Comité dédié à l`histoire des maronites aux États-Unis
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Comité dédié à l`histoire des maronites aux États-Unis
Les Libanais dans le monde lundi 19 décembre 2011 Comité dédié à l’histoire des maronites aux États-Unis 5 Diaspora Le site Internet d’une institution spécialisée dans l’histoire des maronites est consulté chaque année par des milliers d’internautes. WASHINGTON, de Pauline M. KARROUM « Vous devriez être fiers d’être américains, mais vous devriez aussi être fiers que vos pères et mères viennent d’une terre sur laquelle Dieu a posé sa main gracieuse et a grandi en ses messagers » (Gibran Khalil Gibran, Pour les jeunes Américains d’origine syrienne, Le Monde syrien, vol. 1, juillet 1926). Cette citation inspire le travail des chercheurs qui ont fondé un comité dédié à l’histoire des maronites aux ÉtatsUnis. Leur but est de relater comment l’Église maronite s’est développée outre-Atlantique au fil des années depuis plus de cent ans. Le comité a un site Internet déjà consulté par des milliers d’internautes, et compte produire prochainement un DVD et publier un livre. À sa parution, cet ouvrage devrait sans doute passionner les Américains d’origine libanaise. Les premiers immigrés aux États-Unis. Les chercheurs du comité dédié à l’histoire des maronites savent qu’ils n’ont pas de temps à perdre. Leur site Web est devenu, en quelques années, la source principale d’informations sur les maronites aux États-Unis. « Tout a commencé fin novembre 2008 », explique Ramona Milford, la présidente. « Quelques années plus tard, notre site fonctionne bien. Il est consulté de plus en plus par des internautes présents partout, même au Japon, en Russie ou encore en Australie. Pour cela, nous ajoutons régulièrement plus d’images, de la musique et des liens. » Tout est fait donc pour répondre le plus rapidement possible à la demande des personnes intéressées par la communauté maronite. Pour rendre le site riche et varié, les chercheurs du comité ont dû travailler dur et surtout conjointement. En effet, avant 2008, les recherches menées sur la communauté aux ÉtatsUnis étaient nombreuses. À titre d’exemple, celle de Mgr Francis Zayek (évêque maronite, fondateur de l’éparchie de Saint-Maron de Brooklyn, New York), ou encore celle de Philippe Hitti (historien spécialiste du monde arabe et des langues sémitiques, à qui l’on doit l’introduction de l’étude de la culture arabe aux États-Unis). « Mais toutes les recherches sur lesquelles on s’est basé étaient effectuées indépendamment. Or, depuis la fondation de ce comité, les membres travaillent ensemble. Trois personnes se focalisent sur le développement des paroisses maronites et sur les prêtres qui servaient aux ÉtatsUnis. Quatre autres personnes incorporent des documents importés de la bibliothèque de Bkerké, traduits du français, du latin, ou de l’arabe à l’anglais », raconte Milford. Ce travail permet en fait de rassembler des informations portant sur une communauté qui a commencé à s’installer aux ÉtatsUnis à partir de 1880. Le Chorbishop Seely Beggiani rapporte dans une étude qu’avant 1914, les maronites résidaient un peu partout aux États-Unis : en Virginie, en Alabama, en Louisiane et au Texas. On pouvait également les croiser à Saint Louis, Saint Paul, au Minnesota ou encore à New York, Boston et Philadelphie. Malgré le fait que ces maronites se rendaient aux églises romaines locales, ils demeuraient fortement attachés à leur patrimoine religieux et tenaient à préserver leurs traditions. Très vite d’ailleurs, ils ont demandé au patriarcat maronite de leur envoyer des prêtres. Ces derniers ont contribué à la création d’un certain nombre d’églises dans plusieurs États américains. D’autres prêtres maronites, de passage pour rendre visite à leurs familles dans différentes villes américaines, ont saisi l’occasion pour célébrer la divine liturgie selon le rite oriental. Au début de la Première Guerre mondiale, près de vingt-deux paroisses maronites sont ainsi créées aux ÉtatsUnis. Dans les années 1920, sept nouvelles églises sont établies, et deux autres