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MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple – Un But – Une Foi *************** UNIVERSITE DU MALI FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTOSTOMATOLOGIE ANNEE UNIVERSITAIRE : 2001-2002 THESE N°………/ VIOLENCES SEXUELLES : ASPECTS CLINIQUES EN CONSULTATION GYNECOLOGIQUE DANS LE SERVICE DE GYNECO-OBSTETRIQUE DE L’HOPITAL GABRIEL TOURE A propos de 115 cas Présentée et soutenue publiquement le …../…../2002 Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie Par M : Aboubacar Mamadou TRAORE Pour obtenir le Grade de Docteur en Médecine (DIPLOME D’ETAT) Jury PRESIDENT : Professeur Amadou Ingré DOLO MEMBRES Professeur Abdou Alassane TOURE Docteur SY Aissata SOW DIRECTEUR DE THESE Docteur Salif DIAKITE PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm SOMMAIRE I- INTRODUCTION OBJECTIFS II- 1 3 GENERALITES 4 1- La défloration 4 2- Le coït 21 3- Le viol 30 III- METHODOLOGIE 48 IV- RESULTATS 52 V- COMMENTAIRES ET DISCUSSIOS 64 VI- CONCLUSION – RECOMMANDATIONS 71 VII- REFERENCES BIBLIOGRAPHQUES 74 ANNEXE RESUME PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm FICHE SIGNALETIQUE Prénom : Aboubacar Mamadou NOM : TRAORE Titre de la Thèse : « Violences sexuelles : aspects cliniques en consultation gynécologique dans le service de gynéco-obstétrique de l’hôpital Gabriel Touré, à propos de 115 cas. Année universitaire : 2001-2002 Ville de soutenance : BAMAKO Pays d’origine : MALI Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie Secteurs d’intérêt : Gynécologie RESUME C’est une étude prospective qui s’est déroulée dans le service de gynéco-obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré, allant du 1er novembre 2000 au 30 octobre 2001, soit une année. Elle a porté sur 115 cas de violences sexuelles sur un nombre total de 4866 consultations gynécologiques, soit une prévalence de 2,4%. Ø Le viol et la tentative de viol ont été de loin les formes de violences sexuelles les plus fréquentes de part leurs fréquences 92,2% ; Ø La tranche d’âge 16-21 a été la plus représentée 47,6% ; Ø 54,8% de nos patientes sont des scolaires, 87,8% célibataires ; Ø nous avons observé aucun d’accident isolé de la défloration Ø 35,7% des patientes avaient une inflammation vulvo-vaginale Ø 24,8% des patientes ont présenté des lésions génitales Ø 28,7% des patientes avaient une hémorragie génitale Ø seulement 10 patientes sur les 115 ont fait des examens complémentaires Ø l’évolution a été favorable pour toutes les patientes. Mots-clés : Violences sexuelles, Clinique, Hopital Gabriel Touré PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm DEDICACES Je dédie ce travail à : A ALLAH le Tout Puissant Au Prophète Mahomet, Paix sur lui A mon père : feu Mamadou TRAORE Je ne t’ai pas connu assez, mais le peu de temps que nous avons fait ensemble témoigne que tu était un père exemplaire. Très tôt la mort ta arraché de notre affection pour nourri les racines de la vie. Cher père repose en paix. A ma mère : Magou SYLLA Votre générosité et votre simplicité font de vous une mère de tous les enfants de notre famille. Le mots me manquent franchement pour vous qualifier. L’honneur de ce travail vous revient chère mère. Que Dieu vous accorde longue vie. A mes frères : Abdrahamane, Mohamed, Morikè, Adama, Balassiné. A mes sœurs : Cissé, Awa. Je profite de cette occasion solennelle, pour adresser mes vifs et sincères remerciements : A tout le personnel du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Gabriel Touré, pour leur cordialité et leur franche collaboration tout au long de ce travail. A toutes les personnes, qui de loin ou de près ont contribué à ma formation. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm A mes aînés : Dr DIARRA Dessé, Dr DIARRA Moussa Douada, Dr DIASSANA Mamadou, Dr HAIDARA Mamadou, Dr KONE Konimba, Dr DIALLO Bréhima, Dr TRAORE Mohamed, Dr TRAORE Salimata BAGAYOGO, Dr DIAKITE Youssouf, Dr FOKO Justin. A mes collègue thésards : Salif DAO, Alphonse DEMBELE, Serge Noubissi NANA, Eric. A tout le personnel des unités de la gynécologie, de la césarienne, de la maternité, du bloc opératoire, du planning, à tous les manœuvres. Vous m’avez tous adopté, je me suis toujours senti bien parmi vous, je reconnais aujourd’hui l’impact des relations humaines sur la performance dans le travail. A mes neveux et nièces A travers ce travail, trouvez ici l’expression de ma profonde sympathie. A mon très cher cousin : Oumar TRAORE A mes ami(e)s Mohamed TRAORE, Ibrahim FOFANA, Mohamed DOUMBIA, Boubacar DOUMBIA, Souleymane MAIGA, Issa TRAORE, Isaac DIABATE, Hamidou TRAORE. Notre chemin celui du parcours du combattant n’est pas encore achevé. Je prie le bon Dieu pour qu’on soit toujours uni autour du bon comme du mal. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm AUX MEMBRES DU JURY De bon cœur, vous avez accepté de siéger dans ce jury pour juger ce travail. Vos critiques remarques et suggestions sont les bienvenues et contribueront à enrichir cette œuvre dans l’intérêt de la science. A notre maître et président du jury Professeur Amadou Ingré DOLO Professeur en Gynécologie obstétrique Maître de conférence agrégé à la FMPOS Chef du service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré Vous nous faites un grand honneur et un réel plaisir en acceptant de présider notre jury, malgré vos multiples occupations. Très tôt, nous avons été conquis par la qualité et la clarté de votre enseignement. Votre rigueur scientifique, votre disponibilité et surtout votre éloquence au cours de notre formation médicale font de vous un grand maître dans l’art médical. Le savoir être et le savoir faire font de vous un pédagogue confirmé. Vous restez pour nous un grand maître. Veuillez recevoir, monsieur le président, cher maître, l’expression de notre sincère reconnaissance. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm A notre maître et juge Professeur Abdou Alassane TOURE Chirurgien orthopédiste et traumatologue Chef du service d’orthopédie et de traumatologie de l’Hôpital Gabriel Touré Directeur du centre de spécialisation des techniciens de santé (CSTS) Président de la Société Malienne de Chirurgie orthopédique et de Traumatologie (SOMAGOT) Chevalier de l’Ordre National de la République du Mali Nous vous remercions infiniment de bien vouloir siéger à ce jury. L’amour du travail bien fait, l’amitié profonde pour vos collaborateurs et élèves et surtout votre courtoisie nous ont forcé, estime et admiration. Nous avons bénéficié de votre formation sans faille à la faculté. Cher maître et juge, trouvez ici l’expression de nos sentiments les plus distingués PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm A notre maître et juge Docteur SY Aissata SOW Gynécologue obstétricienne Maître de conférence à la FMPOS Chef de service du centre de santé de référence de la commune II Nous vous remercions d’avoir accepté de juger ce travail. Cher maître, j’ai reçu de vous un enseignement dont servira d’écho. votre amour pour le travail bien fait, votre grande simplicité, votre abord facile et vos qualités humaines forcent estiment et admiration. Merci cher maître et juge pour votre disponibilité. Veuillez recevoir, ici, le témoignage de toute notre reconnaissance et de notre profond respect. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm A notre maître et Directeur de Thèse Docteur Salif DIAKITE Maître de conférence à la FMPOS Gynécologue accoucheur au service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré Vous m’avez confié ce travail et dirigé avec bienveillance toute sa réalisation. J’ai su apprécier et admirer, le bourreau de travail et le maître juste, intègre que vous êtes. Vous demeurez pour nous un exemple à suivre. Je ne cesserai jamais d’évoquer votre rigueur au travail bien fait, votre compétence, vos qualités humaines et intellectuelles. C’est un grand honneur et une chance pour nous d’avoir été à votre école, dont la fréquentation ne peut qu’éveiller, soutenir, entretenir et rehausser l’amour pour la médecine. Vous êtes toujours resté disponible et c’est le moment de vous rendre un hommage mérité. Veuillez accepter ici, cher maître, le témoignage de notre profonde admiration et de nos sincères remerciements. Puisse le Tout Puissant vous rendre vos bienfaits. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm INTRODUCTION L’acte sexuel consenti ou imposé, peut être à l’origine des traumatismes les plus divers chaque fois que les explications données pour un traumatisme ne sont pas claires ou qu’il n’y a pas de corrélation nette entre les explications et les constatations (surtout s’il s’agit d’un enfant). Chaque fois que l’explication indique, qu’il s’agissait d’un acte sexuel librement consenti, chaque fois qu’il y’a traumatisme des organes génitaux, il faut penser qu’il peut s’agir d’une agression sexuelle. Ces dernières années, ont vu une évolution dans le monde d’agression sexuelle. Il semble, qu’il y ait moins d’agressions violentes et uniques. Semblent en augmentation les agressions sexuelles violentes et répétées (sadisme sexuel avec partenaire consentant ou non, violeurs récidivistes), les agressions sexuelles répétées et pratiquement sans violence physique (agressions sexuelles intrafamilliales, prostitution enfantine « viol de rendez-vous » sectes, harcèlement sexuel, pratiques sexuelles « non orthodoxes », jeux de rôle à but sexuel, viol entre époux, autoérotisme) [13]. Il est important de dépister une agression sexuelle au plus tôt pour conseiller la victime. Cette dernière peut masquer l’agression sexuelle soit par honte, soit parce qu’elle a peur ou pour tout autre motif. On pourra ainsi parfois éviter une évolution vers des blessures plus graves et répétées, voire la mort. De plus la victime pourra être aidée psychologiquement. Les différentes variations anatomiques des organes génitaux doivent être connues pour ne pas poser à tort le diagnostic de traumatisme sexuel. Et bien souvent même entre les spécialistes de ces problèmes l’accord ne se fait pas sur l’aspect constaté [1]. Le premier examen après un traumatisme, conséquence d’un acte sexuel est fondamental : il deviendra une pièce essentielle en cas de récidive d’information judiciaire. Il devra donc obéir à certains impératifs. L’emploi du colposcope est bien entendu indispensable [6]. En dehors de leur relative fréquence ces lésions traumatiques des organes génitaux présentent un triple intérêt : ð Chirurgical, en raison de la gravité des lésions et des hémorragies qu’elles peuvent provoquer ; ð Médico-légal, car ils sont souvent le fait d’un acte criminel ; ð Psychologique, par suite de l’importance des désordres émotionnels qui accompagnent l’acte traumatisant et des accidents affectifs qui peuvent en être la conséquence ; par suite aussi de l’état psychique, souvent anormal, des sujets qui en sont victimes [25]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 2 Ainsi de nos jours, au Mali aucune étude statistique fiable du point de vue scientifique n’aura été réalisée sur ce problème crucial. Cependant les praticiens : spécialistes gynéco-obstétriciens, chirurgiens généralistes, médecins généralistes, médecins légistes sont fréquemment sollicités pour la prise en charge d’une victime de violence sexuelle. Devant l’importance de la question et l’absence d’étude scientifique, le service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré à travers la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie ont décidé pour la première fois d’étudier les violences sexuelles dans son aspect clinique en consultation gynécologique. • Objectif général Etudier l’importance des violences sexuelles parmi les causes de traumatismes génitaux chez la femme à la maternité de l’Hôpital Gabriel Touré. • Objectifs spécifiques - Etudier la fréquence des violences sexuelles ; - Décrire la prise en charge des patientes victimes de violences sexuelles dans le service de gynéco-obstétrique de l’hôpital Gabriel Touré; - Déterminer le retentissement psychologique des violences sexuelles. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 3 GENERALITES Le code pénal réprime sévèrement toutes les formes de violences sexuelles (défloration, coït et viol). Il les divise en agressions sexuelles et en atteintes sexuelles [8]. Bien que cette distinction soit franchement artificielle en raison de la similitude de certaines lésions rencontrées dans les trois cas, il est classique d’aborder les violences sexuelles sous un angle et suivant un plan médico-légal en considérant trois circonstances qui peuvent être d’ailleurs associées : la défloration, le coït et le viol [33]. 