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Sociologie N°4, vol. 3 | 2012 Varia Annexe 7 : Entretien avec Armand Samuel Julhe et Marina Honta Éditeur Presses universitaires de France Édition électronique URL : http://sociologie.revues.org/1429 ISSN : 2108-6915 Édition imprimée Date de publication : 30 novembre 2012 ISSN : 2108-8845 Référence électronique Samuel Julhe et Marina Honta, « Annexe 7 : Entretien avec Armand », Sociologie [En ligne], N°4, vol. 3 | 2012, mis en ligne le 26 novembre 2012, consulté le 03 octobre 2016. URL : http:// sociologie.revues.org/1429 Ce document a été généré automatiquement le 3 octobre 2016. © tous droits réservés Annexe 7 : Entretien avec Armand Annexe 7 : Entretien avec Armand Samuel Julhe et Marina Honta 1 Cette annexe présente une transcription de l’entretien avec Armand. Né en 1981, cet ancien membre de l’équipe de France de sa discipline occupe un poste de Conseiller Technique National depuis 2008. Ce cas explicite la manière dont le choix du conjoint et le mode de vie peut s’organiser autour de l’activité sportive, puis de l’activité professionnelle. 2 * 3 Donc comme je te disais euh on a deux, deux grands points de questionnement, d’une part les parcours, voir d’où les gens viennent fin comment ils en sont arrivés à ce métier là et puis d’autre part comment s’exerce le métier de conseiller technique sportif euh donc on va faire chronologiquement hein 4 Ouais ouais 5 Donc euh c’est peut-être le plus simple, est ce que tu pourrais me raconter alors on va prendre du tout début puis on va rentrer dans les détails au fur et à mesure déjà la, la rencontre avec la pratique du karaté, tu commences quand ? 6 J’ai commencé le karaté, j’avais 8ans 7 Ouais 8 J’ai commencé en 88 ou en 89 euh donc 8 ans, pourquoi j’ai commencé le karaté, parce que j’étais, j’avais des tendances à l’hyperactivité donc euh je prenais de l’homéopathie et pas mal de petites choses comme ça pour essayer de me calmer, j’étais assez turbulent et… j’avais un besoin de se dépenser important et puis en même temps je fais partie aussi de la génération euh Bruce Lee, Jean Claude Vandamme et euh tous les premiers films d’arts martiaux et de sports de combat et moi j’étais assez friand de ça en fait et puis un jour maman, ma maman me voyant, me voyant toujours en train de regarder les, les films de combat m’a demandé si, si je voulais essayer, si je voulais essayer le, le karaté, sachant que j’avais déjà fait du judo avant et que le judo j’avais pas du tout aimé 9 D’accord Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 1 Annexe 7 : Entretien avec Armand 10 Et en fait ben j’ai essayé le karaté et puis ben voilà 11 D’accord, alors le judo avant ça, ça avait été à quel âge ? 12 Oh bé baby judo à 5 ans, de 5, j’ai dû faire deux ans de judo 13 Ouais 14 Un truc comme ça ou même pas deux ans parce que je m’ennuyais en fait donc j’ai arrêté le judo très rapidement 15 (Commande - Interruption) 16 Un instant, tu me disais que le judo tu en avais ait deux ans vers 5/6ans 17 De 5 à 7 ans 18 5à 7 ans ah donc tu as enchainé directement après 19 Non j’ai dû avoir un an ou un an et demi de, d’attente avant de commencer le karaté en fait et donc le judo m’avait pas du tout plu 20 Ouais, et euh pour quelles raisons ça avait, ça avait pas accroché judo 21 Parce que on faisait que des roulades, on faisait que des chutes et moi ça me plaisait pas, j’avais envie de faire des techniques, des trucs et le judo me plaisait pas du tout par rapport à ça et puis en plus le, le, j’avais, j’en ai de vagues souvenirs hein mais je sais que j’aimais pas trop le, le…l’en traineur de karaté quoi, du judo, le prof de judo me, l’attitude je sais pas comment on dit le, le professeur de judo me plaisait pas du tout, il était dur, il était pas marrant 22 D’accord, oui ça a été différent au karaté ? 23 Ben non pas vraiment en fait (sourire) 24 (Rire) 25 Parce que le karaté au bout du compte à l’époque où j’ai commencé le karaté, je vois la différence avec le club dans lequel je suis inscrit maintenant et euh à l’époque on était dans des grands gymnases, on se faisait des aller retours de techniques… 26 Du pion d’un bout à l’autre 27 C’était vraiment pas ludique quoi, c’est l’époque où moi j’ai commencé euh à tel point que j’ai même failli arrêté le karaté à l’âge de 14/15ans parce que euh on faisait toujours du pion à 14ans euh c’était que du travail kata, kata c’est euh technique, l’approche plus technique et moi j’étais et moi je pense que j’étais combattant dans l’âme quoi 28 Oui 29 Donc euh, donc mais au moins là euh je mettais des coups de pieds, je mettais des coups de poings euh c’était plus et puis y’avait un coté quand même, en tout cas je trouve que par rapport au judo c’est, le karaté c’est, c’est 10 fois plus ludique quoi…sans, sans aucun donc voilà 30 D’accord déjà et, et sinon dans, dans la famille y’avait d’autres personnes qui pratiquaient aussi le karaté ? 31 Non 32 Non ? 33 Par contre 6 mois après que j’ai commencé le karaté, mon frère a arrêté le judo et il s’est mis au karaté, j’ai un grand frère qui a 6 ans de plus que moi, qui lui a été jusqu’à la ceinture marron de judo et puis pareil à un moment il est arrivé à un âge où il se faisait Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 2 Annexe 7 : Entretien avec Armand chier au judo, le prof était pas très intéressant et puis voyant son petit frère faire du karaté lui aussi était un caractère très différent de moi, beaucoup moins, beaucoup moins speed, beaucoup moins dynamique mais il aimait autant que moi les sports de combat et, et il s’est mis au karaté4 34 D’accord 35 Et à l’inverse moi je me suis mis au combat parce que mon frère s’est mis au combat, c’est en voyant mon frère faire des entrainements de combat que moi j’ai eu envie de faire du combat 36 D’accord, d’accord et du coup avec le, vous disiez, tu disais un peu euh dynamique, besoin de se défouler etcetera et le grand frère, les bagarres et euh peut-être pas 6 ans, ça fait beaucoup 37 Y’a eu des bagarres avec mon frère mais pas dans le karaté, par contre après on s’entrainait ensemble sur la terrasse, mon frère m’entrainait pour préparer les championnats de France pour préparer 38 Ah oui 39 Oui sur la terrasse, ah oui oui c’était une belle complicité ça 40 D’accord, ah oui, et ça c’était, c’était où parce que j’ai cru comprendre tu venais de, de Caen ? 41 Ah non non moi je suis venu euh moi je suis né à Marne La Vallée 42 D’accord 43 Je voyais le feu d’artifice de Disneyland de ma chambre 44 D’accord (rire) 45 Donc je suis à Maux, plus précisément et j’étais en club au KSK Maux, Karaté euh je sais plus ce que ça veut dire Karaté Shotokan euh Maux voilà et donc j’ai commencé à Maux et je suis resté à Maux jusqu’en 96, en 96 j’ai changé de club, j’ai failli arrêter le karaté et ma mère, ma mère voyant le potentiel que j’avais, elle a pas voulu que j’arrête le karaté…et donc elle m’a, elle m’a, on s’est organisé pour que je puisse aller dans un club qui était spécialisé, spécialisé dans le combat en fait, à Melun, à Melun et donc je suis parti à Melun pour le karaté, voilà je suis resté à Melun pendant trois ans et après je suis, j’ai débarqué au Mans 46 D’accord 47 Et j’ai fait toute ma carrière au Mans et on peut dire que j’ai vraiment, j’ai vraiment, j’ai atteint le haut niveau grâce à mon entraineur eu Mans 48 D’accord. C’est oui on va y revenir mais alors avant ça donc euh si je reprends 4,5,6 ans judo et puis après un petit arrêt 49 (Service) 50 Ah j’ai fait du tennis, j’ai fait du basket, j’ai fait de la natation 51 Ah oui 52 J’ai fait de la gym euh et y’a un moment je faisais foot, karaté et hand, ça veut dire que mon programme était le suivant lundi mercredi euh non…non….c’était comment, c’était mercredi vendredi…et dimanche foot, mardi, jeudi euh karaté 53 D’accord Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 3 Annexe 7 : Entretien avec Armand 54 Mercredi, samedi hand 55 Oui donc pris tous les jours… 56 Sport 57 Oui sport, sport, sport 58 Je viens d’une famille de sportifs hein, dans tous les cas 59 Oui alors c'est-à-dire 60 Faire du sport ben mon père euh, mon père a fait du basket, la boxe et beaucoup de vélo, beaucoup de course voilà euh ma mère elle ben euh pas e course mais beaucoup de vélo, là elle a, elle s’est mis à l’aquagym euh à 200% euh, elle, pendant, là elle était, les 15 dernières années elle faisait euh, elle faisait entre 15 et 20 km de footing 3 ou 4 fois par semaine, ah oui oui 61 D’accord, Plus le frère donc qu’était judo 62 Plus le frère qui a été judo, qui a été karaté 63 D’accord 64 Qui fait beaucoup de course et puis maintenant il s’est mis à l’escrime 65 Ah d’accord 66 Puisque mon frère est médecin et donc a dû arrêter euh le karaté à cause des études de médecine 67 Oui 68 Et…ben il aurait bien voulu reprendre le karaté donc il a repris le karaté avec moi en, je lui donnais, on faisait des entrainements que tous els deux voilà j’avais trouvé une petite salle quand je faisais mes études à Paris sauf moi que moi après je suis parti et donc lui euh bon ben forcement trouvé de club de karaté qui lui plaisait et donc il a décidé de changer, il s’est mis à l’escrime 69 D’accord, d’accord 70 Donc une famille de sportifs 71 Oui une famille de sportifs et au niveau professionnel tes parents eux ils sont dans quels secteurs ? 72 Mon père alors c’est, mon père était cadre au, au journal Le Monde, il était inspecteur des ventes au journal Le Monde 73 D’accord 74 Voilà, ma mère a commencé à travailler au journal Le Monde et après elle a gardé des enfants…et entre temps mon père est tombé malade parce que mon père est, est maniacodépressif et donc 75 D’accord 76 Ben la dépression a engendré beaucoup beaucoup de, de problèmes 77 Oui, oui 78 Donc ma mère a, elle pouvait plus garder d’enfants donc elle a repris un boulot, elle a été aide-soignante et après maintenant elle travaille dans une boucherie (?) 79 D’accord ah oui donc , par contre le sport très très fort donc, du coup Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 4 Annexe 7 : Entretien avec Armand 80 Ouais mon frère lui est spécialiste gastro-entérologue cancérologue, il est le plus jeune euh chef de service à l’institut Curie à Paris qu’est euh la, l’une des deux plus grandes instituts contre le cancer 81 Oui 82 Voilà il a fait Bac + 15(rire) et il a ben moi j’ai 30 ans lui il a 36 ans 83 Oui 84 Il a 36 ans et euh bon, ma carrière de haut niveau, lui il l’a fait dans le niveau professionnel 85 Oui c ‘est ça, c’est ce que j’allais dire, c’est y’a, c’est y’a du haut niveau 86 Ouais ouais, les deux frères 87 Les deux côtés, oui 88 Voilà, mais le sport ancré 89 Oui oui, le sport, le sport toujours oui, donc y’a ça alors donc 90 Donc moi je faisais une trilogie de sport, je faisais foot, hand et karaté 91 Et comment ça s’est passé entre toutes, tous ces choses là, être sportif et puis l’activité scolaire notamment 92 Ben ça allait parce que je pense que j’avais des facilités et puis j’étais pas un gros persévérant dans les cours donc je faisais le strict minimum mais c’est toujours passé…et puis bon il est arrivé un moment ma mère, ma maman m’a demandé de faire mon, de faire un choix (sourire) donc euh ma mère n’aimait pas du tout le foot quoi, c’est pas qu’elle aimait pas le foot, c’est qu’elle aimait pas du tout la mentalité qu’il y avait autour du foot 93 D’accord 94 Donc on va dire que ma mère m’a dit ben c’est simple t’arrêtes un des sports…tu n’arrêteras pas le karaté 95 (Rire) D’accord 96 Donc voilà c'est-à-dire que j’avais plus trop le choix entre…et puis, et puis , et puis, et puis ben elle m’a fait un peu comprendre qu’elle aimerait bien que j’arrête le foot parce que voilà et puis moi j’adorais le hand et en fait j’ai continué le hand 97 Là toujours actuellement 98 Ah non 99 Non 100 J’aurai bien voulu mais non c’est pas possible 101 Je me disais 102 Non c’est pas possible, non parce que là mon quotidien sur les 10 dernières années c’était entrainement tous les jours 103 Oui c ‘est ça oui 104 Voir deux fois par jour, j’étais vraiment dans une, dans une pratique, je sus pas un peu trop loin (surement vis-à-vis de l’enregistreur) 105 Non non c’est bon, c’est bon 106 Je suis vraiment, j’étais vraiment dans une pratique euh, pratique professionnelle 107 Oui oui c’est ça et puis du quotidien Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 5 Annexe 7 : Entretien avec Armand 108 Discipline amateur mais, mais euh, dans la discipline professionnelle 109 Oui oui d’accord, je comprends bien, d’accord donc ce, ce choix là entre activités ça s’est fait quand ? C’est le 14/15 ans où t’as failli arrêter ou c’est avant ? 