Situation économique de l`Ukraine en 2007

Transcription

Situation économique de l`Ukraine en 2007
Situation
économique de
l’Ukraine en 2007
© MINEFE – DGTPE
Croissance économique forte
mais dégradation de la
balance commerciale et du
compte courant
8 février 2008
Prestation réalisée sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001
La croissance, tirée par la consommation et l’investissement, reste forte
en 2007.
La croissance de l’Ukraine reste dynamique en 2007, avec une progression
du PIB de 7.3% sur les dix premiers mois de 2007. Les principaux moteurs de
la croissance en 2007 sont la consommation des ménages (+30,6% en
octobre en glissement annuel) et l’investissement (+32,6%) :
Les revenus réels des ménages ont fortement augmenté ces trois dernières
années grâce notamment à la hausse des salaires réels qui ont augmenté de
12,5% sur les 10 premiers mois. Le salaire moyen est désormais de 1 475
UAH (292 USD). L’augmentation des transferts sociaux qui a précédé les
élections a contribué également à la progression du revenu disponible des
ménages. Enfin, plus encore que la hausse du revenu réel, c’est le très fort
dynamisme du crédit à la consommation en Ukraine (+137% en 2006) qui
a soutenu la consommation. Son fort développement s’explique notamment
par l’arrivée de banques étrangères aux plus grandes capacités de
financement à l’étranger.
L’investissement contribue significativement à la croissance ukrainienne
en 2007. Il a crû de 28,5 % sur les neufs premiers mois de l’année 2007 par
rapport à la même période l’année précédente. Le secteur manufacturier en
est le principal bénéficiaire (+42,7%, qui constitue 27% de l’investissement
total) et l’immobilier (+34%, qui constitue 19% de l’investissement total).
Enfin, la production industrielle a augmenté de 13.7% en glissement
annuel en octobre, tirée par l’industrie mécanique (+48.3% en glissement
annuel). Même les industries les plus consommatrices d’énergie connaissent
des augmentations de production conséquentes (+12,5% pour la chimie et
+5,2% pour la métallurgie en glissement annuel en octobre), signe que
l’industrie ukrainienne s’adapte progressivement au renchérissement du gaz.
Malgré des cours mondiaux favorables aux exportations ukrainiennes, le
déficit commercial se creuse. Les flux de capitaux compensent pour le
moment cette dégradation.
Les exportations augmentent à un rythme soutenu (40 Mds en octobre, soit
+27.4% en glissement annuel), sous l’effet de prix mondiaux favorables aux
produits d’exportations, (métaux en premier lieu, mais également engrais
chimiques, blé, orge et tournesol) et de la dépréciation en termes réels de la
grivna par rapport au rouble et à l’euro, deux zones dans lesquels l’Ukraine
réalise plus de la moitié de ses exportations. Mais les importations
augmentent plus vite que les exportations (48,2 Mds en octobre soit
+32,9% en glissement annuel), aggravant le déficit commercial qui s’établit
AMBASSADE DE FRANCE EN UKRAINE - MISSION ÉCONOMIQUE
Situation économique de l'Ukraine en 2007 –
8/02/2008
© MINEFE - DGTPE
désormais à 8,2 Mds USD. La balance des services reste excédentaire (2.9
Mds USD en septembre 2007) après une légère baisse au début de l’année
due à une diminution du volume du transit de gaz vers l’Europe.
La détérioration du solde commercial devrait se poursuivre en 2008. En
effet, le 4 décembre, l’Ukraine et Gazprom se sont mis d’accord sur un prix
de livraison du gaz russe à l’Ukraine de 179,5 USD / 1000 m³, contre 130
USD précédemment. En 2008, l’appréciation attendue des prix de l’acier (+510%, qui constitue 43% des exportations) ne devrait donc pas compenser
l’augmentation des prix de l’énergie (30% des importations), à la différence
de 2007. Les exportations en 2008 devraient néanmoins être soutenues à
terme par l’accession de l’Ukraine à l’OMC.
Le déficit du compte courant (2,6% du PIB en septembre) reste largement
compensé par l’excédent important du compte financier, alimenté en premier
lieu par les IDE. En septembre 2007, le stock d’IDE était de 26,86 Mds
USD, soit une augmentation de 24,4% depuis le début de l’année et cela sans
privatisation majeures en 2007. Néanmoins, avec un stock d’IDE par habitant
de 576,2 USD, l’Ukraine reste derrière des économies en transition comme la
Pologne, qui dépasse la barre des 1000 USD.
Le taux de réalisation des privatisations reste faible en 2007. Sur les onze
premiers mois de l’année, les privatisations n’ont rapporté à l’Etat que 4,64
M USD contre 2.1 Mds USD prévus. L’usine portuaire chimique d’Odessa,
Ukrtelecom, KGOKOR et les compagnies régionales d’électricité seront les
grands dossiers de privatisation pour 2008. Enfin, le moratoire sur la vente
des terres agricoles a expiré le 1er janvier 2008.
Le budget 2007 devrait être clôturé avec un déficit vraisemblablement
inférieur aux 2,22% prévus. La dette publique reste modérée. A 1er octobre,
la dette publique était de 16,35 Mds USD, soit 11,2% du PIB, dont 12,69 Mds
de dette extérieure et 3,65 Mds USD de dette intérieure.
