A los intelectuales de México - Dirección General de Bibliotecas

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A los intelectuales de México - Dirección General de Bibliotecas
PAUL ADAM
A LOS INTELI:CTUALES
DB
MÉXICO
MÉXICO
IMPAENTA
FRANOESA
1y 3
JARDíN CARLOS PAOHECO,
1918
PAUL ADAM
A LOS INTELECTUALES
DB
,
MEXICO
MÉXICO
IMPRENTA
FRANCESA
1 y 3
JARDíN CARLOS PACHECO,
1918
ADVERTENCIA
El malogrado arttsta Carlos Lozano recibió en París el encargo de hacer llegar a los intelectuales de México el llamamiento
que, con m~tivo del 59 afio de la guerra, les dirige el .e minente
escritor francés Paul Adam.
Nuestro artista, que tuvo siempre vivas simpatías por la Universidad Popular Mexicana, quiso confiarle su trascendental encargo, y ella lo acogió con verdadero entusiasmo, orgullosa de
tal elección.
Haciendo hoy públicas las frases elocuentes y hondamente
sentidas del egregio hombre de letras francés, la Universidad
Popular Mexicana desea que lleguen a todos aquellos a quienes
van dirigidas; y, en ocasión de la fecha que hoy se conmemora,
rinde una vez más su cordial homenaje a la gloriosa FRANCIA
inmortal portaestandarte de los ideales latinos.
México, 14 de julio de Hl1S:
IIUX InTEldlECTUEItS OU lWEXIQUE
Voici la cinq uieme année qu 'ensanglante la lutte prodigieuse
engagée sur toute la terre entre l'esprit de justice et l'esprit de
domination. Celui·ci vient de marquer, plus qu'en aucun autre
moment de cette guerre, sa résolution d'asservir .
Trop ferme dans sa croyance en la sincérité des socialistes
allemands et de leurs apótres, la révolution russe se confiait a
eux loyalement, tout entiere, avec sa puissance encore formidable, en échange d'une paix juste, c:sans annexions ni indemnités:.,
respectueuse de la liberté des peuples.
Une fois de plus la promesse des Allemagnes a failli.
Leurs plénipotentiaires ~pres avoir désagrégé, parl'effet de
leurs mensonges, toutes les vigueurs militaires de la Républi·
que Slave, s'arrogent brusquement le privilege d'annexer la
Pologne, la Courlande, l'Esthonie, la Lithuanie; d'imposer un
joug odieux a ces nations, et de prép,arer l'esclavage de l'Orient
européen par la perfidie de traités commerciaux et de subterfuges économiques.
Cette derniere trahison peut-elle ne pas remplir d'horreur
les esprits libéraux de toutes les élites latines?
Aux intellectuels du Mexique, nous en appelons, nous inteL·
.ectuels latins de l'Europe. A ceux qui perséverent dans la jus-5-
tice loyale des Evangiles, dans l'esprit chevaleresque de la.
vieille Espagne, comme a ceux qui puisent dans le droit romain,
dans la littérature de l'Encyclopédie et dans les discours de la
Révolution fran¡;aise, les principes de l'équité, les regles de la
science, nous demandons qu'ils s'expriment devant cette longue
suite de forfaitures, devant cette longue série de crime5 sans
pareils, devant cet appétit de conquetes inutHes qui depuis cinq
années empourprent d'un sang glorieux tant de nobles patries.
Nous ne sommes point las de la Íutte. Contrele Turc, le,Bulgare, le Hun, le Teuton, nous ne cesserons pas de darder indéfiniment les foudres du Jupiter capitolin, nous ne cesserons pas
de meler au sol de nos peres les os des envahisseurs et la chair
sacrée de nos fils, afin que la Loi triomphe de la tyrannie, afin
que le respect de la foi jurée redevienne comme a'.:ltrefois entre
les nations meme barbares un principe clair, inviolable, droit
et net, telle une statue de Vénus Uranio devant la mer Latine,
sur le mÓle de la cité antique pleine de philosophes, de légistes,
de mathématiciens.