1- LA DEFLORATION La défloration peut être définie comme l’action d’enlever à une fille sa virginité au cours d’un premier rapprochement sexuel qui peut de façon habituelle entraîner la rupture plus ou moins complète de la membrane hyménale [33]. Malheureusement l’aspect médico-légal de cette définition est faussée par le fait que lors d’un premier ou même d’un coït répété, un hymen de type « tolérant » peut s’être laissé dilater sans se déchirer. A l’inverse l’hymen peut être rompu autrement que par un organe viril soit à la suite d’une exploration gynécologique imposée avec une certaine maladresse, après une intervention chirurgicale ayant nécessité l’effondrement de l’hymen pour permettre l’inventaire de la cavité vaginale, soit après un traumatisme accidentel ou lié à une masturbation habituelle [33]. Il est bien entendu que la destruction de l’hymen peut aussi être provoquée au moins partiellement par une brûlure, une lésion inflammatoire ancienne ou néoplasique de la région vulvovaginale. Dans ces conditions il est difficile de considérer un peu artificiellement l’hymen comme une membrane fragile cloisonnant le vagin « dernier rempart de la vertu » et son intégrité comme un « sceau de virginité », ou encore PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 4 comme « frontière pénale », malgré ces réserves absolument nécessaires, il faut toutefois savoir que dans la presque totalité des cas le premier coït est responsable de la défloration en déchirant l’hymen, la constatation de cette déchirure ayant en médecine légale une importance primordiale aux conséquences imprévisibles [33]. 1-1- Anatomie-pathologie de l’hymen et de ses lésions Elle est primordiale compte tenu de ce qui précède la morphologie de l’hymen est extrêmement variable et sans remonter à des auteurs très anciens, nous devons à SIMONIN C [32] une classification des différents types de membranes dont la connaissance, évitera la surprise du médecin qui est commis pour examiner la vulve d’une petite fille ou d’une jeune fille victime présumée d’un viol (figure 1). MULLER P et DEBARGE A [23] ont minutieusement décrit eux aussi les pourcentages de chacune des formes anatomiques de l’hymen et les aspects des déchirures constatées au cours de plusieurs centaines d’examens médicolégaux. Pour simplifier ce véritable catalogue, nous ne retiendrons comme type anatomique que trois variétés classiques : ð Sémi-lunéaire ou falciforme : évoquant un croissant à concavité antérieure dont les cornes se perdent insensiblement à droite et à gauche du vestibule vaginal, arrivant parfois au contact l’une de l’autre ; ð Annulaire ou circulaire en forme de diaphragme percé d’un trou en général central mais pouvant être excentrique, parfois criblé ou fondu verticalement ; la perforation congénitale de cet hymen peut être réduite à un ou deux millimètres permettant à peine l’évacuation des premières règles, ou à l’opposé, très étendu réduisant la membrane à PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 5 un simple bourrelet de la muqueuse disposé en anneau sur le pourtour de l’orifice vaginal ; ð Labié, l’hymen est alors formé de deux lèvres séparées par une fente médiane à direction antéro-postérieure plus ou moins longue, bordée par des franges d’allure corolliforme, mobiles, et souples pouvant se rabattre très facilement en dedans ou en dehors permettant des rapprochements sexuels sans se déchirer et qui donnent à ce type de membrane très justement la définition de tolérant ou de « complaisant ». En dehors de ces trois dispositions anatomiques il existe d’autres aspects dont les deux extrêmes sont constituées par l’absence totale d’hymen d’une part, et à l’inverse une imperforation de l’hymen membraniforme constituant une cloison malformative évoquée dans un autre chapitre et responsable d’une rétention pathologique des menstrues (hématocolpos). Les variétés d’hymen ont pu faire dire à Ambroise PARE qu’il constituait une « anomalie congénitale ». Son évolution en fonction de l’âge apparaît plus rapide à MULLER P que celle décrite par les classiques. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 6 Figure 1 : Morphologie de l’hymen non défloré (d’Après SIMONIN C et BILARD J.J.) a- Hymen sémi-lunaire ou falciforme b- Hymen labié c- Hymen annulaire à bord réguliers d- Hymen cribriforme e- Hymen à languette ou à pendentié f- Hymen frangé à bords sinueux et testonnés (encoches congénitales) parfois tolérant g- Hymen lobé (échancrures congéitales) h- Hymen à pont ou bride i- Hymen en carène peu scléreux ayant résisté au coït (JAYLE) PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 7 1-2- Les lésions de la défloration Dans le cadre de la discussion d’un hymen traumatisé quatre étiologies principales doivent être évoquées [2] : ð Une agression sexuelle, elle est quasi certaine chaque fois que l’on retrouve une rupture hymenéale associée à une lésion vaginale profonde et symétrique [26] ; ð Une affection génitale, type maladie infectieuse ou intervention chirurgicale ; ð Une auto-blessure (masturbation) ; ð Une blessure accidentelle. Il est important également de savoir que l’emploi des tampons vaginaux ne déflore pas [3]. Lorsque l’hymen est rompu lors de la période prépubère, la plaie cicatrise rapidement dans les jours qui suivent. Les modifications apportées par le traumatisme restent stables tout au long de la période prépubère, avec un bord irrégulier de la déchirure et une diminution de l’épaisseur hymenéale au point de rupture. Avec le début de la puberté, l’hypertrophie hymenéale cache la déchirure, mais un examen plus détaillé montre la persistance de la déchirure [3, 12]. Les lésions de la défloration sont des plus variées et dépendant bien entendu non seulement de la violence du premier rapport, du calibre de l’organe viril, mais aussi du type anatomique précédemment évoqué de l’hymen. On peut rencontrer une rupture unique le plus souvent médiane et postérieure et fréquemment aussi latéralisée à 5H ou 7H en position de décubitus dorsal [33] (figure 2). Le plus souvent les lésions traumatiques se situent dans le secteur postérieur de l’hymen en position de décubitus dorsal [16]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 8 Un hymen sémi-circulaire aura tendance à se désinsérer à ses deux extrémités suivant la longueur de ses cornes d’insertion, un hymen annulaire présentera souvent des déchirures multiples en rayon de roue tandis qu’un hymen labié se rompra plutôt ou très près d’elle, certains hymens tolérants ne présentant après le premier rapport qu’une simple écaillure ou érosion dont la recherche soigneuse aura une grande valeur médico-légale de même que la constatation de simples ecchymoses ou traces de contusion sur les franges bordant les lèvres hymenales [33]. Enfin dans certains cas où la disproportion des organes mâle et femelle (souvent d’origine raciale) est trop importante et en particulier lorsqu’il existe un infantilisme génital féminin, la verge ne pouvant pénétrer dans l’axe du vagin glisse tangentiellement sur l’hymen pour défoncer la fosse naviculaire créant une dépression suffisante, point de départ d’une « fausse route » en direction de la cloison recto-vaginale (figure 5). Cette exceptionnelle complication se rencontre surtout lorsque la partenaire est pénétrée en position de décubitus ventral [8]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 9 Figure 2 : les lésions de la défloration : zone de prédilection des déchirures médico-légales (D’après C. SIMONIN et J J BILLARD) - A gauche : après défloration déchirure à 7H complète - A droit : déchirure incomplète à 5H PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 10 1-3- Circonstances étiologiques Les accidents de la défloration sont relativement rares et variables selon les statistiques, représentant classiquement le quart des blessures sexuelles de la vulve et du vagin (viol compris). Ces accidents sont favorisés par des prédispositions anatomiques évoquées ci-dessus mais aussi par les conditions psychologiques et physiques du premier rapport, l’inexpérience et la maladresse des partenaires mais surtout la brutalité éventuelle du conjoint qui constituent des facteurs primordiaux dans la pathologie de ces lésions [33]. La disproportion des organes génitaux que l’on rencontre dans certaines contrées africaines ou des fillettes à peine nubiles sont mariées à des adultes, les malformations congénitales du vagin, les séquelles de traumatisme d’interventions de brûlures ou d’inflammations vulvaires prédisposent aussi à ce type d’accident [33]. 1-4- Signes cliniques Deux symptômes sont habituellement rencontrés à des degrés variés. ð La douleur D’une manière habituelle, les premiers rapprochements sexuels provoquent chez la femme une douleur supportable : sensation de déchirure, de brûlure, parfois de simple picotement, elle est due non seulement à la rupture de l’hymen, mais aussi à l’effraction de l’anneau vulvaire qui peut être étroit et encore diminué par l’action des muscles périnéaux contractes par un réflexe de défense [25]. Ceci explique que l’intensité de cette douleur soit très variable. On estime que dans 4% des cas elle manque totalement et si son absence est suspecte elle ne permet pas d’affirmer que la femme n’était pas vierge auparavant. Parfois au contraire l’intromission pénienne provoque une douleur déchirante qui traduit des lésions anormalement importantes. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 11 Si tout se passe bien, la douleur ne se reproduit pas lors des rapports suivants, ou tout au moins disparaît très rapidement en même temps que la crainte qui provoquait la contracture des muscles périnéaux [25]. ð L’hémorragie L’hymen rompu saigne et cette hémorragie qui accompagne le premier coït est considérée comme le symbole même de la défloration, si bien que dans certaines contrées ou la coutume veut que l’on montre à l’assistance les linges de la jeune épousée souillés de son sang, le sacrifice d’un poulet permet parfois de suppléer à une hémorragie qui s’est déjà produite quelque temps auparavant. Ce saignement ne dépasse pas en général, quelques gouttes de sang et il se reproduit si le processus de cicatrisation n’est pas assez avancés. Mais tout comme la douleur l’hémorragie peut faire défaut si la membrane se distend sans se rompre, tandis que la déchirure d’un hymen télangiectasique ou un trouble de la coagulation sanguine entraîneraient un saignement très abordant et persistant provoquant un état de choc et pouvant mettre les jours de la femme en danger. On connaît au moins deux cas où l’hémorragie provoquée par la rupture isolée de l’hymen à été mortelle [25]. 1-5- Evolution et traitement des lésions En général, la rupture de l’hymen guérit spontanément mais on peut assister à une récidive de l’hémorragie spontanée à la suite d’une infection locale ou de la mise en place d’un tampon périodique. Elle peut être aussi provoquée par un nouveau rapport. ð L’infection de la plaie hyméneale peut être le point de départ de douleurs vives à chaque contact et de contractures musculaires qui peuvent servir de support à l’implantation d’un vaginisme ultérieur facilité par des prédispositions d’ordre psychosomatique. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 12 ð En cas d’hémorragie abondante, un traitement immédiat est nécessaire pour contrôler l’origine d’un saignement et vérifier l’étendue des lésions, les réparer tout en luttant contre le choc et un trouble de la crase sanguine que l’anémie parfois subaiguë a pu révéler ou déstabiliser (fibrinolyse). L’hémostase sera faite par un simple tamponnement s’il s’agit d’un saignement en nappe peu abordant, mais la découverte d’une artériole un peu volumineux saignant en jet impose la mise en place sous anesthésie générale d’une pince d’hémostase avec ligature ou électrocoagulation, le premier procédé devant être préféré au second. Si le repérage ou le contrôle du vaisseau fautif est difficile, une ligature appuyée transfixant l’implantation de l’hymen au dessus et au dessous du point de saignement apportera une solution efficace [33]. ð Les lésions vulvovaginales, plus étendues pouvant être traitées comme les plaies déjà évoquées avec les lésions traumatiques. L’application de sulfamides et d’antibiotiques préviendra l’infection et un examen gynécologique avant un nouveau rapport devra être imposé pour s’assurer de la cicatrisation et de l’absence d’anomalies congénitales ayant pu passer inaperçues aussi bien au niveau de la vulve que du vagin sus-jacent [33]. ð Si l’hymen restant apparaît trop épais et trop résistant pour permettre un rapport sexuel une résection large devra être proposée pour prévenir de nouveaux incidents post-coïtaux. ð En ce qui concerne l’hymenorraphie ou réfection chirurgicale de l’hymen, sollicitée par la patiente ou son entourage, on peut considérer qu’il s’agit là d’une intervention de complaisance que des impératifs psychologiques ou religieux doivent justifier parfois entraînant la complicité consciente du chirurgien pour cette intervention qui vise a reconstituer une « virginité » anatomique sinon morale [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 13 1-6- Séquelles de la défloration Quelles que soient les conditions du traumatisme hyménal, il est important de savoir qu’il peut être à l’origine de complication secondaires infectieuse et psychosexuelles même en l’absence des conséquences immédiates gênantes algiques ou hémorragiques évoquées ci-dessus [33]. ð Répercussion affective : Le médecin généraliste et le gynécologue doivent les connaître car les caractéristiques des premiers rapports ou de la « nuit de noces » laissent dans la mémoire d’une femme des traces profondes. Si elles n’apparaissent pas avec évidence dans les mois et années qui suivent. C’est l’occasion de troubles psychoaffectifs inconscients ou dans la recherche d’un besoin de justification dans un conflit conjugal, que ces répercussions réapparaîtront expliquant une frigidité