sepsis sévère associé à une hypotension (pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg) réfractaire à la fluidothérapie [9]. Dans ce cas, le sepsis a évolué en sepsis sévère avec mise en évidence d’une hypotension en per puis post-opératoire, puis choc septique car l’hypotension n’était pas corrigée par l’utilisation de cristalloïdes et de colloïdes. Le retour à une pression artérielle satisfaisante a nécessité l’administration de molécules vaso-actives (dobutamine). PHYSIOPATHOLOGIE DU CHOC SEPTIQUE Le choc septique est un choc complexe associant chocs hypovolémique, cardiogénique et hypoxique [12]. Il est le résultat d’une cascade de phénomènes inflammatoires initiée par un agent pathogène (bactéries Gram négatif, positif, Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 UN CAS DE CHOC SEPTIQUE SECONDAIRE À UNE PERFORATION DIGESTIVE PAR CORPS ÉTRANGER virus, champignons ou protozoaires). Suite à l’infection de l’organisme, les macrophages sont activés et libèrent des cytokines. Des interactions complexes entre macrophages, d’autres leucocytes et des cellules endothéliales aboutissent à la libération d’autres cytokines, d’eicosanoïdes et de radicaux libres. La libération de médiateurs de l’inflammation a des conséquences multiples : hypotension, ischémie mésentérique, troubles respiratoires, anorexie, hyperthermie, neutropénie puis neutrophilie. Si la réaction inflammatoire est contrôlée, il s’établit un équilibre métastable entre médiateurs pro-inflammatoires (TNF, IL-1 par exemple) et médiateurs anti-inflammatoires (IL-4, IL10 par exemple). Si la production de médiateurs pro-inflammatoires est excessive ou si celle de médiateurs anti-inflammatoires est insuffisante, l’équilibre est rompu et l’organisme bascule en état de sepsis, sepsis sévère et choc septique [18]. 23 diagnostic du sepsis ce qui a permis la prise en charge rapide et efficace. Idéalement, un prélèvement aurait pu être réalisé pour culture bactérienne et antibiogramme. Sepsis : stade précoce Sepsis : stade avancé Tachypnée Tachypnée Pouls bondissant Pouls filant TRC < 1 seconde TRC > 2 secondes Muqueuses congestionnées Muqueuses pâles Dépression Stupeur, coma Hyperthermie Hypothermie TABLEAU III : Signes cliniques associés au sepsis DIAGNOSTIC DU SEPSIS ET DU CHOC SEPTIQUE Modifications biologiques Présentation clinique Les symptômes lors de sepsis et de choc septique sont initialement ceux observée lors de SIRS et sont souvent peu spécifiques : anorexie, vomissements, hypovolémie, hypotension, hyperthermie comme dans le cas décrit. Ils dépendent également du stade d’évolution du sepsis. En effet, dans les stades précoces de sepsis, des mécanismes compensateurs permettent de maintenir une perfusion cérébrale et cardiaque satisfaisante et un débit cardiaque normal. Progressivement, le débit cardiaque et les résistances périphériques diminuent. Le sepsis évolue alors en sepsis sévère puis en choc septique et les signes cliniques se modifient (tableau III). Le choc septique peut lui-même se présenter sous deux formes cliniques : une forme hyperkinétique (correspondant à la transition entre sepsis sévère et choc septique) avec hyperthermie, tachycardie et polypnée, puis une forme hypokinétique avec hypothermie, bradycardie et hypotension réfractaire aux médicaments vaso-actifs [1]. Dans notre cas, le traitement vaso-actif mis en place a permis de ne pas basculer de la forme hyperkinétique à la forme hypokinétique. Les paramètres cliniques observés étaient caractéristiques de la phase précoce du choc septique avec notamment des muqueuses rouge brique, un temps de remplissage capillaire instantané et une hyperthermie. Il faut suspecter un sepsis lorsqu’un animal présente des critères compatibles avec un SIRS (tableau 1) et une infection potentielle. Les sources d’infection rencontrées le plus souvent en médecine vétérinaire sont les appareils urinaire (pyélonéphrite), reproducteur (pyomètre, abcès prostatique…), la cavité abdominale et notamment les perforations digestives (péritonite), les poumons (pneumonie, pyothorax), les valves cardiaques (endocardite), les dents [6, 18]. L’anamnèse, les commémoratifs (vomissements, possible ingestion de corps étranger par exemple), l’examen clinique et la réalisation d’examens complémentaires (analyses sanguines, imagerie par exemple) doivent permettre d’identifier et de localiser le foyer infectieux. Des prélèvements doivent être réalisés afin d’identifier l’agent infectieux et d’établir le diagnostic de sepsis [6, 8]. Dans ce cas, la source d’infection (cavité abdominale) était connue avant le Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 L’inflammation systémique lors de sepsis est à l’origine de nombreuses modifications hématologiques et biochimiques (tableau IV). Les anomalies rencontrées dans ce cas étaient une leucocytose, une hypocoagulabilité, une hypoglycémie, une hypoalbuminémie, une augmentation des ALAT et une hyperlactatémie. L’hypocoagulabilité a été mise en évidence dans ce cas par l’allongement du temps de céphaline activée. Elle fait suite lors de sepsis à une phase d’hypercoagulabilité avec un risque majeur de CIVD [14] . Les modifications classiquement observées lors de CIVD sont chronologiquement une diminution d’anti-thrombine III, une diminution progressive de la numération plaquettaire, une diminution des temps de coagulation, une diminution du fibrinogène, puis une augmentation des temps de coagulation et une augmentation des produits de dégradation de la fibrine (PDF) [2, 16]. La phase d’hypocoagulabilité observée dans ce cas est donc une phase tardive consécutive à la consommation des facteurs de la coagulation. Les mécanismes responsables des modifications de la glycémie sont complexes. On observe généralement dans un premier temps une hyperglycémie par augmentation de la néoglucogenèse, une insulinorésistance secondaire aux actions hormonales (cortisol, hormones de croissance, catécholamines…) et diminution de la production d’insuline. Dans un second temps, une hypoglycémie consécutive à une diminution de la production de glucose et à une augmentation de son utilisation par les cellules peut être observée [7]. Dans le cas décrit ici, une hypoglycémie per-opératoire (anesthésie, chirurgie) est rapportée puis la glycémie se normalise. L’hypoalbuminémie est dans notre cas modérée (20g/l). Elle est liée à une augmentation de la perméabilité capillaire et à une diminution de la synthèse hépatique [6]. L’augmentation des ALAT témoigne d’une cytolyse hépatique secondaire à une hypoperfusion hépatique. Elle est dans le cas décrit probablement la conséquence du choc distributif observé initialement et au sepsis. 24 HUGUET (T.) ET COLLABORATEURS Sepsis : stade précoce Sepsis : stade avancé Leucocytose (ou leucopénie) Leucopénie (ou leucocytose) Thrombopénie faible à modérée Thrombopénie Hypercoaguabilité Hypocoagulabilité Hyper ou hypoglycémie Hypoglycémie Hypoalbuminémie modérée Hypoalbuminémie sévère Dysfonctionnements organiques : - PAL, ALAT, Bilirubine - Urée, Creat - PaCO2, PaO2, Lactate TABLEAU IV : Modifications hématologique et biochimique associées au sepsis L’hyperlactatémie est consécutive essentiellement à un métabolisme anaérobie excessif. La production d’ions lactates est accrue lors de sepsis en raison de l’hypoperfusion et donc de l’apport en O2 insuffisant vers les tissus. Elle pourrait également être liée lors de sepsis à un défaut d’élimination hépatique [17, 19]. PRISE EN CHARGE La prise en charge d’un animal présentant un sepsis ou un choc septique est complexe et le pronostic reste sombre. L’anticipation des complications est fondamentale ce qui justifie la mise en place d’un monitorage invasif. Les principales composantes de la prise en charge sont la réanimation, le contrôle de l’infection, et le soutien des différentes fonctions organiques. Le but de la réanimation est de restaurer un apport tissulaire en oxygène suffisant grâce à une oxygénothérapie et une fluidothérapie. Une oxygénothérapie doit être entreprise immédiatement. Dans le cas décrit, une sonde nasale à O2 a été mise en place lors de la réanimation pré-opératoire. Un soutien cardiovasculaire est ensuite nécessaire afin de corriger l’hypotension. Le maintien de la pression artérielle systolique au dessus de 90 mmHg (ou pression artérielle moyenne supérieure à 60 mmHg) est essentiel afin d’assurer une perfusion tissulaire adéquate. Si la fluidothérapie avec notamment la réalisation de bolus puis d’une perfusion de colloïde ne suffit pas comme dans ce cas à rétablir une pression artérielle normale, l’administration de molécules vasoactives doit être envisagée (catécholamines). Ces molécules permettent de modifier la PA soit en augmentant le débit cardiaque (effet inotrope et chronotrope positif correspondant à un effet β1 adrénergique) soit en augmentant les résistances périphériques (vasoconstriction correspondant à un effet α adrénergique). La dopamine (5-15 μg/kg/min) et la norépinéphrine (0,2-3,3 μg/kg/min) sont les molécules vasoactives utilisées le plus couramment. Elles présentent, à ces doses, essentiellement un effet α adrénergique et peuvent être responsables d’une diminution de la perfusion du territoire splanchnique par