Pour ce droit, vos ancetres ont combattu de meme, et ils se
sont affranchis. La maison d'Autriche ayant par des unions
féodales transmis aux ministres de la vieille Espagne et de ses
colonies les principes intolérables dela domination germanique,
vous en avez souffert. Vos aleux ont secoué lejoug'; ala voix des
Morelos, des Hidalgos, des Minas, ils se leverent; Hs· ]utterent
jusqu' a l'heure de la délivrance, complétant ainsi dans l' Amérique du Centre l'oeuvre commencée contre la dynastie de Hanovre dans l'Amérique du Nord par Franklin, Washington et Lafayette, continuée en Europe contre les Habsbourg et les Ho·
henzollern par les généraux de la Révolution fran¡;aise: Dumouriez, Jourdan, Masséna, Moreau, Bonaparte, terminée en Amé·
rique du Sud par Bolivar, Sucre, San Martin et leurs émules.
Retentissant a Constantinople, a Moscou, a Téhéran, a Pé·
kin meme, pour guider durant leurs actes de libération les apÓ'
tres rus ses, ottomans, iraniens ou chinois, notre Marseillaise
ensuite a été chantée sur toute la surface du monde, selon le voeu
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de vos héros. Et nous pensions l'oeuvred'émancipation pl'es de
s'accomplir totalement.
Or, pour soustraire les franchises du peuple serbe, d'une DI\.·
tionfaible, del'invasion ordonnée parl'empereur d'Autriche, en
aout 1914, les Slaves de Russie durent prendre les armes avec
les allié.s de la République Fran~aise, fideles au serment séculaire
d'afl'ranchir les nations esclavelS, de combattreles forces de tou·
tes les tyrannies. Soudain l 'empereur des Allemagnes embras·
sant la cause des oppresseurs, fit au mépris des conventions so·
lennelles signées par ses aleux, envahir, ravager la Belgique
neutre, insulter son roi sublime, massacrer des populations in·
nocentes, ruiner les villes d'art selon l'exemple des Barbares
anciens, et en surpassant leur furie d'une maniere qui révoltala
conscience universelle. L'Angleterre dressatoute sa force, celle
de ses dominions, contre les armées des reitres et des junkers qui
croyaient par la terreur soumettre les consciences de l'Europe.
Le Japon, l'Italie, la Roumanie joignirent de splendides efforts
a ceux de la Répu bliq ue Fran~aise, de 1'Em pire Bri tanniq ue, des
pay~ slaves, moins préparés que leurs adversaires durant leur
culte de la paix a cette lutte 011 s'emploient tous les miracles de
la science et de l'industrie, toutes les jeunesses du vieux monde . .
La férocité des Allemands sur les mers au fond desquelles
ils engloutirent tant de navigateurs paisibles, tant de familles
confiantes dans le droit des gens, tant de richesses nées du tra·
vail humain, suscite l'indignation des Nord·Américains. Ils se
levent en mas.se avec l'ensemble de leurs moyens, contre les fau·
teurs de ces Cl imes inouls. :Cubains, Brésiliens, Portugais pren·
nent les armes, les Chinois meme s'indignent. Les voila debout
sous les balonnettes. La planete entiere s'indigne contre l:ini.
quité germanique. La terre, le ciel et l'océan tonnent contre les
sacrileges.
Nous allons tout a l'heure nous précipiter au com bat le plus
acharné, le plus effroyable qu'ait connu l'histoire, afin que l'es ~
prit de justice l'emporte, afin qu 'il rayonne sans conteste d'un
pole a l'autre sur toute la rotondité de la planete.
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En cette heure solennelle, nous ve non s vous demander, Intellectuels du Mexique, le secours de votre foi dan s la Liberté,
dans la Vérité, dans la Justice, dans la souveraineté de la loi instauréepar les Solon, défendue par les Brutus, confirmée par les
J ustinien, rétablie por nos Danton et par nos Robespierre, apres
1a chute du tróne ou le féodalisme germanique avait en Gaule,
placé les rois Capétiens, leur dynastie.
De'vous qui méditez au centre des Amériques, nous réclamons une seule parole, mieux: un cri qui retentisse vers le nord
et le sud du nouveau monde, vers l 'orient et l'occident de toutes
les patries.