secondaire, une dyspareunie en fin de période d’activité génitale pré, per et post ménopausique [33]. La défloration est un moment très important dans la vie d’une femme. Elle peut être mal vécue sur le plan psychosomatique par la crainte de ce premier rapport. Même consentie, cette défloration peut être traumatisante du fait de la douleur, du saignement, d’une éventuelle maladresse du partenaire ou à cause de suites fâcheuses (maladie sexuellement transmissible (MST), grossesse) [6]. Peu d’auteurs se sont intéressés spécifiquement à cet aspect psychologique [17]. ð Complications infectieuses Elles peuvent être causées par une contamination vénérienne dont il faudra rechercher l’existence en cas d’apparition après le premier rapport sexuel de leucorrhées abondante ou d’une ulcération suspecte constatée lors de la toilette au niveau de la vulve. Il semble que cette contamination soit moins PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 14 fréquente après des rapports consentis ou légaux qu’après un viol, compte tenu du contexte social entourant ce dernier [33]. En oubliant un cas presque unique de tétanos rapporté après défloration en 1944. On retiendra que la trichomonase et la mycose constituent des affections très souvent transmises après les premiers rapports et dont les manifestations aiguës peuvent faire l’objet d’une consultation spécialisée. Toutefois, l’examen gynécologique devra être suffisamment sérieux pour ne pas laisser méconnue une déchirure hyménale étendue au vagin dont les suites peuvent être fébriles entraînant des pertes purulentes par suppuration de la plaie. Une insuffisance diagnostique pourrait expliquer un rétrécissement cicatriciel post traumatique, cause organique évidente d’une dyspareunie secondaire qui peut être à la base d’un nouveau traumatisme du coït et de dystocies lors de l’accouchement. Il est exceptionnel que les déflorations au cours de rapport librement consentis soient responsables de la formation de fistules urinaires ou stercorales sauf dans le cas de malformation congénitales du bas appareil génital pénétré par un partenaire brutal. Dans le cadre de ce type de traumatisme de l’intromission, il est possible de classer les troubles vésicaux et parfois des pyélites constatées chez de jeunes mariées que l’on a voulu rattacher à un traumatisme urétral associé à la défloration. Cette pathogénie pouvant associer infection urinaire haute et réflexe sphinctérien apparaît assez discutable [33]. 1-7- Attitude médico-légale devant la défloration Que le consentement de la femme devant l’acte sexuel soit certain, probable ou suspecte, il est essentiel pour le médecin légiste de pouvoir répondre à des questions précises intéressant l’état de l’appareil génital chez la femme ayant pu subir un rapport, un avortement criminel ou après un accouchement. Par PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 15 ailleurs des tribunaux religieux peuvent également demander une expertise au cours d’un procès en demande de nullité de mariage pour savoir si celui-ci a été « consommé ». Le délai entre la date de la défloration présumée et l’examen gynécologique médico-légal a bien entendu une très grande importance, de même que la connaissance des circonstances des rapports et parfois des caractéristiques psychologiques et physiques du partenaire. A l’occasion du viol seront étudiés les signes de violence encadrant la défloration criminelle, l’examen de l’hymen et de l’anneau vulvaire constituant pour le moment l’exploration essentielle. En tenant compte des restrictions faites ci-dessus en ce qui concerne les incidences de variétés anatomiques de la membrane hyménale sur les constatations post-traumatiques pouvant être effectuées, on s’efforcera de rechercher l’intégrité et l’élasticité de l’hymen qui sera classé dans un des types anatomiques classiques déjà définis s’il est intact et en décrivant à son niveau les lésions et déchirures éventuelles qui pourront faire l’objet d’un schéma précis (figure 3). PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 16 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 17 Figure 3 : confirmation de l’hymen défloré (d’Après SIMONIN C et BILARD J.J) PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 18 L’examen devra être fait dans de parfaites conditions d’éclairage, sur une table gynécologique comportant des épaulières et des portes cuisses maintenant l’écartement des membres inférieurs qui étale la région vulvopérinéale. Les conditions psychologiques et l’environnement sont très importants pour obtenir un relâchement physique et une relaxation psychique surtout lorsqu’il s’agit de mineures ou de jeunes femmes très pudiques ou névrotiques dans leurs réactions. Le plus souvent malgré la douceur, la persuasion et la patience, la collaboration de la femme est nécessaire mais chez certains PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 19 sujets trop pusillanimes, trop pudiques, rencontrés habituellement chez des vierges âgées, une anesthésie générale sera nécessaire. La mise en position de Trendelenburg améliora l’exposition de la région et favorisera la pénétration de l’air dans le vagin. On observera sous une source lumineuse bien focalisée d’abord à l’œil nu puis au besoin à l’aide d’une loupe, à la recherche d’excoriation ou d’une ecchymose difficile à déceler parfois. Bien entendu, la région sous urétrale antérieure et la fossette naviculaire postérieure seront inspectées à la recherche de traces d’ecchymoses ou de simples irritations. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 20 L’examen sera complété par l’introduction d’un doigt (l’index) bien lubrifié avec du savon liquide, rejoint en cas de bonne perméabilité par le medius ; certains auteurs préfèrent utiliser les deux index. En dehors des réactions douloureuses pouvant être éveillées par une telle exploration ce toucher permettra d’apprécier l’état de l’appareil génital interne et l’absence de signes de grossesse évident, la perception d’une striction par un anneau hyménal vestigial plus ou moins complet aura une bonne valeur sémiologique et médico-légale. Si l’on admet en effet le principe d’un toucher bidigital sans douleur et sans aucune gène permettant l’exploration du vagin jusqu’à son dôme qui permet d’affirmer la possibilité d’un rapport sexuel complet par l’intermédiaire d’un membre viril de calibre moyen en érection. Cette étape de l’exploration apparaît essentielle. Toutefois, l’existence d’hymen très tolérants permettant un rapport sexuel complet et parfois répété sans déchirure et à l’inverse, la possibilité d’un rapport incomplet ou isolé avec pénétration par un organe virile de petit calibre s’adaptant à un anneau hyménal impénétrable pour deux doigts, complique bien les conclusions médico-légales à apporter avec prudence en raison des incidences pénales que peuvent avoir des affirmations sans fondement et sans nuances. Cela explique la rigueur avec laquelle il sera nécessaire de rechercher et de noter tous les signes d’inspection et de toucher susceptible d’éclairer un magistrat éventuel. En dehors des anomalies et des variétés anatomiques constatées d’une femme à l’autre dans la région vulvaire, le médecin devra connaître la morphologie de l’hymen dans trois circonstances : ð Chez la vierge : • Chez la petite fille, l’intérêt de l’examen parfois difficile à imposer au point de vue psychologique est moindre car les possibilités d’un rapport complet qui entraînerait des dégâts périnéaux importants évidents, expliquent la facilité avec laquelle on peut dépister des lésions qui sont PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 21 le plus souvent en rapport avec la tentative d’introduction de corps étrangers ou une tentative de pénétration digitale au cours d’un attentat à la pudeur. Le plus souvent la vulve non imprégnée à cet âge permet en écartant l’ébauche des grandes lèvres sans pilosité et sans replis, de mettre en évidence un anneau hyménal dont l’orifice est très étroit avec des bords nets et une insertion postérieure haute et le plus souvent indemne en l’absence d’acte criminel. • Chez la jeune fille, dont les réactions psychiques sont parfois aussi exacerbées, l’examen doit être plus minutieux à la recherche d’incisures postérieures ou postérolatérales dans la zone de prédilection médicolégale déjà décrite. La main non fonctionnelle écartant à deux doigts les lèvres, le toucher rectal avec l’index de la main opposée est seul capable d’étaler la cloison recto-vaginale en montrant parfaitement l’intégrité ou non de la zone d’insertion postérieure de l’anneau hyménal. Une sonde rigide à béquilles introduite par l’orifice hyménal permet également de mieux voir chaque portion de membrane en appréciant par ailleurs son élasticité et sa résistance. Certains ont même préconisé la pénétration en arrière de l’hymen d’un petit ballonnet gonflable pouvant distendre l’ensemble de l’hymen pour mieux l’examiner. ð Après la défloration Les caractéristiques des déchirures de l’hymen ont déjà été évoquées, elles ne peuvent siéger après un rapport sexuel qu’au niveau des deux cadrants postérieurs de la vulve chez un sujet en décubitus dorsal. Les déchirures sont parfois uniques et le plus souvent latéralisées mais il est possible d’en rencontrer plusieurs, rarement symétriques tantôt totales jusqu’à l’insertion postérieure de l’hymen la « fraîcheur » de ces déchirure doit être recherchée et décrite ; dans les premiers jours qui suivent la défloration, leurs bords sont cruentés parfois encore saignants ; les lambeaux voisins sont ecchymotiques et PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 22 il est possible de rapprocher leurs bords pour reconstituer parfaitement la forme primitive de la membrane. ð Après l’accouchement L’hymen peut encore être intact après plusieurs coïts, il n’a jamais été constaté d’hymen respecté par un accouchement. La persistance d’un hymen épais difficile ou impossible à pénétrer ayant toutefois permis la fécondation à la suite d’un rapport « ante portas », une grossesse peut entraîner une dystocie lors de l’expulsion en fin d’accouchement. Il en sera de même en cas de séquelles post traumatiques graves de la défloration déjà décrite. Si l’hymen assez élastique a pu permettre une pénétration sans défloration anatomique l’accouchement achèvera la destruction de la membrane et le sphacèle de ses vestiges laissera subsister au niveau du cadre vulvaire de petits polypes ou caroncules myrtiformes. Cette destruction se complète à chaque nouvel accouchement, si bien que le plus souvent la destruction de l’hymen est totale après deux ou trois enfants. 1-8- Corrélations anatomocliniques et médico-légales Leur importance impose un rappel de règles essentielles dont les nuances ne devraient pas échapper au lecteur. ð Si le franchissement de l’orifice hyménal par un seul doigt présenté avec douceur, bien lubrifié est impossible il n’y a certainement pas eu d’intromission de la verge donc pas de coït complet ni de défloration au sens légal du terme qui implique la rupture plus ou moins complète de l’hymen [33]. ð Si les deux premières phalanges du doigt étant passées, la troisième est trop serrée par le bord de l’orifice hyménal pour que la pénétration digitale soit possible au delà, les conclusions seront les mêmes. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 23 ð Dans les cas où l’index peut être introduit facilement mais ou le toucher vaginal à deux doigts est cependant impossible, il existe un doute sur la possibilité d’un rapport sexuel isolé complet ou non, mais il ne pourrait être considéré comme répété et régulier. ð Pour lever le doute, il sera nécessaire d’examiner à nouveau soigneusement la face superficielle de la membrane et ses bords dans la région postérieure privilégiée, en s’efforçant de ne pas laisser inaperçue une déchirure incomplète sous la forme d’une simple encoche, d’une éraillure, d’une ecchymose révélatrices en cas de rapport sexuel récent. Si l’examen est positif la défloration non consentie est très probable ou tout au moins d’une tentative très poussée de pénétration. Dans le cas contraire, l’incertitude peut planer sur la réalité d’un rapport mais il est possible d’affirmer qu’une activité sexuelle régulière est impensable de même que la notion d’une pénétration complète, par organe viril en érection de calibre habituellement rencontré. La seule véritable incertitude médico-légale peut être apportée par l’existence d’éraillures hyménales sans défloration complète, par le fait d’attouchements digitaux ou par des manœuvres avec un corps étranger dont le manipulateur est parfois difficile à déterminer, ce qui peut faire hésiter entre une pratique d’onanisme de l’intéressé et un geste délictuel de la part d’une tierce personne. Seuls le contexte et l’interrogatoire peuvent permettre le plus souvent de lever le doute , ce qui n’est pas malheureusement toujours le cas [33]. 