OISE Un marché très ouvert

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OISE Un marché très ouvert
OISE
Un marché très ouvert
A Senlis, Chantilly et Compiègne, les trois villes phares du département, le marché affiche
une belle vitalité sur le haut de gamme comme sur les biens classiques
A
la hauteur de la réputation de ces biens. Une
maison ancienne de 260 m2 sur 2 000 m2 de terrain s’est vendue à 1,5 million d’euros. Et, fait exceptionnel, une maison de 250 m2 sur 800 m2 de
terrain en état irréprochable, avec double garage
et dépendance pouvant être transformée en
petit appartement d’ami, est à vendre 1,260 million d’euros. Au nord de la ville, dans le quartier
Villevert, où se trouvent les écoles privées de
Notre-Dame ou Saint-Vincent, les prix sont un
D. Delaporte/Andoa.fr
vec des milliers d’hectares de forêt,
les berges de l’Oise et des golfs réputés, le département de l’Oise est
un des ballons d’oxygène de la région parisienne. L’histoire liée aux
trois villes phares du secteur lui donne une
image de prestige, bien au-delà du département, et a fortement marqué le patrimoine urbain avec châteaux, prieurés, hôtels
particuliers… Cet écrin privilégié attire des
cadres parisiens à la recherche d’espace et de
calme mais aussi des cadres mutés travaillant
sur l’aéroport de Roissy et dans les nombreuses entreprises installées auprès de l’aéroport. Le marché reste très ouvert, allant de
propriétés à un, deux, voire trois millions d’euros aux maisons standard à 250 000 euros en
passant par des biens à 500 000 ou 700 000
euros… Le secteur des très belles propriétés et
des maisons bourgeoises constitue un marché
très confidentiel. « L’immobilier de prestige à
Senlis et Chantilly demeure un marché de
niche sur lequel l’activité reste soutenue et les
prix fermes dès l’instant où le bien est irréprochable de par son emplacement, sa qualité de
construction et de prestations », explique Marc
Foujols, président du groupe Marc Foujols,
spécialiste de l’immobilier haut de gamme.
Senlis joue la grande séduction avec ses
40 hectares de secteur sauvegardé, ses hôtels
particuliers des XVIe et XVIIIe siècles et ses ruelles
pavées mais aussi avec le quartier Villevert, plus
aéré. « Le marché senlisien est particulièrement
recherché par des familles de Parisiens vendant
leurs appartements pour s’installer dans une
maison spacieuse inscrite dans un site de charme
et où tout déplacement peut se faire à pied, souligne Jean-Christophe Roger, négociateur à
l’agence Marc Foujols de Senlis. Les prix se
maintiennent dès l’instant où le bien ne présente
aucun défaut. » Dans l’enceinte des remparts
médiévaux et donc en plein centre historique de
la ville, les transactions sur les belles demeures
à l’abri des regards sont très rares et les prix à
Compiègne : un centre très recherché
peu moins élevés et l’on peut trouver des maisons de 250 m2 entre 650 000 et 850 000 euros.
En s’éloignant davantage du centre, dans les
secteurs Bon-Secours ou la Gâletière, les valeurs chutent à 250 000 ou 300 000 euros. Les
appartements dans l’hypercentre se trouvent
entre 3 500 et 4 200 euros/m2 ou à 3 000
euros/m2 à rénover. On peut également, dans
le centre, acquérir des appartements neufs au
prix moyen de 4 000 euros/m2.
Chantilly bénéficie d’une réputation internationale avec ses écuries, ses courses de
chevaux, son golf. Le parc immobilier est
plus hétérogène, moins ancien. « Ici, les acquéreurs sont peut-être moins sensibles à
l’immobilier de charme et plus en quête de villas bourgeoises plus récentes dans un quartier
résidentiel », note Marc Foujols. Dans le quartier du Lys, le plus coté, proche du golf, des
maisons bourgeoises de 350 m2 sur de grandes
parcelles dépassent allègrement les 2 millions
d’euros. Les plus petites, autour de 200 m2,
peuvent parfois s’appréhender entre
800 000 euros et un million d’euros. Le centre
reste l’apanage des appartements qui se négocient entre 3 000 et 3 500 euros/m2. Rue du
Connétable, un 40-m2 est à vendre dans l’état
à 150 000 euros. Proche de la gare, une grande
surface de 166 m2 en bon état, avec cave et
parking, est proposée à 580 000 euros. En
s’éloignant du centre, du château et de la
gare, les prix s’amenuisent, entre 2 200 et
2 500 euros/m2.
Compiègne jouit d’une renommée moins
grande que Senlis et Chantilly. Mais sa qualité
de vie en bordure de forêt et des prix légèrement inférieurs lui valent un réel engouement. « Après deux années de baisse, les prix
sont à nouveau entrés dans une phase de stabilité pour tourner en moyenne autour de
2 400 euros/m2 », constate un négociateur de
l’agence Sogestim. Le centre-ville est le plus
recherché avec les rues Carnot et Saint-Lazare
ainsi que les avenues menant à l’hippodrome
et au golf. Les prix oscillent alors entre 2 700
et 3 000 euros, parfois plus, comme ce 89-m2
avec balcon vendu 260 000 euros, rue Carnot.
Sur les autres secteurs, le mètre carré descend
à 2 000-2 200 euros. Cette ville historique
n’entend pas pour autant rester immobile.
Les premiers coups de pioche du nouveau
pont urbain reliant Compiègne à Magny-lèsCompiègne vont permettre la construction de
deux Zac de chaque côté de l’Oise, dont l’une
rive gauche, sur Compiègne, avec à la clé des
logements, un mail, un parc arboré et, de l’autre, rive droite, sur Magny, des logements, bureaux, un hôtel et une résidence étudiante.
Elisabeth Lelogeais ☛
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