110 Ben à 14/15 j’ai failli arrêter 111 (Service) 112 14/15 ans euh, euh non mais en fait c’est que ma mère euh donc j’ai arrêté le foot à l’âge de 13/14ans alors que je marchais plutôt pas trop mal parce que j’avais déjà fait des stages à Clairefontaine, voilà….à 15 ans j’ai fait du karaté, je vais faire que du hand voilà ma mère n’a pas voulu…donc jusqu’à l’âge de 16 ans j’ai fait hand et karaté 113 D’accord 114 Voilà et puis euh…et puis en fait euh à 15ans j’ai changé de club puis à 16ans il m’est arrivé un truc un peu…oh un petit peu, un petit peu particulier c’est que donc je faisais hand et karaté et en fait euh je marchais bien dans les deux…puis un jour on fait un tournoi régional, tournoi de France de hand puis ben ce jour là…ben des jours des fois ça arrive, tout ce que tu fais ça rentre quoi donc là réussite dans tout même dans les moments où c’était compliqué je m’en sortais, j’étais pivot, j’avais fini meilleur buteur du, au niveau régional…bon voilà et en fait à cette époque là y’avait…le responsable du centre de formation de Pontault-Combaultqui à l’époque était en division (Inaudible) qui m’avait repéré en fait 115 D’accord 116 Donc il avait prit mes coordonnées et euh ben 4/5 jours après le tournoi, un lundi matin il me passe un coup de téléphone…un lundi soir il me passe un coup de téléphone pour me proposer de faire euh un essai et, et d’entrer eu, de faire un essai mais un essai juste pour essai…en fait il me proposait de rentrer au centre de formation du Pontault-Combault en hand 117 D’accord 118 Moi j’avais dit écoutez…je me rappelle très bien (rire) ce, ben c’est très gentil euh…mais j’ai mes championnats de France de karaté la semaine, le samedi qui arrive 119 (Rire) 120 Alors lui sur le cul…tes championnats de France de karaté, mais tu fais aussi du karaté ? Et, et euh à un niveau championnat de France ben je lui fait oui…il me fait ah bon bon ben écoute, écoute oui oui je suis pas plus pressé que ça euh voilà je voulais juste te dire et ben écoute tu me rappelles la semaine prochaine…sachant très bien que si je répondais favorablement, j’arrêtais le karaté 121 Oui 122 En fait euh le weekend arrive euh championnat de France et je fais champion de France en Janvier 97 et donc le lundi ben je le rappelle comme prévu en le disant ben écoutez je pourrais pas vous répondre favorablement, j’ai envie de continuer le hand mais je viens de faire champion de France de karaté, j’ai pas envie d’arrêter le karaté donc le mec ben si tu changes d’avais, n’hésites pas et en fait j’ai pas changer d’avis et…à l’inverse j’ai pas continué le hand, je me suis arrêté et, et j’ai continué dans le karaté…donc j’ai excellé en karaté et peut-être que j’aurai pu exceller aussi dans le hand, je sais pas 123 D’accord 124 Et j’adore le hand Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 6 Annexe 7 : Entretien avec Armand 125 Et oui mais donc du coup c’est, c’est vrai que c’est particulier parce que étant euh performant dans plusieurs disciplines que ce soit le foot euh 126 Pourquoi le karaté ? 127 Non pas nécessairement mais euh c’est vrai qu’il y a un moment donné où y’a un choix à faire 128 Absolument, ah oui tout à fait 129 Et par contre le choix du karaté tu disais c’est parce que ta mère, t’as un potentiel là-dedans 130 Si j’en suis arrivé là c’est ma mère, ma mère a toujours cru en moi, je sais pas pourquoi, je sais pas comment…ma mère a eu (inaudible) 131 Du coup elle t’accompagnait sur les compétitions ? 132 Ouais ouais 133 Les entrainements… 134 (Il finit de manger) Donc mon frère, mon père et ma mère n’ont jamais loupé un championnat de France en…ben en 14ans 135 D’accord 136 Ah oui oui oui…ils ont peut-être loupés deux coupes de rance dans leurs vies en 14ans 137 Oui 138 Ils ont toujours été là, ils sont parti au Japon pour me voir aux championnats du monde, ils sont partis là en Serbie pour me voir aux championnats du monde 139 D’accord 140 Ils sont allés en Norvège, en Espagne pour me voir aux championnats d’Europe, ah oui oui…. 141 Donc oui la famille très présente aussi même, même pour des destinations lointaines 142 A 100% derrière le, le projet du fiston 143 D’accord 144 Une grande force, oui, au tout départ c’était euh, c’était un problème parce que je me mettais trop de pression…quand ils étaient là mais, et en fait jusqu’au jour où j’ai compris que, que je gagne ou que je perde mes parents seraient toujours fiers de moi et mes parents m’aimaient et à partir de là ben j’ai compris que je faisais ça pour moi…et ça a tout changé… 145 Donc ça au niveau compétition donc 97 premier 146 Oui 147 Championnat de France donc là 17ans 148 Euh 149 C’est ça ? 17/18… 150 16 151 Ah tu es de 81 152 Oui Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 7 Annexe 7 : Entretien avec Armand 153 D’accord 154 Même pas 15, j’allais avoir 16ans… 155 D’accord donc championnat de France déjà sur cette catégorie là…et là du coup 156 Après pendant 2ans…ben, ma mère m’a poussé après pour aller au Mans, c’est que après pendant deux ans j’ai stagné, je faisais troisième à la coupe de France, troisième aux championnats de France mais je passais pas le cap…donc euh j’ai loupé les sélections aux championnats d’Europe…et puis euh ma mère euh donc en 98, ma mère voyant que je stagnais et, et (rire) et toujours aussi sûre d’elle que j’avais un potentiel pour en fait s’est rapprochée, elle s’est rapprochée de l’INSEP pour que j’intègre l’INSEP, à l’époque à l’INSEP y’avait un pôle sport 157 Oui qui depuis n’y est plus parce que euh… 158 Le seul problème c’est que euh…ben déjà il prenait pas à l’époque des athlètes qui préparaient leur bac…il prenait après bac et puis en plus deuxièmement euh d’un point de vue, d’un point de vue des résultats même si l’entraineur était d’accord sur le fait que j’avais un potentiel lui aussi, les résultats n’étaient pas assez suffisants…pour que je puisse entrer en tant qu’interne donc il aurait fallu que je sois externe, il aurait fallu que je dorme je sais pas, bon c’était un peu le binz et en même temps, l’entraineur qu’était un entraineur qui est un entraineur très sympa que je connais bien maintenant euh a dit à ma mère écoutez moi je connais un…je connais le pole espoir du Mans, je connais l’entraineur c’est un mec très bien euh je pense que lui il serait très fortement intéressé par le profil de votre fils…je vous donne ces coordonnées, vous l’appelez, ma mère elle s’est pas dégonflée, elle l’a appelé et en fait euh…donc elle m’en a parlé pour savoir comment , qu’est ce que j’en pensais euh voilà 159 Parce que du coup c’était préparation bac mais en même temps ça veut dire pour, pour toi déménager 160 Ah oui oui 161 Etre interne euh c’est un chamboulement 162 Ah oui…et en fait euh donc elle me pose la question qu’est ce que j’en pense, est ce que euh…bon moi je suis en fait (rire) c’est marrant mais…ouais je fais oui, oui mais avec de la retenue parce que peut-être un peu peur de l’inconnu, peur de voilà…ma mère a l’entraineur au téléphone et il faut est ce que votre fils vient à la coupe de France, donc ma mère ah oui oui bien sûr ben écoutez…quand il combat, vous m’appelez à Tape Centrale (?), vous venez me chercher et je viens avec vous, je regarde votre fils et euh à la fin de la journée on prendra une décision ensemble…et ce jour là j’étais troisième à la Coupe de France et euh ben alors que là, Ok pour moi, si vous êtes d’accord l’année prochaine il intègre le pôle et c’est parti de ça en fait 163 D’accord donc intégration du pole du coup l’année d’après 164 En…Septembre 98 165 Donc là c’est l’année du bac en même temps, c’est ça, 166 Ouais ouais je viens de louper mon bac, je viens de louper mon bac 167 D’accord donc ça et donc là reprise euh donc à nouveau terminale ou 168 A nouveau terminale S 169 A nouveau terminale S d’accord… Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 8 Annexe 7 : Entretien avec Armand 170 Et on va dire que l’aventure là a vraiment commencé là en fait, une année de transition la première année au pôle du Mans ça a été compliqué, très peu de résultats 171 Le temps de s’habituer 172 Très dur ouais ouais ouais et le gros boum ça a été l’année après donc j’ai commencé à exploser en Septembre 2000 en fait 173 D’accord. Septembre 2000 174 Là de Septembre 2000 jusqu’à Octobre 2000 ben j’ai fait ça… 175 Jusqu’à donc Octobre dernier, championnat du monde 176 Ouais c’est ça, Septembre 2000 à Octobre 2010…voilà j’ai jamais euh…voilà, évolution constante en 10ans 177 D’accord donc ça veut dire ça intégration équipe de France 178 Ah oui oui donc euh…j’ai fait équipe de France junior euh j’ai fait équipe de France universitaire et à partir de 2003 je suis rentré en équipe de France senior, j’ai fait 7ans de carrière en équipe de France sénior 179 D’accord 180 Voilà donc j’ai participé euh…1,2,3,4,5,6,7,8…9 championnats du monde…donc j’ai fait un championnat du monde junior que par équipe, on a fait 5ème …après j’ai fait euh trois championnats du monde euh universitaire mais j’étais champion du monde universitaire, on a décidé d’y aller en équipe voilà j’ai ramené une autre médaille de bronze en championnat du monde par équipe universitaire…et pares j’ai fait eh non 8, j’ai fait 4 championnats du monde élite dont une, dont un titre de champion du monde par équipe en 2004 et dont une médaille de bronze là au derniers championnats du monde en 2010 181 D’accord 182 Et après j’ai participé à…5 euh 7 championnats d’Europe et j’ai été champion, j’ai été champion d’Europe par euh par équipe junior en 2001 et j’ai été alors après j’ai fait euh trois médailles de bronze aux championnats du monde élite, aux championnats d’Europe Elite et j’ai été champion d’Europe euh en 2008 183 D’accord un très grand palmarès 184 Un beau palmarès 185 Un beau palmarès et puis sur la, sur la durée en plus 186 Oui 187 Alors si j’ai bien compris euh donc le championnat de France universitaire donc ça veut dire que le bac il a été obtenu 188 Ah oui donc j’ai eu mon bac…j’ai eu mon bac S euh donc en 2000, en…99 ou en 2000, en 99 puai je sais plus voilà et donc voilà ouais bac S…en fait euh ça, c’est, c’est…j’ai un, pas un parcours atypique, je suis rentré en, j’avais le choix, en fait j’avais deux passions le sport et le dessin 189 D’accord 190 J’étais un amoureux du dessin…en fait en troisième j’ai eu la possibilité soit de rentrer au guéatreme (?) qui était une école de dessin, une école de professionnels de dessin soit euh ben soit faire euh seconde générale et dans ce cas là euh option sport parce qu’à l’époque y’avait option sport Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 9 Annexe 7 : Entretien avec Armand 191 Oui 192 Tout sports, c’était vraiment option sport, c’était pour apprendre à devenir prof d’EPS 193 D’accord 194 Oui oui, donc au début j’étais plutôt …en fait non on va dire que c’est d’un point de vue social où… la décision a été prise d’un pont de vue social en fait 195 C'est-à-dire 196 Ben tous mes amis partaient en seconde générale…et puis ben moi j’avais envie d’être avec mes amis 197 Ah oui 198 Voilà donc j’ai fait une seconde générale option sport, première S…et par contre après j’ai fait deux terminales S hein parce que première fois j’avais pas (léger rire) non c’était dur euh jusque, jusqu’en seconde ça se passait très bien…à partir de la première ça a été très compliqué 199 Entre les entrainements… 200 Ouais et puis, et puis même les cours…les cours j’étais pas assez bosseur…j’avais toujours vécu sur des acquis, sur des capacités à et euh…quand il a fallu vraiment à travailler ben… j’étais pas capable de travailler, faut le dire hein, j’étais un petit peu branleur euh… surtout ça me plaisait, ça ne m’intéressait pas… 201 Et au moment d’être en première ou terminale c’était quoi l’optique professionnelle derrière 202 Avoir le bac… mais c’était très dur…et en fait euh…ben il était très clair que si j’avais mon bac après c’était euh, je faisais fac de sport, à la base c’était ça…j’avais fait sport études euh…donc bon voilà ce que j’avais décidé de pas partir sur le côté euh dessin et professionnel et plus sur le côté général et sportif donc euh si j’avais mon bac c’était euh fac de sport 203 Entrer dans une UFR STAPS, d’accord, oui parce qu’en plus y’en a une à Caen 204 J’ai pas été à Caen, au Mans moi 205 Ah oui au Mans oui pardon 206 Au Mans 207 Oui 208 Ah oui oui y’a une faculté… 209 Et donc du coup c’est, c’est ce que tu as fait ? 