2- LE COÏT Il est assez surprenant lorsque l’on fait le bilan de la bibliographie sur la question, de constater que les lésions traumatiques sexuelles liées au coït lorsque ce dernier est librement consenti, se rencontrent surtout chez des femmes ayant déjà un long passé sexuel si bien que l’on peut en conclure que PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 24 si des conditions favorisantes sont réunies, toute femme est menacée par cette complication imprévisible durant sa vie sexuelle [33] 2-1- Les circonstances étiologiques Elles sont intéressantes à étudier dans une littérature relativement riche et déjà ancienne [33]. ð Antécédents sexuels Une étude de REY [27] portant sur 134 blessures provoquées par la copulation, montre que dans 71% des cas, ces dernières ont été constatées chez des femmes déjà déflorées sans problème majeur. Une analyse plus récente de FISH [14] aux USA confirme cette impression avec seulement 13% d’antécédents d’accidents de la défloration. Il apparaît important de noter le délai séparant le dernier rapport sexuel de celui responsable des dégâts, l’abandon de la fonction sexuelle favorisant peut être une certaine rétraction des parois vaginale et du cadre vulvaire. Les lésions vaginales au cours du coït même librement consenti, chez une femme active sexuellement sont une réalité [9]. La position la plus fréquemment retrouvée est le décubitus dorsal avec hyperflexion des membres inférieurs. Le rapport sexuel est anormalement douloureux et est suivi d’une importante hémorragie. Chez les multipares, la lésion est en général située au niveau du cul de sac postérieur. Le mécanisme de l’accident est le plus souvent la conséquence d’une hyperpression dans le vagin de l’air qui n’a pu s’échapper lors de la pénétration du pénis (figure 4). Chez les nullipares et les vierges, les lésions sont surtout situées au niveau de l’hymen et de la partie basse du vagin. Dans certains cas il a pu y avoir introduction de corps étrangers à but érotique, pervers ou aphrodisiaque [28]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 25 Chez l’enfant de moins de 10 ans, les pénétrations vaginales sont rares, elles s’accompagnent souvent d’importants délabrements périnéaux avec des lésions des organes de voisinage. D’autres influences hormonales ou réflexes peuvent expliquer la constatation assez fréquente dans les observations relevées d’une interruption prolongée de la copulation avant la survenue d’une lésion traumatique. Pour qu’un coït provoque des lésions traumatiques chez une femme qui n’est plus vierge depuis longtemps il faut que celui-ci se produise dans des circonstances un peu anormales [6]. Une position inhabituelle permettant une pénétration particulièrement profonde de la verge (décubitus dorsal avec hyperflexion des cuisses, position assise). La brutalité ou une hâte excessive sont souvent à l’origine de ces traumatismes. Ceci explique leur fréquence chez des prostituées exposées aux exigences de leur clientèle, ainsi que le rôle d’une intoxication alcoolique concomitante. ð Antécédents gynécologiques Comme le souligne très justement MATHIEU et al [19], il apparaît logique que les lésions traumatiques dues au coït soient plus fréquentes au deux pôles de la vie génitale. Ce que l’on peut facilement expliquer par l’insuffisance d’imprégnation hormonale capable d’assouplir la muqueuse du vagin chez la fille impubère et après l’installation de la ménopause ou une castration [33]. Il est cependant exceptionnel qu’un coït absolument normal soit traumatisant, à moins qu’il existe une lésion du vagin ayant modifié sa morphologie et sa structure telle qu’une hystérectomie totale, un rétrécissement cicatriciel et surtout une atrophie post ménopausique. Certains auteurs pensent que le vaginisme peut également être facteur de déchirure [25]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 26 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 27 Figure 4 : Mécanisme expliquant la plaie vaginale lors d’un coït chez une multipare (D’après Chevrant Breton O, Siproudhis L, Eudier F Piette et Leingre Marion C) 1- verge, 2 anus, 3 gland, 4 utérus, 5 vessie A- l’air ne peut s’échapper, PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 28 B- hyperpression de l’air qui crée une plaie du cul-de-sac postérieur du vagin PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 29 ð Antécédents obstétricaux Bien entendu, toute cause de rétraction cicatricielle liée à un accouchement dystocique imposant parfois des manœuvres instrumentales prédispose à une lésion traumatique post-coïtale. La déchirure méconnue ou suturée d’une paroi vaginale avec irradiation vers un cul-de-sac à la suite d’un dérapage de forceps, une déchirure vulvaire accidentelle ou une épisiotomie trop largement débridée, créeront ces conditions favorisantes que l’on pourra toutefois déceler. Souvent après l’installation d’une dyspareunie du postpartum gênant la reprise des rapports et interdisant leur trop grande répétition ou leur violence. De toute façon, il faut retenir que la dilatation extrême des voies génitales imposées par l’enfantement ne met pas à l’abri la femme d’une lésion traumatique coïtale [33]. 2-2- Considérations pathologiques et anatomo-cliniques Le coït librement consenti ne peut provoquer de lésions traumatiques chez une femme anciennement déflorée, que lorsqu’il se produit dans des circonstances un peu anormales. En dehors de l’intervalle séparant l’acte sexuel traumatisant PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 30 du précédant rapport, la disproportion des organes génitaux intervient bien entendu avant tout, la violence et la frénésie des ébats sexuels, de même que la position amoureuse utilisée [33]. La désaxation de la verge par rapport au plan sagittal, la réduction de profondeur du cul-de-sac sollicité par le membre viril, un certain degré de contracture anormale de la musculature vulvovaginale, une fragilisation liée à la turgescence des corps érectiles exacerbée pendant la grossesse ou au cours d’un orgasme particulièrement réussi sont autant de facteurs qui sont évoqués dans la littérature PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 31 sexologique pour expliquer les lésions traumatiques. L’état psychologique du partenaire influence ces étiologies, et en particulier la hâte et la brutalité du conjoint, de même que l’existence d’un vaginisme d’origine psychogène contractant dangereusement l’entonnoir vulvovaginal, l’insuffisance d’imprégnation oestrogénique de la vulve aggravant les risques [33]. Alors que la défloration lèse l’hymen et parfois la partie basse du vagin, sans dépasser sa partie moyenne, les blessures du coït atteignent habituellement le dôme vaginal. Dans la série de RAHM, que nous avons déjà citée 75% des lésions siègent à la partie supérieure du vagin. A ce niveau, les fibres du vagin ayant une direction transversale, la déchirure se fait dans le même sens et aboutit à une véritable désinsertion du col. Au contraire dans la partie moyenne de l’organe les déchirures suivent la direction longitudinale des fibres. Les lésions siègent le plus souvent au niveau du cul-de-sac postérieur ; elles sont assez rarement limitées au cul-de-sac droit, presque jamais à gauche. Quand le cul-de-sac postérieur est seul atteint, la déchirure est linéaire et saigne peu, mais lorsqu’un traumatisme violent à presque totalement désinséré le col, la brèche est étoilée et fortement hémorragique [25]. Comme au cours de la défloration, il peut être noté de « fausses routes » qui peuvent dédoubler la cloison recto-vaginale en arrière en utilisant la fossette naviculaire trop profonde ou en avant la voie urinaire « coït intra-urétral). En général c’est la paroi postérieure du fourreau vaginal qui est la plus menacée avec possibilités de pénétration de la gaine du rectum voire même dans la lumière de l’intestin terminal (figure 5) [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 32 Figure 5 : mécanisme des lésions dues aux fausses routes à partir de la fossette naviculaire (d’Après DICKINSON R.L. in Human Jex Anatomy cité par J. MATHIEU et D. DARGENT, Masson 1970) PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 33 2-3- Les signes cliniques Cliniquement, comme au moment de la défloration la douleur et l’hémorragie sont les signes habituellement rencontrés. Mais ils sont considérés comme anormaux quelle que soit leur intensités chez une femme déjà déflorée ou qui habituellement ne souffre pas. Ces signes amènent donc très rapidement à consulter pour un examen gynécologique. Le toucher vaginal combiné au palper abdominal et au toucher rectal et appliqué avec beaucoup de prudence et de douceur, doit permettre de localiser les lésions qu’un spéculum de moyen calibre tourné lentement permettra de découvrir une cause tumorale ou inflammatoire aiguë sera éliminée. Les écaillures, fissures, déchirures ou brèches seront explorées prudemment avec un stylet ou un hystéromètre. Bien entendu, le tableau fonctionnel et général de ces traumatismes est extrêmement variable d’un cas à l’autre sans que son intensité soit directement liée à l’importance des lésions [25], en effet la douleur peut être très vive, gênant l’exploration, l’hémorragie de sang rouge mêlée de caillots est parfois inquiétante d’emblée mais ces signes peuvent être atténués et la lésion peut ne se révéler que tardivement par un saignement ou une réaction péritonéale secondaire. L’évolution est très variable et dépend de l’étendue et de la profondeur des lésions mais aussi de la précocité et de l’efficacité du traitement mis en œuvre. Le plus souvent la cicatrisation est spontanée si bien que l’on peut imaginer que de nombreuses blessures post-coïtales restent ignorées du médecin et de la patiente elle-même, si elle n’est pas inquiétée par une hémorragie trop abondante et si la fonction sexuelle n’est pas ultérieurement perturbée. Trois complications sont à redouter : ð L’infection, le plus souvent bénigne, plus rarement grave touchant le tissu cellulaire pelvien, les voies veineuses ou le péritoine du petit bassin. Un mécanisme aggravant de ce type de complication est PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 34 constitué d’après la littérature par une injection vaginale après une rupture profonde méconnue pouvant souiller la cavité péritonéale ; ð Un rétrécissement cicatriciel secondaire du vagin consécutif à la rétraction d’une cicatrice irrégulière ; ð Des fistules urinaires ou stércorales posent des problèmes de réparation chirurgicale difficile imposant une technique rigoureuse (dédoublement par voie basse). La mortalité consécutive à ces traumatismes est devenue exceptionnelle puisque sur une centaine de cas rapportés au cours des douze dernières années dans diverses statistiques américaines il n’y a aucun décès [25]. Ces séquelles exceptionnelles doivent être connues toutefois car il a été décrit des cas dans lesquelles la pénétration régulière de la verge dans les tissus périnéaux a pu disséquer progressivement le septum recto-vaginal, les fascias et muscle du périnée, permettant à ces femmes d’utiliser un néovagin jusqu’à une consultation pour stérilité. Cette dissection peut aboutir à l’ouverture de l’ampoule rectale et à la constitution d’une fistule recto-vulvaire [19]. De la même façon, les fausses routes antérieures beaucoup plus rares aboutissent exceptionnellement à une dissection de la cloison uréto-vaginale ou à une fistulisation urinaire mais leur conséquence la plus classique est la dilatation progressive du méat avec possibilité d’un coït intravésical dont plusieurs observations ont été rapportées chez les femmes mariées actives sexuellement depuis plusieurs années parfaitement « vierges » et venant consulter pour incontinence ou infection urinaire. 2-4- Traitement La conduite à tenir devant une plaie vulvo-vaginale post-coïtale après un bilan lésionnel est constituée par la suture de la plaie ou son simple tamponnement vaginal s’il n’existe pas de trajet profond. Ce tamponnement serré suffit le plus souvent pour arrêter l’hémorragie et permet la cicatrisation. En cas de plaie PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 35 plus étendue, la régularisation de ses bords, une hémostase directe et une suture per primam permet une hémostase sûre, une cicatrisation rapide et une prévention des risques d’infection et des rétractions sténosantes ultérieures. Une antibiothérapie et éventuellement des anticoagulants couvriront ces soins locaux. En cas d’hémorragie grave, la reconstitution de la masse sanguine sera parfois nécessaire. Si une collection suppurée était décelable la désunion des sutures s’imposerait ainsi que la mise en place d’un drainage sous antibiothérapie intensive et immobilisation. Bien entendu, une atteinte du péritoine ou des organes voisins impose une stratégie adaptée aux lésions. Le pronostic de ces dernières est bien amélioré depuis qu’elles sont connues et que surmontant des réactions pudiques ancestrales, les couples n’hésitent pas à consulter, parfois en urgence ce qui permet un bilan lésionnel et un traitement précoce [33]. 