ont été ajoutées dans les années 1930. En 1950, la communauté s’est mobilisée pour l’établissement d’un séminaire maronite aux États-Unis. Un rêve devenu une réalité en 1961 avec celui de Notre-Dame du Liban établi à Washington DC. Durant ses 36 ans d’exis- Brésil-Liban : rencontres au sommet La cathédrale de Brooklyn en 1904. tence, ce séminaire s’est transformé en centre de recherche et de publication portant sur l’histoire maronite, la liturgie, la théologie et la spiritualité. Outre le séminaire, l’Apostolat national des maronites a été fondé en 1968. Ces conventions nationales et régionales ont permis le renforcement des liens religieux, culturels et sociaux entre les membres de la communauté à travers le pays. Vous l’aurez compris, la mobilisation des maronites ne s’est pas essoufflée durant les années. Ils doivent toujours préserver leur mode de vie d’origine, mais aussi partager leur patrimoine religieux avec les catholiques qui appartiennent à d’autres Églises. Le comité dédié à l’histoire des maronites devrait ancrer cette habitude. Pour plus de renseignements sur le site du comité www.usmaronites.com ou rentrer en contact avec Ramona Milford [email protected] Brèves de France Coopération L’un des événements marquants de ces dernières semaines aura été l’invitation officielle au Liban adressée par le président Michel Sleiman au vice-président brésilien Michel Temer, du 18 au 22 novembre (lire notre édition du 5 décembre 2011). Les jeunes Franco-Libanais à l’issue de leur réunion au restaurant Fakhreddine à Paris. Le premier Prix RJLiban décerné à Gabriel Enkiri en France L’un des fleurons de la marine de guerre brésilienne faisant son entrée dans le port de Beyrouth. La visite du vice-président Temer qui, de par sa positionclé au Brésil, est aujourd’hui l’un des Libanais d’origine les plus influents, revêt un caractère d’autant plus symbolique qu’elle s’est accompagnée de deux événements majeurs axés sur l’appui culturel et militaire au Liban. Confirmant l’importance des relations privilégiées entre le Liban et le Brésil, premier pays de l’émigration libanaise, elle a été soigneusement préparée par l’ambassadeur du Brésil au Liban, Paulo Roberto Tarrisse de Fontoura. L’influence brésilienne se met aujourd’hui en place au Liban, avec deux instruments diplomatiques de poids que sont le Centre culturel BrésilLiban, inauguré officiellement à Beyrouth durant cette visite, et la frégate União, fleuron de la marine brésilienne, qui a fait son entrée dans les eaux territoriales libanaises, pour se joindre à plus de dix autres navires de guerre de la Force intérimaire des Nations unies (Finul). Un centre culturel ouvert à tous Au moment où l’association culturelle Brésil-Liban se préparait à l’inauguration à São Paulo d’une exposition sur la visite il y a 135 ans de l’empereur du Brésil Dom Pedro II au Liban, le vice-président du Brésil Michel Temer a levé le voile sur la plaque commémorative du Centre culturel Brésil-Liban situé dans le quartier d’Achrafieh. Cette cérémonie a été organisée par l’ambassadeur Paulo de Fontoura, accompagné de son épouse Maria Teresa, ainsi que ses collaborateurs dont Rose-Marie Maasri, directrice intérimaire du centre, et Roberto Medeiros, ministre conseiller, en présence d’une centaine de diplomates de l’ambassade et du consulat général brésiliens, de parlementaires, de journalistes et d’un nombre restreint d’invités. M. Temer a admiré la beauté du centre, un immeuble ancien de trois étages très joliment rénové donnant sur un jardin. Il a assisté avec émotion au film A Última Estação (L’ultime station), première coproduction libano-brésilienne réalisée par Mounir Maasri et portant sur l’émigration libanaise au Brésil. Il a ensuite donné de rapides interviews préparées par son attaché de presse Bernardo de Castro qui recevait les journalistes : Richard Lteif, de la radio Pax Békaa, qui anime l’émission La frégate União transporte plus de 200 militaires brésiliens dont certains sont d’origine libanaise. « Live Brazil » parrainée par l’ambassade ; Marcel Hinan, correspondant de Folha de São Paulo au