210 Oui donc j’ai eu mon bac en 211 99 212 En 99 ou 2000, je sais jamais et donc derrière je suis rentré en première année de STAPS… donc je suis allé jusqu’à STAPS 213 Entrainement sportif ou 214 A partir du moment euh j’ai, non educ mot au départ, voilà à partir du moment où je suis rentré à la fac euh plus aucun problème avec les cours, ça se passait bien j’avais … j’apprenais bien, je, ça me plaisait…et donc euh…ben…STAPS, première année donc j’ai le DEUG en deux ans normal, derrière je fais une licence…licence euh…educ et motricité… Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 10 Annexe 7 : Entretien avec Armand stage euh éducation et motricité…et là je me rends compte que euh prof d’EPS ben je sais pas si j’avais envie d’être prof d’EPS en fait 215 D’accord 216 Pas plus que ça, le seul truc c’est que j’avais que, j’avis trois, trois, deux options à l’époque sur la fac du Mans, c’était soit activités physiques adaptées, soit euh educ mot…je voyais pas faire de l’éducation physique adaptée donc je restais sur l’educ mot’ donc j’ai eu ma maitrise en même temps que je préparais le CAPEPS…sauf que ben l’année de CAPEPS j’ai fait mon année de stage…puis là je me suis vraiment rendu compte que c’était pas pour moi ne fait et j’ai commencé déjà à, à, à avoir en tête que euh ce qui me plaisait c’était euh l’entrainement et l’entrainement de haut niveau en fait 217 D’accord 218 Et donc j’ai commencé à me renseigner un petit peu à droite à gauche…parce que à l’époque euh je sais pas encore maintenant si ça a changé mais à l’époque on avait aucune informations sur euh…sur les concours d’Etat, sur le professorat de sport…mais alors vraiment aucun…on n’avait educ mot’…et… 219 Oui peu d’informations sur 220 Les BE, donc voilà… et donc en fait moi j’ai commencé à me renseigner par moi-même, à chercher des infirmations à droite, à gauche, voir ce qui se faisait un petit peu, un petit peu partout, je suis rentré en formation au CREPS à Nantes donc en 2004/2005 pour préparer une première année de professorat 221 Oui 222 Et en fait c’est là où j’ai vraiment découvert que ce que j’avais envie de faire c’était ça mais que les attentes étaient importantes parce qu’il y avait un concours et qu’il y avait voilà…et donc en 2005/2006 je suis rentré à l’INSEP… 223 D’accord 224 Donc j’ai fait Le Mans pendant 4 ans, Nantes 1an où en fait j’ai découvert ce que c’était, en fait j’ai fait une année un peu sabbatique hein, je veux dire j’avais une semaine non…euh ça se passait comment déjà…je me rappelle plus, j’vais 2 ou 3 jours de formation euh à Nantes par mois ou…un truc comme ça donc pratiquement rien hein pour préparer un concours… ce qui m’a permis de voir un petit peu les attentes du concours…et en même temps c’est là où j’ai vraimetn explosé en karaté parce que c’est, je suis rentré pratiquement tout de suite, dès mon, fin de mes années junior je suis rentré directement en équipe de France sénior 225 D’accord 226 C’est là où je fais champion du monde par équipe et que je fais ma première médailles aux championnats d’Europe, je fais troisième aux championnats d’Europe en individuel…j’ai pratiquement tout gagné cette année là et en fait c’est l’année qui coïncide un petit peu avec l’année où on va se laisser un an euh je vais pas sortir des études complètement, je vais quand même continuer à me former mais euh…c’était l’année va falloir se décider en fait…et donc ben…entre les résultats en karaté qui marchaient bien et puis…euh mon avenir professionnel qui commençait à s’éclaircir en me disant c’est vraiment ça que je veux faire, je suis fait pour ça ben voilà, donc je suis rentré en 2005 à l’INSEP Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 11 Annexe 7 : Entretien avec Armand 227 D’accord, alors juste avant de, de, de revenir là-dessus euh…deux choses tu disais euh professeur d’EPS bon c’est pas trop ça, qu’est ce qui, qu’est ce qui plaisait pas ? C’est quoi quand tu as fait le stage…où tu tes dit bon là c’est pas fait pour moi 228 Ah oui oui le stage euh le contact avec les gamins…en même temps le prof d’EPS est là pour ça, pour donner envie aux, aux, aux élèves de faire du sport…et je viens d’un monde où on, ont e, on te, on était pas là pour te forcer à faire du sport fin pas te forcer 229 Ouais 230 C’est pas, c’est pas le bon terme sinon je vais me faire engueuler par les profs d’EPS…par les éducateurs euh…euh…il faut donner gout…même pas donner gout en fait c’est euh évaluer des ouais c’est, j’ai un peu une vision un peu noire du prof d’EPS hein 231 C'est-à-dire clairement quand on est au collège ou au lycée y’a des élèves qui ont pas forcement envie de, de faire le cours d’EPS et c’est 232 Tu les sens obligés de les, il faut les motiver, tu, et t’as… 233 Ca c’est un coté qu’on retrouve moins quand on est entraineur 234 Pas du tout, quand t’es entraineur si y’a, y’a, y’a…y’a un, y’a un critère de motivationnel qui est énorme là, la détermination, la motivation chez un gamin, dans les modèles de perf euh de tout sport de haut niveau, la motivation t la détermination, l’abnégation c’est des, des, c’est des points forts, en EPS euh…tu tiens les élèves quoi et moi j’avais pas du tout envie de ça 235 D’accord 236 Et puis je pense que j’avais envie aussi euh d’une certaine élite…j’avais peut-être en tête un petit peu ça 237 D’accord 238 Amener euh des sportifs au plus haut, au plus haut 239 Oui 240 Et pas forcement euh donner gout à monsieur, à, à un gamin lambda à faire telle, telle ou telle activité…puis me battre avec les élèves parce qu’ils ont pas leur tenue de sport tout simplement parce qu’ils ont pas envie de faire d’EPS…ou euh, ou euh devoir évaluer un gamin qui euh, qui mine de rien a fait que la moitié des séances parce que toutes les deux séances il est blessé, il est malade ou ces parents nanin…non 241 D’accord donc ce côté-là. Et après au moment où la question se pose bon je veux pas faire prof d’EPS, je suis en licence, maitrise…euh est ce que t’as pensé à un moment donnée au Brevet d’Etat ? 242 Ah j’ai passé le Brevet d’Etat 243 Ah voilà, alors ça c’était quand ? 244 Oh ben c’était euh pff…euh ah ça va te sembler un peu…fin pas prétentieux quoi si un peu prétentieux 245 Non, non 246 Le brevet d’Etat c’était…pour moi c’était d’un niveau vachement….vachement bas en fait ce qu’on demandait aux BE…donc mon BE…je l’ai passé en candidat libre…je l’ai passé en, je me rappelle, je l’ai passé à Voiron ben j’ai dû le passer en 2005 en fait, quand j’ai commencé à, à me tourner vers, vers l’entrainement Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 12 Annexe 7 : Entretien avec Armand 247 Donc c’était après la maitrise ? 248 Ouais 249 Comme le tronc commun était acquis déjà avec la licence 250 Ouais voilà, ouais voilà c’est ça 251 Et donc du coup y’avait plus que le spécifique à passer 252 Voilà 253 D’accord, donc oui là la technique elle était là parce que tu avais le haut niveau donc c’est pas 254 Je suis arrivé euh…je me rappelle hein j’ai fait, j’ai fait des fiches pour le légis. Voilà j’ai appris ça dans le train parce que de, du Mans jusqu’à Voiron j’avais euh 6 h de train et j’ai rien fait d’autre…avec la formation STAPS on avait des super acquis en, en construction de cours, plan de cours, objectifs, buts euh les variantes, voilà, les applications, j’avais et donc quand je suis, quand je suis arrivé au BE euh ben c’est un peu les doigts dans le nez, je finis major de BE en ayant euh appris 6 h dans le train quoi, c’est, donc là euh, c’est là où tu vois le, l’avantage de, des filières STAPS par rapport à ça quoi, c’est que 255 T’avais déjà une préparation avant 256 Ah oui 257 T’étais formé 258 Donc BE euh….BE en 2005 259 D’accord 260 Ca coïncide vraiment avec euh le moment où je décide de, de partir vers, vers l’entrainement de haut niveau et vers le professorat en fait 261 D’accord. 262 Et j’ai eu mon BE2 après euh en 2007 euh à l’INSEP 263 D’accord, donc là quand t’étais 264 En formation haut niveau 265 En formation. 266 Quand j’étais en formation haut niveau il nous donnait l’occasion de pouvoir préparer d’autres BE sur la première année parce que la formation haut niveau elle se faisait sur deux ans 267 D’accord et là au moment de passer le que ce soit le BE1 ou BE2 comment tu le finances parce que c’est pas, pas toujours donné, tu viens de maitrise 268 BE1 j’ai rien payé… 269 (Service) 270 BE1 j’ai rien payé en fait parce que j’avais que le spécifique à passer…donc euh le club s’était arrangé avec moi pour me payer euh 271 D’accord 272 Le voyage et euh et puis ben le logement sur le CREPS sur trois jours…donc j’ai rien pratiquement rien payé les frais d’inscriptions y’avait rien…et le BE2 je l’ai fait directement sur l’INSEP donc j’ai rien payé non plus 273 D’accord Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 13 Annexe 7 : Entretien avec Armand 274 Donc euh… 275 D’accord donc je vois ça c’est tout agencé comme ça 276 Ouais la, le, le grosse, la, la l’année de rupture, l’année du grand, du grand bouleversement c’est euh 2004 277 Au moment où tu vas à Nantes, c’est ça ? 278 Ben au moment où je me dis que non euh oui surtout le moment où je me dis euh c’est pas, c’est pas pour moi, 2003/2004 279 C’est pas EPS c’est entrainement 280 Ouais, c’est pas pour moi 281 D’accord 282 prof d’EPS non, j’ai pas la fibre euh, j’ai pas la fibre enseignante 283 D’accord 284 J’ai la fibre entraineur, j’ai pas la fibre enseignante mais ça a été très clair 285 Oui oui 286 Parce que je commençais en plus à, à l’époque euh je commençais déjà à entrainer euh euh les, les catégories d’âge jeunes au club, des fois je prenais des entrainements, je faisais des et je m’éclatais 287 Oui, ah oui parce qu’il y a ça aussi en parallèle c’est y’a la vie aussi qui est au club… 288 Ah oui oui 289 Où euh 290 Le club c’était ma deuxième maison 291 Oui voilà, là t’étais à peu près à, dans cette période là à combien d’entrainements semaine fin au club 292 Ben à partir du moment où je suis rentré au pôle parce que le pôle, je suis rentré le pôle espoir et le, le, avait comme, comme euh structure support un club 293 D’accord 294 Souvent les pôles ils ont des CREPS 295 Oui 296 Et à certains, dans certains, certaines villes, certaines disciplines ont comme support un club donc voilà le squash avait à l’époque comme support un club au Mans et donc ben nous le, le pôle etaitn, était rattaché à un club 297 D’accord ah oui donc 298 Donc la première année je suis arrivé euh…est ce que je peux avoir un verre d’eau s’il vous plait ? Et donc la première année je suis arrivé j’ai pas, je me suis pas inscrit au club parce que euh ça se faisait pas, j’étais dans un sauf que mes parents en même temps qu’ils m’envoyaient au Mans eux ont déménagés à Toulouse 299 D’accord 300 Donc la deuxième année j’avais plus de pied à terre à Toulouse euh à Paris donc j’avais plus de moyens d’aller m’entrainer dans mon club donc j’ai fait une demande pour euh changer de club et pour intégrer le club du Mans en fait 301 D’accord Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 14 Annexe 7 : Entretien avec Armand 302 Donc une fois que j’ai intégré le club du Mans ben…des fois je 303 (Interruption service) 304 Oui commencé à me former en tant qu’enseignant de karaté au club euh des fois je prenais des cours avec des petits, des fois je prenais des cours avec les plus grands et puis après j’ai commencé à faire vraiment des résultats, dans le haut niveau et puis à grandir, à être un des plus vieux donc là je commençais à donner des entrainements, à faire les entrainements, mon entraineur me formait aussi donc voilà tout ces, touts, c’est imbriqué quoi 305 D’accord mais est ce que euh est ce que ça alors y’a à la fois le, la formation STAPS plus la carrière de haut niveau, est ce que ça laisse le temps aussi d’aller faire des stages euh de karaté à droite à gauche parce que y’en a partout, tout les weekends dans tous els sens ou est ce que c’était