3- LE VIOL De toutes les causes de traumatismes sexuel le viol n’est pas la plus fréquente, mais celle qui donnera les lésions les plus importantes et les plus graves, pouvant entraîner la mort. D’autre part, la brutalité de cette agression, les circonstances dans lesquelles elle se produit, la douleur et les lésions dont elle est cause, réalisent toutes les conditions d’un désordre émotionnel considérable dont les conséquences psychologiques et fonctionnelles seront aussi importantes que les lésions somatiques [25]. Sa fréquence est aussi discutée que celle de la frigidité. La libération des mœurs manifestée par une débauche de manifestations érotiques ou pornographiques exagérait pour les uns ou réduirait pour les autres, cette forme d’attentat aux mœurs [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 36 3-1- Définition Le viol, dont il n’existe pas de définition légale, est selon la cours de cassation, la possession d’une femme, vierge ou déjà déflorée sans son consentement [25]. Une récente étude du US National Academy of Science (Académie Nationale Américaine de Sciences) sur la santé reproductive note que le concept de viol est défini différemment dans le code pénal de différents pays. Dans de nombreux pays d’Amérique latine, le viol, même commis par un inconnu, est considéré comme un crime contre la morale, non comme un crime contre la personne. De ce fait si les tribunaux ne pensent pas que la victime d’un viol est de moralité exemplaire, le crime peut ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires [36]. Pour qu’il y ait viol, il faut donc que soient réalisées les deux conditions impliquées dans sa définition [25]. ð Possession de la femme, c’est-à-dire coït, ou pénétration de la verge dans le vagin, placé à l’entrée du vagin, l’hymen que nous avons vu à propos de la défloration joue un rôle médico-légal important, est donc la frontière qui sépare le viol crime puni des travaux forcés, d’un simple attentat à la pudeur passible à la réclusion. Mais la tentative de viol est généralement assimilée au crime lui-même et certains auteurs pensent qu’un coït vulvaire suivi de grossesse prouve la tentative de possession et doit être considéré comme un viol. ð Absence de consentement, on considère classiquement comme certain que la pénétration génitale d’une femme adulte éveillée, capable de se défendre est impossible sans son consentement. SIMONIN tient cette opinion pour trop catégorique et rapporte plusieurs exemples de femmes robustes violées par un individu seul, mais solide et décidé. Dans tous les cas le coupable a dû exercer sur sa victime une violence physique ou une contrainte morale, la mettant dans l’impossibilité de PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 37 lui résister. Lorsque la victime est une enfant de moins de 15 ans, l’absence de consentement n’est plus nécessaire pour définir le viol car son agresseur peut profiter de son ignorance et de son manque de discernement, tandis que ni sa force, ni sa volonté ne lui permettent de s’opposer à lui. 3-2- Les circonstances et les auteurs du viol Toutes les situations peuvent être rencontrées dans l’étude de la littérature et des observations. Mais il est important pour le médecin de connaître les caractéristiques des personnages opposés au cours de cette agression. ð Victimologie • L’âge des victimes : Est des plus variées, selon la nature de la perversion des agresseurs ou des circonstances. Les âges extrêmes de la vie peuvent être visés si bien qu’il a été noté comme remarquable qu’il existe une opposition entre les âges limites des agresseurs et des victimes, les vieillards étant souvent violés par de tout jeunes hommes et les petites filles par des hommes d’âge mûr. Mais cette opposition des âges qui n’est qu’approximative, ne vaut que pour les agresseurs solitaires au passé pathologique, somatique psychique et social [33]. Alors qu’en temps de guerre, la femme adulte est la plus souvent victime, le viol et les rapports sexuels forcés sont utilisés comme armes de guerre contre les femmes dans les conflits armés partout dans le monde, les femmes qui fuient la guerre en quête de sécurité et d’asile pour elles et leurs familles sont souvent confrontées à plus de violences sexuelles durant leur exode [36]. Le viol et autres formes de violence contre les femmes sont une menace permanente dans les régions politiquement instables. Au Rwanda et en ExYougoslavie par exemple le viol a été utilisé comme une arme de guerre pour supprimer et humilier l’ennemi [31]. En période de paix, dans les deux tiers des cas les victimes sont des fillettes de 10 à 15 ans, c’est surtout le cas dans les crimes incestueux alors que dans les PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 38 viols commis en groupe, les victimes sont plus âgées, en moyenne entre 15 et 20 ans. Tout âge peut être rencontré. Sur 384 dossiers, DEBARGE évoque un cas d’inceste sur une enfant de 14 mois et à l’opposé signale une victime de 83 ans. • La profession de ces victimes : On les situe à un niveau scolaire et culturel bas, créant ainsi des profession exposées au viol parmi lesquelles les écolières, les employées de maison et les apprenties sont les plus nombreuses. Les lieux de rencontre pour les serveuses de bar ou les vendeuses et les sorties solitaires des employées de maison favoriseront l’orientation des choix des victimes [33]. • Le milieu familial Dans l’inceste il s’agit le plus souvent d’écolière dont l’âge moyen est de 12 ans. Chez l’adulte agressée dans les viols solitaires ou collectifs, le plus souvent il s’agit de célibataires, parfois divorcées et exceptionnellement mariées. Une étude réalisée pour déterminer la prévalence des antécédents d’abus sexuels dans un échantillon aléatoire de patients adultes recevant des soins courants dans une clinique de médecine familiale en Israël 1005 patients dans 48 cliniques ont été choisis de façon aléatoire pour participer à cette étude, en répondant à un questionnaire. Ils étaient âgés entre 18 et 55 ans : 25% ont affirmé qu’ils avaient été abusés sexuellement durant leur enfance. Le nombre de femme était plus considérable que celui des hommes, les femmes venaient des pays occidentaux et celles qui comportaient plus de 12 ans de scolarité étaient plus nombreuses. On n’a remarqué aucune association importante entre les abus sexuels et les autres variables socio-démographiques. Les attouchements sont le type d’abus le plus fréquent tandis que la relation sexuelle s’avère le type d’agression le moins fréquent. 45% des agresseurs connaissaient leur victime. Le début des agressions varie entre 10 et 14 ans. Seulement 45% des victimes ont confié leur agression à quelqu’un. Alors qu’on PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 39 ne connaît aucune étude en Israël sur la prévalence des abus sexuels en enfance. Cette étude porte à croire que ces agressions sont de chose courante tout comme dans les pays occidentaux. Les spécialistes en médecine familiale et les autres intervenants de la santé devraient reconnaître la prévalence importante de ces agressions et les graves conséquences qui peuvent en découler tant dans l’immédiat qu’à long terme [10]. • Le niveau intellectuel : Est considéré classiquement comme assez bas, avec une forte proportion de débiles ou de mal-douées. Il semble qu’il s’agisse d’une débilité sociale par carence éducative plus que d’une débilité profonde. Cette déficience intellectuelle est un facteur favorisant dans la genèse du viol surtout incestueux [33]. Près du quart des femmes atteintes de schizophrénie ou de psychose maniacodépressive ont été victimes de viol. Celui-ci entraîne souvent une plus grande sévérité de leur trouble, un abus d’alcool ou une consommation de drogue. En outre près de la moitié des femmes schizophrènes ne seraient pas en mesure d’élever leurs enfants, ne serait ce que dans la prime enfance [24]. • La personnalité de la victime : A fait l’objet de « portrait-robot » de certains auteurs qui relèvent une association de timide, de modestie, d’aspect marqué par des épreuves antérieures ou un contexte familial pitoyable. Ce tableau peut être complété par une instabilité faite de sentiments d’insécurité et d’angoisse, une grande suggestibilité facilitant la sollicitation. La séduction provocatrice inconsciente est rencontrée dans un tiers des cas environ, même dans l’inceste ou la rivalité mère-fille dont les rapports sont dénués de toute affectivité et parfois haineux favorise parfois le crime [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 40 Les femmes sans domiciles fixes sont souvent victimes de violences, en particulier sexuelles [22]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 41 ð Etude des agresseurs • Leur âge : L’âge moyen lorsqu’ils sont solitaires, se situe entre 30 et 40 ans, alors que dans les viols collectifs, il s’agit de jeunes dont l’âge est presque toujours inférieur à 25 ans [33]. La littérature souligne que le fait d’avoir été agressé sexuellement pendant l’enfance constitue un des facteurs prédisposant un individu à devenir à son tour agresseur à l’âge adulte [15]. • Leur profession : Est dans presque la majorité des cas d’ordre manuel (manœuvre, maçon, ouvrier d’usine ou agricole). Bien que de tels crimes soient plus faciles à dissimuler dans les professions libérales et de plus haut niveau, on doit toutefois reconnaître que la promiscuité représente un facteur primordial dans cette répartition d’un type de comportement qui est moins fréquent aussi avec l’élévation du niveau culturel de l’individu. Dans presque la moitié des cas il s’agit d’un sujet instable sur le plan professionnel avec une forte proportion d’alcooliques chroniques, sans formation professionnelle de base, après une enfance souvent très difficile dont le niveau scolaire est d’ailleurs dans les trois quart inférieur au CEP [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 42 • Passé familial Dans plus de la moitié des cas ; l’inculpé est issu d’un milieu familial précaire avec une absence totale de tutelle parentale, un foyer dissocié ou des parents alcooliques. Le passé militaire de la plupart des inculpés a été difficile, confirmant une impossibilité d’adaptation. • La personnalité Varie avec le type de viol. Dans l’inceste, il s’agit d’alcooliques très souvent, présentant déjà une détérioration de la personnalité, souvent hyper-génitaux à forte pulsion sexuelle dont l’épouse est assez régulièrement indisponible sur ce plan. Père tyrannique et despotique, jaloux envers sa victime, le père indigne est parfois déjà traité sur le plan neuropsychiatrique. Par contre, dans le viol en réunion, il s’agit de jeunes célibataires issus de niveaux les plus divers, assez indépendants sur le plan social et parental, se répartissant en deux catégories d’agresseurs : les « chevronnés », meneurs du groupe dont la sexualité est calculée, perverse le plus souvent sadique, vivant mariés ou avec des relations stables ; l’autre groupe étant constitué de délinquants « accidentels », sans liaisons suivies, faisant parfois leurs « premiers pas » dans le viol occasionnel dans lequel ils trouvent un moyen de confirmer leur expérience aux yeux de témoins valorisateurs [33]. ð Circonstances particulières • L’inceste, dans 90% des cas environ, il s’agit de relation père-fille ou beau père-belle fille. Cette dernière situation, étant favorisée par l’augmentation du nombre de dissolutions de mariage, les autres cas intéressent des incestes frères-sœurs favorisés aussi par les même conditions sociales et psychologiques (promiscuité, alcoolisme, perturbations familiales etc.). Les enfants battus subissent également dans 10 à 20% des cas de violences sexuelles [5]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 43 • Le viol en réunion collectif présente des caractéristiques bien différentes puisqu’il s’agit d’un acte occasionnel presque improvisé sous l’effet de circonstances fortuites. Les violences physiques sont minimes sans aucun décès rapporté dans de longues séries étudiées. Les grossesses sont exceptionnelles aussi, en raison d’une curieuse préoccupation contraceptive de la plupart des intervenants que l’on retrouve aussi dans l’inceste. • Dans le « viol du rendez-vous », l’auteur de l’agression sexuelle et sa victime se connaissent. Ils ont même pu avoir dans le passé des rapports sexuels librement consentis. Lors de cette rencontre, la victime peut aller jusqu’à un certain degré d’intimité avec son futur agresseur. L’agresseur réussit à imposer un rapport sexuel par menace, pression morale ou agression verbale, sans violence physique le plus souvent. On retrouve souvent la notion d’alcoolisation chez la victime comme chez l’agresseur. Après l’acte sexuel, il peut y avoir discussion, voire échange d’idées entre, l’agresseur et sa victime. Cet acte est vécu comme un viol « par abus de confiance » par la femme. Alors que l’homme ne perçoit cet épisode que comme un simple rapport sexuel. Il est difficile de faire la part entre un rapport sexuel imposé et un regret le matin d’une décision prise la nuit précédente. La victime a le sentiment d’avoir été réellement violée. Elle se sent culpabilisée par son attitude permissive du début de la rencontre. L’agresseur ne se perçoit pas comme un violeur [34]. • Le viol solitaire non incestueux. Qu’il soit issu d’une circonstance fortuite ou le résultat d’une longue préméditation, il peut entraîner des violences et parfois la mort lorsque la victime présente des réactions de défense désespérées ou lorsque l’agresseur associe à sa pulsion sexuelle une perversion sadique incontrôlable [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 44 La mort est rarement la conséquence d’agression sexuelles. Mais des décès peuvent survenir au cours d’un acte sexuel librement consenti. Ces décès peuvent être principalement dus à des affections cardio-vasculaires (rupture d’anévrisme cérébral ou aortique, infarctus du myocarde), a des pratiques sadomasochistes ou autoérotiques (pendaison, stimulation électrique) [13]. D’où la règle que toute mort non parfaitement documentée doit faire évoquer une participation sexuelle. • Le viol au cours du sommeil : - Le sommeil naturel a pu être signalé par une femme habituée aux relations sexuelles et souvent sous l’emprise d’une imprégnation alcoolique. Il en est de même du changement de partenaire qui passe inaperçu au cours d’un viol collectif dans l’obscurité. Il faut être très réservé devant de telles observations qui peuvent évoquer des manifestations de mythomanie ou de délire cénesthopathique en retenant que le viol d’une vierge est impossible à pratiquer dans le sommeil sans user de violence. - Sous anesthésie ou hypnose dont de nombreuses observations apparaissent dans la littérature, il y’a là aussi possibilités de graves erreurs liées à des sensations oniriques fantasmatiques. Il semble que sans l’absorption d’une forte dose de narcotique ou d’alcool, le viol soit impossible sous hypnose. Cette dernière n’abolissant pas toutes les possibilités de défense du sujet lui permettant de s’opposer à un acte contraire à sa volonté et à son moral. Bien entendu, en cas de déficience mentale de la victime, qu’il s’agisse d’une aniération, d’une débilité, d’une idiotie la notion de consentement est très difficile à déterminer sans une étude minutieuse de la personnalité par un psychiatre averti [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 45 • Le viol entre époux est maintenant reconnu (cour de cassation 5 septembre 1990), 10 à 20% des femmes sont l’objet d’agressions sexuelles plus ou moins violentes de la part de leur conjoint [30]. • De 0,5 à 5% des femmes enceintes sont violées [29]. Ces femmes subissent le même type d’agression que les femmes non enceintes. La grossesse continue en général à se dérouler normalement après l’agression. 