Inflation et endettement
extérieur croissants
Le rebond de l’inflation en 2007 et la dégradation attendue pour 2008 de
la balance commerciale
Sur la période janvier-octobre 2007, l’inflation de l’indice des prix à la
consommation en Ukraine a atteint 11,7%, après 8,6% sur la période janvierseptembre 2007, soit une accélération brutale de 3,1% sur le seul mois
d’octobre 2007.
La hausse des prix alimentaires apparaît comme la cause principale de
l’inflation. L’indice des prix alimentaires a en effet augmenté de 19,6% en
glissement annuel en octobre, avec des augmentations particulièrement fortes
des prix de la farine de blé (+35,2%), du lait (+42,6%), des œufs (+46,4%),
des huiles (+39,5%). Cette évolution si elle est particulièrement forte en
Ukraine n’est pas spécifique à ce pays.
La part des causes monétaires de l’inflation est plus difficile à déterminer
et semble secondaire. La masse monétaire M2 a connu une plus forte
augmentation que prévue en 2007 (40% sur les dix premiers mois de l’année,
contre un objectif de 28-33%). Début novembre, afin de maîtriser l’inflation,
la Banque centrale a introduit de nouvelles réserves obligatoires de 4% sur les
emprunts des banques à l’étranger dans le but de retirer 1,5 Mds UAH de la
circulation et a repris sa politique de stérilisation en augmentant le taux de ses
certificats de dépôts afin d’attirer d’avantage de grivna.
Pour 2007, le Ministère de l’Economie prévoit une inflation à 14,5%, la
BNU à 15%, tandis que le Ministère des Finances espère une inflation en
dessous de ces deux nombres pour 2007. Les IFI’s appellent donc le
gouvernement à adopter une politique plus prudente dans son soutien à la
demande. Les généreuses augmentations des transferts sociaux et le soutien
au développement du crédit alimentent en effet selon elles l’inflation.
AMBASSADE DE FRANCE EN UKRAINE - MISSION ÉCONOMIQUE
- 2 -
Situation économique de l'Ukraine en 2007 –
8/02/2008
© MINEFE - DGTPE
Le secteur bancaire se développe, mais présente des risques de crédit et
de change.
L’endettement extérieur de l’Ukraine est relativement important. La
dette extérieure de l’Etat est restée stable, à 13,1 Mds USD au 1er octobre
2007, contre 10,8 Mds début 2004. En revanche, la dette du secteur privé a
rapidement augmenté, à 32 Mds USD au 1er octobre 2007, contre 10,8 Mds
début 2004, suite aux investissements de modernisation. Enfin, l’endettement
extérieur des banques a connu une croissance impressionnante, avec une dette
15 fois supérieure en octobre 2007 (24,9 Mds USD) à celle de 2004 (1,7 Mds
USD), de long terme pour les deux tiers.
Les crédits en devises (35% du PIB, soit 38,8 Mds USD) sont par ailleurs
de plus en plus populaires en Ukraine, notamment auprès des ménages,
les exposant également à un éventuel risque de change. Depuis la fin de
l’année 2005, les crédits en devises ont commencé à dépasser les crédits
accordés en grivna. Le taux de change fixe actuel et les taux d’intérêts
nominaux plus intéressants en devises (11,3% contre 14,4% en grivna en
moyenne sur 2007) constituent des incitations importantes à emprunter en
dollar. L’effet est surtout probant chez les ménages. En septembre, 47,5% des
crédits en devises (soit 24,5% des crédits en général) étaient accordés aux
ménages, contre 18,5% fin 2003 (soit 7,7% des crédits en général).
Plus généralement, l’explosion du crédit à la consommation peut
apparaître comme un risque en Ukraine. Le crédit de détail connaît une
augmentation impressionnante en Ukraine, avec un taux de croissance moyen
de 109% sur les 3 dernières années. Le crédit hypothécaire se développe
également rapidement, avec un volume de 10 Mds en 2007, pour des prêts
contractés souvent sur plus de trente ans, chose totalement nouvelle en
Ukraine.
Ces résultats sont la conséquence de la bancarisation du pays. Avec 380
agences bancaires pour 1 million d’habitants, l’Ukraine possède l’un des taux
les plus importants d’Europe, supérieur à tous les nouveaux entrants de 2004
dans l’Union Européenne. Le secteur est largement ouvert à l’international.
Ainsi, après l’achèvement des opérations en cours, 50% du secteur bancaire
sera contrôlé par des banques étrangères (BNP-Paribas/Ukrsibank et Crédit
Agricole/Index Bank pour la France).
Pour compléter votre information, nous vous invitons à consulter le guide
«S’implanter en Ukraine » et le guide «Exporter en Ukraine » distribués par
Ubifrance : www.ubifrance.fr
Auteur :
Mission Économique
Adresse : Voul. Reitarska, 39
KIEV 01901
UKRAINE
Rédigée par : Philippe PEGORIER
Revue par : Alexandre BRUNET
Copyright
Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation
expresse de la Mission Economique de KIEV (adresser
les demandes à [email protected]).
Clause de non-responsabilité
La ME s’efforce de diffuser des informations exactes et à
jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs
qui lui seront signalées. Toutefois, elle ne peut en aucun
cas être tenue responsable de l’utilisation et de
l’interprétation de l’information contenue dans cette
publication qui ne vise pas à délivrer des conseils
personnalisés qui supposent l’étude et l’analyse de cas
particuliers.
Version originelle du 8/02/2008
AMBASSADE DE FRANCE EN UKRAINE - MISSION ÉCONOMIQUE
- 3 -