vraiment au sein de la, la structure que, que ça se développe 306 Que j’allais faire des stages en tant que pratiquant ou 307 En tant que pratiquant, en tant que pratiquant 308 Ah non j’allais pas faire des stages ailleurs…entre les stages équipe de France, les entrainements 309 Voilà ça laisse 310 Au pôle euh… 311 Y’a largement 312 Je m’entrainais à, à partir du moment où je suis rentré au pôle donc en 99 ou 98 j’ai toujours un doute, je m’entrainais le lundi soir préparation physique…le mardi soir entrainement, mercredi soir entrainement, jeudi soir entrainement, vendredi soir entrainement et euh pratiquement entre 2 et 3 weekends par mois on, on s’entrainait 313 Oui 314 Donc 315 (Rire) déjà pas mal 316 Voilà donc à partir du moment où j’ai commencé donc euh et que je suis rentré à l’université euh et que j’ai vraiment commencé à faire des résultats donc sur les années 2003/2004 où là il fallait vraiment que je passe les vitesses euh c’était entrainement le lundi, entrainement le mardi matin mardi soir, mercredi, jeudi, vendredi matin, vendredi soir…et puis après je partais en compétition les weekends, stage équipe de France, compétitions ou alors j’avais un weekend libre et là voilà, je m’entrainais plus le weekend euh dans mon club, c’est fini 317 Oui, oui 318 Je m’entrainais la semaine et après le weekend c’est soit j’étais en compétition, soit j’étais en stage, soit voilà 319 D’accord et là ce qu’on disait tout à l’heure c’est malgré cette charge d’entrainement important, une seule grosse blessure qui est en plus était liée à la pratique 320 Ouais voilà 321 Parce que ton tendon d’Achille Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 15 Annexe 7 : Entretien avec Armand 322 Fin elle était liée à l’usure mais j’avais jamais eu d’alerte, jamais eu aucune douleur au tendon d’achille 323 Oui et ça c’était, rappelle-moi la date 324 De quoi ? 325 La, la blessure au tendon d’achille 326 Ah 2009 327 2009 voilà c’est oui ça y est, je raccroche les bouts, donc ça donc 2004/2005 c’est le passage INSEP 328 Euh 2005/2006 329 2005/2006 INSEP et là tu passes le professorat de sport ? 330 Ouais à la base je pré, mais là quand je rentre à l’INSEP je rentre en, au début je voulais rentrer et je voulais juste rentrer en classé probatoire, probatoire, c’était le concours probatoire, c’était le concours qu’il fallait passer pour rentrer en formation haut niveau 331 D’accord 332 Voilà où ils prenaient 18, 18 euh athlètes de haut niveau en formation sur 18moi s pour préparer le concours haut niveau donc c’était un concours réservé euh le seul truc c’était que quand j’ai fait ma demande, ils m’ont fait faire des tests et en fait au vue des tests ils m’ont fait mais euh…mais euh quoi il trouvait que c’était du gâchis que je me fasse juste, que je prépare juste le, le, le concours probatoire et que j’essaie pas de passer le concours en candidat libre en fait donc il m’ont mis en classe préparatoire professorat de sport 333 D’accord 334 Pour le passer en externe, voilà 335 Et donc du coup tu l’as eu 336 Et donc je l’ai eu, je suis pas rentré en classe préparatoire probatoire, non non je l’ai pas eu tout de suite le professorat mais je l’ai passé et mais donc le fait d’être en, pendant 5 mois en classe préparatoire ben ça m’a permis de me, me préparer au concours probatoire en fait et donc euh j’ai loupé le concours aux écrits parce que j’ai eu une note éliminatoire sur l’écrit 1 c’était, c’était histoire socio euh…économique rattachée au sport 337 Ouais ouais 338 Donc là je me prends, je me prends un…4.5 je crois voilà c’est un peu con quoi parce que j’avais pas très bien préparé et si j’avais réussi, si j’avais réussi à avoir la moyenne, je passais aux oraux 339 Oui 340 Donc j’aurai peut-être eu plus vite que prévu mais en même temps et en fait donc je suis passé directement en, j’ai passé le concours probatoire pour rentrer en formation haut niveau 341 D’accord 342 Voilà et donc en 2000 euh 2006 euh…c’est dur les dates hein 343 Ah oui oui 344 En 2006, en 2006 je suis rentré en, en…en formation haut niveau…pour travailler 18 mois pour préparer le concours…et alors là…alors là j’étais…sûr à, à 500% c’est que, que c’était pour moi, que j’étais fait pour ça Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 16 Annexe 7 : Entretien avec Armand 345 Et oui là ça collait au niveau des contenus 346 Ah ouais ouais, tout à fait, je m’éclatais, même je me rappelais, je me rappelle un des premiers, l’un des premiers travails qu’ils nous avaient demander de faire c’était euh le… le modèle de performance…c'est-à-dire sur un format euh PowerPoint, faire euh un modèle de performance, j’ai passé euh…des, des, je me rappelle j’étais même partie au ski pourtant moi le ski je suis un amateur de ski et quand je suis en vacances, c’est là où tu vois vraiment que ça y est, à partir du moment où je savais ce que je voulais faire ben je suis devenu…un bosseur, mais alors vraiment un bosseur, tout ce que j’avais produit en karaté euh quand j’étais athlète parce que je le voulais donc je m’entrainais beaucoup et ben j’ai, ça a percuté sur le boulot, à partir du moment où je savais ce que je voulais faire au niveau professionnel, j’ai commencé à devenir un vrai bosseur, ah là, à passer des journées entières sur, sur le PowerPoint, juste à faire une présentation, pour que mes logiques à moi, je m’éclatais et là c’est, là c’est, j’étais de ce que, j’étais dans ce que je voulais en fait 347 D’accord, alors ça donc les 18 mois de préparation 348 Et en 2008 j’ai eu le concours, j’ai eu le résultat 349 D’accord 350 Et je finis 3ème au niveau, au niveau, au niveau des sportifs de haut niveau, donc on était, on était 30 à se présenter sur toute la France et je finis 3ème, genre de choses que quelque temps avant euh on n’aurait peut-être pas pu capable mais parce que c’est, parce que parce que…les savoir-faire que t’as acquis en, dans l’entrainement haut niveau ben tu les 351 Tu les réinvestis 352 Tu les reproduis sur, sur un autre domaine et là c’était le cas 353 D’accord donc 2008 et là donc euh professeur de sport 354 Ouais 355 Obtenu donc ça veut dire nommé euh… 356 Alors 357 Alors comment, comment ça se passe là ? 358 Alors comment ça se passe ben en fait dans la formation où j’étais on étais donc que des sportifs de haut niveau soit qui faisaient encore leurs carrières, soit qui étaient en reconversion et en fait on n’était pas beaucoup à être encore en pleine carrière et moi j’en faisais partie et donc euh au vue de mes résultats, au vue de mon investissement euh, euh à la formation, au vue des liens que j’avais créé à l’INSEP euh en fait j’ai deux trois formatrices donc Emmanuelle Coubat qu’était l’une des responsables du, de la formation haut niveau à, à l’INSEP y’avait qui d’autres, y’avait euh Jean Philippe Thomas aussi et puis y’avait euh…merde Thierry euh…un autre, un autre prof de sport qui m’ont dit mais pourquoi ça serait bien que euh tu fasses une demande pour rentrer en tant que, pour que t’es un contrat euh, un contrat sur l’Insep, un contrat de haut niveau euh, c’est donc, c’est des contrats de, pour le professorat de sport où en fait on est rattaché à l’INSEP et on bosse, on est rattaché en contrat à l’INSEP mais ça nous permet de pouvoir continuer à nous entrainer comme on le fait à côté et après on a des missions 359 Oui oui Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 17 Annexe 7 : Entretien avec Armand 360 Voilà et donc j’ai accepté en fait et donc j’ai signé, j’ai été, j’ai pas été rattaché à une DR, j’ai pas été rattaché à l’administration centrale, j’ai été rattaché à l’INSEP sur un contrat, contrat réservé aux sportifs de haut niveau 361 D’accord 362 Voilà, pendant deux ans… 363 2ans là-dessus 364 2008/2009, 2009/2010 365 Là ça permet de finaliser finalement la carrière de sportif de haut niveau 366 Ouais voilà 367 Avec cette euh, cette place en championnat du monde en 2010…donc ça et, et là sur ce contrat là c’est, c’est quoi les missions qui sont données ? 368 Ben ça dépendait donc moi j’avais une, alors c’est pas parce qu’on est rattaché à l’INSEP qu’on bosse que forcement, que pour l’INSEP 369 D’accord 370 Moi j’avais euh, j’avais trois missions…j’avais une mission à l’INSEP qui s’est pas bien passée parce que euh parce que euh, parce qu’on était en binôme et que le binôme avec qui je le passais, avec qui je le faisais ben il était en difficulté sur l’année, sur son année de titularisation 371 D’accord 372 Donc voilà je devais euh, euh on devait faire une présentation…en fait on devait, on devait mettre en place une maquette afin de mettre en avant les points forts euh de la formation professorat de sport à l’INSEP…pourquoi rentrer en formation à l’INSEP et pas ailleurs en fait, voilà donc parce que nous on avait eu un œil, on avait eu un regard très très critique par rapport à la formation, leur dire ce qui était bien, ce qu’était pas bien, ce que on n’a pas du tout aimé, ce qu’on a vraiment aimé, ce qui nous a vraiment aider à réussir le concours, ce qui nous a pas aidé…voilà et euh et en fait la mission elle a été un petit peu, elle a été un petit peu avortée parce que euh en fait la mission elle a pas été claire du tout, ce qu’on m’a demandé de faire, on m’a demandé de faire un truc sans me définir exactement le cadre, sans me dire exactement ce qu’ils attendaient de moi, sans me dire exactement euh quelle, si j’en avais la finalité, la finalité c’était de faire une plaquette de présentation mais tout ce qu’il y avait autour on savait rien en fait 373 Oui 374 Et voilà donc j’avais une mission pour l’INSEP et j’avais après euh deux missions au niveau fédéral, une mission sur le travail de la détection 375 D’accord 376 Voilà qui rentrait aussi dans le cadre démon, de mon, de mon année de titularisation parce que quand tu fais ton année de titularisation t’as une action en responsabilité à mener, t’en as déjà entendu parler non ? 377 Non 378 Non donc quand tu passes, quand tu fais, t’as ton concours 379 Oui Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 18 Annexe 7 : Entretien avec Armand 380 Tu rentres en formation, en, tu rentres cadre d’Etat stagiaire au 1er Septembre, bon là au mois de Mai jusqu’au 1er Septembre et au 1er Septembre pendant un an tu es en formation donc 381 T’es stagiaire 382 Oui donc tu fais des stages ben par exemple c’était au CREPS de Macon voilà euh, ils nous proposaient différents stages avec des thèmes bien différents et donc on devait choisir tel ou tel thème et donc on partait en stage trois jours, 5 jours, une semaine, voilà…stage de découverte du contexte et du milieu, on allait faire des stages à l’administration centrale euh je suis allé faire des stages dans des, dans des directions départementales donc celle du Mans, je suis allé à la direction régionale de Nantes, quoi de Pays de la Loire, à Nantes, je suis allé dans des CREPS donc voilà et en fait tu fais des journées découverte, tu suis des dossiers etcetera…donc ça c’est un premier truc et donc t’as un deuxième à présenter où t’expliques tout ton parcours de l’année euh ce que t’as fait et ce que tu en ressors, ce que tu en retires, les points positifs, les points négatifs et dedans t’as aussi une action en responsabilités à mener, une action où tu es chef de projet et donc moi mon chef de, moi mon, mon action en responsabilité en fait faisait en fait c’était, c’était en fait une de mes missions fédérales, c’était de mettre en place une détection, détection cadet, minime, sur les minimes cadets euh mettre un place un référenciel de détection avec euh quels critères je prends en compte sur euh sur la détection euh quand est ce que je détecte ? En stage, en compétition, si je suis en stage quel critères je vais essayer d’évaluer, quels critères je vais évaluer en compétition et essayer de faire une trame en fait, mettre en place vraiment un, un tableau qui permette de, de, voilà de, de, d’évaluer des athlètes 383 D’accord 384 Voilà et j’avais une deuxième mission qui là était euh entraineur national des cadets, entraineur national des équipes de France cadets 385 Oui ça veut dire des discussions avec la fédération aussi 386 Oui 387 Donc ce parallèle là, d’accord 388 Et aussi une intervention mais qui rentrait dans la détection et dans la préparation je crois du monde avec le CREPS, avec le pôle 389 Ici ? 