les institutions qui se sont occupees des pauvres pendant l`ancien
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les institutions qui se sont occupees des pauvres pendant l`ancien
XRA0020/RKMP049 INSTITUTIONS FRANÇAISES Teija Natri, Centre de langues, Université de Jyväskylä LES INSTITUTIONS QUI SE SONT OCCUPEES DES PAUVRES PENDANT L’ANCIEN REGIME ET LE CHANGEMENT DES IDEES APRES 1789 par Tanja Miettinen (printemps 2007) L’introduction Cet essai traite des institutions qui se sont occupées des pauvres au XVIIIe siècle. Le changement institutionnel de la pauvreté m’intéresse. Il est facile de trouver un texte qui démontre que la gestion des pauvres était bien institutionnalisée depuis le moyen âge. Dans ce travail, j’essayerai de donner la vue d’ensemble sur ces institutions et décrire aussi le changement des idées qui les auraient transformées. La lutte contre la pauvreté et son origine dans le christianisme L’histoire de l’assistance publique est sans doute aussi vieille que le christianisme. C’est pourquoi l’histoire de l’assistance publique est naturellement attachée à l’église catholique et aux autres institutions religieuses. Dans la religion catholique, un pauvre était un facteur essentiel qui aidait des riches à obtenir leur salut dans l’éternité, par la charité volontaire qui était basée sur les aumônes. Le traitement de la pauvreté est laissé à la volonté individuelle des riches.1 Les notions essentielles du XVIIe siècle français, c’étaient les notions de devoir, d’acception des contraintes, des jougs, des servitudes de la condition humaine, ainsi que la notion d’obéissance. Le salut ou le bonheur éternel étaient le prix de la vie terrestre. Mais ces visions de la vie commençaient à se transformer au cours du XVIIIe siècle.2 L’hôpital général et le bureau de charité Dans l’Ancien régime, les hôpitaux généraux et les bureaux de charité étaient les institutions principales qui prenaient soin des pauvres. Jusqu’au XVIIIe siècle, dans toutes 1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9#Historique Hufton, s. 131. 1 XRA0020/RKMP049 INSTITUTIONS FRANÇAISES Teija Natri, Centre de langues, Université de Jyväskylä les villes avec 5000 habitants ou plus, il y avait un hôpital général. C’était fréquemment l’évêque qui était responsable de la construction de l’hôpital général, de l’installation des religieuses et de l’entretien des pauvres. Si l’évêque ne le considérait pas comme son affaire, c’était l’affaire du conseil municipal, du gouverneur de la province ou de l’intendant ou d’une combinaison des précédents.3 C’était l’abbé St Pierre qui cherchait à concilier l’utilité et la philanthropie à partir de 1721. Il préconise le travail comme un moyen principal de lutte contre la pauvreté et ainsi les hôpitaux généraux étaient des camps de travail.4 Dans la campagne, un institut similaire était un bureau de charité mais le bureau de charité différait beaucoup de l’hôpital général. Il n’y avait pas de construction pour les pauvres mais on donnait le secours en plein air. C’était important que le pauvre reste chez soi et l’aide y fût apporté. Les jésuites faisaient fonctionner les bureaux de charité.5 Les idées qui auraient pu mener à un changement L’histoire des idées accorde de l’importance aux idées qui provoquent un changement dans la vie concrète. Le bonheur sur terre, un bonheur purement laïc venait important au XVIIIe siècle. Une morale sociale et humanitaire de la philanthropie considère que le bonheur individuel et le bonheur commun sont indissociables. On peut considérer la philanthropie comme une sorte de socialisme antérieur qui voulait le bonheur du plus grand nombre de personnes.6 L’idée de progrès était aussi une des idées qui avait un effet sur la société du XVIIIe siècle. On a appelé le XVIIIe siècle un siècle de la raison. En tout cas, les intellectuels cultivés, par exemple Voltaire, commençaient à penser que la société était construite par les hommes et les hommes pouvaient l’améliorer. Au contraire, les gens du moyen âge avaient trouvé la société statique.7 2 Chevallier, J.-J., s. 11. Hufton, s.144. 4 http://wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9#Historique 5 Hufton, s.159. 6 Chevallier, s.12. 3 2 XRA0020/RKMP049 INSTITUTIONS FRANÇAISES Teija Natri, Centre de langues, Université de Jyväskylä Pendant le siècle des Lumières, les intellectuels ont attaqué la religion catholique. Selon les intellectuels, les institutions de la pauvreté étaient mal organisées. Par exemple, ils accusaient des différents ordres conventuels de la partialité et qu’ils étaient incompétents dans les soins des pauvres.8 1789 et le concept de l’égalité L’affirmation de l’égalité se heurtait très rapidement à l’accroissement de la pauvreté, et l’on est amené à étudier le problème de l’assistance en fonction des idées d’égalité. Ceci conduisait à une doctrine bien construite mais qui, dans la pratique, n’était pas appliquée. Une fois de plus l’affirmation de l’égalité restait théorique.9 En 1790, la Constituante instituait un Comité de mendicité pour faire des enquêtes et préparer une législation, bien plus qu’organiser et administrer les services d’assistance. Selon ce comité, l’assistance était un devoir de la société parce que tout homme a droit à sa subsistance. La misère des peuples est un tort du gouvernement. Cette doctrine a inspiré le XIXe siècle et le XXe siècle. Mais la révolution aussi diminuait brutalement les anciennes ressources des hôpitaux : suppression des droits féodaux, des dîmes, des péages, etc. De plus, les hôpitaux étaient obligés de payer des impôts qu’ils ne payaient pas avant. En réalité, la Constituante avait pratiquement détruit tout l’ancien système hospitalier mais n’avait rien construit à la place. La situation des pauvres et des malades s’est donc gravement empirée. Mais il y avait un nouveau coup aux hôpitaux encore: la loi du 18 août 1792 supprime les congrégations religieuses. Tout le personnel hospitalier appartenait à ces congrégations.10 Autrement dit, la pauvreté devient l’expression de dysfonctionnement de la société. Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir l’émergence de l’État-providence. L’État-providence est une conception du rôle de l’État, à qui on attribue le devoir de jouer un rôle actif dans la promotion de la croissance économique, de fournir une protection 7 Chevallier, s. 13-14. Forrest, s.1-10. 9 Jones, s. 159-183. 10 Jones, s. 159-183. 8 3 XRA0020/RKMP049 INSTITUTIONS FRANÇAISES Teija Natri, Centre de langues, Université de Jyväskylä sociale aux citoyens, et de corriger les injustices sociales résultant de l’économie de marché.11 Chevallier, J.-J., Histoire des Institutions et des Régimes politiques de la France moderne. Paris, 1967. Forrest, Alan, The French Revolution and the Poor. Oxford, 1981. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9#Historique http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat-providence Hufton, Olwen, The Poor of Eighteenth-Century France 1750-1789. Oxford, 1974. Jones, Colin, Charity and bienfaisance, the treatment of the poor in the Montpellier region 1740-1815. Cambridge, 1982. 11 http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat-providence 4