vasoconstriction [3, 11]. La dobutamine (15 μg/kg/min), préférée dans notre cas, a un effet uniquement β1 adrénergique et a permis d’augmenter la PA sans altérer la perfusion du territoire splanchnique. Un monitorage ECG est utile, en effet, lors de choc septique, l’hypotension peut être consécutive à une hypovolémie, à un déficit de réactivité de l’endothélium vasculaire aux catécholamines endogènes, à une diminution de pression oncotique, mais également à un débit cardiaque insuffisant (arythmies consécutives à une hypoxie myocardique, une dilatation ventriculaire gauche). Des anti-arythmiques peuvent être administrés lorsque les troubles du rythme sont associés à un débit cardiaque insuffisant et lorsque la cause de ces troubles ne peut être corrigée. Une antibiothérapie est instaurée dès qu’un sepsis est suspecté. Le choix de l’antibiotique est dans un premier temps probabiliste. Dans notre cas, une contamination massive multi bactérienne était suspectée et justifiait le recours à une antibiothérapie à large spectre par association de gentamycine (Septigen® 6,6 mg/kg IV une fois par jour), amoxicilline et acide clavulanique (Augmentin® 12,5 mg/kg IV deux fois par jour) efficace contre les anaérobies et les gram négatifs. L’antibiothérapie est ensuite réévaluée si un antibiogramme a été réalisé [4]. La gentamycine est un aminoglycoside. Il s’agit d’un antibiotique bactéricide dosedépendant présentant un effet postantibiotique marqué, une néphro et une oto-toxicité. Le caractère dose-dépendant et l’effet postantibiotique marqué, permettant l’obtention d’une concentration élevée sans recroissance bactérienne entre les administrations, justifie l’utilisation monoquotidienne choisie dans notre cas. De plus, l’espacement des injections de 24h diminue la toxicité [10]. Une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour contrôler l’infection. Dans notre cas, elle a permis d’éliminer la cause du sepsis (retrait du corps étranger et des tissus nécrosés) et a participé également au traitement de la péritonite (lavages per-opératoire abondants de la cavité abdominale). Un drainage abdominal ouvert (DAO) ou fermé (DAF) avec mise en place d’un drain multifenestré connecté à un système de récupération sous vide aurait pu se justifier dans ce contexte de péritonite septique. Le DAO est considéré comme la méthode de choix car il permet de transformer la cavité abdominale en milieu aérobie ce qui participe à la lutte contre les germes anaérobies présents lors de contamination par du contenu digestif, d’assurer un drainage continu de la cavité abdominale et de faciliter d’éventuelles réexplorations Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 UN CAS DE CHOC SEPTIQUE SECONDAIRE À UNE PERFORATION DIGESTIVE PAR CORPS ÉTRANGER chirurgicales. Cependant, les inconvénients de cette méthode sont nombreux (risque de surinfection, troubles hématologiques et biochimiques par fuite de liquide péritonéal, risque d’éviscération) et le recours au DAO doit se limiter aux cas de péritonite sévère ou lorsque la cause de l’infection n’a pas pu être identifiée ou traitée [15]. La contamination de la cavité abdominale était dans ce cas limitée et un lavage peropératoire abondant semblait être suffisant. La décision du moment de l’intervention chirurgicale est souvent délicate. Une réanimation pré-opératoire est indispensable afin de minorer les risques anesthésiques. Cependant, il est parfois impossible de stabiliser parfaitement l’animal tant que le foyer septique, responsable de l’inflammation systémique et de toutes ses conséquences organiques, n’est pas éliminé. La troisième composante de la prise en charge est la prévention ou le traitement des dysfonctionnements organiques consécutifs à l’action directe des médiateurs de l’inflammation ou à l’apport tissulaire insuffisant en oxygène. Les lésions digestives induites par l’hypoperfusion sur le tube digestif sont un iléus, des ulcères gastriques et des altérations de la muqueuse digestive favorisant les translocations bactériennes. Le traitement a pour objectif de stimuler la motricité gastro-intestinale et la vidange gastrique (métoclopramide Primperid® 1mg/kg/j) et de prévenir la formation d’ulcères (sucralfate Ulcar®) [18, 20]. La nutrition est une étape fondamentale et est souvent sousestimée dans les procédures thérapeutiques. En effet, les animaux en état de sepsis sont souvent anorexiques, présentent un catabolisme protéique accéléré, et la malnutrition retarde la récupération post-opératoire, diminue la réponse immunitaire et augmente le risque de complication. La nutrition peut être entérale ou