390 Ouais déjà 391 D’accord et, et le, le choix de venir ici il s’est fait de quelle manière ?...C’est parce que t’es pas nommé directement, on te dit pas tiens vous, vous allez à Bordeaux 392 Le projet, le projet était de, dans les starting-blocks depuis un petit bout de temps parce que euh…des fois y’a les fédé qu’ils le font, y’en a d’autres qui le font pas, là la fédé elle m’a pleinement accompagnée dans le projet en fait 393 D’accord 394 Mon, il me donnait, il me, il me euh, ils m’ont permis d’avoir des cours de, des cours de soutien en anglais, des cours de soutien en législation pendant, pendant que je préparais le concours haut niveau euh…le DTN était à, à fond derrière moi donc il était très clair, ils m’ont aidé euh financièrement euh j’étais logé euh à Vitry, j’avais un appartement à Vitry, ils me le prenaient pleinement en charge, le fait que je sois athlète de haut niveau etcetera ils me le prenaient en charge euh pareil pour al, pour la formation, il m’avait Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 19 Annexe 7 : Entretien avec Armand tout pris en charge donc l’idée c’était quand même d’un point de vue professionnel c’était de me suivre jusqu’au bout 395 Oui oui 396 Que j’arrive euh… 397 (Interruption téléphone ou je ne sais quoi) 398 Donc euh, et donc en fait mon projet professionnel était vraiment en, en lien direct avec euh, avec celui de la fédé et donc quand j’ai eu mon concours, non déjà avant que j’ai mon concours le DTN m’avait sondé, j’avais trois possibilités, soit j’allais à Talence, soit j’allais à Dijon, soit je pouvais aller à Montpellier en fait 399 D’accord 400 Pourquoi Dijon parce que Dijon y’avait un pôle espoir à Dijon qui marchait pas trop mal mais euh qui marchait bien au niveau, ben là y’en a qui viennent de Dijon, de Bourgogne par exemple, la petite, la petite jeune là elle est, les deux plus jeunes là ils viennent de Bourgogne 401 D’accord 402 C’est moi qui les ai repéré, qui les a fait venir, donc y’avait un pôle espoir sauf que les entraineurs du pôle espoir de Dijon étaient vraiment pas compétents, y’avait un beau potentiel…y’avait un CREPS, y’avait une belle structure de karaté mais il manquait vraiment un cadre d’Etat pour pouvoir gérer toute la structure voilà y’avait ici avec l’idée de faire évoluer le pôle espoir en pôle France ou y’avait Montpellier et là Montpellier c’était pour euh, c’était directement un pôle France et là je travaillais avec mon, mon coach voilà donc j’avais ces trois choix là…Dijon c’était pas possible, quoi dans ma tête je voulais pas du tout aller à Dijon parce que d’un point de vue du contexte environnemental je me voyais pas du tout aller à Dijon…Montpellier m’aurait bien botté, ma femme ne voulait pas forcement aller à Montpellier alors parce que ma femme a été aussi en équipe de France de karaté…que tous les stages se faisaient à Montpellier et que Montpellier elle en a une certaine… 403 Une certaine image 404 Ouais ouais ouais. Alors que maintenant, alors que c’est faux mais bon à l’époque c’était ça…et…Talence, Talence me bottait beaucoup parce que je connais très très bien la région, que je, que je depuis que je suis tut petit je venais en vacances du coté de Vieux Boucau, Seignosse, Dax ou dans les Landes, que j’avais de la famille à, à Bordeaux euh et que mes parents habitent à Montauban 405 Ah d’accord 406 Donc pour une fois euh moi qui est vécu pendant euh…12 ans à 750km de mes parents ben ça me permet de me rapprocher 407 De vous rapprocher un peu oui, comme ils sont à Toulouse 408 Ouais voilà donc voilà pourquoi j’ai décidé Bordeaux et puis en plus le projet me plaisait bien et puis je m’entendais bien avec Franck 409 D’accord. Et, et votre, votre épouse vous disiez elle a été en équipe de France aussi karaté euh… 410 Mon épouse ouais, Emie elle a été en équipe de France euh junior, elle a été 3 ème aux championnats d’Europe junior, elle a été vice-championne du monde junior par équipe, Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 20 Annexe 7 : Entretien avec Armand elle a été championne de France élite, elle a fait deux championnats d’Europe en tant que élite ouais 411 Oui 412 Ah oui oui tu vas la voir… 413 Et vous l’avez rencontré au STAPS ou euh… 414 Je l’ai rencontré, moi je l’ai rencontré euh au pôle 415 Au pôle 416 En fait son père, son père était le deuxième entraineur du club 417 D’accord 418 Il a construit le club avec mon entraineur 419 D’accord, oui oui 420 Donc tu vas la voir, tu vas lui poser des questions, tu pourras lui poser des questions 421 Oui oui oui d’accord. Déjà ça donc là finalement là l’arrivée ici elle est assez récente du coup ? 422 Ben comme je t’ai dit je suis arrivé vraiment je me suis installé en Juillet 423 Ouais c’est ça 424 En juillet 425 Tout à fait donc tout, tout jeune euh changement là pour, pour ce pôle d’accord, bon ça permet de retracer déjà le, le parcours donc on va passer au maintenant au 426 Au deuxième axe 427 Au deuxième axe donc finalement l’activité ici sur ce pôle ça consiste en quoi ? Déjà globalement et puis après on va, on va détailler. 428 Alors, alors le, ben comme, comme, comme tout pôle euh on propose le double projet aux athlètes c'est-à-dire le projet scolaire et le projet sportif…donc euh tout le côté scolaire il est géré forcement par l’administration et par les personnes compétentes du CREPS malgré que nous on est un œil, quand même un œil dessus hein, un gros œil dessus hein on est en permanence en lien avec euh le responsable collège et responsable lycée au CREPS euh…donc ben ça passe forcement pas des réunions, par réunions de travail sur euh savoir les orientations, réorientations euh les conseils de classe auxquels on peut assister, euh donc ça c’est toutes nos missions en tant que euh en tant que dans le double projet, nos missions qui sont plus d’un, d’un point de vue administratif, scolaire, voilà euh par exemple euh l’année dernière une des missions par exemple, ça fait partie de nos mission une des actions qu’on a mis en place c’est qu’on a, on s’est battu pour que le CREPS signe la première convention avec un lycée professionnel qui proposait un bac pro prévention sécurité c'est-à-dire un bac pro qui permet de passer euh de devenir, de faire des formations pour devenir euh, euh…gardien de la paix, policier ou gendarme ou euh… pompier et vu qu’on avait deux athlètes, athlètes à la base qui voulait faire, qui voulaient rentrer là-dedans ben nous voilà par exemple euh, euh une de nos actions ça été de, de, de proposer aux CREPS euh ouais fin de proposer, de pousser le CREPS 429 (Rire) 430 A rentrer en contact avec le, ce, le lycée de Begles, le lycée il est à Begles, c’est le lycée, le lycée, donc y’a lycée technique que sur du Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 21 Annexe 7 : Entretien avec Armand 431 Sécurité 432 Ouais voilà prévention et sécurité et donc voilà on a deux athlètes qui sont ben un peu athlètes témoins…euh de cette première convention 433 Oui oui parce que du coup c’est le début parce qu’il y a certains pôles qui déjà antérieurement avaient des liens avec des lycées donc les 434 Ah mais non 435 Les athlètes sont internes 436 Là tous les CREPS sont en convention 437 Alors voilà c’est ça 438 Le CREPS est en convention avec le Victor Louis 439 Oui 440 Et le lycée Koestler donc 441 D’accord 442 Collège et lycée Victor Louis et lycée Koestler et avant ils étaient aussi euh en convention avec euh le collège Montjoux ouais c’est pas très loin, voilà 443 D’accord et là vous avez ajouté fin l’équipe là vous avez ajouté ce, ce lien là 444 Donc voilà le genre de, ce genre d’actions que nous on peut avoir dans notre, dans notre, dans notre, dans notre mission, alors maintenant, maintenant euh ça c’est euh…oh je vais pas dure un, oh si je pense un quart…un tiers, un quart de nos, un quart de nos missions, c’est vraiment le domaine scolaire, le domaine professionnel, suivre le, ah ben voilà ma femme, suivre le projet euh le projet, faire en sorte que le projet scolaire et professionnel de l’athlète soit possible 445 D’accord, je vais peut-être faire pause 446 (Interruption) 447 Donc voilà première ben voilà style d’actions qu’on peut avoir nous euh sur le domaine scolaire c’est ça, c’est essayer de trouver des nouvelles conventions, proposer euh, proposer euh des nouvelles formations, voir avec le CREPS pour signer des nouvelles conventions….être en interaction permanente avec euh els responsables scolaires euh pour savoir si il faut une réorientation, pour savoir si on annule certains entrainements pour mettre à la place des cours de soutien parce qu’ils ont des horaires aménagées, des cours de soutien, des cours de tutorat euh bon voilà euh 448 D’accord 449 A plein temps euh gérer ce 450 Et là ça représente combien d’athlètes sur le, le pôle karaté 451 Là on a 198 athlètes 452 18, d’accord 453 Par exemple on en a 4 en, 2 en 4ème …1,2,3,4 qui sont en 3ème …et après, après, après, après on en a 15 cette année qui préparent euh le bac…y’en a un qui est en formation à l’extérieur parce que lui il veut devenir pompier, il est pas passé par le, le, le…le lycée Louis Decombe, ben deux qui sont en bac pro prévention…1,2,3…euh 3, 3, 3, 3 qui sont en 1ère et puis ben après tous les autres faudrait faire le calcul, quand t’écouteras tu fera le calcul mais après on doit en avoir euh 5 ou 6 qui sont en seconde Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 22 Annexe 7 : Entretien avec Armand 454 D’accord 455 Jordan, Rémy, Kevin, Joris…(Discussion voix basse de quelqu’un d’autre)Sana, Alizée, Johanna ils sont en 1ère …ouais euh… 456 Oui ça fait 18 d’accord, 18 d’accord. 457 Voilà 458 Et…du coup euh ce qu’on disait tout à l’heure c’est comme ce sont uniquement des jeunes, y’ a pas de seniors…sur, sur ce pôle 459 On peut en avoir hein, on peut avoir des athlètes espoirs, on n’aura pas des athlètes seniors 460 Voilà qui eux sont soit 461 Notre but à nous après c’est de les, c’est de les 462 De les rediriger soit sur Montpellier 463 Sur les pôles bon voilà 464 D’accord mais euh ce que je veux dire c’est que ça complique encore euh la chose parce qu’il faut gérer le parcours sportif, le parcours scolaire et puis y’a les parents aussi, la relation avec les familles 465 Ouais 466 Qui sont à voir (sourire) 467 Il rigole 468 (Leger rire) 469 Des fois ça sert à, ça sert à s’arracher les cheveux les parents 470 Ah oui c’est à ce point là 471 Ah ouais parce que t’as des parents qui euh…ben j’ai, on a des parents là par exemple des, des, les, els deux coupes que tu as vu ce matin euh on a aucun problème avec eux… parents à l’écoute, ils ont leur rôle parent…et ils nous laissent pleinement dans notre rôle d’entraineur et puis de ben à partir du moment où ils sont au pôle, ils sont sous nos responsabilités, ça veut dire qu’ils nous les ont mis sous notre responsabilité, c'est-à-dire qu’ils nous font confiance…donc voilà euh y’a certains parents euh, euh ben voilà par exemple j’étais encore un, un, avec un, un des parents hier, un des parents, il nous appelle euh…deux trois fois dans la semaine euh…ou alors parce que ils sont entraineurs et pères à la fois ben ils veulent en savoir un petit peu plus 472 D’accord 473 Sauf qu’ils sont entraineurs…ils font pas de l’entrainement de haut niveau, ils font… 474 Ils sont enseignants dans un club… 475 Voilà donc euh, donc à un moment ils commencent à…ils, ils vont au-delà de leur, de leurs prérogatives de parents en fait, donc après là c’est à nous de, de gérer euh de leur faire comprendre que, ben qu’il y a qu’un patron dans le navire et c’est pas vous c’est nous voilà parce que si il est chez nous c’est nous qui nous en, c’est nous qui nous en occupions, c’est nous, c’est euh, c’est l’enfant qui est sous notre responsabilité et donc c’est nous qui sommes garants de sa réussite d’un point de vue sportif… 476 Ah oui 477 Ah oui oui Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 23 Annexe 7 : Entretien avec Armand 478 C’est, c’est pas facile parce que faut arriver à prendre euh un athlète même jeune donc qui a ses problématiques à lui de jeune 479 Voilà 480 De …d’écolier fin de collégien ou de lycéen 481 Et puis d’adolescent 482 Plus les relations avec les parents (léger rire) plus tout ça 483 Plus lui, lui avec lui-même parce qu’il est dans une période d’adolescent qui amène….pas mal de déséquilibre euh… 