3-3- Anatomie pathologique des lésions Les lésions sont comparables à celles que nous avons décrites à propos de la défloration et du coït, mais ce qui les caractérise c’est leur importance et l’étude des déchirures consécutives à la brutalité de l’acte, à la disproportion des organes génitaux d’une fillette et d’un homme adulte, à la possibilité de lésions atrophiques lorsqu’il s’agit d’une femme âgée. Les femmes ménopausées et âgées représentent environ 2% du total des femmes agressées sexuellement. Les lésions sont à peu près similaires à celles trouvées chez des femmes non ménopausées avec cependant des traumatismes génitaux plus importants et des traumatismes extra-génitaux moins importants [4]. On observe, dans ces cas, des déchirures hyménales étendues au vestibule et au vagin du périnée et de la région anorectale. Les organes proches des organes génitaux peuvent être lésés : plaie de vessie, fistules vésico-vaginales ou recto-vaginales, rupture du corps jaune ou de kyste ovarien, lacération du ligament rond [4, 15]. Le rapport sexuel (même en apparence librement consenti) peut être violent, entraînant une fracture osseuse ou cartilagineuse. Des hémorragies internes ont pu être provoqués lors de rapports sexuels. Elles peuvent être dues à un hémopéritoine, une plaie du foie, du mésentère, de l’épiploon [11]. Parfois la PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 46 blessée peut être en état de choc. Ainsi, faute d’un examen orienté, le praticien peut oublier de rechercher certaines lésions. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 47 3-4- Etude clinique Plusieurs cas seront à considérer suivant l’âge de la victime et les circonstances du crime. ð Viol d’une fille impubère On admet facilement qu’avant 6 ans, le viol est impossible. De 6 à 12 ans, l’introduction de la verge nécessite une violence certaine qui provoque des déchirures très graves. Seule la tentative de viol (coït vulvaire), la masturbation ou l’introduction de corps étranger dans le vagin peuvent expliquer des lésions déjà décrites et qui sont le plus souvent provoquées par un être anormal ou alcoolique ; après 12 ans, il est admis que le coït est possible mais la disproportion des organes génitaux entraîne d’importantes lésions périnéales si le rapport est complet [33]. L’agression sexuelle sur enfant en âge préscolaire (moins de cet âge) nécessite un travail d’approche délicat pour l’intervenant médico-psychosocial tant au niveau du diagnostic que de la thérapie [7]. L’examen corporel recherche des signes évoquant un enfant battu ou négligé. L’examen de la vulve, de l’hymen et de l’anus macroscopiquement et avec un colposcope est indispensable. En général on trouve peu de lésions. La rédaction du certificat médical rapportant cet examen obéit à des impératifs qu’il importe de respecter, étant donne l’importance à long terme de cette pièce [18]. ð Viol d’une vierge nubile Après 12 ans et avec des variations raciales influençant l’âge de la puberté, l’intromission de la verge est facile mais les possibilités de défense de la victime expliquent une assez grande brutalité dans l’acte créant des lésions plus importantes que dans une simple défloration. Il sera alors nécessaire de rechercher toutes traces de violence ou de lutte sur la victime : au niveau du PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 48 cou, qui a pu faire l’objet d’une tentative de strangulation, laissant des empreintes en regard des coulées carotidiennes, au niveau de la face ou l’occlusion forcée de la bouche a pu laisser une empreinte, au niveau des seins qui sont souvent l’objet de toutes sortes de traumatismes au cours de l’acte sexuel : pressions ou étirements, morsures, brûlures, percements [13].Une hyperpigmentation à leur niveau doit faire rechercher un traumatisme, et de l’abdomen qui peut porter des griffures ou des ecchymoses comme au niveau des avant –bras, des poignets et des jambes. L’examen de la face interne des cuisses sera très précieux car il pourra montrer des ecchymoses ou des égratignures, séquelles des efforts d’écartement forcé. Bien entendu le périnée, les plis génito-cruraux et la vulve seront les lieux de prédilection, des séquelles de violences ayant précédé la pénétration [33]. ð Viol d’une femme déflorée Des traces de lutte et de violence évoquées ci-dessus seront systématiquement recherchées, tout en sachant que gravement menacée par un agresseur inquiétant, ou maintenue par plusieurs complices, la femme adulte ne pourra fort bien présenter que très peu de traces de violences, ce qui ne réduit en rien la responsabilité du ou des agresseurs et peut poser des problèmes complexes dans la démonstration de l’absence de consentement par l’expert et les magistrats. A une réflexion interrogatoire d’un défenseur s’étonnant de cette disproportion l’un des auteurs requis par la Cour d’Assises à pu aussi répondre « qu’il n’existait pas de relation connue entre la superficie des ecchymoses et la vertu », de même qu’à l’inverse certaines femmes consentantes peuvent fort bien souhaiter être battues avant le coït … [33]. • Si la femme déflorée est examinée très vite après le rapport incriminé, d’importantes irritations vulvo-vaginales, une ecchymose intéressant la PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 49 fourchette vulvaire où la région sous-urétrale auront une grande signification. • L’examen soigneux de l’anus et du canal anal montrant une fissuration de la muqueuse parfois hémorragique, une contracture réflexe ou un relâchement total du sphincter, peut permettre d’évoquer une pénétration sodomique. Il a été montré par DROSSMAN et al qu’aux Etats-Unis, la moitié des patientes consultant pour trouble fonctionnel intestinal ont été victime d’une agression sexuelle et/ou physique. Ces chiffres ont été depuis confirmés au Québec et en France. Connaître cet antécédent d’abus sexuel et établir le lien entre cette agression et les symptômes présentés par la patiente est indispensable à la prise en charge du malade mais cela n’empêche que le médecin devra attendre que le malade, lui-même, fasse le lien entre ces symptômes et son passé. • Si le viol est compliqué de meurtre, trois circonstances sont possibles, dans lesquelles l’avis de l’expert aura une grande importance : soit que le coupable ait cherché à dissimuler son crime sexuel en supprimant le témoin, soit qu’il s’agisse d’un viol sadique accompagné de blessures et de violences mortelles, soit qu’après un meurtre d’origine passionnelle par exemple, le meurtrier se soit ensuite assouvi sur le corps de sa victime [33]. Des morts peuvent se produire par suffocation, par inhalation de sperme dans les voies aériennes [13]. 3-5- Diagnostic médico-légal du viol Dans la défloration consentie les lésions sont limitées à l’hymen et à son voisinage immédiat, le viol, au contraire, ne va pas sans lutte ni brutalité et il provoque à la fois des lésions local beaucoup plus étendues et des lésions à distance. L’expertise médico-légale devra donc rechercher d’une part, les PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 50 traces de la violence (impliquant l’absence de consentement), d’autre part, les traces de l’acte sexuel. ð Traces de violence ou de lutte sur la victime Minimes chez une fillette terrorisée, elles seront surtout importantes sur une femme adulte qui se sera défendue vigoureusement. Ce seront des ecchymoses siégeant sur les cuisses, les avant-bras, la bouche, des égratignures sur les poignets. S’il s’agit du crime d’un sadique on trouvera en outre, des blessures par instrument piquants ou tranchants portant principalement sur les seins, l’abdomen, la région génitale. ð Traces laissées par l’acte sexuel : lésions traumatiques de la région génitale • Chez la vierge on recherchera les signes de la défloration auxquels s’ajouteront les délabrements plus ou moins graves de la vulve, du périnée, du vagin et une vulvo-vaginite traumatique d’autant plus importante que le tractus génital est plus étroit. • Chez la femme déflorée, seules des lésions profondes du vagin pourront fournir la preuve de l’intromission de la verge. - Traces de sang : provenant de la blessure génitale, elles doivent être recherchées et identifiées sur les sous-vêtements de la victime, sur le lit ou sur le sol du lieu où a été accompli le forfait. Mais le saignement peut manquer s’il s’agit d’un hymen dilatable ou d’une femme déflorée sans autre blessure. Ces traces peuvent avoir disparu en raison de l’ancienneté de l’agression. Le plus difficile est sans doute de distinguer ce sang de celui provenant des règles. Dans les deux cas on y trouve des cellules vaginales, PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 51 mais moins nombreuses dans le sang de la défloration qui est au contraire, plus riche en fibrine. - Traces de sperme : si l’examen est pratiqué très précocement on peut trouver des spermatozoïdes dans le vagin de la victime. On recherchera aussi des traces de spermes sur la face interne de ses cuisses et sur son linge et la présence de poils étrangers sur la victime et sur l’inculpé, dont l’examen peut apporter de précieux renseignement [25]. ð Conséquences possibles du viol • Grossesse : Chez la verge nubile la constatation tardive d’une grossesse peut confirmer ou infirmer les accusations de la femme, selon que la date présumée de la fécondation semble ou non correspondre avec ses dires. Il ne faut cependant pas aller à des conclusions trop hâtives, car il peut s’agir d’un chantage, le père n’est pas nécessairement l’inculpé, et enfin, même si la grossesse est consécutive à l’agression, elle n’est pas la preuve irréfutable d’un viol consommé, car elle peut avoir été provoquée par coït volontairement extra-vaginal. • Contamination vénérienne : Dans les jours ou les semaines qui suivent l’attentat, peuvent apparaître les signes d’une maladie vénérienne, mais les difficultés que soulève le problème médico-légal de la transmission de ces maladies exigent la plus grande circonspection. - Interrogatoire de la victime et de ses parents : Le médecin, dans son interrogatoire, demandera tous les renseignements relatifs à la nature de l’attentat, mais son rapport devra porter uniquement sur PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 52 des renseignements médicaux, certains de ceux-ci aideront à savoir s’il y’a eu ou non consentement, mais il n’appartient pas à l’expert d’en décider. Cet interrogatoire est toujours difficile. Les victimes d’une agression sexuelle hésitent toujours longuement à rechercher leur misère, quand elles ne se retranchent pas derrière un complet mutisme dicté par une désespéré. Au contraire une accusation mensongère sera toujours extrêmement riche de détails et de précisions. A l’issue de cet examen, le médecin peut être amené à établir un certificat médical. Ce certificat médical constitue pour le magistrat la clé de voûte de sa décision car il amène des éléments décisifs sur la matérialité des faits, l’intentionnalité de l’auteur, pour la qualification des faits. La recherche des circonstances aggravantes, et pour l’indemnisation de la victime. Cependant, la valeur de ce certificat dépendra largement du soin apporté à l’élaboration de son contenu [25]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 53 METHODOLGIE 2- Cadre et lieu d’étude Première du genre au Mali, notre étude prospective porte sur les violences sexuelles, aspects cliniques en consultation gynécologique dans le service de gynéco-obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré à Bamako. Situé au centre de Bamako, il est l’un des quatre Hôpitaux nationaux que compte le Mali. 3- Type et durée d’étude Notre étude est prospective et s’étend sur 12 mois, allant du 1er novembre 2000 au 30 octobre 2001. 