parentérale. La nutrition entérale doit être privilégiée car elle prévient l’atrophie des entérocytes et diminue le risque de translocation bactérienne. Si l’animal refuse de s’alimenter seul, une sonde oesophagienne, par exemple, peut être mise en place. Cependant, une alimentation parentérale partielle peut être adjointe lorsque l’entérale ne couvre pas les besoins énergétiques de base [21]. Dans notre cas, une nutrition parentérale partielle (Trophysan®, Glucose 5%) a été choisie dans un premier temps en raison de l’iléus. Une alimentation entérale aurait été envisagée si l’anorexie avait persisté. Par ailleurs, l’hypoperfusion hépatique et le SIRS entraînent une nécrose centrolobulaire (avec augmentation des AlAT), une cholestase (avec augmentation des PAL) et une diminution des capacités de synthèse (avec hypoalbuminémie notamment). L’hypoalbuminémie inférieure à 20 g/l doit être corrigée avec une transfusion de plasma frais congelé ou de sang frais. Une transfusion de plasma frais est en général préférée mais seul du sang frais était disponible dans ce cas. Une insuffisance rénale aiguë consécutive à l’hypotension peut être observée. La diurèse est quantifiée après mise en place d’une sonde urinaire et doit rester supérieure à 1ml/kg/ h. La quantification de la diurèse permet de diagnostiquer et de prendre en charge très précocement une oligurie et fait Revue Méd. Vét., 2007, 158, 1, 19-26 25 partie de l’évaluation de la volémie. Lors d’oligurie ou d’anurie, la volémie et la pression artérielle doivent être corrigée avant d’envisager l’utilisation de molécules diurétiques telles que le mannitol ou le furosémide [18]. Des bilans de coagulation et des suivis de numération plaquettaire doivent être réalisés de manière régulière (tous les deux jours ou tous les jours lors d’anomalie). Le traitement prophylactique de la phase d’hypercoagulabilité consiste en l’administration d’héparine (Fraxiparine® 57 UI/ kg SC une fois par jour) [20]. Lors d’hypocoagulabilité, une transfusion de plasma frais congelé ou de sang frais est nécessaire [22]. Dans ce cas, la transfusion de sang frais a permis de corriger les troubles de la coagulation et l’hypoalbuminémie. La glycémie doit être maintenue entre 1 et 1,8 g/l [7]. Dans ce cas aucune correction n’a été nécessaire. Les balances électrolytiques et acido-basiques doivent être contrôlées et corrigées (correction de l’hypokaliémie dans ce cas). La lactatémie doit également être suivie. Une valeur isolée de celle-ci est insuffisante pour donner un pronostic précis alors que sa cinétique fournit un élément pronostique intéressant [19]. Les mesures peuvent être effectuées toutes les quatre heures lorsque la lactatémie est supérieure aux valeurs de référence puis toutes les douze à vingt-quatre heure lorsqu’elle se normalise. Une normalisation de la lactatémie témoigne d’un apport tissulaire en oxygène correct et dans ce cas, la normalisation de la lactatémie était concomitante avec la normalisation de la pression artérielle. Enfin, le nursing et l’analgésie sont des éléments également essentiels de la réanimation. L’analgésie peut être assurée avec des opioïdes tels que la morphine, le butorphanol ou le fentanyl. Le butorphanol présente moins d’effet secondaire que la morphine (moins de risque d’iléus notamment) et avait donc un intérêt particulier dans ce cas. Le nursing consiste entre autre à changer de décubitus l’animal toutes les 4h, prévenir l’ankylose des membres, contrôler strictement l’hygiène des cathéters et des pansements. Conclusion Ce cas illustre la complexité de la prise en charge d’un animal présentant un choc septique et une occlusion. Malgré un pronostic généralement sombre, l’évolution dans notre est favorable et est probablement liée à la mise en œuvre précoce d’un traitement agressif ayant permis la correction chirurgicale de l’occlusion, la correction de l’hypovolémie, des déséquilibres électrolytiques, biochimiques et hématologiques, le soutien des fonctions cardiovasculaires, respiratoires et digestives et la lutte contre l’infection. Cependant, même en unité de soins intensifs, le pronostic lors de choc septique est sombre avec une mortalité comprise entre 40 et 70% en médecine humaine. Prévenir le sepsis et le choc septique semble être la meilleure approche et nécessite l’identification de patients à risque. 26 Bibliographie 1. – ANNANE D., BELLISSANT E., CAVAILLON J. M.: Septic shock. Lancet, 2005, 365, 63-78. 2. – BATEMAN S. W., MATHEWS K. A., ABRAMS-OGG A. C., LUMSDEN J. H., JOHNSTONE I. B., HILLERS T. K., FOSTER R. 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