484 (Leger rire) 485 Sociaux euh…psychosocial hein entre la vision qu’il a de lui-même, entre euh, fin c’est toujours marrant à dire mais entre son corps qui change euh les hormones euh les… facteurs sexuels qui évoluent, le rapport à l’autre qui évolue, le rapport aux parents où y’a une certaine forme de, de rébellion et de euh ça te regarde pas 486 Oui oui 487 Voilà euh nous on est au milieu 488 Oui oui 489 C’est déjà arrivé qu’il y ait des enfants qui disent mais toi tu sais rien, d’abord c’est ludo et Franck qu’ont raison et toi t’as pas raison, voilà 490 Ah oui (léger rire) 491 Les parents il prend ça dans les dents forcement euh…comment ça Ludovic et Franck ils ont raison, c’est qui tes parents ? Voilà (léger rire) 492 Oui oui 493 C’est déjà arrivé 494 Oui oui c’est compliqué oui, et, et j’avais déjà rencontré des, des entraineurs de, de pôle qui me disaient ben y’a une dimension supplémentaire avec les ados c’est que euh ben c’est mixte donc y’a des filles et des garçons alors des fois y’a des copinages entre les uns, les autres 495 Ouais 496 Et eux ben y’a après, y’a toutes les positions possibles pour, pour l’entraineur, certains me disaient ben nous on s’en mêle pas tant que ça n’interfère pas sur leur scolarité et puis les résultats sportifs et puis 497 Pourquoi interdire quelque chose que j’ai fait moi avant… 498 Oui 499 Tu fais la prévention, t’ouvres la communication, moi j’ai, on en a, on a un couple dans le pôle…on a euh une fille Sana avec Jordan qui sortent ensemble…euh ils m’ont déjà posé des questions sur moi, mon passé…euh savoir si 500 D’accord 501 Si au même âge que j’avais eu, si j’avais eu une histoire sérieuse, comment je l’avais géré avec le karaté donc voilà quand ça, quand c’est comme ça euh, là c’est à nous de faire attention à ce qu’on leur dit mais euh non on accompagne, on…fait de la prévention euh, on éduque sous une certaine forme mais on n’est pas, on n’est pas, on n’est pas castrateur par rapport à ces relations Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 24 Annexe 7 : Entretien avec Armand 502 Oui oui 503 On n’est pas en train de dire euh…non c’est pas bien, par contre moi je les ai déjà prévenu comme, le jour où je vois que ça a des influences négatives sur leur double projet…donc pas que sur l’entrainement, sur le double projet…là ça va chauffer…voilà et c’est très clair, et vu que j’ai, vu que je suis quand même d’autorité plutôt strict sur certains trucs ils savent très bien que je ne plaisante pas. Tu veux un café ? 504 Ca va merci 505 Deux cafés s’il vous plait 506 Et oui oui parce que euh oui du coup ça, ça complique encore les, les affaires parce que si euh entre eux ça va pas, ça peut euh rejaillir sur l’ensemble des autres athlètes fin bon etcetera quoi 507 Ah bah ouais, ouais ça pourra re, ouais ça peut 508 Ca dégrade l’ambiance quoi pour aller vite 509 Ouais ça peut dégrader l’ambiance malgré tout on se rend compte que euh ils vivent quand même 24/24h ensemble donc euh même si entre deux athlètes ça se passe pas très bien, ça veut pas dire que ça se passera mal entre tout le monde, il va pas y avoir d’un seul coup une création d’ennemis (?), nous on est garant aussi de cet esprit là 510 D’accord 511 Euh mais ça peut avoir des influences négatives, ça c’est sûr 512 D’accord donc y’a tout ce côté-là euh du métier euh, l’action sur le pôle donc les relations avec le CREPS, les lycées, les parents etcetera 513 Ouais donc voilà le coté un petit peu euh c’est le, le coté de l’iceberg qu’on voit pas, gérer donc voilà le double projet fin le projet scolaire professionnel, c’est tout ce qui est réunion avec les autres entraineurs pour améliorer les infrastructures du CREPS, leur faire, faire des propositions, c’est les réunions avec euh, avec les responsables scolaires, avec les responsables de la vie sur le CREPS parce qu’on a une responsable sur la vie sur le CREPS, c’est euh les bilans qu’on peut faire euh sur euh…les bilans sur les athlètes, pour savoir comment ça se passe cette année, les points positifs, points négatifs, qu’est ce qu’on peut améliorer chez eux, les réunions avec le directeur du haut niveau, avec le directeur du CREPS, de voilà et après euh y’a tout le côté euh gestion des parents voilà ça c’est la première partie, partie que tout le monde ne voit pas donc c’est euh des multiples coups de téléphones dont ma femme…que ma femme hait 514 (Rire) 515 Ils peuvent pas t’appeler un autre jour, ils peuvent pas t’appeler à une autre heure, t’as été toute la journée donc voilà et je la comprends et forcement vu que ça nous prend, premièrement on aime ça et puis deuxièmement c’est notre boulot ben c’est un peu difficile de pas répondre et puis euh et puis un truc qui est un petit peu difficile aussi et que j’ai comprends pourquoi Emilie gueule et en même temps c’est plus fort que moi, c’est que dans le haut niveau on n’a pas le temps, on est toujours ne manque de temps, on es toujours en manque de et encore je trouve que je nuance beaucoup par rapport à mon entraineur qui alors lui c ‘était euh qu’était toujours en train de me montrer qu’on n’a jamais le temps, je suis pas trop d’accord mais c’est vrai que plus les choses, plus les choses sont réglées rapidement, voilà moins ça aura d’influence sur euh, sur euh…sur parce que des fois un petit déséquilibre peut en, en, engendrer Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 25 Annexe 7 : Entretien avec Armand 516 Après 517 Ouais voilà, on veut pas qu’il y ait donc c’est vrai que j’ai quand même tendance à…à, à être euh un peu trop disponible 518 Répondre au téléphone même quand ils appellent le soir 519 Voilà 520 Des choses comme ça 521 Surtout que, surtout qu’un truc qui est dur et en même temps je m’en sens obligé pour la simple et bonne raison c’est que on a des parents qui laissent leurs enfants de 14/15/16ans partir à…500/600/700 voire 1000km de chez eux…ils sortent du cocon familial, ils sont sous notre responsabilité donc euh dès que le gamin appelle et qu’il y a un petit truc qui va pas, je peux comprendre que les parents ben ça soit un peu l’affolement…oui mon fils m’a dit ça et souvent les enfants déforment complètement les propos qu’on leur met, là par exemple euh on a une fille qui est rentrée au CREPS cette année au pôle…et donc euh on, on a, on a cette logique avec Franck c’est que euh, euh on n’est pas castrateur c'est-à-dire que si on fait rentrer un athlète l’idée c’est de l’athlète de, de le voir comment il, comment il se comporte sur deux ans, on fait une première année, on en tire certaines conclusions mais on basera pas euh nos conclusions sur la première année donc souvent quand les athlètes rentrant au pôle à part si il fait vraiment des grosses conneries ou à part si euh, si ça lui a pas du tout plu, ou ici le gamin il est dans notre structure pour deux ans au minimum voilà et là par exemple on a envoyé un mec comme on fait tous les ans euh autour du mois de Mars là pour savoir, pour savoir un petit peu ce qu’il en était et ce que, quelles étaient, els, les, les attentes des parents euh, qu’est ce que voulaient faire les enfants, est ce qu’il voulaient rester au pôle ou est ce qu’ils voulaient arrêter, est ce que bon voilà donc on a reçu pleins de messages non non non enfant très content donc ça c’est, voilà c’est le coté gratifiant qui fait que ben t’es content même si ça te fait chier le soir ben où tu comptes, tu vois que ça portes ces fruits et là y’a une athlète avec qui on était très clair qu’on partait sur deux ans, la mère, la mère elle l’a prit comme, comme il fallait le prendre…sauf qu’elle l’a glissé à sa fille en lui disant tiens j’ai reçu un mail de tes, tes, tes, tes, tes entraineurs pour savoir un petit peu euh ce que tu voulais, est ce que tu voulais continuer et là la fille elle commence à pleurer ouais ben je sais pas parce que euh, euh ils nous ont dit que les championnats de France euh ça allait être euh décisifs pour savoir si on restait ou pas au pôle, c'est-à-dire que si je loupe mes championnats de France, je resterais pas au pôle (imitation voix de fillette), donc la mère paniquée euh mais on n’avait pas prévu ça alors la mère qui m’appelle, qui m’envoie un message oui j’ai parlé avec ma fille, elle est tombée en larmes en disant qu’on leur avait mis la pression…alors là (rire) alors là forcement déjà j’appelle Franck, Franck bon y’a, y’a un début d’incendie, voilà un micro incendie et puis au bout du compte j’ai appelé la mère euh le jour même ou le lendemain, je suis resté avec elle une petite, 20 minutes au téléphone puis la mère elle a bien compris que c’était la fille qu’avait complètement, que c’était sa fille qui avait complètement déformée nos propos et qu’à aucun moment euh elle était euh, elle était parmi les athlètes à qui on avait mis la pression en disant qu’il faut des résultats parce que vous êtes en manque de résultats et ça fait déjà deux ou trois ans que vous êtes là et euh on voilà et euh le double projet oui ça marche bien les études mais on est aussi garant au point de vue haut niveau sportif et là par exemple on a deux trois où d’un point de vue sportif on n’a pas les résultats attendus Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 26 Annexe 7 : Entretien avec Armand donc euh ben ouais eux on, eux on…mais sur les 18 athlètes y’en a trois qui sont dans ce cas là… 522 Oui et puis c’est le jeu aussi 523 Ah ben oui 524 Si eux au niveau 525 Donc voilà le genre de coup de téléphone qui d’un seul coup t’es dans le train, tu reçois un message euh, tu lis le message mais c’est quoi ce délire donc ben ouais là t’es obligé, tu veux pas laisser le, l’abcès grossir et faut le crever rapidement pour pas que et surtout que de, de se mettre des franches que tu veux pas que l’athlète quand elle rentre pour l’entrainement, qu’elle claque, voilà 526 Et là par exemple du coup euh disponibilités au niveau professionnel, parce qu’exemple au niveau du téléphone c’est un téléphone professionnel je suppose 527 Ouais ouais 528 Euh ça veut dire que le soir vous le coupez, qu’il reste allumé ? 529 … 530 Vous pouvez y aller (rire) 531 Ben quand tu te couches (sa femme) 532 Ouais voilà 533 Voilà d’accord 534 Je coupe quand je me couche…par contre euh je l’allume pas forcement dès que je me réveille 535 Oui (rire), oui 536 Je suis plutôt quelqu’un du soir, je suis pas quelqu’un du matin 537 D’accord 538 Donc à part si j’arrive à l’entrainement c’est parce qu’on entraine le matin aussi ou si on est en réunion là je l’allume mais ça m’est déjà arrivé d’avoir la dernière fois combien 7 appels en absence…parce que je l’ai pas allumé, que je l’ai allumé qu’à 10h 539 D’accord (léger rire) 540 Voilà 541 Déjà y’a ça 542 Ouais donc voilà le, le, voilà l’un des pans et ben après le deuxième pan qu’est le pan le plus important pour, celui pour lequel on est, on a été formé et pour lequel on a fait toutes ces études etcetera c’est le, l’entrainement 543 L’entraînement 544 Donc là entrainement ben c’est entrainement lundi, mardi matin, mercredi, mardi soir, mercredi, jeudi matin jeudi soir euh parfois le vendredi si on a des athlètes qui restent et que nous on n’est pas amenés à ben soit moi pour ma vie privée on est en weekend et on part quelque part, soit parce que professionnellement je suis sur une compétition de préparation, sur une compétition internationale euh sur un stage d’entrainement avec les équipe de France voilà euh on peut les entrainer aussi le vendredi 545 D’accord Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 27 Annexe 7 : Entretien avec Armand 546 Donc ça c’est optionnel, c’est marqué sur notre planning en fonction de nos disponibilités et la disponibilité des athlètes 547 D’accord et pour les entrainements le planning est, est fixe 548 Ouais sur, ouais ouais 549 Tout au long de l’année avec des échéances 550 Après ouais voilà, voilà on fait une planification à l’année donc euh première réunion, première réunion euh de rentrer avec les parents et les athlètes ils sont le, la plannif sur l’année en sachant qu’on leur fait bien comprendre que euh on va dire de, de Septembre à Décembre ça ne devrait pas bouger…que euh après Décembre, de Janvier à Juin on peut être amené à changer parce que euh on avait programmé telle compétition internationale comme le Portugal et puis au bout du compte c’est pas possible, voilà là ça a été possible mais là on devait programmer le Maroc au mois de Mai ça va pas être possible…donc voilà y’a quand même une certaine mobilité, on a des dates bien précises, on a une planification bien précise sur les stages d’entrainements, sur euh, voilà 551 D’accord donc ça c’est effectivement la deuxième grosse partie et y’a 552 Et voilà pendant les vacances voilà par exemple le truc qu’était pas du tout prévu à la base qu’avec Franck…ben on propose parce que, parce que on, même si c’est pas…parce que c’est le haut niveau, parce que si tu veux vraiment réussir ben faut un moment ou à un autre euh voilà donc là pareil euh ça fait pas toujours plaisir 553 Parce que là si je comprends bien vous êtes sensé être en vacances, là en ce moment ? 