Moyen-Orient ; Tarek Saleh, correspondant de BBC Brasil au Liban ; Jaenia García, qui a présenté le 2e voyage de retour aux sources de l’association RJLiban, qui sera organisé du 13 juillet au 1er août 2012 au Liban. Une rencontre s’est également déroulée dans une des salles de classe avec l’enseignante Renata Vieira et un groupe d’étudiants prenant des cours de portugais dans ce nouveau centre culturel au Liban, qui s’ajoute à ceux de l’Allemagne, de la Chine, de l’Espagne, de la France, de l’Italie, de l’Iran, du Japon, du Royaume-Uni et de la Russie. Une impressionnante frégate high-tech C’est la première fois qu’un président libanais visite un navire de la Force de paix des Nations unies. Là aussi l’émotion était au rendez-vous : une première fois lors de la présentation à Michel Sleiman de soldats d’origine libanaise faisant partie du contingent brésilien, après l’inspection de la salle des opérations militaires ; et une deuxième fois lors de l’arrivée du vice-président brésilien Michel Temer et du président libanais à la salle de réception de la frégate F-45 União, en ce 21 novembre, veille de la fête de l’Indépendance du Liban et date d’anniversaire du général Michel Sleiman, pour lequel a été entonné en portugais le célèbre « parabéns pra você ». Le Brésil a ainsi pris le commandement de la force navale de Finul, l’entrée de la frégate União – de nouvelle génération, équipée de missiles et transportant plus de 200 militaires – dans le port de Beyrouth, étant conduite par le commandant des opérations navales de la marine brési- Naji FARAH Constitution d’un nouveau réseau de jeunes Franco-Libanais À la demande de plusieurs membres actifs de la communauté libanaise en France, une réunion de jeunes Franco-Libanais s’est tenue le samedi 10 décembre au restaurant Fakhreddine, 30, rue de Longchamp, Paris 16e, sous l’égide de l’association RJLiban et de l’Union libanaise culturelle mondiale, représentées par Naji Farah, Edmond Abdel Massih et Roger Hani. Une vingtaine de jeunes âgés de 18 à 27 ans, étudiants ou nouvellement entrés dans le monde du travail, ont exprimé leur souhait de monter une structure durable à travers toute la France, ayant des objectifs multiples : canaliser les associations de jeunes déjà existantes dans certaines grandes écoles et villes françaises, établir de nouveaux moyens de communication, organiser des débats sur la double appartenance culturelle, renforcer le mouvement de solidarité, promouvoir l’image du Liban, contacter les autres communautés libanaises à travers les parents et amis dans le monde... Parmi les points forts des événements sur le Liban prévus en France figure une convention de trois jours, avec la participation de jeunes venant de toutes les régions, qui se déroulerait tous les ans dans une ville différente, à commencer par Paris fin septembre 2012. Les premières demandes d’adhésion seront enregistrées dès janvier prochain. Les jeunes intéressés par cette démarche peuvent déjà s’inscrire dans l’annuaire en ligne des Libanais et amis du Liban sur le site : www. rjliban.com Sculpture de Adela Neffa en hommage à la fraternité uruguayo-libanaise L’ambassadeur d’Uruguay, Jorge Luis Jure, a remis le 8 décembre dernier, au cours d’une cérémonie officielle, une sculpture de Adela Neffa au président de la municipalité de Zouk Mikhaël, Nouhad Le vice-président brésilien Michel Temer à bord de la frégate F-45 União le 21 novembre 2011. Cette page (parution les premier et troisième lundis de chaque mois) est réalisée en collaboration avec l’Association RJLiban. E-mail : [email protected] – www.rjliban.com lienne, l’amiral d’escadre João Afonso Prado Maia de Faria, venu spécialement à l’occasion de l’événement. Ont participé à la cérémonie : le commandant espagnol de la Finul, le général de brigade Alberto Asarta Cuevas, le commandant brésilien de la force navale de la Finul, le contre-amiral Luiz Henrique Caroli, le commandant de la marine libanaise, le contre-amiral Nazih Baroudi, ainsi que des ambassadeurs ibéro-américains, des diplomates et autres officiels. Brasilia et Beyrouth sont désormais en