Apprendre à respecter la concordance des temps

Transcription

Apprendre à respecter la concordance des temps
- Maman, les petits
bateaux qui vont sur
l'eau ont-ils des
jambes?
- Mais non, mon gros
nigaud, s'ils en
avaient, ils
marcheraient.
(Chanson populaire)
Apprendre à respecter la
concordance des temps
Dans le mot la concordance vous retrouvez le mot «la concorde» qui signifie
«l’harmonie».
Bien sûr, il y a aussi l’avion le Concorde («le» parce qu’on dit «un avion»). Vous
connaissez aussi le mot d’accord qui marque l’assentiment, et d’autres mots de la
même famille: accorder un piano, les Accords de Maastricht.
Eh bien, en grammaire, il existe des règles de concordance des temps. La
relation entre les modes et les temps doit être correcte grammaticalement: il faut
un accord.
Aujourd'hui on va regarder des exemples de concordance obligatoire.
1) Le présent du conditionnel et l'imparfait de
l'indicatif
Vous vous souvenez du conditionnel (reportez-vous si nécessaire au cours
intermédiaire n° 16). Quand, par exemple, vous exprimez une idée soumise à une
condition, vous utilisez le mode conditionnel:
Tu partirais, toi, la semaine prochaine?
Tu partirais est au mode conditionnel parce qu’il y a une condition qui est sousentendue pour que tu partes. Sans que cette condition soit remplie, tu ne partiras
pas.
Souvent, avec le conditionnel, la phrase a deux parties:
[1] Tu partirais volontiers en vacances au soleil, [2] si tu avais le temps
de te reposer.
Dans ce cas-là, la partie de la phrase qui correspond à la condition doit être à
l'imparfait de l'indicatif.
Malgré le fait que les événements dont on parle vont se passer dans le futur, la
condition est exprimée à l'imparfait.
Pour bien comprendre, regardons un autre exemple:
la concordance des temps
1) L'action soumise à la condition
2) La condition
Nous serions très heureux,
si tu venais nous rendre visite.
Conditionnel présent
Indicatif imparfait
Cette concordance des temps est utilisée pour exprimer l’irréel, c’est-à-dire ce qui
n’existe pas. C'est une concordance obligatoire et très usuelle.
Voici encore quelques exemples:
Si j’avais un bon professeur, j’apprendrais vite le français.
L’idée est que, justement, je n’ai pas de bon professeur.
Si je savais cuisiner, je préparerais un bon repas.
Ah si j'avais des ailes comme l'oiseau, ça serait bien, ça serait beau,
mais...
Eh oui, il y a toujours un «mais» qui coince quelque part...
Écoutons cet instituteur critiquer une campagne nationale pour le respect à l'école:
Alors ma première réaction, j'ai réfléchi depuis hier, sur la
campagne nationale, c'est que je pense que c'est une campagne
qui manque de respect envers les gens, parce que il suffit pas
qu'une chanteuse ou qu'un boxeur, ou qu'une personne qui a
réussi vienne dire: «Il faut respecter l'école» pour que... Si ça
suffisait pour que les gens respectent l'école, ils le feraient. Je
veux dire, c'est un manque de respect à l'intelligence des gens, ce
genre de campagne.
A partir de là, on peut comprendre des expressions comme si j'étais vous... , si
vous saviez...
Demain vous aurez beaucoup à faire. Si j’étais vous, je me coucherais
de bonne heure ce soir.
Si vous saviez comme nous sommes heureux de vous voir à Noël,
vous seriez étonnés.
Souvent aussi on garde l'imparfait sans dire la suite de la phrase, parce qu'elle
est évidente:
Si vous saviez comme nous sommes heureux!
Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait!
C’est un proverbe pour dire l'ignorance de la jeunesse et son énergie, la
sagesse des vieux et leur inertie.
2) L'indicatif plus-que-parfait et le conditionnel
passé
Maintenant, regardez bien, nous allons décaler l’action dans le passé.
L’indicatif imparfait va être remplacé par le plus-que-parfait et le conditionnel
présent va être remplacé par le conditionnel passé:
Si tu cherchais,
tu trouverais.
indicatif imparfait conditionnel présent
Si tu avais cherché,
tu aurais trouvé.
indicatif plus-que-parfait conditionnel passé
Par exemple, avant l'examen, on suppose:
Si tu travaillais, tu réussirais.
Rien n'est déterminé, mais... après l'échec, c'est trop tard:
Si tu avais travaillé, tu aurais réussi.
Après si... on doit mettre l'indicatif imparfait ou plus-que-parfait dans la
concordance des temps.
Mais on peut ne pas employer «si». Alors on utilise le conditionnel (présent ou
passé) sans «si».
Au lieu de
Si tu faisais du sport, tu maigrirais.
on a
Tu ferais du sport, tu maigrirais.
Au lieu de
Si j'avais eu le temps, j'aurais mieux préparé mon discours.
on a
J'aurais eu le temps, j'aurais mieux préparé mon discours.
Dans ce cas-là, la condition est toujours exprimée en premier. On ne peut pas
avoir:
J'aurais mieux préparé mon discours, j'aurais eu le temps.
Car le sens serait alors différent; «j'aurais mieux préparé mon discours» devient la
condition d'autre chose:
J'aurais mieux préparé mon discours, j'aurais eu le temps
de dire davantage de choses.