554 Ouais normalement je suis en vacances 555 D’accord, d’accord 556 Sauf que dans les fait, on les a fait venir, on les a récupéré, y’en a un qui a dormi chez nous dimanche soir voilà 557 (Rire)Accueillir du monde à la maison 558 Ah ouais ouais, on se rend pas compte de tout ça mais ouais 559 Et bé oui 560 Mais voilà 561 C’est sûr 562 Donc ben donc là on les a lundi, mardi et mercredi, autre chose je suis en vacances…mais je suis bien obligé de dormir au CREPS ce soir parce que y’a pas de surveillance sur le CREPS pendant les vacances scolaires 563 D’accord 564 Et donc si on les a avec nous et ben il faut qu’il y ait un surveillant le soir avec eux donc hier soir c’était Franck ben ce soir c’est moi 565 D’accord 566 Donc je découche 567 (Rire) 568 Ce qui fait pas forcement super plaisir 569 Ah oui effectivement et Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 28 Annexe 7 : Entretien avec Armand 570 Et donc voilà entrainement…donc la grosse mission c’est ça c’est entrainement donc c’est euh, ça peut aller de la préparation physique euh spécifique au karaté euh, euh analyse vidéo euh, euh, euh travail psychologique, travail de préparation mentale, là la semaine dernière je leur ai fait de la sophro euh bon voilà après c’est euh, on est plus ou moins formé, on s’est plus ou moins formé euh, on voilà 571 Ce côté-là 572 Accompagnement à 100% de, d’un point de vue sportif 573 Ah oui oui, donc ça, ça je vois bien c’est planifier dans la semaine, y’a les horaires mais après y’a, y’a d’autres aspects dont on a peut-être pas parlé c’est y’a les compétitions le weekend 574 Voilà 575 Donc ça veut dire des déplacements 576 Ca veut dire la semaine dernière je suis parti le vendredi matin, je suis rentré que le dimanche soir 577 D’accord 578 Ma femme était à Bordeaux toute seule, voilà ce qu’est pas forcement très agréable surtout que euh et ça j’en suis conscient, je le dis pas parce qu’elle est là mais euh on est un peu à Bordeaux euh…par ma faute euh, par ma faute, par mon biais en fait, puisque je pense pas que ce soit une faute mais euh par mon biais euh ce qui fait que Emilie ben elle est partie du Mans où elle est née au Mans, elle a sa famille au Mans…elle a quelques copains au Mans mais plus beaucoup parce que tout le monde est partis mais voilà elle a quand même tous ces repères au Mans et puis ce que je te parlais tout à l’heure d’un point de vue professionnel et ben le fait qu’on soit parti à Bordeaux ben elle ça l’a mis un petit peu dans la difficulté professionnelle forcement 579 Il disait c’était difficile actuellement de trouver euh dans le domaine des APA 580 Ouais ben c’est surtout que je connais pas grand monde quoi, à la différence de, au Mans où j’ai fait la plupart de mes stages tout ça mine de rien et puis même mon statut de haut niveau je l’avais 581 Oui parce que vous êtes karatéka aussi ? 582 Oui c’est comme ça qu’on s’est, qu’on s’est connu, mine de rien ça fait…ça me fait connaître sur, sur ma ville donc forcement par l’intermédiaire de ça j’ai des portes qui s’ouvraient quoi, ici… (Rire) 583 Pour l’instant ici y’a peu de portes 584 D’accord ouais donc effectivement ça, ça rajoute une, une difficulté supplémentaire donc là à l’heure actuelle sur, sur l’année ça veut dure à peu près combien de weekends qui sont pris pour les, les déplacements et autres ? 585 (Rire) 586 Ah désolé c’était peut-être pas la bonne question (rire) 587 On peut faire une moyenne mensuelle 588 Non on va 589 Une moyenne mensuelle 590 On va dire deux Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 29 Annexe 7 : Entretien avec Armand 591 Tout dépend, tout dépend si on est sur une année de championnat du monde, si on n’est pas sur une année de championnat du monde euh si j’avais pas athlète jusqu’au mois d’Octobre, au bout du compte euh mois de Septembre, mois d’Octobre au bout du compte mois de Septembre, mois d’Octobre j’aurai peut-être eu euh, euh un weekend de pris sur le mois de Septembre, un weekend de pris sur le mois d’Octobre si j’avais pas été athlète… euh après on a des mois là par exemple là mois d’Avril euh, euh dernier, premier weekend d’Avril on fait parce qu’ah oui là aussi (sourire) c’est pas, c’est pas, on n’est pas obligé c’est notre propre chef, notre propre, avant chaque compétition de référence donc grosse compétition où beaucoup de choses se jouent, on, le weekend d’avant on les emmène en stage 592 D’accord 593 Donc la plupart du temps on sort du CREPS, le weekend, y’a, pas le weekend dernier c’est les France, le weekend d’avant on les a emmené au bassin d’Arcachon 594 D’accord 595 Voilà, en stage d’oxygénation, on s’entraine mais pff voilà on, on se, on se regroupe entre nous, on enlève tout le contexte autre c’est nous et que eux voilà ça c’est, après c’est un choix donc si je compte ce weekend là, là ben là j’ai 1, 2, 3, j’ai 4 weekends, les 5 weekends là…qui sont pris 596 D’accord 597 Parce que première weekend euh stage d’oxygénation, après championnat de France junior, championnat de France cadet, championnat de France minime et après on a un stage euh…alors à Poitiers, voilà. Par exemple au mois de Mai je vais avoir qu’un weekend de pris…au mois de Juin…deux weekends…au mois de Décembre trois weekends de pris 598 D’accord 599 Au mois de Novembre, deux weekends, donc voilà 600 D’accord 601 Euh cet été j’ai…trois semaines 602 De ? 603 D’entrainement 604 D’entrainement, ah d’accord 605 On a trois stages 606 D’accord 607 Voilà par exemple euh au mois de Septembre euh mois de Septembre on sera sur euh on sera à un mois et demi des championnats du monde cadet junior espoir en Malaisie…euh 608 Oui ça va (sourire) 609 …sachant que ben par exemple…ma femme est enceinte de trois mois…et que le bébé doit arriver à la date des championnats du monde, voilà genre de choses comme ça qui euh… 610 (Léger rire) 611 Qui fait que y’a une femme qu’est exceptionnelle 612 D’accord (rire) 613 Voilà Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 30 Annexe 7 : Entretien avec Armand 614 Oui et les, quand, quand y’a ces déplacements pour le weekend est ce que c’est euh juste pour des stages ou vous allez entrainer ou est ce que c’est aussi des moments de repérage, vous allez dans des compétitions régionales et autres pour voir les athlètes 615 Euh on fait pas beaucoup de compétitions régionales, non, non, ç serait, ça serait ingérable 616 Ouais voilà 617 C’est pour ça que être, être entraineur national et entraineur d’un pôle et avoir en plus son club à côté c’est, c’est pas gérable, non je vais pas en compétition régionale ou alors si on la fait c’est juste une compétition de préparation, on a fait la coupe de ligue ici, la ligue accepte que les athlètes du pôle fasse la coupe de ligue, comme ça ça fait une petite compétition de préparation mais non, je fais pas les compétitions régionales, si je me déplace c’est compétition nationale, stage national 618 D’accord alors je, je me suis mal exprimé en fait, si j’ai bien compris vous avez aussi une mission de repérage des futurs athlètes, alors j’ai peut-être mal 619 Comme je suis entraineur du pôle France 620 Ouais 621 Et moi j’ai, Franck est entraineur et coordinateur du pôle 622 D’accord donc c’est plutôt lui qui s’occupe de cette mission là 623 Non lui il est plus sur le côté administratif 624 D’accord 625 Donc c’est lui qui euh, euh la plupart c’est quand même lui qui va sur les réunions, quand on a réunion entraineurs on y va tous les deux mais sur le niveau scolaire ou pour faire un point c’est souvent Franck 626 D’accord 627 Lui il a sa double mission, entraineur donc il s’occupe de l’entrainement et coordination 628 D’accord 629 Moi j’ai une double mission c’est entraineur 630 Oui 631 Et je suis aussi entraineur et sélectionneur national 632 D’accord 633 Cadet junior espoir donc ça veut dire que dès que j’ai un championnat, dès que j’ai une coupe de France euh je suis là en tant que selectionneur euh, en tant que selectionneur donc là moi j’ai…une mission d’évaluation 634 Oui c’est là vous allez vous dites bon lui ça va 635 Lui dans cette catégorie là il est voilà, voilà c’est nous qui faisons les têtes de série, c’est nous qui convoquons les athlètes pour les stages équipe de France, c’est nous qui sélectionnons les athlètes pour les compétitions de références internationales 636 D’accord, d’accord, oui oui, je saisi mieux et, et un dernier point alors on l’a pas évoqué mais je sais, du coup je sais pas si, si tu le fais ou pas euh est ce qu’il y a des relations aussi avec euh la ligue ici avec des demandes particulières du fait que tu es là, qu’il y a le pôle, est ce que le président de ligue… Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 31 Annexe 7 : Entretien avec Armand 637 Des fois euh ben des fois euh souvent on a des athlètes de la région qui viennent s’entrainer le mercredi 638 D’accord 639 Avec le pôle, on ouvre le pôle, ils viennent s’entrainer, y’en a qui viennent le mardi, y’en a qui viennent le mercredi euh…qu’est ce qu’on a eu comme euh…on a des contacts maintenant euh, euh…c’est en off mais euh…ils nous disent on va faire pleins de choses ensemble et puis au bout du compte on a…on n’a pas de nouvelles 640 Ouais, on les voit pas venir 641 Et vu que maintenant on a un pôle national ben nous on s’en, voilà 642 Oui y’a plus besoin de 643 Si eux ils ont besoin de nous euh OK, nous on n’a pas forcement besoin d’eux pour vivre, puisque notre budgétisation elle se fait d’un point de vue national donc c’est vraiment que la fédé, on ne dépend plus du tout de la ligue, avant le pôle espoir dépendait de la ligue 644 Voilà c’est ça 645 Donc y’avait des, on avait des comptes, là c’est un privilège pour la ligue de nous avoir 646 Oui c’est ça 647 Donc euh pff nous on n’est pas forcement demandeur euh…voilà 648 Du coup, c’est pour ça c’est important ce changement de statut, de passer de pôle espoir à pôle, à pôle France 649 Ah oui oui maintenant on dépend plus que de la DT (?) 650 Voilà c’est ça, c’est ça, ça change la donne aussi au niveau euh ici 651 Donc tu vois je reviens un petit peu au…ben au coté positif hein, je fais ce que j’aime 652 Ouais 653 Je m’organise mes journées à part euh, à part les obligations de réunion ou d’entrainements, j’organise mes journées un petit peu comme je veux…maintenant euh ça m’est arrivé au mois de Janvier, j’ai travaillé…on avait dit combien de jours ? 