parfaite harmonie, basée principalement sur leur vocation de renforcer la paix et la sécurité dans la région, et entraînant une plus grande implication du puissant lobby des parlementaires libano-brésiliens en faveur du Liban, leur berceau familial. À l’occasion de son 25e anniversaire, l’association RJLiban a décidé d’attribuer le premier prix RJLiban à Gabriel Enkiri à Paris, où a été fondée l’association en décembre 1986. Le prix récompense ce journaliste et écrivain de père libanais et de mère bretonne, aujourd’hui âgé de 80 ans, pour son œuvre complète ainsi que pour son témoignage inédit et original, et pour son combat lucide et téméraire au sein d’un environnement trouble, à la recherche d’un avenir meilleur. Des sujets aussi passionnants que d’actualité comme les relations entre les Phéniciens et les Bretons – révélées par un autre Breton, Camille Busson –, la création de l’État d’Israël et la recherche d’une solution au ProcheOrient, l’établissement des États-Unis francophones auxquels aspirent Québécois, Wallons et autres, ou l’insertion des jeunes des banlieues françaises, ont été largement débattus au cours de multiples réunions de l’association RJLiban avec Gabriel Enkiri, qui milita dans sa jeunesse dans plusieurs mouvements politiques et syndicaux français. Gabriel Enkiri, un Lorientais ancien élève du Lycée Dupuy-de-Lôme, retourné vivre chez lui à Lorient, près du golfe du Morbihan, propose dans son dernier livre Et si l’Italie était la solution ?, paru aux éditions Le Publieur, des idées basées sur sa propre expérience en vue de « sauver le Liban et mettre un terme au conflit israélo-palestinien ». Une expérience singulière, accumulée au cours d’engagements successifs, en apparence contradictoires, mais dont l’unicité est pourtant évidente. « Les défis de Gabriel Enkiri », http :// wwwkerlegan.blogspot. com. Facebook : « Gabriel Enkiri ». Lire également nos éditions du 9 mai 2011 et du 5 novembre 2007. Portrait de Adela Neffa. Naufal. La sculpture qu’Adela a dédiée à sa ville d’origine s’appelle « Hommage à la fraternité uruguayo-libanaise ». Elle représente un obélisque moderne et stylisé, soutenu par une main. L’artiste, qui vit à Montevideo et qui n’a pu venir au Liban en raison de son âge avancé (89 ans), commente ainsi son œuvre : « La sculpture régénère dans l’art plastique (en langage de figuration abstraite) les liens d’unité entre l’Uruguay et le Liban. Le bras personnifie le pont qui relie les deux nations. C’est l’évocation d’une éternelle amitié et du dur labeur qu’elles ont réalisés ensemble pour leur développement propre grâce aux immigrants qui ont peuplé leurs territoires. C’est le symbole de la fraternité qui se raffermit dans la paix et l’har- monie. L’obélisque, quant à lui, est l’image de la richesse et de l’intégration culturelles. Le bras et l’obélisque constituent tous les deux cet ouvrage, par lequel je voudrais témoigner mes sentiments de reconnaissance et d’amour, d’une part en raison de mes origines et de mes traditions libanaises, et de l’autre parce que je suis née, en tant qu’être humain et artiste dans ce pays, en Uruguay, qui m’a procuré toutes les chances de l’évolution. Je rends, par un tel ouvrage, hommage aux peuples si proches en amitié qu’ils sont indissociables dans mon sang. » Les parents d’Adela, Michel Neffa et Marie-Louise Samaha, avaient émigré en Amérique latine en 1921. Adela Neffa, renommée pour ses sculptures en Uruguay, ob- L’ambassadeur d’Uruguay, Jorge Jure, remettant la sculpture de Adela Neffa au président de la municipalité de Zouk Mikhaël, Nouhad Naufal. tint son premier diplôme en art de l’École universitaire de l’Uruguay en 1955, puis étudia aux Beaux-Arts de Paris en 1962, avec comme professeur pour la sculpture George Adams. Elle visita le Liban en 1963, travaillant la taille directe de la pierre avec les frères Michel et Alfred Basbous. Durant sa carrière, elle remporta plusieurs concours artistiques internationaux. Elle fut durant de nombreuses années professeur de « sculpture-forme-modelage » à l’École nationale des arts appliqués de l’Uruguay. Roberto KHATLAB