4- Population d’étude L’étude a porté sur un échantillon de patientes reçues et consultées dans le service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré 5- Echantillonnage Le support des données était des fiches d’enquête. 6- Critères d’inclusion Toute patiente reçue et consultée pendant notre période d’enquête au service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré et ayant été victime de violences sexuelles avec ou sans réquisition. 7- Critères de non inclusion Toute patiente ayant consultée pour un traumatisme génital non sexuel. Les patientes consultées pour un traumatisme génital d’origine accidentelle. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 54 8- Lieu d’étude Notre étude s’est déroulé dans le service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré. 9- Infrastructure : organigramme Le service de gynécologie obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré avant sa rénovation était composé de : 8-1- Bureaux - quatre bureaux de consultations pour les médecins spécialistes ; - un bureau pour le major de l’unité gynécologique - un bureau pour le major de l’unité césarienne - un bureau pour la sage-femme maîtresse. 8-2- Unité accouchement : comprenant - une salle de suite de couches de 5 lits, - une salle de réanimation de 3 lits, - une grande salle d’accouchement de 4 tables - une petite salle pour les consultations prénatales et le programme élargi de vaccination (PEV), 8-3- Unité de planification familiale comprenant : - un bureau - trois grandes salles. 8-4- Blocs opératoires comprend : - trois salles PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 55 8-5- Deux salles uniques d’hospitalisation de 1ère catégorie comprenant chacune 2 lits. 8-6- Unité de césarienne comprenant : - deux grandes salles de 12 lits chacune 8-7- Unité de gynécologie comprenant : - deux grandes salles de 12 lits chacune - une petite salle de 4 lits. Il existe également : - deux salles de garde pour les infirmiers - une salle de garde des médecins - une salle de garde des étudiants (thésards). Personnel composé de : - quatre médecins spécialistes - deux médecins généralistes - sept étudiants en médecine(thésards), - vingt quatre sages-femmes titulaires - onze infirmiers titulaires - six aides-soignantes - six garçons de salle. Fonctionnement : le service fonctionne tous les jours 24 heures/24. Les jours ouvrables : De 8H00-8H30, il y’a un staff de compte rendu de la garde De 8H30-12H00 : visite des malades hospitalisées chaque matin ; un médecin spécialiste fait la consultation externe au box de gynécologie, un autre médecin assure la permanence et s’occupe des cas urgents. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 56 A 16H00 : la garde commence, assurée par une équipe comprenant : un médecin, deux étudiants en médecine (thésards), deux sages-femmes, un aide chirurgien, deux infirmiers et deux manœuvres jusqu’au lendemain 8H00. Les sages femmes assurent la permanence et la garde en salle d’accouchement toutes les 12 heures. Les infirmiers assurant également la permanence et la garde pour les soins des malades hospitalisées. Chaque lundi matin il y’a la visite générale. Le programme opératoire se déroule chaque mardi et jeudi, chaque mercredi il y’a des cours pour la formation continue. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 57 RESULTATS Notre étude prospective s’est déroulée du 1er novembre 2000 au 30 octobre 2001. Pendant la période d’étude nous avons enregistré 4866 consultations gynécologiques avec 115 cas de violences sexuelles soit 2,4%. Tableau 1 : Répartition des patientes selon l’âge Tranche d’âge (ans) Effectif Pourcentage <10 12 10,5 10-15 40 34,8 16-21 55 47,6 >21 8 7 115 100 Total L’âge > 16 et 21 ans est la tranche d’âge la plus représentée avec 47,6%, suivi de la tranche d’âge 10-15 ans avec 34,8%. Tableau 2 : Répartition des patientes selon la profession Profession Effectif Pourcentage Scolaire 63 54,8 Ménagère 17 14,8 Aide ménagère 12 10,4 Commerçante 11 9,6 Prostituée 6 5,2 Sans profession 6 5,2 115 100 Total Plusieurs catégories professionnelles composent notre échantillon, parmi lesquelles prédominent les scolaires avec 54,8%. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 58 Tableau 3 : Répartition des patientes selon l’ethnie Ethnie Effectif Pourcentage Bambara 43 37,4 Malinké 18 15,7 Peulh 15 13 Sarakolé 9 7,8 Dogon 7 6 Sénoufo 6 5,1 Sonrhaï 3 2,7 Bozo 2 1,8 Maure 2 1,8 Somono 2 1,8 Bobo 1 0,9 Minianka 1 0,9 Autres 6 5,1 115 100 Total Les bambaras ont représenté l’ethnie majoritaire avec 37,4%. Tableau 4 : Répartition des patientes selon le statut matrimonial Statut matrimonial Effectif Pourcentage Célibataire 101 87,8 Marié 14 12,2 Total 115 100 Les patientes célibataires représentent 87,8% PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 59 Tableau 5 : Répartition des patientes selon le mode d’admission Mode d’admission Effectif Pourcentage Accompagnée par un parent 63 54,8 Venue d’elle-même 51 44,3 Accompagnée par la police 1 0,9 115 100 Total Les patientes accompagnées par un parent ont été les plus représentées avec 54,8%. Tableau 6 : Répartition des patientes selon le motif de la consultation Motif de consultation Viol Hémorragie post-coïtale Total Effectif Pourcentage 106 92,2 9 7,8 115 100 92,2% des patientes ont consulté pour viol ou tentative de viol contre seulement 7,8% pour une hémorragie post-coïtale. Tableau 7 : Répartition des patientes selon le délai de consultation après agression Délai de consultation (Heures) Effectif Pourcentage <24 37 32,2 [24-48[ 41 35,7 [48 –72] 22 19,1 >72 15 13 Total 115 100 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 60 35,7% des patientes ont consulté dans les 24-48 heures après l’accident. Tableau 8 : Répartition des patientes selon les antécédents gynécologiques Antécédents Effectif Pourcentage Défloration ancienne 78 67,8 Dysménorrhée 41 35,7 Virginité 37 32,2 Dyspareunie 22 19,1 Violence sexuelle 8 7 114 99,1 Excisée 67,8% de nos patientes avaient un passé sexuel. Tableau 9 : Répartition des patientes selon le cycle menstruel Cycle menstruel Effectif Pourcentage Aménorrhée post-partum 3 2,6 Aménorrhée secondaire 7 6,1 Cycle normal 105 91,3 Total 115 100 91,3% de nos patientes avaient un cycle normal. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 61 Tableau 10 : Répartition des patientes selon le consentement de l’acte sexuel Consentement de l’acte sexuel Effectif Pourcentage Non 108 93,9 Oui 7 6,1 Total 115 100 Dans 93,9% des cas l’acte sexuel n’était pas consenti. Tableau 11 : Répartition des patientes selon le nombre d’agresseur Nombre d’agresseur Effectif Pourcentage 1 101 87,8 2 et plus 14 12,2 Total 115 100 Dans 87,8% l’agression a été faite par une seule personne. Tableau 12 : Répartition des patientes selon leur nombre au moment de l’agression Nombre de patiente Seule Groupe Total Effectif Pourcentage 108 93,9 7 6,1 115 100 93,9% de nos patientes étaient seules au moment de l’accident. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 62 Tableau 13 : Répartition des patientes selon la voie de pénétration de l’acte sexuel Voie de pénétration Effectif Pourcentage 105 97,2 Anale 2 1,9 Buccale 1 0,9 108 100 Vaginale Total La voie vaginale a été la plus couramment utilisée avec 97,2%. Aucun acte sexuel n’a été accompli dans 7 cas (6,1%). Tableau 14 : Répartition des patientes selon leur état général à l’admission Etat général Effectif Pourcentage Bon 102 88,7 Passable 13 11,3 Total 115 100 88,7% de nos patientes avaient un bon état général. Tableau 15 : Répartition des patientes selon l’état psychique Etat psychique Effectif Pourcentage Normal 107 93 Perturbé 8 7 115 100 Total 93% de nos patientes avaient un état psychique normal PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 63 Tableau 16 : Répartition des patientes selon les lésions cutanées Lésions cutanées Effectif Pourcentage Egratignure 9 64,3 Plaie 3 21,4 Ecchymose 2 14,3 Total 14 100 64,3% des lésions cutanées étaient des égratignures. 101/115 des patientes n’avaient pas de lésions cutanées visibles (87,8%). Tableau 17 : Répartition des patientes selon la présence ou non de saignement génital Saignement génital Effectif Pourcentage Abondant 16 13,9 Minime 17 14,8 Absent 82 71,3 Total 115 100 Présent 28,7% de nos patientes présentaient un saignement génital. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 64 Tableau 18 : Répartition des patientes selon la présence ou non de leucorrhée Leucorrhée Effectif Pourcentage Présent 82 71,3 Absent 33 28,7 Total 115 100 71,3% de nos patientes présentaient une leucorrhée . Tableau 19 : Répartition des patientes selon l’état de l’hymen au moment de l’examen Etat Hymen Effectif Pourcentage 8 7 Défloré 107 93 Total 115 100 Intact 93% de nos patientes présentaient une défloration (récente plus ancienne) Tableau 20 : Répartition des patientes selon la présence ou non d’une inflammation vulvovaginale Inflammation Effectif Pourcentage Présent 41 35,7 Absent 74 64,3 Total 115 100 vulvovaginale 35,5% de nos patientes avaient une inflammation vulvovaginale. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 65 Tableau 21 : Répartition des patientes selon la présence ou non de lésion génitale Lésion génitale Effectif Pourcentage Présent 28 24,3 Absent 87 75,7 Total 115 100 24,3% de nos patientes avaient une lésion génitale. Tableau 22 : Répartition des patientes selon le siège de la lésion génitale Siège lésion génitale Effectif Pourcentage Commissure vulvaire 3 10,7 Périnée 2 7,1 Vulve 8 28,5 Vagin 4 14,3 Douglas 11 39,3 Total 28 100 postérieure Tableau 23 : Répartition des patientes selon la taille de l’utérus au toucher vaginal Taille Effectif Pourcentage Normale 92 95,8 Augmentée 4 4,2 Total 96 100 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 66 4,2% de nos patientes avaient un utérus de taille augmentée. Tableau 24 : Répartition des patientes selon l’état des annexes Annexes Effectif Pourcentage Libres 85 88,5 Sensibles 11 11,5 Total 96 100 11,5% de nos patientes avaient une sensibilité annexielle. Tableau 25 : Répartition des patientes selon l’état du Douglas Etat Douglas Effectif Pourcentage Intact 84 87,5 Rupture 11 11,5 Sensible 1 1 Total 96 100 11,5% de nos patientes ont fait une rupture du Douglas. Tableau 26 : Répartition des patientes selon le résultat de l’ECBU ECBU Effectif Pourcentage Normal 5 50 Anormal 5 50 Total 10 100 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 67 Tableau 27 : Répartition des patientes selon le résultat du BW BW Effectif Pourcentage Négatif 9 90 Positif 1 10 Total 10 100 Tableau 28 : Répartition des patientes selon le résultat du frottis vaginal Frottis vaginal Effectif Pourcentage Normal 5 50 Pathologique 5 50 Total 10 100 Tableau 29 : Répartition des patientes selon le résultat de l’échographie pelvienne Echographie pelvienne Effectif Pourcentage Normale 5 50 Utérus fibromateux 1 10 Grossesse 8SA 1 10 Grossesse 13SA 1 10 Grossesse 18SA 1 10 Grossesse 24SA 1 10 Total 10 100 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 68 Tableau 30 : Répartition des patientes selon le traitement général Traitement général Effectif Pourcentage Aucun 45 39,2 Antibiotique 40 34,8 Antibiotique+anti-inflammatoire 17 14,8 Antibiotique+antifongique 7 6,1 Anti-inflammatoire 2 1,7 Antibiotique+anti-inflammatoire 2 1,7 Antibiotique+anti- 1 0,9 1 0,9 115 100 inflammatoire+antifongique Antibiotique+antiinflammatoire+antifongique Total 39,2% de nos patientes n’ont reçu aucun traitement général. Tableau 31 : Répartition des patientes selon le traitement local reçu Traitement local Effectif Pourcentage Aucun 95 82,6 Suture 15 13 Antiseptique 4 3,5 Pansement 3 2,6 Tamponnade 2 1,7 115 100 Total PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 69 71,1% de nos patientes n’ont reçu aucun traitement local. Tableau 32 : Répartition des patientes selon l’évolution à court terme Evolution Effectif Pourcentage Favorable 115 100 0 0 115 100 Défavorable Total L’évolution dans tous les cas a été favorable. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 70 COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS Au cours de notre étude, nous avons rencontré quelques difficultés surtout dans la recherche bibliographique et dans la surveillance de nos patientes. En effet, nous avons trouvé peu d’auteurs qui ont consacré une étude statistique à ce sujet. Nous avons perdu de vue, bon nombre de nos patientes après les premiers soins. 