27 jours d’affilée 654 Ouais 655 Parce que stage équipe de France, parce que stage avec le pôle, non stage équipe de France, open de Paris…open d’Autriche…weekend de repos 656 Ouais 657 Et encore le weekend de repos, j’avais dit aux athlètes de rester là ah non même pas, weekend de repos j’avais, j’avais des athlètes qui restaient là, je leur ai fait entrainement individualisés parce qu’ils étaient trois à être sélectionnés aux Europe…donc j’ai fait ben voilà…ma femme m’a engueulé mais j’ai fait 27 jours non stop, 27 jours sans un jour de pause, alors après euh ça veut pas dire forcement que c’est du 9h du matin jusqu’à 20h le soir 658 Oui c ‘est 659 Mais dans, n’empêche que tous les jours j’étais au boulot 660 Oui oui, c’est ça Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 32 Annexe 7 : Entretien avec Armand 661 Donc voilà et pour un salaire…de conseiller d’animation sportive qui sont dans la DD, DR qui eux travaillent du lundi au vendredi et qui ont tous leurs weekends… 662 Plus les vacances, plus 663 Voilà et eux quand ils sont en vacances, ils sont pas là, ils…s’en fichent que, si on les appelle ils s’en fichent que euh…la DD non, nous c’est pas possible, on fait du haut niveau, quand tu fais du haut niveau ben…voilà, par contre ben moi je suis pas conseiller d’animation sportif et je fais vraiment ce que j’aime, c’est quand même un privilège de pouvoir travailler euh dans le domaine de sa passion 664 Oui 665 Mais euh pas à n’importe quel prix et je trouve que c’est euh, je donne un exemple hein je touche 1800€, mon salaire de cadre d’Etat…avec bac+6, avec euh pas mal d’études, avec pas mal de formations et j’ai 320€ euh en plus de la fédé, ce qui me fait un salaire à 2100€ en sachant que je fais en moyenne euh…50h par semaine 666 Oui, au minimum je pense même (léger rire) 667 Ouais voilà euh sans parler de tous les weekends, sans 668 Oui oui c’est ça…oui oui 669 Entraineur national, cadre d’Etat, CTN euh bon voilà ça c’est l’envers du décor 670 Oui oui c’est ça, c’est qu’après ça suit pas forcement 671 Souvent on me dit oui mais vous avez la chance de faire ce que vous aimez…ouais je suis d’accord 672 (Rire) Ca fait pas tout 673 Ma femme aussi elle a la chance que je fasse ce que j’aime 674 (Rire) Oui 675 Voilà 676 C’est ça…justement sur ce, on, on va finir sur ces, sur deux trois petits points juste euh donc c’est le métier, j’ai bien compris, une passion, tu fais ce que tu aimes etcetera 677 Ouais 678 Mais si dans la diversité des taches que, que tu exerces y’en avait une ou deux que tu pouvais déléguer, un truc bon ça c’est le côté que j’aime le moins ce serait quoi ? 679 … 680 Si y’en a 681 … 682 Y’en a pas 683 Si je crois que y’en a une… sélectionneur 684 Sélectionneur 685 Ouais…j’aime pas ça…parce que quand je suis sélectionneur je peux pas coacher 686 Ah oui 687 Et ça ça m’énerve, je crois que c’est la seule…après le reste…m’intéresser aux études des gamins euh les accompagner d’un point de vue scolaire, d’un point de vue éducatif parce Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 33 Annexe 7 : Entretien avec Armand que faut, faut être clair on est entraineur mais à cet âge là on est aussi éducateur…à 100%, on les éduque hein, on est accès direct à la citoyenneté euh civisme, c’est vrai hein 688 Ouais oui 689 100% hein, on les apprend à devenir autonome, à devenir responsable, à, voilà on a pas qu’un rôle de, d’entrainement, ça ça me plait, ben les cours et les études en font partie donc ça me plait, j’ai pas forcement envie qui fassent les mêmes conneries que moi à être un peu trop breluchon donc on leur met un peu la pression…donc non le seul truc qui me plait pas c’est être sélectionneur 690 Parce que ça permet pas de, de coacher 691 Non c’est frustrant, c’est t’es assis à une table 692 Ouais 693 Comment ça se passe ben tu vois euh…un gymnase, gradin derrière devant côtés, 5 tatamis et la grande table officielle avec tous les, tous les élus, la table devant avec les 2,3 entraineurs nationaux et on est assis là et on regarde la compétition comment elle se déroule, et toit tu entraines des athlètes à l’année et euh et tu sais très bien parce que y’a Franck qu’est là hein, heureusement qu’il y a Franck parce qu’il y aurait pas Franck euh je crois que je deviendrai euh je crois que j’arrête de devenir entraineur national et je leur dit merde et je suis qu’entraineur du pôle 694 D’accord 695 Mais euh tu sais que tu as deux mots à leur dire et que le mec en face il va prendre une rouste sauf que ces deux mots là tu peux pas les dire, bon tu te lèves, tu te rassoies, t’as pas droit de donner d’indications, l’année dernière j’avais trouvé un système où, où je à un moment hop en allant aux toilettes hop je passais par derrière les gradins et puis hop j’allais voir l’athlète, je lui donnais des consignes et je revenais sauf que y’a des, des, des entraineurs qui, des entraineurs de clubs qui se sont plaint 696 Oui 697 Parce que euh, parce que ben parce que, parce que euh, parce que j’avais mon rôle de sélectionneur et que euh voilà j’avais pas à aller aider des athlètes sauf que eux ce qu’ils comprennent pas c’est que je susi entraineur avant d’être sélectionneur 698 Et oui 699 Et que l’athlète que je vais voir c’est un athlète que j’entraine au quotidien et alors ça c’est horrible, je passe ma journée debout à piétiner euh devant la table, derrière la table, à me rasseoir, à me relever, à prendre des notes, à me rasseoir, de temps en temps j’essaie de donner des petites explications parce que forcement els gamins c’est moi qui les côtoie … à l’année, c’est moi qui les, y’a Franck, nous deux quand je dis moi c’est nous deux hein mais euh voilà je sais que j’ai une influence forte vis-à-vis des gamins, ils savent et je pense que euh ce que le leur dit et que dans ce que je leur dit j’ai raison et que euh souvent j’ai la bonne réponse aux problèmes et donc et puis ils ont toujours un œil à, ils savent qu’ils sont jugés, évalués 700 Oui 701 Même si mon regard et là, dans ce combat là il est pas forcement sur ta prestation, il est sur un ensemble mais donc dès qu’il finisse un combat ou entre un point, de temps en temps je les vois me regarder alors qu’ils sont dans leur combat 702 Oui oui oui Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 34 Annexe 7 : Entretien avec Armand 703 Je peux rien faire, c’est horrible, donc si y’avait un truc que dans des missions que je voudrais déléguer c’est ça 704 D’accord et à l’inverse 705 Etre entraineur national, être coach national mais pas être sélectionneur 706 Et à l’inverse si y’avait la chose qui est absolument, qui est le cœur du métier, que vous voulez donner à personne, qui faudrait pas toucher… 707 Ah ben l’entrainement, le coaching 708 Oui 709 Les deux, les deux ensembles, entrainer 710 Entrainer oui 711 Ah oui ah ben là, ah oui j’adore ça 712 Oui 713 Même si c 'est usant… 714 Oui 715 Ce matin 716 Oui faut mouiller le tee-shirt, le kimono 717 Avec les gamins je transpire autant voire plus que les gamins…hier soir j’ai, j’ai, hier soir j’avais les gants, je mets le protège dents quand même, je mets la coquille, parce que à la fin même si je fais pas de l’entrainement individualisé je me bats avec eux donc physiquement c’est… 718 Oui donc faut suivre aussi la dessus. Et dernier, dernier aspect euh qu’on, qu’on avait juste évoqué au, au téléphone si je me souviens bien c’est concernant l’avenir puisque là à l’heure actuelle y’a euh toutes ces questions, la RJPP je crois que y’a eu une réunion à la, à la DR je sais pas si 719 Si on a eu une réunion mais bon 720 Qu’est ce qui s’est, qu’est ce qui s’y est raconté ? 721 Rien, rien 722 Rien 723 J’ai l’impression que ça fait euh, ça fait 5 euh RGPP ils sont commencé à en parler vraiment en 2006 724 Oui 725 Donc ça fait pratiquement 5 ans qu’ils en parlent 726 Ouais 727 …oh y’a des changements hein…y’a de moins en moins de postes, y’a moins en moins de personnes qui sont remplacées, de départ à la retraite qui sont remplacés…mais bon pour l’instant ils ont dit ouais vous allez voir il va, il va bientôt vous allez euh les cadres d’Etat y’aura plus de, y’aura plus de cadre d’Etat euh ça sera des contrats privés avec les fédé… 728 Son amie intervient inaudible 729 Oui, oui fin y’a rien qui vient en dehors de ça quoi 730 J’ai du mal, j’ai du mal alors…ils ont, ils ont le droit de tout hein mais j’ai du mal à croire que euh d’un seul coup ils vont complètement arrêté, qu’ils peuvent changer nos statuts Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 35 Annexe 7 : Entretien avec Armand comme ça, on a, on a..on a, on a passé un concours, on a signé un contrat, on est fonctionnaire d’Etat, ça serait bizarre que d’un seul coup euh un truc qui fait que, ça fait 40ans que c’est là parce que ça a été fait en…en 64 pour même plus que ça, ça fait 46ans que d’un seul coup euh parce que y’a des difficultés, d’un seul coup que notre, notre statut change complètement…ça m’étonne, maintenant l’avenir ben écoutez euh j’ai fait formation, j’ai fait 10ans d’études dans des, dans, dans un milieu où fallait être complémentaire, autodidacte etcetera euh si du jour au lendemain il faut que ça change et ben on convertirait (?), un truc qui me plairait ce serait toujours dans le sport, ce serait de devenir préparateur physique 731 Oui 732 Dans, dans un sport professionnel, ça ça me plairait bien 733 D’accord 734 Ca c’est un truc que j’ai toujours aimé parce que j’ai jamais eu l’occasion d’être professionnel de ma discipline et j’ai jamais eu même si moi j’avais une, j’avais une euh je m’entrainais de façon professionnelle, j’avais pas de contrat de travail, j’étais pas euh, j’étais pas dans le milieu professionnel pur du sport, ça ça me botterait bien ça 735 Si je comprends bien si ça devait changer ça serait préparateur physique, ça serait pas monter son club euh devenir enseignant professionnel, pas 736 Je sais pas, si on en parle parce que avec un de mes meilleurs amis euh celui qui avec qui j’ai fait toute ma carrière de haut niveau euh on avait l’idée peut-être un jour de reprendre le club dans, ben le club du père à Emilie 737 D’accord 738 Mais ça veut dire remonter au Mans 739 Ouais 740 Ca veut dire euh…j’ai…je sais qu’Emilie elle euh remonter au Mans elle aurait envie et je peux le comprendre, moi j’ai pas forcement envie de remonter au Mans…alors après c’est maintenant, pourquoi parce que ben j’aime bien cette région, je pense qu’on peut être très bien ici que…et puis que je suis pas et puis que je me rend compte aussi que mon parcours j’ai jamais, je suis jamais trop revenu en arrière en fait…je suis toujours allé au bout des choses et puis j’aime bien voilà évoluer 741 Ouais 742 Alors je dis pas que revenir au mans, reprendre le club c’est une régression hein pas du tout hein mais…mais j’aime bien voir autre chose 743 Oui oui 744 Donc je sais pas, ça reste dans un coin de ma tête ouais pourquoi pas 745 Ok d’accord ben j’ai fait un peu le, el tour de ce que je voulais voir alors peut-être si y’a un dernier point, un aspect sur lequel tu voulais revenir ou qu’on n’a pas abordé qui te semble important euh… 746 Ben non, non 747 Ok 748 Non, ça…c’est un boulot qui prend 80% du temps 749 Oui 750 Donc après j’ai 20% Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 36 Annexe 7 : Entretien avec Armand 751 Ca laisse quand même 752 Les 20% faut que ce soit 100% pour euh voilà 753 Ca laisse un peu de temps pour les loisirs quand même, autres ou… 754 … 755 (Rire) 756 Sois pas Marseillaise (il s’adresse à sa femme) 757 Inaudible 758 Par exemple 3, 4 fois par semaine alors là c’est un peu égoïste, mais peut-être aussi parce que c’est un égoïsme ben parce que peut-être que je suis un petit peu égoïste de nature parce que le sport de haut niveau m’a amené un petit peu à être un peu individualiste parce que bon voilà euh je m’octroie euh 3 ou 4 fois par semaine, je vais à la salle muscu 759 D’accord 760 Pour moi 761 Oui 762 Après le reste du temps… 763 (Inaudible) 764 (Rire) 765 Ouais après le reste du temps non je, non le reste du temps j’essaie un maximum de, de voilà, quand je suis là c’est pour être avec elle, quand je suis là c’est pour voilà et puis ben avec, le bébé euh, le petit gnome qui arrive et puis là on achète une maison et puis bon voilà on est, on adore bricoler tous les deux je pense que ça nous tient énormément à cœur d’avoir une maison donc voilà y’a ça aussi…donc après bon voilà après ça va être trouver un juste milieu hein 766 Oui d’accord, tout à fait 767 Mais c’est vrai que euh j’en reviens à dire que c’est un boulot qui, qui est très très prenant 768 Oui 769 Comme beaucoup de boulot hein, quand, quand vraiment tu vas, tu veux réussir c’est…ce qui faut pas c’est que euh, que tu te rends compte un jour ou l’autre que quand tu te retournes ben qu’est ce que j’ai fait de ma vie ben j’ai fait que de travailler, j’ai pas ce sentiment là, voilà, j’ai pas envie que le boulot devienne ma vie en fait…c’est pour ça que…mais…vue que c’est une passion ben ouais ça fait partie entièrement de ma vie donc je le vois plus pour l’instant comme une passion que comme, le jour où je me rendrais compte que la passion elle s’est un petit peu atténuée et que maintenant je fais plus que ça pour le boulot peut-être que j’aurai peut-être que là il sera temps de, de mettre les hauts-là, de freiner un petit peu et de moins m’investir 770 D’accord 771 Si je fais ça, ça veut dire que je crois que le haut niveau ce sera plus fait pour moi 772 (Rire) Très bien, ce sera le mot de la fin, merci beaucoup, merci. Sociologie, N°4, vol. 3 | 2012 37