Aa milieu de ce fiel' continent ou ne vivent que des Républiques, il vous appartient d'énoncer l'idéal de la justice latine,
et de répondre par une clameu r uni versellement écou tée, a ceux
qui vont mourir pour la divinité du droit, pour la divinité des
Lois reconnues, depuis un siecle dans tous les Congres, pour la
divinité de la Loi brutalement violée par la furie des Barbares.
Au sein meme de le"u r tombeau, les morts de la Marne, de
l'Y.ser, et de Verdun, vous entendront, heureux alors de leurs
sacrifices.
Etleur esprit, heureux d'etre compris par votre sdence, resurgira pour com battre avec nous demain, sous ~es trois couleurs
de Valmy, pour vaincre au chant de la Marseillaise depuis la mer
grise des Celtes jusqu'a la mer bleue des Hellenes .
Janvier. 1918.
PAULADAM.
JI hOS INTEhECTUllhES DE lVIÉXICO
Hace ya cinco anos que la sangre corre por causa de la lu cha prodigiosa empenada en toda la tierra entre el espíritu de
justicia y el espíritu de dominación; y éste acaba de mostrar,
más que en ningún otro momento de la guerra, su resolución de
sojuzgarlo todo.
Demasiado crédula en la sinceridad de los socialistas alemanes y sus apóstoles, la revolución rusa se confiaba a ellos lealmente, íntegra, con su potencia todavía formidable, a cambio de
una paz justa, «sin anexiones ni indemnizaciones>, y respetuosa
de la libertad de los pueblos.
Una vez más la promesa de los alemanes ha sido violada.
Sus plenipotenciarios, después de haber disgregado, por
efecto de sus mentiras, todos los vigores militares de la República Eslava, se arrogan bruscamente el privilegio de anexarse
Polonia y Curlandia, Estonia y Lituania, de imponer un yugo
odioso a estas naciones, y de preparar la esclavitud del Oriente
europeo por la perfidia de tratados comerciales y de subterfugios
económicos.
Esta traición última ¿no llena acaso de horror a los espíritus
liberales de la :flor y nata de los pueblos latinos?
A los intelectuales de México apelamos nosotros los intelec-9-
tuales latinos de Europa. A los que perseveran en la justicia leal
de los Evangelios, en el espíritu caballeresco de la vieja Espanaj
a los que beben en las fuentes del Derecho romano, 'en la literatura de la Enciclopedia y en los discursos de la Revolución francesa principios de equidad y reglas de ciencia, pedimos que de·
jen oír su voz ante esta larga serie de felonías, ante este montón
de crímenes sin nombre, ante este apetito de conquistas inútiles
que hace cinco anos enrojecen, con sangre gloriosa, tantas nobles patrias.
No estamos cansados de la lucha. Contra el turco, el búlgaro, el huno, el teutón, no dejaremos de lanzar indefinidamente
los rayos de Júpiter Capitolino, ni cesaremos de mezclar en el
suelo de nuestros padres los huesos de los invasores con la carne sagrada de nuestros hijos, a fin de que la ley triunfe de la ti·
ranía, a fin de que el respeto de la fe jurada vuelva a ser como
antano, aun entre las naciones bárbaras, un principio claro, in·
violable, recto y preciso, a la manera de una estatua de Venus
Urania ante la mar latina, sobre el muelle de la ciudad antigua
llena de filósofos, de legist?s, de poetas y de ~atemáticos.
Por este mismo derecho han combatido vuestros padres, y
por él alcanzaron la libertad. La casa de Austria había trasmitido por uniones feudales a los ministros de la vieja Espana y de
sus colonias los principios intolerables de la dominación germá·
nica, y vosotros fuisteis las víctimas. Vuestros abuelos sacudieron el yugo. A la voz de los Morelos, de los Hidalgos y de los Minas, se alzaron en armaSj lucharon hasta la hora de la libertad,
y completaron en la América latina la obra comenzada contra
la dinastía de Hánover en la América del Norte por Franklin,
Wáshington y L,¡,fayette, continuada en Europa contra los Hapsburgos y los Hohenzollern por los generales de la Revolución
francesa, Dumouriez, Jourdan, Masséna, Moreau, Bonaparte, y
terminada en la América del Sur por Bolívar, Sucre, San Martín y sus émulos.