1- Fréquence Durant la période sur laquelle s’est étendue notre étude (1er novembre 2000 au 30 octobre 2001), nous avons recensé 115 cas de violence sexuelle (coït, viol) ; pendant la même période nous avons enregistré un effectif moyen de 4866 consultations gynécologiques. La prévalence des violences sexuelles sur notre population de patientes se chiffre donc à 2,4%. L’évolution de cette fréquence est différente selon le type de violence sexuelle. Lorsque nous analysons nos résultats avec ceux de IPOULHES et SARRAZIN [25], nous observons que : - Dans notre étude il n’y a pratiquement aucun cas d’accident de la défloration, contrairement aux études menées par IPOULHES et SARRAZIN [25] qui trouvent que les accidents de la défloration représentent ¼ des blessures sexuelles de la vulve et du vagin. - Dans notre étude nous avons trouvé 7 cas soit 6,1% de lésions traumatiques sexuelles à la suite de coïts librement consentis contre 96 soit 71% sur les 134 blessures provoquées par la copulation. - Notre fréquence la plus élevée a été pour le viol avec 108 cas soit 93,9% contre ceux de IPOULHES et SARRAZIN [25] qui trouvent que le viol n’est pas la cause la plus fréquente de traumatismes sexuels, mais celui qui donnera les lésions les plus importantes et les plus graves, pouvant entraîner la mort. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 71 2- Caractéristiques socio-démographiques ð Age 82,4% de nos patientes avaient un âge compris entre 11 et 21 ans. Cela sous entend que les jeunes sont plus sujettes à une agression sexuelle. Notre taux se rapproche de celui de DALIGAUD et al [8] qui ont trouvé 72% dans une tranche d’âge de 3 à 18 ans. ð Profession Les scolaires ont représenté 54,8%, suivis des ménagères 14,8% et les aides ménagères 10,4%. SOUTOUL et al [33] trouvent que les écoliers, les employées de maison et les apprenties sont les plus exposées. Ce taux élevé peut s’expliquer par la promiscuité des victimes avec les agresseurs. ð Statut matrimonial 87,8% de nos patientes étaient célibataires. Les patientes mariées représentaient 12,2%. VOELLER [30] trouve que 10 à 20% des femmes mariées sont l’objet d’agressions sexuelles plus ou moins violentes de la part de leurs conjoints. ð Mode d’admission 54,8% de nos patientes étaient accompagnées par un parent du fait du jeune âge de nos patientes. 44,3% sont venues d’elles-mêmes. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que les victimes de viol ne veulent dans la majorité des cas déclarer l’agression. Comme il a été démontré d’ailleurs par ADAMS et al [1] que la victime peut PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 72 masquer l’agression sexuelle soit par honte soit parce qu’elle a peur ou pour tout autre motif. Une seule patiente soit 0,9% était accompagnée par la police. ð Motif de consultation 92,2% ont consulté pour viol contre seulement 7,8% pour une hémorragie postcoïtale. ð Délais de consultation après l’agression 32,2% de nos patientes ont consulté dans les 24 heures après l’accident, 19,1% entre 24-48 heures, 37,5% entre 48-72 heures, 13% après 72 heures. Selon SOUTOUL et al [33] le délai entre la date de la défloration présumée et l’examen gynécologique médico-légal a bien entendu une très grande importance, certains signes cliniques pouvant disparaître dans les heures qui suivent l’acte sexuel traumatisant. ð Antécédents 7% de nos patientes avaient un antécédent de violence sexuelle. Une seule de nos patientes n’était pas excisée. 19,1% de nos patientes en activité sexuelle présentaient une dyspareunie. FISH [14] trouve 13% d’antécédent d’accident de la défloration. 3- Circonstances étiologiques ð Cycle menstruel 2,6% de nos patientes étaient en aménorrhée post-partum et ont été exclusivement victime de lésions provoquées par le coït. Ceci rejoint la littérature qui incrimine l’intervalle séparant l’acte sexuel traumatisant du précédent rapport [33]. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 73 4,2% de nos patientes étaient en état de grossesse. Notre taux se rapproche de celui de SAN et al [29] qui trouvent que 0,5 à 5% des femmes enceintes sont violées et que ces grossesses continuent en général à se dérouler normalement après l’agression. ð Type de violences sexuelles 93,9% de nos patientes ont été agressées sexuellement, ce qui explique que le viol a été le mode de violences sexuelles le plus fréquent dans notre étude. Ce taux serait supérieur à ceux de POULHES et al [25] qui trouvent que le viol n’est pas la cause la plus fréquente de taumatismes sexuels, mais celui qui donnera les lésions les plus importantes et les plus graves pouvant entraîner la mort. Chez 6,1% l’acte sexuel était consenti. ð Nombre d’agresseurs 87,8% de nos patientes ont été agressées par un seul individu, dans 12,2% l’agression a été faite en groupe. Une de nos patientes a été agressée par 6 personnes, qui ont tous accompli l’acte sexuel. Dans la littérature nous n’avons pas trouvé de données sur le nombre d’agresseur. ð Nombre de patiente au moment de l’agression 93,9% de nos patientes étaient seules au moment de l’agression, la solitude serait donc un facteur favorisant à une agression sexuelle, mais nous avons recensé 2 cas de viol dont les victimes étaient en groupe de deux. ð Voie de pénétration de l’acte sexuel Dans 91,3% l’acte sexuel a été accompli par voie vaginale, les autres voies anales et buccale ont été observées respectivement dans 1,7% et 0,9% des cas. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 74 L’absence de tout acte sexuel a été observée dans 0,1% des cas qui ont été inscrits dans le cadre des tentatives de viol. 4- Clinique ð Etat général Selon la littérature une violence sexuelle sans complication comme l’hémorragie n’entraîne généralement pas une atteinte de l’état général. Notre taux de 88,7% confirme cette thèse. 11,3% avaient un état général passable, cet état faisant généralement suite à une hémorragie post-coïtale. ð Etat psychique 93% de nos patientes avaient un état psychique normal à l’admission, mais nous ne pouvons pas déduire de cet pourcentage l’état psychique ultérieur de nos patientes dans la mesure ou elle ne suivaient pas les consultations de contrôle, alors que une étude faite par MBASSA-MENICK [20] sur 17 victimes d’abus sexuels ont présenté toutes des symptômes psychiques et somatiques. C’est dire combien, l’état psychosomatique et affectif doit être surveiller après une violence sexuelle. ð Les lésions cutanées 87,8% des patientes ne présentaient aucune atteinte cutanée, seulement 2,6% ont présenté une plaie, 1,7% des ecchymoses et 7,8% des égratignures. Cela peut s’expliquer par le faite que nos patientes n’ont peut être pas posé une grande résistance à l’agression. Notre taux se rapproche de celui de SOUTOUL et al [33] qui trouvent que les violences physiques sont minimes au cours d’une violence sexuelle. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 75 ð Saignement génital Le saignement a été observé dans 28,7% des cas y compris celle des règles. Cela nous a souvent posé le problème de déchirure hyméneale récente sur une patiente en règle. Les cas de saignement abondant ont été surtout observés suite à la rupture du Douglas soit au cours d’un rapport sexuel librement consenti ou en cas de viol associé à une rupture du Douglas. ð Leucorrhée : 71,3% de nos patientes présentaient une leucorrhée pathologique. Le frottis vaginal demandé dans tous les cas n’a pas été fait pour confirmer la présence ou non de germes pathologiques. ð Hymen 93% de nos patientes avaient perdus la virginité (nouvelle et ancienne). Au cours de notre étude nous n’avons trouvé aucun cas d’accident provoqué par la rupture isolée de l’hymen. Dans les littératures anciennes, on connaît au moins 2 cas ou l’hémorragie provoquée par la rupture isolée de l’hymen a été mortelle et un cas de tétanos après défloration . ð Vulve et vagin On retrouve dans 35,7% une inflammation vulvo-vaginale clinique, cela peut s’expliquer par la brutalité avec laquelle, l’acte sexuel a été commis. ð Lésion génitale 24,3% de nos patientes ont présenté une lésion génitale en dehors de toute inflammation. Ces lésions siégeaient dans : PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 76 - 10,7% au niveau de la commissure vulvaire postérieure ; - 7,1% au niveau du périnée ; - 10,7% au niveau de la grande lèvre ; - 17,8% au niveau de la petite lèvre ; - 14,3% au niveau du vagin ; - 39,3% au niveau du Douglas. Ces lésions génitales étaient différentes de la simple inflammation, ils s’agissaient en général de petites plaies ou d’écorchures, dans le cas du Douglas c’était une rupture. ð Douglas : La rupture du Douglas a été observée chez 11,5% de nos patientes et c’est au cours de ces ruptures qu’on a observé le plus souvent une hémorragie abondante. REY [27] retrouve 71% de rupture du Douglas portant sur 134 blessures provoquées par la copulation. La rupture du Douglas a été observée aussi bien au cours de coït librement consenti qu’à la suite d’un viol associé à une rupture du Douglas. 5- Examens complémentaires Dix seulement de nos patientes ont fait l’examen cytobactériologique (ECBU) et le frottis vaginal qui sont revenus à 50%normal et 50% pathologiques. Ce faible taux s’explique par la non adhésion des patientes aux contrôles et cet état de fait a été observé pour tout le reste des examens demandés. En général nous donnions un bilan surtout après un viol, constitué de : - l’ECBU, - le prélèvement vaginal - le BW - le test UCG, - la sérologie VIH PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 77 - l’échographie pelvienne. Dans la majorité des cas ce qui préoccupait nos patientes dans l’immédiat c’était un certificat médical pouvant incriminer leurs agresseurs, sans se soucier de ce qu’elles encourent à long terme (maladie vénérienne, grossesse etc.). Aussi durant le temps de la réalisation de ces examens complémentaires, beaucoup de cas de viol ont été réglés à l’amiable, comme dans une étude faite par MBASSA MENICK et al [20] sur 17 victime d’abus sexuel dont il n’y a pas eu de poursuites judiciaires dans 16 cas et dans 14 cas il y a eu une médiation au cours de laquelle les parents des victimes ont perçu une compensation financière pour ne pas traduire les auteurs devant les tribunaux. Cette étude montre que la réconciliation et/ou la médiation sous injonction des pressions économiques et culturelles sont parfois préférées à la judiciarisation. 6- Traitement La non réalisation des examens complémentaires nous a amené à donner un traitement systématique de couverture à base : - Antibiotique, - Antifongique - Anti-inflammatoire Le traitement local a été donné dans certains cas : - tamponnade : 1,7%, - pansement : 2,6% - suture : 13% - antiseptique :3,5% ð Evolution L’évolution à court terme dans tous les cas a été favorable. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 78 PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 79 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 1- CONCLUSION Au terme de cette étude prospective durant une période de 12 mois dans le service de gynéco-obstétrique de l’Hôpital Gabriel Touré, avec 115 patientes recensées, des constats s’imposent. Ø Le viol a été la forme de violences sexuelles la plus fréquente avec 92,2% ; Ø Les traumatismes sexuels suites à des coïts librement consentis ont été observés dans 7,8% des cas. Ø Nous n’avons retrouvé aucun cas d’accident isolé de la défloration. Ø Les jeunes filles célibataires ont représenté la majorité de notre échantillon avec 54,8% pour les scolaires et 10,4% pour les aides ménagères. Ø 54,8% de nos patientes ont été accompagnées par une tierce personne. Ø Dans 93,9% des cas l’acte sexuel était accompli à la suite d’une agression, si bien que 7% de nos patientes avaient un antécédent de viol. Ø La voie vaginale a été le plus couramment utilisée avec 91,3% des cas. Ø 88,7% de nos patientes avaient un bon état général à l’admission. Ø Huit de nos patientes soit 7% avaient un état psychique perturbé à l’admission. Ø 35,7% de nos patientes avaient une inflammation vulvo-vaginale, et 28 patientes soit 24,3% ont présenté des lésions génitales avec dans 28,7% des cas une hémorragie. PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 80 Ce travail nous a permis de constater l’importance des lésions génitales et diverses causées par une violence sexuelle, avec l’insuffisance d’une étude statistique fiable sur la prévalence des abus sexuels. 2- RECOMMANDATIONS Au regard des résultats obtenus dans notre étude dans le souci de réduire la fréquence et de faciliter la prise en charge des violences sexuelles, nous avons fait quelques recommandations. ð Pour les autorités : Ø Information de la population sur la fréquence élevée de ces violences sexuelles à travers tous les moyens dont dispose l’état (médias, conférences-débats..); Ø Entreprendre des actions visant à renforcer la sécurité à travers toute la ville surtout les lieux propices à une éventuelle attaque (espace libre, zoo…) ; Ø Sanction sévère contre les auteurs de viol ; Ø Renforcer les structures d’accueil pour les femmes. ð Pour les patientes Ø Eviter les sorties clandestines nocturnes ; Ø Se faire contrôler régulièrement par des examens cliniques et paracliniques après tout acte de violences sexuelles. ð Pour le personnel sanitaire Ø Faire une sensibilisation sur la nécessité de la consultation après tout acte de violence sexuelle ; Ø Assurer une prise en charge adéquate des cas de violences sexuelles ; PDF créé avec la version d'essai pdfFactory www.gs2i.fr/fineprint/pdffactory.htm 81 Ø Informer les patientes et leurs parents sur les conséquences possible d’un viol (grossesse, contamination vénérienne, trouble psychoaffectif ). 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