Repercutiendo en Constantinopla, en Moscow, en Terán, en
Pekín, para guiar en sus actos de liberación a los apóstoles ru-10 -
80S, otomanos, iranios o chinos, nuestra Marsellesa cantó en seguida sobre toda la superficie del mundo según el ideal de vuestros héroes; y creemos que ha llegado ya la hora de la cabal y
definitiva. emancipación.
Para sustraer la inmunidad del pueblo servio, pueblo débil,
ala invasión ordenada en agosto de 1914 por el emperador de
Austria, los eslavos de Rusia se vieron obligados a tomar las ar=
mas en companía de sus aliados los franceses, fieles al juramento secular de libe~tar a las naciones esclavas y de combatir las
fuerzas d.e todas las tiranías. Súbitamente, el.emperador de Alemania, abrazando la causa de los opresores y despreciando los
pactos solemnes firmados por sus abuelos, invadió y arrasó a
Bélgica neutral, insultó a su rey sublime, saqueó poblaciones
inocentes, destruyó sus ciudades de arte al ejemplo de los antiguos bárbaros y los· sobrepas(r en su furia con escándal() de la
conciencia universal. Inglaterra aprestó su fuerza toda y las de
sus dominios contra loS ejércitos de reitres y .de,iunkers que creían
someter por el terror a las conciencias de Europa. El Japón, Italia, Rumania, unieron sus esfuerzos espléndidos a los de la República Francesa, del Imperiq Británico y de los países eslavos,
menos preparados que sus adversarios durante su culto a la paz,
para esta lucha en que se emplean todos los milagros de laciencia y de la industria y toda la juventud del viejo mundo.
La ferocidad de los alemanes sobre los mares, en el fondo
delos cuales han sumergido a tantos navegantes pacíficos, a tantas familias confiadas en el derecho de gentes, y tantas riquezas
nacidas del trabajo humano, despierta la indignación de los norte·
americanos. Se levantan en masa con todos sus recursos, contra
los autores de crímenes inauditos. Cubanos, brasilenos y portugueses toman las armas, y hasta los habitantes de la China lejana se indignan. Helos en pie y bayoneta en mano. El planeta entero condena la iniquidad germánica. La tierra, el cielo y el océano rugen contra los sacrílegos.
Vamos ahora a precipitarnos en el combate más encarnizado
y más espantoso que haya presenciado la Historia, a fin de que el
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espíritu de justicia triunfe, a fin de que brille de un polo a otro
Siobre la redondez del planeta.
En esta . hora solemne, venimos a pediros, intelectuales de
México, el socorro de vuestra fe en la libertad, en la verdad, en
la justicia, en la soberanía de la ley instituída por los- Solones,
defendida por los Brutos, confirmada por los Justinianos, restablecida por nuestros Dantones y nuestros Robespierres después de la caída . del trono ,en que había colocado el feudalismo
germánico en las Galias su dinastía de los Capetos.
De vosotros que meditáis en el centro de las Américas, reclamamos una sola palabra, un grito, mejor dicho, que repercuta hacia el Norteyhacia el Sur del Nuevo Mundo, hacia elOriente y el Occidente de todas las patrias.
En medio de este orgulloso Continente en que no viven sino
repú bJicas, os toca a vosotros enunciar el ideal de la justicia latina,
y responder por un clamor universalmente e~cuchado a los que
van a morir por la divinidad del derecho, por la divinidad de las
leyes reconocidas desde hace un siglo en todos los congresos,
por la divinidad de la ley brutalmente violada por la furia de los
bárbaros.
En el seno mismo de su tumba, los muertos del Marne, del
Iser y de Verdun,bs escucharán, felices, entonces, por su heroico
sacrificio. Y su espíritu, dichoso de ser comprendido por vuestra ciencia, resurgirá para combatir con nosotros mafiana, . bajo
los tres colores de Valmy, para vencer al canto de la Marsellesa,
desde el mar gris de los Celtas hasta el mar azul de los HelenoS'.
Enero de 1918.
PAUL ADAM.
Traducción del Dr. Enrique González Martínez.
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